On dispute ce samedi la 110e édition du Tour de Lombardie, la dernière des grandes classiques de la saison cycliste. Disputée à l’automne, son surnom est « la Classique des feuilles mortes ».
Fait intéressant, seulement deux éditions n’ont pas eu lieu depuis la création de cette course en 1905: en 1943 et 1944, dû évidemment à la Deuxième guerre mondiale. Le Tour de Lombardie a eu lieu durant toute la Première grande guerre, c’est une des rares courses à n’avoir pas été interrompue durant cette période difficile.
Le parcours varie d’année en année, mais toujours dans la région des lacs de Lombardie, souvent près de Côme. La course emprunte donc un parcours accidenté, propre à une sélection impitoyable dans le final. Il faut avoir de bonnes jambes pour gagner celle-là!
Cette année, le parcours, long de 241 kilomètres, a été durci (mais pas de Mur de Sormano!). C’est ainsi que Messieurs les coureurs n’auront aucun répit à partir du kilomètre 125, enchainant une série d’ascensions assez difficiles sans secteurs plats entre ces difficultés.
La montée du Valcava, dont le sommet est au km 143, lancera assurément la course. Et dans le final, c’est à dire les 40 derniers kilomètres, l’enchainement du Miragolo San Salvatore puis immédiatement après du Selvino pourra faire la sélection finale.
Et la tradition sera respectée cette année encore avec un passage à la Madonna Del Ghisallo, la chapelle dédiée aux cyclistes sur les hauteurs de Bellagio (l’article se poursuit après les quatre photos suivantes, prises lors de mon séjour en 2014).
Une météo difficile… encore une fois
Côté météo, ça s’annonce difficile avec de la pluie annoncée et ce, dès vendredi. Peu de vent, et des températures correctes avec environ 20 degrés. Ca sera toutefois plus frais le matin. De quoi durcir encore un peu plus la course.
Les favoris
La liste des partants est ici.
Quelques équipes se dégagent avec plusieurs favoris.
Je pense évidemment d’abord à l’équipe Astana, dont plusieurs coureurs sont italiens et vivent dans cette région. Fabio Aru, Diego Rosa et surtout Miguel Lopez, vainqueur hier de Milan-Turin, sont évidemment des coureurs à surveiller de très près. C’est certain que les Astana feront la course dans le final samedi, c’est l’équipe à battre avec des gregario de luxe tel que Tanel Kangert, Paolo Tiralongo, Dario Cataldo ou encore Jokob Fuglsang.
Je pense ensuite aux Cannondale-Drapac, avec Rigoberto Uran, Moreno Moser, Tom Slagter et Mike Woods. De très belles cartes à jouer et je fais de Uran mon favori #1 pour samedi, il tourne autour d’une belle victoire depuis quelques semaines déjà.
Les AG2R La Mondiale ont deux belles cartes à jouer avec Romain Bardet, vu à l’attaque dans le final de Milan-Turin, et Pierre-Roger Latour dont le parcours convient à ses qualités. À ne pas oublier non plus au sein de cette équipe les Jan Bakelandts, Domenico Pozzovivo et Hubert Dupont.
Greg Van Avermaet, récent vainqueur du GP de Montréal, sera de la partie chez BMC, qui sait ce qu’il pourra faire? Chez BMC toutefois, la meilleure carte actuellement est probablement Darwin Atapuma.
Les Etixx débarquent avec Alaphilippe, Brambilla, Daniel Martin et Vakoc, et moins de pression puisqu’ils ne seront pas favoris au départ. Alaphilippe a souvent bien marché dans des conditions difficiles, c’est un attaquant. Daniel Martin a l’expérience de cette course, il l’a gagné en 2014.
Attention également à Rui Costa chez Lampre, dont la condition est à la hausse. Il a besoin d’une belle victoire cette saison et la Lombardie représente une de ses toutes dernières chances.
Tony Gallopin chez Lotto a montré des signes de forme récemment, même si je crois que ce sera un peu trop dur pour lui dans le final samedi.
Récent vainqueur du Tour d’Émilie, Esteban Chaves chez Orica est assurément un autre coureur parmi les tous premiers favoris de l’épreuve, avec Uran. Il est épaulé par une belle équipe, notamment les deux Yates. Je le vois très bien sur le podium samedi soir, et même sur la première marche.
Enfin, notons parmi les outsiders de l’épreuve les coureurs suivants qui pourraient entrer dans les 10 premiers à Bergame: Mikel Landa, Warren Barguil, Joaquim Rodriguez, Wilco Kelderman et Robert Gesink, Bauke Mollema, Damiano Cunego et Tim Wellens.
Notons enfin qu’on annonce Alberto Contador au départ, ainsi que le plus vieux pro du peloton, Davide Rebellin, 45 ans!
Trois coureurs canadiens au départ, soit Mike Woods et les pré-retraités Ryder Hesjedal ainsi que Christian Meier.
Mike Woods en entrevue à l’arrivée de Milan-Turin hier, c’est ici.
le petit
Intéressant sur le papier, car s’il y a de la bosse vraiment dure et en quantité le troisième quart du parcours, le quatrième est plus doux y compris la montée du Selvino. Sur le papier donc, il y a un match prometteur entre les grimpeurs légers de qualité présents au départ et les rouleurs et baroudeurs qui passent bien les bosses.
En passant, Esteban Chaves mériterait quelques beaux articles pour son comportement lumineux dans les deux grands tours.
Pierre Latour, Laurent, et pas Pierre-Roger, je suis sûr qu’à ce jour tu seras de ceux qui ne colportent plus l’erreur.
Avec les terribles descentes du parcours, la pluie sera certainement un élément important.
lNoirvélo
Le plus beau parcours (et le plus difficile!) dans la
plus belle région, la plus belle classique devant la
« Doyenne » en ce qui me concerne … mais celle que je préfère, ce sera toujours le « Ronde » , « the race » …
Chacun son truc !
le petit
Et bien voilà un magnifique vainqueur. Quelle saison! Mon idée est que Chaves ne devrait pas venir se perdre sur le Tour et continuer à se faire plaisir sur le Giro et la Vuelta, et autres belles courses comme celle d’aujourd’hui!
lNoirvélo
Chaves, c’est le champion du jour ! rien de plus beau qu’une Classique (pour moi!), je le vois bien gagner
la Doyenne ou l’Amstel et pourquoi pas la « Flèche » ?
Bien grimper, tenir la distance et avoir une bonne pointe de vitesse,du punch, pour lui, ça le fait !
Mention spéciale à nos français, 3 dans les dix !Bardet,
Barguil, Latour, que du bonheur !!!
mica
Ces Colombiens tout de même! Auraient ils un secret?
Ils sont presque en passe de devenir la meilleure nation du monde, mais je crois qu’ il faut rester prudent. Ce qui est sur c’ est que si l’ on nous construit des courses avec 5000, 6000 ou 7000m de dénivelé par jour, ils seront à la féte. (ceci au détriment des « chronos » et des courses pour « costauds ».
Attention que le cyclisme ne se fourvoie pas une fois de plus et réserve ses courses aux 50 Kg.
Quand il s’agit de faire n’ importe quoi, l’ UCI est toujours là, j’ apprends en effet que sur piste (un sujet pratiquement absent de la FR), il est question de remanier l’ épreuve de l’ omnium, au profit des épreuves en peloton; mais, que vont ils nous « pondre », multiplier les épreuves aléatoires devient totalement absurde. Nous auront droit à une loterie (avec chutes et entourloupettes de tous ordre….), déjà que la poursuite individuelle et le Km ont été rayés du programme des J O . Bref, encore une fois: n’ importe quoi!
le stéphanois
Pour parler de la piste, appris récemment le décés (le 23 sept 2016) à 80 ans de Michel Rousseau, champion olympique de vitesse en 1956, champion du monde et à de nombreuses reprises champion de France.
Parti dans la discrétion.
Edgar-Allan POE
Je pêche peut-être par excès de chauvinisme, mais il me semble que Pierre Latour a une fois de plus été sacrifié pour Romain Bardet.
Ce fut le cas de nombreuses fois cette saison, dès le début de saison dans la Drôme, …au Critérium International, pour Péraud cette fois, bien que ce dernier l’ai laissé tardivement courir pour lui même.
Je crois qu’il y a encore pas mal d’autres exemples…
Il va falloir que ça cesse, avant que ce véritable espoir ne soit crâmé sans n’avoir jamais pu jouer réellement sa propre carte.
Et en plus, même en jouant l’équipier, il parvient à se classer très honorablement (10 ème hier…2ème du Critérium International et de la dernière étape après avoir trainé le groupe des poursuivants pour Péraud dans le dernier col, vainqueur de la dernière étape de montagne au tou d’Espagne)…
A suivre!