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Après Evenepoel, déjà Pogacar

Beau week-end de cyclisme, avec notamment la victoire remarquée de Thibault Pinot sur le Tour du Haut Var, après avoir remporté la dernière étape au Mont Faron. Bardet termine 2e, les deux grandes stars du cyclisme français rassurent en ce début de saison.

Les Astana ont par ailleurs poursuivi leur domination, Fuglsang et Izagirre terminant aux deux premières places de la Ruta Del Sol. Plus tôt la semaine dernière, Lutsenko avait dominé aisément le Tour d’Oman.

Mais pour moi, la nouvelle du week-end est ailleurs: victoire du jeune (20 ans) néo-pro Tadej Pogacar sur le Tour d’Algarve, après avoir remporté la 2e étape. Il avait déjà terminé 13e du Tour Down Under en janvier dernier.

Le slovène n’arrive pas vraiment de nulle part puisqu’il a gagné l’an dernier le Tour de l’Avenir, confirmant ses qualités de grimpeur et de rouleur. Ça lui aura bien servi sur ce Tour de l’Algarve. Son équipe UEA Team Emirates semble vouloir le protéger cette saison, en le faisant peu courir: son prochain grand rendez-vous sera le Tour de Californie en mai prochain. Assurément un coureur à suivre.

Avec Evenepoel et quelques coureurs colombiens, le cyclisme tient quelques stars en devenir. Parlant Evenepoel, voici un intéressant petit vidéo nous permettant de découvrir ce coureur de grand talent, vidéo tourné lors de sa récente participation au Tour de San Juan.

Marco Pantani (1970-2004)

Woods gagne, Evenepoel brille!

Je vous avais récemment dit que je n’avais aucun doute sur les chances de succès de Mike Woods cette saison. Ben ça n’a pas tardé, et c’est un réel plaisir! Woods a remporté hier la 2e étape du Herald Sun Tour, prenant au passage sa revanche sur Richie Porte qui l’avait fait sauté dans Willunga Hill lors du Tour Down Under.

Les images devraient suivre sous peu.

Voilà qui est très bien pour Woods, lui enlevant déjà une pression et le mettant en confiance, très en confiance, pour la suite, lui et son équipe. La classe mondiale!

Evenepoel

Le jeune prodige fait parler de lui sur chacune des courses dont il prend le départ. Sur la 3e étape du Tour de San Juan, un chrono en style « Eddy Merckx » (sur un vélo de route traditionnel), Evenepoel s’est classé 3e, à 12 secondes seulement de son coéquipier et vainqueur de l’étape, Julian Alaphilippe, un coureur pro confirmé.

Pas mal à 18 ans, pour sa première saison à ce niveau!

Le niveau de ce chrono n’est certes pas celui du Tour ou des Mondiaux, mais il confirme quand même les dispositions du jeune belge. La suite sera intéressante… tout en considérant que les garanties sont encore faibles. C’est vrai que certains prodiges junior ont ensuite déçu au plus haut niveau, un cas notoire étant Filippo Pozzato.

Soucy à la retraite, vraiment?

J’ai été flabergasté d’apprendre tout récemment que le jeune coureur québécois Marc-Antoine Soucy raccrochait ses roues pour de bon, faute d’un contrat satisfaisant en 2019.

Rappelons que Soucy a remporté le Championnat canadien U23 de bien belle façon en 2017 à Ottawa, après une échappée dans le final avec Matteo Dal-Cin qui remportait le titre chez les élites. Je le sais, j’y étais. J’ai tout vu. La météo était exécrable, pluie diluvienne et froid. Un temps de flahute, tant pour les coureurs que pour les passionnés comme moi qui étions sur le bord de la route durant toute la course à se faire saucer. Matteo et lui ont largué tout le monde dans le final, Svein Tuft compris.

Il avait également gagné, en 2017, une étape du Tour du Saguenay.

Soucy a remporté en 2018 le général des Mardis cyclistes de Lachine. Faut quand même la caisse, la vitesse, la technique. Il y a des résultats qui ne mentent pas. Il courait alors chez Silber, qui a arrêté en fin de saison. Le repreneur (dont on a peu de nouvelles en ce moment), Floyd’s of Leadville, n’a pas renouvelé son contrat.

Et là, c’est le vide. Incroyable.

Tout cela doit laisser un goût amer… et souligne à quel point il est difficile pour nos excellents coureurs sur route de moins de 23 ans de percer au plus haut niveau, surtout en raison de l’absence d’équipes de course d’un niveau disons intermédiaire, capable de faire progresser les coureurs Senior 1-2 vers le professionnalisme « à la WorldTour ».

Ce rôle a été rempli par des équipes comme Garneau ou comme SpyderTech au cours de la dernière décennie. Leur retrait fait très, très mal à la relève du cyclisme québécois. Je suis de ceux qui défendent que derrière Hugo Houle et Antoine Duchesne, c’est un peu le néant. Le dopage positif de David Drouin n’a rien arrangé non plus.

Le saut est juste trop grand actuellement pour un coureur qui performe sur les courses Sénior 1-2 au Québec et les équipes continentales pro comme Rally ou Floyd’s, qui sont internationales. Il faut des structures intermédiaires propres au Canada qui leur permettraient de s’exposer graduellement à des courses plus difficiles, étapes par étapes. C’était le rôle d’une équipe comme Garneau et comme SpyderTech, cette dernière étant aussi active en Europe en son temps.

Ca prend des équipes canadiennes capables de faire la loi sur le Tour de Beauce, et de bien figurer sur les courses américaines de premier plan.

On sait que c’est actuellement le bordel à Cyclisme Canada, beaucoup d’employés ayant quitté ou ayant été remercié au cours des derniers mois, y compris le président. Notre Fédé nationale investit beaucoup en piste, et on a parfois l’impression que la route est son dernier souci (Soucy?!). Dommage, vraiment dommage car des générations de coureurs sur route talentueux sont probablement actuellement sacrifiées. Marc-Antoine est probablement de ceux-là.

Frustrant.

Sky ou Deceuninck, quelle est la meilleure équipe World Tour en 2019?

À l’aube d’une nouvelle saison, il est d’intérêt de se poser la question: quelle est la meilleure équipe WorldTour, du moins sur le papier?

Pour moi, deux équipes se disputent le titre: l’anglaise Sky et la belge Deceuninck-Quick Step.

L’espagnole Movistar pourrait être considérée… mais à bien y réfléchir, non. Elle n’a pas la profondeur des deux premières.

Quelques stats comparatives:

Sky 2019

2ieme au classement UCI World Tour 2018, par équipe

29 coureurs, âge moyen 27,2 ans

12 nationalités différentes

4 coureurs dans les 40 premiers UCI

13 coureurs de 25 ans ou moins

2 vainqueurs de grands tours

Budget: environ 55 millions d’euros

Têtes d’affiche: Chris Froome, Geraint Thomas, Michel Kwiatlowski, Egan Bernal.

Deceuninck-Quick Step 2019

1ere au classement UCI World Tour 2018, par équipe

25 coureurs, âge moyen 27,7 ans

11 nationalités différentes

4 coureurs dans les 40 premiers UCI

10 coureurs de 25 ans ou moins

Aucun vainqueur de grands tours

Budget: environ 40 millions d’euros

Têtes d’affiche: Philippe Gilbert, Julian Alaphilippe, Ela Viviani, Zdenek Stybar, Bob Jungels, Peter Vakoc, Remco Evenepoel.

Le choix est cependant difficile car les deux équipes semblent taillées pour jouer sur des registres différents: la Sky sur les épreuves par étapes, et Deceuninck sur les courses d’un jour.

Personnellement, ma préférence va à Deceuninck, et de loin: plus de coureurs de premier plan, un plus grand registre d’action, une ambiance qui me semble meilleure, et pas moins de 73 victoires acquises en 2018.

Chez Sky, le registre semble plus étroit (les grands tours, essentiellement), et l’ambiance plus plombée avec les soupçons persistants de dopage généralisé qui planent au-dessus de l’équipe. Cette équipe semble toutefois disposer d’un meilleur encadrement des coureurs du côté de la préparation physique générale et spécifique, d’un suivi plus pointu et de matériel au top du top.

Rappelons en terminant que Sky arrête à la fin de l’année. L’incertitude est donc bien présente en ce moment quant à la suite non seulement de l’équipe, mais aussi de personnes clé comme Dave Brailsford dont l’avenir à la tête de la formation pourrait bien ne pas se prolonger au delà de la présente campagne. Si on trouve un nouveau sponsor, gageons en effet que ce nouveau sponsor ne voudra pas trainer les casseroles du passé avec lui dans un nouvel élan.

Barguil, une année à oublier

Le journal L’Équipe proposait hier sur son site un reportage intitulé « Warren Barguil, l’année loupée ». N’ayant pas accès au contenu réservé aux abonnés, je n’ai pas pu lire l’article.

Mais force est de constater qu’en effet, Barguil a eu une saison assez moyenne en 2018. Son dernier fait d’arme remonte à dimanche dernier lors des Mondiaux d’Innsbruck, où il a abandonné assez tôt dans la course après avoir été pris dans une chute. À sa décharge cependant, Barguil n’était initialement pas prévu en Équipe de France, donc n’avait peut-être pas préparé cette course avec toute la rigueur nécessaire.

D’autres résultats de Barguil cette saison: 17e de Paris-Nice, 15e du Tour de Catalogne, 45e de la Flèche Wallonne, 53e de Liège-Bastogne-Liège, 19e du Dauphiné, 17e du Tour de France… Son seul fait d’arme cette saison est probablement sa 3e place acquise sur le Grand Prix de Wallonie le 12 septembre dernier.

Je suis de ceux qui se sont surpris à l’intersaison l’an dernier de voir Barguil quitter une « grosse » formation WorldTour comme la SunWeb et ses grands leaders dont Dumoulin pour la petite équipe française Fortuneo-Samsic.

Ceci peut-il expliquer cela?

Il est clair que Barguil porte sur ses épaules la formation Fortuneo-Samsic, exempte de grands leaders à part lui. Il a donc davantage de responsabilités que lorsqu’il était à la SunWeb où un coureur comme Dumoulin pouvait le décharger significativement de cette pression.

Il a probablement dû s’impliquer davantage dans les choix de l’équipe également, ce qui coûte en énergie et en… tracas. Je pense ici par exemple à l’histoire du changement d’équipementier de vélos deux semaines avant le Tour, de Look à BH. Apparemment, Barguil n’était pas satisfait des vélos Look… je ne peux pas croire que ca n’a pas perturbé sa préparation.

Une plus petite structure veut également dire moins de gros moyens pour tous les à-côtés du cyclisme: diététique, soins divers, tests de matériel, tous ces « marginal gains » sur lesquels de grosses écuries comme Sky, BMC, Quick Step ou d’autres misent.

Bref, Barguil a peut-être eu la tête « encombrée » en 2018 par des éléments autres que le seul fait de pédaler sur son vélo. La joie de retrouver ses terres bretonnes n’a probablement pas compensé suffisamment pour ces tracas additionnels.

Je suis activement le cyclisme depuis 1983, et j’ai vu beaucoup de grands coureurs qui, après une année de grands succès, ont opté pour des équipes moins aguerries ou émergentes, un choix évidemment souvent compensé par une rallonge salariale. Stephen Roche en 1988 avec Fagor en est un exemple éloquent, mais aussi Luc Leblanc chez Le Groupement en 1995, et d’autres encore.

L’histoire m’a prouvé que c’est là un pari souvent risqué, rarement payant. Barguil est peut-être l’exemple le plus récent de cette série malheureuse.

Affaire Froome: 7 millions d’euros!!!!

Après une absence de plusieurs jours à l’extérieur du pays avec connexion Internet limitée, La Flamme Rouge revient progressivement au service normal.

Et comme vous, j’ai été choqué d’apprendre que l’UCI abandonnait l’affaire du Salbutamol de Chris Froome, et donc le blanchissait de tout soupçon.

Cinq jours avant le début du Tour de France… Orchestré vous dites?

Surtout, je suis outré d’un chiffre, celui avancé par de nombreux sites d’information: 7 millions d’euros.

C’est ce que l’équipe Sky aurait dépensé pour assurer la défense de Chris Froome dans cette affaire, engageant les meilleurs avocats (Mike Morgan) et produisant apparemment 1500 pages d’un dossier étoffé, à grand renfort « d’études scientifiques » commandées depuis 8 mois.

7 millions d’euros!

En 2015, le coureur moldave Alexandr Pliuschin n’a pas eu cette chance: controlé lui aussi avec un niveau de Salbutamol trop élevé, il a été suspendu de son équipe puis sanctionné 9 mois par l’UCI. Sa carrière est aujourd’hui terminée… Sans oublier les cas de Diego Ulissi (2014) et Alessandro Petacchi (2007), eux aussi suspendu par l’UCI pour des niveaux excessifs de la même substance…

Froome n’a non seulement pas été suspendu par son équipe, mais il s’en sort en soulevant un « doute raisonnable », c’est à dire que les niveaux très élevés de Salbutamol trouvés dans son organisme peuvent découler d’une prise de ce médicament « dans les limites acceptées ». En d’autres mots, selon le rapport soumis par la Sky, on ne peut pas dire que Froome a essayé de tricher.

Le dossier élaboré par la Sky montrerait que Chris Froome est un cas particulier, et qu’il stockerait dans ses reins ces substances, plutôt que de les éliminer. L’AMA a parlé d’un cas « extrêmement complexe ».

C’est très intéressant: Froome serait en fait un très grand malade. Voyez un peu:

  • atteint de bilharziose
  • souffre d’asthme sévère (très pratique pour les AUT)
  • souffre d’urticaire
  • atteint de blastocystose (très pratique pour expliquer l’extrême maigreur…)
  • atteint de fièvre thyphoide

Avec de nombreuses voies qui s’élèvent pour affirmer qu’on assiste actuellement dans le peloton au retour d’un dopage plus « classique » et utilisé grâce notamment aux AUT et autres justifications médicales, je pense que c’est ca la stratégie actuelle: passer pour un grand malade! Un petit coup (donc autorisé) de ceci pour maigrir et donc atteindre un rapport poids-puissance exceptionnel, un petit coup de ceci pour la respiration, un petit coup de cela pour la récupération (en plus de tout le reste, cryothérapie et autre), et vous avez les ingrédients actuels du super-champion. Sans  oublier bien sûr les stages à Ténérife pour faire des globules…

Le grand malade Chris Froome sera donc présent sur le Tour, blanc comme neige (et blanc comme un drap). Reste à voir l’accueil du public… je crois personnellement que ca risque de mal se passer. Les huées seront plus nombreuses que jamais selon moi.

Froome sort indemne de tout ce scandale. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant du cyclisme…

Pinot, la quête du podium au Giro

Impressionnant Egan Bernal

Il a 21 ans seulement.

Il est champion 2018 de Colombie dans le contre-la-montre.

Il a commencé sa carrière cycliste en VTT, remportant des médailles aux Mondiaux juniors 2014 et 2015 dans les épreuves de cross-country.

L’an dernier, il remportait le Tour de l’Avenir avec deux victoires d’étape en prime.

Recruté par la Sky, il vient de terminer 2e du Tour de Romandie, remportant au passage une étape.

Lors de la quatrième étape, il a multiplié les démarrages en montagne pour décramponner un excellent Primoz Roglic, lui aussi une révélation de l’épreuve et vainqueur du général.

Où s’arrêtera le jeune colombien Egan Bernal à la feuille de route déjà impressionnante?!

Je vous avoue m’être enthousiasmé des talents de grimpeur du jeune colombien. À cet âge, c’est assez remarquable. Et il ne souffre d’aucun complexe!

Bernal aurait développé environ 6,7 watts par kilo pendant les 25 minutes de son ascension vers Villars lors de la 3e étape. Pour se faire une idée de l’exploit, ChronoWatts nous propose ici une analyse des performances du début de saison sur Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Quant on frise avec les 6,2 ou 6,3 watts par kilo sur ces durées c’est déjà plutôt très bien, imaginez si c’est plus!

On tient peut-être en Egan Bernal le futur grand grimpeur dans le cyclisme, capable de marcher dans les traces de Marco Pantani. Car à 21 ans, il a encore une bonne marge de progression.

Le plus fort, Sagan?

Merci à tous ceux qui ont laissé un commentaire suite à mon texte hier commentant la victoire dimanche de Peter Sagan sur Gent-Wevelgem.

Vous êtes plusieurs à penser que Sagan était tout simplement le plus fort.

Pas sûr!

Comprenez-moi bien: il est clair que Sagan est un coureur d’exception, une pointure du peloton. En ce sens, il est toujours fort.

Ceci étant, ses résultats jusqu’ici n’ont pas été transcendants. 8e de la Strade Bianche, clairement battu à la pédale, il terminait 6e de Milan SanRemo, nettement battu au sprint.

Je persiste et signe: Sagan a gagné au sprint dimanche devant des pointures comme Demare et Viviani parce qu’il a eu l’intelligence de partir au bon moment, c’est à dire le premier.

Sagan lui-même l’a avoué après la course, des propos rapportés par L’Équipe: « Je suis content de gagner cette course à nouveau, grâce au super travail de l’équipe. C’est toujours la loterie, je pensais juste à faire ce que j’avais à faire et partir tôt. »

Ca ne peut pas être plus clair!

Les Mondiaux en Autriche

Reportage intéressant sur la récente reconnaissance du parcours des prochains Mondiaux en Autriche par l’équipe italienne, Nibali inclut.

Les avis sont unanimes: ca sera très difficile. Une bosse de 8 bornes (!) à faire 7 fois, ainsi qu’un mur dans le final avec des inclinaisons à… 28%! Assurément l’un des Mondiaux les plus difficiles de l’histoire, avec peut-être Sallanches (1980), Chambéry (1989) et Duitama (1995).

Et sur un tel parcours, les bons grimpeurs et coureurs de grands tours comme Froome, Dumoulin, Pinot, Bardet, Barguil ou encore Nibali auront d’excellentes chances.

Sur ce coup-là, Sagan aura de la difficulté à renouveler son titre, fort ou pas!!!

Marco Pantani (1970-2004)

Affaire Froome: les questions en suspens…

L’Affaire Froome fait décidément couler beaucoup d’encre ces jours-ci, et c’est pas forcément très « positif » (…) pour l’image du vélo.

Ce qui m’inquiète particulièrement est le temps que cela pourrait prendre pour faire la lumière sur ce contrôle positif: des mois! La suite des choses sera très certainement une bataille d’experts et d’avocats, d’un côté l’UCI et les scientifiques de la lutte contre le dopage, de l’autre les avocats de Chris Froome, ses médecins et les spécialistes engagés (bonjour la crédibilité!).

Tous les motifs seront bons: vice de procédure, déshydratation extrême, variations aléatoires, etc. On risque de tout entendre dans les prochains mois… ca sera long, trop long.

Plusieurs questions sont toutefois à élucider:

1 – comment la concentration de salbutamol a-t-elle pu atteindre un tel niveau (deux fois la limite autorisée!) dans les urines de Chris Froome? Déshydratation extrême? Erreur de mesure?

2 – se sachant testé tous les jours ou presque, pourquoi Chris Froome aurait-il pris un tel risque? À moins qu’une auto-transfusion la veille…

3 – comment est-il possible que Froome ne soit pas positif la veille et le lendemain, mais sur une seule journée durant la Vuelta? Il a été abondamment testé durant le dernier Tour d’Espagne… Si Froome s’était dopé au salbutamol avant la Vuelta par prise orale pour améliorer sa puissance et maigrir (les avantages dopants du produit selon les études), il aurait probablement été positif plusieurs fois durant l’épreuve… à moins d’avoir utiliser un autre produit masquant, mal dosé une journée particulière?

4 – quel intérêt à se doper avec du salbutamol, un produit visant essentiellement à dilater les bronches afin de permettre aux asthmatiques de mieux respirer? L’EPO ou la testostérone je comprendrais mieux, mais du salbutamol? Vraiment?

5 – le passeport biologique de Froome pourra-t-il être utile afin d’y voir clair?

Chose certaine, il semble avoir consensus parmi les experts et journalistes de ce monde: ce cas sera long et complexe à élucider, et le doute subsistera probablement toujours. Dans ce contexte, Froome ne se relèvera probablement jamais complètement de cette affaire, qu’il trainera comme une casserole pour le reste de sa vie. Des journalistes comme David Walsh lui ont retiré leur confiance ces jours dernier, c’est dire…

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