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Septembre à vélo au Québec: de beaux événements pour finir la saison en beauté

La saison cycliste n’est pas terminée!

On trouve de nombreux événements cyclistes au Québec au cours des prochaines semaines qui pourront vous permettre de finir la saison 2021 de vélo en beauté. Et dans plusieurs disciplines: route, gravel, cyclo-cross, mtb. Il y en a pour tous les goûts!

Nouveauté, pour le gravel bike, La Voie Gravelée le 18 septembre prochain, organisée par l’organisation du Tour de Beauce. Départ de Saint-Romain au nord de Lac Mégantic, deux distances offertes (54 et 90 kms), ca s’annonce comme une magnifique épreuve de gravel dans des décors enchanteurs pour cette pratique. Et, sur le long parcours, plus de 1200m de dénivelé…

Autrement dit, l’épreuve idéale pour préparer les 100 à B7, une semaine plus tard. J’y reviens plus bas dans cet article. Merci à mon ami JF pour les infos au sujet de cette nouvelle épreuve gravel au Québec, La Voie Gravelée.

Ca sera chaud le 18 septembre d’ailleurs, avec ce même jour le (nouveau) critérium du Tour de Gatineau, à Aylmer en Outaouais. Un très beau critérium disputé autour de l’institution locale Le British, bien connue dans la région. Ca s’adresse aux amateurs de vitesse et… d’intensité! Les infos sont ici, attention on a une limite d’inscription fixée à 75 coureurs pour les élites et maitres regroupés. L’épreuve est organisée notamment par le club cycliste des Cuisses Or de l’Outaouais, qui oeuvre sans relâche et avec brio à préparer la relève de demain dans le domaine du cyclisme.

Toujours le 18 septembre, on a aussi le Raid du Mont Sainte-Anne, en vélo de montagne. Plusieurs épreuves disponibles, dont un 30km pour les e-bikes. Le MSA, c’est toujours difficile et spectaculaire, juste avec le dénivelé et la vue sur le fleuve St-Laurent.

Enfin, toujours le 18, les 808 Bonneville du côté des Laurentides en cyclisme sur route, qui a l’intérêt de pouvoir se faire en équipe.

Plus près de nous actuellement, les cyclo-cross régionaux à Lévis reprenaient hier soir, et se poursuivront au cours des prochaines semaines. J’ai pu voir l’événement en septembre dernier (2020), les participants semblaient avoir un plaisir fou à se mesurer au parcours situé au pied du centre de ski de Lévis.

Toujours en cyclo-cross, l’épreuve de Sherbrooke aura lieu le 16 octobre prochain, deux semaines avant les Provinciaux de la discipline, prévus à St-Amable le 31 octobre.

Le 10 septembre, le mythique Défi du Parc de la Mauricie, sur le parcours désormais bien connu. À guichet fermé depuis des semaines déjà! Et le même jour, l’élite des coureurs cyclistes sur route seront en Beauce pour les Championnats canadiens Élite.

Outre le 18 septembre, le 26 septembre sera également faste en événements cyclistes au Québec, et tous les amateurs quelle que soit leur discipline de prédilection seront sur leur vélo ce jour-là.

En gravel, on a la désormais mythique « 100 à B7« , superbe épreuve au coeur du paradis du gravel bike au Québec, la région de Bromont en Estrie. Je salue Lyne au passage pour son travail avec son équipe à faire de cette épreuve une référence au Québec, elle qui quitte la politique fédérale ces jours-ci pour se consacrer à d’autres objectifs plus personnels dans l’immédiat.

Toujours le 26, on a en cyclisme sur route l’ascension du col du Nordet Hill Climb près de Mont Tremblant, sur une route toujours agréable – mais difficile – sur un vélo. 65 kms c’est court, mais intense sur cette route!

En vélo de montagne, les Championnats canadiens Master à Baie St-Paul.

Enfin, les cyclosportifs pourront participer ce jour-là au magnifique GranFondo Lac Mégantic, sur un parcours désormais célèbre et avec l’option, sur un des trois parcours proposés, de l’ascension du Mont Mégantic, juge de paix du Tour de Beauce depuis des décennies. 5.3 kilomètres, 9,6% de moyenne.

En terminant, je ne voudrais pas passer sous silence le difficile Bromont Ultra en vélo de montagne le 9 octobre prochain, et dont l’épreuve reine propose un 160 kms avec… 4800m de dénivelé, excusez du peu… Dément! Mais Bromont en Mtb, c’est toujours magnifique.

C’est pas compliqué, je ne sais plus où donner de la tête!

Notes additionnelles

Écrire sur La Flamme Rouge devenant de plus en plus difficile, je précise que cet article ne se veut pas exhaustif des épreuves en cyclisme organisées au cours des prochaines semaines, et que d’autres épreuves peuvent avoir lieu partout au Québec voire au Canada. L’omission de certaines épreuves est soit inconscience de ma personne de leur existence, soit dénudée d’une quelconque intention malveillante.

Je n’ai pas parlé du Tour du silence le 15 septembre prochain, car une manifestation plus qu’une épreuve cycliste au même sens que les autres événements traités dans cet article. N’y voyez aucun mépris svp à l’égard de la cause de la sécurité cycliste, très importante par ailleurs à mes yeux.

Cet article n’est pas rédigé à la solde ou à la demande d’une quelconque organisation, ni de la FQSC, ni de Cyclisme Canada, ni du Parti Libéral du Canada. Cet article émane de mon initiative seule, sur un blog personnel où j’ai droit à l’expression d’opinions personnelles, pourvu qu’elles soient exemptes d’infractions à l’égard du Code criminel ou de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Mes mentions légales explicitent par ailleurs l’éthique que je m’impose sur ce site, notamment le respect d’autrui.

La Flamme Rouge est un site totalement indépendant, et n’est pas un site officiel de journalisme professionnel. Je ne suis pas tenu à la même rigueur, même si je m’impose une rigueur importante dans mes propos. C’est une question de crédibilité.

Je n’ai pas pris de chance, je n’ai pas utilisé le mot « automne » dans cet article, pour ne pas m’exposer à la critique de mon usage du mot « automne », même si d’un point de vue météo ou astronomie, la définition est précise.

Je rends également hommage à tous les organisateurs des prochains événements, et vous assure de mon respect le plus total pour vos initiatives à l’égard de tous les cyclistes québécois et d’ailleurs. Merci mille fois de vos efforts à faire vivre le cyclisme ici. Je ne peux pas participer à tous vos événements à la fois, j’ai mes contraintes notamment professionnelles en ces temps de recensement du Canada, mais je salue et vous remercie de vos efforts, et ce sans réserve aucune.

Enfin, je présente évidemment mon respect le plus total aux futurs participants – sans oublier les participantes ou autres personnes de genre non-binaire – de toutes ces épreuves pour leur engagement et leurs efforts durant la journée, toujours inspirant de voir tout ca. Je le dis sincèrement, sans vous tous le cyclisme au Québec et au Canada ne pourrait pas survivre et plus vous êtes nombreux à participer à toutes ces épreuves, plus le cyclisme se porte bien et ca, ça me tient vraiment à coeur.

Prise 2: je me suis fait brasser par le CCS-Siboire

Prise 2 hier soir avec le CCS-Siboire, après une première en juin dernier.

Pas plus facile!!

Avec mon ami Julien Gagné au départ, qui se passe de présentation (mais quel bonheur de le retrouver!), Maxime Turcotte, récent 2e des provinciaux sur route à Baie Comeau chez les M1, ainsi qu’un certain Elliott Doyle – « la petite merveille d’Alma » – au départ, je savais que la soirée s’annonçait souffrante.

Souffrante, ce fut.

Les boys, toujours Magog via le chemin Venise?

Nope Laurent, le programme a changé, Ste-Catherine, Chemin de la Montagne pour revenir à Ste-Catherine, puis North Hatley et le chemin McFarland pour rebasculer sur Sherbrooke.

Tabarnak!

Avec une sortie de ski-roue de 25 bornes à 3:23 du kilo le matin pronto, et 3h30 de route entre Gatineau et Sherbrooke dans le buffet, ma soirée s’annonçait coton.

Ca va vous coûter une bière les boys…

Mais loin l’idée de me plaindre. Je suis venu souffrir, alors c’est parfait.

Le chemin McFarland à la sortie de North Hatley, payez-vous l’expérience: vous ne l’oublierez pas. Mon frère et moi avions l’habitude de le surnommer le « Mur de Grammont de Sherbrooke » il y a 20 ans, horrifiés que nous étions de ses pentes assassines. En fin de sortie, se hisser seulement au sommet de cette bosse est un méchant défi… 36-25, pas suffisant by the way.

Dans quoi je me suis encore embarqué?

Par chance, c’est parti de façon plus civilisée que la dernière fois, vers Rock Forest. Putain P-O, je me suis ennuyé de toi hier soir…

Par contre, ca n’a pas loupé entre Rock Forest et le chemin Ste-Catherine, ca roule encore plus vite qu’en juin dernier sur cette portion ascendante. Je suis à plus de 350 watts pendant deux minutes et ce n’est pas assez.

Mais je m’accroche.

Filippo Ganna a repris du service ce soir, mais sous une autre forme: Elliott Doyle. Putain, ce mec a du torque sur les portions de plat, pas de criss de bon sens. Relayé par Maxime, le cocktail est explosif et… indigeste.

Chemin Ste-Catherine vers Ste-Catherine justement, les boys devant manquent le KoM d’une poignée de secondes. 44 de moyenne, la bosse comprise. Pris dans une cassure, j’établis avec mon ami Steph Vallières – qui roule fort lui-aussi – un PR satisfaisant quand même, à se relayer avec un autre (excellent) coureur.

La boucle autour de Ste-Catherine sera intéressante, encore des PR dans la montée du chemin de la Montagne, preuve que je progresse encore par rapport à la rince de juin dernier. Du positif, enfin, pour moi.

North Hatley, Elliott nous joue grandiose le KoM du Manoir Hovey (Slingshot – 36 sec). Celui-là sera dur à battre sur des générations…

Dans North Hatley, les watts envoient encore, d’un coup mon ami Julien casse sa chaine. La réputation est sauve! Je fournis une partie de l’assistance en le poussant. On va se reprendre bientôt, Julien.

Après une ré-organisation, le mur du chemin McFarland se pointe, que je passe somme toute assez bien, PR bien entendu. Elliott est derrière! (il n’y a pas de petite victoire, la la lère…) 🙂

Le retour sera effectué à vive allure sous l’impulsion d’Elliott qui s’est refait une santé, et de quelques autres, toujours aussi efficaces.

Somme toute une très belle soirée où je me suis fait certes brasser, mais pas complètement rincer comme la dernière fois. Y’a du progrès… c’est encourageant.

Les gars du CCS-Siboire? Des machines. Mais des machines ultra-sympathiques. Je pense notamment à Maxime, hyper-affuté. Le Chris Froome du Québec. Pas un pet de graisse… Pour ceux qui me connaissent: à côté de lui, je suis un obèse. Respect Maxime!

Merci les boys; on remet ca. Ca vous a coûté une bière… vous l’avez honoré!

Championnats canadiens (Maîtres): la reco

Cinq ans jour pour jour, heure pour heure, après ma reconnaissance en 2016 de la jeune Classique des Appalaches, je retrouvais vendredi dernier Alexis Pinard, président du CO du VéloVictoFest et de la Classique, pour reconnaitre le parcours du chrono et de la course sur route des prochains Championnats canadiens, du 3 au 6 septembre prochain et partie intégrante d’une programmation de plusieurs jours intense de vélo.

Autrement dit, début septembre, c’est à Victoriaville que ca se passera!

Alexis me faisait d’ailleurs remarquer vendredi dernier à quel point la région vibre cyclisme: tout à fait vrai puisqu’on remarque rapidement la courtoisie des automobilistes du coin à l’égard de deux cyclistes qui roulaient vendredi dans le centre-ville et dans les rangs avoisinants de la ville.

Mais bon, retour sur les Championnats canadiens puisque c’est l’objet de cet article.

Trois épreuves: le chrono le vendredi, la course sur route le samedi, et le critérium le lundi. Le dimanche? Ca sera la course de la série mondiale GranFondo UCI, rien de moins.

Le chrono

24 km très roulants.

Le départ est situé à l’extérieur de la ville. Les neuf premiers kilomètres sont sur une longue ligne droite, vent de face très probablement. Au terme, deux petites bosses précèdent un virage sur la droite pour une section d’environ deux kilomètres avant un nouveau virage sur la droite pour entreprendre une autre longue ligne droite qui nous ramène vers le centre-ville de Victo.

En clair, ce sera pour coureurs puissants, capables d’enrouler de gros braquets.

Sans nul doute, le chrono se gagnera sur les neuf premiers kilomètres dans le vent, s’il souffle de l’ouest (donc de face à cet endroit). Les neuf derniers sont trop roulants pour faire une grosse différence.

Inutile de vous dire que le réchauffement sera capital et qu’il faudra savoir trouver rapidement un rythme élevé dès le départ. La roue pleine sera un atout pas de doute là-dessus.

À noter que le revêtement est globalement excellent.

Les détails du parcours sont ici.

La course sur route

Un parcours de Championnats! Dur.

Très dur.

Les détails sont ici.

Après une sortie de ville neutralisée, le départ sera donné sur le rang Chicago, au pied de la bosse des « trois tours », célèbre dans le final de la Classique des Appalaches.

Le réchauffement sera là encore capital, car les coureurs devront escalader cette grosse patate dès le km2. Une rampe de 1,2 km avec des passages sur le haut à 13%.

Je vous recommande d’ailleurs des braquets adaptés. Perso, ca serait 36-29 afin de pouvoir grimper assis en début de course.

Une fois la première bosse passée, on rejoint un circuit de 18km qu’il faudra parcourir plusieurs fois, selon la catégorie d’âge bien sûr (détails à venir).

Le circuit débute par deux petits kilomètres en terre battue, mais de très bonne qualité. C’est roulant et ne pose pas de défi ni de danger particuliers.

Virage à droite, on attaque le juge de paix: deux grosses rampes, chacune d’environ un kilomètre, la première avec un passage à 14% et d’autres à 10%, la deuxième un peu plus facile, mais considérant qu’on sera à bloc, ca ne sera pas simple quand même.

Ces bosses sont orientées vent de face en plus, mais on ne devrait pas trop le sentir dans la pente et compte tenu de la faible vitesse.

On pourra ensuite souffler sur une descente de 3,5 kms environ avant un virage à droite à haute vitesse, et une nouvelle rampe parfaite pour des attaques: 800m avec une pente inégale et un petit coup de cul sur la fin, vent de dos. Ouch. La puissance brute parlera.

La suite sera propice à des regroupements si les coureurs travaillent ensemble, deux kilomètres en descente avec beaucoup de dégagement au loin, où on pourra voir les écarts avec les fuyards devant. Nouveau virage à droite, et ca sera deux kilomètres de faux plat ascendant, en prise, avant une dernière descente assez abrupte pour boucler la boucle.

Une fois les boucles complétées, il faudra bien évidemment remonter par l’ascension des trois tours, en sens inverse (mais dans le sens où la bosse était escaladée dans le final de la Classique des Appalaches). Très inégale, la première partie comporte un passage à 18%. Ça sera la dernière grosse difficulté de la course.

Restera ensuite 7 kilomètres très roulants pour rejoindre le centre-ville de Victo et le titre canadien.

Chose certaine, sur un tel parcours, il faudra savoir encaisser les changements de rythme, être endurant, et être un coureur complet. Je suis certain que ce parcours ne couronnera que des vrais costauds dans toutes les catégories.

À noter que pour certains, il faudra savoir enchainer le chrono et la course sur route sur deux jours. Pas forcément simple.

Le GranFondo UCI Masters

Le dimanche, on pourra tenter de se qualifier pour les Championnats du monde UCI Masters de Istocno Sarajevo du 6 au 10 octobre 2021, en terminant dans le premier 20% de sa catégorie d’âge sur la course proposée.

Et quelle course!

131 kms, 1700m de dénivelé, les détails sont ici. Il faudra l’avoir dans la tête celle-là.

Ce qui est intéressant – et différent de la course sur route des Championnats canadiens – c’est que le premier 20%, c’est quand même accessible et cela veut dire que même lâché du premier peloton, votre course continue…

L’originalité: le Gravel Gros Big

Pas de Classique des Appalaches format « classique » cette année, pandémie de Covid-19 oblige, mais plutôt un événement gravel, plus simple à gérer car n’impliquant pas de départ de masse d’un gros peloton.

Le GGB est né!

L’épreuve proposera un parcours de 129 kms composé de 75% de routes de gravel, et un dénivelé total de plus de 2400 mètres. Un beau défi, surtout si vous le faites en (petite) gang. Cadre enchanteur, surprises au fil des kilomètres, et le Mont Arthabaska!

On bénéficie de tarifs réduits si on s’inscrit avant le 15 juillet.

La course s’inscrit dans une série d’événements gravel cet été, du gravel bike qui se développe dans ce contexte pandémique car exempt du concept d’un peloton cycliste.

Ainsi, on a le 7 août le Big Red Gravel Run (Grenville-sur-la-rouge), le 14 août le Gravel Backpacking Challenge (Magog), le 21 août le Grinduro Canada dans Charlevoix, et les 100 à B7 le 26 septembre.

Beaucoup d’autres événements gravel plus « informels » sont également organisés et popularisés au moyen de Facebook notamment.

Mention d’indépendance

Je souligne en terminant que cet article n’a pas été rédigé à la demande de qui que ce soit, mais est bel et bien de ma seule initiative. Personne, Alexis encore moins, ne m’a demandé quoi que ce soit. Je ne bénéficie pas non plus d’aucun tarif réduit ou préférentiel si je m’inscris à l’un ou l’autre de ces événements.

J’ai écrit cet article parce que c’est ma façon de soutenir le cyclisme sur route au Québec, qui en a bien besoin ces temps-ci. D’ailleurs, dans quelques jours, je reviendrai avec un article complet consacré à ce thème, dans la foulée de ce cri du coeur de Gilles Besner récemment.

Le Tour de France et les Championnats nationaux

Et bien sûr, la couverture du Tour de France, qui s’élance samedi prochain de Brest, débutera sous très peu sur ce site, et pour tout le mois de juillet. Je reviendrai également sur les Championnats nationaux, et notamment cette belle victoire de Rémi Cavagna hier à Épinal.

Je me suis fait rincé par le CCS-Siboire!

21h45 hier soir. Le serveur à l’accueil: « vous venez rejoindre la gang de cyclistes?« 

Moi: oui, c’est à cause de mon polo du Giro d’Italia que vous savez que je suis un cycliste?

Non, pas remarqué ton polo, c’est parce que tu es maigre comme un cycliste…

C’est ainsi que ma soirée au Siboire Dépôt de Sherbrooke a débuté hier soir.

Une belle soirée! Et qui concluait une belle sortie d’entrainement avec le Club Cycliste de Sherbrooke – Siboire.

Ca se résume en quelques mots: les gars m’ont rincé.

Enfin six. Six gars. Beaucoup plus était au départ. Mais ces six gars, ce sont des machines!

74km, 1000 de dénivelé, 38 de moyenne.

Ca a commencé au km2! Petit faux plat, déjà 375 watts, en file indienne dans un bon vent de trois quart face. Ben voyons donc, dans quoi je me suis embarqué?

Passage à Rock Forest, la bosse km5, plus de 400 watts pour m’accrocher. Déjà, des coureurs explosent. On est sept à rejoindre le chemin Sainte-Catherine deux kilomètres plus haut. Personne ne reviendra.

Je sais déjà que je suis en sursis à ce rythme. Et mon ami Julien n’est même pas là!!!

Dans quoi me suis-je embarqué?!

Chemin Dunant, long faux plat ascendant de cinq kilomètres. À un kilomètre du sommet, je saute. Just insane speed, insane watts.

Ô surprise! Un coureur devant se relève, le plus grand de tous.

Pas le choix: j’en remet une couche, question de ne pas le faire attendre de trop. À bloc. Je ne peux pas abandonner comme ca.

Ce coureur, c’est Pierre-Olivier Boily. Qui d’autre ?!

P-O me ramène pronto. Un bon relais à 43 km/h et on recolle au groupe qui a aussi levé un peu le pied. Dans sa roue, je me dis que des relais de Filippo Ganna, ca doit ressembler à ca… En tout cas, merci P-O, merci les gars!

North Hatley. Charmant, North Hatley. Sauf sur un vélo, après déjà de nombreux efforts intenses, parce qu’à North Hatley, tu sais que pour t’en sortir, va falloir grimper.

Longtemps.

Je me refais larguer dans le long faux plat après le pied plus pentu de la bosse, les gars – Stéphane, Pierre-Olivier, Étienne, Maxime, Anthony et Jérome – sont juste trop forts pour moi et je manque de rythme de course.

Nouvelle surprise: ils lèvent le pied. Deux reviennent me chercher.

Pas le choix: j’appuie plus fort sur les pédales.

Ca repart sur la plongée de 15km sur Ayer’s Cliff, qui se fera à plus de 42 de moyenne. Quelques KOM au passage, question de se faire plaisir.

À Ayer’s Cliff, ca se complique, car je sais qu’il faudra remonter vers Katevale, une longue ascension irrégulière de 2.5 km. Sympa, plusieurs coureurs décident de rouler plus doucement dans la montée et restent avec moi, car je suis déjà émoussé.

Sur le haut, forte poussette inattendue, c’est Pierre-Olivier qui me fait basculer, j’accroche Maxime et Stéphane qui relancent et c’est de nouveau plein pot jusque Katevale. Nice!

Le retour depuis Katevale vers Sherbrooke, je connais. Dans ma tête, c’est décidé, plus question maintenant de décrocher du groupe. À 46 de moyenne je ne peux pas relayer certes, et Ganna a repris du service, mais je tiens ma position en queue de notre petit groupe. Pas de crampes, c’est déjà ca. Des voitures nous gênent, pas assez vite pour nous!

Sur les vingt derniers kilomètres, la vitesse ne descendra plus en deçà de 45 de moyenne. Aie.

Mais putain, ca fait du bien!!!

Vous êtes costauds les gars!

La sortie d’entrainement s’est terminé par une bière du Siboire – la 18 juillet 1853, magnifique bière d’été – offerte par Pierre-Olivier, dans le stationnement au lieu de départ. Excellente ambiance!

On a donc prolongé un peu plus tard en soirée au Siboire Dépôt, question de renouer avec des amis de longue date, Jean-Seb et Alex. On a bu tes shooters P-O, merci!

Le CCS-Siboire? Une sacrée belle équipe, des gars super-sympathiques et super-costauds qui n’étaient pas obligés de m’attendre. On est parti à sept, on est rentré à sept. Je ne l’oublierai pas. Un merci tout spécial à Stéphane pour son accueil et à Pierre-Olivier pour son travail de gregario à mon égard hier soir!

Les gars, on remet ça mercredi prochain certain. 100 bornes cette fois, et je sais que ca roulera au moins aussi vite. Parfait!

Salut Louis.

Je regarde encore régulièrement ce vidéo. Ce n’est pas la première fois que je vous en parle.

https://www.youtube.com/watch?v=Rw89iqyLEIg&t=481s

Alors que les allergies saisonnières me pourrissent la vie en ce moment, je continue de m’assurer que je respecte les règles. Quitte à me trainer sur mon vélo.

Il existe des façons de gérer la situation sans ce recours aux pompes, qui impliquent aujourd’hui que 80% du peloton est asthmatique. Je ne suis pas asthmatique. Je l’étais entre ma naissance et mes deux ans.

Ma façon de gérer la situation s’appelle aujourd’hui Montelukast (Singulair). Médicament autorisé par l’UCI. That’s how serious I am with the shit.

Mais tu continues, toi la gloire locale, d’impressionner sur Strava.

Je ne peux que te dire bravo, je n’ai aucune preuve.

Mais toi et moi, on sait.

Et tu sais que je sais.

Comme Pierre à l’égard de Gérard-Louis, comme Lyne à l’égard de Geneviève.

Ton cinéma en dupe beaucoup, mais pas moi. Je connais le cyclisme et ses chiffres. Et j’ai côtoyé suffisamment de champions dans ma vie pour savoir qu’on voit toujours venir de très loin les vrais champions. Encore récemment, avec mon ami Pierre. Pierre, il battait Kilian plus tôt dans sa carrière. Rien de surprenant à ses perfs.

Rien de surprenant dans les perfs de Guillaume non plus. On a vu arriver Mathieu dès 8 ans.

Mais toi et ta masse musculaire qui a doublé depuis 10 ans alors que tu vieillis, pas crédible.

La veille des compétitions, je sais que tu n’es pas tranquille. Comme si tu avais quelque chose à cacher.

Alors peut-être, un jour, tu me largueras.

La différence? La différence entre toi et moi, c’est que le soir, quand je rentre chez moi, je peux saluer ma conjointe, mes enfants, mes parents, mon frère, en les regardant droit dans les yeux. What you saw was the best of me, plain simple.

J’ai tout donné sur ma dernière Marmotte. Je ne pouvais pas faire mieux ce jour-là. À l’eau claire. Nothing more. Nothing less either.

Je ne triche pas. Ni dans le sport, ni ailleurs d’ailleurs. Tu ne peux en dire autant.

Au fond, ca s’appelle le respect. Le respect des règles. Le respect des autres. Le respect de soi.

Ce texte te passera 50 pieds au dessus de la tête, tu n’as pas ce qu’il faut pour comprendre anyway.

Mon ami Louis l’avait.

Nous partagions ce point commun: le respect.

Je roulais peu souvent avec Louis. Mais chaque fois, le respect que nous éprouvions l’un envers l’autre, envers les autres aussi, nous connectait.

Louis n’était pas une gloire locale.

Simplement un (bon) cycliste discret.

Louis m’a toujours partagé son appréciation de ma dénonciation du dopage sur La Flamme Rouge. Il trouvait ça bien.

Louis était un gentleman cycliste, un gars qui respectait les règles, qui respectait les autres, qui respectait sa place et ses limites, conscient qu’il n’était pas forcément le meilleur sur le vélo. Mais toujours, il était là pour les bonnes raisons. Modeste, mais pas moins présent.

Louis était toujours le facteur positif d’un groupe lors d’une sortie d’entraînement. Jamais une plainte. Toujours le sourire. Toujours de bonne humeur. Heureux d’être là. Heureux de te voir, même si ça faisait une mèche. Il avait confiance en ses semblables, il avait confiance que tu respectais, comme lui, les règles du sport, de la vie en groupe, du partage.

Ces dernières années, Louis savait aussi qu’il devait faire attention.

Louis est décédé à Hull le 21 avril dernier, foudroyé par une crise cardiaque, lui le cycliste aguerri. Pas sur son vélo, mais bien dans une banale épicerie.

Les funérailles de Louis ont eu lieu hier.

Cette nouvelle m’a dévasté.

J’ai aimé chaque tour de pédale que j’ai pu faire dans ma vie avec Louis. Chaque tour, même s’ils ont été (trop) peu nombreux.

Je n’ai jamais oublié ce cycliste mort lors de la dernière étape de la Haute Route 2012, 5min devant moi, dans la descente de la Couillole.

Je n’oublierai jamais Louis non plus. Parce que nos valeurs étaient communes. Celles du respect des autres. Du respect de soi. De la modestie aussi. Rester à sa place. Ne pas monter bien haut peut-être, mais tout seul…

À sa famille, sa conjointe, sa fille qui porte le même prénom que la mienne (ça nous avait aussi rapproché), mes sincères sympathies. We’ve lost a good one.

Port du masque obligatoire à vélo?

La mesure a été annoncée discrètement: le port du masque est désormais obligatoire au Québec lors de sorties à vélo si l’on fait partie d’un petit groupe, limité à un maximum de huit cyclistes.

La mesure a de quoi surprendre puisque l’activité se déroule en plein air, à bonne vitesse et que par défaut, les cyclistes ne peuvent se « coller » l’un à l’autre pour des raisons évidentes de sécurité et de… largeur du guidon.

Même la Fédération québécoise des sports cyclistes a été prise au dépourvu par la mesure entrée en vigueur jeudi dernier, et a fait des représentations auprès des autorités compétentes avec comme objectif ultime un assouplissement de la mesure. On attend toujours des nouvelles.

Reste à savoir si la mesure sera strictement appliquée par les forces de l’ordre.

Selon moi, les priorités sont ailleurs: avec le beau temps, les parcs sont pris d’assaut, les groupes s’y multiplient avec, bien souvent, des mesures sanitaires élémentaires bafouées. C’est là qu’il faut agir si on se fie au gros bon sens, plutôt qu’au sein d’un groupe de quatre cyclistes évoluant à 35 km/h sur une route de campagne, en file indienne et donc forcément distants l’un de l’autre.

Le port du masque peut-il affecter la qualité de l’entrainement à vélo?

L’article publié en novembre dernier sur le site Nature humaine de Guy Thibault nous permet d’en savoir plus sur cette question.

Dans tous les cas, le port du masque lors de la pratique cycliste peut entrainer une gêne respiratoire.

À intensités faible ou modérée toutefois, cette gêne ne se traduit pas forcément par un impact significatif sur le débit ventilatoire, la fréquence cardiaque ou les performances générales.

À intensité plus élevée, les choses se gâtent. Les performances peuvent être réduites, et l’inconfort est grandissant.

En attendant d’autres nouvelles officielles, je conseille la prudence, tout en espérant que les autorités feront preuve de jugement dans l’application des directive. Il m’apparait plus judicieux de concentrer les efforts là où ça paye le plus: les parcs, les rues piétonnes dans les grands centre-villes, voire les lieux publics comme les centres de services divers, sont probablement des endroits où les interventions auront le plus grand impact sur la santé publique.

100 kms de vélo sur la neige

Question d’amuser un peu nos lecteurs français, voici un petit video de moins de six minutes réalisé par Adam Roberge, coureur pro québécois, témoignant de son 100 kms de vélo sur la neige réalisé cet hiver par une température de -20 degrés Celsius.

Vous avez bien lu: -20 degrés Celsius.

Comme quoi, le vélo au Québec, c’est 365 jours par année!!!

Adam en profite pour nous parler de la différence entre la pratique naïve et la pratique délibérée. À l’aube d’une nouvelle saison de vélo sur route, cela pourra en inspirer certains afin de franchir de nouveaux paliers.

Je remercie Adam d’avoir porté ce vidéo à mon attention.

Le cheminement de Geneviève Jeanson

Je trouve la démarche très intéressante, utile. Admirable même.

Geneviève Jeanson a fait parvenir hier une lettre à l’UCI exprimant ses inquiétudes quant aux sanctions réservées à Patrick Van Gansen, l’ex-manager de l’équipe féminine Health Mate convaincu d’harcèlement physique et psychologique envers plusieurs coureuses.

Le cas avait fait du bruit: onze femmes ont rapporté des comportements inappropriés, et quatre plaintes formelles ont été logées auprès de la Commission d’éthique de l’UCI.

Van Gansen a été condamné par la Commission de discipline de l’UCI à un peu moins de trois ans de suspension, rétroactive, soit du 16 avril 2020 au 31 décembre 2022.

Jeanson trouve la sanction insuffisante. Je suis parfaitement d’accord avec elle.

Elle évoque, à titre de comparaison, qu’un(e) athlète pris pour dopage aujourd’hui écope de quatre ans de suspension, et d’une suspension à vie en cas de récidive. Elle mentionne également que dans la société civile, une agression sexuelle est passible d’une peine de prison. Bons points.

Difficile de trouver une personne mieux placée et plus crédible qu’elle pour témoigner des effets dévastateurs que peuvent avoir des entraineurs abuseurs sur de jeunes athlètes.

Et son initiative arrive à un très bon moment, alors que le Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports tient en France sa 2e convention nationale de prévention des violences dans le sport.

Des cas isolés? Détrompez-vous: les chiffres sont effarants. En France seulement, 407 affaires de violences sexuelles dans le sport au cours de la dernière année, mettant en cause 445 personnes et 48 fédérations sportives. Le cas de Sarah Abitbol est probablement le plus médiatique.

On attend toujours une décision de la Commission de discipline de l’UCI dans le dossier d’harcèlement sexuel opposant Marion Sicot et Mark Bracke. La Commission d’éthique de l’UCI a déjà statué que le code d’éthique avait bel et bien été enfreint par Bracke.

Au Canada et au Québec, Natation artistique Canada est actuellement même au coeur d’un gros scandale d’abus psychologiques de la part d’entraineurs envers plusieurs athlètes. Même l’ex-olympienne Sylvie Fréchette s’en est mêlée.

Faut que ca cesse. Et vite. Vivement cette plate-forme pour les lanceurs d’alerte, promise par l’UCI.

La réhabilitation de Jeanson

Je trouve le geste de Geneviève Jeanson admirable car il témoigne d’une volonté de contribuer aujourd’hui concrètement à prévenir ce genre de comportements totalement inacceptables et extrêmement préjudiciables pour les jeunes sportifs(ves).

Et de s’assurer que les abuseurs sont sanctionnés de façon appropriée. Devons-nous rappeler ici qu’André Aubut, son ex-entraineur, a récidivé depuis sur d’autres femmes?

Ce qui n’est pas pleinement compris se répète, dit-on.

Geneviève Jeanson aurait pu rester loin de tout ça.

En ce sens, son geste est courageux aussi, car il implique de se replonger dans un chapitre de sa vie certainement toujours douloureux pour elle. Sa lettre est manifeste en ce sens:

The abuse that I endured by my coach damaged me. I never thought I would be good at anything else, or be able to function in a normal society. I sought professional help in 2008, and stayed in therapy until 2019. I can proudly say that I am now living a healthy and happy life, but not all young women cyclists have the same opportunities to heal that I had: most will suffer in silence for the rest of their lives.

(…)

It took me 7 years to touch a bike after I was suspended and I retired. I will never know what would have become of my life if I would have had an enriching and healthy career. I’m still bitter about that. Can you believe that it took a failed EPO test and a 10 year suspension to save my life? That suspension allowed me to escape from the imprisonment of my abuser. 

Let’s not have that happen to other riders.

Genevieve jeanson

De toute évidence, Geneviève Jeanson a beaucoup cheminé depuis ses aveux en 2007. C’est tout à son honneur.

Lance Armstrong ne peut (toujours) pas en dire autant.

Julien Gagné: le meilleur est à venir!

Julien Gagné a rejoint depuis la mi-février son équipe St-Étienne Loire Ecsel. Il participait dimanche dernier à la classique DN1 Annemasse-Bellegarde, une des plus anciennes courses du calendrier national français puisque sa première édition remonte à… 1914!

J’ai pu prendre des nouvelles de mon ami Julien tout récemment, alors qu’il rentrait d’une sortie de 150 bornes de récup le lendemain de la classique.

La Flamme Rouge: pas trop rincé Julien?

Julien Gagné: non Laurent, ca va pas mal du tout. On voulait faire un gros bloc d’entraînement alors on a fait plus long aujourd’hui, après la course d’hier. Des bons kilomètres en banque!

LFR: Comment s’est passé Annemasse-Bellegarde pour toi?

JG: Disons simplement que je me la suis donné difficile! On m’avait prévenu: 25 kms après le départ, virage serré puis une belle bosse, il fallait être devant à ce moment. J’y suis arrivé 2e du paquet! Et à partir de là, j’ai couvert les tentatives d’échappée pour mon équipe. J’en ai un peu trop fait: j’ai couvert toutes les tentatives d’échappée pendant plus de 100 kms!! Je voyais que j’avais de bonnes jambes, j’étais agressif, mais j’ai été aussi un peu impatient probablement. Je connais encore mal les coureurs en DN1, ainsi que les équipes et les maillots. J’ai bien dû faire 40 attaques à plus de 650 watts! C’était bien, car ca enlevait de la pression à mes coéquipiers, mais ces efforts intenses et répétés m’ont fatigué et dans le final, les 15 derniers kms, la force me manquait un peu. J’ai tout de même terminé avec le 1er peloton, un peu plus d’une minute derrière le vainqueur. Somme toute, satisfait, une expérience positive qui me prouve que j’ai ma place au sein du peloton DN1, et que le meilleur est à venir.

LFR: tu trouves ca comment, les courses en DN1 en France?

JG: dimanche dernier, c’était ma 2e course à ce niveau. Le plus frappant, c’est la profondeur du peloton. En sénior 1-2 au Québec, t’a quand même un nombre plus limité de coureurs qui peuvent jouer la gagne. Ici, tu es 200 au départ, et du lot, 120 sont des costauds. L’an passé au Québec, je pouvais m’échapper et rester devant un bon moment; ici je m’échappe, d’autres s’échappent, mais ca revient après quelques kilomètres parce qu’il reste beaucoup de très bons coureurs derrière. Ca attaque tout le temps. Vraiment une autre dynamique.

LFR: le placement est important aussi, comme la tactique.

JG: oui, le placement surtout. En France, les routes sont différentes: beaucoup de virages, des rétrécissements, du mobilier urbain, des ronds-points, des dos d’âne, parfois des passages pavés, il y a beaucoup de pièges. Connaître les parcours aide beaucoup et je dois m’adapter à tout ca en course. Sinon, la tactique, c’est surtout de rester groupés nous les coureurs de l’équipe dans les phases critiques, et de se parler pour coordonner nos actions.

LFR: tu trouves tes marques au sein de ta nouvelle équipe?

JG: tout à fait! J’ai été bien accueilli ici, tout le monde est gentil et attentif avec moi, j’ai de la chance. Mon appartement est confortable, bien situé pour aller rouler. Je m’ennuie un peu du Québec et de mes amis par moment, mais globalement, tout se passe très bien. La nourriture est très bonne, on trouve de très bons produits dans les épiceries, mais tout est en petites quantités. Je m’ennuie des quantités qu’on trouve au Costco!

LFR: t’as pu découvrir ta région d’adoption à l’entrainement?

JG: oui, la variété des parcours disponibles m’a frappé, on trouve beaucoup de très beaux parcours, de beaux paysages et c’est diversifié dépendemment de la direction que tu prends le matin. J’ai roulé jusqu’ici dans les monts du Lyonnais, dans la région du Beaujolais, pas mal de bosses qui s’enchainent sans arrêt, c’est quasiment de la moyenne montagne tout le temps. J’ai aussi pu découvrir l’Ardèche, les monts du Pilat et la belle vallée du Forez.

LFR: on a eu peur pour toi, avec l’accident du 17 mars dernier au sein de ton équipe.

JG: oui, un événement vraiment malheureux, un groupe de jeunes coureurs s’est fait renverser par une voiture. Globalement les automobilistes sont courtois avec les cyclistes ici, et je pense que l’accident était un événement assez isolé. La pandémie a un impact aussi: on remarque qu’il faut éviter de rouler juste avant le couvre-feu, les automobilistes sont alors stressés de rentrer chez eux à temps, et ca peut devenir explosif.

LFR: et la condition?

JG: somme toute assez bonne. C’est sûr que l’absence de courses en 2020 parait, je me suis beaucoup entrainé mais c’est pas tout à fait pareil. Il faut que je me ré-habitue aux efforts de très haute intensité. J’y travaille.

LFR: connais-tu la suite de ton programme?

JG: avec la Covid-19 et la troisième vague ici en France, tout est plus compliqué, et il y a pas mal d’annulation de courses, donc c’est difficile de prévoir la suite de mon mois d’avril. Normalement, je devrais avoir une course le lundi de Pâques, après on verra selon la pandémie. Il y a 17 coureurs dans l’équipe, et l’équipe vise à donner la chance à chacun, selon les parcours.

LFR: à quand un retour au Québec?

JG: avec la pandémie et les quarantaines imposées, pas pour tout de suite ca c’est certain. L’équipe a un projet de retourner peut-être sur le prochain Tour de Beauce, prévu cette année en septembre. C’est probablement à ce moment que je pourrais retourner au Québec, pas avant.

LFR: merci Julien! Et à bientôt.

« La discipline de route n’existe plus à Cyclisme Canada » – Hugo Houle

Il faut saluer ce matin l’engagement d’Hugo Houle à défendre l’avenir du cyclisme sur route au Canada et à dénoncer Cyclisme Canada qui se traine lamentablement les pieds dans ce registre depuis des années.

J’ai quand même un devoir en tant que coureur cycliste professionnel sur route de me battre un peu pour la relève et pour les jeunes au Québec qui nous voient performer. Il y a un gros écart maintenant pour la suite. Je ne sais pas si on peut faire quelque chose pour les (ndlr Cyclisme Canada) faire changer d’idées.

Hugo Houle – La Presse plus du 20 novembre 2020

L’article est publié dans La Presse Plus via le journaliste Simon Drouin aujourd’hui.

Je me réjouis de cette prise de position d’un cycliste phare au Canada. Bravo Hugo! Bien dit!

Ca fait des mois, des années que je dénonce la situation du cyclisme sur route au Canada sur La Flamme Rouge. J’ai publié plusieurs articles (et notamment avec des athlètes de la relève qui payent le gros prix de cette situation, notamment Adam Roberge ou Julien Gagné), j’en ai discuté avec plusieurs personnes, certaines influentes dans le milieu du cyclisme ici au pays.

C’est pas compliqué, il ne reste presque plus rien. Exit nombre de courses, dont le Tour du Saguenay ou Québec-Montréal. Exit de vraies équipes élite comme il en existe en DN1 en France. Même les coureurs pro souffrent, les propos d’Hugo à propos des conditions dans lesquelles nos meilleurs athlètes dont aussi Mike Woods doivent performer aux Mondiaux sont effarantes. Quant on sait qu’à ce niveau ca se joue à rien du tout, nos Canadiens méritent eux-aussi des médailles pour atteindre ce niveau de résultats.

Plus encore, la crise se fait sentir à tous les échelons du cyclisme sur route: on ne peut pas dire que le calendrier des courses Maitre s’est étoffé ces dernières années. Beaucoup de courses ont disparu, dont des monuments comme la Coupe des Amériques ou le GP OBC du Parc de la Gatineau.

Certes, nos fédérations ne sont pas coupables de tous les maux. Parfois, les conjonctures sont difficiles. La Covid-19 n’arrange rien pour trouver des sous.

Mais bordel, même si tu n’es pas responsable des causes, tu te grouilles le cul deux fois plus pour trouver des solutions, surtout si c’est ca ta job!!!

Côté Cyclisme Canada, rien (ou si peu). Tout pour la piste, le BMX ou le paracyclisme. Rien contre ces disciplines, mais on peux-tu svp aussi regarder la route, LA discipline phare en cyclisme?

C’est quand même assez bizarre qu’une fédération nationale ne mette aucun programme de développement pour le cyclisme sur route, qui est probablement le sport pour lequel il y a le plus de licenciés. Pour moi, c’est un gros manque de respect.

Hugo houle, la presse plus du 20 novembre 2020

Même au niveau pro, le top du top, ca fait dur. Houle rapporte que sans des contributions spontanées souvent motivées par la pitié, le Canada n’aurait pas d’équipe aux Mondiaux.

Rappelons que la participation canadienne au Tour de l’Avenir s’est étiolée à presque rien depuis 10 ans, et si une équipe a été envoyée en 2019 c’est aussi grâce à des contributions autres que celle de Cyclisme Canada qui est restée les bras croisés tout ce temps. Sans expérience à ce niveau, comment permettre à nos meilleurs espoirs d’acquérir le niveau pour passer pro et une réelle opportunité de se faire remarquer?

Cyclisme Canada – La réponse

Évidemment, Cyclisme Canada se défend de se trainer les pieds. Par souci de professionnalisme, je vous donne le lien et vous invite à lire la réponse de la fédé canadienne ici (au bas de l’article).

Pour moi, c’est clair: du pipeau. L’expression me vient d’Hugo.

On annonce toutefois un programme pour la route qui verrait bientôt le jour. Wait and see.

Je ne comprends pas Cyclisme Canada. Si t’es responsable du développement du cyclisme et que ca va mal pour des raisons que tu ne contrôle pas, ben tu fais quelque chose.

Pourquoi ne pas avoir organisé des « états généraux » sur le cyclisme sur route réunissant les acteurs principaux et tous les niveaux de la discipline? Le malade ne va pas bien? On réunit tous les spécialistes autour de lui et on échafaude un plan d’intervention complet.

Cyclisme Canada a-t-il été en contact avec des compagnies comme Premier Tech depuis 10 ans? Il en existe certainement d’autres.

Si le programme de financement « À nous le podium » limite tant le champ d’action, quelles démarches Cyclisme Canada a-t-il fait auprès des gouvernements pour porter cette situation à leur attention?

Chris Westwood, cité comme représentant de Cyclisme Canada dans l’article, mentionne que « Hugo Houle ne connait pas tout ce qui se passe derrière la scène « .

Certes. Nous non plus. Mais un peu plus de transparence de la part de Cyclisme Canada ne ferait pas de tort non plus… Je demeure convaincu qu’il y a aussi des guerres de clocher derrière tout ca, comme c’est si souvent le cas avec les fédérations sportives. Je sais de quoi je parle, croyez-moi.

Enfin bref, je salue la prise de position d’Hugo Houle aujourd’hui, elle fait du bien et c’est en effet un des rôles de nos tous meilleurs coureurs cyclistes professionnels, celui de défendre le sport. Espérons que d’autres coureurs pourront dénoncer dans les prochaines semaines la situation déplorable actuellement du cyclisme sur route au Canada.

Et s’assoir avec Cyclisme Canada pour trouver des solutions.

Une chance, quelques bonnes nouvelles nous sont parvenues plus tôt cette semaine pour le plus haut niveau avec l’investissement de Premier Tech dans l’équipe Astana.

Un nouveau momentun? Possible oui. Y’a probablement des occasions à saisir en ce moment pour les acteurs du cyclisme au Canada.

De bonnes nouvelles pour le cyclisme canadien et québécois

Certains diront « enfin »!

J’en suis.

Le cyclisme sur route au Canada souffre depuis des années. Je l’ai souvent écrit sur ces pages: une génération est actuellement sacrifiée. Derrière Mike Woods, Hugo Houle, Antoine Duchesne, Guillaume Boivin voire James Piccoli, c’est plus difficile.

Beaucoup de courses élite ont disparu au cours des dernières années au Canada et aux États-Unis.

Une chance que quelques jeunes coureurs canadiens ont pu compter sur l’équipe Rally pour poursuivre leur développement. D’autres n’ont pas eu cette chance.

La première bonne nouvelle, c’est l’investissement plus important que porte Premier Tech dans l’équipe kazakhe Astana.

Premier Tech était déjà sponsor de l’équipe depuis quelques années, voilà que la compagnie de Rivière-du-Loup monte d’un cran. Cette compagnie se spécialise essentiellement dans trois grands domaines, soit l’horticulture et l’agriculture durables, les équipements industriels de manutention, d’emballage et d’outils informatiques d’optimisation, ainsi que les technologies environnementales comme l’assainissement et le recyclage de l’eau ou encore les sels de déglaçage. Elle a commencé par l’exploitation de tourbières dans les années 1920 au Québec.

Il faut dire que Premier Tech a manifestement le sens du sport: l’amphithéâtre de Rivière-du-Loup porte le nom de Premier Tech, et la compagnie soutient également d’autres athlètes comme Laurence Côté ou Charles-Philibert Thiboutot en athlétisme. Il convient de saluer la vision et l’engagement de cette compagnie.

Et l’arrivée d’un investissement supplémentaire de Premier Tech ne se fait pas seule: Steve Bauer se joint également à l’équipe, lui qui était disponible suite à l’arrêt de l’équipe CCC.

Bauer a évidemment un gros bagage du cyclisme de haut niveau, et plusieurs références à titre de directeur sportif, notamment avec son expérience acquise du temps de SpiderTech. Il faudra voir ce qui adviendra de l’équipe actuelle de directeurs sportifs qui comprend notamment le bien connu (et éternel, comme Patrick Lefevere) Giuseppe Martinelli, Dmitriy Fofonov, Bruno Cenghialta, Dmitri Sedoun, Stefano Zanini, Alexandr Shefer et Sergey Yakovlev.

Manifestement, l’influence canadienne au sein de l’équipe Astana est en hausse pour 2021, et Premier Tech a déjà exprimé son souhait que davantage de cyclistes canadiens intègrent l’équipe. Une excellente nouvelle pour la relève d’ici, et il existe de sérieux candidats.

La présence d’Israel Start-Up Nation avec un staff/coureurs (pro-) québécois-canadien renforcé en 2021 (Adam et Saldanha pour l’encadrement, Woods, Boivin, Piccoli chez les coureurs) créera possiblement une énergie positive pour tout le cyclisme canadien, et une saine compétition pour signer les jeunes talents d’ici comme Zukowski, Côté ou d’autres. Et ceux qui signeront à l’échelon supérieur feront de la place au sein d’équipes de développement pour d’autres jeunes talents d’ici.

Autre bonne nouvelle, Premier Tech et Astana annonce la création d’un programme de développement pour les enfants voulant essayer le sport cycliste, question de préparer la relève à la fois au Canada et au Kazakhstan.

Seule ombre au tableau, mais ce n’est pas nouveau, la présence bien sûr comme manager général d’Alexandre Vinokourov, qui traine un lourd passé dans le cyclisme. L’équipe Astana a connu de nombreux cas de dopage entre le moment de sa création en 2007 et 2015. Depuis, force est d’admettre que ça s’est calmé et que l’équipe évolue plus sereinement à ce chapitre. Les allégations d’une collaboration entre Jakob Fuglsang et Michele Ferrari en début d’année ne sont pas allées plus loin auprès de l’UCI. Espérons que tout cela est de l’histoire ancienne.

Vlasov, quelle suite?

Une des stars montantes de l’équipe Astana cette année était certainement Alexandr Vlasov, 24 ans, 3e du Tour de Lombardie et 5e de Tirreno-Adriatico avant de terminer 11e de la récente Vuelta.

Vlasov a encore un an à son contrat chez Astana, mais chercherait à intégrer dès 2021 l’équipe Ineos. Si son départ se confirme, cela pourrait changer des choses chez Astana en libérant une masse salariale pour d’autres recrutements.

Et pour Ineos, en faire de nouveau une super-puissance du cyclisme, voyez un peu: Egan Bernal, Geraint Thomas, Richard Carapaz, Tao Geoghegan, Adam Yates, Daniel Martinez, Richie Porte, Pavel Sivakov, potentiellement donc Alexandr Vlasov en plus des Jonathan Castroviejo, Rohan Dennis, Filippo Ganna, Michal Kwiatkowski, Gianni Moscon, Luke Rowe et Ivan Sosa, et j’en passe. OUF!!! Masse salariale stratosphérique.

Le Tour de l’Abitibi?

Radio-Canada rapporte que les villes d’Amos, de Rouyn-Noranda et de Val- d’Or se sont entendues pour assurer l’hôte du Tour de l’Abitibi pour les… six prochaines années (jusqu’en 2026).

Fait peut-être plus important encore, des ententes de contributions financières ont été signées elles-aussi jusqu’en 2026.

Ouf! Véritable fleuron du cyclisme québécois et canadien, le Tour de l’Abitibi fait un grand pas afin d’assurer sa survie à plus long terme, ce qui n’est pas un mince exploit dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19. Cette épreuve est souvent considérée comme le « Tour de France » des coureurs juniors à travers le monde.

Et à son palmarès, des coureurs comme Alex Stieda, Bobby Julich, Tyler Farrar, Taylor Phinney, Lachlan Morton, Adrien Costa ou, plus récemment, Brandon McNulty. Sans oublier les Québécois Guillaume Belzile et David Veilleux bien sûr. Beaucoup de beau monde!

Le Tour de l’Abitibi, depuis 1969 révélateur de talents.

404 kms, 5000m de dénivelé, à 34 de moyenne! (solo)

La saison 2020 de cyclisme a été bien étrange: privés de courses ou d’événements, plusieurs d’entre nous nous sommes tournés vers d’autres objectifs, souvent extrêmes.

Par exemple, la mode du « everesting » n’a jamais été aussi présente que cette saison. Encore le week-end dernier du côté de Québec!

Plusieurs d’entre vous vous êtes battus contre vous-mêmes, simplement pour réaliser le truc.

D’autres s’attaquaient à un chrono, un temps à battre. Plus difficile.

C’est le cas d’Adam Roberge, récent champion du Québec dans le chrono, et qui vient de battre le record du Défi Bonneville 404.

404 kms à parcourir, 5 000m de dénivelé, réalisés à un peu plus de 34 de moyenne solo, excusez un peu.

Watts moyens sur toute la durée, 271 watts! Aie.

Adam a réalisé ce défi sur son vélo de chrono, près de 12h de selle dans cette position. Faut le faire.

Le récit de son défi est ici.

Demain, présentation du Giro.

Et après-demain, de la Doyenne, qui se disputera ce dimanche, sous la flotte. Défaillances garanties!

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