Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 327 of 351

Le scandale OLN

La majorité des chaînes de télévision disponibles au Canada sont d’origine américaine et représentent une véritable voie de pénétration de la culture de nos voisins du Sud plus au nord. Il en va différemment pour une chaîne cependant, qui nous gratifie d’avoir un volet bien canadien : Outdoor Life Network, ou, en plus court, OLN.

Ce qui pourrait donc être perçu comme un bel effort frustre en fait l’amateur de cyclisme puisque OLN America diffuse largement des courses cyclistes européennes alors qu’OLN Canada ne diffuse que le Tour de France en juillet, réservant ses meilleurs plages horaires pour des émissions sur la faune, la pêche et la chasse, croyant probablement satisfaire les Canadiens, un peuple du cru. Voyez un peu :

– sur OLN America, l’amateur de cyclisme peut voir, depuis le 1er avril dernier, une émission par semaine intitulée « Road to the Tour » qui montre comment Armstrong et son équipe se préparent pour cet important défi. En plus, les amateurs auront eu droit à Paris-Nice, le Critérium International, le Ronde, Paris-Roubaix, l’Amstel, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Georgie, la Sea Otter Classic, le Tour de Romandie, le Giro, la Classique des Alpes, le Tour, la Vuelta et Paris-Tours, excusez un peu.

– sur OLN Canada, seul le Tour de France sera retransmis. Ils viennent tout juste d’ajouter, à partir du 29 avril prochain, les émissions « Road to the Tour » en supplément. C’est un scandale, d’autant plus qu’OLN Canada a la prétention de faire du cyclisme le sport le plus présent sur sa page web officielle…

Et, bien sôr, les Canadiens n’ont pas accès à OLN America puisque après vérification, Vidéotron ne peut avoir cette chaîne, limitant l’accès à OLN Canada. Les amateurs canadiens de cyclisme sont donc privés d’une panoplie importante de courses cyclistes que nos voisins du sud, souvent à moins d’une centaine de kms de nous, peuvent voir en direct.

Il s’agit donc d’une situation particulièrement frustrante pour les amateurs de cyclisme canadiens qui sont de plus en plus nombreux, peut-être même plus nombreux, proportionnellement, que les américains. Nous avons écrit à OLN Canada pour manifester notre mécontentement et La Flamme Rouge vous encourage à le faire poliment, ceci dans l’espoir qu’une telle démarche puisse, un jour, faire en sorte que nous ayions, ici aussi, des retransmissions des grandes courses européennes, et pas seulement du Tour de France.

Veuillez finalement noter que le Canal Évasion retransmettra cette année encore le Tour de France en juillet prochain. La chaîne appartient en partie à Serge Arseneau, un amateur de cyclisme de longue date et qui avait été à l’origine du Grand Prix des Amériques à la fin des années 1980 à Montréal, épreuve qui comptait alors pour la Coupe du Monde de cyclisme.

Rebellin… finalement !

C’est l’Italien Davide Rebellin, 32 ans, 1m72 pour 67 kg, qui s’est imposé hier dans l’Amstel Gold Race, battant au sprint son dernier compagnon d’échappée le Néerlandais Michael Boogerd, surement très déçu de louper (encore! puisque c’est son…5e podium en 6 participation sur cette course, son unique victoire remontant en 1999!) ainsi la victoire pour son équipe Rabobank qui jouait sur son terrain. Pour la petite histoire, Rebellin terminait l’Amstel l’an dernier en 4e position et Boogerd en… 2e, comme cette année!

Un deuxième Italien, Bettini, termine 3e. Derrière, rien que du beau monde : DiLuca (4e), Van Petegem (5e), Kessler (6e), Dekker (7e), Ivanov (8e), Celestino (9e), Camenzind (11e), Paolini (12e), Merckx (13e), Freire (14e), Bartoli (15e), Zabel (16e), Mazzoleni (17e), Vandenbroucke (18e), Wesemann (20e), signe que la course fut difficile, notamment avec un bon vent de face sur certaines portions et une pluie fine qui a compliqué tout ca. Le vainqueur de la Flèche Wallonne (mercredi) et de Liège-Bastogne-Liège (dimanche) est assurément à chercher parmi ces candidats en vue sur l’Amstel.

La course s’est décantée très tardivement puisqu’une soixantaine de coureurs se sont présentés au pied du Kruisberg, la 27e des 31 côtes du parcours à moins de 25 kilomètres de l’arrivée. C’est alors que sur une attaque de Kessler, les principaux leaders (Van Petegem, Rebellin, Boogerd, DiLuca et Bettini), qui ont cette fois-ci pris leurs responsabilités, se sont dégagés à l’initiative de Bettini qui ne voulait pas laisser filer l’Allemand. C’était parti… les équipiers ou leaders piégés derrière (Bartoli, VDB, Camenzind entre autres, Vino, Zabel, Dekker et Merckx ayant des équipiers devant) ayant peu de chances de revenir vu les forces en présence dans l’échappée royale devant.

Rebellin accélérait de nouveau 3 km plus loin, soit au pied du difficile Keutenberg, entrainant seulement un Boogerd très motivé avec lui. Derrière, le moment d’hésitation fut fatal, notamment à DiLuca qui s’y pris trop tard. Sachant Rebellin plus rapide au sprint, Boogerd a ensuite essayé de se défaire de son compagnon par une magnifique attaque dans le Cauberg, Rebellin trouvant les ressources pour résister. Le reste était reglé au sprint, Rebellin s’imposant logiquement.

Pour Rebellin, c’est une première victoire en Coupe du Monde depuis… 7 ans! Coureur taciturne, toujours placé mais jamais gagnant, régulier (il figure dans les 10 premiers au classement UCI depuis 8 ans, est monté à 9 reprises sur le podium d’une classique de Coupe du Monde durant cette période, et… 27 fois parmi les 10 premiers!), cette victoire tombe à point et vient modifier, en quelque sorte, son image. D’éternel placé, il vient de retrouver une étiquette de vainqueur. Boogerd, lui, doit enrager de retrouver la même place (la 2e) que l’an dernier sur sa course fétiche.

Au classement de la Coupe du Monde, resserement en tête puisque Wesemann ne mène plus que d’un point sur Freire et de 16 sur Rebellin qui devient bien menaçant pour la suite de la saison puisque coureur régulier.

À surveiller mercredi et dimanche, Boogerd, très en forme et sur son terrain dans les bosses des Ardennaises. D’autres voudront sauver leur saison des Classiques, notamment Bartoli, VDB et Dekker. Encore des courses très intéressantes cette semaine donc, et La Flamme Rouge les suivra de près pour vous.

Vous trouverez ici les habituelles excellentes photos de Graham Watson.

Amstel Gold Race

amstelbeer.gifCréée en 1966, l’Amstel Gold Race, qui se déroulera dimanche aux Pays-Bas, représente la première course de ce qu’on appelle les « Ardennaises », ces grandes classiques d’avril qui ont la caractéristique de présenter des profils accidentés. Le nom de la course vient par ailleurs de son sponsor principal, la bière Amstel, grande marque des Pays-Bas.

Les coureurs auront à affronter dimanche pour la 38e édition 251 kms de course (départ à Maastricht à 10h15, arrivée prévue à Valkenburg vers 16h30 soit 11h30 heure avançée de l’Est au Canada), dont pas moins de 31 monts, les plus redoutables étant le Cauberg (3 ascensions, soit au km 63, au km 173 et à l’arrivée), l’Eyserbos (Km 230) et le Keutenberg (Km 239).

Depuis l’an dernier, l’arrivée est donc jugée au sommet du Cauberg, limitant les possibilités de victoire des sprinters, par le passé plus à la fête sur cette course. L’Amstel est la course que doivent gagner les Rabobank, à domicile sur ce terrain. Boogerd et Dekker l’ont d’ailleurs remporté par le passé et semblent en excellente condition actuellement, donnant à cette équipe deux atouts majeurs pour la victoire dimanche. C’est leur ancien directeur sportif Jan Raas qui détient le record des victoires sur l’Amstel : 5, entre 1977 et 1982.

Parmi les autres favoris, on compte surtout Peter Van Petegem, revanchard suite à ses échecs sur le Ronde et dans l’Enfer du Nord. L’équipe Lotto-Domo a également grand besoin d’une grande victoire en ce moment… L’équipe T-Mobile ont également un excellent coup à jouer avec les Vinokourov (champion défendant), Wesemann, Ivanov, Kessler et Nardello. Les Italiens ne seront pas en reste par ailleurs avec Bettini, Bartoli, Di Luca et Scarponi, tous assez en forme pour prétendre gagner dimanche. Il ne faudra pas oublier non plus Franck Vandenbroucke et Juan Antonio Flecha…

Le Canadien Michael Barry est par ailleurs annoncé au départ.

Les grands absents: Lance Armstrong (USA), Jan Ullrich (ALL), Igor Astarloa (ESP), Alejandro Valverde (ESP). Armstrong, en particulier, avait fait de cette course, par le passé, son premier test de la saison sur la route du Tour. Cette année, on verra plutôt l’Américain à l’oeuvre aux États-Unis sur le Tour de Georgie la semaine prochaine.

Les derniers vainqueurs:

1994: Johan Museeuw
1995: Mauro Gianetti
1996: Stefano Zanini
1997: Bjarne Riis
1998: Rolf Jaermann
1999: Michael Boogerd
2000: Erik Zabel
2001: Erik Dekker
2002: Michele Bartoli
2003: 1. Alexandre Vinokourov ; 2. Michael Boogerd (PBS) à 04 sec ; 3. Danilo Di Luca (ITA) à 04 sec.

Cyclingnews tiendra, comme d’hab, un live! report. On vous invite par ailleurs à consulter le site officiel de la course, extrèmement bien fait.

Salut au lion des Flandres

C’est en préparant le sprint pour Tom Boonen, qui s’est imposé aujourd’hui dans le 92 GP de Lescaut en Belgique, que Johan Musseuw a fait ses derniers tours de roues dans le monde du cyclisme professionnel. Un geste symbolique pour les Belges quant on sait que Musseuw a désigné Boonen comme son successeur, un geste dangereux aussi car Boonen devra désormais supporter la pression médiatique et les comparaisons avec son illustre aîné. Une pression que certains n’ont pas supporté, le cas le plus célèbre étant certainement celui du Français Jean-François Bernard que Bernard Hinault avait désigné comme le nouveau champion français. Après un Tour de France 1987 prometteur (3e) notamment suite à sa victoire dans le CLM du Mont Ventoux, la suite de sa carrière alla d’échec en échec.

Champion en activité le plus titré dans les Classiques, Musseuw aura eu le mérite de savoir se retirer au bon moment, alors qu’il était encore performant dans certaines courses qu’il choisissait avec soin. Il a démontré dimanche qu’il pouvait remporter Paris-Roubaix à… 38 ans, ce qui impose le respect.

Flamand jusqu’au bout des doigts (seules les Classiques l’intéressaient vraiment), Musseuw aura aussi eu la capacité au cours de sa carrière de revenir de coups durs, 2 en particulier : sa chute dans Arenberg en 1998 qui le laissa avec une sévère infection de la jambe qu’il faillit perdre, et son accident de moto en 2000. Est-ce spectaculaire ? Non, Greg LeMond, Marco Pantani, Lance Armstrong, pour ne nommer que ceux là, sont tous revenus d’accident ou de maladie qui avaient menacé leur vie.

Il faudra plutôt retenir de Musseuw une puissance de train extraordinaire qu’il tirait d’une musculature des cuisses imposante et une bonne science de la course. Ses 3 Tours des Flandres (1993, 1995, 1998), ses 3 Paris-Roubaix (1996, 2000, 2002), son Championnat du monde (1996) et ses deux victoires au classement final de la Coupe du Monde (1995 et 1996) resteront les plus belles lignes de son palmarès.

Ses équipes au cours de sa carrière, débutée en 1988 : ADR (1988-1989), Lotto (1990-1992), GB-MG (1993), MG (1994), Mapei (1995-1998), Mapei Quick Step (1999-2000), Domo (2001-2002), Quick Step (depuis 2003). Peu de gens savent ainsi que Musseuw a débuté sa carrière comme sprinter, enlevant d’ailleurs 2 étapes du Tour de France 1990. L’année précédente, il avait aidé Greg LeMond à contrôler, dans les étapes de plaine, l’armada Super-U de Laurent Fignon et la puissance Banesto de Pedro Delgado, permettant à LeMond de rester à portée de Fignon au général. La suite appartient à l’histoire…

Ses autres victoires en Coupe du Monde : HEW Cyclassics (2002), Championnat de Zurich (1991, 1995), Amstel Gold Race (1994), Paris-Tours.

Ses autres victoires : Het Volk (2000, 2003), Flèche Brabançonne (1996, 1998, 2000), A Travers les Flandres (1993, 1999), GP de l’E3 (1992, 1998), Trois Jours de La Panne (1997), Kuurne-Bruxelles-Kuurne (1994, 1997), Quatre Jours de Dunkerque, Championnat de Belgique sur route (1992, 1996), Course des Raisins (1994, 1995), Trophée Laigueglia (1995), GP Eddy Merckx (1995), Championnat des Flandres (1991, 1995), A travers le Morbihan.

Son palmarès se résume donc pratiquement uniquement à des courses d’un jour, signe évident que tout comme Armstrong se consacre au Tour de France, d’autres faisaient la même chose pour les Classiques. La spécialisation du cyclisme moderne…

En terminant, La Flamme Rouge n’était pas un grand fan de Musseuw, mais le coureur a su l’impressionner à plusieurs reprises. C’est suffisant pour reconnaître qu’il est un authentique champion cycliste et qu’en ce sens, Johan Musseuw a sa place parmi les Grands du cyclisme. Il nous manquera.

Le coureur le plus titré dans le domaine des Classiques et encore en activité est désormais l’Italien Michele Bartoli (CSC).

Cyclingnews publie aujourd’hui un intéressant compte-rendu de la carrière de Musseuw, ainsi que son palmarès complet.

Ca va mal !

Aie aie aie, c’est la disgrâce totale pour La Flamme Rouge qui tombe en avant dernière position dans le pool… Merci M. Dauphin de ne pas faire de La Flamme Rouge la lanterne rouge de ce petit jeu !

En tête, pas de changement aux deux premières places, détenues par René Rellier et Didier Mangin, ce dernier étant le cousin germain de La Flamme Rouge (l’honneur de la famille est sauf!). Sébastien Bosvieux reprend la 3e place à Nicolas Fournier qui ne l’aura occupé que temporairement.

Fait intéressant, aucun participant du pool n’a pris les 3 premiers coureurs de Paris-Roubaix dimanche… Pas beaucoup de points sur cette course donc !

Les coureurs s’étant distingués depuis Milan-San Remo sont : Jens Voigt (31 pts, sur le Crit. International essentiellement), Menchov (30 pts, sur le Tour du pays basque surtout), Boogerd (24 pts), Valverde (20 pts), Jullich (19 pts), Hincapie (18 pts), Van Bon (18 pts) et Mayo (15 pts, sur le Tour du pays basque).

Les participants ayant marqué le plus de points depuis la Primavera : Jean-Philippe Wauthier (88 pts), Francis Lemay (78 pts), Robert Mayer (65 pts), Simon Lemay (59 pts), Roger Filion (58 pts) et Sébastien Bosvieux (56 pts).

Pour les autres, rien n’est perdu. On change désormais de coureurs, la puissance brute devenant secondaire sur les Ardennaises et les grands tours. Compte désormais, le rapport poids/puissance. D’autres coureurs entrent en scène et il est à prévoir de nombreux changements dans le classement d’ici la fin du Giro, voire le début du Tour…

Prochaine mise à jour au sortir des Classiques, soit juste après La Doyenne, Liège-Bastogne-Liège dans 2 semaines.

Vos commentaires sont, comme toujours, les bienvenus !

Le classement en date d’aujourd’hui :

* René Rellier 261
* Didier Mangin 236
* Sébastien Bosvieux 230
* Simon Lemay 221
* Nicolas Fournier 215
* Paul Courtemanche 203
* Natalie Dagenais 189
* Arianne Levasseur 187
* Roger Filion 183
* François Bérubé 182
* Antoine Lord 181
* Alain Levasseur 178
* Lysanne Fratelli 178
* Tomas Marchetti 178
* Dominique Paget 172
* Raphaël Watbled 170
* Réjean Miousse 168
* Pierre Beaudoin 165
* Éric Lehoux 164
* Jean-P. Wauthier 163
* Francis Lemay 158
* Robert Mayer 143
* Daniel Boivin 142
* Étienne Gagnon 138
* Patrice Beaulieu 135
* Cest Raoul 132
* Chris North 132
* François Gaudreau 112
* Stéphane Tremblay 111
* Maxime Caron 108
* Éric Lepage 106
* Marc Beaulieu 106
* Luc Langevin 89
* Ronald Martel 89
* Sylvain Lépine 82
* Louis Potvin 71
* Stéphane Martel 71
* Alain Potvin 67
* Marc-Antoine Martel 64
* Réjean Asselin 64
* Marie-C. Grégoire 42
* Cyclick 40
* Luc Ostiguy 31
* Laurent Martel 20
* Alain Dauphin 16

Vers une affaire Baden Cooke ?

Le journal Le Monde publiait hier une conversation téléphonique entre une femme, Sandrine, présumement la conjointe du coureur pro Baden Cooke à l’époque, et l’ex-coureur pro Philippe Boyer, soupçonné de traffic de produits dopants au bénéfice des coureurs encore en activité. Cette conversation a été enregistrée par la DRPJ de Versailles en 2001. Il faut la lire, c’est éloquent.

En gros, Cooke était victime d’un sérieux malaise suite à l’injection d’une dose d’amphétamines probablement avariée. Il est intéressant de voir l’état de panique des deux interlocuteurs devant la gravité de la situation, Cooke étant au plus mal.

Doit-on penser qu’on a là les éléments d’une nouvelle affaire de dopage dans le cyclisme ? La Flamme Rouge pense que non. D’une part, Cooke n’était pas à l’emploi de la Française des Jeux à l’époque. De plus, rien ne prouve que l’usage de cette dose d’amphet était destinée à améliorer ses performances sportives. L’usage était peut-être purement festif. Enfin, Cooke n’a jamais, jusqu’ici, échoué un test antidopage suite à une course.

Ce qui est intéressant de cette histoire, c’est la volonté de Cooke à nier les faits. Hors, la police détient une preuve irréfutable puisque l’enregistrement a été fait. En niant de la sorte, Cooke contribue lui-même à se discréditer.

Ce qui est inquiétant dans cette histoire, ce sont les raisons pour lesquelles Cooke avait besoin de se shooter aux amphet cette journée-là. Hors, de nombreux ex-coureurs qui ont parlé du dopage ont tous faits état de la dépendance des coureurs face à ces produits. On sait que de nombreux coureurs doivent se shooter pour une simple soirée de fin de saison, ne pouvant plus se passer de certains produits stimulants. Cooke aurait-il été pris dans cet engrenage ?

C’est en tout cas un élément de plus qui peut révéler toute l’étendue du problème du dopage dans le monde du cyclisme. Pour la première fois ce week-end, Jean-Marie Leblanc l’a d’ailleurs reconnu, soulignant que contrairement à 1998 et l’affaire Festina, les récents événements montrent qu’on doit, outre le dopage lui-même, également s’attaquer au problème de dépendance reliée à ces substances dopantes…

Verbruggen, lui, continue de s’enliser dans sa médiocrité.

Par ailleurs, on lisait, dans un très intéressant article du journal Le Monde sur Paris-Roubaix, qu’un spectateur sur le bord de la route a déclaré « les gens qui aiment vraiment le vélo ne veulent pas qu’on les emmerde avec le dopage. ». La Flamme Rouge est exactement de l’avis contraire : c’est parce qu’on aime, qu’on adore, qu’on se passionne pour le vélo qu’on ne cessera pas de parler de ce fléau du dopage, car il s’agit là du premier moyen à utiliser pour purger notre sport.

Bäckstedt back !

De l’avis même de certains suiveurs aux premières loges dimanche, notamment Jean-Marie Leblanc, l’édition 2004 de Paris-Roubaix ne passera pas à l’histoire comme un grand millésime. C’est un de ces Paris-Roubaix un peu bizarre, qui laisse un drôle d’impression au final. La moyenne, 39,1 km/h, témoigne de cette course bizarre, courue sous un temps clément, malgré un petit vent de face ennuyeux pour les coureurs ; on est loin des 45 km/h établi par Peter Post en… 1964 !

La malchance fut une fois de plus l’élément déterminant, condamnant Hoste (pris dans un drapeau!) puis Van Petegem puis finalement Musseuw à… 6 kms de ce qui semblait être une entrée triomphale sur le vélodrome de Roubaix pour une 4e victoire quasi-assurée. C’est la course, direz-vous, mais il n’en demeure pas moins que Paris-Roubaix 2004 fut encore une fois cette année une loterie. Le vent, soufflant de face, a également contribué à freiner les ardeurs de nombreux favoris, figeant la course.

De la chance, notre surprenant (pas si surprenant que ca, il était 2e de Gand-Wevelgem récemment…) vainqueur Magnus Backstedt en a eu puisqu’il n’a pas crevé une seule fois de la course ! Pour le colosse suédois de 1m93 pour… 90 kg (198 livres), c’est tout un exploit sur un tel parcours. On savait par ailleurs Backstedt à l’aise sur Paris-Roubaix puisque c’est cette course qui l’avait révélé en 1998, alors qu’il y prenait une belle 7e place, à l’âge de 23 ans. Depuis, il avait quelque peu galéré, au prise avec des problèmes de santé (maladie, genou).

Sa victoire confirme que Paris-Roubaix est avant tout une course qui favorise les grosses cylindrées, c’est-à-dire les coureurs présentant une puissance aérobie maximale (PAM) élevée. Le rapport poids/puissance, si déterminant dans les Ardennaises et les grands tours, ne joue à peu près pas puisque la course se déroule entièrement sur terrain plat. Ainsi, un coureur comme Backstedt, certainement très puissant puisque disposant d’une musculature imposante, tout comme Tom Boonen, a pu tirer son épingle du jeu, laissant loin derrière des coureurs comme Bartoli ou Vandenbroucke, pourtant ayant un rapport poids-puissance bien supérieur.

Le film de la course

Acte 1 : l’échappée matinale n’est partie qu’au km 74, après de nombreuses tentatives toutes infructueuses. Il faut croire que le peloton était nerveux en début de course.

Acte 2 : Une chute importante est survenue dans la tranchée d’Aremberg, coupant en deux le peloton. Bien peu de coureurs pris derrière la chute ont pu par la suite revenir dans le premier peloton, qui comportait presque tous les favoris, sauf VDB et Tafi.

Acte 3 : Plusieurs tentatives d’échappée (Kirsippuu, Hincapie, Van Bon, etc.) furent anéanties, soit par le vent, soit par le peloton qui chassait tout ce qui partait. Pour Hincapie, c’était une erreur de vouloir partir si tôt. Conséquence de ces mouvements, 35 coureurs se sont présentés ensemble au Carrefour de l’Arbre, à quelques kms de Roubaix. Du jamais vu.

Acte 4 : Crevaison de Van Petegem puis accélération de Musseuw à 13 kms du but, qui amène avec lui les 4 premiers coureurs au classement.

Acte 5 : Crevaison de Musseuw à 6 kms du but, le comble de la malchance. On est à peu près certain que sans cette crevaison, Musseuw, ancien maillot vert du Tour et très expérimenté, aurait facilement remporté le sprint final.

Acte 6 : Backstedt s’impose alors que l’anglais Hammond est un spécialiste du sprint. Grosse erreur d’Hammond qui part trop tôt. Pour l’anecdote, les deux coureurs sont excellents amis, puisqu’ils ont partagé un appartement ensemble pendant 2 ans en Belgique…

Les vainqueurs surprise de Paris-Roubaix :

– 1988 : le Belge Dirk DeMol, aujourd’hui directeur sportif adjoint chez US Postal, s’impose à Roubaix en battant son compagnon d’échappée le Suisse Thomas Wegmuller et ce après plus de 200 bornes devant. Les grands leaders de l’époque, Kelly, Fignon, Vanderaerden et Criquielion s’étaient regardés toute la journée… Pour la petite histoire, Wegmuller avait accidentellement roulé sur un sac plastique juste avant l’entrée sur le vélodrome, condamnant son dérailleur arrière… Pas pratique pour le sprint !

– 1991 : le Belge Jean-Marie Wampers, après une échappée de près de 50 bornes en tête. Personne n’y croyait, lui le premier. Et pourtant, il gagna.

– 2001 : le Hollandais Servais Knaven. Jouant à fond la carte d’équipe qui voulait qu’un Domo attaque à tour de rôle un Hincapie isolé, son attaque fut la bonne. Derrière, Musseuw et Peeters, notamment, étaient réduits à suivre Hincapie qui se devait alors de chasser, ce qu’il ne fit évidemment pas.

Les révélations en 2004 :

Quelques coureurs ont impressionné : Hammond (3e), Boonen (9e) Cancellara (4e), Flecha (13e), Hoste (12e). Ce Hoste, il faudra le retenir. Quelle performance depuis dimanche dernier !

Les plus malchanceux, en ordre : Musseuw, Van Petegem, Hoste.

Les déceptions : VDB (encore…), Bartoli (21e), Tafi (43e), Hincapie (comme d’hab… (8e)), Wesemann (16e), Sunderland (44e).

Les excellentes photos de Graham Watson sont disponibles ici.

Au classement de la Coupe du Monde, c’est Wesemann qui prend le maillot, devant Freire et Backstedt. Les Ardennaises viendront probablement tout chambouller, favorisant une autre race de coureurs, disposant d’un rapport poids/puissance avantageux !

Backstedt back !

De l’avis même de certains suiveurs aux premières loges dimanche, notamment Jean-Marie Leblanc, l’édition 2004 de Paris-Roubaix ne passera pas à l’histoire comme un grand millésime. C’est un de ces Paris-Roubaix un peu bizarre, qui laisse un drôle d’impression au final. La moyenne, 39,1 km/h, témoigne de cette course bizarre, courue sous un temps clément, malgré un petit vent de face ennuyeux pour les coureurs ; on est loin des 45 km/h établi par Peter Post en… 1964 !

La malchance fut une fois de plus l’élément déterminant, condamnant Hoste (pris dans un drapeau!) puis Van Petegem puis finalement Musseuw à… 6 kms de ce qui semblait être une entrée triomphale sur le vélodrome de Roubaix pour une 4e victoire quasi-assurée. C’est la course, direz-vous, mais il n’en demeure pas moins que Paris-Roubaix 2004 fut encore une fois cette année une loterie. Le vent, soufflant de face, a également contribué à freiner les ardeurs de nombreux favoris, figeant la course.

De la chance, notre surprenant (pas si surprenant que ca, il était 2e de Gand-Wevelgem récemment…) vainqueur Magnus Backstedt en a eu puisqu’il n’a pas crevé une seule fois de la course ! Pour le colosse suédois de 1m93 pour… 90 kg (198 livres), c’est tout un exploit sur un tel parcours. On savait par ailleurs Backstedt à l’aise sur Paris-Roubaix puisque c’est cette course qui l’avait révélé en 1998, alors qu’il y prenait une belle 7e place, à l’�ge de 23 ans. Depuis, il avait quelque peu galéré, au prise avec des problèmes de santé (maladie, genou).

Sa victoire confirme que Paris-Roubaix est avant tout une course qui favorise les grosses cylindrées, c’est-à-dire les coureurs présentant une puissance aérobie maximale (PAM) élevée. Le rapport poids/puissance, si déterminant dans les Ardennaises et les grands tours, ne joue à peu près pas puisque la course se déroule entièrement sur terrain plat. Ainsi, un coureur comme Backstedt, certainement très puissant puisque disposant d’une musculature imposante, tout comme Tom Boonen, a pu tirer son épingle du jeu, laissant loin derrière des coureurs comme Bartoli ou Vandenbroucke, pourtant ayant un rapport poids-puissance bien supérieur.

Le film de la course

Acte 1 : l’échappée matinale n’est partie qu’au km 74, après de nombreuses tentatives toutes infructueuses. Il faut croire que le peloton était nerveux en début de course.

Acte 2 : Une chute importante est survenue dans la tranchée d’Aremberg, coupant en deux le peloton. Bien peu de coureurs pris derrière la chute ont pu par la suite revenir dans le premier peloton, qui comportait presque tous les favoris, sauf VDB et Tafi.

Acte 3 : Plusieurs tentatives d’échappée (Kirsippuu, Hincapie, Van Bon, etc.) furent anéanties, soit par le vent, soit par le peloton qui chassait tout ce qui partait. Pour Hincapie, c’était une erreur de vouloir partir si tôt. Conséquence de ces mouvements, 35 coureurs se sont présentés ensemble au Carrefour de l’Arbre, à quelques kms de Roubaix. Du jamais vu.

Acte 4 : Crevaison de Van Petegem puis accélération de Musseuw à 13 kms du but, qui amène avec lui les 4 premiers coureurs au classement.

Acte 5 : Crevaison de Musseuw à 6 kms du but, le comble de la malchance. On est à peu près certain que sans cette crevaison, Musseuw, ancien maillot vert du Tour et très expérimenté, aurait facilement remporté le sprint final.

Acte 6 : Backstedt s’impose alors que l’anglais Hammond est un spécialiste du sprint. Grosse erreur d’Hammond qui part trop tôt. Pour l’anecdote, les deux coureurs sont excellents amis, puisqu’ils ont partagé un appartement ensemble pendant 2 ans en Belgique…

Les vainqueurs surprise de Paris-Roubaix :

– 1988 : le Belge Dirk DeMol, aujourd’hui directeur sportif adjoint chez US Postal, s’impose à Roubaix en battant son compagnon d’échappée le Suisse Thomas Wegmuller et ce après plus de 200 bornes devant. Les grands leaders de l’époque, Kelly, Fignon, Vanderaerden et Criquielion s’étaient regardés toute la journée… Pour la petite histoire, Wegmuller avait accidentellement roulé sur un sac plastique juste avant l’entrée sur le vélodrome, condamnant son dérailleur arrière… Pas pratique pour le sprint !

– 1991 : le Belge Jean-Marie Wampers, après une échappée de près de 50 bornes en tête. Personne n’y croyait, lui le premier. Et pourtant, il gagna.

– 2001 : le Hollandais Servais Knaven. Jouant à fond la carte d’équipe qui voulait qu’un Domo attaque à tour de rôle un Hincapie isolé, son attaque fut la bonne. Derrière, Musseuw et Peeters, notamment, étaient réduits à suivre Hincapie qui se devait alors de chasser, ce qu’il ne fit évidemment pas.

Les révélations en 2004 :

Quelques coureurs ont impressionné : Hammond (3e), Boonen (9e) Cancellara (4e), Flecha (13e), Hoste (12e). Ce Hoste, il faudra le retenir. Quelle performance depuis dimanche dernier !

Les plus malchanceux, en ordre : Musseuw, Van Petegem, Hoste.

Les déceptions : VDB (encore…), Bartoli (21e), Tafi (43e), Hincapie (comme d’hab… (8e)), Wesemann (16e), Sunderland (44e).

Les excellentes photos de Graham Watson sont disponibles ici.

Au classement de la Coupe du Monde, c’est Wesemann qui prend le maillot, devant Freire et Backstedt. Les Ardennaises viendront probablement tout chambouller, favorisant une autre race de coureurs, disposant d’un rapport poids/puissance avantageux !

Les vélos pour Paris-Roubaix

Pour affronter les pavés de Paris-Roubaix, les coureurs ont, depuis toujours, apporté quelques petites modifications a leur vélo surtout dans le but d’augmenter le confort. Voici les petits trucs les plus communs :

– si les cadres acier ont longtemps eut la cote, les cadres carbone sont aujourd’hui populaires et ont remporté plusieurs Paris-Roubaix (le Colnago C-40 notamment, avec Musseuw, Ballerini, Tafi, entre autre). Les cadres titane sont également fréquemment vus. Seuls les cadres alu, jugés trop inconfortables et trop rigides, sont évités par la plupart des coureurs.
– les haubans arrière sont souvent un peu plus longs, afin de permettre le passage de la boue entre la roue arrière et le tube de selle.
– la fourche présente généralement une chasse un peu plus longue, pour augmenter la filtration des vibrations donc le confort du coureur.
– les suspensions avant, popularisées par Greg LeMond et Gilbert Duclos-Lassalle (vainqueur en 1992 et 1993) au début des années 1990, ont été délaissées depuis le milieu des années 1990, car jugées trop molles en cas de sprint sur la piste du vélodrome de Roubaix. Elles sont aussi considérablement plus lourdes que les fourches carbone qui filtrent désormais bien les vibrations.
– les roues sont souvent spécialement conçues, avec rayons ligaturés pour augmenter la résistance. Néanmoins, on a vu des coureurs utiliser récemment des roues de série comme les Campagnolo Nucleon. Seule constante, les roues carbone ou a profil haut sont généralement évitées.
– les boyaux ou les pneus sont plus larges (24 voire 25 mm de section) et un peu moins gonflés, autour de 8 bars. La plupart des coureurs montent encore des boyaux spéciaux, avec des gommes plus épaisses et sculptées pour obtenir un meilleur grip.
– les coureurs mettent généralement 2 épaisseurs de guidoline, pour amortir les vibrations. Certains rembourent même leurs paumes de main voire mettent deux paires de gants.
– certains coureurs font installer une selle avec du gel, afin d’augmenter le confort.

Scott Sunderland (Alessio-Bianchi) nous parle ici des vélos Bianchi qui seront utilisés demain dans la course.

Cofidis stop !

On apprend aujourd’hui que Francois Migraine, PDG de Cofidis, a suspendu les activites de l’équipe pour une période indéterminée, jusqu’au moment du moins ou toute la lumière aura été faite sur l’affaire de dopage qui touche l’équipe. Cela signifie pas de Paris-Roubaix pour Cofidis, et cela signifie aussi que 2 champions du monde sont, pour l’instant, privés de compétition : David Millar et Igor Astarloa. Astarloa devait défendre son titre de vainqueur sortant de la Flèche Wallonne mercredi prochain.

Gageons que de tels coureurs en auront gros sur la patate et regretteront d’avoir signé pour une équipe française. Ceci étant, saluons le courage de Migraine dans cette affaire, car on a l’impression qu’il cherche vraiment a comprendre ce qui s’est passé. Les dirigeants et médecins de l’équipe continuent, pour leur part, la rengaine habituelle, c’est a dire d’hurler aux mensonges et de discréditer Gaumont.

Un dossier assez complet sur les récents événements est disponible ici, notamment sur les déclarations de Gaumont quant aux pratiques du médecin de l’équipe, Jean-Jacques Menuet.

Bienvenue en enfer !

Le 102e (!) Paris-Roubaix, surnommé l’Enfer du Nord, aura lieu dimanche entre Compiègne et Roubaix. Créée en 1896, cette course est un monument du cyclisme et représente, pour reprendre l’expression de Jacques Goddet, ancien directeur du Tour, « la dernière folie du sport cycliste ».

Dernière folie en effet puisque ses 51 secteurs pavés appartiennent a une autre époque. Une autre époque que les coureurs d’aujourd’hui doivent cependant, une fois par année, revivre s’ils carressent le rêve d’une victoire sur cette prestigieuse épreuve. En ce sens, Paris-Roubaix, plus que n’importe quelle autre course du calendrier professionnel, établit un pont direct entre le passé et le présent du cyclisme.

Au menu donc dimanche, 261 kms dont 51 de pavés, repartis en 26 secteurs, dont le plus court comporte environ 400m et le plus long 3700m. Les secteurs les plus célèbres sont la tranchée d’Aremberg au km 166, Orchies au km 201 et le mythique Carrefour de l’Arbre a 17 km de l’arrivée, souvent lieu fatidique ou les meilleurs s’envolent vers la victoire. L’arrivée sera, comme d’habitude, jugée sur la piste du vélodrome de Roubaix après un tour complet.

Les victoires: 50 victoires pour la Belgique, 30 pour la France, 11 pour l’Italie, 5 pour les Pays-Bas, 2 pour l’Irlande, 1 pour le Luxembourg, la Russie et la Suisse.

La météo annoncée sera probablement plutôt clémente (ensoleillé, léger vent de face, température dans les 10-15 degrés), ce qui favorisera une course plus ouverte ou davantage de coureurs auront leur chance. Pour les favoris, Van Petegem, Wesemann, Musseuw, Boonen en premier lieu, il faudra être vigilant et prendre l’initiative.

Paramètre incontournable de cette course, la chance. En effet, Paris-Roubaix apparaît moins difficile que le Ronde ou la Doyenne, mais la chance y joue toujours un grand rôle. Et cette chance, certains réussissent a la forcer, le plus célèbre dans ce registre étant Roger De Vlaeminck, recordman de l’épreuve avec 4 victoires (9 fois sur le podium !). « Le Gitan » avait ce don, issu du cyclo-cross, de toujours choisir la bonne trajectoire, épargnant ses boyaux et limitant les risques de chute. On reconnaît ainsi les spécialistes a leur façon de négocier les pavés, toujours sur le haut (d’ou l’expression « tenir le haut du pavé »), c’est-a-dire au milieu de la route. Les moins a l’aise choisissent plutôt les bords de route, ou les chances de trouver un silex qui perforera les pneumatiques sont plus élevées…

En cas de victoire, sa 4e (ses trois premières : 1996, 2000 et 2002), Musseuw rejoindrait Roger De Vlaeminck comme recordman. Belle façon de terminer sa carrière… Il aura cependant beaucoup d’opposition, a commencer par Boonen, son propre équipier, toujours a l’aise sur les pavés. Van Petegem, Hincapie et Wesemann voudront aussi participer a la bagarre finale. Wesemann, en particulier, pourra compter sur une belle équipe autour de lui (Aldag, Ivanov, Nardello). Hincapie pourrait de nouveau être isolé dans le final, car seul Van Hesswijk semble pouvoir répondre en ce moment. Van Petegem, pour sa part, n’a besoin de personne !

Les outsiders : Ludo Dierckxsens semble le plus sérieux et n’hésitera pas a se lancer dans de longs raids, ce qui assure toujours le spectacle ! Chez les Italiens, on compte sur l’ancien vainqueur Tafi, dont on ignore la condition, sur Baldato, sur Pieri, sur le podium l’an dernier, et sur Michele Bartoli, qui revient sur cette course apres plusieurs annees d’absence. Peu a espérer pour lui cependant, son gabarit léger l’handicapant sur le pavé. Les CSC alignent pour leur part Hoffman, Hoj et Michaelsen qui pourraient surprendre. Vandenbroucke sera également la et dans sa condition actuelle, tout est permis même s’il n’est pas un spécialiste du pavé. Van Bon, Vainsteins, Wauters, Zanini, Knaven et Ivanov sont également tous des coureurs a surveiller dimanche.

Deux espoirs sérieux chez les Français : Didier Rous, un guerrier dur au mal, et surtout Frédéric Guesdon, ancien vainqueur de l’épreuve, dont la forme est bonne en ce moment.

Les grands absents: Erik Zabel (ALL), Lance Armstrong (USA), Oscar Freire (ESP), Paolo Bettini (ITA), Mario Cipollini (ITA), Baden Cooke (AUS), Viatcheslav Ekimov (RUS).

Les dix derniers vainqueurs:

1994: Andrei Tchmil
1995: Franco Ballerini
1996: Johan Museeuw
1997: Frédéric Guesdon
1998: Franco Ballerini
1999: Andrea Tafi
2000: Johan Museeuw
2001: Servais Knaven
2002: Johan Museeuw
2003: 1. Peter Van Petegem ; 2. Dario Pieri ; 3. Viatcheslav Ekimov (RUS) à 15 sec.

Organisée par la Société du Tour de France, le site web de la course, très bien fait, est ici. Cyclingnews tiendra, comme d’hab, son live! report et présente une intéressante rétrospective de l’épreuve. Eurosport et la radio de France Info auront également des reporters qui feront des reportages live au courant de la journée. Enfin, Michele Bartoli nous parle de ses ambitions ici.

Ca roule fort au Pays basque !

Superbe course au Pays Basque en ce moment, avec le maillot de leader qui a changé d’épaule régulièrement depuis 4 jours. Ce fut Di Luca, ce fut Valverde, c’est maintenant le prometteur Russe Denis Menchov qui tente de le défendre. Si c’est Voigt qui s’est imposé ce matin dans la première demi-étape de la journée, la bonne opération fut réalisée par David Etxebarria qui s’est replacé a la 2e place du général, a 13 secondes du leader.

Décision finale cet après-midi dans le CLM de 8 km qui comporte quelques bosses. Si Menchov sera difficile a battre, plusieurs excellents coureurs sont a portee de fusil : Etxebarria a 13 secondes, Mayo a 14, DiLuca a 29 sec, comme Valverde, Sanchez, Landis et… Leipheimer le revenant.

Cette course est importante puisque les coureurs en forme sur la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège viendront entre autres de cette course. Vus a leur avantage sur les routes basques, outre les coureurs nommés plus haut, Jullich, Rebellin, Beltran, Basso et Hamilton.

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