Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 327 of 354

Un complôt ?

Victoire du néo-pro Emanuele Sella de l’équipe Panaria aujourd’hui dans la 11e étape du Giro, une étape qui se terminait à Cesena, tout près de la ville natale de Marco Pantani, Cesenatico. Le Giro lui rendait d’ailleurs hommage aujourd’hui, un hommage toutefois terni par les récentes déclarations de sa mère qui en veut décidemment beaucoup aux organisateurs du Giro.

Tonina Pantani avance que Marco aurait été exclu du Giro en vertu d’un complot contre lui, et non pour une réelle affaire de dopage. S’il sera vraissemblablement impossible de savoir, un jour, la vérité, les révélations sont néanmoins troublantes parce que corroborées par les équipiers de Pantani à l’époque, notamment par le crédible Marco Velo.

Les Italiens ont en plus des précédents, notamment la très célèbre affaire de Savone au Giro 1969 qui avait exclu Merckx de la course pour un faux contrôle anti-dopage positif. On sait aujourd’hui que Merckx fut victime, à l’époque, d’un coup monté pour favoriser la victoire d’un Italien à Milan, Gimondi en occurence.

Et plus récemment, l’affaire Moser en 1984 (annulation d’une difficile étape de montagne peu de temps avant l’arrivée à Milan afin de priver le Français Laurent Fignon de chances d’accroître son avance sur Moser, grimpeur médiocre, et permettre à ce dernier de tirer pleinement profit du dernier CLM) n’est pas pour donner confiance en l’organisation de cette course…

Et il y a d’autres exemples… parlez-en à Hinault !

Bref, l’exclusion de Pantani, qui dominait outrageusement ce Giro 1999, aurait bien pu arranger beaucoup de monde, moins d’un an après l’affaire Festina lors du Tour 1998. Comme redonner une certaine crédibilité au cyclisme qui ne pouvait alors pas se permettre de voir un seul coureur dominer autant la compétition…

Vos commentaires sont les bienvenus !

Michael Barry out !

Plusieurs nouvelles d’intérêt aujourd’hui dans le monde du cyclisme :

1 – Giro : 5e victoire de Petacchi, acquise grâce à un très beau travail de son équipe Fassa Bortolo. Il reste encore plusieurs étapes pour les sprinters d’ici Milan et Petacchi peut raisonnablement viser d’atteindre les 7 victoires. Quel sprinter !

2 – Tour du Languedoc en France (anciennement le Midi-Libre) : victoire de Hushovd sur la première étape, animée notamment par les Euskaltel (encore eux!). Si le Tour du Languedoc est une petite épreuve de préparation au Tour, la course est d’intérêt en raison de la présence de Lance Armstrong qui y fait sa rentrée en sol européen, après près d’un mois passé aux États-Unis. Il a déclaré avant le départ être présent « sans pression », simplement pour se remettre dans le bain. Le test viendra plus tard, notamment sur le Dauphiné-Libéré en juin.

3 – Parmi les commentaires intéressants d’Armstrong, celui que seuls Hincapie et Landis pourraient intégrer l’équipe présente sur le Tour du Languedoc en vue du Tour de France. Le line-up est présentement le suivant : Azevedo, Beltran, Ekimov, Joachim, Noval Gonzales, Pardnos et Rubiera. Cela signifie donc que ni Pena, ni Barry ne seraient sélectionnés sur l’équipe US Postal du Tour de France…

Voici les commentaires d’Armstrong à ce sujet : « Il est important pour les repères d’évoluer, d’entrée, avec une formation qui sera quasiment celle du Tour. Seuls en effet Floyd Landis et George Hincapie peuvent prétendre par ailleurs s’y intégrer. »

C’est dommage pour Barry, mais on savait que ce serait dur…

4 – L’équipe US Postal aurait par ailleurs trouvé un nouveau sponsor en remplacement des postes américaines. Armstrong pourrait donc très bien annoncé qu’il poursuivra en 2005 sa carrière, car il est probable qu’il en ait donné la garantie au nouveau sponsor. On en saura davantage très bientôt.

Mayo fait peur

En une semaine, Iban Mayo a remporté 3 courses : la Clasica d’Alcobendas, la Subida al Naranco et le Tour des Asturies. Cette dernière victoire a été acquise « avec la manière » puisque Mayo tirait de l’arrière au départ de la dernière étape. Il a attaqué, bouché le trou avec un groupe d’échappés, augmenté l’écart et l’a maintenu jusqu’à la ligne, ne trouvant cependant pas les forces pour jouer la victoire d’étape. Ce fut, à ce qu’on dit, impressionnant.

Mayo serait-il le prochain grand d’Espagne ? Outre Ullrich, Mayo serait-il le seul autre coureur capable de battre Armstrong sur le Tour ? C’est bien possible, car à 26 ans, il a démontré de belles aptitudes l’an dernier. Sa marge de progression semble encore bonne, ce qui n’est pas le cas avec Beloki ou Aitor Gonzalès.

Quoi qu’il en soit, l’équipe Euskaltel a annoncé sa sélection pour le Tour : Mikel Artetxe, Iker Camaño, David Etxebarria, Unaï Etxebarria, Iker Flores, Iñigo Landaluze, Egoï Martinez, Iban Mayo et Haimar Zubeldia. Camaño, Flores et Martinez remplacent Laiseka, Lopez de Munain et Sanchez, qui étaient dans l’équipe en 2003. Le but est de renforcer l’effectif en vue du CLM par équipe. La nouvelle règle voulant qu’une équipe ne peut pas perdre plus de 2min30sec sur l’équipe vainqueure, on peut raisonnablement se demander si on aurait pas mieux fait de conserver les bons grimpeurs comme Laiseka qui peuvent partir de loin en montagne et ainsi faire travailler l’US Postal…

Il attend son heure…

Depuis vendredi, Petacchi a porté à 4 le nombre de ses victoires d’étape sur le présent Giro, atteignant par là son objectif initial. Il vise désormais le record de 7 victoires d’étape sur un Giro, record détenu par seulement trois coureurs, les Belges Roger De Vlaeminck (1975) et Freddy Maertens (1977) ainsi que l’Italien Beppe Saronni (1980).

Petacchi est cependant loin de Cipollini au niveau du nombre de victoires d’étape sur le Giro : il en compte 10, contre… 42 pour Super-Mario. Et à 30 ans, Petacchi ne pourra probablement jamais rejoindre Mario sur ce plan.

Petacchi, sur ce Giro, n’aura été battu que sur erreur de sa part, par McEwen d’abord, et aujourd’hui par Fred Rodriguez qui a bénéficié d’un démarrage trop tôt d’Alessandro. Ce dernier domine donc largement le sprint en ce moment, les autres sprinters se contentant des miettes.

Cipollini a pour sa part abandonné suite à sa gamelle de la semaine dernière, et serait actuellement en réflexion (une fois de plus) sur la suite de sa carrière. Selon nous, il poursuivra au moins pour tenter de remporter une étape sur le Tour de France, puisque son équipe est, cette année, qualifiée. Ce serait une belle sortie pour Mario également, plutôt que de partir maintenant sans victoire.

Au général, Cunego a pris la tête, comme on pensait. Simoni ne supporte donc plus la pression, même si son équipe oui. Le jeu est dangereux car l’énergie dépensée cette dernière semaine par Saeco, omniprésente partout, fera peut-être défaut dans la dernière semaine. En ce sens, le plus dangereux est probablement le plus silencieux jusqu’ici, Popovytch. Ce dernier semble simplement sagement attendre son heure, qui viendra dans le premier CLM samedi prochain. On abordera alors les choses sérieuses. Popovytch voudra prendre le maximum de temps à Simoni dans le CLM (et idéalement aller chercher le maillot rose), pour ensuite gérer dans la montagne.

Simoni tiendra-t-il ?

On croyait que Simoni laisserait aller le maglia rosa à la première occasion. Il n’en fut rien aujourd’hui dans une étape remportée au sprint par McEwen.

Simoni aurait-il l’ambition de tenir le maillot jusqu’à Milan ? La pression de le défendre chaque jour semble énorme à supporter sur une si longue période. Simoni peut toutefois compter sur une très forte équipe, probablement la plus forte du peloton. La menace Cunego lui enseigne qu’il est peut-être plus sage d’être devant son équipier au général que derrière…

Bref, Simoni prend un gros risque en tenant le maillot rose si tôt dans la course car il use peut-être des énergies qui lui manqueront dans la 3e semaine de course. Aussi, on maintient notre position : avantage Popovytch, malgré une équipe beaucoup plus faible que la Saeco !

La Flamme Rouge part en camp d’entrainement pour 3 jours, question de peaufiner la condition. On vous suggère, en attendant notre retour online prévu dimanche, de consulter l’excellent site de notre confrère des Chroniques du vélo.

Le courage des cyclistes professionnels

On a assisté hier à la 2e victoire d’étape de Petacchi sur le Giro. Il avait déclaré, avant le départ, viser 4 victoires sur cette édition. Le voilà donc à mi-chemin dans son objectif.

Le sprint a été marqué par la lourde chute de Mario Cipollini, dont la roue avant a été emportée par son équipier Aug qui se déportait pour justement laissé sprinter Mario. Une erreur donc dans la fusée à étage de Mario et qui nous laisse entrevoir toute la coordination que ce genre d’exercice implique. À la télé, ca a l’air facile, mais c’est en fait un travail de précision.

Mario a subi de profondes entailles à la cheville et au coude et était, hier soir, à l’hôpital. On ne savait alors pas s’il allait repartir.

Ce matin, Mario était au départ, un geste caractéristique des cyclistes qui ont un courage hors norme. Même blessé, on n’abandonne pas un Giro comme ca. Mario s’est simplement fixé l’objectif de finir aujourd’hui, en attendant des jours meilleurs. La Flamme Rouge salue ici son courage.

Pour la petite histoire, Petacchi s’est imposé hier après avoir lui-aussi chuté plus tôt dans l’étape. Bravo.

Les actes de bravoure des cyclistes sont légions dans l’histoire : Pascal Simon, lors du Tour 1983, qui pédala une semaine avec le maillot jaune mais aussi avec une clavicule cassée, Bernard Hinault qui remporta le Tour 1985 avec le nez cassé, conséquence d’une chute à Bordeaux, et plus récemment les exploits d’Hamilton (Tour 2003) ou de Pantani (Giro 2003), qui persévérèrent malgré des blessures importantes.

Comme si le cyclisme n’était pas assez dur, comme s’il n’y avait pas que la montagne, la chaleur, le froid, la neige parfois, le vent, le rythme effréné, les dangers…

Des nouvelles du Giro, de Lance, de Dunkerque…

Il y a présentement beaucoup de choses intéressantes à lire sur le Giro, en dehors de la course :

1 – Cyclingnews nous présente chaque jour une analyse du fameux Dr. Ferrari, si contesté en cyclisme parce que hautement soupçonné d’être un des premiers à avoir introduit le dopage sanguin dans le peloton. Il avait déclaré, il y a quelques années, que l’EPO n’était pas plus dangereuse que 10 litres de jus d’orange! Ceci étant dit, son regard sur le présent Giro n’est pas sans intérêt, car il nous parle notamment de watts, de VO2max, etc… Très instructif.

2 – Voici un aperçu des vélos utilisés lors du prologue du Giro. On sera particulièrement impressionné par le Pinarello Dogma des Fassa Bortolo. Parmi les plus beaux vélos de CLM qu’il nous ait été donné de voir…

3 – Sur un autre sujet, vous trouverez ici une entrevue de Chris Carmichael, le coach de Lance, qui nous déclare que si tout continue de bien aller pour ce dernier, « I don’t think it will be close » lors du prochain Tour. C’est assez prétentieux, et Ullrich a prouvé par le passé être capable d’arriver sur le Tour en bonne condition malgré des problèmes dans sa préparation. Ceci étant, on doit reconnaître qu’Armstrong a fait un joli début de saison.

4 – Un mot sur les Quatre Jours de Dunkerque. Belle victoire finale de Sylvain Chavanel, qui prouve là sa classe. Il a été l’auteur d’une belle 3e étape, tenant tête, avec Didier Rous, au peloton pendant de longs kms. D’après nous, Chavanel est actuellement le seul jeune Français capable de briller au niveau international, notamment sur le Tour. Virenque, Moreau et Brochard, eux-aussi capables de briller, appartenant à la vieille génération sur le point de tirer sa révérance…

Avantage Popovytch

Grosse étape aujourd’hui sur le Giro, et ca n’a pas loupé de décanter la course. Simoni s’est imposé seul en haut du Corno alle Scale, 16 secondes devant un groupe de 4 coureurs : son équipier Cunego (encore lui!), Pellizotti, Figueras et Popovytch. Garzelli lâche un peu de lest, terminant à 34 secondes de Simoni. Rebellin est à 59 secondes, le reste plus loin.

Simoni aura probablement voulu envoyer à ses adversaires un message clair, c’est-à-dire que la condition est bonne et qu’il est là pour gagner le Giro, rien de moins. Après les victoires à répétition de son équipier Cunego, il se devait également de remettre les pendules à l’heure au sein même de son équipe en affirmant sans équivoque son leadership. Cette victoire envoie donc un message clair à tout le monde.

Il est cependant très tôt dans la course pour défendre le maillot rose et il est probable, dans ce contexte, que Simoni et son équipe essaie de refiler le maillot à Cunego dans les prochains jours. Pour Cunego, ce serait fantastique et une perçée dans le public italien, perçée qui serait profitable au sponsor Saeco. Le maillot resterait également dans l’équipe, mais pas sur Simoni. Une fois sur les épaules de Cunego, les Saeco auraient donc le loisir de défendre ou non le maillot puisque Cunego n’est pas leur leader ; le rendre est sans gravité, du moment que Simoni reste à portée.

Mais la grosse révélation de la journée est l’excellent résultat de Popovytch. Voilà qu’il montre, contrairement à l’an dernier, qu’il peut suivre Simoni en montagne. Il a donc progressé dans ce domaine. Meilleur rouleur, il prend logiquement l’avantage selon nous actuellement, même s’il est à 21 secondes de Simoni au général. Pour Popovytch, il faudra donc essayer de toujours rester au contact de Simoni dans la montagne, pour venir le coiffer dans les CLM.

Bref, si tout reste à faire, on voit déjà plus clair ce soir quant aux hommes en forme et aux luttes qui se dessinent dans les prochains jours ! Et Popovytch semble diablement fort !

Retenez ce nom : CUNEGO !

C’est le jeune (22 ans !) coureur de Saeco Damiano Cunego qui a enlevé la 2e étape du Giro aujourd’hui, battant au sprint ses adversaires dont McGee qui retrouve le maillot rose. Cunego s’est imposé au terme d’une étape piégeuse ou les favoris ont bien joué de prudence, demeurant aux avant-postes. Garzelli et son équipe ont bien tenté de provoquer des choses dans la dernière ascension, sans succès. Ce fut alors au tour des Saeco de préparer le terrain pour une arrivée qui convenait au puncheur Cunego puisque l’arrivée était jugée au terme d’une petite montée.

Le jeune Italien, champion du monde junior sur les routes de Vérone en 1999, vit un rêve depuis 3 semaines puisqu’il s’agit de son… 6e succès sur cette courte période !! Pour un jeune coureur, c’est assez exceptionnel. Cunego s’est en effet imposé sur deux étapes et au classement final du Tour du Trentin, sur le Tour des Apennins, sur le GP de Larciano et enfin dans cette étape du Giro. Pourrait-il inquiéter son leader Simoni ? On ne le pense pas, Cunego ayant tout à prouver sur un grand tour comme le Giro. Et chez Saeco, les rôles sont clairs sur ce Tour d’Italie, c’est tout pour Simoni. Cunego aura assurément un grand rôle à jouer toutefois, et à 22 ans, c’est très prometteur. Il faudra voir comment il tiendra dans la 3e semaine de course…

Demain, l’étape est difficile et se termine en altitude, sur les hauteurs du Corno alle Scale. Les leaders devront se dévoiler et si on ne gagnera pas le Giro demain, beaucoup le perdront déjà….

Superbe départ !

Ca y est, le Giro est lancé et la course est très intéressante ! Dans le prologue hier, c’est le spécialiste Bradley McGee qui s’est imposé logiquement. McGee est en train de développer un vrai créneau dans les prologues comme Thierry Marie, Jelle Nijdam ou, plus récemment, Chris Boardman puisqu’il est vainqueur, en un an, du prologue du Tour 2003, du prologue du Tour de Romandie il y a 10 jours et maintenant de celui du Giro. Cancellara n’est donc plus seul à prétendre au titre de meilleur dragster du peloton!

Le prologue est intéressant en ce sens qu’il est souvent annonciateur de la suite et qu’il permet aux grands leaders de marquer un ascendant psychologique sur leurs adversaires. C’est ainsi, par exemple, que 90% du temps, le vainqueur du Tour de France termine dans les 20 premiers du prologue. Hier, en Italie, Popovytch est celui qui a fait la plus forte impression, terminant 3e. Rebellin, avec le 5e temps, profite visiblement encore de son excellente condition sur les Classiques, lui qui n’est pourtant pas un spécialiste de ce genre d’épreuve. Simoni, 15e, livre une perf acceptable, montrant qu’il est lui aussi dans le coup. On sera toutefois plus inquiet pour Garzelli, seulement 57e hier. Aie. Son équipier Tonkov, ex-vainqueur du Giro (en 1996), fait mieux, 34e. C’est à se demander pour qui l’équipe Caldirola devra travailler sur ce Giro…

Première étape remportée aujourd’hui par Petacchi. Cipollini, gêné dans le sprint, n’est que 14e, mais de belles luttes à la régulière avec Petacchi viendront. Carton rouge à McEwen qui a, encore une fois, zigzagué dans le sprint, frolant de renverser un Petacchi lancé à pleine vitesse. McEwen se fait souvent prendre en défaut et on aime peu ce sprinter qui donne réellement l’impression qu’il ne peut pas gagner à la régulière…

De superbes photos du Giro sont ici. Il faut voir la panoplie de Cipollini lors du prologue!

Le 87e Giro d’Italia

Le 87e Giro d’Italia s’élancera samedi de Gênes pour 3 semaines de course, dans ce qui demeure une des plus belles épreuves du calendrier pro de la saison.

Au menu cette année pour les coureurs, 3 424 kms à parcourir en 20 étapes, la plus longue comportant 234 kms et la plus courte, hormis le prologue de 6,9 kms et l’autre CLM de 52 kms, en comptant 118.

Ce Giro présente quelques particularités, notamment celle de n’avoir, outre le prologue, qu’un seul CLM, de 52 kms, cependant placé stratégiquement juste avant les grands rendez-vous dans la montagne. On a donc voulu réduire les chronos, au profit des étapes de montagne, puisqu’on compte pas moins de 6 étapes de ce type, dont 3 arrivées au sommet (Corno alle Scale, Montevergine, Bormio). De plus, ces étapes sont généralement courtes (moins de 200 bornes, sinon moins de 150), ne laissant aucun doute sur la volonté des organisateurs de copier la Vuelta qui a présenté, ces dernières années, beaucoup d’action sur des étapes courtes et nerveuses.

On fait également dans la tradition lors de ce Giro, notamment en plaçant en début de tour 2 étapes de moyenne montagne, lundi et mardi prochain. Mardi, c’est l’arrivée à Corno alle Scale (1471 m d’altitude, 12,8 km de montée à 6,1 %), qui fera les premiers écarts. Dans ce contexte, le classement général sera vite fixé et les favoris devront être d’entrée très vigilants afin de ne pas se faire piéger.

Les autres étapes cruciales : la 7e étape (Montevergine, 1260 m, 17,1 km à 5 %), la 16e étape (passages des Valparola, 2200 m, 15,4 km à 5,8 %, du Furcia, 1759 m, 12 km à 6,3 % et de Terento, 1271 m, 8,3 km à 6,4 %) et surtout les 2 étapes courtes mais situées à 3 jours de l’arrivée à Milan, avec l’étape du Gavia (2618 m, 16,7 km à 7,9 %) et qui se termine à Bormio (1938 m, 9,9 km à 7,5 %), suivie de l’étape du Mortirolo (1855 m, 12,8 km à 10,3 %), qui se termine à Presolana (1297 m, 7,9 km à 6,9 %).

À noter que ce Giro s’arrêtera, lors de la 11e étape, à Cesena, près de la ville de Marco Pantani (Cesenatico). L’occasion très certainement de lui rendre un hommage bien mérité.

Deux favoris se dégagent du lot : Simoni et Garzelli. On ne voit personne d’autre, en Italie, être à leur niveau. Simoni présente l’avantage d’avoir une équipe plus forte que Garzelli, pouvant notamment compter sur la nouvelle sensation italienne, Damiano Cunego, vainqueur à 4 reprises en 10 jours à la fin du mois d’avril… L’outsider no1 est Popovytch, 3e l’an dernier et entendant faire mieux cette année. Il a la jeunesse avec lui, de même que les capacités de bien grimper et rouler. Hormis ces trois coureurs, ce sera un Giro fait de surprise et bien malin qui peut prévoir les 10 premiers à Milan dans 3 semaines… Rebellin pourrait bien surprendre vu sa condition actuelle, mais les grands tours n’ont jamais été sa tasse de thé.

Le duel dans les sprints s’annonce intéressant également, avec le match retour Petacchi-Cipollini. Pour Cipollini, une nouvelle victoire d’étape porterait son record à 43, un authentique exploit et qui fait de lui le coureur ayant remporté le plus d’étapes sur cette course depuis sa création ! D’autres voudront cependant tirer leur épingle du jeu, notamment McEwen mais aussi Cadamuro, Quaranta, Pollack, Svorada, Pagliarini, Bennati, Usov et Loddo.

À noter que le vainqueur du Giro à Milan le 8 juin prochain empochera 185 000 euros.

Les dix derniers vainqueurs:

1994: Evgueni Berzin
1995: Tony Rominger
1996: Pavel Tonkov
1997: Ivan Gotti
1998: Marco Pantani
1999: Ivan Gotti
2000: Stefano Garzelli
2001: Gilberto Simoni
2002: Paolo Savoldelli
2003: 1. Gilberto Simoni ; 2. Stefano Garzelli (ITA) à 7 min 06 sec ; 3. Yaroslav Popovych (UKR) à 7 min 11 sec.

Le site web officiel est ici. Cyclingnews tiendra quotidiennement des live! report de la course. Voyez ici ce que pense le fameux Dr. Ferrari des premières étapes de ce Giro. Une entrevue avec Simoni est également disponible ici.

Plus avant dernier !

Voici le classement à l’issue du Tour de Romandie, avec le Giro qui approche à grand pas (départ samedi) et qui risque de chambouler un peu ce petit jeu. En effet, plusieurs d’entre vous ont Simoni ou Garzelli, annoncés favoris. D’autres, dont La Flamme Rouge, ont Popovytch, outsider par excellence… Il va être, dans ce contexte mais aussi dans celui des sprints, très intéressant de suivre de près ce Giro.

* Didier Mangin 305
* René Rellier 286
* Nicolas Fournier 278
* Sébastien Bosvieux 271
* Simon Lemay 262
* Roger Filion 243
* Natalie Dagenais 221
* Robert Mayer 220
* Alain Levasseur 219
* Paul Courtemanche 219
* Daniel Boivin 216
* Raphaël Watbled 215
* Lysanne Fratelli 210
* Dominique Paget 208
* Tomas Marchetti 208
* Éric Lehoux 206
* François Bérubé 200
* Réjean Miousse 197
* Francis Lemay 196
* Antoine Lord 193
* Arianne Levasseur 191
* Cest Raoul 186
* Étienne Gagnon 183
* Pierre Beaudoin 181
* Jean-P. Wauthier 178
* Sylvain Lépine 170
* Chris North 162
* Luc Langevin 159
* François Gaudreau 158
* Stéphane Tremblay 158
* Ronald Martel 153
* Marc Beaulieu 151
* Patrice Beaulieu 151
* Maxime Caron 137
* Éric Lepage 118
* Alain Potvin 116
* Marie-C. Grégoire 107
* Stéphane Martel 91
* Marc-Antoine Martel 76
* Louis Potvin 75
* Laurent Martel 69
* Luc Ostiguy 68
* Réjean Asselin 64
* Alain Dauphin 57
* Cyclick 57

Comme vous pouvez le constater, La Flamme Rouge a amorcé sa remontée au classement. C’est notre ami Cyclick qui ferme la marche, du moins pour l’instant. Pas de changement en tête, Didier Mangin conservant la première place.

Outre le Giro, vous aurez l’occasion de marquer des points à la Course de la paix, au Tour de Belgique et au Tour du Luxembourg en mai.

Pour ceux voulant voir les détails des points marqués par leurs coureurs, le fichier excel complet est disponible ici.

Prochaine mise à jour à mi-Giro !

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