Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 320 of 351

Le festival Armstrong se poursuit

Rien de bien excitant à dire sur la course depuis 48h : Armstrong, Armstrong et encore Armstrong. Victoire facile au plateau de Beille, malgré ce qu’il en dit. Il est évident que Basso et lui avait convenu, juste avant l’arrivée, que ce serait Lance qui gagnerait, retour d’ascenseur par rapport à la veille. Derrière, c’est l’hécatombe, Ullrich qui débourse plus de 2min 30, et ne parlons pas du reste. Il y a bien deux courses cette année, celle d’Armstrong et celle des autres. Beaucoup de surprises à prévoir parmi les 10 premiers à Paris!

Mentionnons cependant les belles prestations de Basso (mais on a bien peur qu’il craque un jour ou l’autre dans les Alpes…), de Kloden retrouvé, et de Totschnig et Mancebo (ces deux derniers n’étant pas des surprises, étant de bons grimpeurs confirmés et à pleine maturité).

Parmi les réelles surprises, celle de voir Landis et Hincapie en tête de peloton hier au pied de la dernière ascension, après une étape très éprouvante avec beaucoup de cols. Ces deux coureurs imposaient un rythme tellement infernal que les meilleurs grimpeurs – Virenque, Heras, Sevilla par exemple – étaient décramponés par ces deux colosses. Spectacle allucinant! Par la suite, c’est Azévedo (que le palmarès depuis 2 ans avait convaincu Manolo Saiz de ne pas renouveller son contrat…) qui s’occupait de faire exploser tout le monde par son train d’enfer, Ullrich y compris. Azevedo hier, c’était une moto, c’était une performance qui laisse croire qu’il pourrait gagner n’importe quelle course de montagne voire de petites courses par étape d’une semaine! Incroyable que cette force collective des US Postal. Du jamais vu.

À la lumière de tout ca, on se demande vraiment pourquoi Landis, Hincapie, Azevedo, entre autre, ne sont pas leaders à part entière d’une équipe et ne gagnent pas plus de courses que ca par année… Oui, oui, on sait, chez US Postal, c’est tout pour le même homme. N’en déplaise à plusieurs, c’est la même chose dans bien des équipes, et c’était la même chose dans bien des équipes par le passé, notamment la Banesto d’Indurain ou les Z de LeMond, sans pour autant voir pareille domination.

Aujourd’hui, victoire d’Aitor Gonzales l’homme impossible à déchifrer. Vainqueur d’une Vuelta il y a deux ans, excellent sur les chronos cette année-là, il merdouille franchement depuis et semble ne pas trouver ses aises chez Fasso Bortolo. Un changement d’air lui ferait probablement grand bien, et il est à prévoir qu’il changera d’équipe à la fin de la saison. Un peu comme Botero chez T-Mobile, qui ne trouve pas ses repères lui non plus. En échappée aujourd’hui, il est peut-être sur la bonne voie et pourrait tenter un coup sur l’étape de jeudi prochain vers le Grand Bornand.

Voici par ailleurs le total par équipes des primes amassées sur ce Tour de France. Toujours très intéressant puisque ca peut nous donner une idée de qui fera la course dans les prochains jours, voire de qui avait et n’avait pas sa place sur cette course:

1. Cofidis 48.833 euros
2. CSC 44.427
3. Fassa Bortolo 44.091
4. Quick Step 39.481
5. US Postal 39.334
6. Lotto 39.109
7. AG2R 38.499
8. T-Mobile 34.758
9. Crédit Agricole 30.566
10. Gerolsteiner 20.468
11. Euskaltel 20.203
12. Phonak 19.274
13. La Boulangère 18.289
14. Fdjeux.com 18.253
15. Domina Vacanze 17.477
16. Rabobank 16.190
17. Baléares 13.598
18. Alessio 10.584
19. Liberty 6.715
20. Saeco 4.455
21. RAGT 3.764

Dernière chose intéressante, la belle motivation d’Ullrich qui, malgré les valises qu’il s’est pris dans les Pyrénées, garde le moral. Il déclarait aujourd’hui en descendant de vélo : « Cette journée s’est parfaitement déroulée, surtout après la sortie du groupe. Je vais apprécier la journée de repos. Je suis prêt à affronter les Alpes et, si tout va bien, je vais montrer de belles choses. »

Ha oui ! Mentionnons que Lance Armstrong et Johan Bruyneel n’adressent plus la parole à Jean-Marie Leblanc depuis que ce dernier a menacé d’exclure Pavel Pardnos, cité à comparaître en octobre devant le tribunal de San Remo (Italie), suite à une descente de police effectuée pendant le Giro 2001.

Le spectacle continue!

Victoire de l’Italien Ivan Basso aujourd’hui à La Mongie, une victoire qui nous fait plaisir également depuis le temps que ce talentueux coureur tourne autour. Dans sa roue, Armstrong fait 2e, sans disputer le sprint. Un scrupule, Lance?

On vous le disait au soir du clm par équipe, le Tour se résumera cette année à un festival US Postal, au grand plaisir des fans de cette équipe et de l’Américain. C’est Landis (pas même Beltran ou Rubiera!) qui s’est chargé d’amener Lance au pied du Tourmalet, signifiant que Landis avait passé Aspin juste avant avec les meilleurs grimpeurs, Heras, Mayo, etc. Allucinant.

Mayo est à 1 minute, Ullrich est à plus de 2 minutes, Hamilton à 3 minutes 30, bref, derrière, c’est la consternation. On se dirige tout droit vers un surprenant top 5 au Tour de France, hormis la première place d’Armstrong. Quoi qu’il en soit, Lance Armstrong s’est méchamment entrainé en juin dernier après le Dauphiné (personne ne sait d’ailleurs ou il était durant les 3 semaines précédents le Tour…) pour en arriver à un tel niveau par rapport à ceux qui le dominaient il y a 5 semaines.

Bref, le Tour est fini. En fait, il l’est depuis le clm par équipe. L’US Postal va l’écraser outrageusement, et Armstrong aura même le loisir de choisir quelles étapes il voudra gagner. Demain peut-être, l’Alpe d’Huez certainement, ainsi que le dernier clm.

Seul fait nouveau, on peut émettre l’hypothèse que suite à la parution du livre L.A. Confidentiel et devant une pareille domination de l’US Postal, les soupçons repartiront de plus belle. Que voulez-vous, sportivement, il n’y a plus rien à dire, plus rien à écrire. L’intérêt du Tour est ailleurs, il est à comprendre comment on peut dominer ainsi un peloton aussi relevé au départ. Devant les soupçons qui risquent de peser sur lui et son équipe, il est probable qu’Armstrong la jouera finement dans la prochaine semaine, en « choisissant » de laisser gagner ses adversaires sur certaines étapes, question de ne pas trop les humilier, question aussi de ne pas éveiller davantage encore les soupçons et les interrogations pourtant inévitables devant pareil spectacle.

Bravo Moncoutié !

C’est un autre Français qui a gagné aujourd’hui sur le Tour, David Moncoutié, le régional de l’étape qui avait donc l’avantage de connaître par coeur le terrain. Cette victoire fait rudement plaisir, car Moncoutié est un des rares coureurs intègres du peloton, avec une solide réputation de non-dopé. S’il accepte des produits de récupération, il est bien connu qu’il refuse obstinément d’aller plus loin. Ses performances, en dents de scie, en sont une preuve et il est à prévoir que Moncoutié paie ses efforts d’aujourd’hui dans les prochains jours.

Moncoutié, 29 ans, a gagné détaché, après avoir brillament contré une attaque de Flecha dans les 10 derniers kms, à la faveur d’une bosse. Une belle victoire acquise à la pédale et à l’ancienne, et ca fait rudement plaisir.

Dans les anectodes, à noter que Tyler Hamilton a couru les deux dernières étapes avec le collier de son chien Tugboat, récemment euthanasié, au cou. Décidemment, ce Hamilton ne fait pas les choses comme les autres. Magnus Backstedt a quant à lui abandonné le Tour aujourd’hui. L’étape fut pénible, avec la grande chaleur (30 degrés) et la fatigue d’hier.

Par ailleurs, vous trouverez ici un interview de Greg LeMond qui fait suite à la publication du livre L.A. Confidentiel. Greg reprend, pour l’essentiel, les propos qu’il tient dans le bouquin. La Flamme Rouge en a terminé la lecture, aussi une analyse-critique suivra très prochainement sur cette page.

Enfin, le « Grand Fusil » Raphaël Geminiani (79 ans) n’y va pas de main morte ce matin lorsqu’on lui demande de commenter ce Tour de France : « On s’em… tellement. Ce Tour est à pleurer. » Espérons que la victoire de Moncoutié lui permette de retrouver une touche d’optimisme !

Cocorico !

Beau 14 juillet en France aujourd’hui : Virenque nous a fait son numéro sur son étape du Tour, et Voeckler a préservé de belle façon son maillot jaune. Il faisait beau, deux Français étaient en tête (un du classement général, l’autre de l’étape), le rosé était bien frais, bref, ca baigne en ce moment en France!

Et lorsque Virenque assure pareil succès populaire en réalisant une grande chevauchée de 200 bornes devant, comme au bon vieux temps, Jean-Marie Leblanc, dont on connaît le passé avec Virenque, arbore un large sourire satisfait…

Quoi qu’il en soit, on a jamais beaucoup aimé ce petit flambeur de Virenque, qui a un lourd passé. Ceci étant, on admire chez lui sa capacité de se sublimer lors du Tour. À la ramasse dans la plupart des autres épreuves de la saison, Virenque renaît chaque année sur le Tour pour aller en chercher une belle. Une fois parti, il vend très chèrement sa peau, et force l’admiration. Voici d’ailleurs son palmarès sur les étapes du Tour :

1994: Luz-Ardiden (12e étape), le 15 juillet (2. Pantani)
1995: Cauterets (15e étape), le 18 juillet (2. Chiappucci)
1997: Courchevel (14e étape), le 20 juillet (2. Ullrich)
2000: Morzine (16e étape), le 18 juillet (2. Ullrich)
2002: Mont Ventoux (14e étape), le 21 juillet (2. Botcharov)
2003: Morzine (7e étape), le 12 juillet (2. Aldag)
2004: Saint-Flour (10e étape), le 14 juillet (2. Kloeden)

C’est pas beaucoup d’étapes, mais c’est que du beau. La victoire en 1997 à Courchevel est cependant ternie par un accord tacite qu’il avait fait avec Ullrich (lui l’étape, Ullrich la paix pour le reste du Tour…).

Une mini-crise a éclaté à l’arrivée entre Virenque et son compagnon d’échappée Axel Merckx, puisqu’apparemment les deux s’étaient entendus pour que Merckx laisse les points du meilleur grimpeur à Virenque sous la condition que ce dernier ne décroche pas Merckx dans les cols. Les images semblent donner raison à Virenque, qui est monté à son train. Il ne pouvait pas ralentir de trop, sous risque de se faire reprendre par le peloton. C’était à Merckx de se débrouiller pour accompagner et sur ce coup-là donc, on se range plutôt du côté de Virenque.

Derrière, on peut se montrer déçu de l’attentisme des favoris qui n’ont pas fait rouler leurs équipes sur un terrain qui favorisait pourtant une course d’attaque. On pourra ainsi se demander pourquoi les Phonak (Sevilla) ou les Iles Baleares (Menchov) voire les Saeco (Simoni) ne se sont pas lancés à l’attaque, question de mener la vie dure aux Postiers et aux T-Mobile. Tous les favoris jouent donc sur la défensive, attendant sagement l’étape de vendredi ou personne ne pourra plus se cacher. C’est Voeckler qui fait la bonne opération puisque cet attentisme lui permet de prolonger son bail avec le maillot jaune. Il devrait logiquement le perdre, au profit de Virenque ou d’Armstrong si ce dernier fait un grand numéro, vendredi à La Mongie.

Pour information, l’excellent ex-professionnel Jean-Christophe Currit a remporté L’Étape du Tour Vélo Magazine dimanche dernier en 6h57minutes. Virenque a mis 6h pile pour franchir les 237 kms aujourd’hui, une idée d’à quel point ca roule plus vite sur le Tour. Avec son temps, Currit était hors délai aujourd’hui… Si le niveau est différent, il faut également rappeler que les coureurs du Tour ont 10 jours de course dans les jambes, dont certaines difficiles sous une météo peu clémente.

L’actualité du Tour

On ne sait pas si c’est nous, mais il nous semble qu’il n’y a pas grand chose à dire sur le Tour jusqu’ici : les leaders sont dans le peloton, on attend la montagne, et les sprinters ont fait la loi hier.

Ca s’est joué à peu de choses cependant, Landaluze et Simeoni étant encore en tête à 200m de la ligne. Pour eux, c’est le carton rouge : on a du mal à comprendre comment des pros, qui plus est avec des oreillettes, peuvent se faire rattraper ainsi si près de la ligne. À trop jouer au chat et à la souris, les deux se sont faits mouchés comme des bleus. Quoi qu’il en soit, c’est McEwen qui s’est imposé devant un Hushovd qu’on ne connaissait pas si bon sprinter. Virenque a quant à lui commencé à grapiller les poids du maillot à pois, signe qu’il va une fois de plus nous jouer cette compétition.

Autrement, on entre aujourd’hui un peu plus dans le vif du sujet. Vivement vendredi, qu’on y voit un peu plus clair… On craint cependant avec la condition qu’il a, Armstrong ne résume le Tour qu’à une accélération vers la Mongie.

Preuve en tout cas qu’il n’y a pas que les Postiers qui « font le métier » pour se préparer au Tour, le vélo d’Ullrich frôle la limite UCI de 6,8 kg. Du beau matos, pour ceux qui aiment.

Sinon, preuve que ce Tour se cherche un peu, la manchette hier portait sur la sale journée de Tyler Hamilton. Pourquoi? Parce qu’il vient d’apprendre que Tugboat, son chien, compagnon depuis 9 ans, a le cancer. Les Hamilton le feront euthanasier aujourd’hui. Pour avoir lu quelques reportages détaillés sur Tyler, on est en mesure de comprendre toute la force des liens qui l’unissait à son chien, chien qui lui avait entre autre permis de finir le Tour l’an dernier, malgré une clavicule fêlée. Ce sera intéressant de voir l’impact de cet événement sur sa performance des prochains jours.

Allez, on mise sur un Français aujourd’hui en ce 14 juillet : Pineau ou Virenque! On est certain qu’en bon homme-spectacle qu’il est, Virenque pourrait bien tenter un coup, surtout qu’il est souvent conseillé par Jalabert et que Jalabert connaît l’importance de gagner un 14 juillet pour un Français…

Tour de France : bilan #2

Les bonnes surprises de ce Tour de France à ce jour : Kirsipuu, Nazon, Piil, Hushovd, Voeckler.

Les grosses déceptions : Petacchi, Cipollini, Cooke, Brandt, Hondo, les équipes Saeco et RAGT-Semences.

Un Tour atypique

La première journée de repos demain à Limoges est l’occasion de faire un premier bilan de ce Tour de France :

1 – vos commentaires recus depuis quelques jours nous ont fort intéressés. Aussi, La Flamme Rouge vous en remercie et vous encourage à poursuivre. Certains commentaires nous ont cependant davantage touché, parce que plus personnels. Nous vous ré-affirmons donc ici que nous essayons d’être le plus fair-play possible dans nos analyses, même si elles ne peuvent être complètement exemptes de notre opinion personnelle. On vous le rappelle, La Flamme Rouge n’est pas pro-Ullrih, pro-Armstrong ou pro-qui-que-ce-soit lorsqu’elle analyse la course : elle est pro-vérité. La lecture de quelques récents bouquins nous renforce dans la voie qu’on s’est tracé et nous continuerons d’essayer de vous décrire la vraie réalité du cyclisme, même si celle-ci n’est pas toujours rose à entendre et même si elle engage certains d’entre vous à réagir émotivement plutôt qu’avec recul et modération. Nous sommes conscients qu’un gros travail d’information est à faire, et nous sommes ravis de voir que nous intéressons près de… 400 personnes quotidiennement!

2 – Tour atypique jusqu’ici, avec du mauvais temps, des arrivées désorganisées et hormis McEwen, peu de sprinters à la fête depuis le départ. On dirait que c’est le Tour des baroudeurs, de ceux qui osent, et c’est bien ainsi. On croyait en effet s’ennuyer durant la première semaine, la météo l’a rendue intéressante même s’il faudra déplorer le nombre important de chutes depuis le départ, dont celle qui a coôté près de 5 minutes à Mayo. Pozzato, Hushovd, Boonen, O’Grady, Nazon, Kirsipuu, voilà quelques vainqueurs qu’on attendait pas forcément!

3 – Mention spéciale à Jacob Piil qui force l’admiration en étant dans toutes les échappées depuis le début du Tour. Quelle débauche d’énergie, sans succès jusqu’à présent. S’il poursuit ainsi, on espère franchement qu’il en décrochera une, car il la mérite!

4 – Cipollini et Petacchi out, tout cela fait bien désordre même si leurs abandons respectifs sont justifiés par des chutes, à répétition dans le cas de Mario. N’empêche, le Tour continue de ne pas réussir aux sprinters italiens, et aux Italiens de façon générale.

5 – Chez les favoris, la semaine a particulièrement été bonne pour Armstrong, qui a grapillé pratiquement une minute sur les autres grands leaders. Ullrich entretient le mystère et bien malin celui qui peut aujourd’hui dire si la condition de l’Allemand est au rendez-vous. Hamilton semble motivé, malgré une chute avant-hier qui le fait souffrir du dos. Le grand perdant est bien sôr Mayo, la grande question étant désormais si les autres leaders lui accorderont en montagne un bon de sortie vu le retard accumulé…

Éloquent

Petit retour historique très intéressant sur les écarts entre la première et la deuxième équipe au classement des récents clm par équipes dans le Tour de France :

– 1986 : 38 secondes (Système U), sur 56 kms.
– 1987 : 8 secondes (Carrera Jeans), sur 40,5 kms.
– 1988 : 24 secondes (Panasonic), sur 48 kms.
– 1989 : 32 secondes (Super U), sur 46 kms.
– 1990 : 7 secondes (Panasonic), sur 44,5 kms.
– 1991 : 8 secondes (Ariostea), sur 36,5 kms.
– 1992 : 7 secondes (Panasonic), sur 63,5 kms.
– 1993 : 5 secondes (GB-MG), sur 81 kms.
– 1994 : 6 secondes (GB-MG), sur 66,5 kms.
– 1995 : 35 secondes (Gewiss), sur 67 kms.
– 1996 à 1999 : pas de clm par équipe.
– 2000 : 26 secondes (ONCE), sur 70 kms.
– 2001 : 31 secondes (Crédit Agricole), sur 67 kms.
– 2002 : 16 secondes (ONCE), sur 67,5 kms.
– 2003 : 30 secondes (US Postal), sur 69 kms.
– 2004 : 1 minute 07 secondes (US Postal), sur 63,5 kms.

Hormis l’équipe Système U en 1986, il est intéressant de constater que l’écart le plus important des 15 derniers clm par équipe a été créé par la désormais tristement célèbre équipe Gewiss en 1995, véritable laboratoire du Dr. Ferrari à cette époque. Le Dr. Ferrari se dépasse donc cette année en faisant encore mieux avec les Postiers.

Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’en rajouter. C’est éloquent.

Pourquoi s’acharner sur Armstrong puisque de toute façon, ils sont tous dopés? Simple : parce que le dopage n’a pas encore été, selon nos informations, légalisé en course. Et surtout parce qu’on s’est donné comme mission de jeter un regard éclairé sur le monde du cyclisme, de donner l’heure juste à nos lecteurs afin de leur éviter ce qu’on a connu au milieu des années 1990 lorsqu’on s’est senti floué de s’être émerveillé sur des performances dont on sait aujourd’hui qu’elles n’avaient rien à voir avec les capacités naturelles de l’être humain.

Aujourd’hui, devant des résultats comme mercredi ou il y a eux et les autres, ou les écarts nous apparaîtraient normaux si on commençait le classement à partir de la 2e équipe seulement, et devant notre éveillement au monde d’Armstrong à travers le livre L.A. Confidentiel dont on terminera très prochainement la lecture pour en faire une critique ici même, il nous apparaît être d’un sain réalisme que de douter de ce qu’on a vu et de vous en faire part.

Éloquent

Petit retour historique très intéressant sur les écarts entre la première et la deuxième équipe au classement des récents clm par équipes dans le Tour de France :

– 1986 : 38 secondes (Système U), sur 56 kms.
– 1987 : 8 secondes (Carrera Jeans), sur 40,5 kms.
– 1988 : 24 secondes (Panasonic), sur 48 kms.
– 1989 : 32 secondes (Super U), sur 46 kms.
– 1990 : 7 secondes (Panasonic), sur 44,5 kms.
– 1991 : 8 secondes (Ariostea), sur 36,5 kms.
– 1992 : 7 secondes (Panasonic), sur 63,5 kms.
– 1993 : 5 secondes (GB-MG), sur 81 kms.
– 1994 : 6 secondes (GB-MG), sur 66,5 kms.
– 1995 : 35 secondes (Gewiss), sur 67 kms.
– 1996 à 1999 : pas de clm par équipe.
– 2000 : 26 secondes (ONCE), sur 70 kms.
– 2001 : 31 secondes (Crédit Agricole), sur 67 kms.
– 2002 : 16 secondes (ONCE), sur 67,5 kms.
– 2003 : 30 secondes (US Postal), sur 69 kms.
– 2004 : 1 minute 07 secondes (US Postal), sur 63,5 kms.

Hormis l’équipe Système U en 1986, il est intéressant de constater que l’écart le plus important des 15 derniers clm par équipe a été créé par la désormais tristement célèbre équipe Gewiss en 1995, véritable laboratoire du Dr. Ferrari à cette époque. Le Dr. Ferrari se dépasse donc cette année en faisant encore mieux avec les Postiers.

Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’en rajouter. C’est éloquent.

Pourquoi s’acharner sur Armstrong puisque de toute façon, ils sont tous dopés? Simple : parce que le dopage n’a pas encore été, selon nos informations, légalisé en course. Et surtout parce qu’on s’est donné comme mission de jeter un regard éclairé sur le monde du cyclisme, de donner l’heure juste à nos lecteurs afin de leur éviter ce qu’on a connu au milieu des années 1990 lorsqu’on s’est senti floué de s’être émerveillé sur des performances dont on sait aujourd’hui qu’elles n’avaient rien à voir avec les capacités naturelles de l’être humain.

Aujourd’hui, devant des résultats comme mercredi ou il y a eux et les autres, ou les écarts nous apparaîtraient normaux si on commençait le classement à partir de la 2e équipe seulement, et devant notre éveillement au monde d’Armstrong à travers le livre L.A. Confidentiel dont on terminera très prochainement la lecture pour en faire une critique ici même, il nous apparaît être d’un sain réalisme que de douter de ce qu’on a vu et de vous en faire part.

Pourquoi gâcher si beau spectacle ?

Spectacle magnifique hier d’une équipe américaine US Postal défonçant l’opposition dans le clm par équipe, défonçant de puissantes formations européennes qui visiblement ne savent pas rouler dans ce genre d’exercice. Spectacle magnifique d’un Lance Armstrong lancé à 60 à l’heure dans le train des US Postal, souriant à pleines dents, le visage à peine marqué par l’effort. Spectacle magnifique d’un Manuel Beltran transformé en rouleur extraordinaire, prenant ses relais sur son 55×11, voire d’un Benjamin Noval sorti de nul part.

Le spectacle sera encore plus beau très bientôt, lorsqu’Armstrong en remettra une couche dans les ascensions finales des étapes de montagne, après avoir été lancé à des vitesses jamais vues encore par un Manuel Beltran prenant le relais d’un Georges Hincapie, transformé en grimpeur émérite et ayant donné le tempo dans les cols depuis le début de l’étape. Courrez-vite vous procurer un Trek Madone comme la pub vous le dit, et n’oubliez surtout pas de manger des PowerBars et de vous rendre à vos entrainements en Subaru : c’est ca le truc, les pubs le disent. Ha oui ! il faut du « hard work » aussi, du « very hard work » à l’entrainement.

Pourquoi gâcher si beau spectacle puisque le public en redemande, puisque tout tourne dans le meilleur des mondes, sans problème, sans pépins ennuyeux ? Il est pas beau, le Tour de France de Jean-Marie Leblanc ? Allez, rendez-vous sur les Champs-Élysées pour voir triompher de façon magistrale un survivant du cancer dans son 6e Tour de France!

Pourquoi gâcher si beau spectacle ?

Spectacle magnifique hier d’une équipe américaine US Postal défonçant l’opposition dans le clm par équipe, défonçant de puissantes formations européennes qui visiblement ne savent pas rouler dans ce genre d’exercice. Spectacle magnifique d’un Lance Armstrong lancé à 60 à l’heure dans le train des US Postal, souriant à pleines dents, le visage à peine marqué par l’effort. Spectacle magnifique d’un Manuel Beltran transformé en rouleur extraordinaire, prenant ses relais sur son 55×11, voire d’un Benjamin Noval sorti de nul part.

Le spectacle sera encore plus beau très bientôt, lorsqu’Armstrong en remettra une couche dans les ascensions finales des étapes de montagne, après avoir été lancé à des vitesses jamais vues encore par un Manuel Beltran prenant le relais d’un Georges Hincapie, transformé en grimpeur émérite et ayant donné le tempo dans les cols depuis le début de l’étape. Courrez-vite vous procurer un Trek Madone comme la pub vous le dit, et n’oubliez surtout pas de manger des PowerBars et de vous rendre à vos entrainements en Subaru : c’est ca le truc, les pubs le disent. Ha oui ! il faut du « hard work » aussi, du « very hard work » à l’entrainement.

Pourquoi g�cher si beau spectacle puisque le public en redemande, puisque tout tourne dans le meilleur des mondes, sans problème, sans pépins ennuyeux ? Il est pas beau, le Tour de France de Jean-Marie Leblanc ? Allez, rendez-vous sur les Champs-�lysées pour voir triompher de façon magistrale un survivant du cancer dans son 6e Tour de France!

Mayo, première victime

Ironiquement, c’est avant le premier secteur pavé que Mayo a chuté (soit au km 140), probablement en raison de la nervosité du peloton. Dès lors, les équipes US Postal, T-Mobile et Phonak n’ont pas loupé la bonne occasion de distancer ce rival dangereux, roulant fort devant. On peut penser qu’Armstrong, en particulier, a saisi l’occasion de se venger de Mayo qui l’avait terrassé dans le Ventoux. Ce soir, Mayo se retrouve à plus de 4 minutes au général, une sacré valise qui s’allourdira plus encore demain dans le clm par équipe… Aie aie aie, et ca va devoir être du grand Mayo dans la montagne pour qu’il refasse son retard. Une situation qui n’est pas sans rappeler celles que vivait Marco Pantani, avec cependant le succès qu’on lui connaît. On mesure tout l’exploit qu’il réalisait en refaisant presqu’entièrement son retard sur Indurain ou Ullrich…

Autre information intéressante, Ullrich a bien négocié cette étape, preuve qu’il est en forme, attentif et déterminé.

Demain, l’ordre de départ des équipes est le suivant : 14h15: Euskaltel 14h20: Crédit Agricole 14h25: Cofidis 14h30: RAGT 14h35: Saeco 14h40: Lotto 14h45: Alessio 14h50: La Boulangère 14h55: Quick Step 15h00: Domina Vacanze 15h05: Baléares 15h10: AG2R 15h15: Gerolsteiner 15h20: Fdjeux.com 15h25: Liberty 15h30: T-Mobile 15h35: Rabobank 15h40: Phonak 15h45: CSC 15h50: Fassa Bortolo 15h55: US Postal.

Encore un autre désavantage pour l’équipe Euskaltel, qui sera dans l’inconnu quant aux temps de référence des autres équipes. L’US Postal pourra quant à elle doser son effort sur les temps de Phonak, de T-Mobile et de CSC.

On rappelle que le temps des équipes est pris sur le 5e homme à franchir la ligne d’arrivée.

Pronostic : US Postal, de peu sur T-Mobile.

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