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Mois : septembre 2015 Page 2 of 3

Retour sur la Vuelta

Le sarde Fabio Aru, 25 ans seulement, a donc remporté cette Vuelta 2015 en s’imposant lors de l’avant dernière étape, faisant craquer Tom Dumoulin dans l’avant dernier col du jour.

Pour le suspense, c’était parfait!

En quelque sorte, Aru marche sur les traces de son aîné et équipier Vicenzo Nibali qui, lui aussi, s’est d’abord imposé sur la Vuelta (en 2010) avant de s’imposer sur le Giro (en 2013) et le Tour (en 2014).

Aru venge également ainsi son « échec » sur le Giro, Landa et lui étant tombé sur un Contador en grande condition les ayant contrôlé du début à la fin de l’épreuve.

Je sais pas vous, mais pour moi, la surprise au niveau d’Aru est sa performance dans le chrono de la 17e étape, qu’il a terminé à « seulement » 1min53 de Tom Dumoulin, vainqueur ce jour-là. Pour un grimpeur de poche pas spécialement reconnu pour ses aptitudes contre la montre, c’était plutôt pas mal.

Il sera intéressant de voir ce qui se passera durant l’intersaison, l’avènement d’Aru comme vainqueur d’un grand tour pouvant potentiellement remettre en question le leadership de Nibali à ce niveau au sein de l’équipe Astana. L’ambiance n’étant très certainement pas au beau fixe entre Vinokourov le manager général et Nibali suite à l’échec du Tour, je ne serais pas surpris de voir Nibali en partance vers d’autres cieux, notamment ceux de la Lampre qui n’a pas vraiment de grand leader sur les grands tours.

Mais LA révélation de cette Vuelta est sans conteste Tom Dumoulin, longtemps en position de s’imposer mais finalement cramé l’avant dernier jour.

Je crois surtout que Dumoulin a surpris son équipe en premier lieu, qui n’avait pas prévu ce coup-là. Je pense que l’équipe Giant-Alpecin avait plutôt été constituée pour les sprints de John Dekengolb (qui remporte d’ailleurs la dernière étape), et non pour viser le général. Du coup, les Giant-Alpecin ont été inefficaces pour épauler convenablement Dumoulin en montagne, lui qui a dû se débrouiller tout seul tout le temps sur ce terrain. À force, la fatigue s’est fait sentir et ça l’a lâché l’avant dernier jour. Dommage, mais l’expérience acquise sera très profitable au cours des prochaines saisons.

Trois autres résultats ont attiré mon attention.

D’une part, la perf d’ensemble du jeune colombien Esteban Chaves, la perle d’Orica Green Edge. Il arrive doucement à maturité et je pense qu’il peut faire de grandes choses sur certaines courses par étapes dans les prochaines années.

C’est, en tout ças, un autre atout dans cette formidable génération de coureurs colombiens qui évolue en WorldTour.

D’autre part, Rafal Majka m’a également surpris, terminant finalement 3e du général et prouvant qu’il pouvait passer trois semaines en restant assez constant. Assez jeune, soit 26 ans, il peut encore progresser et aspirer devenir le leader chez Tinkoff, Contador ayant annoncé sa retraite pour la fin 2016. D’ailleurs, Oleg Tinkoff a déjà annoncé que le principal objectif de Majka en 2016 sera une victoire au Giro, rien de moins.

Enfin, la 15e place du général (et premier Français de ce Tour d’Espagne) de Romain Sicard, une place qui fait plaisir. Ce coureur français a galéré des mois en 2012 et 2013, blessé. Il est revenu à un excellent niveau aujourd’hui, trouvant chez Europcar un environnement propice à son épanouissement. Sicard a notamment terminé 7e du chrono de Burgos en fin d’épreuve, à 1min36 de Dumoulin, un signe qui ne trompe pas sur la force et la capacité de récupération de ce coureur. Je pense qu’on reverra du Sicard devant en 2016 s’il passe un bon hiver.

La déception de cette Vuelta vient évidemment de Joaquim Rodriguez, une fois de plus mouché alors qu’il pouvait presque toucher la victoire du bout des doigts. Souvent 2e, ce coureur accumule les places d’honneur depuis plusieurs années, imaginez son palmarès s’il avait pu concrétiser! Juste sur les grands tours, Rodriguez a déjà terminé à cinq reprises sur le podium (3e de la Vuelta en 2010, 2e du Giro et 3e de la Vuelta en 2012, 3e du Tour en 2013, et maintenant 2e de la Vuelta 2015), auquel il faut ajouter trois places de 4e (Giro 2011, Vuelta 2013 et 2014). Incroyable!

Il sera maintenant intéressant de consulter les résultats des prochains Mondiaux afin de voir si les coureurs ayant disputé la Vuelta seront davantage dominants que ceux qui ont opté pour une autre préparation, notamment via les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal. Cette Vuelta ayant été très difficile, je ne suis pas certain que les coureurs auront récupéré à temps de leurs efforts. Il sera particulièrement intéressant de suivre Dumoulin si on lui confie en partie le leadership de l’équipe des Pays-Bas, peut-être avec Kelderman et Gesink tous deux auteurs de belles perfs à Québec et Montréal le week-end dernier.

Notons finalement que deux coureurs québécois ont complété cette difficile Vuelta, soit Dominique Rollin en 116e place, ainsi qu’Antoine Duchesne 138e. Ils méritent peut-être une place sur l’équipe canadienne des prochains Mondiaux s’ils estiment eux aussi pouvoir récupérer à temps. Rien de tel qu’un grand tour pour passer un cap et prendre de la force! (une fois qu’on a récupéré bien sûr).

Grands prix de Québec et Montréal: le bilan

Petit bilan bien personnel des Grands Prix de Québec et Montréal.

1 – Succès populaire. Aucun doute possible, la foule présente à Québec gonfle d’année en année. J’ai assisté aux six éditions du GP de Québec et il est évident que de plus en plus de spectateurs se massent le long du parcours, particulièrement dans le Vieux-Québec. C’est un succès pour l’organisation qui a placé en haut de la côte de la Montagne un écran géant comme je le suggérais dès 2012. Bravo!

Malgré la pluie, une foule significative était également présente à Montréal.

Pas de doute donc, le cyclisme canadien se développe, de plus en plus d’habitants utilisent un vélo pour se déplacer ou s’entrainer, et c’est très bien ainsi!

2 – 2018. Autre preuve du succès des Grands Prix, la ville de Québec a renouvelé son appui à cet événement jusqu’en 2018. La ville de Montréal s’était déjà engagée jusqu’en 2019 l’an dernier pour sa part. Et le Gouvernement du Québec a également annoncé son appui financier – essentiel pour la viabilité financière – aux événements.

Voilà qui nous assure de la présence du World Tour pour quelques années supplémentaires, au moins. Le temps de poursuivre le développement du cyclisme canadien…

Il convient d’en féliciter l’équipe derrière ces Grands Prix cyclistes.

3 – Mondiaux. Par contre, la ville de Québec a dit non à l’organisation des Mondiaux de cyclisme, jugés trop chers. Trop chers, comme les Jeux Olympiques.

4 – Pluie. Vous êtes nombreux à déplorer l’absence de couverture télé lors des derniers tours du Grand Prix de Montréal, la pluie et les orages ayant forcé l’avion-relais des images télé à se poser.

Du coup, seules les caméras fixe dans l’aire d’arrivée pouvaient continuer de tourner.

C’était en effet très, très frustrant.

Si la météo peu collaboratrice n’est évidemment la faute de personne, je pense que l’absence de couverture télé aura tout de même nui à l’événement qui effectuait un « sans-faute » jusqu’à ce moment.

Qui plus est, la mauvaise météo était annoncée depuis 24h au moins.

Du coup, pourquoi ne pas apporter quelques modifications en vue de l’an prochain et prévoir installer davantage de caméras fixe à des endroits stratégiques des circuits de Québec et Montréal: côte de la montagne, côte des glacis, Camilien Houde voire Polytechnique. Avec 4 caméras fixe de plus, on peut pallier à une météo compliquée et assurer une transmission télé des phases clef de la course. À Québec, une caméra dans la Montagne, une au Glacis, une près du Château à l’amorce du dernier km. À Montréal, trois dans Camilien Houde et une dans Polytechnique, et le tour est joué!

5 – Pub. Ca reste lacunaire. Les postes télé ont la facheuse habitude, ces dernières années, de nous placer des annonces publicitaires – un mal nécessaire on le comprend – à des moments clef de la course, c’est à dire au bas de la côte de la Montagne à Québec ou au pied de Camilien Houde à Montréal.

Un conseil: diffusez autant de pub que vous voulez quand le peloton roule sur le boul. Champlain à Québec ou sur Côte Ste-Catherine à Montréal, mais pas dans les difficultés du parcours où la course se joue!

6 – Organisation. Sans réserve, irréprochable. Les coureurs le disent, les journalistes le disent aussi, tout est parfait au niveau de l’organisation matérielle des épreuves. On appelle ça la maturité et le professionnalisme.

7 – Live-feed. Bonne idée, l’organisation avait cette année un live feed! sur leur site Internet, permettant de suivre la course en direct via des « tweets ». Ce fut notamment très utile lorsque les images télé faisaient défaut lors du GP de Montréal.

Ces derniers étaient cependant trop peu fréquents à mon goût. Perfectible donc pour les prochaines années. Si vous voulez, je m’en occupe!

8 – Télé TVA Sports. Vous êtes nombreux à me faire parvenir vos commentaires sur la qualité du travail des animateurs entendus sur la chaine TVA Sports. Je vous invite à les faire parvenir à la chaine télé elle-même qui, si elle le juge adéquat, pourra non seulement prendre conscience du pouls du public, mais également apporter d’éventuels correctifs en vue de l’an prochain.

9 – Coureurs québécois. Auteur d’une saison tout à fait correcte, champion canadien en titre, Guillaume Boivin annonçait pourtant récemment être sans certitude pour un contrat pro l’an prochain et, dans ce contexte, envisager la… retraite.

Perso, je dis non! À 26 ans, ce serait un sacré gâchis. Il arrive à maturité!

Si l’expérience Cannondale n’a pas été concluante à mes yeux pour Boivin en 2013 et 2014, il ne fait également aucun doute que ce coureur peut obtenir de jolis résultats au plus haut niveau, notamment en usant de sa pointe de vitesse et de sa puissance.

Le plan? Il faut que Bora – Argon 18 lui fasse une place! Équipe sponsorisée notamment par une compagnie québécoise mais sans coureur d’ici cette année, la venue de Boivin chez Bora-Argon 18 serait un réel plus pour cette équipe sans grand sprinter d’ailleurs. Et la garantie d’un attrait plus grand encore du public d’ici pour cette équipe, donc pour les vélos de la marque Argon 18.

Hugo Houle a pour sa part re-signé pour deux ans chez AG2R-La Mondiale, une excellente nouvelle.

Reste Antoine Duchesne, qui vient de compléter la Vuelta, son premier grand tour. On devrait savoir aujourd’hui le nom du sponsor qui reprendra l’équipe Europcar l’an prochain. Duchesne aura-t-il suffisamment convaincu en 2015 pour rester au sein de l’effectif? Espérons notamment que les budgets seront suffisants pour ne pas contraindre l’équipe à des coupures dans le nombre de coureurs au sein de la formation en 2016.

10 – Derek Gee. Ce jeune coureur de la région d’Ottawa a terminé 2e du Critérium national de Montréal samedi, sous la pluie. Encore un coureur d’Ottawa-Gatineau… Gee est notamment champion canadien du chrono chez les… juniors cette année! Attention à lui dans les prochaines années, vous en entendrez encore parler. Je sais de quoi je parle!

11 – Rencontres. Ce qui est bien des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, c’est qu’on y rencontre beaucoup de monde appartenant à la communauté des coureurs cyclistes d’ici. Mon moment fort du week-end a été de revoir Pierre-Étienne Grégoire à Québec, et d’échanger un moment avec lui. Authentique champion cycliste, coureur impliqué au sein des instances du sport, mais aussi victime d’une lourde chute dans la descente d’un col à l’entrainement l’an dernier en France alors qu’il était venu sur la Marmotte… avec moi, Pierre-Étienne a recommencé à rouler et à avoir des sensations. Lâche pas mon ami, bon retour, et j’ai déjà hâte de me faire lâcher par toi dans la côte St-Achillée très bientôt… pourvu que Claude soit derrière!

Wellens, un flahute à Montréal!

Qui d’autre qu’un coureur belge pour gagner hier le GP de Montréal durci par une météo difficile, la pluie étant tombée durant une bonne partie de l’épreuve?

Le jeune Tim Wellens, 24 ans, s’est imposé à la Flahute après plus de 5h de course par delà 17 ascensions de la voie Camilien Houde. Il faut quand même une sacré santé et un sacré moral pour résister ainsi aux éléments, à la vitesse de course et à la dénivelé (plus de 3 800m!).

Autre preuve que les « Flahutes » ont dominé hier, ils sont 7 coureurs de nationalité soit belge, soit néerlandaise, parmi les 10 premiers! Et seulement 64 coureurs sont allés au bout de la course, sur les 168 partants.

Nous savions que Wellens était en forme et je l’avais logiquement placé parmi les coureurs à surveiller, fort de sa magistrale victoire sur le ENECO Tour en août.

Wellens s’est imposé au sprint en battant Adam Yates sans trop de mal. Les deux coureurs s’étaient dégagés sur le haut de l’ascension Camilien Houde et ont résisté à un petit groupe de poursuivants composé de Costa, finalement 3e, Bakelants, Kelderman et un excellent Bardet.

Fils de Léo Wellens, professionnel au sein de l’équipe de Freddy Maertens au début des années 1980, Tim Wellens arrive doucement à maturité au niveau WorldTour et démontre sa polyvalence: il sait bien grimper, bien rouler, bref, c’est un coureur polyvalent pouvant s’imposer sur beaucoup de terrains variés. Attention à lui dans les prochaines années, il aura bientôt un Tour des Flandres ou une Amstel dans les jambes.

Son prochain objectif avoué est le Tour de Lombardie début octobre, n’ayant pas été retenu dans la sélection belge pour les Mondiaux. Y’a de quoi s’en mordre les doigts!

Les Lotto ont bien manoeuvré sur ce GP de Montréal, plaçant pas moins de 4 coureurs parmi les 20 premiers (Benoot est 6e – à seulement 21 ans! (il a terminé 5e du Tour des Flandres plus tôt cette année…) -, Roelandts 11e et Gallopin 20e).

Bref, à défaut de voir que du Magicrème, on a vu que du Lotto – Soudal hier à Montréal!

Deux équipes peuvent nourrir des regrets car elles ont travaillé durant la course pour placer leurs leaders en position de gagner: d’une part AG2R – La Mondiale, Bakelants terminant 4e, Bardet 7e et Vuillermoz 15e), ainsi que Lotto – NL, Kelderman étant 6e et Gesink 8e. Ces deux équipes n’ont pu conclure le travail effectué tôt dans la course par une place sur le podium.

La déception vient également bien sûr des Etixx (Kwiatlowski ne termine que 12e) et des Trek, Mollema terminant 17e.

Le meilleur Canadien a été Mike Woods, qui termine à la 23e place. Hesjedal, Boivin (rhume) et Houle ont tous abandonné, ce dernier après avoir fait la première moitié de course, suivant ainsi les consignes d’équipe.

Cette première moitié de course a été bien débridée, les tentatives d’échappée se multipliant sans succès. Il a fallu attendre le km 120 pour voir une échappée prendre vraiment le large, composée de Voeckler, Vervaeke (un autre Lotto!), Quinziato et Grivko. Les Orica-Green Edge n’ont pas laissé faire, travaillant à la fois pour Matthews et pour les frères Yates, ces derniers ne contribuant pas à la chasse.

Ce scénario devient presque un classique à Montréal, des départs très rapides et de multiples tentatives ayant également ponctués les dernières éditions.

Demain, épilogue des grands prix cyclistes de Québec et Montréal avec un petit tour de l’actualité des derniers jours.

GP de Montréal: qui pour la gagne?

C’est pas compliqué, vous prenez les mêmes qu’à Québec à quelques exceptions près.

La montée Camilien Houde étant plus longue que les bosses à Québec, elle permet habituellement d’effectuer une sélection plus sévère parmi les sprinters.

Je pense donc qu’il faut oublier Kristoff et Matthews aujourd’hui.

Excellent grimpeur, Uran sera évidemment un sérieux client, surtout qu’il dispose d’une équipe surpuissante avec Alaphilippe et Kwiatlowski qui pourront l’épauler. Et si Etixx brouillait les pistes et que Uran se mettait au service de ces deux autres coureurs de l’équipe?

Boonen sera peut-être un peu juste sur un tel parcours.

Chez BMC, Gilbert et Van Avermaet voudront remettre ça après leur « demi-échec » vendredi dernier: 7e et 10e, c’est bien, mais à ce niveau ils en veulent plus.

Attention également à Bauke Mollema et Robert Gesink, deux coureurs à qui le parcours convient bien. Gesink avait gagné à Montréal en 2010, il connait donc parfaitement cette course et comment y provoquer la sélection.

Je vois bien trois coureurs français animer la course aujourd’hui: Tony Gallopin, 8e vendredi dernier et 3e du GP de Montréal l’an dernier, Romain Bardet, que j’ai trouvé à l’aise vendredi dernier, ainsi que Warren Barguil, très bon 9e il y a deux jours. Attention à eux, ils auront la confiance de leur équipe.

Wilco Kelderman et Jurgen Roelandts ne peuvent pas non plus être écartés de la courte liste de ceux pouvant s’imposer demain, tout comme Rui Costa et Ryder Hesjedal.

Sur les résultats de Québec, il convient d’ajouter à cette courte liste de favoris les noms de Tanel Kangert, Lars Petter Nordhaug (vainqueur à Montréal en 2012),  Sep VanMarcke, Adam Yates ainsi que Zon Izaguirre.

Chez les Canadiens, Mike Woods, excellent grimpeur et malchanceux vendredi, présente certainement les meilleures chances d’un bon résultat. Je pense qu’il sera revanchard et lui souhaite d’user de patience et de science de la course pour ne pas s’emballer trop vite!

GP de Québec: Etixx avec Uran!

On a vu du BMC partout dans les derniers hectomètres, un peu comme prévu, mais le mot de la fin est revenu aux Etixx, aussi un peu comme prévu.

La surprise, c’est que les Etixx se sont imposés avec Rigoberto Uran, qui continue donc une excellente année pour le cyclisme colombien.

Ou est-ce vraiment une surprise? Uran avait terminé 3e du GP de Québec en 2011!

Quoi qu’il en soit, Uran s’est dégagé aux 800m pour résister au retour du paquet. Bien joué! En conférence de presse, Uran a louangé ses équipiers, notamment Kwiatlowski et Boonen, prouvant que le collectif Etixx a fait une différence aujourd’hui.

Deux sprinters terminent sur le podium juste derrière, soit Matthews et Kristoff. Il leur a probablement manqué un équipier pour mieux les amener à ce stade crucial de la course, aspect qu’ils ont un peu admis plus tard en conférence de presse suite à ma question. Sans équipier, ils ont dû attendre probablement trop longtemps pour lancer leur sprint, échouant à deux roues du colombien. Voilà en tout cas qui confirme que le circuit du GP de Québec peut convenir aux sprinters, à la condition qu’ils soient en excellente forme.

L’attaque du jour revient toutefois à Greg Van Avermaet, qui a placé une sacré mine dans la côte de la Montagne au dernier tour, provoquant une dernière sélection. Ca sera intéressant de voir son Strava!!!

Chez les Canadiens, respect à Ryan Roth, qui a mené une longue échappée et qui a insisté lourdement avant d’être repris. Chapeau également à Ryder Hesjedal, premier Canadien à l’arrivée et qui courait essentiellement pour Slagter (4e à l’arrivée), ainsi qu’aux Québécois Hugo Houle et Guillaume Boivin, qui étaient toujours dans le coup à l’amorce de la dernière ascension de la cote de la Montagne, après pourtant une phase de course intense.

Le coureur d’Ottawa Mike Woods a été victime d’un incident mécanique ne lui permettant pas de jouer le final.

Une analyse plus détaillée de la course suivra plus tard.

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GP de Québec: le scénario classique

À la mi-course sur le GP de Québec, c’est le scénario classique d’une course cycliste professionnelle d’un jour: une échappée matinale devant, et le peloton qui musarde derrière, tout en contrôlant l’écart qui a navigué entre 5 et 9 minutes.

Dans l’échappée, deux coureurs canadiens: Adam DeVos et Ryan Roth. Ce dernier a beaucoup d’expérience et une excellente caisse, il peut aller loin.

Derrière, le tempo est surtout donné par les coureurs Trek, qui travaillent pour Mollema voire Felline.

La course en photos

Quiz: à qui appartiennent ces cannes?

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Les coureurs au départ, Hesjedal et Bardet sont en première ligne.

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C’est parti vite, et dès la fin du premier tour, six coureurs se dégagent dont les Canadiens Roth et DeVos. C’est parti pour une aventure de plus de 120 bornes.

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Température idéale pour Messieurs les coureurs.

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Wouter Wippert (Drapac) victime d’un saut de chaine au pied de la côte de la Montagne, le pire endroit. Échappée terminée pour le coureur néerlandais.

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Pas simple de repartir dans la pente!

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La côte de la Montagne, ça se monte en danseuse!

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Matos au GP de Québec: pas de freins à disque

Petit reportage photo du matos présent sur le GP de Québec ce matin. Pas de freins à disque cependant, et j’ai pourtant bien cherché!

L’attraction actuelle, c’est notamment les nouveaux vélos Trek Madone, un vélo aéro utilisé sur ce GP, bien que certains coureurs Trek lui aie préféré le Domane.

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L’intégration des freins est très réussie sur ce vélo, afin de préserver l’aérodynamisme.

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L’intégration du cockpit-douille de direction est également spectaculaire.

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Choix de boyaux « Paris-Roubaix » en 25mm pour les Trek, un choix surprenant à Québec (mais nous avons des routes bien défoncées!). Un choix qui a également fait sourciller Martial Gayant, directeur sportif de la FDJ, qui était juste à côté de moi.
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Également vu sur les Focus de l’équipe AG2R-La Mondiale, le nouveau groupe SRAM Wireless.

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Vu sur certains Canyon de l’équipe Movistar, les nouveaux freins Campagnolo direct mount qui nécessitent des fourches avant équipées d’ergots particuliers.

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Ces roues Dura-Ace ont eu une longue et difficile saison!

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Capteur de puissance Pioneer sur les Bianchi de l’équipe Lotto-NL. Y’a plus discret et élégant…

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Capteur de puissance SRM Campagnolo sur le vélo de Tony Gallopin. Je suis jaloux.

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Un Ridley Noah SL de belle facture chez les Lotto-Soudal.

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Y’a certains coureurs plus sympathiques que d’autres. Juste le temps de prendre quelques nouvelles de Marion…

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Les coureurs Drapac, une équipe moins connue et composée essentiellement de très jeunes coureurs à Québec.

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Ambiance générale à la sortie du Château Frontenac ce matin. Beaucoup d’amateurs profitent de cette occasion de côtoyer de près les coureurs et de voir de beaux vélos.

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Les coureurs remontent la rue Saint-Louis vers le départ.
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Ryder Hesjedal pourra-t-il faire une place aujourd’hui? Chose certaine, Hesjedal a le record du peloton quant à l’écart selle-guidon!

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Si vous voyez cette voiture un jour lors d’un événement cycliste, fuyez!

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The Program: ca sort cette semaine

Le film « The Program » retraçant l’histoire de Lance Armstrong – le plus grand mensonge de l’histoire du sport – sort cette semaine en cinéma. Un film à ne pas manquer pour mieux comprendre le personnage et son histoire incroyable, peut-être pour s’assurer qu’on ne revivra plus jamais ça…

Plus tard aujourd’hui, suivez notre couverture du Grand Prix Cycliste de Québec. Un reportage matos sera bientôt en ligne!

GP de Québec: qui pour la gagne?

On connaît désormais les engagés sur le Grand Prix de Québec vendredi.

Un plateau intéressant duquel il convient de dégager ceux qui peuvent légitimement jouer la gagne.

Le scénario

À ma connaissance, aucune échappée n’est allée au bout au cours des 5 premières éditions du Grand Prix. Le vainqueur s’est souvent dégagé dans le dernier kilomètre, soit à la faveur d’un long sprint en puissance (Gerrans, Gesink, Gilbert), soit en jouant la carte du kilomètre (Voeckler).

Le parcours est certes sélectif avec les côtes de la Montagne et des Glacis, mais peut-être pas assez pour départager les 15-20 meilleurs devant. Les bosses sont tout simplement trop courtes à ce niveau, et le circuit présente des portions permettant de « rentrer » si jamais on a été légèrement distancé.

La configuration du final (derniers 4 kms) convient également parfaitement à un puncheur, c’est à dire à un coureur disposant d’un gros capital puissance, tout en ayant un rapport poids-puissance correct (ce qui exclut les purs sprinters).

Les favoris

Comme je l’ai écrit précédemment, deux équipes sont particulièrement fortes sur ce Grand Prix: Etixx et BMC.

Chez Etixx, c’est impressionnant: on a, excusez-un-peu, Kwiatlowski, Boonen, Alaphilippe, Martin et Uran!!! Aie.

Si Kwiatlowski sera évidemment dangereux à l’approche de l’arrivée, étant un excellent finisseur (mais c’est aussi un coureur imprévisible, capable de partir dans l’avant-dernier tour par exemple), Boonen pourrait lui aussi être dans le coup puisqu’en bonne condition en ce moment, et préparant activement ses Mondiaux de Richmond. Kwiatlowski, quant à lui, vient de terminer un gros bloc d’entrainement du côté de Bormio en Italie.

Alaphilippe pourrait très bien durcir la course avec Martin en se glissant tôt dans les échappées. Martin, une bête à rouler, pourrait être un sacré client s’il part de loin.

Chose certaine, aucun Etixx sur le podium vendredi serait un gros échec pour cette équipe.

La rispote viendra de BMC avec Gilbert et Van Avermaet, qui ont tous deux un gros capital expérience à Québec. Eux aussi sélectionnés pour représenter la Belgique aux Mondiaux, je pense qu’ils peuvent jouer la course de mouvement. Misez Van Avermaet pour tenter quelque chose tôt dans la dernière heure de course, avec Gilbert en réserve pour le dernier kilomètre si jamais ça arrive en petit comité une fois de plus. Gilbert a une meilleure giclette que Van Avermaet dans les derniers hectomètres.

L’équipe Trek dispose également de deux candidats à la victoire en Bauke Mollema, récent vainqueur du Tour de l’Alberta, et Fabio Felline, vainqueur il y a quelques jours du GP de Fourmies devant Tom Boonen. Excellent finisseur, Felline a la caisse pour faire parler sa puissance dans un sprint en petit comité.

Attention également aux coureurs chez Orica Green Edge, notamment les deux Yates, au tempérament d’attaquant, ainsi qu’à Michael Matthews, vainqueur d’étape au Tour de l’Alberta et qui sait non seulement s’accrocher, mais aussi se faire oublier dans le final. Albasini est une pointure également, mais il revient d’une interruption due à une fracture subie sur le dernier Tour de France, donc sera probablement un peu juste.

Je vois enfin trois autres équipes avec d’excellents coups à jouer, car disposant de plusieurs coureurs capables de bien faire.

D’une part, Cannondale-Garmin avec Navardauskas (3e du GP de Plouay), Tom-Jelte Slagter (3e du Tour de l’Alberta) et le Canadien Ryder Hesjedal, qui est certes un peu cramé de sa saison (Giro-Tour!) mais qui sera motivé car il court à domicile.

D’autre part, l’équipe Katusha s’amène avec Alexander Kristoff, récent vainqueur du GP de Plouay et 2e de la Vettenfall Cyclassics en août. Si le parcours de Québec est accidenté, Kristoff a prouvé cette saison pouvoir survivre aux bosses en remportant le Tour des Flandres et en terminant 2e à SanRemo, entre autre. Il pourra également compter sur de solides  coéquipiers comme Simon Spilak, Ilnur Zakarin et le dur au mal Sergey Lagutin. De quoi donner confiance!

Enfin, les Lotto-Soudal avec Jurgen Roelandts, récent 5e du GP de Plouay (et une saison à sauver…), le jeune Tim Wellens, qui a impressionné lors de l’ENECO Tour en août ainsi que Tony Gallopin et Lars Bak, deux coureurs de classe. Logiquement, les Lotto feront la course vendredi.

Derrière ces puissantes formations, on compte plusieurs coureurs qui pourraient remporter la mise vendredi, du moins être sur le podium:

Brian Cocquard (Europcar). L’arrivée sur la rue St-Louis, en faux-plat ascendant, lui convient parfaitement. S’il est dans le coup à la flamme rouge, attention à sa pointe de vitesse. Il court également derrière une belle victoire depuis un moment, donc doit être motivé en ce moment.

Robert Gesink (Lotto-NL): déjà vainqueur à Québec il y a deux ans, il faut faire attention à lui et il aura à ses côtés l’excellent Wilco Kelderman. Après leur Tour de France cependant, on manque de repères quant à leur réelle condition physique actuelle.

Roman Kreuziger (Tinkoff): vainqueur d’étape au Tour du Colorado en août, il a une saison à sauver en quelque sorte. Le parcours lui convient très bien, mais il faudra qu’il fasse la différence avant le dernier kilomètre s’il veut l’emporter.

Rui Costa (Lampre): on manque certes de repères quant à sa condition actuelle, mais il demeure un coureur de classe disposant de bons équipiers, notamment Ulissi et Cimolai, récemment vu à leur avantage.

Les coureurs que je sens moins

Le cyclisme n’est évidemment pas une science exacte, mais je « sens » moins plusieurs coureurs, comme par exemple Arthur Vichot, qui a récemment offert peu de garantie quant à sa condition. À la FDJ, Johan LeBon, vainqueur de la 5e étape sur l’ENECO Tour en août, est peut-être celui qui présente les meilleures chances vendredi.

Je ne sens personne non plus à la Sky, ni chez IAM Cycling, ni à la Movistar, ni chez Bora et Drapac.

Astana se présente certes avec de bons coureurs (Fuglsang, Bozic, Kangert, Taaramae) mais je manque de repères quant à leur condition actuelle. Pour certains, la saison a déjà été très longue.

Barguil présente peu de garanties récentes pour Giant-Alpecin chez qui je ne vois personne d’autre réellement. Et si Barguil pourrait être devant pour une place, je le vois plutôt à Montréal qu’à Québec.

Enfin, chez AG2R – La Mondiale, l’équipe sur le papier est intéressante, avec notamment Bardet, Vuillermoz, Bakelants et Houle. Le parcours convient particulièrement à Vuillermoz et Bakelants plus qu’à Bardet qui aurait intérêt à miser plutôt sur la course de Montréal, plus adaptée aux grimpeurs. Houle, de son propre aveu, sera encore très probablement un peu juste pour jouer la gagne. Et de toute façon, il y a aussi les consignes d’équipe à respecter.

L’équipe canadienne

Tout est permis, il faut simplement oser les gars!  La carte de la surprise est très probablement la meilleure que vous avez à jouer. Si Woods est sur le papier l’homme en forme de l’équipe, les jeunes Cataford et Perry ont une sacré caisse également et doivent essayer quelque chose. Rien à perdre, tout à gagner!

La Vuelta

L’histoire du jour appartient à Dumoulin et Aru. Le premier a sorti un grand chrono, et refait tout son retard au général. Il est donc en amarillo aujourd’hui. Impressionnant, tout simplement.

Aru a également sorti un grand chrono pour un grimpeur, et se retrouve donc à seulement 3 secondes de Dumoulin au général. Ca se jouera probablement samedi sur la dernière étape de montagne, mais ça sera compliqué car l’étape ne se termine pas par une arrivée en altitude. Aru a cependant un atout important en la personne de Landa, qui lui sera probablement précieux dans le dernier col.

Le final des étapes de jeudi et vendredi est également piégeux, avec des bosses à négocier. Dumoulin devra être vigilant!

Dopage: le FG-4592

On apprenait hier que pas moins de 18 athlètes ont été testés positifs aux récents Jeux Panaméricains qui se sont déroulés à Toronto cet été.

C’est un bilan peu reluisant.

Parmi les molécules découvertes dans le sang des athlètes, le FG-4592, qui a piqué (!) ma curiosité.

Il faut voir que déjà, quelques cyclistes pro ont été testés positifs à cette molécule: l’Italien Fabio Taborre (Androni) en juin dernier, et le Chilien Carlos Oyarzun, juste avant les Jeux PanAm. Le test positif de Taborre, le 2e au sein de l’équipe Androni en 2015, a conduit à la suspension de l’équipe de toute compétition au mois d’août cette année.

Ce qui frappe de cette molécule, c’est qu’elle fait toujours l’objet d’essais cliniques et qu’elle n’est donc pas encore officiellement déclarée apte à la consommation humaine. Or, des sportifs l’utilisent déjà pour se doper.

C’est un exemple éloquent que les dopés ont toujours une longueur d’avance sur la patrouille. Fort heureusement, des tests de détection ont été mis en place et la molécule est désormais détectable.

Selon l’excellent site Cyclisme-dopage, le FG-4592 est une molécule qui force le corps humain à produire des globules rouges – donc du dopage sanguin « lourd » – en neutralisant l’enzyme (Prolyl Hydroxylase) qui régule la production de ces globules. La molécule est produite par le laboratoire japonais Astellas associé à l’américain FibroGen. Déjà, d’autres labos sont sur le coup, notamment Glaxo et sa molécule semblable, le GSK 1278863.

L’avantage du FG-4592 est qu’elle se présente sous forme de pilule, donc pas besoin de se trouer la peau pour en bénéficier.

La molécule serait en vente libre sur certains sites chinois notamment. C’est fou ce qu’on peut trouver en Chine comme arsenal de dopage ces jours-ci, et c’est un réel problème.

Le Tour de l’actualité

Après quelques jours de vacances, beaucoup de nouvelles intéressantes à couvrir dans ce Tour de l’actualité:

1 – Vuelta: rien n’est joué, au lendemain de la 16e étape et avec la 2e journée de repos aujourd’hui. Hier, Frank Schleck a remporté une étape au final assez spectaculaire, avec des rampes impressionnantes dans le dernier kilomètre. Mais c’est la lutte derrière qui a été dantesque: Rodriguez qui essaie de décrocher Aru, Aru qui essaie de décrocher Dumoulin, et Dumoulin qui décroche, mais de pas beaucoup.

Sur la ligne, Rodriguez – ce vieux briscard – prend le maillot amarillo pour une petite seconde, Aru ayant terminé… deux secondes derrière lui. C’est bien joué de Rodriguez, il part ainsi derrière Dumoulin et Aru dans le chrono de mercredi et saura donc ce qu’il doit faire pour rester dans le coup.

Au général, les deux grimpeurs Rodriguez et Aru ne sont séparés que d’une seconde, Majka – lui aussi excellent grimpeur – pointe à 1min35 et Dumoulin le rouleur à 1min51. Ces 4 coureurs peuvent donc nourrir des espoirs de remporter cette Vuelta. Dumoulin devra sortir un grand chrono mercredi sur les 39 kms de l’épreuve pour s’assurer d’une certaine marge sur les trois grimpeurs avant l’étape de samedi prochain vers Cercedilla, qui présente un profil très accidenté. L’état de fraicheur et la récupération aujourd’hui seront capital en cette fin d’épreuve. Dumoulin tiendra-t-il le coup? Que nous réserve l’énigme Majka? Rodriguez peut-il élevé son jeu sur le chrono? Enfin, que reste-t-il à Aru en cette fin de course?

2 – Vuelta bis. Simon Gerrans traine sa misère sur cette Vuelta, ayant été victime d’une Xième chute cette saison en cours d’épreuve. Le coureur australien a eu une sacré poisse cette saison, un peu comme Fabian Cancellara, et s’est remotivé pour les prochains Mondiaux de Richmond. Rappelons que l’an dernier à cette période-ci, Gerrans réalisait l’exploit de remporter à la fois le GP de Québec et le GP de Montréal, une première.

3 – Vuelta fin. ChronoWatts nous propose une analyse de puissance indirecte (calculée par Portoleau) sur de nombreuses ascensions de cette Vuelta. Toujours très intéressant afin de mieux estimer si les performances offertes sont crédibles ou non (Aru fleurte avec des puissances très élevées). Le plus impressionnant pour moi, c’est qu’on estime, à partir de watts publiés par le principal intéressé lui-même, que Tom Dumoulin peut générer 335 watts pendant… 4h3o. Les férus de watts apprécieront…

4 – Mondiaux de Richmond, justement. La sélection belge a été annoncée: Gilbert, Boonen, Keukeleire, Van Avermaet, VanMarcke, entre autres. OUF! Ils ont vraiment un bon coup à jouer.

5 – Tour de l’Alberta. Victoire finale de Bauke Mollema, qui s’inscrit donc comme un des grands favoris des prochains GP de Québec (ce vendredi!) et Montréal (dimanche prochain). Adam Yates et Tom-Jelte Slagter complètent le podium, attention également à eux sur les épreuves du Québec (Yates à Montréal, Slagter à Québec).

Le meilleur canadien a été Mike Woods (10e), ce n’est pas une surprise compte tenu de ses récentes performances notamment sur le Tour de l’Utah. Il devrait être le leader logique de l’équipe canadienne lors des GP de Québec et Montréal. Rider Hesjedal termine quant à lui en 20e position du général, deux places derrière un certain Ilnur Zakarin (18e), à surveiller lui-aussi plus tard cette semaine car il s’amène au sein d’une intéressante formation Katusha alignant également Lagutin (4e du général, un coureur qui a déjà connu du succès au Canada puisque vainqueur des Mondiaux 2003 à Hamilton chez les U23) et Spilak (13e du général).

6 – Hugo Houle: le coureur de Ste-Perpétue au Québec a annoncé récemment avoir signé pour deux saisons supplémentaires chez AG2R – La Mondiale. C’est une excellente nouvelle et la preuve de la confiance de l’équipe à son endroit. Houle peut désormais nourrir raisonnablement l’ambition de se voir au départ du Tour de France en 2016 ou 2017. Il sera en action à Québec et Montréal cette semaine.

7 – Clara Hughes. Étonnante nouvelle qui est sortie ce week-end dans les médias: elle a révélé avoir échoué un contrôle antidopage en… 1994, ayant testée positive à l’éphédrine, un stimulant mineur retrouvé dans de nombreux médicaments notamment anti-grippaux qui sont en vente libre partout.

Hughes a fait cette révélation dans le contexte ou un livre sur sa vie sortira prochainement.

L’experte du dopage à l’AMA Christine Ayotte a réagi estimant que Hughes devait être pardonnée, le contexte de l’époque étant tout autre de celui d’aujourd’hui. Il n’était notamment pas simple de savoir précisément ce que contenait tel ou tel médicament d’usage répandu.

Cyclisme Canada a également émis un communiqué pour préciser sa position.

Je me range du côté de Cyclisme Canada sur ce coup-là: loin de remettre la probité de Mme Hughes en question, je trouve cependant troublant que le contrôle positif ait été « étouffé », caché de tous. Comment se fait-il que cela n’ait pas été rendu public tout simplement? Cela jette un doute sur la probité des personnes qui auraient dû poser d’autres gestes…

8 – Eurobike 2015: la grande messe des nouveautés matos se déroulait en Allemagne la semaine dernière. Pour un aperçu de tout cela, je trouve que les reportages de Pez Cycling sont réussis.

Les grandes nouveautés? L’intégration des composantes sur les cadres vélo, qui deviennent donc de plus en plus typés, notamment du côté des vélos aéros (je pense aussi aux cockpit eux-aussi de plus en plus intégrés). La démocratisation des capteurs de puissance. Le SRAM wireless, qui fait évidemment sensation.

9 – Campagnolo. Ca y est, la marque italienne annonce la disponibilité, la saison prochaine, de freins direct mount. Pas de modèle Super-Record, Record, Chorus ou Athena, juste un modèle « générique » Campi. À quand une révision du système EPS avec intégration du wireless?

10 – Classique des Appalaches. La nouvelle course (et cyclosportive) se profile à l’horizon, puisque les événements auront lieu le 19 septembre prochain. Inscrivez-vous vite ici, les tarifs augmenteront ce soir à minuit. L’épreuve s’annonce intéressante et… difficile, avec de nombreux « monts » à gravir, et un peu plus du tiers du parcours sur routes de terre.

De mon côté, je me tâte encore: mon capital de « points souffrance » est très faible depuis la mi-août, comme si le Stelvio, le Gavia, le Mortirolo et le Giau m’avaient siphonné toute mon énergie. Après des mois à préparer ces grands rendez-vous, je suis plutôt dans un mode « plaisir » actuellement tout en me cherchant des nouveaux objectifs pour la saison 2016, afin de retrouver rapidement la « grande motivazione ».

Vuelta: beaucoup de rebondissements

L’étape reine de la Vuelta a eu lieu hier vers Cortals d’Encamp: « seulement » 138 kms certes, mais pas moins de 5 cols à franchir entre 1800 et 2000m d’altitude, et 5000m de dénivelé. Pas un mètre de plat!

Rebondissements, il y a eu.

Chris Froome: le champion anglais (ou kenyan?) a chuté dans une descente, puis a lâché prise dans la dernière ascension, terminant avec près de 9 minutes de retard sur le vainqueur du jour. Autrement dit, Vuelta terminée pour ce qui est du général. Voilà qui montre qu’un doublé sur les grands tours est dans le cyclisme d’aujourd’hui bien difficile: tous ceux qui le tentent échouent…

Mikel Landa: le vainqueur de cette étape dantesque. Mine de rien, ce coureur espagnol, peu connu en début d’année, se sera adjugé l’étape-reine sur le Giro (étape du Mortirolo) et sur la Vuelta cette saison, excusez-un-peu. Il s’inscrit comme un formidable grimpeur et un talent certain pour l’avenir.

Il est par ailleurs intéressant de savoir – du principal intéressé lui-même – qu’il n’a pas respecté les consignes d’équipe hier et a pris « des libertés » pour aller jouer la gagne. Ce genre d’attitude n’est pas très appréciée des leaders et managers, mais Landa s’en fout probablement: il a signé chez Sky pour les deux prochaines saisons. C’est David Brailsford qui est ravi ce soir, et Vino rit jaune (ou rouge).

Fabio Aru: le jeune coureur italien montre un certain caractère en voulant manifestement se reprendre suite à un échec crève-coeur sur le dernier Giro. Excellent grimpeur, il montre qu’il a bien récupéré de sa campagne italienne en mai dernier. Désormais en amarillo, je pense toutefois qu’il ne peut pas encore crier victoire: d’une part, il reste beaucoup de route à parcourir, d’autre part Tom Dumoulin limite bien les dégâts en montagne et ne pointe qu’à 30 secondes au général.

Joaquim Rodriguez: Purito pointe désormais à la 2e place du général, à 27 secondes d’Aru. À 36 ans, Rodriguez doit voir dans cette Vuelta la chance réelle – et très probablement la dernière possible – de remporter enfin un grand tour, ligne qui manque cruellement à son palmarès par ailleurs bien étoffé. Pour Rodriguez, c’est une chance en or, une chance à ne pas manquer. Il faut se battre jusqu’au bout!

Tom Dumoulin: LA révélation de cette Vuelta selon moi. Si on savait que le jeune coureur roulait vite dans les chronos, on n’imaginait pas qu’il pourrait faire aussi bien en haute montagne sur un grand tour. Hier, il a assumé son statut de leader de la course, a roulé derrière Landa, Aru et Rodriguez, assurant un train élevé dans le final. Bien meilleur rouleur contre la montre qu’Aru et Rodriguez, Dumoulin, s’il devait continuer ainsi dans la montagne à limiter ses pertes, aura une réelle chance de remporter cette Vuelta s’il sort un grand chrono sur les 39 kms de la 17e étape.

Alejandro Valverde: le champion d’Espagne semble avoir amorcé son glissement au général. Il se rabattra probablement sur un coup d’éclat lors d’une ou plusieurs étapes, bien qu’il n’ait pas de pression: il a déjà gagné sur cette Vuelta. La bataille pour le podium sera très intéressante au cours des prochains jours: ils sont pas moins de 5 coureurs à moins de 30 secondes d’écart de la 3e place (Majka, Chaves, Valverde, Moreno et Nieve).

Nairo Quintana: le Colombien a perdu pied hier alors qu’il arrivait sur son terrain de prédilection, ô ironie du sort. Quintana serait malade, très fiévreux, donc ça s’explique. L’abandon n’est pas loin selon moi car qu’a-t-il à gagner de plus à rester ainsi sur l’épreuve, maintenant qu’il n’est plus un facteur pour le général? Il ferait peut-être mieux de mettre un terme à sa saison pour prendre du repos et revenir plus fort encore en 2016.

Frank Schleck: c’est pour moi une déception, car le coureur avait montré des signes de forme plus tôt en août. Il pointe désormais en 25e place du général, à plus de 22 minutes.

Ian Boswell: l’autre révélation de l’étape d’hier. Le coureur américain de 24 ans chez Sky termine 3e de cette difficile étape de montagne, situant sa caisse. S’il est très loin au général (à plus d’une heure 24), Boswell prend de la caisse et commence à avoir des résultats en WorldTour.

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