Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : février 2009

Pool de cyclisme 2009: le point

Je profite du week-end pour rappeler à tous que les inscriptions sont actuellement ouvertes pour le pool de cyclisme 2009. Plus que deux semaines pour soumettre votre équipe puisque la date limite a été fixée, cette année, au 27 février prochain, veille du circuit du Het Volk.

Je vous rappelle que ce petit jeu vous permet de sélectionner 9 coureurs qui formeront votre équipe sur un nombre sélectionné de courses du calendrier ProTour et Continental en 2009. Le classement de ces coureurs sur ces diverses courses vous rapportera un certain nombre de points chaque fois et l’équipe ayant, au terme de la saison, marqué le plus de point sera déclarée gagnante du pool. Évidemment, le choix des 9 coureurs de votre équipe est l’affaire d’un compromis puisque vous disposez de 700 points, pas plus, pour sélectionner ces coureurs. Certains coureurs coutent chers…

Déjà, de nombreux lecteurs se sont inscrits à ce petit jeu et je les en remercie, tout en leur souhaitant bonne chance. Aux autres, je dis "faites vos jeux". Le fichier vous permettant de tout savoir sur ce pool est téléchargeable ici.

Autour du Tour de Californie, la suite

D’autres nouvelles que j’estime pertinentes pour les lecteurs de La Flamme Rouge à propos du prochain Tour de Californie:

1 – Lance Armstrong a annoncé aujourd’hui qu’il lachait Don Catlin, ce spécialiste qu’il avait lui-même choisi pour mener à bien "le plan antidopage le plus complet de l’histoire du sport". Raison officielle ? "Problèmes administratifs, de coordination et de coûts". Allez savoir…

Dans la foulée, Armstrong a annoncé que c’est le Danois Ramsus Damsgaard, en charge l’an dernier du programme anti-dopage chez CSC et cette année chez Astana, qui le suivrait. Il a également annoncé que ses résultats de tests sont désormais disponibles sur son site LiveStrong ici.

Le hic dans tout ca ? La crédibilité. Je vous donne un exemple. Voici mes résultats à moi-aussi:

Date du test Hématocrite Hémoglobine Réticulocytes Off z-score
11-11-2008 42.7 14.8 1.07 0.41
14-12-2008 41.3 14.5 0.99 -0.97
04-01-2009 43.1 14.9 1.10 0.02
30-01-2009 40.8 14.0 0.95 0.36
08-02-2009 41.1 14.4 0.97 0.61

Vous pigez ?

2 – Comique. Le sponsor principal du Tour de Californie est la société pharmaceutique Amgen qui commerciale deux types d’EPO utilisables dans le cyclisme, l’ARANESP et l’EPOGEN. Rappelons également qu’Amgen a été sponsor des équipes US Postal et Discovery Channel de Lance Armstrong avant de financer le Tour de Californie. Des liens avec Armstrong ? Comment l’exclure dans ce contexte ?

Il convient également de porter à l’attention des lecteurs de La Flamme Rouge que de multiples types d’EPO sont en circulation dans le monde et que pour la plupart d’entre eux, il n’existe aucun test de dépistage. On peut certes identifier désormais la CERA et plusieurs formes d’EPO. Le hic, c’est que des dizaines de produits "génériques" ou "biosimilaires" existent, tous avec des molécules légèrement différentes les unes des autres, rendant le dépistage difficile. Voici une liste non exhaustive de types d’EPO existantes avec le pays ou la compagnie de fabrication :

Abseamed (Medice Arzneimittel Pütter)
Aranesp (Amgen)
Binocrit (Sandoz)
Bioetin (Nanogenpharma) [Vietnam]
Ceriton (Rambaxy) [India]
Dynepo (Shire)
Epocim (CIMEQ) [Cuba]
Epoetin Alfa Hexal (Hexal Biotech Forschungs)
Epofer (Emcure) [India]
Epofit (INTAS Pharmaceuticals) [India]
Epogin (Chugai Pharmaceutical Company) [Japan]
Epokine (Macropharma Corporation) [Philippines] 
Eporon (Century Pharmaceuticals) [India]
Eporon (Dong-A Pharmaceutical Company) [Korea]
Eposino (Shandong Kexing) [China]
Eposino (Hindustan Bio Sciences) [India]
Epotin (Claris Lifesciences) [India]
Epotrex-NP (Novell Pharmaceutical) [Indonesia],
Epoyet (Bio Sudis) [Argentina],
Eritina (Chalver Laboratories) [Columbia]
Eritrogen (Bioprofarma) [Argentina]
Eritromax (Blausiegel ) [Brazil],
Erykine (INTAS Pharmaceuticals) [India]
Erypo (Janssen-Cilag)
Espo (Kirin Brewery Company, Pharmaceutical Division) [Japan]
Espogen (Hoffman Health) [Pakistan]
Gerepo (North China Pharmaceutical Group Corporation) [Malaysia]
Hemapo (Innogene Kalbiotech) [Singapore]
Hemax (Seignior Pharma) [Pakistan]
Hypercrit (Biogalenic) [Venezuela]
Mircera (Roche)
NeoRecormon (Roche)
PDpoetin (Pooyesh Darou Pharmaceuticals) [Iran]
Renoge (Biomedis) [Philippines]
Retacrit (Hospira/STADA) [Germany]
Shanpoietin (Shanta Biotechnics) [India]
Silapo (Bioceuticals Arzneimittel AG)
Vintor (Emcure) [India]
Wepox (Wockhardt) [India]
Zyrop (Zydus Biogenyc) [India]

Conclure, dans ce contexte, qu’un coureur est propre parce qu’il est testé régulièrement représente, selon moi, une grossière erreur de la part de l’amateur de cyclisme et du mépris de la part d’un coureur.

3 – Les étapes. Pour tout vous dire, pas de grosses difficultés sur ce Tour de Californie. Le général devrait se jouer à peu de choses, une poignée de secondes probablement. L’étape à surveiller est la 6e, le clm de Solvang sur 24 kms. C’est l’étape ou les favoris ne voudront pas se louper et ne pourront pas se cacher. 

Il existe bien par ailleurs quelques grimpettes lors de ce Tour de Californie, mais elles sont souvent placées loin de l’arrivée, permettant aux attardés d’éventuellement rentrer sur l’avant de la course suite à une chasse un tant soit peu organisée. Le profil de la 4e étape est un bon exemple de cela, tout comme la 7e étape

Si je dois choisir deux étapes en ligne à surveiller, elles sont la 2e étape et la 8e étape. Avec une patate de 5 miles dans le final, la 2e étape pourrait créer quelques surprises, bien que la fraicheur physique sera encore grande à ce stade-ci de la course. La 8e étape sera plus dangeureuse pour cette raison et devrait permettre à un groupe sorti au profit de l’ascension de Palomar Mountain de rester devant jusqu’à la ligne

C’est dans ce contexte que mon meilleur conseil aux coureurs serait de conserver de l’énergie pour la fin de ce Tour de Californie. Pour moi, il commence à la 6e étape !

4 – Couverture télé au Québec. Plusieurs lecteurs nous demandent si on pourra suivre à la télé ici au Québec cette épreuve. Les droits télé appartiennent à Versus et vous trouverez ici les horaires de retransmission. Seul hic, j’ignore si on peut capter Versus ici à partir des fournisseurs Videotron ou Sympatico. Si quelqu’un a des informations à ce sujet, n’hésitez pas.

5 – Réponse à des lecteurs. Je reconnais que mon texte d’hier était un peu… véhément à propos de certaines personnes qui me dérangent dans le cyclisme étant donné les casseroles qu’elles trainent. Site d’opinion engagée et non d’information neutre, La Flamme Rouge s’interdit également la langue de bois si fréquente dans le milieu. Sur ce site, vous ne trouverez pas toujours le "politically correct" mais vous trouverez cependant l’heure juste, du moins c’est mon but.

6 – Réponse à des lecteurs (bis). Certains semblent croire que je prends plaisir à taper sur le cyclisme. Dans ce contexte, certains pourraient remettre en question mes intentions profondes voire ma passion pour ce sport. Deux choses: je vous assure n’avoir aucune intention malveillante à l’égard du cyclisme et je vous assure être réellement passionné de cyclisme, mais dans le bon sens. Je milite pour un sport propre, éthique, se pratiquant dans le respect de ses adversaires et exempt de tricheurs. Parce que le sport devrait être et doit rester "que le plus fort gagne" et jamais "que le plus dopé gagne".

Je suis tout à fait conscient que d’autres sports sont probablement aussi entachés de dopage que le cyclisme, notamment l’athlétisme, le ski de fond voire la natation, le hockey ou le football (européen comme américain). Ce site est toutefois un site de cyclisme; aussi, je me cantonne à causer de ce que je connais. Et puis, je ne trouverai jamais de réconfort aux problèmes du cyclisme dans le fait qu’on se dope ailleurs aussi. Ayons le courage de régler nos problèmes et si on peut donner l’exemple, tant mieux!

Autour du Tour de Californie

La machine médiatique américaine est lançée, on ne parle plus que du Tour de Californie sur la plupart des sites couvrant le cyclisme aux États-Unis. Je vous propose de faire le tour des nouvelles liées à cette épreuve prochaine et je débute par celles qui me dérangent particulièrement parce qu’elles ne tournent pas rond, ce qui est toujours un problème dans le vélo…

1 – le retour de Floyd Landis. Un seul mot me vient à l’esprit pour résumer ce come-back : p a t h é t i q u e. Qu’un ex-dopé revienne dans le peloton après avoir purgé sa sentence, je n’ai rien contre. J’ai d’ailleurs un certain respect pour des repentis comme David Millar ou encore Ivan Basso parce qu’ils ont eu le courage d’avouer leur faute, respectant de cette façon leur fans et le public. Floyd Landis, c’est tout l’inverse: le gus nous prend vraiment pour des cons. Sa défense dans son procès pour dopage à la testostérone lors du Tour 2006 est, selon moi, une insulte à l’intelligence des amateurs de cyclisme et reflète un profond mépris du public en général.

Dans ce contexte, que diable vient chercher Floyd Landis, 33 ans, par ce retour dans le cyclisme ? Ca ne peut être la rédemption, ce ne peut être non plus de blanchir son nom puisque sans aveux, toute nouvelle performance sera forcément suspecte.

Comme Lance Armstrong, je suis convaincu que Landis est drogué à la popularité qu’il a tiré, dans le passé, du cyclisme. Mal-aimé depuis 3 ans, rejeté même du milieu, Floyd Landis vient chercher au Tour de Californie une petite dose d’amour qu’il perçoit probablement comme un baume à ses blessures. Floyd Landis au Tour de Californie, c’est un petit enfant incapable, par immaturité, d’avouer une faute et qui revient vers sa maman pensant que tout va être oublié par enchantement…. Dans ce contexte, ce retour est tout personnel et n’aide en rien le cyclisme, dont il se fout éperdument par ailleurs.

2 – Bjarne Riis. Décidemment, cet homme est imbuvable. Sa présence même dans le cyclisme est selon moi une insulte à l’intelligence de ses amateurs, cet homme méprisant ceux qui lui reprochent d’avoir sali le sport en se dopant durant sa carrière, estimant qu’il faut "passer à autre chose, regarder devant et non derrière". Avec de tels propos édifiants, on comprend surtout que le Monsieur vit sacrément bien du cyclisme et qu’il entend rester dans le milieu encore une paire d’années. Bjarne Riis est aujourd’hui une puissante machine de désinformation et ses récentes déclarations au sujet de Lance Armstrong le prouvent encore.

Riis a effet déclaré qu’il estime que le retour d’Armstrong dans le cyclisme est une bonne chose, surtout parce qu’on parle davantage de cyclisme dans les médias. Ce qui est lamentable ? C’est que Riis n’a aucun intérêt pour le sport lui-même, pour son éthique, sa valeur ou sa crédibilité. Son seul intérêt est utilitariste: Armstrong est bon pour le vélo parce que Armstrong va attirer les médias, donc les sponsors, donc les sous, donc faire vivre l’industrie. Et au diable qu’Armstrong traine des casseroles derrière lui, ceux qui parlent de ca sont tous des loosers anyway. Au diable que d’essayer de reconstruire le cyclisme sur des bases saines.

Toute la vision de Riis pour le cyclisme est contenue dans cette citation tirée de ses déclarations récentes à l’occasion du Tour de Californie: "If we continue to see only the negative things we are going to kill ourselves and kill our sport. We need to take the opportunity to find solutions for the future of cycling. And we need to give him credit that he has the guts to come back." Bref, nous sommes tous des cons de parler de dopage, we should get over it, surtout ne pas revenir sur le fait que lui-même s’est dopé copieusement durant sa carrière. Hey ! M. Riis ! On peut parler positivement du dopage ! (sans jeu de mots). Il est tout à fait sain de poser un regard lucide sur les dérives du passé afin d’apprendre de nos erreurs et de construire l’avenir sur des bases plus saines…

Plus encore, on mesure toute l’étendue du néant intersidéral prenant place dans le cerveau de Riis par sa phrase "We need to take the opportunity to find solutions for the future of cycling". Mais que diable veut-il dire par là ? Je ne vois qu’un but à une telle déclaration, celui de semer le doute et la confusion dans les esprits sains. La première mesure que le cyclisme devrait prendre pour sortir du marasme dans lequel il est plongé depuis des années est d’interdire à Riis lui-même de travailler de près comme de loin dans le milieu du cyclisme… Ca serait déjà un immense pas pour la restauration de la crédibilité du cyclisme.

Mais attendez la suite… car ce n’est pas tout. Riis déclare en effet à propos de Lance Armstrong "Some say he was not clean when he won his Tours. I think he was a great athlete." Là, c’est du positivisme irresponsable voire du mensonge éhonté. Riis connaît mieux que quiconque les résultats du dossier Armstrong publié dans L’Équipe il y a quelques années. Il sait pertinement qu’Armstrong a testé à de nombreuses reprises positif à l’EPO lors du Tour 1999. Il sait pertinement qu’Armstrong refuse qu’on examine de nouveau ses échantillons sanguins, fort des nouveaux tests de dépistage disponibles.

Un homme intelligent et surtout intègre aurait évité de s’aventurer sur un tel terrain. Un homme intègre aurait fermé sa gueule sur le sujet Armstrong afin de garder ses distances face aux casseroles que traine le coureur américain. Il est évident que là encore, Riis ne pense qu’à protéger ses intérêts personnels et ceux de son équipe. Il sait qu’il débarque au Tour de Californie avec son équipe et qu’Armstrong sera sans l’ombre d’un doute le patron du peloton, ne serait-ce que par son poids dans les médias. Quoi de mieux pour que son équipe soit dans les bonnes grâces du Boss que de débuter par quelques déclarations flateuses à l’égard du coureur d’Astana ?

Ne soyons pas dupes sur les intentions réelles de Bjarne Riis. Cet homme n’a jamais eu à coeur les intérêts fondamentaux du sport cycliste, cet homme a à coeur ses intérêts personnels un point c’est tout.

3 – TRÈS intéressant article retraçant l’histoire des pelotons internationaux ayant roulé en Amérique du Nord depuis 5 ou 6 décennies, question de relativiser l’information selon laquelle le peloton du prochain Tour de Californie sera le plus fort jamais vu de ce côté-ci de l’Atlantique, une information véhiculée par certains médias dont les connaissances cyclistes sont douteuses ou, du moins, limitées.

4 – Les coureurs du Tour de Californie passeront lors de la 2e étape sur le Golden Gate Bridge. À prévoir que vous verrez des tonnes de photos du peloton sur ce pont célèbre, dont très certainement quelques unes du très politically correct Graham Watson. J’entends déjà les commentaires de Phil Liggett et Paul Sherwen: "absolutely magnificent", "superbly designed", "absolute class". Pu capable…

5 – Six Canadiens participeront au Tour de Californie cette année, soit Michael Barry, Svein Tuft, Dominique Rollin, Cameron Evans, Will Routley et Charles Dionne. Pour la victoire finale, il faudra évidemment surveiller Levi Leipheimer, vainqueur l’an dernier, tout comme Ivan Basso, très motivé, et Lance Armstrong qui n’est certainement pas sans ignorer l’impact monstrueux qu’engendrerait une victoire de sa part sur le plan médiatique et sur le plan de ses finances personnelles. Il sera également intéressant de surveiller les frères Schleck, Cancellara, Voigt, Hincapie, Cavendish, Boonen, Vande Velde, Freire et Gesink.

Affaire Puerto: Valverde dans le collimateur ?

La ré-ouverture du dossier de l’Affaire Puerto n’aura pas tardé à livrer ses premiers résultats: Alejandro Valverde vient d’être convoqué à témoigner le 16 février prochain à Rome, devant le CONI, quant à sa possible implication dans cette affaire. L’information vient de filtrer du site CyclingNews.

Ce qu’il y a de nouveau ?

L’ADN de Valverde, prélevée lors de tests sanguins sur le dernier Tour de France, correspondrait à celle retrouvée dans plusieurs poches de sang saisies lors de la perquisition chez le Dr. Fuentes, point de départ de l’Affaire Puerto.

Si tel est le cas, Valverde aura du mal à prouver que ce sang – qui contient de l’EPO – n’est pas le sien.

Avec ce nouveau développement, Valverde risque donc très gros et la suite sera très intéressante.

Allez, plus qu’un petit effort et on sera capable d’épingler Alberto Contador, lui aussi fortement soupçonné d’une implication dans l’Affaire Puerto. Chez Liberty Seguros du sulfureux Manolo Saiz à l’époque, son nom apparaissait en effet à de nombreuses reprises dans de la documentation relative à des activités illicites, selon le journal Le Monde.

Préparer son vélo pour la reprise

Dans un mois environ, les cyclistes du Québec pourront espérer que Dame Nature leur offre des journées durant lesquelles il sera possible de commencer à rouler à l’extérieur. Chaque année, je vis cette période comme un renouveau, la motivation et l’envie de vélo étant au maximum après avoir passé 4 mois sans pouvoir pédaler autrement que sur ce diabolique engin qui s’appelle un home-trainer, seul dans mon sous-sol, avec comme seule compagnie les minutes de souffrance défilant à pas de tortue. Cette année encore, ce ne sera pas l’état exécrable des routes au sortir de l’hiver québécois ni même la sloche ou le calcium qui me freineront dès les premiers beaux jours. 

Dans ce contexte, il est utile de penser à préparer le vélo en vue de la reprise. Voici quelques points à ne pas oublier, sous peine de faire attendre les petits copains d’entrainement sur le bord de la route, ce qu’ils n’apprécieront pas s’il fait 3 degrés en mars ou en avril !

1 – pensez à changer votre chaine. Une chaine doit être changée aux 5000 kms environ. Pour ma part, je change habituellement ma chaine deux fois l’an, soit aux environs du 20 avril puis du 1er septembre. Pourquoi le 20 avril ? Parce que la chaine a alors dans le buffet l’automne et l’hiver sur le home-trainer en plus des premières semaines du printemps où on roule souvent sur des routes très poussiereuses. Je change ma chaine juste à temps pour les premières courses quoi !

2 – il faut réviser l’état des patins de frein. Changez les aux deux ans maximum et envelez les silex coincés dans la gomme.

3 – révisez vos cotes: hauteur et recul de selle ainsi que hauteur de la potence et du guidon sont les plus importantes. En début de saison, on peut baisser la selle de quelques millimètres pour solliciter un peu moins les tendons si on s’est peu entrainé durant l’hiver. Pour ma part, ma hauteur de selle est toujours identique et régulièrement contrôlée.

4 – faites le tour de toutes les vis et boulons du vélo, question de vous assurer qu’aucun n’est desseré. N’hésitez pas à vérifier les vis du pédalier, c’est à dire celles qui tiennent les plateaux ensemble. Idem pour les vis qui tiennent en place les dérailleurs avant (surtout) et arrière. Oui, je sais Marc et Éric, c’est moi qui donne ce conseil alors qu’il y a plusieurs années, j’ai perdu mes galets de dérailleur arrière au départ d’une sortie !

5 – graissez un peu l’intérieur de vos déblocages rapides.

6 – nettoyez vos surfaces de freinage sur vos roues et assurez vous qu’elles sont bien droites, les rayons bien tendus. Inspectez les aussi: on peut facilement voir, à l’oeil nu, des éventuelles fissures (très mauvais) dans la jante. Ce fut mon cas il y a une paire d’année avec mes roues Campagnolo Shamal 1997 et cette inspection visuelle m’a peut-être épargné une belle gamelle !

7 – changez vos pneus ! Chaque année, plusieurs crevaisons inutiles en début de saison surviennent dans mon équipe en raison de l’usure des pneus de certains coureurs que je n’hésite pas à qualifier d’irresponsables ! Au printemps, on roule sur des routes poussiéreuses et défoncées ; vos pneus seront donc soumis à rude épreuve. De grâce, changez-moi ce pneu arrière usé par d’interminables heures passées sur votre home-trainer ! Et combien de fois je vois à l’oeil nu et à bonne distance des pneus usés à la corde (littéralement) sur les vélos des équipiers…

8 – ajustez vos vitesses: rien de plus désagréable qu’être dans la roue d’un coureur dont le dérailleur est constamment "entre deux pignons". Souvent, ce n’est qu’une question de tension dans vos cables de dérailleurs, tension qu’on peut facilement ajuster en tournant une petite vis située près du dérailleur arrière, là où le cable vient se fixer. 

9 – nettoyez votre vélo: un vélo propre et en bon état galvanise votre motivation et celle des autres. En début de saison, rien de plus motivant que voir tous les coureurs de son équipe sur des vélos propres et bien entretenus. Ca donne le ton !

10 – et le plus important, contrôlez-moi tous ces réglages deux semaines puis quatre semaines après votre reprise sur la route. Encore une fois, les routes au printemps seront en mauvais état et votre vélo risque fort de beaucoup vibrer dans les premières sorties. Certaines pièces peuvent se desserer et il sera donc très utile de les vérifier à la mi-avril puis fin-avril. Utilisant un nouveau cadre carbone l’an dernier, ma vis de tige de selle s’est desserée lors de mon camp d’entrainement en Virginie où j’ai beaucoup roulé. J’ai tardé à m’en rendre compte et je pédalais plusieurs millimètres plus bas que d’habitude. Ca n’a pas loupé, après 3 jours d’entrainement intense lors du camp d’entrainement de mon équipe, j’avais le genou droit détruit ! Deux semaines d’arrêt et une révision complète du vélo ont réglé, fort heureusement, le problème.

Après tout cela fait, il ne vous restera plus qu’à vous attaquer à la condition du bonhomme qui aura le privilège d’être sur ce magnifique vélo réglé au poil !

… et en Europe, en vrac

À la suite de notre texte d’hier couvrant les nouvelles récentes sur la scène du cyclisme au Québec, voici ma couverture de l’actualité cycliste en Europe et ailleurs, en vrac:

1 – Victoire finale de Thomas Voeckler à l’Étoile de Bessèges le week-end dernier, une épreuve rendue difficile notamment en raison des conditions climatiques, difficiles (ce petit vidéo vous le prouvera). La 3e étape a même dû être écourtée! Quoi qu’il en soit, il faut retenir de cette épreuve les coureurs qui en sortent en bonne voire excellente condition: Voeckler bien sûr, mais aussi Trofimov (attention à lui!), Guesdon le vétéran, Vogondy et Casper. Tous ceux là seront à surveiller dans les prochaines semaines, notamment sur Paris-Nice.

2 – Alessandro Petacchi a remporté le GP Costa degli Etruschi le week-end dernier en Italie, sorte de course d’ouverture de la saison dans ce pays (le vidéo du dernier km est ici, ca vaut la peine juste pour le narratif du sprint, en italien…). C’est presque devenu une habitude, Petacchi ayant remporté les… 5 dernières éditions ! Ca s’est joué comme d’hab, au sprint. Rien à retenir de cette course, si ce n’est ce nouveau maillot LPR qui me plait bien. Tout au plus peut-on dire que Petacchi réplique du tac au tac aux sprinters McEwen, Boonen, Cavendish et Casper, tous victorieux récemment eux-aussi. La bataille pour la suprématie du sprint est aussi psychologique, c’est bien connu!

3 – Ca roule à Majorque, une belle course selon une formule originale en cyclisme, c’est à dire "à la carte". Les coureurs peuvent choisir les étapes qu’ils entendent courir et peuvent aussi s’accorder une journée de repos s’ils le désirent. Steegmans a remporté la première étape hier, McEwen ayant déchaussé dans le sprint. Ce dernier s’est bien repris aujourd’hui et a fait mouche. Mais là encore, on peut difficilement tirer des enseignements pour la suite de la saison.

4 – Cadel Evans, leader de l’équipe belge Silence-Lotto, a annoncé qu’il ne participerait pas au Giro cette année, laissant donc la voie un peu plus libre à l’équipe Astana de Lance Armstrong. Evans adoptera donc probablement une approche française ou suisse au Tour de France, c’est à dire en participant au Dauphiné ou au Tour de Suisse.

5 – TRÈS bon reportage (avec photos) du célèbre parcours du col de la Madone près de Nice. Tout cycliste qui se respecte doit se tester au moins une fois dans sa vie sur cette montée rendue célèbre par le Dr. Ferrari qui y testait ses athlètes, en tout premier lieu Tony Rominger dans les années 1990 puis Lance Armstrong après son premier retour.

6 – Parlant de Lance Armstrong, certains sites annoncent que ce dernier se serait entendu avec Michel Drucker pour une émission spéciale de Vivement Dimanche qui lui serait consacrée. C’est à voir… et connaissant l’Américain, on peut penser qu’il s’agira, si cela se concrétise, d’un exercice de public-relation en vue de sa participation au Tour de France cet été, sa réputation et sa popularité étant toutes deux ébranlées en sol français.

7 – Vous m’en ferez 20 ce soir lors de votre séance de home-trainer. Et que ca saute! (et ne vous fiez pas au bruit, un Boeing 747 décollait tout près de là au même moment!!!)

Récemment, au Québec…

Plusieurs événements récents dans le monde du cyclisme au Québec méritent une petite couverture en ce début de semaine:

1 – Le calendrier préliminaire de la saison 2009 des courses sur route au Québec a été récemment mis en ligne par la FQSC. D’année en année, ce calendrier évolue et dans le bon sens selon moi. Cette année, la saison débute le 19 avril avec la Calabogie Road Classic dans la région d’Ottawa et se termine le 20 septembre avec le GP Gentlemen pour les coureurs ou le Défi Vélo Mag dans le parc de la Mauricie le 26 septembre pour les cyclosportifs.

On notera le retour de plusieurs magnifiques épreuves de la saison : le GP de Charlevoix bien sûr, mais aussi la Coupe des Amériques à Sutton, les Championnats canadiens en Beauce, le GP OBC dans le Parc de la Gatineau ou encore la deuxième édition du Tour de Québec. Cette dernière course bénéficie selon moi d’un créneau plus favorable dans le calendrier, se disputant en 2009 du 9 au 12 juillet, soit une semaine après les Championnats canadiens. Voilà qui devrait, espérons-le, permettre d’attirer davantage de coureurs, et surtout davantage de coureurs de premier plan. L’épreuve le mérite.

Autre immense source de satisfaction selon moi, le fait que les Championnats canadiens élite aient été permutés par rapport à l’an dernier pour enfin se dérouler lors du week-end des championnats nationaux en Europe, traditionnellement le dernier week-end de juin. Voilà qui permettra aux coureurs canadiens professionnels – Barry, Hesjedal, Rollin, Meier, Tuft – potentiellement qualifiables pour une participation au Tour de France de disputer, s’ils le souhaitent, leur championnat national. À mesure que le cyclisme canadien se développe, il fallait permettre à nos meilleurs coureurs de disputer leur championnat national sans compromettre une éventuelle participation au Tour tant l’image d’un champion canadien dans le peloton du Tour serait une belle vitrine pour le développement du cyclisme ici. Rappelons que l’an dernier, la course élite des Championnats canadiens avait eu lieu le premier week-end de juillet, ce qui n’était pas pratique pour un coureur comme Hesjedal par exemple.

Saluons aussi le retour de la course par étape le GP Ste-Marie de Beauce, à la mi-août, une magnifique course mise récemment sur pied et qui témoigne avec éloquence tout l’actuel dynamisme des gens de cette région pour organiser des courses cyclistes.

Seul bémol, l’introduction au calendrier des courses FQSC certaines cyclosportives. Si la publicité ainsi générée pour ces épreuves est compréhensible et justifiable, j’ai peur que cette inscription au calendrier des courses sur route de la Fédé en 2009 n’attire des coureurs expérimentés qui ne représentent normalement pas le public-cible des cyclosportives. Par définition, ces épreuves ne sont pas des compétitions. Les fréquentes critiques qu’on entend depuis quelques années sur la scène des cyclosportives en Europe pourraient dans ce contexte traverser l’océan et se fixer ici si ces épreuves devenaient des compétitions non-officielles ou la gagne se jouerait parmi des coureurs d’expérience et non des cyclosportifs. La création d’un calendrier parallèle des cyclosportives ainsi que sa promotion indépendante de la part de la FQSC pourrait permettre d’éviter le dangereux exercice de mixer les genres… 

2 – On procédait mercredi dernier au lancement de la nouvelle équipe canadienne Planet Energy du nom du sponsor qui se spécialise dans les contrats de livraison d’énergie à coûts fixes. L’intérêt de cette équipe est double: d’une part, il s’agit de la seule équipe canadienne qui sera professionnelle en 2009 puisque inscrite au classement UCI continental (code d’équipe UCI: TRP). D’autre part, le directeur sportif de cette équipe est nul autre que Steve Bauer, tout simplement le meilleur cycliste canadien jusqu’ici, porteur à deux reprises du maillot jaune et 4e du Tour 1988.

Rappelons que les équipes Symmetrics et Calyon, deux des trois équipes canadiennes avec licence continentale UCI en 2008, ont arrêté en fin de saison dernière, faute de repreneurs. Si l’équipe Planet Energy est la suite de l’équipe Team RACE 2008, nombreux sont les coureurs transfuges de ces deux équipes ayant, fin 2008, cessé leurs activités. 

La nouvelle équipe canadienne a de l’ambition à long terme, ce qui est source de satisfaction pour les amateurs de cyclisme ici. Selon Bauer, le but est d’accéder, d’ici quelques années, à la scène européenne et au Tour de France, rien de moins. Le cyclisme d’élite au Canada se développant bien ces dernières années, pourquoi pas ? On sent toutefois Bauer réaliste, connaissant le niveau des équipes et des coureurs du Vieux Continent, lorsqu’il déclare vouloir procéder par étape, une année à la fois. Pour 2009, les objectifs sont donc clairs: prendre de l’expérience sur les courses UCI en Amériques, que ce soit aux États-Unis, en Amérique Centrale ou du Sud. L’équipe participera notamment au Tour de Cuba, au Tour de l’Uruguay ainsi qu’aux difficiles épreuves américaines comme Philly ou encore la Redlands Classic. Les courses européennes seront pour plus tard, l’an prochain peut-être.

Côté coureurs, le plateau est impressionnant: on compte dans cette équipe à peu près tout ce qui se fait de mieux au Canada une fois les exilés exclus ! Les Bruno Langlois, Joël Dion-Poitras, Martin Gilbert, François Parisien, Keven Lacombe, Charly Vivès, Maxime Vivès, Eric Boily, Andrew Randell, Ryan Roth, entre autre, sont tous des coureurs qui ont déjà fait leurs preuves et contre qui je ne voudrais pas courir !! Bauer a su également marier expérience et jeunesse, ce qui est toujours un gage de succès à ce niveau.

Bref, une bien belle équipe, trop peut-être ? On peut en effet penser qu’en l’absence des exilés (Barry, Hesjedal, Rollin, Meier, Tuft, Veilleux, Dionne, etc.) sur les courses canadiennes pour leur donner la réplique, cette équipe n’aura aucun mal à tout cadenaser, offrant peu de chance à la concurence affaiblie par le retrait de sponsors comme Vallée de l’aluminium ou Calyon, si ce n’est sur la scène des Mardis cyclistes de Lachine qui est davantage une affaire de spécialistes. Seule l’équipe Volkswagen, dont la liste des coureurs pour 2009 est déjà connue, m’apparaît comme suffisamment outillée pour livrer bataille à Planet Energy au Québec. Le spectacle sur certains rendez-vous de la saison 2009 des courses sur route élite au Québec pourrait quand même tourner court… 

3 – Impressionnant Charles Dionne: après une saison 2008 en demi-teinte et avec peu de volume d’entrainement de qualité (dans les chauds pays) dans les jambes, le coureur a terminé 4e d’une course sur route en Californie ce week-end, le Boulevard Road Race. Du coup, le coureur de l’équipe Fly V – Successful Living s’est probablement octroyé une place sur l’équipe qui participera au prochain Tour de Californie. Bien joué !

4 – TRÈS intéressant article sur le coureur canadien Svein Tuft, article publié dans le journal New York Times. À ne pas manquer tant l’article va en profondeur et nous permet de bien saisir le parcours unique de ce coureur venu tardivement au cyclisme et qui, en 2008, fut vice-champion mondial du clm, ne l’oublions pas (et il a terminé l’épreuve sur un vélo régulier ayant crevé de l’avant à 6 bornes de l’arrivée!). Merci à mon pote Bryan pour le tuyau. 

Tome 2 des Fondamentaux du cyclisme

La Flamme Rouge avait déjà consacré un article, élogieux d’ailleurs, au livre "Les fondamentaux du cyclisme" publié aux éditions Amphora en avril 2003 et écrit par l’excellent Christian Vaast qui est conseiller technique et entraineur à la Chérizienne – Ville de Chauny et qui fait partie de l’équipe technique régionale de Picardie à la Fédération Française de Cyclisme (FFC).

Nouveau bonheur: je suis tombé, presque par hasard durant mon récent séjour en France, sur le tome 2 de la série, tout juste publié (novembre 2008) aux éditions Amphora.

Le tome 1 m’avait beaucoup plu, le tome 2 ne m’a pas déçu. C’est un ouvrage de référence lui-aussi.

Consacré au thème "Programmer et gérer son entrainement", le tome 2 propose aux lecteurs de décortiquer en détail les secrets d’un bon programme d’entrainement. On compte essentiellement 6 grandes parties au livre long de 529 pages et divisé en 25 chapitres: après une introduction (partie I), l’auteur aborde la physiologie de l’effort en deuxième partie, puis la force et la vélocité (3e partie), les séances d’entrainement (4e partie), l’élaboration du plan d’entrainement (5e partie) et enfin l’entrainement adapté pour l’enfant et le jeune (6e partie). Cette dernière partie fait donc l’objet d’un sujet rarement traité en cyclisme, celui de l’élaboration d’un programme d’entrainement pour des enfants et des jeunes encore en croissance. Le sujet ne manque à mon avis pas d’intérêt pour tous les entraineurs professionnels qui voudront veiller à ne pas "cramer" leurs jeunes coureurs en développement. Et puis, il est si rare que ce sujet soit abordé dans de tels ouvrages!

La principale qualité de ce tome 2 est la même que celle retrouvée au tome 1: l’excellente vulgarisation dont fait usage l’auteur qui a le don d’expliquer des concepts parfois difficiles de façon simple, permettant aux pratiquants que nous sommes de rapidement comprendre ce dont il est question et donc d’appliquer concrètement les principes étalés dans le livre à notre entrainement. On y retrouve selon moi une foule d’informations très intéressantes, notamment ce tableau faisant le lien entre puissance et fréquence cardiaque, tout le monde ne pouvant pas se payer des appareils de mesure de la puissance comme les SRM ou les Powertaps. 

Les lecteurs y retrouveront également de nombreuses pages consacrées à l’entrainement sur home-trainer, avec certaines séances type. Là encore, le livre traduit un auteur à la fine pointe des méthodes d’entrainement actuelles et soucieux de l’intérêt du pratiquant. 

Sur une note plus personnelle, j’ai particulièrement aimé le chapitre 16 consacré au thème "évaluer sa condition". L’auteur propose une foule de méthodes, parfois quantitatives, parfois qualitatives, pour estimer précisement son niveau de condition physique et donc mesurer les progrès accomplis d’une fois à l’autre. Très intéressant, et certains tests peuvent être fait en pratiquant d’autres sports, notamment la course à pied (footing).  

Enfin, on trouvera en annexe du livre des sections qui ne manquent pas d’originalité, notamment celle sur "l’école soviétique" qui présente les principes de base de l’entrainement de cette école, ainsi qu’une section étoffée sur les jeux d’adresse pouvant être mis en application dans le cadre d’une école de cyclisme. Seule la section sur "l’enfer du dopage" m’a semblé moins étoffée en comparaison à ce qu’on peut retrouver dans d’autres ouvrages, mais cela n’était pas l’objet de ce livre.

Bref, les Fondamentaux du cyclisme, Tome 2 est un ouvrage fort recommandable pour tous les pratiquants et entraineurs en cyclisme. Il deviendra assurément un ouvrage de référence dans le domaine et pour à peine 30 euros (50 dollars), il s’agit à mon sens d’un sacré bon investissement.

Double décès dans le cyclisme

Sombre jour pour le cyclisme aujourd’hui: pas un mais bien deux décès de cyclistes sont survenus dans les dernières heures.

D’une part, le Belge Frederiek Nolf (Topsport Vlaanderen) a été retrouvé mort dans sa chambre qu’il occupait au Tour du Qatar. Le coureur allait avoir 22 ans dans quelques jours… Son décès serait survenu durant son sommeil selon toute vraissemblance. Le coureur ne présentait aucun signe d’une quelconque maladie ou malformation, notamment cardiaque, et avait subi des tests médicaux imposés par son équipe récemment. Une autopsie sera pratiquée prochainement en Belgique pour en savoir plus sur les causes de ce décès subi qui fait drôlement penser à celui de Fabrice Salanson, 23 ans, survenu en 2003 sur le Tour d’Allemagne et jamais élucidé.

La 5e étape du Tour de Qatar sera neutralisée en hommage au disparu.

D’autre part, on apprend également ce matin la nouvelle du suicide de l’ex-champion du monde de VTT en 1998 Christophe Dupouey. Ce coureur avait également terminé 4e de la course des JO d’Atlanta. Dupouey s’est suicidé vraissemblablement en raison d’une profonde dépression dont il souffrait depuis plusieurs mois. Il avait été condamné à 3 mois de prison avec sursis en 2006 pour traffic de pot belge.

Difficile d’aller plus loin ce matin sur les liens à faire entre ces deux décès. Si on peut penser que celui de Dupouey est relié indirectement et de diverses manières à l’enfer du dopage, je refuse pour l’instant de franchir ce pas concernant celui du coureur belge décédé au Qatar. Il faut attendre les résultats de l’autopsie avant d’en dire plus… mais chose certaine, cela n’est pas une bonne publicité pour le sport cycliste.

La perle Tronchet

"Des sacoches sur un vélo, c’est faire sombrer l’image de Zorro sur son fringant coursier vers celle du petit pépé qui rapporte ses bouteilles consignées. (….) les sacoches sur un vélo, c’est comme les capuches des anoraks. C’est vrai, c’est pratique, mais faut pas les mettre. Parce que, comme je savais si bien l’exprimer à l’époque par des formules lumineuses qui ne s’embarassaient pas de justifications et ramassaient au plus juste le sentiment général, ‘ca fait con’".

Cet extrait qui m’a bien fait rire est tiré du remarquable petit livre de Didier Tronchet et intitulé "Petit traité de vélosophie – Réinventer la ville à vélo". Selon Tronchet, la vélosophie est "l’"ensemble des idées, intuitions et sensations nées sur un vélo". À noter que l’auteur a signé deux traités de vélopophie, l’autre étant intitulé "Le monde vu de ma selle" que je n’ai pas encore lu.

Dans "Réinventer la ville à vélo", Didier Tronchet s’attaque à l’épineuse question de la coexistence urbaine des vélos et des autos. Au moyen d’une foule de petits sujets traités de façon "récits d’expériences personnelles", l’auteur nous vante, de façon humoristique et parfois même poétique, les bienfaits et les avantages du vélo utilisé pour les déplacements en ville. On y retrouvera ainsi les idées, les intuitions et les sensations de l’auteur quant au froid, à la pluie, aux crevaisons, aux accidents, aux feux rouges, aux bosses (celles de Paris, surtout du côté de Montmartre) et une foule d’autres sujets, tous approchés sous l’angle de celui qui roule en vélo bien sûr. Évidemment, l’auteur ne manque pas une occasion pour conspuer avec beaucoup d’humour et de verve l’auto et l’automobiliste, tous deux ennemis jurés du cycliste urbain qui aspire à se déplacer en sécurité et quiétude dans la jungle des villes. 

Bref, s’il est loin du cyclisme de compétition et de l’univers du Tour de France, ce petit livre est un réel bonheur pour tous les passionnés de cyclisme. Admirablement bien écrit et original, ce livre se dévore en quelques heures (157 pages). L’auteur a défintivement le don de nous faire rire par des formules et réflexions hors du commun, toutes pleines de mauvaise foi et d’humour à l’encontre de l’automobile. Et à coup sûr, vous retrouverez dans ce livre des situations que vous avez déjà vécues dans vos relations avec l’automobile !

Pour quelques euros, un sacré bon petit livre qui vous fera passer de très belles heures !

De retour !

Après 10 jours passés en Europe pour raisons professionnelles et quelques problèmes de hardware, La Flamme Rouge reprend ce soir le service normal en couvrant l’actualité des derniers jours dans le monde du cyclisme.

1 – Ca roule au Qatar et après une victoire de l’équipe Garmin dans la première étape, le traditionnel clm par équipe, c’est Roger Hammond puis Tom Boonen qui ont été les vainqueurs des deux derniers jours. Pour Hammond, c’est un retour au premier plan et de quoi renforcer sa confiance en lui à quelques semaines des Classiques d’avril, son terrain de prédilection. Pour Boonen aussi, c’est une victoire importante après ses déboires de la saison dernière avec ce fameux contrôle positif à la cocaine. Le champion belge veut définitivement mettre cette histoire derrière lui et quoi de mieux qu’une victoire pour cela ? Sa victoire confirme également qu’il monte progressivement en puissance pour les Classiques d’avril lui-aussi. À noter cependant que Cavendish, le nouveau roi du sprint dans le peloton, avait crevé dans le final… On attend donc toujours une explication à la régulière entre les deux coureurs. 

2 – Rémi Pauriol chez Cofidis a remporté le GP d’Ouverture La Marseillaise le week-end dernier en France, première course sur route de la saison 2009. Il a gagné détaché, ce qui est toujours une belle performance. À signaler la 3e place d’un jeune coureur à suivre, Trofimov, un futur grand selon moi et assurément un coureur à surveiller sur la prochaine Étoile de Bessèges, cette semaine.

3 – Niels Albert a remporté les Mondiaux de cyclo-cross, confirmant la domination des coureurs belges sur cette discipline, une domination contestée seulement par le néerlandais Lars Boom, mais pas dimanche dernier (il était grippé). À noter la belle 5e place de Francis Mourey le Français qui tourne autour du titre depuis quelques années déjà. Enfin, à noter que deux Canadiens ont participé à ces Mondiaux, soit Derrick St-John et Aaron Schooler. Tous deux ont fini attardé, illustrant bien le niveau des coureurs européens dans cette discipline particulière.

Le vidéo des dernières minutes de l’épreuve est disponible ici, pour les amateurs de cyclo-cross.

4 – Plusieurs Canadiens seront du prochain Tour de Californie qui débute la semaine prochaine. Outre Dominique Rollin (Cervelo) et Michael Barry (Columbia), on note la présence de Svein Tuft (Garmin), Will Routley (Jelly Belly), Cameron Evans (Ouch) ainsi que… Charles Dionne chez Successful Living. Sans nouvelles du coureur de St-Rédempteur depuis des mois, c’est avec plaisir qu’on constate que Dionne a su convaincre une équipe en 2009 tant il apparaît clair que ce coureur n’a pas encore livré son plein potentiel.

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