Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : février 2009 Page 1 of 2

Pool de cyclisme, Het Nieuwsblad, etc.

1 – C’est aujourd’hui le dernier jour pour vous inscrire au pool de cyclisme 2009 de La Flamme Rouge. Pronto !

2 – C’est la première Classique de la saison en Belgique ce week-end: le Omloop Het Hieuwsblad (jusque l’an dernier le Het Volk, du nom du journal qui sponsorisait la course, cette année c’est le concurrent qui a repris!), ou le "petit Tour des Flandres" puisque le parcours proposé reprend plusieurs des belles "patates" du Ronde (Tenbosse, Berendries et Eikenberg par exemple). Avec ses pavés, avec ses 205 kms, avec sa légende (première édition en… 1945!), le Het Volk lance de belle façon la saison des Classiques du Nord, ces courses difficiles, pour hommes forts et ou le cyclisme, chaque année, retrouve ses racines en renouant avec son passé, celui des forcats de la route, du vent, de la pluie et des routes pavées. 

Le peloton cette année présente du beau monde, avec les principales équipes toutes bien représentées. Silence-Lotto, Quick Step, Rabobank, Cervelo Test Team, Columbia High Road, Saxo Bank et Katusha seront à surveiller tout particulièrement, disposant de coureurs de premier plan pouvant prétendre à la victoire samedi en Belgique.

Pour la gagne, les favoris sont selon moi, et dans le désordre, Philippe Gilbert (le vainqueur sortant, désormais chez Silence-Lotto), Tom Boonen, Stin Devolder, Leif Hoste (attention à celui-là), Fillipo Pozzato, Greg Van Avermaet, Sylvain Chavanel, Juan Antonio Flecha, Nick Nuyens, Gert Steegmans, Fabian Cancellara, Stuart O’Grady, Roger Hammond et Thor Hushovd. C’est assez ouvert ! Le site de paris sportifs européens Unibet favorise pour sa part dans l’ordre Gilbert et Boonen, puis Chavanel, Van Avermaet, Pozzato, Hoste, Steegmans, Langeveld, Boasson Hagen, Cancellara, Roelandlts, Flecha, Hushovd, Nuyens, etc.

À noter la présence au départ d’un Canadien en Dominique Rollin, chez Cervélo. C’est déjà tout un accomplissement de pouvoir ainsi se présenter au départ d’une telle course en Europe ! Rollin aura très certainement le rôle de protéger son leader Hushovd durant une bonne partie de la course, que ce soit du vent ou en le ramenant sur l’avant du peloton. En ce sens, un bon classement de Rollin est peu probable, son objectif étant ailleurs. L’apprentissage qu’il pourra en retirer est cependant une très bonne chose pour la suite de sa saison de Classiques, étant prévu sur le Ronde et éventuellement sur Paris-Roubaix. Vous trouverez une petite entrevue récente, à la veille du Het Nieuwsblad, de Dominique Rollin sur VeloNews ici.

Pour en savoir plus, à ne pas manquer cette excellente présentation sur Pez Cycling.

3 – Espoir pour l’Affaire Puerto: la Fédération espagnole s’est jointe au CONI afin de demander à la justice espagnole les preuves contre les coureurs soupçonnés. Le juge d’instruction ne devrait plus, en principe, avoir le choix que de communiquer ces preuves, ou alors on pourra fortement douter de son impartialité.

4 – Stefan Schumacher a été officiellement suspendu de toute compétition relevant de la Fédération Française de Cyclisme suite à son contrôle positif à la CERA sur le dernier Tour de France. Une mesure logique. Mais que diable fait donc la Fédé allemande pour suspendre ce coureur pour 2 ans ?

5 – C’est rare, et c’est très bien fait : cette petite analyse-critique et comparative de divers déblocages rapides offerts sur le marché. Les Carbon TI 2009 me semblent particulièrement attirant, à 29 grammes (par paire!!!). Imaginez, comparé à des déblocages rapides Campagnolo, vous sauvez en partant environ… 100 grammes ! Simplement sur vos déblocages rapides ! Un monde ! Impossible cependant de savoir si ces objets de culte sont disponibles au Québec…

6 – Le toujours très politically correct Graham Watson nous offre ce pot-pourri des meilleures photos du récent Tour de Californie. Je sais pas vous mais je trouve que cette photo-ci montre bien à quel point Lance Armstrong doit encore s’affuter pour prétendre voler dans les cols en juillet prochain

Le Tour de l’Abitibi et la Coupe des Nations juniors, l’autre La Flamme Rouge, la fin des oreillettes ?

Quelques nouvelles qui ont retenues mon attention au cours des dernières heures:

1 – Diffusée par Radio-Canada, une nouvelle fait état de la fusion, en 2009, de la prestigieuse course junior par étapes le Tour de l’Abitibi et de la Coupe des Nations UCI en Abitibi. La fusion a été approuvée par l’UCI récemment.

Rappelons que l’an dernier, il s’agissait de deux événements distincts: le Tour de l’Abitibi d’une part et la Coupe des Nations junior d’autre part (à ne pas confondre avec l’autre Coupe des Nations, celle de la ville de Saguenay et aussi inscrite au calendrier UCI, mais chez les U23). En 2009, ce sera un seul et même événement chez les juniors, la logistique étant ainsi simplifiée.

C’est à mon sens une excellente nouvelle puisque cette fusion permettra de rehausser le plateau de coureurs présents au Tour de l’Abitibi, des équipes juniors de nombreux pays ne voulant pas manquer la Coupe des Nations qui sert notamment d’épreuve de sélection pour les Championnats du Monde. Le Tour de l’Abitibi a connu quelques difficultés au cours des années dernières et cette fusion permettra probablement de relancer la course et d’assurer sa viabilité. Le Tour de l’Abitibi est à mon sens un des joyaux du cyclisme au Québec, au même titre que le Tour de Beauce ou Montréal-Québec chez les séniors. L’épreuve a révélé de nombreux champions, notamment Andy Hampsten, Laurent Jalabert ou encore Alex Stieda au niveau canadien.

2 – J’ai été très intrigué, récemment, par cette photo de la jeune cycliste professionnelle Emilia Fahlin de l’équipe Columbia – High Road parce que le maillot qu’elle porte affiche, sur le bord des manches, l’inscription et un logo "La Flamme Rouge". 

Je rassure tous les lecteurs: je n’y suis pour rien! Je suis très loin d’avoir les sommes qu’un tel sponsorship requiert ! Et si je les avais, j’investirais d’abord dans une équipe cycliste au Québec plutôt qu’à ce niveau de compétition.

Alors, d’ou vient cet imposteur ?

Il s’agit d’un site à but lucratif mis de l’avant par l’ancien coureur pro Brian Holm. Avec l’aide d’un styliste nommé Paul Smith, lui aussi passionné de vélo, ils ont lancé une ligne de vêtements cyclistes dont les profits sont versés à la lutte contre le cancer. Comment s’y opposer ?

3 – Je le souhaite depuis longtemps: l’abolition des oreillettes sur les courses cyclistes. L’idée vient d’être relancée par le directeur des sports à France Télévision (qui diffuse en France notamment le Tour et les autres grandes épreuves d’ASO), Daniel Bilalian

Le débat fait rage depuis un certain temps dans le vélo, ce n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est que des voix qui portent se sont prononcées, ces derniers mois, contre ces oreillettes: outre Balilian, on se souviendra aussi que le directeur du Tour, Christian Prudhomme, était plutôt favorable à l’idée, du moins sur certaines étapes du prochain Tour, ne serait-ce que pour mettre l’idée à l’essai.

L’argument de ceux qui s’opposent à leur interdiction est celui de la sécurité, ces oreillettes permettant aux directeurs sportifs d’alerter les cyclistes dans le peloton de l’imminence d’un obstacle sur la route. Je ne suis pas du tout convaincu!

L’argument de ceux qui sont pour leur abolition est essentiellement sportif: cela tue la course. Avec ces dispositifs, une équipe est capable de "gérer" à la seconde près une échappée, tuant ainsi tout suspense. Combien de fois ces oreillettes ont-elles permises de reprendre une échappée à la flamme rouge ? Utilisant le différentiel de vitesse entre l’échappée et le peloton, il est en effet très simple pour les directeurs sportifs de la caravane de "contrôler" à distance l’échappée du jour, influençant ainsi directement la course.

En supprimant l’usage de ces oreillettes, le cyclisme retrouverait à mon sens une partie de ces racines, de son caractère sportif imprevisible qui génère l’exploit et qui a tant contribué à édifier ce qu’on appelle "la légende du sport cycliste" ainsi que "les forcats de la route". 

Saison 2009: un premier bilan

À quelques jours du Het Volk, première classique européenne d’envergure de la saison 2009, c’est l’occasion de dresser un premier bilan du début de saison.

En hausse : les coureurs français

Une des leçons de ce début de saison, c’est incontestablement la bonne tenue des coureurs français. On a vu Casper (triple vainqueur d’étape à l’Étoile de Besseges), on a vu Moncoutié au Faron pour une superbe victoire au Tour Med, on a vu Voeckler, vainqueur du Tour du Haut Var, on a vu Pineau, on a vu Pauriol, on a vu Engoulvent et d’autres encore. C’est très encourageant pour la suite et, peut-être, le signe que le passeport biologique mis en place par l’UCI commence à porter fruit.

En hausse aussi : Luis Leon Sanchez

L’Espagnol de la Caisse d’Épargne fait un début de saison sur les chapeaux de roue. Vainqueur du Tour Med, il s’adjuge également une étape du Tour du Haut Var.

Les auteurs d’un beau début de saison

Sans l’ombre d’un doute, les Boonen, Cavendish, Leipheimer, Hincapie, Armstrong, Contador, Pozzato, Rebellin, Zabriskie, Rogers, Voigt, Nibali et Basso.

Le match: Contador 1, Armstrong 0

Lance Armstrong et Alberto Contador se disputent cette saison le leadership de l’équipe Astana sur le prochain Tour de France. Le début de saison d’Armstrong a été très satisfaisant, l’homme partant de loin: après une prestation très correcte en Australie, il termine bien le Tour de Californie en se mettant au service de Leipheimer. Il n’aura cependant pas pu marquer l’épreuve de son sceau.

Côté Contador, force est de reconnaître qu’il vient de marquer un grand coup en remportant le Tour de l’Algarve. Si le plateau n’était certes pas aussi relevé que celui présent en Californie, Contador a su assomer l’épreuve portugaise lors de l’étape de montagne, prouvant qu’on pouvait compter sur lui. Le match tourne donc à son avantage, du moins pour l’instant.

En baisse: Valverde

L’autre coureur de la Caisse d’Épargne se fait inexorablement rattraper par l’Affaire Puerto. Si le CONI et peut-être bientôt la Fédération espagnole présentent les preuves comme quoi l’ADN des poches de sang contenant de l’EPO et saisies à l’appartement du Dr. Fuentes est bien celui de Valverde, je vois mal comment le coureur s’en sortira cette fois. Sa saison 2009 me semble déjà fort compromise et c’est peut-être déjà un coureur en sursis…

En baisse aussi: Floyd Landis

De tous les revenants – et ils sont nombreux cette année – c’est Floyd Landis qui aura marqué le moins les esprits. Anonyme au Tour de Californie, il a même déclaré à la presse ne pas connaître la suite qu’il entend donner à sa carrière. Je suis convaincu que cet homme cherche dans le cyclisme ce qu’il n’est déjà plus pour lui. Une triste histoire. Si seulement il avait avoué…

Le con de service

Sans l’ombre d’un doute, Stefan Schumacher, qui insiste lourdement. Une insulte à l’intelligence.

Les raisons d’espérer

Le dopage serait-il en baisse dans le cyclisme ? Je reste sur mes gardes tant que les moyennes horaire ne baissent pas, car on ne peut rouler aussi vite que ceux qui, il y a une paire d’années, présentaient des taux d’hématocrite frisant les 60%. Ceci étant dit, l’AMA et l’UCI soutiennent que le passeport biologique se montre dissuasif. J’attends un peu avant de conclure mais si le cyclisme était sur la bonne voie ?

Également à ce chapitre, les récents propos de Frank Vandenbroucke sur sa prestation – et celle des autres – lors de Liège-Bastogne-Liège 1999 et sur le cyclisme en général. Après 10 ans, le chat sort du sac.

Les raisons de désespérer

L’optimisme innocent voire irresponsable et béât de Graham Watson qui verse toujours dans un politically correct risible.

Qu’un homme comme Roger Legeay n’ait pu retrouver de repreneur alors que Mauro Gianetti oui, malgré un Tour de France catastrophique avec deux grosses affaires de dopage dans la vue (Ricco et Piepoli).

L’hiver québécois qui n’en finit plus. Je ne peux plus voir mon home-trainer !

Pool de cyclisme 2009: plus que 3 jours

Il ne reste plus que 3 petits jours pour vous inscrire au pool de cyclisme 2009 de La Flamme Rouge. Faites vos jeux !

Déjà une centaine d’équipes ont été reçues. Merci à tous les participants et surtout, bonne chance !

Salon du vélo Expodium: pour tous les goûts

Ouverture aujourd’hui à la Place Bonaventure de Montréal du 7e salon du vélo Expodium. C’est un événement dans le monde du cyclisme au Québec puisqu’il s’agit d’une occasion unique, pour les amateurs de vélo comme pour le grand public qui voudrait s’y sensibiliser, de trouver réunis en un même lieu de nombreux intervenants de ce sport. 

Car le salon du vélo n’est pas seulement axé sur le cyclisme de compétition, loin de là. On y lancera notamment les nouveaux BIXI, un service de vélo-libre-service calqué sur le modèle des Velib à Paris et disponibles dès ce printemps à Montréal. Le Canal Évasion, qui retransmet depuis quelques années déjà le Tour de France (à quand d’autres épreuves?), y aura également pignon sur rue (ou sur roue…), question de promouvoir ses activités.

On y trouvera bien sûr beaucoup de sociétés oeuvrant dans le cyclisme. C’est ainsi que les compagnies québécoises Argon 18, Guru, Louis Garneau Sports, Marinoni, DeVinci et bien d’autres encore y seront présentes pour promouvoir leur gamme 2009 de produits. On y trouvera également des compagnies oeuvrant dans le domaine de l’entrainement cycliste, des boutiques de vélo, des marques de prestige venues d’ailleurs (Colnago, Pinarello, Look, Nalini, etc.), et bien d’autre encore.

Parmi les nouveautés, une qui m’apparaît intéressante, celle qui permettra aux visiteurs du salon d’avoir accès à de l’information touristique liée au cyclisme. On pourra donc y découvrir les régions du Québec et du Canada qui sont particulièrement accueillantes pour les cyclistes, qu’ils soient sur route ou sur terre battue.

Notez que le salon sera ouvert jusque dimanche. La Flamme Rouge n’y tient évidemment pas de kiosque et je manquerai malheureusement cet événement annuel, ayant d’autres activités, notamment sportives, prévues ce week-end. À tous nos lecteurs de Montréal, bon salon !

Les brèves…

En vrac, l’actualité cycliste commentée :

1 – victoire de Mark Cavendish aujourd’hui sur le Tour de Californie dans ce qui fut un sprint débridé. Le train des Cervelo s’est bien mis en place à quelques hectomètres de la ligne, mais ce dernier a été perturbé par une attaque de Pedro Horrillo chez Rabobank. Leçon #1 lors d’un lead-out: amener aussi vite que possible afin de prévenir toute attaque peu souhaitable (du point de vue du sprinter!). Plus facile à dire qu’à faire car à 55-60 km/h, il faut pouvoir tenir la distance! Gageons qu’un petit rodage est encore nécessaire chez Cervelo et c’est normal en début de saison.

Ceci étant dit, Cavendish me fait vraiment penser à McEwen en ce sens qu’il est tout-à-fait capable de se débrouiller seul dans un sprint.

Enfin, Boonen est venu échouer de très près, prouvant que le coureur est en bonne condition et qu’il fait des efforts en prévision des Classiques d’avril.

2 – En Europe, la Ruta Del Sol ainsi que le Tour de l’Algarve battent leur plein. Il ne faudrait pas oublier ces deux courses, leur peloton étant relevé. Par exemple, on retrouve au Tour de l’Algarve Contador certes mais aussi Kloden, Cunego, Gilbert, Chavanel ainsi que Devolder.  C’est Haussler de chez Cervelo (décidemment, l’équipe commence fort la saison !) qui a remporté la 1ere étape au Portugal, rien n’étant pour l’instant joué au général.

À la Ruta Del Sol en Espagne, on retrouve les Rebellin, Pozzato, Evans, Posthuma, Gerdermann, Flecha, Simoni, Menchov, Dekker, etc. Pour l’instant, c’est Posthuma qui figure au sommet du général, mais les écarts sont très faibles.

3 – À choisir, je crois bien que j’aurais privilégié le chaud soleil espagnol ou portugais plutôt que la pluie et le froid de la Californie qui, décidemment, mène la vie dure aux coureurs. C’est la 2e année consécutive que la météo est très difficile sur cette épreuve et dans ce contexte, on peut se demander si certains coureurs ne privilégieront pas l’an prochain des courses dans le sud de l’Europe à cette période-ci…

4 – Un coureur à surveiller cette saison: le Danois Jakob Fuglsang chez Saxo Bank. Né en 1985, venu du VTT et vainqueur l’an dernier du Tour du Danemark, c’est un néo-pro très prometteur selon de nombreux échos qui me parviennent. À suivre…

Le dragster Rollin

Je le dis depuis un certain temps déjà, je le répète: le cycliste québécois Dominique Rollin n’a rien à envier à Tom Boonen, si ce n’est sa connaissance des courses comme le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix, des courses ou la science du placement et la connaissance du terrain jouent un rôle déterminant sur les chances de victoire. Parce que sur la puissance brute, Rollin dispose des chevaux-vapeurs pour rivaliser avec le coureur belge, c’est évident.

Rollin l’a encore prouvé aujourd’hui sur le Tour de Californie en servant un lead-out parfait à son leader Thor Hushovd, ce dernier n’ayant aucun mal à s’imposer au sprint pour le gain d’étape. Les Cervelo Test Team semblent avoir mis au point une phase de préparation du sprint pour Hushovd dont on reparlera cette année j’en suis sûr. La fusée à étage se nomme Haydon Roulston, Dominique Rollin, Bret Lancaster et Thor Hushovd.

Pour le reste, aucun changement majeur au général, ce qui était prévisible. À noter la très belle étape du jeune coureur Bauke Mollema chez Rabobank, un jeune coureur dont on reparlera à coup sûr dans l’avenir. Vainqueur du Tour de l’Avenir en 2007, ce coureur néerlandais est annoncé comme un jeune prodige, donnant une belle profondeur au cyclisme néerlandais qui peut déjà compter sur Lars Boom pour la relève.

Tour de Californie: le point

Après trois jours de course en Californie, c’est l’occasion de faire le point sur ce qui s’y est passé:

1 – Sans trop de surprise, c’est le Suisse Cancellara qui a remporté le prologue. Je dis sans surprise puisque ce coureur est un spécialiste de ce genre d’effort. Pas beaucoup de surprise non plus dans les 10 premiers qui sont tous des habitués du top-10 sur une telle étape. Même la présence de Cavendish, un sprinter, à la 11e place ne me surprend pas, ce prologue étant très court (3.9km) et s’approchant donc d’un long sprint ou d’une poursuite. 

2 – Performance impressionnante de l’Espagnol Mancebo lors de la première étape courue dans des conditions climatiques très éprouvantes. Échappé tôt dans l’étape, il a su résister et s’imposer au sprint. Il faut dire en toute honnêteté que Mancebo a bénéficié de la confusion engendrée par les commissaires de course qui, voulant fixer les temps de l’étape dès le premier passage sur la ligne pour des raisons de sécurité, ont omis de transmettre l’info à tous les directeurs sportifs. Astana avait prévu – l’effet des oreillettes ! – cueillir Mancebo dans les tous derniers kms, ce qui n’a donc pas été le cas. Solde, une minute d’avance pour Mancebo ce qui, à ce stade de la course, pouvait apparaitre comme beaucoup.

À souligner également, l’excellente publicité générée par Mancebo pour l’équipe Rock Racing qui se cherche de nouveaux sponsors pour plus tard dans la saison…

3 – Comme prévu, l’étape d’hier offrait un terrain propice pour que les ténors de l’épreuve trouvent matière à s’exprimer, et ca n’a pas loupé: Astana a montré ses ambitions, roulant dans le final pour placer Leipheimer en orbite dans la dernière ascension. Le plan de match a réussi, Leipheimer a assumé et a repris le maillot de leader des mains d’un Mancebo fatigué de ses efforts de la veille.

Cette étape aura appris à tout le monde qu’Astana entend bien gagner l’épreuve avec Leipheimer. Elle dispose selon moi des ressources pour tout contrôler d’ici la fin avec une armada de très bons coureurs, dont évidemment Lance Armstrong qui sera content, dans ces conditions, de se mettre au service de Leipheimer. Il sait que ses objectifs à lui sont un peu plus tard dans la saison et il est probablement ravi de peser sur la course comme il le fait actuellement, en travaillant pour son équipe. Gageons toutefois qu’il se réserve un coup d’éclat pour marquer son territoire… lors du clm de Solvang probablement.

4 – Les Canadiens sont dans la course, mais ne brillent pas, du moins pas pour l’instant. Les objectifs de Dominique Rollin sont ailleurs: aider Hushovd à gagner des sprints. On a un peu vu Barry hier dans la dernière ascension amener le groupe de poursuivants.

Parlant de Rollin, ses interviews récentes laissent croire qu’il sera au service de Thor Hushovd en ce début de saison. C’est très bien, Hushovd étant un coureur pro expérimenté qui pourra l’aider à apprendre son métier et à mieux connaître les courses. L’objectif d’Hushovd cette saison est Paris-Roubaix, une course ou Rollin est déjà prévu. C’est très bien pour le coureur québécois qui pourra ainsi aborder cette épreuve mythique entouré des meilleurs conseils. Et puis, rappelons-nous du tandem Hincapie-Boonen sur Paris-Roubaix il y a une paire d’année, un tandem qui était passé bien près d’un coup d’éclat !

5 – La suite au Tour de Californie ? Gageons que les sprinters voudront avoir leurs chances sur quelques étapes, notamment Boonen et Cavendish. D’ici le clm de la 6e étape, les Astana ne devraient pas avoir trop de mal à contrôler la course. Pour moi, le maillot de leader est bien accroché. Les 2e (Rogers) et 3e (Zabriskie) étant des spécialistes de l’effort solitaire, ils voudront certainement attendre eux-aussi le clm de Solvang pour essayer de se rapprocher de Leipheimer au général.

6 – Ca se passe loin de la Californie mais ca prouve l’ampleur des enjeux chez Astana cette année: alors qu’il débute le Tour de l’Algarve, Alberto Contador a déclaré se sentir "plus fort que jamais". Il estime son entrainement récent "meilleur que l’an dernier" et affirme même être "surpris de voir à quel point son organisme répond bien".

La bataille entre Armstrong et Contador est donc bel et bien commencée, chacun d’eux jouant à fond le jeu de l’intox. Gageons que Contador mettra un point d’honneur à remporter ce Tour de l’Algarve, question de ne pas perdre pied dans cette lutte pour le leadership d’Astana en juillet prochain et question de garder l’attention du directeur sportif, Johan Bruyneel, sur lui aussi.

7 – Je ne pouvais pas le passer sous silence, cet extrait de la conférence de presse de Lance Armstrong, conférence de presse perturbée par une question de l’ancien coureur pro Paul Kimmage, ardent militant de la lutte contre le dopage dans le cyclisme. Je ne formule pas d’opinion sur la pertinence de l’intervention de Kimmage, étant moi-même perplexe à ce sujet. Il y a du pour (Kimmage est dans le vrai) et du contre (une comparaison boiteuse, un timing peut-être pas très judicieux).

De eux à nous, suite.

Cette nuit (en Europe!), l’actualité cycliste se déroulait au plus haut niveau en Californie, avec une étape grandiose où la liste des coureurs composant le groupe de tête était digne d’un mois de juillet. Et l’étape de la nuit prochaine est plus prometteuse encore. Que ceux qui reçoivent Eurosport ne manquent pas de programmer leur enregistrement. Un jeune à suivre au milieu des cracks: Bauke Mollema.

Pour en finir avec le Tour Med, on saluera la nouvelle très belle victoire de David Montcoutié, un de ces gars dont les succès réjouissent tout le monde; et sèment le doute sur la question du "dopage certain", chez ceux qui en sont capables. On remarquera les nouvelles belles performances de Rémi Pauriol et de Jonathan Hivert (un nom à suivre), la réapparition au premier plan de Mauricio Soler, et l’habituelle arrivée en forme de Davide Rebellin à une semaine d’une de ses épreuves de prédilections, le Tour du Haut-Var, auquel son équipe Serramenti n’est pas invitée.

Parmi les jeunes loups face au retour d’anciens dont on a beaucoup parlé ces derniers temps (La perf de Paco Mancebo, peut-être la plus belle de sa carrière, doit déplaire à de nombreux commentateurs de ce site), notons que ce riche week-end a été aussi marqué par un exploit peut-être unique dans l’histoire moderne du cyclisme: la double victoire de l’enfant prodige Taylor Phinney au kilomètre et en poursuite le même week-end de Coupe du Monde. Après avoir bouclé les 4km départ arrêté en 4’15"22 (56,4 km/h de moyenne, 9" d’avance sur le 2ème temps) vendredi, il parcourt le lendemain son km départ arrêté en 1’01"64 (58,4 km/h de moyenne, 47 centièmes devant Michaël d’Almeida). A 18 ans seulement, le fils de Connie Carpenter, championne olympique sur route en 1984, et de Davis Phinney, double vainqueur d’étape au Tour de France, démontre des qualités aérobiques et anaérobiques qui pourraient bien en faire le rival de Mark Cavendish d’ici quelques années.

Notons encore comme évènement du week-end la 9ème victoire de Sven Nys dans le Challenge Super-Prestige de cyclo-cross. Un exploit qui ne saurait être apprécié que par nos amis belges.

Parmi lesquels notre fidèle commentateur Bertrand Pivert se pose la question du niveau minimal à acquérir en vue de son grand objectif du mois de juin: la grimpée de l’Alpe d’Huez. Nous en reparlerons bientôt, calculs à l’appui. D’ici, là trois pistes sont à travailler: le gain de puissance maximale aérobie (la fameuse PMA), essentiellement par l’entrainement fractionné (par exemple des séries de quatre répétitions d’une minute à haute intensité suivie de deux minutes à basse intensité), le gain en endurance (la capacité à tenir longtemps à un certain pourcentage de PMA, par exemple 85% pour l’index d’endurance déjà présenté sur ce site), par des sorties longues et surtout par des efforts tendus de l’ordre d’une demi-heure, et la perte de poids.

En complément de l’entrainement sur le vélo, règne actuellement dans le monde du vélo une tendance à chercher un gain de puissance par la musculation, du bas mais aussi du haut du corps grâce au fameux gainage. Gageons que la mise en avant des pectoraux et des épaules de Lance Armstrong va générer une ruée de nombreux cyclistes amateurs dans les salles de sport. S’il semble assez évident qu’une solide musculature au dessus de la ceinture participe au transfert de la puissance vers la motricité, il est bien difficile d’évaluer le gain en opposition d’une perte due au supplément de poids lors des efforts en montée. Si le cas de Lance Armstrong fera d’autant plus école qu’il gagnera, il sera intéressant de suivre son évolution morphologique les mois à venir. On a déjà tant écrit sur cette évolution, on n’a donc pas fini. Car s’il est faux de dire qu’il est revenu à des formes proches de celles de son début de carrière (il était plus gras), comme il est faux de dire qu’il n’avait que très peu perdu de poids pour son retour en 1998-99 (les images sont criantes), il est vrai que sa morphologie de 2009 n’est pas celle de 1999 à 2005. Je me permet de pronostiquer que le gain musculaire a été calculé pour être perdu d’ci au Giro et au Tour. A suivre. Parce que je persiste à croire que, pour ce qui est de grimper, c’est Michaël Rasmussen qui était dans le vrai. A ce titre, il est peut-être heureux qu’il n’est pas gagné le Tour 2007 (et je crois que son apparence diablotine fait partie des raisons qui font qu’il a à l’époque était exclu de l’épreuve), car son modèle n’est probablement pas une bonne école de santé. Cependant, poussons le cas à l’extrême, qui peut être sûr que passer les mois de décembre et janvier le haut du corps dans un corset tout en roulant sur home trainer ne serait pas la meilleure stratégie pour progresser en montagne (le cyclisme à la Huxley)? Rasmussen, ll avait quand même Tour gagné avec un torse et des bras d’un enfant de 8 ans.

Alors, Pivert, quelle stratégie choisis-tu:

Le bon? 

La brute?

Ou le truand?

Rassure-toi, nul besoin d’en arriver là pour gagner l’Alpe. Ni d’éliminer ça.

Ni de t’offrir un vélo à 20 000 $, comme le pauvre Lance Armstrong qui va devoir emprunter le mulet:

Un nouvel auteur sur La Flamme Rouge

L’événement n’est pas banal, il s’agit d’une première et d’une petite révolution sur ce site: un nouvel auteur s’est joint au site La Flamme Rouge ! 

Il s’agit de Patrick Bernard, un fidèle lecteur de La Flamme Rouge et avec lequel j’ai sympatisé depuis quelques années, pour diverses raisons. Je remercie Patrick d’avoir accepté ma proposition et je lui souhaite la bienvenue sur La Flamme Rouge. 

Comment pouvez-vous identifier l’auteur d’un texte maintenant qu’il y en a deux ? Vous aurez peut-être remarqué que depuis une semaine apparaît, en dessous du titre d’un article, le prénom de son auteur. Cette nouvelle donnée du site vous garantit de toujours pouvoir identifier l’auteur d’un texte publié sur ce site.

Pourquoi un nouvel auteur ?

Depuis fort longtemps, je pensais à une "antenne européenne" à La Flamme Rouge. Étant basé dans la région d’Ottawa-Gatineau au Canada et le cyclisme étant dans une certaine part du moins un sport européen, il m’est parfois difficile d’avoir accès à certaines sources d’information importantes du sport comme le journal français L’Équipe ou encore comme les retransmissions des courses par France Télévision. Basé en France, Patrick peut donc, s’il le souhaite, apporter une information complémentaire à la mienne en présentant le point de vue européen de l’actualité cycliste.

Ceci étant et par souci de faire de Patrick un collaborateur à part entière du site, je l’ai assuré des mêmes privilèges que je me suis moi-même accordé, en particulier une totale liberté de presse. Je n’interviendrai donc jamais dans le choix de ses sujets ni dans la façon dont il les traitera. Je n’aurai également aucun contrôle sur la fréquence de ses interventions sur le site. Aucun contrôle éditorial de ma part donc. Cette indépendance totale signifie aussi que Patrick est responsable de ses textes et non moi, qu’il doit aussi assumer, comme je le fais, ses propos devant les lecteurs. Connaissant cependant sa vision du cyclisme pour l’avoir beaucoup lu ces dernières années, connaissant son érudition sur les choses du cyclisme de même que son tact et sa capacité de rédaction, je suis convaincu que nos visions et nos valeurs sont très proches et que ses textes seront toujours dans l’esprit "La Flamme Rouge". De même, je suis convaincu qu’il saura enrichir la qualité générale de ce site, qualité qui reste une valeur fondamentale à l’existence même de La Flamme Rouge.

De eux à nous

Intéressantes données de l’effort de Gustav-Erik Larsson lors du prologue du Tour de Californie (à éclaircir en éliminant les données inutiles: vitesse et altitude).

On constatera une puissance moyenne de 518 W sur environ 5 minutes, soit 6,48 W par kg pour un poids annoncé de 80 kg, une cadence de pédalage moyenne de 98 rotations par minute. On remarquera les creux et pics de puissance au départ et à l’arrivée, aux entrées et sorties de virages, et aussi une fréquence cardiaque plateau de 168p/mn seulement rapidement atteinte (une quarantaine de secondes) et très bien maintenue. Signe d’un échauffement réussi, ce que confirme le commentaire de l’entraineur Bobby Julich.

Voilà un bon exercice: s’entrainer à l’échauffement. Pour cela, il est utile mais non nécessaire de disposer d’un home trainer qui mesure la puissance. On établit un exercice de home trainer (ou de route, sur une boucle bien protégée du vent) d’environ cinq minutes, sur lequel on mesure la performance (le plus simple est de se chronométrer sur une distance fixée correspondant à une telle durée). Puis on s’essaie à différents échauffements (une seule tentative le même jour), qu’on note. Ensuite, on répète ce qui semble le mieux fonctionner, c’est-à-dire ce qui donne le meilleur temps. Enfin, une fois un protocole d’échauffement fixé, on s’essaie à différentes stratégies d’effort essentiellement conditionnées par le départ, mais jouant aussi sur les braquets et le moment où on va commencer à accélérer en vue de l’arrivée (on remarque que Larsson n’augmente sa puissance que dans les 10 dernières secondes, mais que son rythme cardiaque a commencé à s’élever à 50 secondes de l’arrivée, il y a là une piste comme quoi il ne serait pas bon signe qu’on soit capable d’accélérer trop tôt).

La capacité à gérer un effort de 5 minutes est un facteur essentiel de la performance cycliste en général.

Pendant ce temps là, dans le Midi de la France.

Le cyclisme professionnel a bien changé ces deux dernières décennies. Centré sur la France, l’Italie et la Belgique, à un degré moindre l’Espagne, la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas, le peloton était jusqu’à la fin des années 80 composé d’un nombre restreint d’équipes qui se retrouvaient régulièrement sur un nombre restreint de courses. Il en résultait une certaine convivialité, une certaine conscience de clan largement amenuisées depuis. La tradition portait également une forte emprise des anciens sur les jeunes.

Le mois de janvier était traditionnellement occupé par des stages sur la Côte d’Azur et la Riviera, l’une prolongeant l’autre. Les petits pelotons se croisaient sur la route, parfois dans les salons des hôtels. Puis venaient les premières courses, toujours le long de la Grande Bleue.

Les temps ont changé. Devenu obèse, le peloton professionnel s’est morcelé en catégories officialisées, tout comme les courses. S’il reste quelques équipes osant braver le trafic automobile entre Toulon et La Spezia, les stages se sont dispersés en Australie, Afrique du Sud, Argentine, dans le sud de l’Espagne, aux Iles Canaries, en Californie, au Mexique etc… De même, on assiste à une internationalisation des épreuves à un point difficilement imaginable il y a une vingtaine d’années.

Le Tour Down Under en Australie a marqué le début de saison 2009, avec le show médiatique Armstrong qui a masqué le peu d’intérêt d’une course orientée vers les sprints massifs. Gagnée par un beau coureur en la personne d’Allan Davis.

Puis vint le Tour du Qatar, où une pétromonarchie se paie un jouet avec les premiers duels Boonen – Cavendish sous les palmiers. Boulimique, elle pourrait bien aller jusqu’à s’offrir ce qu’il se fait de mieux dans le cyclisme, une étape du Tour ou un Championnat du monde, avant de passer à autre chose. Espérons que le jouet n’en sortira pas trop cassé.

Avec une histoire qui commence à bien s’étoffer (et une première victoire d’étape d’un coureur national), le Tour du Langkawi lui succède actuellement, et il est bien dommage que les télévisions des pays de tradition cycliste n’ait pas cru pas bon de retransmettre l’étape des Genting Highlands, sommet de l’épreuve malaise devenue un grand classique asiatique. Le spectacle télévisé d’une course toujours animée dans le cadre de cet empire du jeu qui émerge d’une montagne tropicale feraient le plus grand bien au cyclisme. Très belle victoire du grimpeur colombien Jose Serpa.

Enfin, le Tour de Californie qui débute aujourd’hui clôturera cette entrée exotique avec une affiche des plus alléchantes, qui naturellement occupe la une de La Flamme Rouge.

Dans cette internationalisation, les traditions de la Vieille Europe ont survécues une année de plus. Et de fort belle manière dans le sud de la France.

Soulignons d’abord une très belle innovation au Grand Prix d’Ouverture: la moyenne montagne pour débuter la saison. Remercions les organisateurs à double titre : de la preuve que c’est possible, nous devrons nous en souvenir, et de l’offre d’une course très animée. Sur 136 km de Marseille à Marseille, la première épreuve européenne empruntait rien moins que la montée des Termes, celle du Juillet, le pas de la Couelle (dit Petit Galibier), le Col de l’Espigoulier, la côte de Julhan et le Col de la Gineste pour arriver au bout de la montée à Luminy. Attrayante accumulation. On y vit la très belle victoire du régional Rémi Pauriol, qui prit en main une échappée après une trentaine de km de course seulement, la prolongea de façon très autoritaire avec Matthieu Ladagnous, dont il se débarrassa dans la Gineste pour résister au retour du duo des Bbox Yuri Trofimov et Thomas Voeckler (revenu à 10 secondes à 10 km de l’arrivée, repoussé finalement à 27 secondes par Pauriol, seul et après 100 km d’échappée, on relèvera l’exploit), Jean Eudes Desmaret réglant le premier petit groupe (6 coureurs) pour la quatrième place. Que du beau linge parmi lesquels se fit remarquer le néo-pro Brice Feillu.

Dans son profil et son déroulement, cette course rappelle les semi-classiques italiennes regroupées dans une coupe d’Italie qui rythme la saison transalpine de février à septembre. Je me permet d’inciter les organisateurs français à suivre cette exemple afin de sortir du marasme une Coupe de France dont la trop grande platitude des épreuves privilégie par trop le vice et le hasard au détriment de la valeur physique.

L’Etoile de Bessèges donna ensuite et comme souvent lieu à de bonnes empoignades, grâce notamment à la traditionnelle étape reine Branoux les Taillades – La Grand Combe, bien que ramenée à 51 km des faits d’une grogne du peloton suite à une erreur de parcours et surtout d’une tempête (un fameux « épisode cévenol » pour reprendre le terme météorologique). On n’a pas assez insisté sur l’épisode clé de course. Sur la fin de cette étape, le tenant du titre Yuri Trofimov réussit à s’extraire dans le Col de la Baraque, emmenant le néo-pro slovène Jure Kocjan qui lui refusa tout relais. Jusqu’à venir le griller au sprint qu’il couronna d’un superbe bras d’honneur, tel qu’on le voit si on fait preuve d’attention sur cette vidéo déjà proposée par Laurent.

Par cette victoire et la prise du maillot de leader, Kocjan croyait bien avoir fait main basse sur l’Etoile de Bessèges. Méconnaissance du milieu! Son geste provocateur et la force de l’équipe Bbox la lui firent perdre. Dès le lendemain, le harcèlement ostentatoire des excellents Trofimov, Voeckler, Fedrigo et Rolland, soutenu par un peloton complice, allait déboucher sur une échappée qui plaça définitivement Thomas Voeckler en tête du classement. Encore une très belle course, autour des Fumades, pour un début de saison très prometteur pour le cyclisme français.

Avec les confirmations de Rémi Pauriol, Pierre Roland et Clément Lhotellerie déjà auteurs l’an passé de performance au plus haut niveau, les arrivées de Jean-Eudes Desmarets et Brice Feillu, la très belle tenue de Thomas Voeckler, Matthieu Ladagnous et Pierrick Fedrigo, et le retour en pleine possession de ses moyens de Sébastien Joly, le cyclisme français est bien vivant dans un sport en cours de mondialisation.

Avant sa première confrontation au gratin mondial lors du prochain Paris-Nice, un nouveau palier sera franchi dès demain avec l’arrivée au sommet du Mont Faron. Mais la grosse armada espagnole de la Caisse d’Epargne a déjà fait le ménage par une démonstration de force sur le plat au service d’un Luis-Léon Sanchez qui sera bien difficile à déboulonner. Ses derniers concurrents, le finlandais Jussi Veikkanen à 36 secondes et l’irlandais Daniel Martin à 50 secondes, semblent trop loin, même si les qualités de grimpeur du tout jeune (22 ans) neveu de Stephen Roche font déjà peur. D’autant qu’elles pourraient être galvanisées par son statut de régional immigré, puisqu’il fut comme Rémi Pauriol formé au Vélo-Club La Pomme, LE club marseillais de LA ville de l’immigration. Pour cette étape, on notera encore Rémi Di Gregorio, ex de la Pomme et minot de la Cannebière dont on peut imaginer combien une victoire au Faron doit le faire rêver, et Mauricio Soler, certainement très motivé après une saison noire marquée de nombreuses chutes et qu’on aurait tort d’oublier à l’heure des dernières retouches des équipes du Pool (Valverde, on le garde ou pas dans son team? Et Contador?).

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