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Mois : mai 2013 Page 1 of 3

Les enjeux du Dauphiné

Capture d’écran 2013-05-31 à 08.01.29La 65e édition du Critérium du Dauphiné Libéré s’élancera ce dimanche de la jolie petite ville de Champéry, pas très loin des rives du lac Leman.

Petit tour des enjeux de l’une des plus belles courses du calendrier, une en tout cas que j’apprécie particulièrement en raison de mon attachement à cette région.

Le parcours

Trois étapes pour les sprinters, quatre étapes accidentées, un chrono, c’est très équilibré.

Fait inusité, les difficultés commencent cette année au km 15, dès la première étape accidentée, avec le passage en haut de la côte de Morgins. De quoi lancer rapidement la course!

Outre le chrono très roulant sur 33 bornes le 4e jour, les autres temps fort seront les étapes 7 et 8. La 7 étape vers Superdévoluy sera une sorte de répétition du prochain Tour de France puisque le peloton gravira les pentes de l’Alpe d’Huez puis du col de Sarenne pour l’occasion, avant de revenir chercher le pas très difficile col d’Ornon puis le final vers Superdévoluy. La course sera lançée de loin!

Le final de la 8 étape sera intéressant, avec le col de Vars à monter avant de s’attaquer à la dernière ascension vers Risoul. Un final identique à une étape de la Haute Route l’an dernier, avec deux montées assez roulantes, sans forts pourcentages. Les coureurs pros pourront y amener du braquet.

Les favoris

Ils sont deux: Chris Froome et Alberto Contador. Les deux font leur rentrée après une petite coupure, il sera très intéressant de voir où ils en sont dans leur préparation pour le Tour, le grand objectif de leur saison. Étant deux bons grimpeurs, le chrono de 33 bornes, tout plat, sera particulièrement intéressant pour les départager. Je mise perso Contador, qui a déjà battu un Cancellara sur un chrono assez long autour d’Annecy sur le Tour 2009. En forme, Contador doit faire la différence sur Froome dans les chronos…

Autre favori de l’épreuve car en forme, Samuel Sanchez, récent 12e du Giro et qui a terminé l’épreuve en Italie en forme ascendante. Attention à lui.

Derrière, ils sont nombreux à également vouloir monter en puissance. Je pense notamment à Joaquim Rodriguez, Alejandro Valverde, Damiano Cunego, Jurgen Van Den Broeck, Jelle Vanendert, Haimar Zubeldia, Tony Gallopin, Jérome Coppel, Rein Taaramae, Romain Sicard, Andrew Talanski, Thomas Voeckler, Pierre Rolland, Michal Kwiatkowski et Thomas de Gendt. Tous ces coureurs seront à surveiller de près, plusieurs d’entre eux voulant jouer un rôle sur le prochain Tour de France.

Les Canadiens/Québécois

Deux Québécois sont au départ, du jamais vu: David Veilleux chez Europcar et François Parisien chez Argos-Shimano.

L’épreuve sera particulièrement importante pour David car on peut croire qu’il y joue en bonne partie une place parmi les 9 coureurs Europcar qui participeront au prochain Tour de France en soutien à Voeckler et Rolland. David devra montrer qu’il a de bonnes jambes, qu’on peut compter sur lui. Il devra être régulier, ne pas avoir de jour sans, et grimper convenablement, surtout en début et milieu d’étape où il est important de rester au contact de ses leaders pour pouvoir les épauler dans le final.

L’absence de Ryder Hesjedal, qui vise une bonne perf sur la Grande Boucle, nous laisse par ailleurs croire qu’il a plutôt choisi de disputer le Tour de Suisse en préparation au Tour.

Couverture télé au Québec

Aucune, si ce n’est une rediffusion des faits saillants de l’épreuve le… 26 juin prochain à 10h30 sur RDS. Dommage, car cette épreuve est vraiment l’une des plus belle de la saison.

Pat McQuaid, le plus gros problème du cyclisme actuellement

Je ne sais pas vous, mais de mon côté je fais une overdose de Pat McQuaid.

En très clair, je ne le supporte plus.

Voici un « best of » de ses plus récentes déclarations à l’endroit de Lance Armstrong, « best of » que je me permet de commenter pour aiguiser votre sens critique.

« I would like to see him (ndlr: Lance Armstrong) jump on his private plane and come to Switzerland (UCI headquarters) and say ‘what can I do?’ »

Évidemment, voilà une déclaration de McQuaid visant à reporter sur les épaules d’Armstrong, et non les siennes, les problèmes actuels du cyclisme. Rappelons que McQuaid vise un renouvellement de son poste de président de l’UCI lors des élections de septembre prochain et qu’il n’a reculé devant rien pour se positionner dans cette optique, n’hésitant pas à accepter d’être soutenu par la Fédé suisse plutôt que la sienne (irlandaise), ce qui en dit long sur le bonhomme qui est bien davantage intéressé par ses intérêts personnels et le pouvoir que par le bien du cyclisme.

« If he has valuable information that is valuable to the sport he has to come forward« .

La vérité, c’est que sans le contexte d’une commission « Vérité et Réconciliation », les affirmations d’Armstrong sur la complicité de l’UCI lors de ses années dopage pourront être facilement démenties par McQuaid, qui s’attaquera alors à la crédibilité du coureur. Armstrong et ses avocats savent très bien que pour couler l’UCI, il faut une telle commission, et non des déclarations d’Armstrong sans contexte juridique. Armstrong est prêt à témoigner, à morfler, mais pas seul. Il a besoin de cette commission pour ca, et McQuaid refuse de lui donner car il sait qu’il a trop à perdre sur le plan personnel s’il met sur pied une telle commission.

« I do not think the UCI made mistakes.« , parlant des années dopage de Lance Armstrong. Rappelons ici que McQuaid lui même avait évoqué une « probable erreur de jugement de l’UCI » lorsqu’elle a reconnu avoir accepté des dons monétaires d’Armstrong il y a quelques années, alors que le coureur était au sommet de son art…

« I was fooled. I believed there was no way a man so close to death would go and start putting stuff into his body that could be dangerous. »

McQuaid nous joue la carte de l’innocence, et nous prend une fois de plus pour de vrais imbéciles! Il est évident que McQuaid savait pertinemment ce qui se passait dans le peloton, savait pertinemment à quoi carburait Armstrong et connaissait pertinemment les calculs de puissance. Comme il sait pertinemment ce qui se passe actuellement dans le peloton…

« I firmly believe I am making a difference. I want to eradicate doping. I want to see this thing through. I want to finish what I started. There is a change in the peloton. Every little thing I am bringing in is making a difference. »

Là, je vomis.

Sans excuser Lance Armstrong, je commence à comprendre son actuel mutisme. J’ai beaucoup apprécié sa réaction aux propos de McQuaid:

« As I have said repeatedly, I am fully committed to participating in a comprehensive and global effort to help close this chapter of our sport. For this to happen the sport desperately needs a Truth and Reconciliation Commission to be convened to address multiple generations and not just a single team. There has been too much posturing and politicizing of this already. It is time to get down to work. Let me be clear, I plan on being the first man in the door. Tell me when and where. »

C’est très clair depuis un moment, Armstrong attend cette commission Vérité et Réconciliation pour tout déballer.

Et il est très clair que depuis que l’UCI a repris (contraint) le dossier, cette commission ne verra pas le jour à court terme, du moins pas avant les élections de septembre. Pat McQuaid se traine les pieds tout simplement parce qu’il ne veut pas de cette commission actuellement, car il sait qu’elle nuirait grandement à ses chances d’être réélu. Alors McQuaid se cantonne à répéter les mêmes inepties, c’est à dire de nous ramener le fait que l’AMA et l’USADA ont refusé de collaborer à sa commission initiale, découlant uniquement de l’UCI. Rappelons que l’AMA et l’USADA ont refusé d’y participer simplement parce que les dés étaient pipés, McQuaid ayant nommé les gens responsables de nommer les trois personnes devant mener à bien cette commission. Complaisance, conflit d’intérêt, absence d’indépendance et donc de crédibilité vous dites?

C’est donc l’impasse dans le cyclisme actuellement, et cette situation est évidemment liée à une seule chose: les ambitions personnelles de pouvoir de M. Pat McQuaid. Rien ne bougera du côté de cette Commission Vérité et Réconciliation d’ici septembre, ca me paraît évident. McQuaid ne veut pas prendre ce risque. Et du côté d’Armstrong, il veut tout déballer dans un contexte favorable où il pourra le faire, et couler ceux qui méritent de l’être.

J’ai désormais acquis l’intime conviction que le dopage n’est actuellement pas le plus gros problème du cyclisme: c’est Pat McQuaid qui l’est.

L’histoire d’une vis…

J’avais besoin d’une petite vis depuis quelques jours.

Une vis pour la patte de mon dérailleur arrière, un Campagnolo Super-Record 11 vitesses.

Que voulez-vous, à 42 balais, on ne se refait pas: je ne fais pas confiance à grand monde pour toucher à mon vélo. Encore moins pour l’entretenir. Lancé dans des descentes de cols à plus de 90 km/h comme l’an dernier sur la Haute Route, j’aime être en contrôle, et surtout du vélo sur lequel je descends « à la Samuel Sanchez ». L’entretien régulier des patins de freins? C’est moi. Des pneus? C’est moi (mes équipiers des Rouleurs de l’Outaouais ne doivent pas se souvenir de la dernière fois que j’ai crevé avec eux… ca doit bien faire 10 ans…). Du serrage de toutes les vis? C’est moi. De l’ajustement des vitesses? Encore moi.

Vous avez pigé. Personne, ou presque, ne touche à mon vélo. Je monte, j’entretiens, j’ajuste perso. My way or no way.

N’étant toutefois pas un mécano chez Sky, je fais parfois des petites erreurs.

Les miennes se résument en fait à une seule: je serre trop les vis. Comme par manie, celle de savoir que tout est serré au mili-poil.

Évidemment, sans torque wrench. Je vous l’ai dit: à 42 balais, on ne se refait pas. L’expérience fait la différence. La plupart du temps…

Du coup, en changeant mes galets de dérailleur arrière l’autre jour, j’ai trop serré.

Total, vis « strippé ». Où était-ce la patte de dérailleur en carbone dont je venais d’endommager les filets?

Misère! Surtout que ma conjointe l’a su, donc j’étais cramé pour racheter un dérailleur complet, au bas mot 400$…

Et allez trouver de telles petites pièces sur les sites Internet « main stream ». Not even a chance.

Mais fort heureusement, il y a les pros. Et les pros au Québec en matière de vélo, surtout pour le matos Campagnolo, c’est Cycles Marinoni.

Je suis allé rendre visite à mon ami Paolo hier chez Marinoni. Une visite que j’aurais dû faire avant: sa présence m’a rappelé à quel point il m’avait manqué depuis 24 mois. Cette usine a une âme, peut-être celle de M. Marinoni, membre du temple de la renommée du cyclisme québécois et dont le vélo sur lequel il a réalisé son record de l’heure chez les 75 ans trône dans le petit magasin, un magnifique vélo acier, soudures limées, fabriqué en 1978 pour Jocelyn Lovell, un de nos Grands, bourré de talent et malheureusement aujourd’hui handicapé.

Où est-ce l’âme italienne, assurément un peu de celle de Tullio Campagnolo sur le Croce d’Aune…

Anyway, j’adore Paolo: simple, l’air de rien, mais terriblement compétent et attentionné.

Quel plaisir de lui demander « t’aurais pas la petite vis »… m’a pas laissé finir ma phrase: « j’ai ». Pièce no RD-SR130, la voici.

J’ai poussé un peu ma chance: mon chum Marc a besoin de nouvelles bagues et ressorts pour ses manettes Ergopower 10 vitesses 2006…

« Voici. EC-RE-111 ». Holly shit!

Sacré Paolo!

J’avais presque oublié à quel point il est agréable de trouver plus compétent que soi pour parler matos de vélo. Trop souvent, en fait le plus souvent dans mon cas, je suis accueilli dans des boutiques de vélo par des ados boutonneux, au service de la shop depuis quelques mois à peine et qui ignorent à peu près tout du monde du matos vélo. « Z’avez des pneus Tubeless pour vélo de route »? « Des quoi? » « Laissez tomber »…. et je me sauve en courant!

Pas chez Marinoni. Paolo et ses employés sont des fins connaisseurs. Faut se lever de bonne heure pour leur apprendre quelque chose. Hier, je pensais bien surprendre Paolo par mes connaissances des produits Campagnolo 2014. Not even a chance. Ils les reçoit dans quelques semaines!

Et je sais des choses que vous ne savez pas, lalalère…

Anyway, à 42 balais vous disais-je, on ne se refait pas, on ne se refait plus: je ne fais pas confiance à grand monde pour toucher à mon vélo.

Sauf à Paolo et son équipe. Des pros. Des vrais. Merci Paolo et les autres, vous saurez vous reconnaître!

Hesjedal: objectif Tour!

Très bonne nouvelle pour les amateurs de cyclisme professionnel de ce côté-ci de l’Atlantique: Ryder Hesjedal a fait du prochain Tour de France son nouvel objectif.

Rappelons qu’Hesjedal s’est présenté en très bonne condition sur le récent Giro avant de tout voir s’écrouler dans le premier grand chrono, alors qu’il a livré une contre-performance. Les jours suivants n’ayant pas été mieux, il a préféré abandonner – sage décision que je salue – pour trouver la source du problème, guérir et se re-concentrer sur un nouvel objectif.

La source du problème? Apparemment, une infection pulmonaire. Étant toujours au prise avec des allergies persistantes, je peux témoigner qu’en cyclisme, les problèmes respiratoires n’aident vraiment pas à la performance!

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’Hesjedal s’est soigné, a récupéré et devrait pouvoir se présenter sur le Tour en top-condition pour viser une place sur le podium. N’ayant pas fait tout le Giro et ayant évité les grandes étapes de montagne sous une météo difficile, Hesjedal devrait être frais pour le Tour.

Reste à savoir quelle sera sa préparation dans l’optique du Tour: Dauphiné Libéré, Tour de Suisse? Je parie personnellement sur le Tour de Suisse!

Giro: le bilan

Voici ce qu’il faudra retenir du récent Giro d’Italia selon moi.

Nibali en patron

Vicenzo Nibali, le requin de Messine, a dominé ce Giro de la tête et des épaules: personne n’a pu le mettre en danger ne serait-ce que sur quelques kilomètres. Impérial, il n’a montré aucun signe de faiblesse pendant les trois semaines de la course, dominant tous ses adversaires dans une aisance affichée, voire insolente. Nibali est probablement entré dans une autre dimension sur ce Giro, une dimension qu’il devra désormais confirmer sur le Tour de France en… 2014. Car jusqu’ici, la suite de sa saison devrait l’amener sur la Vuelta, qu’il a déjà remporté en 2010, puis sur les Mondiaux de Florence.

Uran, l’ambition

Le Colombien Uran chez Sky termine 2e de ce Giro, preuve que Wiggins et Froome possèdent avec lui un solide équipier qu’on a d’ailleurs beaucoup vu depuis 2 ans à les aider dans les cols. Uran pourrait toutefois quitter la Sky l’an prochain pour rejoindre la formation OmegaPharma-Quick Step, qui se cherche toujours un leader pour les grands tours.

Chose certaine, avec la 5e place de Betancur et la 16e place d’Henao, le renouveau du cyclisme colombien est bel et bien confirmé!

Evans, la régularité

Toujours présent, toujours dans le coup, rarement vainqueur, l’histoire se répète pour Cadel Evans qui fait un beau Giro, mais sans vague. L’avez-vous vu une seule fois à l’attaque vous?

L’invité surprise

Sans conteste, la météo. Je ne me souviens pas d’une édition aussi mauvaise au niveau de la température. Il a plu sur une majorité d’étapes, et le froid ainsi que, parfois, la neige, a exigé des organisateurs le ré-aménagement de pas moins de… 4 étapes de montagne. Ce fut donc un Giro très éprouvant pour les coureurs et ce sera intéressant de voir la suite de leur saison: pourront-ils récupérer pour retrouver un autre pic de forme? Rappelons-nous Contador en 2011, sans punch sur le Tour après avoir remporté le Giro. Il sera intéressant de voir si deux grands tours dans la saison demeure possible quant on veut lutter pour une place sur le podium: Cadel Evans sera celui nous permettant d’être informé à ce sujet.

Cavendish, meilleur sprinter de l’histoire?

Cavendish quitte ce Giro avec cinq victoires d’étape excusez-un-peu, ainsi que le maillot de meilleur sprinter. Au total, cela lui fait 15 victoires d’étape sur le Giro en plus de ses 23 victoires d’étape sur le Tour et de ses 3 sur le Tour d’Espagne. Ajoutez à cela un titre de champion du monde, plusieurs classiques et vous avez là très probablement le… meilleur sprinter de l’histoire du cyclisme, devant Erik Zabel.

Majka, la naissance

Outre Wilco Kelderman, qui termine ce Giro à une belle 17e place, la révélation de l’épreuve est le jeune coureur polonais Rafal Majka chez Saxo Bank, 23 ans et 7e à un peu plus de 8min de Nibali. Quelle performance! Passé pro en 2011 après avoir été remarqué à l’entrainement par Bjarne Riis alors qu’il avait été le seul de l’équipe à pouvoir accompagner Contador dans une ascension, ce jeune coureur, très bon grimpeur, a un sacré avenir devant lui.

Rollin, solide

Trois Canadiens ont terminé ce Giro, soit Dominique Rollin (FDJ) en 75e place, Christian Meier (GreenEdge) en 143e place et Svein Tuft (GreenEdge) en 154e place. On retiendra surtout la 75e place de Rollin sur un Giro très difficile, une place qui prouve toute la solidité de ce coureur désormais rompu aux grands tours. Avec le temps et malgré un faible nombre de victoires, Rollin se développe une réputation d’équipier modèle, un peu à la Jens Voigt.

Axel Merckx et l’équipe Bontrager

C’est le bordel sur le Giro

Cette édition du Giro avait déjà été compliquée, surtout en raison du mauvais temps persistant et ayant amené les organisateurs à modifier à la toute dernière minute le parcours de plusieurs étapes, dont celle du Galibier.

Mais là, on peut dire que c’est vraiment le bordel sur le Giro.

D’une part, il y a ce contrôle positif à l’EPO d’un multi-récidiviste, Danilo Di Luca de l’équipe Vini Fantini. DiLuca aurait été piqué suite à un contrôle hors compétition juste avant le Giro.

Rappelons que DiLuca a terminé hier 10e du chrono, une place un peu surprenante compte tenu de son manque de compétition ces derniers mois, et que ce chrono arrive en fin de Giro.

Classique et désespérant dans le cyclisme, tout le monde joue une fois de plus la carte de la surprise et tout le monde se dissocie évidemment de DiLuca, en premier lieu son équipe qui l’a immédiatement congédié et demandé de quitter le Giro. Son directeur sportif, Luca Scinto, l’a même traité de « crétin ».

N’empêche, Scinto devait se réjouir de voir DiLuca à l’attaque sur plusieurs étapes ces derniers jours, offrant ainsi une belle pub à son équipe. Et rappelons ici que l’équipe compte aussi un autre ex-dopé dans ses rangs, Stefano Garzelli qui lui demeurera sur la course.

Et les faits nous montrent également que cette petite équipe Vini Fantini a été beaucoup vue devant sur ce Giro, ce qui ne manquait pas de m’étonner un peu. Ne parlons pas de Mauro Santambrogio, qui atomise contre toute attente depuis quelques semaines et le Giro del Trentino, mais des surprenants Matteo Rabotini, Alessandro Proni ou encore Fabio Taborre, tous sortis de (presque) nulle part.

C’est également le bordel sur le Giro puisque l’étape d’aujourd’hui a été carrément annulée en raison d’une météo trop difficile, la neige étant présente sur une bonne partie du parcours.

Si je salue la décision des organisateurs qui témoigne de leur intérêt à d’abord assurer la sécurité et la santé des coureurs, je regrette l’absence de plan B pouvant être rapidement mis en place. La mauvaise météo était annoncée depuis plusieurs jours… et il faudra peut-être désormais s’assurer d’un plan B, n’étant pas rare que la météo soit capricieuse en mai sur la course.

L’étape de demain serait également à risque, la mauvaise météo se prolongeant dans le nord de l’Italie. Espérons qu’un plan B sera mis en place rapidement, sinon autant couronner Nibali tout de suite!

Le sommet du Stelvio aujourd’hui.

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Défier la pluie en cyclisme

Depuis quelques semaines déjà, la météo en Europe fait des caprices, avec beaucoup de pluie et de fraicheur. Les images récentes du Giro ont prouvé que le temps est actuellement difficile sur l’Europe, et d’autres conditions climatiques humides et fraiches sont attendues pour les dernières étapes dans le nord de l’Italie. Les organisateurs du Giro auront possiblement à modifier une nouvelle fois le tracé des étapes.

Au Québec, les conditions météo difficiles sont choses du commun, en particulier au printemps ou à l’automne.

D’où la question: comment s’équiper contre la pluie (je ne parle pas du froid ici, bien que les deux soient souvent associés) lorsqu’on est coureur cycliste? Et là, je ne parle pas du commun des mortels qui se rend au travail à vélo et qui, s’il pleut, peut se permettre de multiplier les couches, voire les vêtements encombrants non spécifiques au cyclisme comme les imperméables.

En course, c’est beaucoup moins évident puisqu’il faut aussi pouvoir respirer, être confortable et libre de ses mouvements.

La solution?

Certains préconisent les mêmes vêtements que par temps sec puisque selon eux, il n’y a rien à faire contre la pluie qui s’infiltrera tôt ou tard jusque dans les moindres recoins de notre anatomie. Ceux-là sont de véritables « flahutes » et possèdent une solide constitution pour rouler dans l’humidité des heures.

Je ne suis pas de ceux là!

Voici donc mes petits trucs pour affronter les temps humides lorsqu’on n’a pas le choix, notamment sur une course par étape.

En cas de risques de pluie, je pars toujours avec une veste Sportful Hot Pack Ultralite dans la poche du maillot. Technique, légère, à l’épreuve du vent et de la pluie pendant un bon moment, pliable dans un petit sac attaché à la veste et qui se glisse dans la poche arrière du maillot, cette veste m’a réchauffé plusieurs fois ces dernières années. Pour les temps plus chauds, voire les ascensions en altitude comme sur Whiteface ou dans les Alpes, la version sans manche est également un must à avoir avec soi. (à noter que la gamme ‘no rain’ de Sportful possède également des manchettes et jambières pouvant être pratiques l’été en cas de pluie).

Pour les gros temps, une seule solution: la veste Sportful Survival, faite en Gore-Tex. La veste parfaite, totalement imperméable mais respirante, et qui présente un rabat amovible à l’arrière afin de nous protéger les fesses des projections mouillées de la roue arrière. Elle est cependant à prévoir lorsqu’il fait un peu plus froid. Dans le même style, la Assos FuguJack demeure un must de technicité, avec cagoule intégrée, mais elle n’est pas imperméable…

Pour les extrémités, mon choix porte d’abord sur les produits SealSkinz, et notamment ces chaussettes Thin Ankle Lenght Sock, totalement imperméables et qui vous garde donc les pieds au sec. Ces chaussettes sont assez minces pour ne pas trop vous engoncer dans vos chaussures de vélo. Ajoutez par dessus les Sportful Wet Lite Booties, question de ne pas avoir trop chaud, et vous êtes bons pour affronter l’humidité un moment tout en ayant les pieds au sec. Évidemment, on peut aussi se  procurer les Assos Rain Booties, très efficaces, mais aussi beaucoup plus chères, comme la plupart des produits Assos (mais la qualité est définitivement au rendez-vous).

Pour les mains, je n’ai rien trouvé de mieux que ces gants SealSkinz UltraGrip, pas trop épais, pas trop chauds, ayant une bonne « grip » sur le guidon et les manettes de freins, et assez résistants.

Pour les météo vraiment très mauvaises, vous pouvez également adopter la gamme Clima.X d’Assos, avec cuissard long imperméable, et veste associée. Mais à ce niveau-là, moi, je ne sors plus de la maison!

Bref, tous ces vêtements sont bien étudiés pour la pratique du cyclisme de haut niveau: ils sont techniquement élaborés, ils sont conçus pour être portés près du corps, limitant ainsi la prise au vent, ils sont respirants pour la plupart, et surtout ils sont efficaces selon moi. Reste plus qu’à ne pas oublier la casquette cycliste bien visée sur la tête, sous le casque, ainsi que les lunettes et vous y êtes, vous êtes prêts à en découdre avec les éléments!

Le Tour de l’actualité

Après quelques jours fort chargés, voici le Tour de l’actualité, c’est-à-dire les nouvelles ayant retenu mon attention ces derniers jours:

1 – Tour de Californie. Victoire finale de Tejay Van Garderen, qui a su démontrer une belle maîtrise, répondant présent dans les étapes accidentées, notamment au Mont Diablo, et faisant la différence sur le chrono. À 24 ans, Van Garderen montre qu’il est digne de confiance pour le Tour de France et surtout, qu’il est prêt à prendre le leadership de l’équipe BMC, n’en déplaise à Cadel Evans qui réussit de son côté un bon Giro jusque maintenant.

Ca sera maintenant intéressant de voir qui travaillera pour qui sur le Tour au sein de l’équipe BMC…

À souligner également, la belle 3e place du Colombien Janier Acevedo, impressionnant en montagne et qui aura certainement un contrat World Tour l’an prochain. Voilà qui confirme une fois de plus le renouveau du cyclisme colombien, avec les Henao, Betancur, Quintana et Serpa.

Un mot enfin sur Andy Schleck, vu devant à l’attaque sur l’étape du Mont Diablo, entre autre. Il termine ce Tour de Californie à une respectable 25e place. Il est clair à mes yeux que le champion luxembourgeois consent à faire les efforts qu’il faut pour revenir. Considérant qu’il a encore 6 semaines avant le début du Tour, rien n’est perdu pour lui.

2 – Giro. Même tronquées, les étapes du week-end ont produit des étapes spectaculaires des coureurs dans la neige et le froid. Si Nibali semble invincible, Cadel Evans est également solide pour l’instant et demeure dans le coup. À chaque étape pourtant, des coureurs lâchent prise, comme avant-hier avec Gesink ou encore Santambrogio. Les Movistar ont été à la fête ces deux derniers jours, avec la victoire de Visconti au Galibier puis d’Intxausti hier.

Je suis par ailleurs impressionné de la tenue jusque maintenant du jeune Wilco Kelderman, toujours 18e du général, à 22 ans! Ce n’est pas un Giro facile, avec beaucoup de mauvais temps.

Les prochains jours sont cependant d’un autre niveau, et certains pourront même dire que le Giro commence demain avec le chrono en montagne, sur 20 bornes. S’en suivra l’étape courte (138 kms) et nerveuse vers Val Martello, avec le Gavia et le Stelvio à grimper d’abord, excusez-un-peu. Puis ce sera la 20e étape vers les Tre Cime di Lavaredo, avec dans le final le redoutable Passo Giau. Je maintiens mon pronostic pour le podium: 1 – Nibali, 2 – Evans et 3 – Scarponi.

3 – Nibali: pas de GP de Québec ou Montréal. Une fois le Giro terminé, Nibali fera l’impasse sur le Tour pour se préparer pour les Mondiaux qui auront lieu dans la région de Florence cette année. Il ira notamment préparer ces Mondiaux sur la Vuelta, faisant donc l’impasse sur les GP de Québec et Montréal. Il rencontrera assurément sur sa route Fabian Cancellara, dont un titre de champion du monde sur route est en apparence le dernier grand objectif de sa carrière.

Quel leader pour les Astana sur le Tour? Brajkovic?

4 – Tour encore. Tom Boonen n’y sera pas, mais on attend de connaître ses prochains objectifs, lui qui n’a pas encore gagné en 2013. Le Championnat de Belgique? Les Mondiaux? Pourrait-il être au GP de Québec et Montréal cette année?

5 – Philippe Gaumont. Le coureur des années 1990 est décédé récemment après avoir passé plusieurs jours en état de mort cérébrale suite à un accident cardiaque. Il avait… 40 ans et trois enfants.

Gaumont était bien connu pour son sens des excès et de la fête, et a avoué dans un livre percutant, Prisonnier du dopage, s’être dopé une grande partie de sa carrière. Il avait aussi affirmé qu’à son avis, 95% du peloton pro se dopait à son époque.

Tête brulée certes, mais j’ai un certain respect pour ce type qui n’a jamais pratiqué la langue de bois, même dans ses mensonges. Il a fait avancé la lutte contre le dopage par son livre courageux et ses témoignages, devant encore aller parler dans la commission du Sénat français alors qu’il a eu son accident cardiaque. Il n’est pas impossible que son coeur ait lâché après toutes ces années à se défoncer de toutes les façons qui soit. Il est allé rejoindre son pote Vandenbroucke là-haut…

6 – Retraite. Levi Leipheimer et Denis Menchov ont tous deux annoncé leur retraite ces derniers jours. Curieux de voir ainsi de plus en plus souvent des coureurs dire « stop » en plein milieu de la saison, alors qu’ils ont pris, durant l’intersaison, une place au sein d’une équipe pro (Menchov), place qui aurait pu être attribuée à un jeune coureur qui aurait fait, lui, la saison complète.

Rappelons qu’à la fois Leipheimer et Menchov quittent avec de sacré casseroles derrière eux, liées au dopage. Dans ce contexte, la raison exigerait de ne plus jamais les voir dans le milieu cycliste pro.

7 – L’équipe AG2R La Mondiale ne participera pas au prochain Critérium du Dauphiné Libéré, une course pourtant « à domicile » pour l’équipe de Chambéry, tout simplement parce qu’elle tient à appliquer les règles prescrites par le Mouvement pour un cyclisme crédible auquel elle adhère. Une de ses règles exige qu’une équipe se retire temporairement si deux contrôles positifs surviennent en moins d’un an.

8 – GP de Gatineau. Beau week-end de course dans l’Outaouais! La Québécoise Joelle Numainville est repartie avec deux places de 2e, soit sur la course sur route samedi remportée par Shelly Olds et sur le chrono lundi remporté par Carmen Small.

Chez les Seniors 1-2, victoire de Bruno Langlois, déchaîné durant la course puisqu’il a tenté de s’échapper du peloton à plusieurs reprises. Soulignons également les places de 2 et 3 de deux coureurs de la région, soit le talentueux Mike Woods et Matteo Dal Cin, qui nous font beaucoup souffrir dans les bosses du Parc de la Gatineau les mardis soir!

Enfin, le GranFondo s’est disputé au même rythme que l’an dernier, en 2h51min. La présence de nombreux coureurs de la veille a quelque peu durci la course, mais personne n’a réussi à aller au bout en échappée.

Du côté des organisateurs, le succès a été au rendez-vous avec une participation en hausse, ainsi que davantage de spectateurs sur le bord des routes. Bravo!

9 – Nouvelles Campagnolo Bora Ultra 35mm, en prévision de la saison 2014. Campagnolo vient ainsi « boucher » un trou dans sa ligne de roues, entre les Bora 50mm et les Hyperon, au profil bas. Les nouvelles Bora 35mm sont annoncées à 1230 grammes la paire (boyaux uniquement), ce qui en fera des roues très polyvalentes et performances sur plusieurs terrains. Campi vient directement concurencer les Zipp 303 par cet ajout à sa gamme de roues. La surface de freinage a été spécialement usinée pour accroître les performances notamment sous la pluie.

Définitivement ma prochaine paire de roues, quant on connait la fiabilité légendaire des roues Campagnolo.

10 – Mavic proposera également de nouvelles roues aéro en 2014, soit la 40C ainsi que la CXR60.

11 – Mardis Cyclistes de Lachine. Ca commence mardi le 4 juin prochain. Encore un peu de patience!

Hesjedal, Wiggins abandonnent le Giro

C’était écrit dans le ciel, surtout à l’approche d’un week-end très difficile qui sera probablement couru sous une météo peu clémente: Ryder Hesjedal et Bradley Wiggins ont abandonné ce matin le Giro.

Dans le cas de Hesjedal, il s’agit d’une sage décision. Quant on est malade, il faut se soigner et c’est pas sur le Giro qu’on peut le faire. Il a désormais une chance d’identifier la source du problème, de guérir et de revenir pour le Tour.

Podium du Giro cette année: 1) Nibali 2) Evans et 3) Scarponi. La lutte pour le podium sera chaude entre Uran, Scarponi et Gesink, mais je privilégie Scarponi, qui a davantage d’expérience des longues courses par étape. Et très souvent, Gesink a un jour-sans.

Le Tour de l’actualité

Beaucoup de nouvelles dans le monde du cyclisme ces derniers jours. Voici celles qui ont retenu mon attention, en vrac:

1 – GP cycliste de Gatineau. C’est ce week-end, et c’est à Gatineau! Beaucoup d’activités au programme, et pour tous les pratiquants, des plus féroces coureurs cyclistes jusqu’aux « bibittes » âgées de 6 ou 7 ans, en passant par M. et Mme Tout le Monde.

Ca commence aujourd’hui vendredi soir, avec la Grande Visite Nocture Radio-Canada, une virée cycliste « grand public » dans les rues de Gatineau, à partir de 19h. Rendez-vous à la maison du citoyen, dans le centre-ville de Hull, pour vous inscrire.

Ca se poursuit samedi avec les courses cyclistes, soit le GP Cycliste Gatineau Hydro-Québec pour l’élite féminine. Départ dès 9h sur le boul. des Allumetières. En après-midi, à 14h, ce sera le tour des meilleurs coureurs du Québec à se disputer la victoire lors du Grand Prix, toujours sur le circuit du boul. des Allumetières. Il est possible que j’y sois.

Dimanche, place au GranFondo dès 7h30 sur le magnifique circuit du Parc de la Gatineau. Seront également disputées les épreuves de la Coupe du Québec Cuisses d’Or de l’Outaouais, pour la relève (les tous jeunes cyclistes).

Enfin lundi dès 13h, ce sera le moment fort du week-end avec le Chrono Gatineau pour l’élite mondiale féminine. D’autres épreuves pour les tous petits seront organisées dans le cadre de la Coupe du Québec Cuisses d’Or de l’Outaouais. Un nom à surveiller, un certain Lucas Martel, très prometteur et qui mouline ma foi très bien…!

Bref, un sacré beau week-end cycliste et en plus, la météo devrait être très bonne pour les prochains jours!

2 – Des nouvelles du Grand Prix Cycliste de Charlevoix qui arrive à grand pas, début juin.

Cette année, pas moins de 4 étapes sont proposées, soit une de plus que d’habitude.

Ca commence le vendredi 31 mai par un critérium qui n’est plus au coeur du centre-ville, mais sur un parcours différent de 1,2 km au tour. Ca demeurera vif et rapide, ca s’est sûr!

Le samedi matin, les coureurs auront un chrono de 16 bornes à affronter suivi, en après-midi, d’une nouveauté, une course de côte de 12,5 kms et durant laquelle on annonce des pentes à… 24%. Why not?

Enfin, le dimanche, ce sera la traditionnelle épreuve sur route, longue de 120 kms pour la plupart des catégories.

Beaucoup de plaisir en perspective!

3 – Giro. C’est pas compliqué, il pleut tous les jours, Nibali est pour l’instant solidement accroché au maillot rose, Evans attend son heure tout en étant un vrai mystère sur sa condition que je soupçonne très bonne, Wiggins est malade et en difficulté dès que la route est humide et Hesjedal traine sa misère dans le fond du peloton, terminant tous les jours attardé.

On attend désormais les difficiles étapes du week-end, avec des arrivées en altitude du côté de Bardonnechia-Jaffereau puis, le lendemain, du Galibier. Ca va être dantesque car on annonce une très mauvaise météo sur le nord de l’Italie au cours des… six prochains jours. La pluie, et la neige en altitude, sont attendues. Les organisateurs de la course pourraient avoir à modifier les étapes à la dernière minute s’il est impossible de respecter le parcours initial en raison des accumulations de neige.

Dantesque que ca va être, je vous dis. Ne ratez pas les images de la télé, ca va être quelque chose, surtout Wiggo dans les descentes! Je conseille par ailleurs vivement à Hesjedal d’abandonner la course pour se refaire une santé en prévision du Tour, sinon il va mettre des mois à s’en remettre…

4 – Tour de Californie. Sagan a remporté une étape au sprint, Voigt s’est imposé hier à plus de 40 balais. Mais ce qu’il faut retenir est surtout la tenue acceptable d’Andy Schleck, qui souffre en silence, qui essaie de faire des efforts et qui… est de moins en moins loin au général. Sa forme est ascendante, très ascendante, et il me semble bien parti pour éventuellement être en position de créer d’énormes surprises sur le prochain Tour de France…

Insupportable cependant: Phil Ligget et Paul Sherwen sont encore les voix de l’épreuve. Ces guignols sont une insulte à l’intelligence humaine, des faux-cul de première dont les propos n’ont absolument aucune crédibilité après des années à encenser Lance Armstrong alors qu’ils étaient au courant. Vous aurez compris que je ne suis pas la course pour cette raison. Pu capable.

5 – Parlant de guignols, Pat McQuaid a définitivement perdu le peu d’estime que je lui portais encore. On vient en effet d’apprendre qu’il a convaincu la Fédération suisse de cyclisme de soutenir sa candidature au poste de président de l’UCI et dont le vote doit se tenir en septembre prochain.

Rappelons que McQuaid, comme les ex-présidents, était d’habitude soutenu par sa fédération nationale, dans son cas irlandaise. Considérant les monumentales casseroles qu’il a accumulé toutes ces dernières années, crises après crises, la Fédération irlandaise tardait à lui donner des garanties de soutien. Pour éviter l’embarras et rapidement régler la situation pour pouvoir mener sa cabale, McQuaid s’est tourné ailleurs.

Il sera donc soutenu par une fédération autre que celle de son pays d’origine, une situation qui est cocasse et qui ne manque pas de démontrer que Pat McQuaid est près à tout pour une seule chose, garder le pouvoir. Au diable les intérêts du cyclisme, voire faire ce que doit: en gros, c’est « nécessité fait loi ».

Loin de craindre le ridicule, et traduisant un manque flagrant de jugement, McQuaid a déclaré dans la foulée vouloir continuer de « développer le sport » tout en luttant contre le dopage. Voilà bien deux objectifs incompatibles… et la source de bien des maux du cyclisme depuis 15 ans à cause de l’UCI.

Rappelons également que McQuaid se traine lamentablement les pieds dans l’Affaire Armstrong, ne donnant suite à rien. L’AMA vient de lui demander des comptes à cet effet, perdant patience comme beaucoup d’autres dont je suis.

Des raisons derrière le soutien de la Fédé suisse? Bien évidemment: McQuaid lui a certainement donné la garantie que les infrastructures de l’UCI, notamment le siège social et le centre d’Aigle, demeureraient en Suisse pour encore longtemps. La Suisse est assez forte pour protéger ses intérêts premiers, on en a eu la preuve dans d’autres dossiers internationaux comme le secret bancaire…

Je l’ai dit, je le répète, si Pat McQuaid est ré-élu président de l’UCI en septembre prochain, il s’agit d’une garantie – une garantie – que le sport cycliste demeurera des années encore gangréné par les affaires de dopage, les scandales de gouvernance et les conflits d’intérêt.

Je suis très inquiet pour l’avenir du cyclisme que j’aime tant.

6 – C’est bien connu, je revendique haut et fort le droit d’exercer mon jugement envers le port du casque à vélo.

Je porte parfois le casque, souvent non, surtout quand je roule seul.

J’estime notre société malade lorsqu’elle impose des choix aux gens en se servant de la peur. Le port du casque à vélo est un bon exemple, tout comme le port du casque en ski. Il est bien plus facile pour les gens de ne pas se poser de questions et de porter le casque en tout temps que d’essayer d’exercer un sain jugement avant de poser ce geste.

C’est ainsi qu’on manipule les foules, la population, la démocratie.

Quoi qu’il en soit, il est intéressant de prendre connaissance de cette récente étude scientifique publiée dans le très sérieux British Medical Journal et qui montre – données sur les hospitalisations au Canada liées à des traumatismes craniens à vélo, de 1994 à 2008 excusez-un-peu – qu’il n’y a aucun effet significatif de l’entrée en vigueur de l’obligation légale de porter un casque à vélo, comme c’est le cas dans certaines provinces canadiennes, sur la baisse des traumatismes craniens à vélo.

L’étude montre bien un effet à la baisse, mais montre également que cette tendance était présente avant l’entrée en vigueur de telles lois.

L’étude conclut également qu’il y a bien d’autres façons de réduire les blessures et les décès de cyclistes que le simple port du casque, et notamment des campagnes de sensibilisation ou l’amélioration des infrastructures cyclistes. Je suis évidemment d’accord, en particulier en ce qui concerne l’éducation des automobilistes, notamment dans leur façon de doubler un cycliste, ou un groupe de cyclistes.

Et si les débats autour d’éventuelles législations entourant le port du casque étaient un moyen pour jeter de la poudre aux yeux des gens et occulter bien d’autres débats nécessaires autour de la place – grandissante – que doit avoir le cyclisme comme moyen de transport dans nos vies?

Anyway, comptez-sur-moi pour continuer de me servir de ma tête lorsque je porte – ou non – le casque à vélo…

7 – Roman Kreuziger travaillait avec Michele Ferrari alors qu’il n’avait que 20 ans (est-on bien sûr que sa collaboration est aujourd’hui chose du passé?). Combien de jeunes cyclistes pro et aspirant à devenir pro le sulfureux médecin italien entraine-t-il encore aujourd’hui?

8 – Après RadioShack, le sponsor Vacansoleil a annoncé qu’il se retirera du cyclisme à la fin de cette saison. Voilà qui va faire de la place au sein du WorldTour… si les responsables de l’équipe ne peuvent trouver un sponsor aux reins assez solides pour financer une telle équipe. Chose certaine, le cyclisme néerlandais est en crise après les révélations de dopage de plusieurs de ses ex-stars, dont Michael Boogerd, et le retrait avec fracas de Rabobank à la fin de l’année dernière. Et rappelons que l’équipe « Blanco » (blanc en français) se cherche également un sponsor majeur pour poursuivre avec l’équipe en 2014…

9 – Putain d’allergies: ma condition physique est très acceptable, mais le moteur est bridé à 80% de son potentiel en raison des allergies saisonnières, pire chaque année. Je n’ose me « soigner » pour ne prendre aucune chance si jamais je devais être testé lors d’un contrôle anti-dopage… mais je respire très, très mal actuellement, et je ressens souvent, en fin de journée, une fatigue générale anormale et qui n’était pas présente il y a encore 2 ou 3 semaines.

Si vous avez des trucs pour combattre « naturellement » ces allergies passagères liées à l’éclosion des bourgeons et à la pollinisation actuelle, je veux bien les entendre!

Jalabert préserve les apparences… et nous prend pour des imbéciles

Il y a des questions qui fâchent chez les coureurs cyclistes professionnels, autant chez les retraités que chez les actifs.

Convoqué par la Commission d’enquête du Sénat français visant à estimer l’efficacité de la lutte contre le dopage, Jalabert a eu à faire face aux questions qui fâchent plus tôt cette semaine.

Et visiblement, Jalabert veut préserver sa popularité et sa réputation au sein du peuple français, qui sont plutôt bonnes malgré qu’il ait couru à une époque terriblement gangrénée par le dopage.

La popularité de « Jaja » est tellement bonne qu’il a souvent occupé, ces dernières années, un poste de commentateur pour la télévision nationale (France Télévision) lors de courses cyclistes, ainsi que le poste de sélectionneur national jusque récemment.

Jalabert a notamment bâti cette popularité à la fin de sa carrière, en décrochant en 2001 et 2002 le classement de meilleur grimpeur du Tour, avec à la clef quelques belles victoires d’étape en montagne, dont le 14 juillet 2001 à Colmar, jour de la fête nationale des Français.

Mais on sait également que Jalabert a passé une bonne partie de sa carrière au sein de l’équipe espagnole Once de Manolo Saiz, qui n’est plus à présenter en matière de dopage puisque toute son équipe avait pour médecin, dans les années 2000, un certain Eufamiano Fuentes…

On sait également que Jalabert a couru sous licence… espagnole en 1999, refusant de se soumettre au suivi médical rendu obligatoire par la Fédération française de cyclisme.

Et on sait aussi que Jalabert a terminé sa carrière chez CSC, l’équipe de Bjarne Riis, pas spécialement vierge lui non plus côté dopage…

Enfin, on sait également que Jalabert était un client du médecin italien Michele Ferrari, qui incarne à lui seul le dopage dans le cyclisme professionnel depuis 25 ans.

Pour les observateurs éclairés du cyclisme, il ne fait aucun doute que Jalabert a fait usage de produits dopants lors de sa carrière, même s’il n’a jamais échoué de contrôles anti-dopage. Sa position personnelle envers ce fléau a également été souvent ambiguë: on se souviendra de sa colère injustifiée lors du Tour 1998, celui de l’Affaire Festina et dont il claqua la porte, promettant de ne jamais plus y revenir. Paroles en l’air…

Bref, pas vraiment net, M. Jalabert, face au dopage. Et pas vraiment clair dans ses propos non plus.

Hier, il aura tenté de s’en sortir élégamment, affirmant devant le Sénat ne pouvoir exclure d’avoir pris des produits interdits à un moment de sa carrière.

Ca me rappelle un certain Richard Virenque mis en boîte par les Guignols de l’Info: « comment, on m’aurait dopé à l’insu de mon plein gré? »

Là où Jalabert nous prend vraiment tous pour des cons, c’est en affirmant « Chez Once, le soir des étapes, le médecin nous faisait un soin, une récupération, mais on ne savait pas vraiment ce que c’était. Une relation de confiance s’installait avec les docteurs, et on ne posait plus de questions. On était soigné, je n’ai jamais dit le contraire. Mais était-on dopé ? Moi je crois que non … »

Ben voyons! Un coureur cycliste pro? Je suis absolument convaincu que Jalabert savait très bien ce qu’on lui administrait, savait très bien ce qui se passait dans le peloton, était parfaitement bien informé des produits dopants en vogue et de leur efficacité, et surtout savait pertinemment le prix de la victoire…

Bref, si je peux comprendre que « Jaja » essaie de s’en sortir du mieux possible, en limitant les dégâts, je déplore d’être une fois de plus pris pour un imbécile par ce type.

Un autre à reléguer aux oubliettes et auquel je refuserais une poignée de main!

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