Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : janvier 2005 Page 1 of 2

Mondiaux de cyclo-cross : une histoire belge

Les Championnats du monde de cyclo-cross se sont soldés, ce week-end, par un nouveau triplé belge, le 4e de suite excusez un peu ! C’est le « cannibale » de la saison 2005 qui l’a emporté, Sven Nys, gagnant de 6 épreuves de Coupe du Monde sur les 10 disputées jusqu’ici. Les 2e et 3e marches du podium sont complétées par ses compatriotes Vervecken et Vanthourenhout. Le meilleur des « autres » coureurs est le récent champion de France de la discipline, Francis Mourey, bien conseillé par son directeur sportif Marc Madiot, lui-même excellent spécialiste de ce sport dans les années 1980. Les Italiens ont pour leur part été à peu près inexistants, et on attend toujours le successeur de Pontoni, seulement 36e hier.

Les Belges dominent donc encore d’une tête cette discipline toujours populaire chez eux. On attendait une meilleure opposition des Néerlandais, qui ne s’est pas concrétisée, Groenendaal terminant 16e.

Un Canadien était de la partie, Greg Reain, qui termine avant-dernier. Nous ignorons tout de ce coureur qui a hier mis un point d’honneur à terminer, une attitude toujours respectable dans le sport.

À surveiller cette semaine, le début de la saison 2005 en Europe, avec notamment le GP d’Ouverture « la marseillaise » mercredi. Parmi les inscrits, Franck Vandenbroucke, Tom Steels, Jens Voigt, Bobby Julich, Sylvain Chavanel et Nicolas Roche.

Ag2r, Liguigas et La Française des Jeux

Trois équipes ont été présentées à la presse en ce début de semaine et voici nos commentaires à cet égard :

1 – Liguigas. Nouvelle équipe née de la fusion, en quelque sorte, de Alessio-Bianchi, de De Nardi et de Caldirola. L’équipe rassemble donc beaucoup de coureurs – surtout italiens – qui n’étaient pas équipiers l’an dernier. Sur le papier, l’effectif est intéressant puisqu’on y retrouve les vétérans Cipollini, Garzelli, Mason, Loda, Milesi et Zanotti de même que des coureurs matures comme Di Luca, Cioni, Pellizotti et Backstedt qui devront assumer leurs responsabilités cette année. Chez Liquigas, on a de quoi jouer sur tous les tableaux, Classiques et courses par étape et on se battra probablement avec Fassa Bortolo l’essentiel du temps pour le titre de meilleure équipe d’Italie ! À ce titre, l’avantage irait à Fassa Bortolo car la faiblesse semble venir davantage de l’encadrement puisqu’on a fait confiance, chez Liquigas, à deux directeurs sportifs plutôt inconnus, soit Stefano Zanatta et Roberto Damiani.

L’équipe est bien sôr équipée des vélos à la couleur « céleste », les légendaires Bianchi tout montés en Campagnolo. Du beau matos.

2 – AG2R. Le départ des vétérans « la Broche » Laurent Brochard et Jan Kirsipuu a obligé le fameux Vincent Lavenu à revoir sa stratégie. Du coup, l’équipe dont le siège social est à Chambéry au coeur des Alpes françaises jouera en 2005 la carte jeunesse. On a ainsi engagé pas moins de 4 néo-pros ainsi que le Lituanien Tomas Vaitkus (23 ans), champion du monde espoirs du contre-la-montre en 2002 ; voilà certainement un bon coup de Lavenu ! On a aussi recruté les prometteurs Sylvain Calzati (vainqueur du Tour de l’Avenir 2004) et Cyril Dessel (2e du Championnat de France 2004), tout comme le Bélarus Alexandre Usov, relativement rapide au sprint. Ce dernier aura probablement la tâche d’emmener les sprints de Jean-Patrick Nazon à qui Lavenu a renouvellé, pour 2005, sa confiance malgré une saison 2004 moins en vue que 2003 ou il avait remporté une étape du Tour sur les Champs-Élysées. Pour le reste, on continuera à développer quelques espoirs du cyclisme français, notamment les Samuel Dumoulin, Andy Flickinger, Nicolas Portal et Ludovic Turpin, tout en poussant Mikel Astarloza à assumer plus de responsabilités.

Notons enfin que si AG2R n’a pas obtenu de licence ProTour afin de préserver un équilibre géographique selon Lavenu, l’équipe a déjà reçu l’assurance de Jean-Marie Leblanc d’être au départ du Tour. Le sponsor AG2R entamant en théorie sa dernière année avec l’équipe, voilà qui aidera certainement Lavenu à négocier un prolongement ou à se trouver un nouveau sponsor.

Il ne reste donc plus qu’une seule wildcard à être décidée la semaine prochaine et il y a fort à parier que l’équipe Phonak sera l’heureuse élue.

3 – La Française des Jeux. Si les coureurs français ont du mal sur la scène internationale, il faut bien avouer qu’ils peuvent compter sur d’excellents directeurs sportifs. Marc et Yvon Madiot en sont certainement et seront secondés en 2005 par Jean-Cyril Robin, coureur sérieux qui vient de mettre un terme à sa carrière et qui a toujours été reconnu pour ses positions franches sur le dopage. On a également, comme chez AG2R, considérablement « rajeuni » l’effectif, donnant tout lieu de croire qu’en France, on prépare l’avenir et on désire véhiculer l’image d’un renouveau du cyclisme, propre de surcroit.

La Française des Jeux continuera toutefois de faire une belle place aux coureurs étrangers. La filière australienne (on s’est inspiré de ce que fait Roger Legeay chez Crédit Agricole depuis plus de 10 ans!) est toujours bien présente, avec cette année les Bradley McGee, qui a démontré sur les courses à étape en 2004 de belles aptitudes, Baden Cooke le sprinter, Mark Renshaw le très prometteur et Matthew Wilson. Mais on diversifie : c’est ainsi que deux jeunes coureurs débarquent du nord de l’Europe, les prometteurs Jussi Veikkanen (un Finlandais parmi les révélations du dernier Tour de l’Avenir) et Thomas Lovkvist (un Suédois de 20 ans dont on dit beaucoup de bien). Enfin, le Belge Philippe Gilbert continuera également son apprentissage.

Chez les coureurs français, l’expérience viendra surtout de Christophe Mengin et de Frédéric Guesdon, les deux vétérans au palmarès orné de quelques belles victoires. On comptera aussi sur les matures Auger, Detilloux, Finot et Jégou pour encadrer les plus jeunes Sandy Casar, Arnaud Gérard, Carlos Da Cruz, Bernard Eisel et le récent champion de France de cyclo-cross, Francis Mourey. Bref, un bien bel équilibre tourné vers l’avenir.

Par conséquent, on a chez Madiot en 2005 beaucoup de coureurs très prometteurs et il y a fort à parier que le succès se mesurera aux difficultés que connaîtra très probablement La Française des Jeux dans l’avenir pour retenir tout ce joli monde!

Les protagonistes de la saison 2005

Il est normal qu’en début de saison, les coureurs affichent leurs ambitions pour la saison à venir. Déjà, on peut avoir une idée des duels qui prendront place en 2005 sur les grandes courses du calendrier :

Milan San Remo : LE maître de cette course depuis des années sera de nouveau au départ avec une équipe T-Mobile encore très puissante. Zabel voudra donc épingler sa… 5e victoire sur La Primavera. Ses adversaires les plus sérieux seront les sprinters Freire (vainqueur sortant) et Petacchi voire McEwen s’il poursuit sur sa lançée. Il ne faudra pas non plus oublier Cipollini qui a aujourd’hui annoncé qu’il faisait de cette course son premier objectif de la saison. Enfin, Bettini voudra assurément tenter une nouvelle fois de s’échapper avant que les sprinters ne diabolisent la course.

Tour des Flandres : les grands favoris seront les Belges Boonen, Van Petegem et Vandenbroucke s’il est en forme. On devrait aussi voir devant pour la gagne Hincapie et Armstrong, O’Grady, Wesemann, Hoste, Dekker peut-être tout comme Boogerd et Freire. Les Italiens ? Rebellin, Bettini et Paolini.

Paris-Roubaix : le grand Backstedt (vainqueur sortant) bien sôr, mais aussi et surtout Boonen, Hincapie, Hammond, Van Petegem assurément voire Van Hesswijk, Wesemann ou Ekimov. Une guerre Discovery – Quick Step – Lotto Davitamon – Rabobank est en tout cas assurément à prévoir.

Flèche Wallone, Liège-Bastogne-Liège et l’Amstel : Armstrong bien sôr puisqu’il est à l’aise sur ces terrains, mais aussi des coureurs comme Bettini, Rebellin, Merckx, Dekker, Boogerd, Flecha, Di Luca, Vinokourov ou Astarloa. À surveiller les Italiens qui sont proches du départ du Giro…

Giro : sur ce Giro montagneux, place aux grimpeurs et à un probable duel fratricide entre Cunego et Simoni, arbitré par Ivan Basso qui a déjà annoncé la couleur. Garzelli veut également faire un bon Giro et assure qu’il sera « dans le coup ». Discovery pourrait avoir un mot à dire avec Savoldelli et Popovytch, si jamais ce dernier ne se réserve pas pour le Tour. Cioni pourrait surprendre aussi, tout comme Scarponi et Pellizotti. Duel italo-italien dans les sprints entre Petacchi et Cipollini, arbitré par McEwen éventuellement. Pour les autres victoires d’étape, on devrait voir les Pozzato, Bettini, Di Luca, Moreni, Sella, Casagrande entre autre.

Tour de France : le cas Armstrong est incertain. S’il vient, il sera évidemment l’homme à battre. Les prétendants au trône seront, dans l’ordre, Ullrich d’abord (parce que le parcours lui convient bien), mais aussi tout de suite après Vinokourov, Basso (il veut doubler Giro-Tour, c’est peut-être trop pour lui) voire Kloden et Mayo. La nouvelle génération voudra remettre en question l’ordre établi : Cunego et Valverde surtout, bien que dans leur cas, 2 grands tours est peut-être beaucoup là encore, surtout pour Cunego qui aura déjà entamé ses réserves sur le Tour d’Italie. Il ne faudra pas oublier non plus les Heras, Beloki, Landis, Mancebo qui, s’ils sont en état de grâce, pourraient surprendre.

Vuelta : les Espagnols ! Les équipes multicéphales Euskaltel (Mayo, Zubeldia et Aitor Gonzales), Liberty Seguros (Heras, champion défendant, Nozal, Beloki voire Sanchez) et Iles Baléares (Valverde, Mancebo voire Karpets) devaient se tirer la bourre à fond la caisse, peut-être davantage au sein même des équipes! Chez les étrangers, difficile à dire…

À coté de tous ces pronostics, plusieurs coureurs devraient cette année émerger et en gagner de belles surtout sur les épreuves d’un jour et sur les étapes des grands tours : Brandt, Evans, Pozzato, Arvensen, Piil, Flores, Gutierrez Palacios, Scarponi, Chavanel, Pineau, Voeckler, McGee, Hondo, Wegmann, Kessler, Flecha, Kirchen, Petrov, Cioni, Kroon, Rasmussen, Niermann, Hammond, Popovytch, Brown et Pereiro.

Chez les jeunes, il faudra avoir à l’oeil, outre Cunego et Valverde, les coureurs suivants : Sanchez, Van Summeren, Van Goolen, Pecharroman, Sinkewitz, Rogers, Karpets, Davis, Hary, Wiggins, Casar, Eisel, Renshaw, Gilbert, Chichi, Thomas Dekker, Lowik, Danielson, Dessel, Vaitkus, Lagutin et Ben Day.

Bref, réponse dans 10 mois!

Encore des nouvelles intéressantes

1 – On était sans nouvelle de David Millar depuis un moment. Le coureur britannique, sous le coup d’une suspension de 2 ans, est en effet bien discret, quasiment retiré du monde du cyclisme pour l’instant. On apprend aujourd’hui que Tribunal Arbitral du Sport (TAS) l’a entendu hier à Lausanne et que Millar y demande une réduction de peine, ceci afin de courir le Tour 2006. Nous croyons que le TAS devrait accéder à la demande de Millar, ceci en raison que l’homme a avoué avec franchise ses fautes et en ce sens, fait avancer la lutte au dopage dans le cyclisme. Réponse dans 2 à 4 semaines.

2 – Présentation officielle de la T-Mobile aujourd’hui à Bonn. L’équipe a connu quelques modifications à l’intersaison avec la perte de Savoldelli (Discovery), Botero (Phonak), Evans et Aerts (Lotto-Davitamon) mais accueille en contre-partie le renfort de Sevilla (pour la montagne) et de Pollack (pour les sprints). Pour le reste, on continuera de compter sur les coureurs confirmés que sont Ullrich, Vinokourov, Kloden et Zabel. Nardello, Wesemann, Ivanov et Sevilla ajouteront de la profondeur à cet effectif déjà fort impressionnant.

On dit par ailleurs Ullrich toujours très motivé à détrôner Lance Armstrong de son piédestal. Il serait en excellente condition physique pour l’époque selon des informations proches de lui. Espérons que c’est vrai, l’Allemand étant assurément un des coureurs les plus talentueux du peloton.

Notons enfin que le sponsor T-Mobile a prolongé son engagement avec l’équipe de Walter Godefroot jusqu’à la fin de 2008.

3 – Présentation des Fassa Bortolo vendredi dernier à Trevise, une équipe qu’on admire tout particulièrement en raison de ses succès malgré un effectif pourtant pas toujours de premier plan. La clef du succès est souvent le directeur sportif GianCarlo Ferreti, « l’homme de fer » de la profession, capable de transformer un coureur moyen en un super-champion l’espace d’une journée ou d’une semaine.

Ce qui surprend chez Fassa Bortolo cette année, ce sont les départs, pas les arrivées. Ferreti a ainsi laissé partir Pozzato et Cioni, ce dernier auteur d’un beau Giro en 2004. Avait-il des doutes sur leurs réelles capacités ? Aitor Gonzales est aussi parti chez Euskaltel, mais dans son cas, on suppose que ce n’est pas perçu comme une lourde perte… Gonzales n’aura probablement jamais pu se faire aux méthodes italiennes, une situation qu’on a déjà vu avec d’autres Espagnols ayant tenté l’aventure en Italie.

Quoi qu’il en soit, Fassa Bortolo comptera en 2005 essentiellement sur Petacchi pour engranger les victoires sur les courses par étape voire certaines classiques bien choisies comme Milan San Remo ou Paris-Tours. Cancellara sera là pour les prologues en particulier, car il est toujours utile (et Ferreti le sait) de satisfaire le sponsor en donnant de la visibilité à l’équipe dans les débuts de grands tours. Cela enlève aussi pas mal de pression aux autres coureurs qui peuvent ensuite s’exprimer plus librement. Car pour le reste, Frigo, toujours présent, est désormais trop vieux pour viser la gagne sur le Giro. Enfin, sur les classiques, on fera davantage confiance à Flecha, qui est désormais mature pour de grandes victoires, ainsi que sur Baldato, qui arrive de Alessio-Bianchi et qui revient à ses vieilles amours chez Ferreti. Lui aussi vieillissant, son rôle sera probablement de faire bénéficier à Flecha de son expérience sur les classiques du Nord. On prépare enfin la relève avec ce jeune Chichi, ancien champion du monde espoir et que Ferreti développe tranquillement.

4 – Très intéressant article sur les néo-pros italiens cette année. Ils sont les champions de demain…

5 – Très intéressant reportage d’une sortie d’entrainement partagée avec des pros de l’équipe Bouygues Telecom. Ces gars-là ne sont pas reposants, même lorsqu’on est déjà d’un bon niveau…

Énormément de nouvelles…

On sent que la reprise européenne est proche, car les nouvelles se font plus abondantes dans le monde du cyclisme :

1 – victoire d’un petit nouveau au Tour Down Under en Australie, l’Espagnol Luis-Leon Sanchez (Liberty), âgé de… 21 ans. Voilà toute une façon de souligner son existence dans le monde des pros ! La victoire est éclatante puisque Sanchez aura remporté une étape et fait un festival dans une autre (samedi), assumant l’essentiel du travail pendant 20 bornes dans le final avec son équipier Alberto Contador pour lui laisser finalement – en grand seigneur – la victoire d’étape. Bref, voilà une victoire acquise de façon très impressionnante, au nez et à la barbe des Australiens O’Grady, Evans et McEwen qui pourtant n’étaient pas tout-à-fait venus en touristes…

Qui est Luis León Sánchez Gil ? C’est un Espagnol de la région de Murcie qui est né le 24 novembre 1983 et qui est passé pro en 2004 chez Liberty Seguros (Manolo Sainz a du flair pour dégoter les talents, il n’y a pas de doute là-dessus). La seule ligne de son palmarès pro jusqu’ici comporte la mention de vice-champion d’Espagne du CLM l’an dernier, acquis derrière José Iván Gutiérrez Palacios (Illes Balears-Banesto) et sur une distance de 48 bornes tout de même. Cela prouve que Sanchez est un gros moteur, capable de bien performer dans l’épreuve solitaire mais aussi en montagne, comme il l’a montré samedi en Australie. Certains suiveurs espagnols le désignent déjà comme le successeur d’Indurain! S’il faudra attendre un peu avant de se prononcer sur son statut, cette révélation illustre une fois de plus la profondeur du cyclisme espagnol en ce moment, leg des années Indurain : outre Sanchez, songez seulement à Nozal, Valverde et Flecha qui devraient arriver à maturité d’ici peu…

Soulignons aussi la belle perf de McEwen sur ce Tour Down Under avec 3 victoires d’étape, toutes au sprint. L’homme repartira sous peu en Europe avec un beau début de saison ; sur des Classiques comme Gent-Wevelgem voire l’Amstel, qui arrivent parfois au sprint, il pourrait faire mal tout comme sur les courses par étape du début de saison, le Tour Med et Paris-Nice. A-t-il des chances sur Milan-San Remo ? Difficile à dire puisque même Cipollini est parvenu à remporter « La Primavera ». Gageons toutefois que McEwen aura la vie très dure dans le Poggio et en ce sens, une éventuelle victoire sur cette course ne pourrait se faire qu’avec l’aide massive de son équipe.

De très belles photos (comme d’hab!) résumant bien la course sont disponibles ici, sur le site de Graham Watson.

2 – pool de cyclisme : ca s’en vient! Il sera, cette année, concentré sur les seules épreuves ProTour, pour simplifier et alléger le travail. La première épreuve du calendrier étant Paris-Nice début mars, cela nous laisse encore un peu de temps pour peaufiner les derniers détails de notre petit jeu.

3 – présentation tardive du parcours 2005 du Giro samedi dernier au « Mazda Plaza » de Milan puisqu’à environ 4 mois du départ qui se fera le 7 mai prochain à Reggio de Calabre (sud de l’Italie). Au menu de ce prologue, une nouveauté: un clm d’à peine plus d’un kilomètre, un sprint en réalité. Si on ne creusera donc pas d’écarts cette journée-là, le spectacle (car c’est bien de ca qu’il s’agit) sera peut-être intéressant, inédit en tout cas.

Le parcours du Giro s’annonce progressif et musclé, avec une première semaine propice aux sprinters, une deuxième semaine débutant par un clm puis entrant doucement dans le vif du sujet et enfin une troisième semaine qui fait carrément peur, avec plusieurs étapes de montagne sur des cols aux pourcentages redoutables. Bref, le vainqueur du Giro 2005 au terme des 20 étapes (dont 5 de montagne comportant 3 arrivées au sommet, 2 clm et 2 journées de repos) et des 3 464 kms sera un costaud, c’est certain.

Les rendez-vous à ne pas manquer seront :

– l’arrivée en altitude à L’Aquila lors de la 5e étape, au milieu de la première semaine. Une habitude désormais dans le Giro, question de dévoiler rapidement qui seront les hommes forts.
– le premier clm à la 8e étape, après une semaine de course. 42 bornes de plat pour créer les premiers écarts et confirmer les hommes en forme.
– la 11e étape dont le départ sera donné de Marostica, au pied des Dolomites. Au menu, 3 cols et une arrivée en altitude : le Passo di Cereda (1369m), le Forcella Aurine (1299m) et le Passo Duran (1601m) avant la dernière grimpée sur le Zoldo Alto (1520m).
– la 12e étape, avec le passage du Passo di S. Pellegrino (1918m). L’arrivée étant loin, pas trop de dommage à attendre cependant dans cette étape parmi les premiers au classement.
– la 13e étape, de 217 km excusez un peu. Au menu, rien que du beau : le Passo di Costalunga (1745m), le célèbrissime Passo Pordoi (2239m) puis le fameux et connu Passo di Campolongo (1875m) pour s’achever sur les pentes du Passo delle Erbe (2004m). Nos condoléances à Messieurs les coureurs.
– comme si ce n’était pas assez, on remet ca sur… 210 bornes le lendemain, avec la « Cima Coppi » de l’épreuve, c’est à dire le toit du Giro, le mythique Passo dello Stelvio (2758m, plus haut encore que le Galibier en France!). Gloire à toi Fausto ! La fin de l’étape sera toutefois roulante, permettant de donner un petit répit aux coureurs.
– le lendemain lundi (on aborde alors la 3e semaine de course), lors de la 15e étape, troisième étape de suite avec plus de 200 bornes (207 kms), dont le Forcola di Livigno (2315m). Aie. On suppose que la journée de repos du lendemain sera bien accueillie des coureurs…
– 16e étape, le lendemain du repos, les organisateurs ont placé le Bric Berton, un petit col aux pourcentages très raides, à 60 bornes de l’arrivée d’une étape qui en compte 207. Question de se replonger dans le vif du sujet rapidement. Après une journée de repos, ce « coup de cul » pourrait en surprendre plusieurs.
– 17e étape, arrivée en altitude au Limone Piemonte (1795m) après avoir franchi pas moins de trois « petits » cols casse-pattes : le Colle di Cadibona (436m), le Madonna del Colletto (1304m) et le Colletto del Moro (949m). Ca fera des dégâts.
– 18e étape, le dernier clm sur 31 bornes, comportant une ascension (roulante) de 6 km du Colle di Superga. Un clm en côte? Non, pas vraiment, mais ca fera mal aux coureurs, surtout après 3 semaines de course.
– 19e étape, la grande lessive à 24h de l’arrivée à Milan. 190 bornes à parcourir jusqu’à Sestrières (2034m) qu’on escaladera deux fois dans la journée, entrecoupé du Colle delle Finestre (2178m). 3 cols de plus de 2000m à franchir dans la journée, et ce après 3 semaines de course, ca va être dantesque. La question est : combien de coureurs restera-t-il dans le peloton à ce moment-là?!

Bref, ce Giro comporte pas moins de 7 cols de plus de 2000m à franchir, auxquels on peut en rajouter 4 de plus de 1700m d’altitude ou plus. C’est ce qu’on appelle de la haute montagne et le parcours s’annonce donc très difficile pour les coureurs (plus que le Tour de France en tout cas) et très inspirant voire prometteur pour les spectateurs. Un bon grimpeur sera forcément avantagé.

Parmi les favoris, on compte Basso évidemment qui, après 3 Tours de France, reviendra sur le Giro pour gagner. Bon grimpeur, il a toutes ses chances. Cunego, bien sôr, cherchera à confirmer sa victoire en 2004. Simoni voudra retrouver sa place de no1 en Italie, ce qui ne sera pas facile. Son vieil ennemi Garzelli sera aussi de la partie, et Dieu seul sait ce que ce coureur vieillissant pourra faire comme dégâts. Il ne faudra enfin pas oublier Savoldelli et Popovytch, si jamais ce dernier se lance dans l’aventure. Pour « Il Falco » Savoldelli, il pourra compter sur de nombreuses descentes pour creuser les écarts!

4 – on a présenté ce week-end les équipes Fassa Bortolo, CSC et Domina Vacanze à la presse. Peu de changements dans les maillots, dans l’effectif ou l’encadrement aussi.

5 – excellent article, très original, de Cyclismag concernant les nouveaux maillots du peloton 2005.

Ferrari condamné, Armstrong en pré-procès

Beaucoup de nouvelles aujourd’hui sur la scène du dopage dans le monde du cyclisme, une scène que nous prévoyons très active dans les prochains mois, bien malheureusement pour le sport. Mais que voulez-vous, les pratiques se poursuivent auprès des coureurs et de l’encadrement (entraîneurs, médecins d’équipe…).

1 – Procès Ferrari en Italie. Rappelons d’abord que Michele Ferrari est ce contreversé médecin qui aurait été, avec son « père spirituel » Conconi, à l’origine du dopage sanguin au début des années 1990 (Conconi fit ses premières expériences dans ce registre avec Francesco Moser qui gagna ainsi le Giro 1984 sans parler de son record de l’heure…). Les autres médecins en pratique dans les années 1990, notamment Sabino Padilla (médecin de la puissante Banesto de Miguel Indurain) auraient presque tous appris de lui.

Le juge de Bologne Maurizio Passarini a rendu public ses conclusions après le procès qui a condamné, en octobre dernier, Michele Ferrari à un an de prison. Il y écrit que « le monde du sport professionnel n’est pas encore prêt à affronter le problème du dopage avec le courage et l’autocritique sans pitié requis« , jugement avec lequel nous sommes évidemment d’accord. Dans ses conclusions, il fait état des preuves irréfutables que Ferrari a bel et bien prescrit des produits dopants (lire surtout de l’EPO mais aussi tout le cocktail qui va avec) durant des années aux coureurs pro qu’il suivait, sans nécessairement leur fournir directement ces produits toutefois.

On est évidemment ravi qu’outre les coureurs, qui n’ont souvent que peu d’éducation et qui, en ce sens, sont en partie des victimes, des médecins du sport puissent être ainsi reconnu coupables de gestes aussi graves. Nous rappelerons enfin qu’après avoir soutenu Ferrari pendant des années, s’être entraîné dans son fief à Crans-Montana afin de peaufiner sa préparation pour le Tour 2005 après un Dauphiné pas très rassurant et célébré sa 6e victoire avec lui au soir de son triomphe à Paris, Lance Arsmtrong a finalement émis un communiqué de presse à la fin de l’année dernière suite à la condamnation de Ferrari et mentionnant qu’il avait rompu tous liens avec le médecin italien.

2 – Lance Armstrong toujours. Le procureur de la République d’Annecy, ville au coeur des Alpes françaises, a ouvert une enquête préliminaire visant à vérifier si les éléments de la preuve assemblés par la brigade des stupéfiants de Paris sont suffisants pour ouvrir un procès pour dopage contre Lance Armstrong. Une partie de la preuve s’appuie sur des interrogations que la brigade des stups aurait fait avec l’ancienne masseuse d’Armstrong, Emma O’Reilly, et dont une partie de ses propos ont été rendus public dans le livre L.A. Confidentiel. D’autres éléments de preuve seront apportés au dossier dans les prochains mois (on parle de rendez-vous avec des spécialistes dans le domaine de la santé notamment). Acharnement ? Pas vraiment. Simplement, on estime que les preuves sont réelles et tangibles pour approfondir officiellement le dossier.

Évidemment, on se dirige tout droit vers une bataille juridique énorme et on peut d’ors et déjà prévoir que les avocats d’Armstrong (probablement une meute) attaqueront d’abord les procédures plutôt que les faits.

Quoi qu’il en soit, encore une histoire qui fera du tort à l’image du cyclisme, mais qui est un mal nécessaire selon nous.

3 – on en enfin démantelé un important traffic de produits dopants en France et en Belgique, comme quoi la demande est bel et bien toujours présente pour ce type de produits, notamment le pot belge. Aucun nom de coureurs professionnels en activité n’a cependant été associé à cette opération (ouf…_).

La classe c’est… les produits Extran et Overstim’s

extranlogo.jpgConnue par la grande majorité des coureurs professionnels depuis plusieurs décennies, la société EXTRAN, dont le siège social est aux Pays-Bas, propose une gamme de produits répondant aux exigences des coureurs les plus sérieux. Que ce soit le « ThirstQuencher« , le « Carbohydrate drink » ou surtout le fameux « Extran Carbohydrate Liquid Food Energy » qui vient dans les fameuses petites boites vertes qu’on voit régulièrement sur les épreuves professionnelles, ces produits ont tous été spécialement étudiés pour répondre aux besoins d’une activité physique intense pour ne pas dire extrème. Bref, Extran, c’est beaucoup plus puissant que les simples produits énergétiques courants et en ce sens, l’appanage des coureurs cyclistes qui en « veulent ».

Le ThirstQuencher ira dans les bidons cyclistes comme tout autre boisson du même style. Le Carbohydrate mix pourra également être utilisé de la même façon. Quant aux petites boîtes vertes, elles se glisseront dans les poches arrières du maillot (Extran a volontairement « designé » la forme de ses boîtes pour cela, notamment en les effilant), permettant d’embarquer un peu plus de liquide encore, ce qui est bien pratique quant on part pour 200 bornes à l’entrainement… Ces petites boites vertes sont un complément à l’hydratation régulière et renferment environ 320 calories pour 7 onces de liquide. En consommant ces petites boites vertes à raison d’une par heure en plus de l’hydratation normale, on vous met au défi de frapper le mur de l’hypoglycémie: impossible selon nous. De très loin le meilleur produit diététique de l’effort qu’on connaît et que nous utilisons avec beaucoup de satisfaction depuis près de 10 ans.

On reprochera simplement aux petites boites vertes leur forte concentration en sucre qui exige qu’on absorbe de l’eau claire sitôt après, sous peine d’avoir la bouche un peu pâteuse et de ne pas avoir la sensation d’avoir été désaltéré.

logo_overstims.gifLa classe, c’est également les produits Overstim’s, qui ont fait leur entrée sur le marché canadien en 2004. Cette société française offre un véritable programme diététique de l’effort, que ce soit avant (phase de préparation), pendant ou après (phase de récupération) l’effort. On pourra donc y retrouver des compléments pour l’intersaison (bcaa, ginseng, spirulines, antioxydants, surdynamisant, etc.), des produits pour l’effort (malto, gatosport, sportdej, 640, Hydrixir, boisson no 4, coup de fouet, red tonic, amelix, regeprot) voire même des crèmes de massage. Nous avons depuis 10 ans utilisé avec beaucoup de satisfaction les produits 640, Hydrixir, Red Tonic, Surdynamisant, Malto et Gatosport qui ne vous laissent jamais tomber.

Le 640 est un aliment de l’effort à n’utiliser que sur les grandes distances et par temps frais. On apprécie en particulier la boisson Hydrixir qui est isotonique et donc très désaltérante en compétition, particulièrement par temps très chaud. Enfin, les Red Tonic sont parfaits pour donner un petit « boost » dans les derniers 15 kilomètres d’une course ou pour se sortir d’un mauvais pas si on s’est mal alimenté dans la sortie.

Peu connus du grand public, ces produits « livrent entièrement la marchandise » tout en ne procurant jamais de sensations de monotonie ou de saturation souvent présentes avec d’autres gammes qui font souvent l’erreur de trop sucrer leurs produits. En ce sens, Extran et Overstim’s sont des produits de classe, faits pour le cycliste très sérieux et soucieux de son alimentation. Les produits Extran et Overstims sont toutefois très chers ici au Canada; aussi, ce sont des produits à réserver pour les grandes occasions, que ce soit les compétitions difficiles ou les grandes sorties de plus de 150 bornes, voire sur plusieurs jours.

McEwen persiste et signe!

1 – Victoire de Robbie McEwen au sprint aujourd’hui à Adelaide devant Davis, O’Grady et Cooke. Si une confrérie des coureurs australiens existe sur le continent européen, on ne se fait pas de cadeau à domicile, qui plus est dans la course la plus importante du pays! McEwen amorce en tout cas très fort la saison et pose la question suivante : pourra-t-il rivaliser avec Petacchi cet été? L’Italien est plus puissant, mais l’Australien est plus malin et plus kamikaze en vue d’une ligne d’arrivée!

2 – infernal. Maman, j’en veux un moi-aussi!

3 – intéressant article faisant état de l’ambiance dans l’équipe Lampre-Caffitta en ce début de saison. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Simoni et Cunego ne sont pas au diapason. L’enjeu ? Le leadership de l’équipe sur le Giro et le Tour. Simoni avoue être en Australie dans le but de commencer sa saison plus tôt et ainsi augmenter sa condition en vue du Giro. Voilà selon nous une sage décision, la condition étant plus lente à arriver avec l’âge, un témoignage souvent rendu par Cipollini.

Chose certaine, les équipes italiennes ne fonctionnent pas tout-à-fait comme les autres. Alors que chez T-Mobile, Discovery Channel ou Liberty Seguros on se félicite de pouvoir compter sur plusieurs leaders de premier plan et on laissera carrément la course – et les jambes des coureurs – décider qui sera protégé, c’est le contraire en Italie ou on se fait déjà la guerre au mois de janvier. Et ce sont les mêmes problèmes retrouvés depuis des années au sein de la squadra azzura qui défend les chances de l’Italie aux Mondiaux ou aux JO…

4 – Rappelons que le Tour de France annoncera le 31 janvier prochain les 2 équipes qui disposeront d’une wild card pour participer à l’épreuve. Misez sur Ag2R ainsi que sur… Phonak.

Jacob’s Creek Tour Down Under

On donnera demain à Adélaïde en Australie le départ du Jacob’s Creek Tour Down Under, une épreuve qui depuis plusieurs années s’est imposée comme la plus difficile et la plus populaire course australienne du calendrier. Six étapes sont cette année au menu des coureurs:

– demain critérium de 50 km
– mercredi étape de 150 km
– jeudi étape de 139 km
– vendredi étape de 152 km
– samedi étape de 147 km
– dimanche critérium final à Adélaïde.

On regrettera évidemment l’absence d’un contre-la-montre dans ce beau programme. Malgré cette lacune, voilà une épreuve bien balancée pour le début de la saison (étapes courtes, pas trop d’étapes) et qui constitue par conséquent une excellente préparation pour les coureurs qui, bientôt, débuteront la saison sur route en Europe. Ajoutez à cela la chaleur, le beau temps ainsi qu’un plateau relevé, vous avez tous les ingrédients pour offrir aux coureurs un bon test.

Les équipes en lice sont Quick Step (Rogers, Pozzato), Cofidis (O’Grady, White), Davitamon-Lotto (McEwen, Evans, Aerts), Crédit Agricole (Wiggins, Kirsipuu, Bodrogi), Lampre-Caffitta (Simoni, Pieri), Liberty Seguros (Davis, Nozal), FdJeux.com (Cooke, Wilson, Renshaw), Ag2R Prévoyance (Astarloza), Navigators Insurance (O’Neill), Ceramiche Panaria (Brown, Cuapio), United Water (McKenzie) et UniSA (Sweet).

Il faudra évidemment surveiller les Australiens : O’Grady d’abord, qui semble en condition pour s’imposer. Il devra pour ce faire contenir les assaults de ses compatriotes Evans, Rogers, McEwen et O’Neill. Les Européens (Pozzato, Simoni, Astarloza, Nozal, Pieri, Kirsipuu, Aerts) voudront certes avoir leur mot à dire, mais ce sera avant tout pour eux une course de préparation.

Vous pourrez évidemment suivre la course sur CyclingNews.

Ce qu’il faut savoir

Les nouvelles des derniers jours :

1 – on a présenté, ce week-end, la nouvelle formation Domina Vacanze. Nouvelle formation parce que cette dernière n’a plus rien à voir avec l’équipe 2004 du même nom. En fait, Domina Vacanze a pris la relève du sponsor De Nardi, et son équipe 2005 est donc totalement différente de celle en 2004 (rappelons que Cipollini a signé chez Liquigas en 2005). La nouvelle formation italienne Domina Vacanze comptera essentiellement, cette année, sur des coureurs jeunes, encadrés par quelques « vieux » routiers confirmés, dont l’inusable Vladimir Belli, toujours à son avantage sur les routes du Giro. Il y a aussi Mirko Celestino, qui tentera de se relancer sur la scène des Classiques. Pour les sprints, on espèrera un retour au premier plan d’Ivan Quaranta, si prometteur il y a quelques années (il avait battu à la régulière et plusieurs fois Cipollini sur le Giro…). Enfin, on comptera sur Serhiy Honchar pour le leadership en espérant qu’il pourra répéter les performances, parfois surprenantes, qu’il a livré en 2004 (notamment en terminant 2e du Giro).

2 – Robbie McEwen est de nouveau Champion d’Australie sur route, ayant remporté le titre ce week-end. À noter le retour en forme de Cadel Evans, 4e. Stuart O’Grady est pas trop mal lui non plus, terminant 7e. Les Australiens sont assez admirables si on prend en compte la longueur de leur saison sur route : en forme dès janvier, McEwen devra être aussi au top en juillet prochain…

3 – Discovery Channel tient actuellement son 2e camp d’entrainement à Solvang en Californie. Voici l’occasion d’admirer les nouvelles têtes et la nouvelle panoplie de l’équipe.

4 – incroyable mais vrai : c’est la première fois depuis 20 ans qu’on suit de près le cyclisme qu’un nouveau maillot d’équipe pro est disponible pour le grand public en même temps que pour l’équipe elle-même et ce, avant même la présentation aux médias qui aura lieu le 25 janvier prochain! C’est le tour de force qu’a réalisé la nouvelle équipe Liquigas qui comptera, rappelons-le, sur Backstedt notamment en 2005.

5 – il semble que le Belge Ludo Dierckxsens ait décidé de mettre un terme à sa carrière, bien que les informations qui circulent sont contradictoires. Dierckxsens était un coureur sympathique en ce sens qu’il n’hésitait jamais à se lancer dans des échappées fleuves, que ce soit seul ou en petit comité. Le fleuron de son palmarès est une victoire d’étape sur le Tour en 1999, à St-Étienne. Agé de… 40 ans (il était passé pro très tard), Dierckxsens aurait été, avec Ekimov et Tafi, le doyen du peloton en 2005.

6 – je sais pas pour vous, mais ce nouvel objet nous laisse totalement indifférent.

7 – chez Iles Baléares, on annonce que l’équipe du Tour comprendra Alessandro Valverde qui sera flanqué de Mancebo. Le choc « jeune génération » (Cunego, Valverde, Basso voire Kloden) versus « génération sortante » (Ullrich, Beloki, Armstrong) pourrait être intéressant. 2005, une année charnière? Quoi qu’il en soit, on annonce également chez T-Mobile qu’Ullrich roulera sur les routes de Toscane (Italie) en février alors que Kloden et Vinokourov seront aux Iles Canaries. Cette nouvelle comme les récentes affirmations d’Ullrich pourrait nous laisser croire qu’il y a une lutte intestine chez T-Mobile pour le leadership de l’équipe en 2005. Quoi qu’il en soit, Ullrich fera sa rentrée au Tour de Murcie début mars, comme Cunego.

Cyclisme au Québec : un nouveau vélodrome couvert ?, le logo de la FQSC et l’avenir de l’équipe Rona

Voilà un moment que nous n’avons pas parlé de ce qui se passe sur la scène québécoise du cyclisme. Diverses nouvelles intéressantes nous en donne aujourd’hui l’occasion :

1 – Il vous reste quelques heures pour aller voter pour le nouveau logo de la Fédération Québécoise des Sports Cyclistes. Il y a peu de différences entre le choix no1 et no2 cependant. La Flamme Rouge se mouille : on a voté choix no2!

2 – Le site Veloptimum nous rappelait récemment qu’on est sans nouvelle de l’équipe féminine RONA en ce début d’année. En octobre dernier, le sponsor avait entretenu le doute quant à la poursuite de l’équipe et certaines filles ont depuis signé pour d’autres équipes. Attendons la suite mais si l’équipe devait être démantelée, ce serait un coup dur pour le cyclisme féminin d’ici.

3 – On a récemment porté à notre attention un ambitieux projet qui s’inscrit dans le contexte du 400e anniversaire, en 2008, de la fondation de la ville de Québec. Le Centre National Cycliste de Québec fait actuellement la promotion d’un projet visant à construire un complexe multisport couvert permettant notamment d’y installer un vélodrome, un peu comme le palais omnisport de Paris-Bercy en France. Ce centre pourrait y accueillir divers événements sportifs (cyclisme sur piste bien sôr, mais aussi basket-ball, tenis, voley-ball, etc.), commerciaux voire culturels.

Le projet fait état d’un complexe qui aurait une capacité de 8000 spectateurs et qui permettrait l’installation d’un vélodrome couvert de catégorie 1 selon les normes de l’UCI. Ce type de vélodrome, dit de classe internationale, comporte une piste de 250 mètres ce qui permet d’y tenir des événements du type Championnats du monde élite ou Jeux Olympiques. Le seul vélodrome de cette catégorie en Amérique du Nord vient tout juste d’être mis en opération à Los Angeles. Le projet québécois vise d’ailleurs à attirer dès 2007 les Championnats du monde juniors sur piste puis, en 2008, les Championnats du monde élite, tout cela sans compter les Championnats canadiens.

Le projet vise actuellement à construire ce complexe dans la région de la ville de Québec. Trois sites sont envisagés, soit le campus de l’Université Laval, les terrains de l’Expo-Cité près du Colisée ou le campus Notre-Dame de Foy, emplacement actuel du vélodrome extérieur Louis Garneau.

Comme le projet n’en est qu’à ses premiers pas, le montage financier est encore à l’étude et on estime, à la lumière des coôts de construction de divers vélodromes récents dans le monde, qu’une somme variant entre 20 et 40 millions de dollards suffirait certainement. Cette somme est de très loin inférieure aux 83 millions qu’a coôté la construction du vélodrome pour les Jeux Olympiques de 1976. C’est qu’on opte pour un projet raisonnable, d’une construction simple et permettant d’adapter le complexe à divers usages. Cette somme apparaît réaliste si on songe que le nouveau vélodrome de catégorie 1 de Los Angeles n’a pas coôté plus de 15 millions de dollars américains.

L’originalité du projet réside dans le fait qu’on espère que l’essentiel des coôts seront en fait assumés par… la France dont le gouvernement a déjà manifesté son désir de prendre activement part aux célébrations entourant le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. Le projet actuel lui propose un projet ambitieux dans lequel le peuple français, fervent amateur de sport cycliste, pourra se reconnaître. L’histoire sportive française sur la piste est en effet l’une des plus riches (pensons encore aux champions récents comme Rousseau et Gané…) et le partage de cette expérience pourrait permettre le développement, grâce à la mise sur pied d’un centre important d’entrainement sur piste dans l’Est de l’Amérique du Nord, d’athlètes de classe internationale de ce côté-ci de l’Atlantique. Nul doute que ce projet rassembleur de deux peuples contribuera à leur rayonnement international respectif.

La Flamme Rouge soutient et appuie cette initiative sans réserve. C’est un projet ambitieux, certes qu’embryonaire à ce jour, mais qui séduit par son originalité, par son caractère rassembleur autour d’une passion commune et par son sain réalisme convaincant. Nul doute que ce projet est l’oeuvre d’une équipe sérieuse et motivée qui le prouve d’ailleurs quotidiennement par la réussite du Centre National Cycliste de Québec (on leur doit notamment la mise sur pied de programmes sport-étude). L’importance d’un vélodrome couvert – particulièrement dans un pays nordique comme le nôtre – nous apparaît cruciale pour le développement de notre cyclisme et l’exemple australien des 15 dernières années est là pour témoigner des conséquences et retombées positives qu’il pourrait générer. Pensons aux Stuart O’Grady, Bradley McGee ou Michael Rogers pour ne nommer qu’eux, tous d’excellents pistards au début de leur carrière et qui maintenant connaissent également une belle carrière sur la route, créant une émulation pour le cyclisme en Australie.

Par ailleurs, les résultats inespérés (à l’égard des infrastructures dont ils disposaient pour se développer) d’athlètes canadiens comme Lori-Ann Muenzer et, auparavant, de Curt Harnett montrent bien qu’un potentiel et un intérêt existent bel et bien ici également pour le cyclisme sur piste qui fut d’ailleurs très populaire à Montréal, ne l’oublions pas, au cours des décennies 1950 et 1960, à la belle époque des Six-Jours de Montréal au Centre Paul Sauvé.

Notre seule source d’inquiétude, par déformation professionnelle, concerne le lieu de ce complexe multisport puisque le bassin de population de la ville de Québec est beaucoup moins important que celui de Montréal. Gageons toutefois que l’équipe derrière ce projet saura démontrer que cet élément a été soigneusement analysé.

Pour conclure, saluons bien haut cette initiative qu’il convient pour tous les amateurs de cyclisme du Québec d’appuyer vigoureusement. Le document présentant en détail le projet sera très bientôt disponible sur le site web du Centre National Cycliste de Québec. Nous remercions chaleureusement M. François Trout d’avoir porté ce projet à notre attention et nous lui souhaitons beaucoup de réussite.

Rabobank : présentation réussie!

Après quelques jours consacrés au dopage et l’affaire Musseuw, faisons un peu plus de place au sport en vue de la saison 2005.

1 – dopage encore ! Le 3e coureur au monde en cyclo-cross vient de se faire piquer à l’EPO et l’a admis. On n’ira pas plus loin que ca car nous venons de parler abondamment de ce fléau, mais rappelons simplement qu’on a bien peur que 2005 soit encore une fois le théâtre de nombreux scandales de ce genre, bien malheureusement.

2 – l’équipe hollandaise Rabobank (un des plus vieux sponsors actuellement dans le peloton) a été présentée aujourd’hui et le nouveau maillot nous apparaît très réussi, en tout cas résolument moderne. L’effectif est également intéressant et on continuera, cette saison, de s’appuyer sur les vétérans Boogerd et Dekker qui peuvent encore en gagner de très belles. Den Bakker et Wauters, eux aussi de solides coureurs, viendront aussi apporter leur expérience aux plus jeunes. Les coureurs matures comme Freire, Rasmussen, De Groot, Horillo et Kroon s’ajouteront pour faire de Rabobank une équipe redoutable sur la scène des Classiques et qui donnera certainement du fil à retordre aux autres puissances comme US Postal, Lotto-Davitamon, Quick Step et Fassa Bortolo.

Côté courses par étape, c’est plus maigre. Le départ de Leipheimer a été compensé par l’arrivée de Denis Menchov. Ce dernier n’a cependant pas montré être capable de rivaliser avec les tous meilleurs sur le terrain des grands tours. En l’absence d’un grand sprinter, l’équipe devra donc jouer la carte des échappées sur les courses par étape.

3 – Simoni a annoncé qu’il enchaînera Giro et Tour en 2005. Voilà qui surprend pour 2 raisons : d’une part, Simoni n’a jamais trop aimé le Tour, n’y étant jamais à son avantage. D’autre part, son programme est identique à celui de Cunego, dans la même équipe rappelons-le. Des tensions en perspective et surtout, du déjà vu! À notre avis, Simoni aurait dô quitter Lampre-Caffita dès cette année, alors que sa valeur est encore excellente sur le marché.

4 – Aitor Gonzales, l’Espagnol vainqueur surprise de la Vuelta 2002 et désormais chez Euskaltel, dit vouloir faire du Tour d’Espagne son principal objectif en 2005. Il ne sera sur le Tour que pour aider Mayo dans sa quête du maillot jaune.

5 – la célèbre tranchée d’Aremberg, secteur pavé mythique de Paris-Roubaix parce que endroit piégeux et critique de la course, a été retirée du parcours cette année pour des raisons de sécurité, une sécurité qui posait déjà problème ces dernières années. Un affaissement minier serait la cause d’une accumulation d’eau dans la tranchée, rendant humides et donc très glissants des pavés sur environ 200m. Malgré ce retrait, Paris-Roubaix 2005 comptera tout de même 2 km de plus de secteurs pavés grâce à l’introduction de nouveaux tronçons (secteur d’Avesnes-le-Sec long de 2700 mètres).

Notons que la Tranchée d’Aremberg avait été introduite au parcours de Paris-Roubaix en 1968, puis retirée en 1974. On la ré-introduisait en 1984 et depuis ce temps, les coureurs l’ont franchi à la fois dans le sens descendant (sens usuel) et ascendant (ces dernières années pour ralentir les coureurs).

6 – la ville allemande de Dusseldorf s’est portée candidate pour le Grand Départ du Tour de France 2008. Rappelons que le projet de tenir ce grand départ dans la ville de Québec a récemment été abandonné, les problèmes de logistique étant trop importants. Dusseldorf s’ajoute à Rotterdam et Utrecht (Pays-Bas), à Florence (Italie), à Lugano (Suisse) et à Herning (Danemark). Misez sur le Danemark.

7 – question de relativiser la supposée récente victoire de Lance Armstrong au Royaume-Uni dans son différent l’opposant au journal Sunday Times.

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