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Un Rouleur sur la Marmotte…

Il s’appelle *Martin Boulay* et fait partie de l’équipe cycliste "Les Rouleurs de l’Outaouais":http://www.lesrouleurs.ca/. Ancien sénior 2 au début des années 1990, il a fait l’an dernier un retour à la compétition, alignant cette année quelques belles performances. Il s’aligne demain au départ de sa première Marmotte et La Flamme Rouge lui a demandé de nous parler de son expérience. Récit en direct de Bourg d’Oisans: Me voila enfin dans la phase finale de ma préparation pour La Marmotte, une des plus difficiles cyclosportives au calendrier. *Mon premier col… en bagnole* Pour mes derniers préparatifs, on m’a suggeré de ne pas gravir à vélo de grands cols juste avant l’épreuve afin de conserver mes énergies pour la Marmotte. J’ai donc choisi d’aller faire l’ascension de quelque chose de plus modeste, le petit "col de Poutran":http://www.salitomania.it/poutran_ita.htm que j’ai découvert lors d’une reconnaissance en voiture de l’Alpe d’Huez. Petite promenade en voiture qui m’a d’ailleurs franchement foutu la trouille! En empruntant la petite route de "Villard Reculas":http://www.villard-reculas.com/, j’ai en effet été pris d’un incroyable vertige qui m’a littéralement paralysé, ayant peu l’habitude de ce genre de chemin. Trois longs kms au bord de falaises impressionnantes dans un petit chemin sinueux à peine assez large pour une voiture alors qu’il en passe régulierement deux, c’est pas évident pour un Québécois habitué à des routes très larges. Bref, j’étais tout simplement incapable d’avancer. Cela m’a quelque peu empêché de profiter de la superbe vue panoramique de Bourg d’Oisans en contrebas. En regardant la carte Michelin le soir même, j’ai compris qu’une route marquée d’une ligne rouge et noire signifiait un parcours difficile et dangereux. Je retiens la leçon! Le fou rire que ma femme a eu à me voir planté là raide comme une barre et le visage rempli de sueur se passe par ailleurs de commentaires… *Mon premier col… à vélo* De retour à mon petit col de Poutran, une ascension d’une longueur de 9km et qui ne dépasse jamais les 7% d’élevation. Je me lance donc à l’assaut de ce petit col qui démarre dans l’Alpe d’Huez en partant du barrage du Verney, près d’Allemont, en passant plus haut par ce fameux petit chemin de Villard Reculas. À mon rythme, j’enfile un à un les lacets menant au sommet. Plus je monte et plus je trouve que les sensations ressenties dans mon corps sont magiques. L’air pur de la montage ? Une sorte d’adrénaline me pousse à aller toujours plus vite et plus haut malgré mes jambes enkilosées et même si la douleur commence à se faire sentir de plus en plus. En progressant dans cette ascension, j’essaie de trouver réponse à une question que ma femme m’a posée lors d’une promenade dans l’Alpe d’Huez, à savoir ce qui pousse une personne (moi en occurence, voire les coureurs de mon équipe) à dépenser autant d’argent pour prendre des vacances sur un autre continent et ce, dans le seul but d’aller souffrir le martyr pour gravir des montagnes de fou ? Après avoir terminé l’ascension du col de Poutran, je n’avais pas de réponses à offrir. Peut-être viendront-elles sur la Marmotte ? J’ai toutefois éprouvé une grande sensation intérieure de bien être au sommet du Poutran, comme si je venais de réaliser un petit exploit personnel. Je n’avais parcouru que 9 km mais me voilà qui en voulait plus encore. Voilà qui est prometteur pour samedi ! Dans la descente, j’essayais d’imaginer comment on pouvait se sentir en finissant la Marmotte ? Je suis convaincu que même épuisé après avoir franchi Croix de Fer, Galibier et l’Alpe d’Huez, ce sentiment de bien-être, cette sensation de dépassement, me traversera de nouveau le corps et l’esprit. *Bourg d’Oisans: la Mecque du cyclisme… l’espace d’une semaine* Il est très intéressant de voir tous ces cyclistes envahir Bourg d’Oisans et l’Alpe d’Huez durant les jours qui précèdent La Marmotte. Restaurants et boutiques de vélo bourdonnent d’activités et sont envahis par des cyclistes provenant de je-ne-sais-combien de pays. C’est un peu le paradis du cycliste et l’espace d’une semaine, nous devenons en quelque sorte les rois du bitume; les automobilistes n’ont d’autre option que de nous porter un plus grand respect. *La reconnaissance du parcours* À deux jours de la course, j’ai fait – en voiture – la reconnaissance du parcours. Premièrement, *la montée de l’Alpe d’Huez*: ces 21 lacets qui se succèdent, son pavé d’une qualité exemplaire et son paysage si magnifique inspirent un seul mot dans mon esprit: majestueuse Alpe d’Huez. En dirais-je autant samedi soir ? *Col de la Croix de Fer*. Cette année, la Marmotte ne passe pas par le col de la Croix de Fer puisque les tunnels dans la descente du col après Belleville sont présentement en travaux. Nous tournons donc au col du Glandon pour rejoindre la ville de Sainte Marie de Cuines. Ainsi, la distance totale de l’épreuve cette année est de 174.4 km pour 4900 mètres d’ascension. Beau programme! *Col du Galibier*. Avec une température de 6 degrés centigrades à son sommet lors de notre passage, je me demande réellement si mes jambes tiendront le coup ! Je ne réalise pas encore ce que ces 32 kms d’ascension pouvent représenter pour un cycliste mais j’ai une meilleure idée maintenant après les avoir parcouru en voiture. Je constate qu’en plus d’être en excellente forme physique il me faudra aussi une grande force de caractère pour compléter la Marmotte. C’est probablement sur ce plan que ca se jouera. Dans deux jours, le récit de ma course!

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2 Commentaires

  1. Louis

    Pour avoir monté l’Alpe d’Huez au printemps, et avoir repéré le Télégraphe-Galiber pour le faire cette automne, je suis en mesure de comprendre pleinement l’ampleur de cette épreuve! C’est la cyclosportive la plus éprouvante au monde autant pour son dénivelé que pour sa distance. Je connais plusieurs cycliste qui l’ont fait par le passé et chapeau à tout ceux qui la font!

  2. Patrick

    Félicitation mon frère! Tu es beaucoup plus courageux que ton petit frère! Reviens nous en un seul morceau!

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