Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Le Québec mûr pour un vélodrome intérieur ?

Intéressant article portant sur la nécessité, pour que le cyclisme québécois continue de se développer, de construire un vélodrome intérieur

L'article débute par un rappel de la contribution exceptionnelle du Québec au cyclisme canadien. On retrouve en effet dans La Belle Province les deux seuls événements World Tour d'Amérique du Nord, les GP de Québec et Montréal. On y retrouve également une foule d'autres événements cyclistes de tout premier plan: l'épreuve de Coupe du Monde de VTT au Mont Ste-Anne, le Tour de l'Abitibi, le Tour de Beauce, la Classique Montréal-Québec, les Mardis cyclistes de Lachine, et un nombre impressionnant de courses cyclistes organisées sous l'égide de la FQSC

L'élément important, selon moi, c'est que le cyclisme connaît, depuis une dizaine d'années, un important essor au Québec, faisant les beaux jours des boutiques de vélo par exemple. Il n'y a qu'à aller faire un tour dans le Parc de la Gatineau un dimanche matin, alors que les promenades sont fermées aux automobiles (quelle bonne idée!) pour se convaincre de l'engouement actuel que suscite le cyclisme au Québec: vous croiserez des pelotons entiers, des hordes de cyclistes !

Des cyclosportives comme le Défi Vélo Mag affichent également année après année complet.

Et au plus haut niveau, jamais le Québec n'a compté autant de cyclistes professionnels, en premier lieu Dominique Rollin et David Veilleux, mais aussi les coureurs québécois chez SpiderTech.

Bref, il ne fait aucun doute qu'un vélodrome serait aujourd'hui bien plus économiquement et socialement viable que dans les décennies précédentes. À quelques conditions près.

La première est, pour moi, démographique: le vélodrome intérieur doit être construit au sein d'un important bassin de population. Et le plus important du Québec, c'est la région métropolitaine de Montréal et ses 3,7 millions d'habitants. C'est la condition sine qua non pour garantir une fréquentation adéquate de l'infrastructure.

La deuxième, c'est d'y tenir régulièrement des compétitions à tous les niveaux. Pour l'élite, pourquoi ne pas relancer les Six-Jours de Montréal ? Clin d'oeil à l'histoire de la ville, je suis convaincu que le public est prêt à revenir en grand nombre sur ce genre d'événement. Une épreuve de Coupe du Monde sur piste, qui contribuerait à la mondialisation du cyclisme tant souhaitée par l'UCI, et des Championnats canadiens pourraient également être organisés. 

Au niveau inférieur, les compétitions sur piste actuellement disputées sur le vélodrome vieillissant de Bromont pourraient s'y tenir. 

Troisième condition, celle de rendre cette infrastructure disponible aux athlètes d'élite bien sûr, mais aussi aux autres coureurs et au grand public pour des séances d'initiation. Et aux jeunes des écoles à l'occasion de sorties spéciales ou de camps de jour durant l'été. 

Évidemment, la contribution des divers paliers de gouvernement est incontournable. Si le projet du Colisée de Québec en vue d'y accueillir une équipe de la LNH n'y échappe pas, un vélodrome intérieur n'y échappera pas non plus. Sans contribution gouvernementale, pas de vélodrome.

Le privé devra également être de la partie. Il existe des exemples de sociétés privées qui ont investi dans le développement d'autres sports que le hockey, notamment Saputo avec le soccer. 

Des projets ont été lancés ces dernières années, notamment en 2005 à Québec et aussi celui de la construction d'un vélodrome intérieur dans la région de la Beauce. La publication d'un article à ce sujet sur La Flamme Rouge en octobre 2008 avait d'ailleurs suscité un débat houleux. Le projet de Québec a été abandonné et j'ignore où en est le projet d'un vélodrome couvert en Beauce à l'heure actuelle.

La population australienne est d'environ 22 millions d'habitants et la culture cycliste y était, dans les années 1980, inexistante. Puis il y a eu Phil Anderson, premier maillot jaune australien sur le Tour de France, et un ambitieux programme de développement du cyclisme au sein duquel on a débuté par la piste en construisant des vélodromes intérieurs. Petit à petit, parfois même avec l'appui d'entraineurs canadiens (!), les cyclistes australiens se sont développés, ont remporté des médailles olympiques sur piste et viennent d'atteindre le graal avec la récente victoire de Cadel Evans au Tour de France, bouclant la boucle. Aujourd'hui, les sponsors australiens arrivent, notamment avec la nouvelle équipe GreenEdge.

Le Canada compte actuellement environ 34 millions d'habitants. Le cyclisme y est en plein essor, notamment parce qu'il véhicule l'image d'un sport qui permet de garder la forme et qui partage les mêmes valeurs que celles retrouvées dans les mouvements environnementaux et écologistes. Avec peu de soutien, plusieurs athlètes ont réussi à atteindre le plus haut niveau en cyclisme, un exploit. Je suis d'avis qu'il est temps pour le Canada et le Québec, régions nordiques où la pratique du cyclisme est impossible au moins 4 mois par an, de construire un ou deux vélodromes intérieurs, convaincu que nous sommes également capables de produire un ou des vainqueurs du Tour de France dans les prochaines décennies.

Partager

Précédent

Confirmé: Tuft chez GreenEdge

Suivant

La Haute Route 2011: le bilan

  1. Pierre Dumais

    Laurent,

    Le Québec a toujours été une terre fertile pour les courses cyclistes.Je pourrais dire qu’il est le berceau du cyclisme en Amérique du Nord. Dans les années 1950-60 et 70, les plus grandes courses cyclistes se passaient au Québec et plusieurs états-uniens venaient y participer ex: Tour du St-Laurent,Tour du Saguenay-Lac-St-Jean, Québec-Montréal,Québec-La Malbaie,Tour de l’Estrie, Omnium Corneli, les Six-Jours et autres.

    Pour le vélodrome, étant témoin et participant depuis 45 ans dans le milieu cycliste, ce sont plus de 10 vélodromes que nous aurions si les belles promesses avaient été réalisées. Nous en avions un à Montréal et il est devenu un zoo, malgré les protestations de la gent cycliste. Ce vélodrome a été une vraie pouponnière pour le cyclisme de compétition.

    On peut toujours rêver, mais je ne crois pas qu’un vélodrome couvert sera bâti avec la situation économique que nous connaissons. Ce n’est pas assez sexy pour la population.

  2. Vincent C

    @Pierre Dumais

    Effectivement, c’est pas sexy!

    Il faut compté sur un mécène pour que ce genre de projet aboutisse. Des gens passionnés de vélo qui veulent s’impliquer, comme Serge Arsenault. Sans mettre la pression à qui que soit, il ne faut pas attendre que le gouvernement ou nos instances sportives bougent pour nous. Il faut aussi un appuis politique, là aussi, ça prend quelqu’un qui aime le vélo, c’est certainement pas un « gros cave » comme Ford à Toronto qui va nous aider. À cette effet, Luc Ferrandez, le Maire du Plateau, avait déjà soulever l’idée sur son blog, de construire un centre cycliste, un peu comme celui de Bromont, sur l’Ile Ste-Hélène. Quoi demander de mieux? Y’a plein de terrain vague, à 2 pas de Montréal, près d’un métro et de la piste Gilles Villeneuve!

  3. Vincent C

    Ah j’oubliais! J’aime bien les articles de Pasquale Stalteri, c’est lui qui a soulevé publiquement le problème des championnats québécois où des étrangers y participent et change la donne de la course.

    Personne n’ose critiquer sous peine de se faire rabrouer et lyncher par les gens. Ça fait du bien, un peu de fraicheur et une vision différente!

  4. Andy Lamarre

    J’ai toujous pensé que les Québecois étaient plustot mieux adaptés pour le vélodrome que le vélo sur route. Comme Pierre mentionne plus haut, nous avons eu un des plus beaux au monde, mais pour faire plaisir des amis, le gouvernement Québecois du temps a décidé d’en faire un zoo.
    Faut aussi avoir pris une « plonge », pour savoir que le vélodrome de Bromont est très dangeureux et pas très fonctionnnel. Un vélo en bois extérieur sans couverture n’est pas très pratique non plus dans le climat ou nous vivons.

  5. Robert

    Un vélodrome intérieur sur l’île Ste-Hélène. Wow, j’en veux un, superbe idée. Est-ce que la F.Q.S.C doit prendre en charge une telle initiative, et la promouvoir auprès des gouvernements et des privés.

    J’aimerais bien avoir un son de cloche de la F.Q.S.C. à ce sujet. Les gouvernements sont-ils fermés à l’idée?

    Est-ce possible qu’un jour, ou puisse s’y entraîner et développer des athlètes, hé bien, je l’espère.

  6. Vincent C

    Voici les détails sur son blogue:

    http://www.lucferrandez.com/les-seigneurs-de-lile

  7. Jérôme Croteau

    Abandonnée au milieu du fleuve, l’ancienne Terre des Hommes doit devenir Terre des Sports. De tous les sports, incluant le vélo pour lequel il y aura la route, la piste et le BMX: la route sur le circuit, la piste dans un vélodrome au bout du bassin olympique et une piste de BMX sous le pont Jacques-Cartier.

L’auteur de ce blog encourage tous les lecteurs à laisser un commentaire en réaction à l’article du jour, cela contribue à enrichir le propos. Vous pouvez contribuer à la qualité de ce site en utilisant un langage décent, poli et respectueux d’autrui, et en étant pertinent et concis envers le sujet traité. L’auteur peut modérer les commentaires, et se réserve le droit de censurer sans avertissement les commentaires considérés hors sujet, diffamatoires, irrespectueux d’autrui, portant atteinte à l’intégrité d’une personne ou encore haineux.

Répondre à Pierre Dumais Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.