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Dopage : ca n’arrête pas!

« Nouvelles révélations ce matin dans L’Équipe »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051006_124025Dev.html : un ancien médecin de l’US Postal (il avait quitté l’équipe avant l’arrivée d’Armstrong en 1998), Prentice Steffen, affirme que des coureurs se livraient à des auto-transfusions avant le départ des étapes du dernier Tour de France. Steffen ne donne pas la source de ses informations.

Selon lui, les coureurs font des « cures » avant le Tour pour faire grimper leur hématocrite jusqu’à des niveaux de 60%. Ils se prélèvent alors du sang, leur permettant d’abaisser ce taux dans les limites UCI. Lors des étapes clef, ils se ré-injecteraient leur propre sang, faisant monter leur hématocrite au-dessus des limites permises, l’espace de la journée. De retour à l’hôtel le soir, rebelotte, nouvelle ponction pour s’assurer que l’hématocrite respecte les normes au cas d’un contrôle le lendemain matin (et pour diminuer les risques que comporte un taux d’hématocrite à 55%-60% lorsqu’ils sont au repos la nuit).

Les contrôles UCI seraient aisément déjoués selon Steffen puisque les coureurs savent que les « vampires » de l’UCI passent systématiquement avant 8h. Entre ce moment et le départ des étapes, ils ont tout le temps de s’autotransfuser.

Ces pratiques sont jugées tout-à-fait possibles par le Pr Michel Audran, spécialiste français du dopage sanguin.

Si elles étaient vraies (mais comment le vérifier), cela confirmerait les dires de Philippe Gaumont dans son récent livre « Prisonnier du dopage » et qui affirme que le dopage est la raison première de la non-participation des principaux favoris du Tour à des épreuves de préparation dans les trois semaines précédents l’épreuve, question de se faire des petites « cures » bien tranquillement. Une méthode notamment utilisée par Armstrong qui « disparaissait » étonnamment de la circulation sitôt le Dauphiné Libéré passé…

À noter que l’affaire Hamilton porte sur les hétérotransfusions, c’est-à-dire qu’il se serait injecté le sang de quelqu’un d’autre, un procédé évidemment beaucoup plus risqué puisque le sang exogène est aisément identifiable. Les autotransfusions sont évidemment beaucoup plus sécuritaires et difficiles – voire impossible – à détecter.

Ce qui est certain dans tout cela, c’est que les méthodes de dopage utilisées par les meilleurs coureurs au monde sont assurément très complexes, à faire décoiffer même.

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10 Commentaires

  1. didier girsch

    rien de tres nouveau,cette technique a ete utilisé par les skieurs de fond ,il y a plus de 10 ans.l’epo avait mis fin à ce bricolage,car les risques infectieux ne sont pas nuls.dans ce cas ,le suivi longitudinal n’est pas performant mais je suis étonné qu ‘aucun journaliste n’ait vu les eventuelles traces d’injection sur les bras,ou ailleurs.bon tout cela est désolant(redite),mais un tennisman s’est fait prendre il y a 4 mois et pas un seul footballeur de l’equipe miss monde,miss europe…chiche un controle en suisse samedi?

  2. Etienne

    Si seulement il y avait une vrai volonté de contrer le dopage dans le cyclisme, au tennis Mariano Puerta est controlé positif et risque d’etre la suspension a VIE. Au tennis, une premiere offense donne une suspension de deux ans, une seconde suspension a vie. En plus il doit redonner tous les gains en argent depuis son controle positif ansi que les trophés.

    Voila une vrai punition, pas des 8 mois et des causes en arbitration.

    Un joueur de tennis suspendu pour dopage (je me souviens plus de son nom) c’est meme fait refusé l’entrée au internationaux des États-Unis comme spectateur!! Voila qui est sérieux.

  3. Damien

    Ça continue! L’UCI vient de nommer un expert “indépendant” pour vérifier… qu’Armstrong s’est bien dopé!
    Ce n’est pas en remettant constamment en cause la fiabilité et la légitimité des analyses et contrôles qu’on avancera!

  4. Cyclick

    Bon Dieu, il suffisait d’y penser tout simplement à ce jeu du chat et de la souris! On attend les “vampires”, et une fois la petite visite de courtoisie faite par ces derniers, allez hop on envoie la sauce, pour par la suite se la couler douce le soir venu, retirer la sauce et redevenir une personne normale…

  5. didier girsch

    quand mème,à quelle incroyable pression venant d’eux ou de l’environnement,ces gars sont soumis pour accepter et surtout pratiquer jour apres jour,courses apres courses,pendant des années,ce genre de manip;ou alors ils sont completement abrutis et ne comprennent rien;les deux profils existent pour ce qu’il est possible de deviner à travers interview,reportage et autres.mais , qui se laisserait piquer et injecter du sang,mème le sien, pour gagner une course de velo sans cette pulsion difficile à qualifier et qui parait tout emporter de nos apprehensions ou de nos tabous.ce jeu avec son propre sang transgresse la plupart des interdits,pas seulement ceux de l’uci,et paradoxalement donne à ceux qui s’y livrent une dimension héroique,quasi mythologique,ils vont et reviennent d’un au dela où nous n’oserons jamais aller,par peur ou simple bon sens.c’est obscene,ecoeurant,le mot le plus juste serait pornographique.

  6. Roger

    Etonnant qu’il n’y a pas plus d’accidents, de types tromboses, phlébites etc….
    Ils ne sont pas rare chez les malades à qui on injecte des tonnes de produits.

  7. zwigli

    Bon point. Contrairement aux malades frêles, les coureurs ont de belles grosses veines facile à piquer, mais tout de même, à la longue ils doivent “manquer de veines”. Sclérose des vaisseaux, fibrose, rien de dangereux, car ce sont des vaisseaux superficiels et des collatérales se forment, mais où s’injecte-t-il en fin de saison? Il y a bien sûr les veines des members inférieux, telles saphènes, plus discrets, sous les bas…

    Et pour les thromboses, le risque est plus lié à leur haut taux d’hématocrite, d’où les phlébotomies en fin de soirée…

  8. dominique

    il y a tout de même 2 détails qui me chiffonne dans ces affaires de transfusion.
    la 1ère c’est la répétition des piqures, si ça se passe rééllement comme on le dit ces coureurs deviennent des passoires et ça doit bien finir par se voir.
    la 2ème c’est qu’il y a toujours le risque d’être controlé juste aprés l’étape, avant qu’ils n’aient eu le temps de se faire enlever du sang.

  9. crevette masquée

    “la 2ème c’est qu’il y a toujours le risque d’être controlé juste aprés l’étape, avant qu’ils n’aient eu le temps de se faire enlever du sang.”

    Les contrôles du taux d’hématocrite sont réalisés exclusivement le matin. Don aucun risque de se faire prendre le soir.

  10. didier girsch

    ce sont quand mème de sacrés marioles pour réussir leurs manips en toute sécurité

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