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Dauphiné: on s’est régalé!

Je sais pas vous, mais je me suis régalé ces trois derniers jours sur le Critérium du Dauphiné Libéré.

Comme quoi je peux me tromper, le parcours m’inspirait peu au départ. Mais une fois de plus, l’adage c’est avéré vrai: ce sont les coureurs qui font la course…

Il y a d’abord eu vendredi dernier sur la route de Villars-de-Lans, et cette échappée royale composée de Rui Costa (l’éventuel vainqueur du jour), Tony Gallopin, Alejandro Valverde et surtout un Vicenzo Nibali piqué au vif, frustré de sa performance de la veille vers Pra-Loup où il avait été lâché dans le final.

En l’espace d’une étape, Nibali renversait ce Dauphiné en refaisant son retard et en prenant le maillot jaune.

Sur son coup de pédale ce jour-là, je me disais bien que la course était pliée. L’Italien avait en effet une belle vélocité, et on le retrouvait bien posé sur sa machine, comme sur le Tour 2014.

Il n’en fut pourtant rien.

Samedi, coup de théâtre: le requin de Messine lâche prise, payant cash ses efforts de la veille (ou alors, il ne voulait pas trop taper dedans en prévision de juillet prochain?). Sur la route du Mont Blanc, c’est une équipe Sky retrouvée qui prend la course en main pour Chris Froome qui s’impose, avec Van Garderen tout juste derrière. Les images sont impressionnantes, surtout le travail effectué en fin d’étape par Wouter Poels pour son leader: quelle force!

Poels nous remettra ça hier (dimanche) dans la dernière étape, amenant son leader Froome dans un fauteuil jusqu’à un peu plus de deux kilomètres de l’arrivée. Ce Poels, je suis certain qu’il représente pour la Sky un des atouts clef (et caché jusqu’ici) du mois de juillet. Victime d’une grave chute sur le Tour 2012, Poels s’est doucement reconstruit depuis, terminant Giro et Vuelta l’an dernier. Cette saison, son programme a été dessiné de sorte à arriver au sommet sur le Tour, et disons que les résultats du Dauphiné nous laisse croire qu’il sera un des derniers hommes de la Sky à accompagner son leader dans les grands cols.

Enfin hier, nouveau coup de théâtre puisque Van Garderen, en jaune le matin, a tout perdu dans les deux derniers kilomètres de la course, ne parvenant pas à résister à un Chris Froome sur-puissant, bien amené juste avant par son équipe Sky et notamment Poels dans le final.

Je sais pas vous, mais les images de Froome hier dans les deux derniers kilomètres ressemblaient étrangement à celles qu’il nous a habitué lors du Tour 2013… avec sa moulinette destructrice.

Nibali, quant à lui, a été aux abonnés absent du final hier, se réservant probablement pour la suite. Ou alors étant carrément trop juste en cette période, allez savoir.

Bref, un magnifique Dauphiné, avec de belles images, notamment de ces lacets de Montaverney hier. Et parmi les enseignements de la semaine, la montée en puissance de Froome et Van Garderen bien sûr, mais aussi celle de Romain Bardet, de Simon Yates, de Daniel Martin, de Joaquim Rodriguez et d’Andrew Talansky.

Parmi les coureurs qui doivent se poser des questions à trois semaines du Tour, je remarque Pierre Rolland, qui subit la course, mais aussi Wilco Kelderman, que j’attendais mieux, Jean-Christophe Peraud, Bauke Mollema ainsi que toute l’équipe Trek, aux abonnés absents cette semaine. Ces derniers se sont d’ailleurs fait remonter publiquement les bretelles après la 6e étape dans un geste rare du directeur sportif Alain Gallopin.

Mention très bien enfin à l’érythréen Daniel Teklehaimanot qui ramène le maillot de meilleur grimpeur au sein de la modeste formation MTN – Qhubeka. Rafraichissant!

Le Tour de Suisse

À trois semaines du Tour de France, le Dauphiné nous a donc rassuré sur la condition de Chris Froome et de Vicenzo Nibali. L’actuel Tour de Suisse, parti samedi, pourra nous renseigner sur la condition des Thibault Pinot, Robert Gesink, Rafal Majka, Warren Barguil, Michal Kwiatlowski, Fabian Cancellara, Peter Sagan, Jakob Fuglsang, voire du solide leader actuel Tom Dumoulin.

Restera plus que deux points d’interrogation, soit la récupération d’Alberto Contador suite au Giro et surtout, surtout, la préparation de Nairo Quintana. Je crois que les deux coureurs s’aligneront sur la Route du Sud à partir de jeudi prochain, pour quatre étapes dans les Pyrénées.

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Matos: quelques nouveautés

  1. piroux

    Et oui Laurent, c’est toujours les acteurs qui font le film. Nous pourrions disserter longtemps sur l’attitude de tel ou tel coureur (Nibali c’est-il volontairement relevé dans PRA-LOUP pour attaquer le lendemain, etc…). Moi ce que je retiens, c’est que je ne me suis pas endormi dans le canapé pour récupérer de ma sortie matinale. Tous les jours, il y avait un scénario, BOUHANI allait-il gagné, Bardet allait-il tenir dans PRA-LOUP, L’étape du VERCORS ressemblait à la cyclo Le CHALLENGE DU VERCORS avec les costauds devant et les autres éparpillés sur le plateau de ce magnifique VERCORS, FROOME qui se met en mode cruiser (400 Watts pendant 2 km), Tejay qui dodine de la tête et hier c’était le feu d’artifice avec Alejandro et Purito à l’attaque, un Tony Martin qui me rappelait quelques moments que nous avions partagés ensemble dans cette vallée, Un Dan Martin qui remonte le paquet pour attaquer et qui se retrouve lâcher 1 minute plus tard…
    Tu prends ces gaillards, tu rajoutes ceux du Tour de Suisse et les deux grimpeurs fous (Alberto et Nairo) nous devrions passer un sympathique mois de juillet pluvieux (les anciens annoncent la pluie).

  2. legafmm

    Alain a du apprécier le spectacle lui le grand fan des all black, je suis certain qu’il nous prépare quelque chose pour saluer ces belles performances physiques.

  3. thierry mtl

    Froome et Sky ont bien manœuvré, mais c’est toujours la même recette. Le train Sky jusqu’aux derniers km et l’attaque à la moulinette de Froome. On ajoute un fort CLM et c’est gagné pour le Tour.

    Contador et Nibali peuvent gagner de plusieurs autres façons. Ils l’ont démontré dans le passé. Pas besoin d’un train d’équipier, possibilité d’attaques en moyenne montagne et en descente… C’est ce qu’il devront faire en juillet. S’ils laissent la Sky et Froome faire ce qu’ils ont fait hier, ils perdront. Mais je ne peux pas croire que ses principaux opposants, laisseront les choses aller de cette façon.

    Sur le Dauphiné, Nibali n’a pas voulu poussé trop souvent. Il a essayé une fois et il est arrivé au fil très fatigué. C’est sa méthode sur le Dauphiné, il ne le fait pas à fond.

    Sur ce Dauphiné, Bardet m’a vraiment épaté. Lui et Pinot seront du spectacle en juillet. Dommage pour JC Perreaud qui n’arrive pas à atteindre son niveau. Quelqu’un sait pourquoi ?

  4. mica

    Oui, belle course que ce Dauphiné! D’ une manière générale je fais plus confiance à l’ esprit  » réglo » des Anglo-Saxon plutôt qu’ a l’esprit magouilleur des Latins( Ah ! ces Hispanos-Italiens). Quoi qu’ il en soit cela devrait nous valoir un beau TDF avec une bonne demi douzaine de vainqueurs potentiels(Contador, Quintana, Froome, Nibali, Van Garderen, Pinot,peut étre Bardet….) . Mais il y a ces 10 premiers jours de tous les dangers ( Provoqués ou pas…) J’ ai bien peur qu’ avant les Pyrénées plusieurs des prétendants aient été éjectés d’ une manière ou de l’ autre.

  5. piroux

    Thierry, JC PERREAUD est au même niveau qu’il l’était l’année dernière à la même époque, ne t’inquiètes pas le « vieux » sait où il en est.
    Froome et SKY n’ont pas la culture cycliste des latins et ils compensent par une approche technique, un peu comme le football Américain par rapport au football Européen.
    Ils travaillent les capacités de l’homme par rapport au terrain, ils savent ce qu’ils ont de disponible « dans le moteur » par exemple 400 watts pendant 12 minutes, ils utilisent ces 12 minutes sur les 15 dernières minutes de l’étape en verrouillant l’étape le plus longtemps possible et surtout la dernière montée en maintenant un tempo évitant les attaques. Pas question de faire une étape avec une échappée au long court, ils ne savent pas combien leur « sujet » va consommer (le vent, la pluie,la chaleur, les virages, les pentes, les gars dans l’échappée…trop de paramètres).
    Si les ténors attendent la dernière ascension, c’est Froome qui gagne, s’ils font comme vendredi dans le Vercors c’est Froome qui perd.

  6. De ce Dauphiné on peut retenir.
    – ce sont les hommes qui font la course et le parcours a été parfaitement mis à contribution par Nibali pour mettre le bordel dans la belle machine Sky.
    – Nibali, Valverde, Bardet, Perraud ne sont pas encore au top. Ils sont à des niveaux variables et difficile de prédire où ils en seront en juillet car pour certains je pense qu’ils ne se sont pas dévoilés.
    – Van Garderen est en forme et gagne en maturité. Il faut un super Froome pour le battre. Le tdf est encore loin et il lui faut garder la forme et on a vu qu’en montagne il lui manque encore un tout petit truc. il fait parti de ceux qui ont intérêt à dynamiter le peloton et il a le physique pour le faire.
    – Sur une course qui se résume à une course de côté Froome conserve un avantage. Il est celui qui développe le plus de watts sur la dernière montée conformément aux protocoles de son entraînement. Par contre si son équipe ne peut pas mettre en place la stratégie de course habituelle (si attaquée de loin) on a vu qu’elle pouvait être débordée et laisser son leader esseulé. Dans cette situation on a vu que Froome devient alors un peu attentiste et attend les tous derniers km pour produire son effort. En résumé quelle que soit la course il reste sur la stratégie habituelle et ne cherche pas à l’amender. C’est une faiblesse à ce niveau de compétition. Certain que des DS ont bien enregistré cette donnée. Reste à mettre en oeuvre la parade et c’est plus facile à dire qu’à faire.
    – Nibali reste un sacré danger car il court à l’instinct et a confirmé tout son opportunisme. Un plaisir de voir un coureur sortir des sentiers battus et faire preuve d’une belle analyse de la course. Pas étonnant d’avoir retrouvé dans l’échappée de vendredi des coureurs de classiques qui savent guetter les opportunités de course.
    Un dauphiné très vivant et je regrette qu’une fois encore la tactique Sky ait fonctionné mais elle m’a semblé plus fragile que par le passé. Les attaques de Froome sont très courtes et c’est un élément non négligeable car ça veut dire qu’il est alors condamné à ne pas creuser de gros écarts. Il ne va pas assommer la course et donc va rester exposé à des attaques.
    Regarder Froome sur un vélo reste une torture pour les puristes et je n’ai jamais vu un coureur aussi raide à ce niveau. Le dopage rend fort mais pas beau. Franchement voir cet extra terrestre mouliner comme un dératé et se dandiner comme une anguille n’est pas un ravissement pour les yeux et ça rend encore plus irréelles ses performances. Il faut attendre car comme pour Armstrong un jour nous aurons la vérité et on la connait déjà.

  7. Chouchouduvélo

    Effectivement les coureurs nous ont offert un superbe Dauphiné.
    Un seul regret : France TV qui ne nous propose pas les étapes entières lorsqu’il y a des attaques dès le début. Avec toutes ses chaînes, elle pourrait bien en mettre une en réserve pour des cas comme ça.
    Par exemple sur l’étape de l’échappée royale, j’aurais ben voulu voir quels étaient les coureurs qui passaient le + de relais, les + puissants, ça expliquerait peut-être que Nibali soit celui qui ait perdu du temps dans les étapes suivantes et dans une moindre mesure Valverde, alors que Rui Costa arrive même à remonter au classement général pour terminer sur le podium.

    Concernant Maulema, j’ai lu sur le net qu’il avait des problèmes de santé, mal de dos, ce qui explique sa mauvaise performance.

    Simon Yates prend le maillot de meilleur jeune à 22 ans ! Belle façon de courir en + ! Il ne se contente pas de rester dans les roues.

    Sur le Tour de Suisse, l’étape reine à ne pas manquer est mercredi avec son arrivée au sommet à près de 2700 mètres d’altitude.

    La route du Sud va avoir un beau plateau avec 3 coureurs ayant remporté un Grant Tour : Contador, Quintana auxquels vient de s’ajouter à la liste Ryder Hesjedal, et qui utiliseront cette petite course à étapes en préparation du Tour.

    Si Nibali a réussi son coup sur le Dauphiné, Garmin est aussi capable de dynamiter la course comme ce qu’elle avait fait au Tour 2013 en attaquant dès le départ de l’étape gagnée par Dan Martin. Mais même si Froome en jaune s’était retrouvé tout seul rapidement, il a su accompagner le groupe de tête malgré les attaques. Sur ce Dauphiné, il est juste resté avec le groupe du maillot jaune TVG. Les 2 coureurs se doutaient bien que les coureurs de cette longue échappée de cadors allait leur rester dans les jambes le lendemain et qu’ils allaient payer + ou – leurs efforts par la suite.

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