Tous les jours, la passion du cyclisme

 

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Giro: des surprises tous les jours!

Ca devait être des journées tranquilles ces deux derniers jours sur le Giro.

Que nenni! La pluie est venue durcir considérablement la course.

Il semble que sur ce Giro, les coureurs ne l’auront jamais facile!

C’est pas compliqué, tous les jours il se passe quelque chose sur cette course, et c’est plutôt intéressant pour nous.

Avant-hier, lors de l’étape remportée par Zakarin, la surprise est venue de Contador qui a, dans la dernière ascension, placé une belle mine à laquelle Aru et Porte ont eu du mal à répondre. Ce n’était pas bien dangereux, c’était encore trop loin de l’arrivée (environ 6 kms de la ligne), mais ce fut probablement suffisant pour semer un doute dans la tête d’Aru.

Hier, rebelotte dans le final qui présentait une petite patate juste avant la ligne. L’équipe BMC a parfaitement manoeuvré pour lancer Philippe Gilbert qui ne s’est pas loupé cette fois-ci (souvenez-vous de l’Amstel…), mais l’information du jour est ailleurs: Contador a repris 17 secondes à un Fabio Aru pas dans un grand jour, ceci grâce aux bonifications et un léger écart sur la ligne.

Apparemment, Aru se serait mal alimenté durant l’étape, et l’aurait payé dans ce dernier coup de cul placé dans le dernier kilomètre.

17 secondes pour Contador, sur une telle journée, c’est plutôt bien, et en tout cas certainement suffisant pour une fois encore prendre un ascendant psychologique sur Aru.

Y’a pas à dire, cette fin de Giro s’annonce palpitante car les coureurs sont déjà très fatigués: tout pourrait arriver à partir du chrono samedi, puis dans les difficiles étapes des Dolomites, dont l’étape tant attendue du Mortirolo mardi prochain.

À 10 jours de la fin de ce Giro, je pense que Contador sera difficile à déloger, malgré une équipe manifestement plus faible que l’équipe Astana. Si Aru est intelligent, il se servira de son équipe, et notamment de Landa, pour dynamiter de loin la course en montagne, et ainsi isoler l’Espagnol.

Les alliances du peloton

Les avis sont partagés dans l’affaire Porte, même si globalement vous êtes plus nombreux à avoir déploré la sanction de deux minutes imposée au leader de la Sky.

Pour moi, cela pose également la question des alliances dans le peloton.

Manifestement, l’entraide entre coureurs australiens a joué l’autre jour, Clarke et Porte partageant la même nationalité.

Combien de fois dans l’histoire du vélo avons-nous vu des Italiens de diverses équipes s’allier pour barrer la route à un coureur étranger en position de gagner une épreuve sur le territoire italien?

Parfois, ces alliances sont inversées: deux Espagnols, deux Italiens, deux Belges, voire deux Français, peuvent se neutraliser pour des raisons de « meilleur coureur national » et ainsi favoriser la victoire d’un troisième larron.

Parfois enfin, les alliances sont inversées: je pense notamment aux Mondiaux gagnés il y a deux ans par Rui Costa. Lorsqu’il s’est élancé à la poursuite de Rodriguez devant, Valverde, qui partageait alors la même équipe de marque que Costa (Movistar), n’a pas bougé. Il favorisait ainsi la victoire d’un coureur de son équipe de marque, tout en privant possiblement (c’est ce qui est finalement arrivé) Rodriguez du titre mondial, donc d’une certaine gloire en Espagne.

Si Contador est isolé dans les Dolomites, pourrait-il de la sorte compter sur d’autres Espagnols sur ce Giro, comme les Movistar ? (je pense à Intxausti, Amador, Anton ou Izagirre, mais comment se comporterait Visconti, italien?).

Réponse à Stef

Stef a laissé un commentaire en réaction à mon récent « Tour de l’actualité » qui m’interpelle quant au traitement que je réserve sur ce site aux affaires de dopage. Dans ce texte, je réagissais à l’annonce de la suspension à vie de Geert Leinders, ancien médecin Sky et Rabobank, ainsi qu’aux soupçons planant sur Mario Zorzoli, médecin en chef à l’UCI et impliqué dans la lutte contre le dopage (du moins en apparence).

Stef évoque un traitement à deux vitesses, évoquant mon autre texte « L’étrange histoire de l’eau de Malartic » ou j’affirmais qu’il était d’une part difficile de voir clair dans cette histoire et, d’autre part, que l’explication avancée par la famille du jeune athlète positif m’apparaissait crédible.

Alors, traitement à deux vitesses qui reposerait – c’est sous-entendu – sur un manque de jugement, voire un parti-pris?

Clairement, non.

J’estime qu’il ne faut pas tout mélanger. J’estime qu’il ne faut pas dénoncer à l’aveugle les situations de dopage. J’estime qu’il ne faut pas dénoncer pour dénoncer. J’estime qu’il faut plutôt user de jugement dans chaque nouvelle histoire.

Pour Stef mais aussi pour tout le monde, voici quelques éléments qui ont guidé mon jugement et ma prise de position dans ces deux histoires.

D’une part, l’histoire Leinders-Zorzoli s’inscrit dans le milieu du cyclisme professionnel, pas du cyclisme junior. Il y a tout de même des différences importantes, et on peut raisonnablement croire que l’usage du dopage est plus répandu au sein du milieu pro plutôt que dans le milieu junior, même de haut niveau.

D’autre part, il convient de prendre connaissance de cet article parlant d’une équipe de recherche de l’Université de Trois-Rivières qui développe une méthode pour connaître la quantité et la nature des drogues illicites consommées dans un certain secteur grâce au contenu des… eaux usées. Il est donc tout à fait possible – n’en déplaise à certains – de trouver des substances dans l’eau usée qui ne devraient pas y être. L’eau de Malartic est peu traitée chimiquement. Comment exclure dans ce contexte l’explication avancée par la famille du jeune coureur? Plus encore, l’histoire de l’eau de Malartic ne m’apparait pas être un problème spécifique à Malartic, mais peut être beaucoup plus répandu qu’on ne le croit. Il serait super-important d’aller au bout de l’histoire car une telle situation pourrait peut-être se répéter avec d’autres athlètes s’ils consomment de l’eau contenant des traces infimes de substances illicites (je vous rappelle également que les appareils de détection sont aujourd’hui capables de déceler des quantités infimes parmi les urines).

Je rappelle également que je n’ai pas affirmé que ce jeune coureur junior ne s’était pas dopé: ma première phrase de l’article mentionne clairement que j’estime qu’il est difficile de trancher dans cette histoire. J’affirme simplement qu’à mes yeux, l’explication avancée par la famille est plausible.

Enfin, la domination de l’équipe Sky en 2012 a été outrageuse. L’histoire des 20 dernières années nous a démontré que dans ces cas, l’explication fut rarement celle qu’on a bien voulu nous faire croire (le travail, la préparation pour Lance Armstrong, le programme « marginal gains » chez Sky). Les accusations à l’endroit de Leinders et Zorzoli proviennent de témoignages d’anciens coureurs – dont Rasmussen – consignés par la très crédible USADA. Dans ce contexte, et à la lumière des 20 dernières années, je pense prendre peu de risques en dénonçant comme je l’ai fait la situation au niveau du cyclisme professionnel.

Pour preuve, d’autres personnes, et pas les moindres, pensent comme moi: on n’a qu’à prendre connaissance des récentes déclarations de Floyd Landis, qui soulève bien des questions quant à la transformation d’un Bradley Wiggins d’un grimpeur moyen à un grimpeur extraordinaire justement au moment ou Leinders travaillait chez Sky. Il est bien placé pour distinguer ce qui est crédible de ce qui ne l’est pas, et n’a aucune raison aujourd’hui de mentir.

Quoi qu’il en soit, comptez sur moi pour ne jamais dénoncer à l’aveugle ou « par principe » une situation liée au dopage. J’estime qu’il faut chaque fois faire preuve de jugement, considérer le contexte, ceci afin de ne pas se livrer à des affirmations gratuites pouvant porter préjudice à certaines personnes.

The Road to Mont Blanc

Très beau vidéo d’une aventure incroyable vers le Mont Blanc. Merci à mon ami Claude pour le tuyau.

L’actualité du GP de Québec

Petit tour des nouvelles entourant le monde du cyclisme et du GP de Québec.

1 – Astana, le doute. On a appris hier via l’UCI que Valentin Iglinsky a été piqué positif à l’EPO lors du récent ENECO Tour en août dernier. Du coup, son équipe Astana, au sein de laquelle évolue également son frère aîné mieux connu, Maxim, vainqueur surprise de Liège-Bastogne-Liège 2012, l’a immédiatement congédié.

Voilà une nouvelle histoire de dopage dans le cyclisme, après les histoires pas claires ayant touché Kreuziger et Horner plus tôt cette saison.

Cette histoire est surtout malheureuse en ce sens qu’elle touche l’équipe Astana, une équipe qui a beaucoup gagné en 2014 et notamment le Tour avec Vicenzo Nibali. C’est aussi une équipe dirigée par Alexandr Vinokourov, qui traine de grosses casseroles côté dopage avec son implication présumée dans l’Affaire Puerto, puis un contrôle positif aux transfusions homologues.

Alors forcément, on a un doute quant à l’équipe Astana. Officiellement, on assure que Valentin Iglinsky aurait agi seul, bien évidemment.

2 – Quelques erreurs se sont glissées dans ma présentation des favoris des grands prix de Québec et Montréal. Certaines de ces erreurs découlent du fait que je n’avais pas en ma possession la liste finale des engagés. Ainsi, Maxim Iglinsky chez Astana et Giovanni Visconti chez Movistar ne sont pas des partants. Mon texte a été mis à jour à mesure que les informations me parvenaient. Merci aux lecteurs vigilants m’ayant fait part des imprécisions.

3 – Jean-Christophe Peraud. Le coureur d’AG2R-La Mondiale, 2e du Tour en juillet, un garçon que j’aime beaucoup pour sa simplicité et son ancrage bien dans la réalité, avoue ne pas savoir s’il sera des prochains Mondiaux au sein de l’équipe de France. Il avoue aussi une certaine usure suite à sa saison, et une préparation moins franche depuis un mois. Quoi de plus normal après avoir été sur la brèche des semaines durant, et notamment sur le Tour ou il a dû bruler beaucoup de cartouches? Du coup, il n’aura pas de grandes ambitions sur les GP de Québec et Montréal, et on le comprend.

4 – Le parcours. Onze tours à faire, sur un circuit modifié par rapport aux années précédentes en raison des travaux en cours sur la côte Gilmour qui descend des Plaines d’Abraham au boul. Champlain. Du coup, les coureurs iront chercher la côte de l’Église à Sillery cette année, rallongeant le parcours qui comporte désormais 18,1 km.

Cette modification signifie que les difficultés, moins nombreuses, reviennent aussi moins vite. On aura donc place à davantage de récupération, notamment sur la Grande Allée vers Sillery et sur le boul. Champlain en direction du Vieux-Québec. Voilà qui favorisera les échappées, ainsi que les sprinters.

5 – À la télé. Syntonisez TVA Sports pour suivre la course entre 10h30 et 16h30 vendredi. La course sera rediffusée samedi sur le réseau TVA entre 14 et 16h.

6 – LA question des profanes du vélo: est-ce pour être plus aérodynamique que les cyclistes se rasent les jambes?

La réponse: non, c’est en raison des massages, plus confortables sur une peau lisse en raison de l’usage des pommades. Les massages sont vitaux pour la récupération musculaire.

Les cyclistes se rasent aussi les jambes en raison des chutes, car les risques d’infection sont moindres lorsqu’il n’y a pas de poils.

L’aérodynamisme serait toutefois une autre bonne raison de se raser les jambes selon de récents travaux qui ne manquent pas de susciter l’intérêt: ainsi, on aurait montré des gains variant entre 50 et 82 secondes sur un chrono de 40 bornes chez les cyclistes ayant les jambes rasées. Ce n’est pas négligeable!

LA vraie question à poser aux cyclistes: jusqu’où vous rasez-vous?!

10 cadeaux de Noel pour le cycliste « connoisseur »

C’est désormais un classique sur La Flamme Rouge à l’approche de Noël: voici, comme en 2012, 2011, 2010 et 2009, dix articles cyclistes pouvant faire l’objet de cadeaux de Noël. Ces articles m’apparaissent particulièrement intéressants, que ce soit au niveau du style, de l’efficacité, de la classe, de la distinction, du contenu, voire du faste!

Capture d’écran 2013-12-09 à 21.50.451 – Roues carbone Corima Viva S. Moins de 1200 grammes, profil polyvalent de 32mm, rapport qualité/prix imbattable, des critiques dithyrambiques à ce que je sache, bref, une paire de roues exceptionnelle. Hormis les Campagnolo Bora Ultra 35, la seule autre paire de roues qui me fait vraiment envie à l’approche de 2014!

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2 – Livre The Rules, de Velominati, ou « The way of the cycling disciple« . Mon unique bible. Mon code. À commencer par la règle no 5, devenue ces dernières années mon mantra. Ce livre contient tout ce que vous devez savoir pour entrer dans la confrérie des vrais coureurs cyclistes sur route (les seuls vrais cyclistes, non?!), pour bien comprendre le « code non-écrit » et pour bien comprendre le cycliste que je suis!

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3 – Louis Garneau Ensemble Spécial 30e anniversaire. Un joli coffret à offrir à un coureur cycliste, incluant le livre de Louis Garneau, un maillot high-end « course », des socquettes et… la casquette course!  Sobre, du plus bel effet le soir de Noël! Bien vu LG!

Capture d’écran 2013-12-09 à 22.29.084 – Compex Mi-Sport. Parce que ça marche. Voilà maintenant plus de 10 ans que j’utilise un appareil d’électrostimulation, avec grande satisfaction. Seule contre-indication: vous ne pouvez pratiquer l’électrostimulation dans des lieux publics, sous risque de vous faire arrêter par la police ou… de vous faire interner dans un hôpital psychiatrique! (et non, ma blonde ne s’y ait jamais encore fait et continue de douter de mon équilibre psychique chaque fois que j’use de l’engin…)

Capture d’écran 2013-12-08 à 22.34.365 – Foulard Rapha. Parce qu’il est simplement magnifique et distingué. La classe, comme parfois les Anglais savent l’atteindre. Porté sur un parka foncé avec, en bandoulière, un Barbican, c’est la très grande classe assurée et le gage d’un vrai connaisseur cycliste!

 

Capture d’écran 2013-12-01 à 16.31.226 – Livre « Laurent » de Valérie Fignon. Parce que ce livre nous permet de découvrir davantage qui était Laurent Fignon au travers de son ultime épreuve, cette saloperie de cancer. Parce qu’il nous permet aussi de comprendre le côté humain et vulnérable d’un surhomme en apparence invulnérable, vainqueur de deux Tours de France, d’un Giro et de nombreuses classiques. Poignant, je l’ai dévoré en quelques heures.

Capture d’écran 2013-12-12 à 20.49.517 – Sportful Ultralight Hot Pack 2014. 50 grammes ! Je sais, je vous en ai déjà parlé. Je vous en parle encore, ne comprenant toujours pas comment vous faites pour vous en passer. Ultra-léger, ultra-pratique, ça m’accompagne presque partout depuis des années. Je ne pars jamais sans lui!

Capture d’écran 2013-12-12 à 21.50.00 – Ensemble vintage La Vie Claire. Encore à ce jour le plus beau maillot de l’histoire du cyclisme selon moi. Design unique (Mondrian) et inoubliable. Et celui d’une équipe exceptionnelle (Hinault, LeMond, Bernard, Bauer, etc.).

Capture d’écran 2013-11-26 à 09.01.129 – Chaussures Giro Republic. Car c’est aux détails qu’on reconnaît le vrai cycliste de goût. Très urbaines, ces chaussures s’accommodent même de cales! Le parfait soulier du « bike commuter » qui se rend à vélo à la Place des Arts pour un spectacle.

Capture d’écran 2013-12-12 à 21.42.2710 – Schwalbe One. Le pneumatique de 2014. Disponible en version pneus, boyaux ou tubules, alleluia! (ou enfin!) Résistance au roulement minimisée, résistance aux crevaisons maximisée, 205 grammes, accroche remarquable, même sous la pluie. Développé en partenariat avec Jens Voigt et l’équipe RadioShack. C’est allemand, donc du sérieux.

Le Tour de l’actualité

1 – Victoire finale de Vicenzo Nibali sur Tirreno-Adriatico au terme de la dernière étape, un court chrono remporté par l’Allemand Tony Martin qui bat donc son grand rival en ce moment, Fabian Cancellara, « seulement » 4e à 12 secondes. Le reste du podium final était quelque peu prévisible suite à l’étape de dimanche, et Froome prend logiquement la 2e place avec Contador 3e d’un souffle sur un jeune coureur de 22 ans très prometteur, le Polonais Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step, à ne pas confondre avec un chanteur français du même nom!), ancien champion du monde junior du chrono.

Je vous parlais hier de l’étape de dimanche, dantesque. Vous pouvez la suivre pendant 1h30 sur YouTube ici. C’est ce qui m’a accompagné hier soir dans une nouvelle séance de home-trainer bien sentie où, par chance, j’avais apporté un seau.

Schleck_Tirreno2 – Andy Schleck, de mal en pis. Il a abandonné Tirreno-Adriatico lors de l’étape de dimanche, et une photo de lui le montrait derrière le camion-balai en début d’étape. Une photo qui fait un peu mal au coeur lorsqu’on connaît les immenses dispositions de ce coureur cycliste. Andy Schleck ne va pas bien, c’est évident. Quel suite nous réserve-t-il? Il s’inscrit actuellement, en tout cas, dans une logique négative d’abandons sur abandons, et tout cela n’est pas bon.

3 – Très intéressant reportage vidéo de l’intérieur du bus de l’équipe Sky. Ces engins sont devenus de véritables hôtels grand luxe roulants et c’est impressionnant de voir toutes les commodités auxquelles ont accès les coureurs une fois à l’intérieur. On est loin du cyclisme d’antan où les coureurs se changeaient le plus souvent chez l’habitant!

4 – Milan SanRemo: merci à la vigilance de certains lecteurs de ce site qui ont raison, cette année la Primavera sera disputée dimanche, et non samedi comme à l’habitude. Les coureurs de Tirreno-Adriatico auront donc 4 jours de repos, et non 3, afin de se préparer aux 290 kms de la plus longue des Classiques. On annonce une météo encore difficile, avec pluie et fraicheur (6-7 degrés), une constante en Europe depuis quelques jours déjà. De toute façon, misez Peter Sagan.

5 – Très bonne nouvelle: à priori, David Veilleux fera partie de l’équipe Europcar de Milan SanRemo, au service de Thomas Voeckler. David, c’est pas compliqué, il faut d’abord respecter les consignes d’équipe, et ensuite essayer d’encaisser la distance, sachant que ca se joue souvent dans les 10 derniers kms, sur le Poggio, après… 280 bornes. Pas simple.

6 – Vous avez été nombreux à laisser un commentaire suite au récent accident de Laurent Jalabert, renversé par une voiture alors qu’il roulait à vélo. Comme vous, je déplore évidemment cet accident et lui souhaite le plus prompt des rétablissements. Mais plutôt que de focaliser sur un individu, je rejoins l’ami Patrick qui dénonce depuis quelques semaines déjà sur ces pages le comportement des automobilistes à l’égard des cyclistes, les accidents, dont certains ont entrainé des pertes de vie bien malheureusement, étant de plus en plus fréquents. Il est vrai également que le cyclisme gagne en popularité, du moins de ce côté-ci de l’Atlantique. Je crois qu’il est du devoir des fédérations de cyclisme de travailler avec les organismes responsables de la sécurité routière – au Québec la Société de l’assurance-automobile – afin de sensibiliser et d’éduquer les automobilistes sur la présence des cyclistes sur les routes. C’est pour moi le meilleur moyen pour améliorer la sécurité des pratiquants cyclistes sur les routes.

7 – Cannondale 2014: et oui, déjà! Ce nouveau cadre est déjà à l’essai chez certains coureurs de l’équipe Cannondale et les tubes apparaissent très travaillés.

8 – Les ingrédients qui font les champions, selon Pez Cycling: les gênes, la motivation et le soutien dont l’athlète bénéficie. Pour moi, c’est très clair: les gênes expliquent la majeure partie, mais ne sont pas non plus l’unique ingrédient. Mais en vélo, sans les bons gênes, point de salut: c’est la dure loi de ce sport si difficile et qui nous rend tous modestes.

9 – Comique, cet article à propos de Strava: on aurait récemment accusé le concepteur de l’application si populaire de mettre en danger la vie des cyclistes et des autres! À l’origine de cette histoire, un cycliste californien qui aurait renversé un piéton à un feu rouge en omettant de s’arrêter simplement parce qu’il essayait de battre un record Strava sur un segment déterminé. De la folie!

Strava oui, mais soyez prudents nom de Dieu! Pas la peine de défier la mort pour prétendre devenir le prochain KOM sur un tronçon près de chez vous!

10 – Un poste intéressant de « gestionnaire de la haute performance » était récemment disponible chez Cyclisme Canada, anciennement l’Association cycliste canadienne. Chris Westwood vient d’y être nommé. Je sais pas vous, mais j’avais comme eu l’impression que la description du poste et le CV de Westwood ne faisaient qu’un! Ceci étant dit, il ne fait aucun doute que Westwood est un excellent candidat pour ce poste si important.

Westwood aura donc pour mission de développer le haut niveau au cours des prochaines années, avec la vision affirmée – et ô combien ambitieuse – de faire du Canada « une des meilleures nations de cyclisme en 2020 ». On y parle également des « fondations de la réussite ». Selon moi, c’est simple, une de ces fondations est assurément de doter l’Est du Canada d’infrastructures susceptibles de bien développer le cyclisme canadien: nous avons besoin d’un vélodrome couvert quelque part près de Montréal! Cyclisme Canada peut user de leadership pour coordonner les efforts et les partenaires en vue de monter un tel dossier, puis de le concrétiser.

11 – De nouveaux concurrents! Voici une nouvelle équipe du peloton Maîtres au Québec en 2013, Opus.

12 – Gran Fondo Mont Tremblant. Il faudra rajouter cette nouvelle cyclo à la liste que j’ai récemment publié à propos des cyclosportives phares du calendrier 2013 au Québec. Cette nouvelle cyclo aura lieu le 7 septembre prochain dans le cadre des 24h de vélo de Tremblant. Deux parcours seront proposés, soit 80 et 125 kms. Prévoir des braquets de montagne, les Laurentides, c’est pas tout à fait plat!

Cyclosport au Québec: les grands rendez-vous

Tout le monde n’a pas l’occasion d’aller, chaque année, sur les épreuves phares du calendrier cyclosportif mondial que sont les Marmotte, Marathon des Dolomites, Otztaler RadMarathon, TransAlp, Haute Route, Étape du Tour, Grands Ballons, Grand Bo, Arvan Villars et j’en passe.

En plein essor, le calendrier cyclosport du Québec a de nouveau vu quelques belles épreuves s’ajouter cette année. Voici les grands rendez-vous de la saison 2013:

20 mai: Gran Fondo Gatineau. Les 102 kms du grand parcours sont exigeants, avec au menu les bosses du Parc de la Gatineau. Sur routes fermées, c’est un délice!

9 juin: Cyclo Saint-Donat. Je n’ai entendu que des commentaires positifs pour leur première édition en 2012, malgré une météo difficile. Avec 90 bornes au menu, mais quelques belles bosses, c’est une cyclosportive idéale pour progresser gentiment vers de plus grands objectifs.

9 juin: Cyclo Rocky Mountain, en marge du Tour de Beauce. 100 kms en Beauce, où ce n’est jamais vraiment plat…

15 juin: La Boucle du Grand Défi Pierre Lavoie. 135 kms dans la région de Québec, pour une bonne cause.

23 juin: Gran Fondo Mont Sainte-Anne. Une nouvelle épreuve, avec 160 kms musclés au menu. De quoi peaufiner une préparation pour les chanceux qui s’envoleront pour les grandes épreuves montagneuses en Europe quelques jours plus tard!

30 juin (à confirmer): Défi cyclosportif de Charlevoix.

20 juillet: Gran Fondo Ottawa. L’épreuve de 170 ou 220 bornes a connu quelques ratées à sa première édition l’an dernier, mais promets de faire mieux en 2013. Sans grande difficulté, c’est une belle épreuve pour les rouleurs.

21 juillet: Cyclosportive Ski Vélo Orford. 100 kms autour du Mont Orford, mon coin de pays. Une cyclosportive usante, mais qui propose quelques moments de récupération sur le parcours. Accessible.

3 août: le Tour de la relève international. 71 kms sans grande difficulté dans la région de Rimouski.

11 août: Gran Fondo Louis Garneau, entre Trois-Rivières et Québec. 110 bornes tout plat, sauf dans les derniers kms. Les profits sont remis à une bonne cause, l’organisme Les Petits Frères.

12 et 14 septembre: la Québécoise et la Montréalaise. Deux nouvelles cyclosportives en marge des activités des GP de Québec et Montréal. On annonce des parcours exigeants de 160 et 186 kms, respectivement. Une grande fête du vélo très probablement!

22 septembre: Défi Vélo Mag. Désormais un incontournable de la saison de vélo au Québec, sur un parcours très usant où ca roule vite, mais si beau à cette période de l’année!

28 septembre: L’Échappée belle, la cyclo réservée aux femmes! C’est en Estrie sur environ 90 bornes, et vous pouvez assurer le dépannage les mecs!

12 octobre: les 100 à B7. Une cyclosportive en développement du côté de Bromont-Lac Brôme, chez Lyne Bessette, la principale artisan de cette nouvelle cyclo du calendrier. 100 bornes, dont la plupart sur de beaux chemins de terre de la région, dans les couleurs magnifiques de l’automne québécois. Détails à communiquer bientôt.

Le calendrier cyclosport de la Fédération Québécoise des Sports Cyclistes (FQSC) est disponible ici.

À mon calendrier cyclosportif au Québec en 2013, très certainement le Gran Fondo Gatineau et le Défi Vélo Mag!

Armstrong, Ferrari, McQuaid: du grand n’importe quoi!

Manifestement, ils sont nombreux du « milieu » cycliste à continuer de nous prendre pour des buses.

Je déteste par-dessus tout être pris pour une buse.

Il est archi-évident que Lance Armstrong a menti lors de ses aveux ultra-médiatisés de la semaine dernière, notamment en nous affirmant qu’il avait couru « clean » lors de son deuxième come-back en 2009 et 2010.

Travis Tygart, directeur de l’USADA, nous le rappelle: il y a une chance sur un million que les paramètres sanguins suspects de Lance Armstrong tirés durant cette période présentent des variations naturelles.

Il est évident qu’une fois de plus, Lance Armstrong n’a pensé qu’à lui lors de ses récents aveux. Il est évident également que tout cela était un coup monté savamment orchestré visant à placer le premier jalon sur le chemin de sa rédemption.

J’aime par ailleurs Travis Tygard: il aurait fixé un ultimatum, le 6 février prochain (dans une semaine!) pour qu’Armstrong passe à des aveux complets devant l’USADA s’il voulait qu’une remise de sanction soit étudiée. La balle est dans son camp.

Par ailleurs, les propos de Michele Ferrari sont vraiment, mais vraiment du grand n’importe quoi. Rendu célèbre par son affirmation que l’EPO n’était pas plus dangereux que de boire 10 litres de jus d’orange (et tant pis pour les producteurs de jus d’orange!), voilà qu’il en remet une couche: le dopage d’Armstrong n’aurait eu qu’un effet placebo.

Il est permis de tomber en bas de votre chaise tant les propos sont grossiers.

Plus encore, Ferrari nous affirme qu’Armstrong avait beaucoup plus de talent que ses adversaires. Encore une affirmation visant à désinformer! Il est archi-connu que la VO2Max de Lance Armstrong était modeste pour un coureur cycliste et que sans le recours à un dopage massif, puissant, et donc très cher, l’Américain n’aurait gagné que peu de courses durant sa carrière.

Enfin, Pat McQuaid nous prend aussi pour des imbéciles: voilà qu’après rejeté, des semaines durant et de façon arrogante, la proposition de plusieurs, dont l’USADA, l’AMA et ChangeCyclingNow, à savoir de tenir une commission « Vérité et Réconciliation » dans le cyclisme, McQuaid l’accepte maintenant.

Il m’apparaît très clair que ce volte-face est contraint et forcé après que McQuaid se soit fait rabroué par le Comité Olympique international plus tôt cette semaine. On lui aurait explicitement demandé d’aller mettre de l’ordre dans sa maison, le CIO étant probablement très écoeuré de tout ce bordel et de cette mauvaise presse à l’endroit du sport. Contraint et forcé, McQuaid s’exécute tout en sentant le tapis se dérober sous ses pieds, tout en sentant la présidence de l’UCI lui échapper, et tout en sentant qu’il n’a plus le choix que de se plier à la pression populaire.

Bref, tout cela n’est que du très grand n’importe quoi de ces trois personnes. Plus que jamais, le cyclisme est un vrai cirque dont le spectacle est désolant. Quel foutoir mes amis, mais quel foutoir!

L’espoir vient de l’intégrité de Tygard à l’USADA, l’espoir vient de l’AMA, l’espoir vient de la mise sur pied rapide de cette commission « Vérité et Réconciliation », l’espoir vient d’éventuels aveux vraiment complets d’Armstrong devant l’USADA, l’espoir vient d’autres aveux de coureurs pros dans les prochaines semaines, l’espoir vient de la perspective de l’élection d’un nouveau président de l’UCI d’ici quelques mois, l’espoir vient de ChangeCyclingNow, l’espoir vient enfin de nous tous qui devons plus que jamais être des observateurs éclairés du cyclisme, et non de simples moutons qu’on abreuve à coup d’histoires à l’eau de rose.

10 cadeaux de Noël pour le cycliste de classe

Fidèle à l’habitude depuis 10 ans, voici, dans le désordre, mes 10 suggestions de cadeaux de Noël pour les cyclistes qui aiment la classe, le style, l’élégance et ce, en tout temps, comme moi. Que voulez-vous, on ne se refait pas. J’ai cru d’ailleurs remarqué que je ne suis pas le seul…

1 – Chaussures Specialized S-Works 2013. Entièrement redessinées, look d’enfer, extrême légèreté, efficacité garantie, prix raisonnable. On n’est pas encore en 2013 mais c’est déjà un succès, c’est sûr.

 

 

2 – Pédales Time XPresso 12 Titane Carbone. Ultra-légères, ces pédales proposent également la meilleure surface d’appui du marché. Assurément un autre succès de l’année 2013.

 

 

3 – Veste Assos FuguJack. Hors de prix évidemment, mais LA veste technique par excellence pour le cyclisme par temps froid. Double veste, double fermeture-éclair, cagoule intégrée dans le col, coupe ergonomique, poches sur le côté et non à l’arrière pour un meilleur accès, choix impressionnant de couleurs disponibles, tout y est pour la modeste somme de 650$ environ. Non négociable.

4 – Restons chez Assos pour parler de ces tasses à expresso. Sachons vivre. Rien de mieux pour affirmer toute votre classe le matin d’une sortie en invitant votre partenaire d’entrainement à boire un petit café, pour la route bien sûr. Et en Assos…

 

 

5 – Restons dans les tasses à café, pour des allongés cette fois. Ces tasses ont le don d’être très originales et exclusives, à l’image de leur origine, anglaise. Ma préférée? « Age and Treachery will overcome Youth and Skill« . Priceless.

 

 

6 – Oakley Radar Path Polarized White. LA paire de lunettes de l’heure. Superbe look (mais il faut pouvoir assumer ce genre de lunetttes… ne pensez pas rouler avec elles sur un vélo sale!), très bonne vision et protection. Wonderful. Et Oakley a lâché Lance Armstrong, donc on peut désormais acheter…

 

7 – Étui Pinarello pour IPhone5. Une marque discrète mais efficace que vous êtes un vrai cycliste, connaisseur des belles choses en plus. Rien de mieux pour impressionner une jeune cycliste de votre entourage (le porte-clef BMW, c’est dépassé…).

 

 

8 – J’en pince depuis de très nombreuses années déjà, mais ca sera vraisemblablement toujours hors de portée de mes moyens financiers: les magnifiques oeuvres d’art cyclistes de l’artiste David Gerstein. Je craque pour « Peloton », que j’ai d’ailleurs vu au siège social de la Fondation LiveStrong à Austin en 2010. Vous avez maintenant compris ma jalousie à l’endroit de Lance Armstrong…

9 – Ce livre intitulé « Histoires extraordinaires des géants de la route« . Parce que ce livre a été écrit par Jean-Pierre de Mondenard, une référence dans le cyclisme, notamment à l’égard du dopage mais aussi pour sa rigueur et ses connaissances.

 

 

10 – Ce magnifique vélo « fixie » (pignon fixe, c’est la grande mode en ce moment dans les milieux urbains de ce monde) Pinarello, question d’avoir aussi la grande classe en allant travailler tous les jours. Mettez y une touche de produits Brooks (selle, bagagerie, clip sauve-pantalon), et ajoutez évidemment un groupo Campagnolo Super Record des années 1970 et vous y êtes. J’aime.

Boily, Boivin chez Cannondale

Très bonne nouvelle pour le cyclisme canadien et québécois hier avec l’annonce que deux des plus beaux espoirs canadiens en matière de cyclisme sur route, le sprinter Guillaume Boivin et le grimpeur David Boily, ont signé pour 2013 avec l’équipe Cannondale, connue ces dernières années sous le nom de Liquigas.

Boily et Boivin deviennent donc des équipiers de Peter Sagan, Ivan Basso et Moreno Moser.

Boily et Boivin se retrouvent donc en World Tour la saison prochaine. Rappelons que Dominique Rollin à la FdJ y est aussi, tout comme Ryder Hesjedal bien sûr chez Garmin. David Veilleux (Europcar) et François Parisien, qui a signé chez Argos-Shimano, devraient également se frotter régulièrement au peloton World Tour.

Il est également raisonnable de penser que les deux coureurs trouveront chez Cannondale une équipe bien structurée leur permettant de ne penser qu’au vélo. Les grands leaders de l’équipe pourront assurément les encadrer efficacement pour leur permettre d’acquérir vitesse grand V l’expérience nécessaire pour évoluer à ce niveau.

Ceci étant, j’ai toujours des appréhensions côté intégration lorsque des coureurs québécois débarquent ailleurs que dans des équipes françaises ou belges. La barrière de la langue, les repères culturels différents, l’éloignement sont autant de facteurs qui peuvent influer sur l’intégration des coureurs, si importante pour l’atteinte de résultats sportifs. L’expérience malheureuse de Charles Dionne chez Saunier-Duval n’est pas si éloignée de nous et nous prouve qu’il n’est pas toujours facile d’évoluer pendant des mois dans un milieu différent de celui duquel on est issu.

La Flamme Rouge perturbée

Les mises à jour pourraient être moins fréquentes au cours des deux prochaines semaines puisque l’auteur de ce site quitte aujourd’hui pour un voyage professionnel au… Burkina Faso. Un long voyage, avec petite escale sur Paris (sachons vivre…). Ce sera peut-être l’occasion d’un petit texte sur une belle épreuve, le Tour de Faso qui s’est déroulé récemment!

Le Red Bull Descendo del Condor

Où s’arrêteront-ils?!

Entrevue avec Peter Pouly, récent vainqueur de la Haute Route 2012

En complément de l’analyse « quantitative » des performances sur la récente Haute Route proposée hier par Frédéric Portoleau et diffusée sur ce site, Peter Pouly, vainqueur de l’épreuve, a très gentiment accepté de répondre à mes questions, ajoutant un volet « qualitatif » à cette rétrospective. Je le joins en Thailande.

La Flamme Rouge: Bonjour Peter, bienvenue sur La Flamme Rouge! Tu es actuellement en Thailande, ton pays d’adoption, ou tu organises notamment des camps d’entrainement cyclistes. Peux-tu te présenter un peu à nous?

Peter Pouly: Bonjour et merci de me donner la parole sur ce site!  Je vis en effet en Thailande depuis 3 ans, pays que j’ai découvert après l’arrêt de ma carrière professionnelle en VTT en 2005.  Aujourd’hui, je suis gérant d’une société de sourcing et consulting dans le domaine du sport (ndlr: pour en savoir plus, consultez http://www.peterpouly.com). Depuis deux ans et demi, j’ai retrouvé en Thailande le plaisir de faire du vélo et j’essaie de le partager avec d’autres, en organisant des stages d’entrainement et des voyages. Ma société organise tout cela à la carte, et je travaille avec des sportifs de tous les niveaux.

LFR: Je crois que tu as eu du succès en VTT avant de te lancer dans le cyclisme sur route. Peux-tu nous résumer ta carrière cycliste jusqu’ici?

PP: J’ai d’abord commencé par le BMX dès l’âge de 7ans. Ensuite, à 15 ans, j’ai découvert le VTT, un sport qui m’a permis de comprendre mes bonnes capacités d’endurance. À 17 ans, je signais un premier contrat de coureur professionnel après avoir été Champion de France Junior et pris la 4ème place des Championnats du monde, derrière un certain… Cadel Evans. Au cours de ma carrière de 1995 à 2005, j’ai gagné en tout cinq titres de Champion de France, le Roc d’Azur en Elite et j’ai réalisé quelques top 10 sur des épreuves de Coupe du Monde.

LFR: Je crois que tu connais bien Antoine Vayer et Frédéric Portoleau, qui fréquentent tous deux La Flamme Rouge? Antoine a été ton entraineur?

PP: Antoine a en effet été mon entraineur et ce, dès l’âge de 17 ans. J’ai beaucoup appris de lui, son suivi de ma progression était très sérieux et nous faisions beaucoup de tests de toutes sortes. Bref, il était très proche de moi et aujourd’hui encore, je continue de m’entrainer de la même façon, sur les mêmes bases qu’il m’a transmise. Je connais également Frédéric depuis pas d’années, j’ai fait pas mal de stages et je lui ai parfois servi d’étalon pour calibrer ses calculs de puissance! C’est un personnage atypique et très intéressant dans le milieu cycliste et j’aime échanger avec lui ainsi que lire ses analyses de puissance.

LFR: Antoine me disait en tout cas que physiquement, tu es un immense talent qu’on avait vu dès l’âge de 16 ans. Tu as toujours eu de la « facilité » sur un vélo?

PP: Ce que je peux dire, c’est que quand j’ai commencé le VTT à l’âge de 15 ans, je roulais souvent avec des adultes qui courraient au niveau régional et ces derniers n’arrivaient souvent pas à me suivre! J’ai cependant totalement arrêté le vélo pendant cinq ans et j’ai repris sérieusement en novembre 2010. Au bout de 15 jours, j’avais déjà de bonnes sensations et j’ai pu accumuler rapidement de nombreux kilomètres en Thaïlande.

LFR: Tu participes désormais à plusieurs cyclosportives chaque année. Tu étais à l’Étape du Tour dans les Alpes en juillet, puis sur la Haute Route. La course cycliste pure et dure, c’est terminé pour toi? Tu as pourtant de belles dispositions.

PP: J’ai toujours aimé faire des cyclosportives, car les parcours sont toujours magnifiques et montagneux. Ceci étant, j’aimerais vraiment refaire des courses UCI sur le circuit asiatique, il y a vraiment de belles courses par étapes d’une longueur qui varie entre 4 et 7 jours. À ce jour cependant, aucune opportunité ne s’est présentée à moi pour intégrer une équipe continentale asiatique, mais je ne désespère pas! Entre temps, j’ai couru quelques courses au Vietnam et en Thailande, dont une course célèbre ici, la montée du Doi Inthanon, une course de côte de 42 kms, très très difficile. Je l’ai remporté en établissant le record de l’ascension. Plus tôt cette année, j’ai passé 2 mois en France et j’ai participé à cinq courses FFC de 2ième caté: j’en ai gagné quatre! Cet été, je suis venu sur l’Étape du Tour (qui me tenait à coeur) avec des amis thailandais. Nous avons passé 10 jours en France, je leur ai servi de guide tout en ayant organisé tout le séjour. Étant arrivé la veille de l’Étape du Tour et ayant passé toute la journée au salon du vélo organisé en marge de l’événement, j’ai trouvé la cyclosportive difficile et j’ai terminé très fatigué!

LFR: venons-en à cette Haute Route, que nous avons tous les deux faite. Ironique de se parler par courriel aujourd’hui alors que j’ai passé 40 bornes dans ta roue lors de la première étape, en sortant de Genève! Tu as apprécié l’épreuve autant que moi? La météo et l’organisation, en tout cas, ont été parfaites…

PP: Oui, c’est dommage de n’avoir pu échanger ensemble durant cette Haute Route!  J’apprécie vraiment cette épreuve qui est organisée par un ami et je l’avais déjà faite l’an dernier. J’y avais vécu quelque chose de vraiment unique, et la Haute Route est un vrai challenge personnel pour tous les participants. Cette année, le parcours et la météo ont tout simplement été parfaits.

LFR: tu as dominé la course de la tête et des épaules, terminant loin devant Michel Chocol, 2e. As-tu été inquiété par tes concurrents lors de ces 7 étapes?

PP: C’est vrai que j’ai dominé l’épreuve. L’an dernier, la Haute Route était nouvelle pour moi et je gérais vraiment ma course afin de ne pas avoir de jour sans.  Cette année, avec l’expérience de l’an dernier, j’étais dans un tout autre état d’esprit. J’avais coché certaines ascensions et je suis parti avec l’objectif cette année de faire ces montées le plus rapidement possible car je me savais en bonne condition, donc capable d’établir de vrais bons chronos qu’il me serait difficile de répéter dans les prochaines années, et aussi pour attirer l’attention des équipes continentales en Asie. Mais ca, c’était sur le papier avant la course. La première chose à faire sur la course a été de juger la concurrence lors de la première étape entre Genève et Mégève.

LFR: chaque jour, ton équipe et toi établissiez une stratégie de course ou c’était improvisé sur la route?

PP: Nous avions pas vraiment de plan précis dans l’équipe. Deux coureurs, en particulier, étaient capables de gagner des étapes si la course tournait à leur avantage mais cela n’a jamais été le cas, malheureusement. Tous les jours, il y a eu une féroce bataille pour la 3ème place scratch entre Ben Blaugrund, un Kenyan et Emma Pooley, avec comme impact d’éliminer progressivement, à mesure que les étapes passaient, mes équipiers et leur chance de victoire.

LFR: je crois que comme moi, tu as été surpris par le courage, la détermination et le niveau d’Emma Pooley. Impressionnante, cette fille!

PP: Emma m’a surtout impressionné par sa générosité sur le vélo: elle prenait tous ses relais et elle attaquait tout le temps!  C’est pour cette raison que je tenais tant à franchir la ligne d’arrivée de la dernière étape, à Vence, avec elle. Un beau moment.

LFR: tu gagnes au chrono de l’Alpe d’Huez en 42 minutes. On sent que celle-là, tu la voulais particulièrement, non ?

PP: Ce qui me tenait vraiment a coeur le matin de l’étape, c’était le record amateur tel que disponible sur… Strava!  Ce site est super car il n’y a pas de doute sur le temps effectué. C’était un moment magique que l’étape chrono sur l’Alpe d’Huez, qui demeure une montée mythique. En plus, ma fille de 5 ans m’a suivi en moto lors de mon ascension et m’encourageait!  C’était vraiment un moment particulier pour moi.

LFR: ton meilleur moment sur la Haute Route? Le mien fut l’étape de la Bonnette: j’avais de bonnes jambes, il faisait très beau, et que la montagne était belle! J’ai beaucoup souffert, mais j’étais heureux d’être là. Et quelle descente sur Risoul!

PP: J’ai trouvé magique le départ de Genève, et tous ces visages des participants sur lesquels on pouvait sentir certes l’inquiétude liée à ce grand défi personnel, mais aussi l’envie et la détermination d’aller jusqu’à Nice.

LFR: allez, tu peux maintenant nous dire ta moins bonne journée, la course est finie! De mon côté, ce fut les étapes 1 vers Morzine (crampes dans le final) et 5 vers Risoul, pas de jambes (j’ai peut-être payé mes efforts de la veille, sur le chrono de l’Alpe d’Huez). J’ai essayé de vous suivre dans le Lautaret, j’ai explosé après 4 bornes et je crois bien que ca m’a coûté cher dans l’Izoard!

PP: Contrairement à l’an passé où j’avais eu une défaillance dans les trois derniers kilomètres de la montée des Arcs, cette année je dois avouer que je me suis senti très bien tous les jours!

LFR: j’ai cru lire que tu avais une revanche à prendre dans le col du Glandon franchi lors de la 3e étape, après une mésaventure dans l’Étape du Tour. Peux-tu nous en parler?

PP: Je n’avais jamais monté le Glandon avant l’Étape du Tour cet été et cela a été un vrai chemin de croix ce jour là. Pourtant, une semaine avant, je tenais facilement 340 watts à l’entrainement et ce jour-là, probablement dû à la fatigue du voyage, j’avais du mal à pousser 280 watts! J’ai vu le groupe de tête partir devant moi, sans rien pouvoir faire et ce fut un moment très frustrant. Alors sur la Haute Route quelques semaines plus tard, je voulais vraiment prendre ma revanche sur ce Glandon en me faisant plaisir. Ce fut le cas et cela m’a réconcilié avec ce col difficile!

LFR: avais-tu fait une préparation physique spécifique pour être prêt sur la Haute Route cette année?

PP: Après avoir observé une coupure d’un mois et demi, j’ai repris l’entrainement début juin et j’ai effectué 6000 kms avant le départ de la Haute Route. Je me suis entrainé comme Antoine Vayer me l’a appris, c’est à dire en faisant des séries assez longue à une intensité de I2-I3 (tempo), suivant mon niveau de fatigue. Par ailleurs, j’essaie toujours de garder l’envie car à mon avis personnel, il est impératif d’arriver mentalement frais sur une épreuve comme la Haute Route, avec une grosse envie de monter des cols et d’aller au bout de soi-même.

LFR: après les avoir cotoyé de près, tu crois que les Kenyan Riders pourront réaliser leur rêve de Grande Boucle d’ici quelques années?

PP: Rien d’impossible, seulement il faut du temps et de la patience!

LFR: je termine dans ta roue à Nice, mais endeuillé par le décès tragique d’un concurrent. Comme moi, tu as trouvé que les concurrents de cette Haute Route prenaient par moment des risques insensés dans les descentes?

PP: Difficile de commenter là-dessus, j’ai été, comme tous les autres participants de la Haute Route, très choqué par le décès de ce coureur.

LFR: reviendras-tu l’an prochain sur les Haute Route Alpes et Pyrénées?

PP: Oui je l’espère, avec de nouveaux objectifs humains ou sportifs, ca reste à voir!

LFR: Merci Peter, je te souhaite bonne route dans les prochains mois et au plaisir de te retrouver, l’an prochain, au départ d’une cyclo en France ou ailleurs. Et qui sait, peut-être pourrais-je aller te rejoindre en Thailande pour un camp d’entrainement en début de saison? Nous les Québécois avons bien besoin de tels camps, on se les gêle ici durant l’hiver et le home-trainer a ses limites!

PP: Merci Laurent, j’espère bien te rencontrer un jour et bienvenue en Thailande, un pays où les montagnes sont raides et très longues… davantage encore que sur cette Haute Route!

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