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Entrevue avec Olivier Brunel-Raynal, testeur de produits cyclistes

OBJ’ai récemment eu le plaisir d’entrer en contact avec Olivier Brunel-Raynal, testeur de produits cyclistes pour des sociétés comme Time ou encore Veloflex. Petite entrevue avec Olivier pour vous faire découvrir un métier peu connu, mais important, du cyclisme.

La Flamme Rouge : bienvenue Olivier sur La Flamme Rouge et surtout, merci de prendre le temps de participer à cette petite entrevue.

Olivier Brunel-Raynal : Merci Laurent, je suis heureux de pouvoir contribuer à La Flamme Rouge dont je suis un fidèle lecteur.

LFR : Olivier, comment devient-on testeur? Sur le palmarès?

OBR : En fait, les essais terrain participent aux validations fonctionnelles et durabilité des produits et les testeurs doivent donc répondre à certains critères spécifiques. Dans le processus de sélection, il y a aussi une part de chance, avec TIME ca s’est passé par le biais d’une connaissance qui était en relation avec le responsable technique qui cherchait de nouveaux testeurs pour le développement des roues. J’ai commencé ce travail avec TIME il y a 10 ans, avec les premiers tests. Avec VELOFLEX, j’avais pris l’initiative de tester la résistance à la crevaison sur un lot de plus de 30 boyaux que je leur ai transmis pour information et quelques mois plus tard ils m’ont recontacté pour tester les premiers prototypes de boyaux développés spécifiquement pour la classique Paris Roubaix chez les pro. Disons en terminant que mon profil cycliste, c’est « cyclosportif ULTRA » puisque je parcours environ 40 000 kilomètres par an.

LFR : Ayant moi même déjà testé des vélos, il faut développer une certaine sensibilité pour remarquer les petites différences. Cette sensibilité s’acquiert essentiellement avec l’expérience je suppose?

OBR : Je pense que la sensibilité est avant tout une disposition naturelle qui peut aussi se développer avec l’expérience et l’optimisation de sa position sur le vélo de manière à être détendu et mieux ressentir les choses. Mais un « bon » testeur se doit de combiner trois qualités : il doit d’abord « solliciter » les composants dans la plus large gamme d’usage possible, il doit être ensuite capable de bien ressentir le comportement du vélo et enfin, il doit bien retransmettre et communiquer ses analyses.

LFR : Dois-tu respecter des protocoles bien déterminés pour tester les produits qu’on te confie?

OBR : TIME et VELOFLEX ont une démarche très professionnelle, selon le type de test. Parfois, je dois remplir un questionnaire et respecter un protocole très précis. D’autres fois, je suis libre de faire remonter ce qui me semble le plus déterminant. J’ai même souvenir d’un test en aveugle ou TIME m’avait fait rouler sur un vélo, soit disant de série, mais qui avait en fait une nouvelle fibre carbone. Ils voulaient avoir mes impressions sans m’influencer. TIME m’incite aussi à rouler sur des vélos d’autres marques pour mieux comparer et je participe a tous les essais marques qui se déroulent dans la région.

LFR : Engages-tu ta responsabilité lorsque tu testes des produits? Qu’advient-il par exemple si ton évaluation n’a pas capté certains points?

OBR : Sur la plupart des essais, TIME combine les retours de plusieurs testeurs pour avoir une analyse statistique et c’est surtout valable pour les tests de ressentis ou il y a de grandes différences de perception. Dans certains cas, il y a un « testeur pilote » qui a sans doute une plus grande responsabilité. J’ai souvenir, par exemple, d’un test en 2014 assez stressant ou on avait eu une semaine intense sans le droit à l’erreur. C’est dans ce type de situation qu’on prend conscience de la qualité et de la motivation des équipes techniques comme de l’intérêt d’avoir une fabrication locale qui permet de réagir beaucoup plus efficacement.

LFR : Un testeur donne sa rétroaction verbalement ou par écrit?

OBR : Je fais un rapport mensuel sur tous les composants en test et je rédige un rapport spécifique pour chaque campagne de tests de produits. Mais il y a aussi beaucoup d’échanges directs avec les ingénieurs de TIME chez qui je me rends régulièrement pour échanger sur le déroulement des tests et pour qu’ils puissent analyser les composants (observations et mesures en laboratoire). Avec VELOFLEX, on procède essentiellement par échange de courriels et je leur renvoie les produits pour analyse après les tests. Je me suis rendu à l’usine de VELOFLEX située à coté de Bergame à 2 reprises déjà pour mieux comprendre leur processus de fabrication et échanger avec les ingénieurs.

LFR : Que peux-tu nous dire sur les récents tests que tu as réalisés? Verrons-nous de nouveaux produits révolutionnaires apparaître prochainement?

OBR : Je suis tenu à une certaine discrétion sur les essais mais ceux qui roulent avec moi observent régulièrement des composants exotiques sur mon vélo et/ou des vélos en test de courte durée. Si les vrais avancées technologiques du type de la fourche AKTIV sont rares, il y a par contre tous les ans un nouveau modèle à tester et souvent des évolutions sur les composants ou les matériaux. En plus de la « partie visible » des nouveaux modèles qui sont présentés au public, il faut savoir qu’il y a de nombreuses petites modifications destinées à améliorer la performance, l’ergonomie, la durabilité dont on entend rarement parler. Je roule pour l’instant sur un SKYLON avec une selle, des pédales et cales, une tige de selle, un jeu de direction, un câblage interne, une peinture et des boyaux qui sont tous des prototypes qui équiperont peut être… ou pas… la gamme 2017.

LFR : On parle beaucoup, cette saison, des nouveaux pneus et boyaux Vittoria à base de graphène, réputés quasi-increvables. Tu en penses quoi?

OBR : Une analyse benchmarking est prévue avec des essais laboratoire et terrain bientôt, c’est dans mon programme de tests en 2016. Mais avant ce test, il y a plusieurs essais qui ont été jugés plus importants pour VELOFLEX et au vu du programme très chargé, je ne pense pas les tester avant cet été. Nous pourrons nous en reparler!

LFR : Chez Time, qu’as-tu pensé du Skylon, toi qui a dû tester de nombreux cadres dans ta vie?

OBR : TIME à une politique de renouvellement de sa gamme sans doute moins dynamique que certains concurrents mais en contrepartie chaque nouveau modèle est en rupture forte avec son prédécesseur. Dans la gamme TIME il y a 3 modèles qui s’adressent à des profils de cyclistes complémentaires, du cyclo avec le FLUIDITY et l’IZON au coursier avec le SKYLON. Ce dernier apporte un vrai gain en terme d’efficacité, de polyvalence, de pilotage tout en étant plus accessible (comprenez plus facile à vivre) que son prédécesseur le ZXRS. Équipé de la fourche AKTIV, c’est un vélo au comportement exceptionnel qui est beaucoup plus polyvalent que son look pourrait laisser penser et qui me correspond bien même si je suis plus un « diesel » qu’un coursier. Donc pour moi c’est le meilleur…jusqu’au prochain modèle !

LFR : Et chez Veloflex, quels sont les produits qui se démarquent côté pneus et boyaux?

OBR : Toute la gamme est construite autour de deux composants clés et partagés entre les différents modèles : la carcasse tissée de fils de polyamide et la bande de roulement en caoutchouc naturel. Les pneus et boyaux partagent en particulier les mêmes composants ce qui donne aux pneus un comportement très proche des boyaux en terme de rendement, confort et tenue de route. Les différents modèles de la gamme VELOFLEX se différencient ensuite essentiellement par les diamètres et les coloris à quelques nuances près qui peuvent toucher l’épaisseur et le motif de la bande de roulement et de la bande anticrevaison. La gamme s’est enrichie l’année dernière de boyaux 27mm, sans parler des évolutions continues sur la structure pour améliorer le confort et le rendement, qui ne sont pas « marketées » auprès du public. Les pneumatiques en 22&23mm sont mieux adaptés aux parcours montagneux, les 25mm les plus polyvalents et les 27mm pour les routes en très mauvais état, peut-être du type de celles que vous pouvez retrouver au Québec ! Personnellement, j’ai un faible pour les boyaux Roubaix l’été et les Vlandereen l’hiver !

LFR : Merci Olivier de ces détails, et à bientôt !

OBR : J’espère effectivement qu’on aura l’occasion de rouler ensemble en 2016 et je souhaite une bonne saison cycliste a tous les lecteurs de La Flamme Rouge.

KSL Sport au prochain Salon du vélo de Montréal

Se déroulera le week-end prochain le Salon du vélo de Montréal.

Trois journées, soit du 12 au 14 février. 13$ par personne, mais de nombreux tarifs réduits disponibles.

Des conférenciers, notamment axés sur le tourisme à vélo. Mais surtout, des dizaines et des dizaines d’exposants.

Parmi eux, KSL Sport.

KSL, pour Kathy Saint-Laurent. Une fille qui s’est illustrée au niveau national en cyclisme sur route, devenant notamment championne canadienne en 2002, à l’époque où la scène du cyclisme féminin était dominée par deux autres athlètes, Lyne Bessette et Geneviève Jeanson.

J’aimais bien suivre, il y a donc 15 ans, le parcours de cette fille discrète et intelligente.

Kathy Saint-Laurent s’est reconvertie à la suite de ses années cyclistes en chef d’entreprise, un métier pas facile lorsqu’il s’agit de bâtir son entreprise de zéro. Surtout dans le domaine du prêt-à-porter, où la concurrence est vive et les ré-organisations/fermetures fréquentes. C’est un défi qu’elle a su jusqu’ici relever avec brio.

Je ne connais pas Kathy, je ne l’ai jamais rencontré en personne, et elle m’a récemment envoyé un courriel pour m’informer de ses activités dans le contexte du Salon du vélo de Montréal. C’est toutefois de mon initiative uniquement (je suis farouchement attaché à l’indépendance totale de La Flamme Rouge) que j’écris ce texte. Par intérêt pour ce que Kathy et son entreprise réalisent.

KSL Sport lancera, à l’occasion du Salon du vélo, une nouvelle gamme de vêtements élaborés en collaboration avec une artiste peintre, France Malo. C’est plutôt coloré et réussi, je peux vous le dire. Rafraichissant!

KSL Sport propose évidemment toute une gamme de vêtements dans divers registres, mais toujours désignés selon le mot d’ordre de la compagnie: déploie tes ailes. Je dois dire qu’en parcourant le site Internet, j’ai été agréablement surpris de l’étendue de la gamme, et de son intérêt. Il y a un petit côté européen aux vêtements KSL qui n’est pas sans me déplaire.

Oh! j’allais oublier: les mecs, KSL, c’est aussi pour les hommes. Et la gamme est plutôt réussie.

Roue électromagnétique: le mystère

Comme vous, je suis intrigué par les révélations du journal italien La Gazzetta dello Sport concernant l’existence de ces roues électromagnétiques supposées capables de générer une puissance supplémentaire de 20 à 60 watts qui permettrait de faire la différence dans les phases cruciales d’une course cycliste.

J’ai cherché à en savoir davantage, sans grand succès à ce jour.

Aussi, je suis d’accord avec quelques uns d’entre vous qui affirmez que le silence autour de cette technologie est « assourdissant ».

Le site Matos Vélo s’est prononcé: technologie possible, mais peu probable en réalité. Le même avis a été rendu sur le site anglais Cyclingtips, avec d’intéressants schémas à l’appui, de même que par le magazine français Sciences et Avenir.

À part cela, les informations sont très minces.

Alors, possible ou non?

Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’il y a 4 ou 5 ans, personne ne croyait possible l’existence de moteurs dissimulés dans un vélo et capables de générer suffisamment de puissance pour permettre à des cyclistes en course de faire la différence. Or, aujourd’hui, on sait que cela existe et fonctionne parfaitement. L’homme interviewé dans le récent reportage de la Gazzetta affirmait avoir vendu plus de 1 200 de ces systèmes en Italie seulement et rire chaque fois qu’il consultait les résultats d’une cyclosportive là-bas.

Depuis quelques années aussi, on voit des performances surprenantes chez les pros: des coureurs qui dominent si largement qu’ils font passer les autres pros pour des cadets. C’est le cas de Cancellara sur le Ronde et Paris-Roubaix 2010, après avoir changé de vélo sans raison.

Bref, j’ai un doute raisonnable, et on pourrait bien avoir à faire à une nouvelle situation où les tricheurs ont une longueur d’avance qu’ils tentent de préserver.

La seule chose à faire, c’est selon moi de renforcer considérablement les contrôles techniques au départ des courses, et à surveiller les changements de vélo durant les courses.

Vittoria Graphene, la suite!

À force, certains vont croire que j’ai des actions dans la compagnie Vittoria: rassurez-vous, il n’en est rien.

On parle beaucoup de ces nouveaux pneus révolutionnaires Vittoria à base de graphène.

Je vous invite à lire ce test grandeur nature proposé par Matos Vélo. Encore une fois, très convaincant.

Roulant boyaux Vittoria depuis de nombreuses années, mon choix 2016 est fait. Ce n’est pas donné côté prix, mais je préfère de loin limiter les risques de crevaison une fois les boyaux installés que de rouler sur d’autres boyaux plus fragiles nécessitant des remplacements plus fréquents.

Le hic sera de les trouver à l’achat. Pour le moment, je n’ai rien trouvé comme endroit où on peut se les procurer.

Le Tour de l’actualité

Revoilà le Tour de l’actualité! (toujours selon la formule « en vrac »)

1 – Hugo Houle. Je publiais avant-hier un aperçu des coureurs canadiens en World Tour en 2016. Hugo a publié hier un petit texte faisant foi de la réalité d’un coureur pro en Europe, expatrié pendant de longues semaines avec comme seule compagnie son vélo et… Antoine Duchesne. Une campagne de Classiques d’avril est à ce prix. Pas facile que la vie de coureur pro, on l’oublie parfois, et plusieurs s’y sont brûlés dans le passé.

2 – Rapha Pro Team Shadow. Ce sont les nouveaux vêtements pluie de la marque britannique. Légers, respirants, confortables, et bien sûr à l’épreuve de l’eau, il s’agit d’un matos nouveau et de pointe pour affronter les conditions climatiques difficiles. Intéressant! car on n’arrête pas le progrès.

3 – Vittoria Graphène. Les nouveaux pneumatiques Vittoria à base de graphène sont aussi annoncés révolutionnaires, car offrant une résistance au roulement moindre, ainsi qu’une résistance à la crevaison décuplée. Je vous en avais parlé en septembre 2015. On trouve ici un petit test de rendement récent d’un pratiquant français les ayant testé. Convaincant!

4 – Katusha. L’équipe russe roulera Sram en 2016, et non plus Shimano comme par le passé. L’équipe utilisera notamment le nouveau groupe sans fil « Red WiFly », notamment sur les étapes montagneuses. Intéressant, l’équipe utilisera également les capteurs de puissance Quark. Avec la présence de Stages avec Sky, de Power2Max chez Movistar, et du système SRM chez plusieurs autres pros, c’est une véritable guerre de marché à laquelle se livrent les compagnies développant ce genre de produit.

5 – Canyon. La compagnie connait des ratées actuellement avec son modèle de vente, apparemment sensible à des changements d’environnement chez le fabriquant. Commandes en retard, courriels des acheteurs non retournés, problèmes de facturation, ce n’est pas simple actuellement de commander un vélo Canyon. Les mauvaises réputations se répandant comme une trainée de poudre, c’est à espérer que Canyon pourra rapidement retomber sur de bonnes bases.

6 – De Rosa. Intéressant petit vidéo présentant le modèle phare du mythique constructeur italien, le De Rosa SK, désigné par Pininfarina. Si vous demandez le prix, c’est que c’est trop cher pour vous!

7 – Michael Boogerd. L’ex coureur néerlandais a été suspendu pour une période de 2 ans pour violation aux règles antidopage. Le hic, c’est que ce coureur est retraité depuis… 8 ans! Mieux vaut tard que jamais, dit-on…

8 – Devenir bon grimpeur. Un peu à la surprise générale, le journal québécois La Presse publiait hier matin un court article sur ce sujet. J’ai trouvé l’article très lacunaire, se limitant à présenter l’importance du rapport poids-puissance lorsque ça grimpe. Devenir un bon grimpeur nécessite pourtant beaucoup plus que ça! Dans le milieu cycliste, le « coup de pédale de la montagne » est bien connu: sur le Tour, les coureurs appréhendent toujours la première étape de haute montagne, souvent approchée après plusieurs étapes à tirer de gros braquets sur des parcours moins accidentés. Outre le poids et la puissance, la souplesse de la cheville, la musculature du tronc et des épaules, la longueur des fémurs et des manivelles, les habiletés sur le vélo, sont aussi des éléments importants lorsque vient le temps d’être efficace dans les cols, il ne faut pas l’oublier.

9 – Cyclisme féminin. Excellente nouvelle, une équipe élite femmes au Canada devrait voir le jour en 2017. L’équipe permettra aux jeunes talents d’ici de pouvoir se frotter à l’élite sur les plus grandes courses au monde, faisant un peu penser à l’équipe SpiderTech d’il y a quelques années chez les hommes et qui a été capitale pour lancer plusieurs carrières, notamment celle d’Hugo Houle.

Avec la création en 2016 d’un WorldTour féminin comportant pas moins de 17 épreuves, c’est tout le cyclisme féminin qui continue de se développer et c’est très bien.

À quand une épreuve WorldTour femmes au Canada?!

Matos: capteurs de puissance, Sram sans fil, casques aéro

À ne pas manquer pour tous ceux qui se laisseraient tenter, durant l’inter-saison (Noël approche…), par l’achat de nouveau matos pour le vélo.

L’excellent site Matos Vélo nous propose ce comparatif entre les capteurs de puissance Stages et SRM, question d’estimer leur degré de précision. Surprises garanties…

Cet autre excellent site, Vélo de route, vous propose ici ce premier test sur la route de la transmission Sram sans fil, testée et utilisée en 2015 par notamment l’équipe AG2R – La Mondiale. Certains de leurs vélos en étaient équipés sur le GP de Québec et Montréal.

Enfin, VeloNews nous propose ce petit test en soufflerie sur les gains qu’entraine l’utilisation de casques de route au profil « aéro », qui foisonnent depuis quelques années (le Giro Air Attack ou le Specialized Evade en sont de bons exemples). Gains réels? Combien? Cet article fait le point. Personnellement, le poids est pour moi un critère plus important que les gains aérodynamique, notamment sur les longues cyclosportives où la fatigue est importante en fin d’épreuve.

Vittoria, la révolution appelée graphène

C’est une petite révolution du pneumatique que nous promet la compagnie italienne Vittoria pour l’an prochain: une révolution appelée graphène.

Le graphène est une « forme allotropique » du carbone, et sert à faire notamment du graphite.

L’excellent site Matos Vélo a récemment publié un article parlant de l’usage de ce graphène dans les pneumatiques Vittoria pour 2016.

La démonstration est saisissante sur le vidéo ci-bas: la résistance à la crevaison serait décuplée, sans alourdir le pneumatique ni compromettre son rendement. Vittoria annonce même la création du « Corsa Speed » qui serait le pneu le plus rapide du monde, selon des tests effectués par un institut spécialisé en Finlande.

Le graphène sera ajouté à la gamme Vittoria l’an prochain, notamment sur les populaires pneus, tubeless et boyaux Corsa et Rubino. On annonce un tubeless à 205 grammes!

Au prix que sont les boyaux actuellement, ça sera très intéressant si Vittoria propose des boyaux beaucoup plus résistants aux perforations, et au rendement inchangé.

C’est mon frère qui va apprécier.

Capteurs de puissance: ça bouge plus vite encore!

Si, comme moi, vous n’avez pas encore de capteur de puissance sur le vélo, les récentes nouvelles sont encourageantes car elles laissent entendre que la démocratisation des prix et des modèles s’accélère et que le quasi-monopole du SRM – hors de prix – est bel et bien terminé.

Je n’ai en effet jamais consenti à dépenser 3 000 voire plus de 4 000$ pour un capteur de puissance, si utile cet outil puisse-t-il être pour planifier et quantifier ses entrainements.

La révolution est cependant en marche et je crois que les prix baisseront encore beaucoup dans les 12 à 18 prochains mois.

Par exemple, Power2max, qui équipe la Movistar rappelons-le, vient d’annoncer, à l’occasion du salon Eurobike qui se déroule actuellement en Allemagne, qu’ils coupaient leurs prix d’environ 20%. Pas négligeable. Vous pouvez désormais songer à dépenser environ 600$US pour acquérir ce système, soit beaucoup moins qu’il y a 2 ans.

La concurrence s’accroît également, induisant une pression à la baisse sur les prix.

Stages vient d’annoncer, encore à l’occasion de l’Eurobike, que son système de capteur collé à la manivelle gauche du pédalier est désormais disponible sur manivelles carbones, dont Campagnolo. Rappelons que Stages équipe la formation Sky cette année.

D’autres marques émergent continuellement: je pense par exemple à 4iii avec son système « Precision », qui fonctionne sur le même principe que les Stages, sauf que vous pouvez carrément réaliser l’installation vous-même. Un coéquipier à moi utilise ce système avec grande satisfaction depuis des mois, et a envoyé faire coller le capteur à… Calgary, au Canada. Intéressant pour nous les Canadiens/Québécois! Le système est simple, discret, léger, et apparemment très fiable.

Il y a aussi ce système « bePro », soit des capteurs installés dans l’axe de rotation des pédales. C’est bien pensé, c’est très discret, c’est très léger et il semble que ça fonctionne bien également. De surcroît, il est facile d’importer le système sur d’autres vélos puisqu’il n’y a qu’à changer les pédales. Et le Q-factor ne serait pas plus important avec bePro qu’avec des pédales normales!

Avec toutes ces avancées, c’est aujourd’hui SRM qui semble à la traine, proposant un produit difficile d’entretien, lourd, peu importable sur d’autres vélos et cher à l’achat. Ou encore Polar qui continue de refuser de passer à la norme ANT+ ou encore à rendre ses produits compatibles aisément avec des sites comme Strava.

L’excellent site DCrainmaker proposera très probablement prochainement un article synthèse sur les différents capteurs aujourd’hui sur le marché, nous proposant les avantages et les désavantages de chacun d’eux. À ne pas manquer si, comme moi, vous voulez rester informés, ceci afin d’éventuellement acquérir un tel outil.

Devant la gamme de choix qui augmente sans cesse, il convient également de rester vigilant sur des facteurs comme la précision, la sensibilité aux variations thermiques ainsi qu’à la facilité de recharger les batteries avant de faire un choix final.

Freins à disque: vous y croyez, vous?

Ca y est, les freins à disque font leur apparition au sein du peloton pro ces jours-ci, dans le cadre d’une période d’essai de deux mois (août et septembre).

Cela pose la question, pas nouvelle, de leur réel intérêt sur des vélos de course sur route.

Personnellement, je n’y crois pas du tout. En clair, je ne vois pas l’intérêt.

Le frein à disque présente certes quelques avantages intéressants:

1 – le principal à mes yeux, c’est la force de freinage sous la pluie, à peu près pas altérée comparé à cette même force par temps sec. Donc le frein à disque améliore un peu la sécurité par mauvais temps, et notamment en descente de cols.

2 – l’autre intérêt, c’est l’absence de frottement avec la jante, qui ne chauffe donc pas. On ne risque plus le déjantage si la colle à boyau chauffe et fond.

3 – enfin, le frein à disque est moins sensible à la boue et la terre, qui peuvent parfois se loger entre les étriers de frein et la jante sur le système classique, et venir augmenter le frottement.

D’autres avantages? J’en vois peu.

Côté inconvénients, ils ne sont pas négligeables:

1 – un changement de roue plus délicat en course

2 – un réel danger causé par le disque lui-même en cas de chute, ce disque pouvant devenir très chaud et très coupant. Selon Matos Vélo, ça n’a pas été très long avant que Gustav Larsson, coureur chez Cult Energy, se fasse un beau tatouage sur le mollet après avoir monté des freins à disque… C’est donc un réel danger!

3 – un montage pas si simple, avec notamment la gestion du liquide à frein. Si le système est touché après une chute et qu’une fuite de liquide survient, qu’advient-il de la capacité de freinage?

4 – un cadre nécessitant des ergots spécifiques, donc pas de compatibilité avec les cadres actuels du marché

Considérant de surcroit que les gains de poids sont peu ou pas existants par rapport au système traditionnel de freins à étrier, je vois mal ce que les coureurs pro voire nous les pratiquants qui faisons de la course ont à gagner. Peut-être sur Paris-Roubaix et certaines autres classiques du Nord, voire sur certaines étapes de montagne lors des épreuves par étapes, surtout celles disputées sous mauvais temps.

Les cyclosportifs alors?

Là, il y a un intérêt selon moi. Surtout pour ceux qui vivent en montagne, ou qui réalisent l’essentiel de leur saison de cyclos sur celles en montagne. Le frein à disque pourra leur apporter une réelle sécurité de plus par gros temps, et le facteur poids – s’il reste important – n’est plus aussi primordial que pour celui qui joue la gagne sur des courses.

Chose certaine, les équipementiers, surtout les fabriquants de cadre, voient probablement dans l’avènement du frein à disque une occasion d’affaire, les cadres devant présenter des ergots pour les installer. Si vous voulez passer sur freins à disque, faudra donc changer votre cadre… pas économique comme solution!

Il est par ailleurs évident que le frein à disque présente un intérêt en cyclo-cross ou en VTT puisque moins sensible à l’accumulation de boue et de terre.

Matos Vélo nous propose par ailleurs cet interview avec un mécano d’une équipe pro qui livre, sous anonymat, son avis sur la question. Intéressant!

Ici disponible, un autre article intéressant et complet sur le sujet publié dans Vélo Mag.

Matos: quelques nouveautés

C’est toujours une période intéressante qui s’ouvre avec le Dauphiné: celle du test, chez les pros, de certains prototypes qu’on verra possiblement en commercialisation l’année suivante. Petit tour d’horizon, et ce n’est assurément qu’un début.

Trek Madone

Après le Emonda, vélo ultra-light, Trek veut assurément concurrencer les Venge et F8 de ce monde en procédant au redesign complet de leur vélo culte, le Madone. Les premières photos sont ici. Les lignes sont intéressantes, fluides et agressives, et l’intégration du frein avant est remarquable, ça vaut le détour. Idem pour le tube de direction, particulièrement réussi.

Specialized Venge Rim 2016

Ce ne serait qu’un prototype pour l’instant, mais on peut entrevoir ce nouveau cadre révolutionnaire ici. La douille de direction est unique au monde.

Scott Foil

Vu également sur ce Dauphiné, un nouveau Scott Foil lui-aussi résolument aéro et proche des lignes de Pinarello F8. Là encore, les lignes sont agressives, inspirantes.

Bianchi Specialissima

Déjà aperçu à la Flèche Wallonne du côté des coureurs de Lotto-NL, le nouveau cadre ultra-light de Bianchi était également du service sur le Dauphiné. On annonce le cadre à 780 grammes.

Rapha ultra-light

Vu également sur le site de mes amis VéloGessien, ce maillot Sky ultra-light. Reste à savoir si c’est sérieux et si on verra Chris Froome affublé de cette horreur sur les routes du Tour en juillet. Bonjour les coups de soleil!

Pinarello F8 Disk

Le célèbre constructeur italien a lancé en vue de 2016 une version « freins à disque » de son cadre F8. Rappelons que l’UCI pourrait homologué les freins à disque au sein du peloton en 2016, et que des constructeurs comme Campagnolo plancheraient actuellement sur de tels freins au sein de leurs groupes haut de gamme (et donc ultra-light). Je ne suis pas un fan!

Merida Scultura 9000

Rappelons que les italiens de Merida ont lancé sur le dernier Giro le cadre Scultura 9000, annoncé comme le cadre de production de masse le plus léger au monde à 680 grammes, soit 10 grammes (!) de moins que le Trek Emonda. En attendant le Cervélo R7 2016?

Sram Wireless

La quasi-totalité de l’équipe AG2R – La Mondiale roulait sur le nouveau groupe SRAM Wireless sur ce Dauphiné, et on peut en savoir plus ici grâce au site Matos Vélo, photos à l’appui. La sortie grand public sera en 2016 très certainement. Voilà de quoi stimuler les autres fabricants – Shimano et Campagnolo en premier lieu – pour les prochaines années!

La question

Comme d’habitude, et à 10 jours de partir pour les Dolomites, je me demande si je pars avec mes Campagnolo Bora 35 (jantes carbone) sur boyaux ou avec mes Shamal Ultra Tubeless (jantes alu)? La sécurité, notamment en descente et s’il pleut, me recommande les jantes alu, mais la vivacité des Bora dans les ascensions n’est pas sans intérêt non plus…

Vélofix débarque chez vous

Le concept m’apparaît original et pratique, donc je vous en parle.

Vélofix, c’est tout simplement un atelier d’entretien mobile pour votre vélo.

Le concept est simple: au lieu de vous déplacer à la boutique pour apporter votre vélo au mécano, c’est le mécano qui se déplace chez vous. Vous gagnez ainsi du temps.

Pratique, vous pouvez réserver directement en ligne le service, et donc planifier exactement quand le mécano sera chez vous pour effectuer ce que vous avez à faire sur votre petite reine.

Une gamme complète de services est offerte, allant de la mise au point complète du vélo au printemps aux petits entretiens plus réguliers et ce, que ce soit sur votre vélo de route haut de gamme monté en DI2, sur votre vélo de chrono, votre vélo de cyclo-cross, votre VTT ou encore votre BMX. On n’est donc pas sectaire chez Vélofix!

Les services personnalisés ou « à la carte » m’ont semblé particulièrement intéressants: parmi eux, on note la réparation de crevaison tant sur les pneus que sur les boyaux (avec pose de scellant), l’installation de la guidoline ou de la chaine, voire l’ajustement de la position sur votre machine. Je pense que ces services pourront ravir ceux qui sont moins habiles à effectuer l’entretien du vélo en saison, comme ceux qui travaillent à temps plein et qui n’ont donc que peu de temps à consacrer à ces choses.

Lancée du côté de la côte Ouest et ayant passé à l’émission de CBC Dragon’s Den, l’entreprise Vélofix se développe progressivement et a gagné l’Alberta, l’Ontario (dont Ottawa) et maintenant le Québec, avec un premier service à Gatineau. Je pense que d’autres verront le jour du côté des grandes régions urbaines du Québec comme Montréal, Québec et Sherbrooke.

On réserve ici.

D’intéressants vidéos: le modèle Canyon et la cime de la Bonette

Deux vidéos intéressants à partager avec vous aujourd’hui.

Canyon

J’aime beaucoup ces vélos Canyon, malheureusement non disponibles en Amérique du Nord pour le moment. Je parle en connaissance de cause, ayant parlé à plusieurs reprises à des utilisateurs de vélos Canyon, tous très satisfaits du rendement de leur engin.

J’aime également beaucoup ce concept de vente directe.

Rappelons enfin que les vélos Canyon ont remporté plusieurs fois ces dernières années le prix « vélo de l’année » du magazine Le Cycle.

Grâce à ce petit vidéo produit par Vélo101, découvrez l’usine Canyon en Allemagne et ses concepts uniques.

La cime de la Bonette

Col collective nous revient cette fois avec ce beau petit vidéo-reportage sur l’ascension de la cime de la Bonette depuis Jausiers. Pour moi, cela évoque un grand souvenir (ce sera pareil probablement pour Yves, Pascale et Martin), celui d’avoir gravi ce col lors de la 6e étape de la Haute Route 2012 entre Risoul et Auron (le reportage est ici – pensée également à mon ami Patrick, il comprendra). Le décor est fabuleux, l’effort, sur les tous derniers kilomètres, est difficile, et je ne vous parle pas de la descente qui s’en est suivi, absolument géniale! Si d’autres aventures m’attendent cette année (et je ferai des reportages sur ce site), la cime de la Bonette reste gravée dans ma mémoire.

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