Tous les jours, la passion du cyclisme

 

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Pédales Time Xpro15

C’est passé sous le radar au mois de septembre alors que la saison des salons du cycle battait son plein.

Time Sport vient de renouveler sa gamme de pédales et propose désormais, en haut de gamme, voire très haut de gamme (450 euros tout de même…) la Xpro15.

Terminé donc les Xpresso, cette nouvelle pédale proposant une surface d’appui plus large, une protection de la lame de carbone faisant office de ressort pour un meilleur rendement aérodynamique,  et un enclenchement retravaillé.

Ce modèle conserve, comme les Xpresso 15 que j’utilise, les roulements Ceramic Speed, expliquant en partie le prix élevé.

Le poids total est un peu plus important que le modèle précédant Xpresso (88 grammes versus 68), et s’explique par la protection sous la pédale et la surface d’appui plus large. En comparaison, les Look Keo Blade Ti-Carbon sont annoncées à 110 grammes.

Du très beau matos!

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Wahoo Elemnt Bolt

Garmin commence enfin à avoir de la concurrence dans le secteur des compteurs vélo-GPS connectés, permettant notamment d’afficher les tronçons Strava. Ce Wahoo Elemnt Bolt comporte quelques innovations intéressantes, notamment du côté des lumières LED s’affichant sur le compteur dans certaines circonstances. Et le prix est intéressant aussi!

La revue de l’excellent site DCRainmaker est ici.

Par ailleurs, des rumeurs d’un Garmin 1030 pour l’automne prochain sont persistantes!

Vêtements cyclistes: l’offre explose!

Santini. Castelli. Assos. Biemme. Sportful. Sugoi. Vermarc. Exteondo. Nalini. Louis Garneau. Pearl Izumi. Rh+. Giordana.

Ces marques de vêtements cyclistes sont très connues, bien établies, souvent depuis des décennies. On pourrait les qualifier de marques « classiques », proposant des vêtements certes qui se renouvellent, mais tout de même assez conformes à la tradition cycliste.

Depuis quelques années, on voit cependant apparaitre une foule d’équipementiers plus marginaux certes, mais qui proposent des vêtements cyclistes différents, innovateurs, osant par exemple marier des couleurs plus chaudes. L’offre de vêtements cyclistes a ainsi explosé depuis quelques années, pour le grand plaisir des amateurs aimant s’acheter de beaux vêtements (et pas seulement de beaux vélos!).

Petit tour d’horizon non exhaustif bien sûr. N’ayant pas essayé toutes ces marques, je ne peux cependant pas trop vous informer quant à la qualité et la durabilité de ces vêtements cyclistes.

Gasp. Très français! et on le revendique chez cette compagnie.

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Attaquer. Là encore, une compagnie qui émerge, et qui propose des vêtements différents.

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WYN Republic. Une compagnie qui fait dans le vêtement de triathlon, mais aussi cycliste. Plus classique.

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Peppermint. Une compagnie québécoise, qui fabrique des vêtements cyclistes pour femmes seulement. Original.

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KSL Sport. La compagnie de l’ex-championne canadienne Kathy St-Laurent fait dans le prêt-à-porter, mais offre aussi certains vêtements cyclistes pour les femmes. Toujours coloré et réussi.

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Maap. Toujours très colorés, ces vêtements se distinguent clairement des autres. Attention à la qualité cependant!

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dhb. L’offre de produits cyclistes est vaste chez cette compagnie, de quoi vous habiller de la tête au pied.

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Capo. Cette compagnie a fait une percée il y a quelques années déjà, avec un certain succès. Beaucoup de couleurs et d’originalité!

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Pissei. Créée par l’ex-coureur pro Andrea Tafi, cette compagnie italienne se distingue également par l’originalité de ses vêtements cyclistes, dont ceux de l’équipe Willier d’un certain Pippo Pozzato!

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Rapha. Je fait figurer Rapha dans cette liste car la compagnie anglaise a émergé il y a quelques années seulement, avec l’explosion du cyclisme anglais. Aujourd’hui un poids lourd du marché, on est dans du classique.

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Un groupe entièrement hydraulique: le Rotor Uno

Grâce au site Matos Vélo, on peut désormais découvrir le nouveau groupe pour vélo de route Rotor Uno, un groupe entièrement hydraulique qui présente aussi la particularité d’être un peu plus léger que la concurrence.

Rotor affirme qu’il aura fallu 6 ans de R&D pour mettre au point ce nouveau groupe complet 11 vitesses.

Pourquoi hydraulique? Pour se distinguer de la concurrence bien sûr, parce que ça permet d’alléger certaines composantes aussi, et pour le rendu.

Évidemment, ça peut être un peu plus compliqué pour l’entretien je suppose. C’est probablement là le principal désavantage de ce groupe.

Entièrement fabriqué dans son usine de Madrid en Espagne, ce groupe est annoncé à 2 499 euros, sans le pédalier! Ouch…

L’article de Matos Vélo est très bien fait, c’est ici.

Pinarello F10

L’icône italienne Pinarello vient de lancer son nouveau vélo emblématique, le F10 qui succède donc au F8.

Le design reste très proche, et on annonce que le cadre est 6% plus léger (75 grammes environ de moins que le F8, pour un cadre sans peinture) et 7% plus rigide. Les autres qualités dynamiques du cadre auraient été conservées.

Comme d’habitude, la compagnie italienne est très forte en marketing, à grand renfort de son partenariat avec notamment l’équipe britannique Sky.

Fait intéressant, Pinarello a publié ce « livre blanc » donnant un peu plus de détails sur ce projet « F10 » et ses résultats. Une vidéo a également été produite.

Bref, un beau vélo certes, mais il en existe d’autres aussi. Prix de détail? 6000$US. Pas donné!

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CTRL: des lunettes très spéciales

CTRL, c’est une compagnie qui a développé des lunettes qui peuvent s’adapter en 0,1 secondes aux conditions de luminosité, soit manuellement via un bouton, soit automatiquement via un capteur.

Le vidéo ci-bas avec Andy Schleck, porte-parole du produit, est assez éloquent.

Comment ça fonctionne? D’après ce que j’en comprends, la vitre contient des cristaux liquides qui changent la teinte de la lunette en fonction d’un courant électrique. La lunette est d’ailleurs dotée d’une petite pile qu’il faut recharger au moyen d’un port USB.

Le tour de force, c’est que la lunette a du style et camoufle très bien l’équipement électronique requis pour changer ainsi la teinte de la vitre.

Plus intéressant encore, CTRL annonce qu’une lunette sera bientôt disponible avec des informations de télémétrie affichée dans la vitre, comme votre vitesse, votre direction ou votre puissance.

Prix de la lunette actuellement disponible? Autour de 300$, soit guère plus que pour certains modèles populaires de lunettes Oakley.

On n’arrête pas le progrès!

Merci à mon ami Martin d’avoir porté ce produit à mon attention.

Eurobike 2016: quelques développements intéressants…

Capture d’écran 2016-09-01 à 22.04.10Pendant que le fondeur canadien Alex Harvey montait le Stelvio côté Prato en ski à roulettes hier, moitié skate, moitié classique (ouf!!!!!), le salon Eurobike 2016 battait son plein du côté de Friedrichshafen.

Quelques nouveautés et développements ont attiré mon attention.

Notamment ces chaussures Luck qui intègrent un… capteur de puissance dans la semelle. Je trouve l’idée intéressante, puisque la force exercée sur les pédales passe nécessairement par l’interface semelle-pédale. Le système est polyvalent car non lié au vélo lui-même, et la mesure du différentiel de puissance entre les deux jambes peut se faire de façon précise si un capteur est installé dans chacune des deux semelles. Brillant!  Le système est annoncé compatible avec ANT+. Reste à tester la fiabilité et le degré de précision de cet outil comparé à ceux existant notamment du côté des pédaliers.

J’ai aussi remarqué un renouveau chez Colnago, après quelques années qui m’ont apparues en demi-teinte. Colnago a lancé un aéro bike bien réussi appelé « Concept ». La compagnie italienne est également en phase de relancer sa gamme en prévision de 2017.

L’autre nouvelle de ce salon est le nouveau groupe électrique sans fil FSA qui viendra donc concurrencer le groupe déjà lancé par SRAM (gageons que les autres grandes compagnies Shimano et Campagnolo suivront sous peu). Je trouve déjà l’esthétique de ce groupe FSA moins réussie que celle du groupe SRAM, car plus grossière.

Plusieurs sites Internet couvrent chacun à leur manière ce salon du vélo, notamment Bike Radar, Matos Vélo ainsi que Pez Cycling.

Matos: veste Castelli Gabba2 Convertible

Capture d’écran 2016-08-28 à 20.55.20Avec l’automne à nos portes, il est temps de penser à des vêtements un peu plus chauds pour affronter des températures en baisse.

Et dans ce domaine, on fait difficilement mieux que la veste Castelli Gabba2 Convertible.

Convertible parce que les manches longues de la veste se détache pour en faire un maillot à manches courtes, lorsque la température passe au dessus des 20 degrés, ce qui peut encore être le cas en octobre, voire novembre (l’an dernier, il avait même fait plus de 20 degrés le 24 décembre à Gatineau!). Les maillots coupe-vent manches courtes sont actuellement à la mode, on les voit souvent dans le peloton pro.

C’est en tout cas pratique si vous faites du cyclo-cross, car cette veste-maillot peut s’adapter à de nombreuses conditions climatiques: temps frais et sec, temps humide et froid, elle sait tout faire!

La veste est faite de tissu Windstopper X-Lite Plus, à l’épreuve du vent et de la pluie, pourvu que vous n’y soyez pas exposé pendant des heures. Le tissu est très souple, léger.

La veste est conçue pour être moulante, donc pour se porter très près du corps, l’empêchant de faseyer au vent.

Elle est aussi dotée de trois poches arrière, et d’une extension pour protéger les reins et le bas du dos des projections lorsqu’on roule par temps humide. Le col est également montant, pour une isolation adéquate.

J’ai pu voir récemment cette veste et je vous assure que c’est du bien beau matos. Elle fera bientôt partie de ma garde-robe cycliste.

Matos Vélo en a fait une critique assez élogieuse il y a quelques mois. C’est ici.

Canyon, Argon18, la guerre des manufacturiers de vélo

Ne vous y méprenez pas: ça joue dur, ça joue très dur en coulisses entre les grands manufacturiers de vélo de ce monde pour conquérir, ou simplement garder, des parts de marché dans un marché justement qui continue à prendre de l’expansion.

Il y a plusieurs indices de cela.

D’une part, la multiplication, ces dernières années, des équipes World Tour portant comme nom celui d’un fabriquant: BMC, Trek-Segafredo, Giant-Alpecin, Lampre-Merida, Cannondale… sans parler de la présence sentie d’autres manufacturiers de vélo au sein d’équipes, comme Pinarello avec Sky (à fond le marketing!), Canyon avec Katusha et Movistar, Specialized avec pas moins de trois équipes, soit Etixx, Tinkoff et Astana.

Les enjeux économiques sont évidemment énormes.

On apprenait récemment que Canyon, spécialiste de la vente « en direct » de vélos sans passer par un détaillant, allait investir, en 2017, le marché américain. Les vélos Canyon seront donc bientôt disponibles de ce côté-ci de l’Atlantique, ouvrant un immense marché à la compagnie qui use d’un argument de vente très, très convaincant: le prix, plus faible que pour tous ses concurrents, pour des cadres acclamés par la critique, y compris indépendante.

Je suis en effet de ceux qui croient que les cadres carbone sont très nettement sur-évalués en ce moment, les cadres se détaillant plus de 6000$CAN étant nombreux parmi les grands manufacturiers. Proprement scandaleux, ça ne vaut tout simplement pas ces prix exorbitants. Mais ces grands manufacturiers jouent à fond la carte du marketing agressif, forts des performances… des meilleurs cyclistes WorldTour qui roulent sur leurs produits. On refile la facture aux consommateurs, qui ne demandent pas mieux que de rouler sur le vélo qu’on retrouve fréquemment dans les revues cyclistes voire dans sur des posters dans des magasins de cycles…

Autre preuve de la guerre des manufacturiers, les démarches en coulisse de la compagnie québécoise Argon18 dans le dossier de la création d’une équipe World Tour associée au… Bahreïn, et pour laquelle on annonce Vicenzo Nibali comme le seul leader.

Argon18 serait en bonne position pour devenir le fournisseur officiel des vélos de l’équipe en 2017, malgré une compétition d’autres manufacturiers comme Bianchi ou Merida. Que voulez-vous, c’est à ce prix qu’Argon18 pourra continuer à conquérir des parts de marché en Europe, les performances actuelles de l’équipe Bora n’offrant certainement pas une grande satisfaction ni une grande visibilité en ce moment au fabriquant québécois.

Bref, plus que la qualité du produit, c’est la présence en WorldTour qui garantit aujourd’hui le succès populaire d’un fabriquant de cycles: omniprésent dans les années 1990 et 2000, qui a aujourd’hui le goût de rouler sur un Colnago? Plus encore, sur un Cervélo qui a connu une ascension fulgurante dans la seconde moitié des années 2000, pour retomber depuis quelques années dans un certain anonymat, du moins chez les cyclistes sur route?

Il existe pourtant de nombreux fabricants plus modestes mais offrant d’excellents produits, tout à fait comparables à ceux qui sont présents dans le WorldTour et qui jouent la carte marketing à fond. Je suis de ceux qui, aujourd’hui, font plutôt confiance à ces autres fabricants peut-être moins « main stream » mais qui me permettent aussi de rouler sur… un secret bien gardé! (et pour le tiers du prix).

Dopage mécanique: troublant reportage de Stade 2

L’actualité cycliste, les résultats de l’Amstel Gold Race gagnée par Enrico Gasparotto, ont été occultés ce week-end par ce reportage présenté dans le cadre de l’émission Stade 2 en France et portant sur le dopage mécanique.

Je crois que ce reportage parle de lui-même…. À voir absolument.

Je demeure pour ma part convaincu que Fabian Cancellara a usé d’un moteur sur le Ronde et Paris-Roubaix 2010, et j’ai souvent exprimé mes doutes sur ce site. Plus choquants sont les soupçons que ce dopage mécanique, maintenant efficace au niveau des simples moyeux, soit encore en usage dans le peloton aujourd’hui, au moment d’écrire ces lignes.

Et le reportage émet un doute quant au vélo d’Alberto Contador sur le Giro 2015 qu’il a survolé, laissant croire que le champion espagnol aurait pu utiliser une roue électromagnétique qui, malgré les sceptiques, semble bel et bien être fonctionnelle. Et si sa magnifique ascension du Mortirolo…

Enfin, les caméras thermiques utilisées par les journalistes d’enquête sont en effet un dispositif prometteur et peu cher pour prendre les tricheurs presque sur le fait… Pourquoi ne pas les arrêter sur le bord de la route pour vérifier le vélo lorsque les soupçons sont majeurs?

Chose certaine, l’UCI semble être encore une fois à la traine avec ses IPad dans les aires de départ… les équipes pro sont plus intelligentes que ça pour camoufler les vélos!

Le dopage mécanique a ça de terrible qu’il a le réel potentiel de littéralement tuer le sport cycliste, par essence un vélo mû par un humain dessus. En installant un moteur, ce n’est plus du vélo, c’est de la moto…

Freins à disque: la parfaite connerie!

Je n’avais pas encore réagi à l’autre événement du dernier Paris-Roubaix: le coureur Movistar Fran Ventoso y a été sérieusement coupé par un disque de frein, et ce lors d’une chute.

Les photos de la coupure sont en effet très impressionnantes.

Le coureur n’a pas manqué l’occasion d’exprimer son opinion sur le sujet, et je le comprends.

Pour moi, c’est la parfaite connerie. L’exemple parfait du monde dans lequel on vit.

C’était évident, et je l’ai souvent exprimé sur ce site depuis 2013, les freins à disque représentent un réel danger en cas de chute dans le peloton. Ils sont coupants. Et les chutes, nombreuses.

Ben ca n’a pas loupé, et plutôt tôt que tard.

Du coup, ça y est, l’UCI suspend le droit d’utiliser ce genre de freins.

Bref, le monde à l’envers: plutôt que de prévenir, on laisse faire et on réagit à la suite d’un événement grave.

Typique de nos sociétés!

Vous voulez que je vous dise pourquoi je pense que l’UCI a autorisé ce genre d’essai?

En raison du lobby des fabricants de vélo.

Les freins à disque nécessitent en effet un cadre différent, présentant des ergots permettant le montage de ce type de frein. C’était donc l’occasion rêvée de vendre une nouvelle série de cadres adaptés à cette technologie. Quoi de mieux en effet, et les exemples sont nombreux dans notre société, qu’un changement de technologie pour relancer les ventes? Apple, les télés 3 puis 4G, les exemples sont si nombreux!

Pour nous convaincre, nous les pratiquants, de la nécessité de se doter de vélos avec freins à disque, il fallait donner l’exemple.

Et quoi de mieux que les pros pour donner l’exemple… ne sommes-nous pas à l’affut des dernières trouvailles techno du peloton?

Tout ce cirque me déçoit. En cyclisme sur route, les avantages des freins à disque sont très discutables compte tenu des inconvénients. Je les avais détaillé dans cet article l’an dernier.

Bref, l’UCI fait une fois de plus preuve de son incapacité à diriger efficacement et avec clairvoyance le cyclisme d’aujourd’hui. À plusieurs égards, le dossier du poids de 6,8 kilos imposé aux vélos témoigne aussi de cette incapacité de l’UCI de moderniser le cyclisme: on sait pertinemment qu’aujourd’hui, il est possible d’obtenir des vélos plus légers que 6,8 kilos tout en ne compromettant en rien la sécurité des coureurs qui sont dessus… pourvu qu’on y monte pas de freins à disque!

Alaphilippe: le retour!

Je vous invite à ne pas manquer le final de la Flèche Brabançonne disputée hier, ce fut excitant encore une fois. Surtout Julian Alaphilippe! Quel coureur!

Échappé dans le final avec Tim Wellens chez Lotto, Alaphilippe s’est fait reprendre par le paquet à environ 11 kms de l’arrivée. Sur une attaque de Tony Gallopin, il ressortait du paquet avec trois autres coureurs, dont son équipier Petr Vakoc. Les images à 3,1 kms de la ligne sont fantastiques: lorsque Alaphilippe réalise que Vakoc est là dans l’échappée, il prend immédiatement la tête du groupe de 5 coureurs et sert un relais d’enfer d’environ deux kilomètres afin de s’assurer de déposer Vakoc au pied de la dernière ascension sans que le peloton ne soit rentré. Un excellent travail d’équipe, tout à fait en lien avec mon texte d’hier. C’est peut-être ce qui a manqué au trio Terpstra-Stybar-Boonen sur les Flandriennes…. L’engagement d’Alaphilippe hier à la cause était total.

Chose certaine, j’adore ce coureur Julian Alaphilippe, un coureur volontaire, offensif, qui manifestement n’a pas peur de tout risquer pour gagner. J’aime également son style, son coup de pédale, sa classe sur un vélo, et ses qualités de puncheur qui nous rappellent le Philippe Gilbert des grandes années (2011). Inspirant! et ça promet pour les Ardennaises, à commencer par l’Amstel ce week-end et son final au terme de l’ascension du Cauberg. Tony Gallopin semble également être en forme, ce sera un autre coureur intéressant à surveiller au cours des deux prochaines semaines.

Quant à ce Petr Vakoc, 23 ans, vainqueur hier, ouf! Quel puissance! Je pense que nous tenons là un coureur de grand talent sur les courses d’un jour pour les prochaines années, et il ne tardera pas à se frotter aux meilleurs s’il continue ainsi.

Le cyclo-cross, paradis du dopage mécanique?

C’est en effet lors des Mondiaux de cyclo-cross que le premier cas de dopage mécanique a été révélé à la fin janvier.

Il serait raisonnable de croire que le cyclo-cross est possiblement l’endroit où ce type de dopage est le plus facile à employer: les coureurs peuvent changer fréquemment de vélos (tous les tours s’ils le souhaitent), les spectateurs sont très proches et donc l’ambiance peut cacher le bruit des « moteurs », et les vélos sont souvent sales, permettant de dissimuler facilement des pièces.

Les vitesses étant peu élevées, mais la puissance requise l’étant, par exemple pour traverser un bac de sable ou une zone particulièrement embourbée, ces moteurs sont à même de procurer une aide très précieuse, et donc de faire la différence. De surcroît, l’effet d’aspiration (drafting) est réduit.

Mon ami Patrick a laissé en commentaire il y a quelques jours ce vidéo troublant où on voit la roue de Van Aert se mettre à tourner avant que lui ne pédale au sortir d’un virage bourbeux. Si le vidéo est très court, on réalise très bien l’anachronisme en le repassant plusieurs fois.

Je vous avoue que c’est troublant, très troublant.

Dissimuler un tel vélo équipé d’un moteur serait facile en cyclo-cross. Le mécano et le coureur peuvent par exemple très bien convenir d’un tour où le vélo dopé sera utilisé, puis le ranger au tour suivant à l’occasion d’un énième changement de vélo. Le mécano peut ensuite aller dissimuler le dit-vélo.

Plus que jamais, il faut que l’UCI prenne les grands moyens, il y va de la crédibilité du cyclisme tout entier (de tels moteurs seraient aussi utiles sur piste, mais leur dissimulation peut-être plus difficile, l’espace étant clos).

Chose certaine, je suis d’accord avec Marc Madiot: suspension à vie pour ces tricheurs. Il faut un signal fort et totalement dissuasif. Le sport cycliste ne saurait être considéré comme un sport… mécanique.

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