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Tout un week-end de course!

Ah mes amis! quel week-end de course!

Je me suis régalé.

La victoire de Greg Van Avermaet m’a fait plaisir samedi sur le Het Nieuswblad, un Het qui s’est déroulé comme prévu avec les favoris prévus devant. Ca s’est en effet décanté dans le Taaienberg à environ 60 bornes de l’arrivée sur une accélération de Luke Rowe (Sky) qui amenait avec lui Benoot et Van Avermaet.

On a alors vu pourquoi Peter Sagan est champion du monde: il est revenu seul sur les échappées. Ouf.

C’est encore Sagan qui faisait le forcing sur le plus long secteur pavé quelques kilomètres plus loin. Pas de doute, même s’il a peu couru cette saison, il présente déjà une excellente condition physique qui devrait se bonifier au cours des prochaines semaines. Moi, je dis attention à lui dès Milan SanRemo…

Près de l’arrivée, je dois vous avouer que je ne voyais pas comment le Slovaque pouvait être battu, la victoire allant se jouer au sprint. Van Avermaet a été le plus malin, lançant son sprint assez tôt pour surprendre Sagan. Il était aussi celui qui voulait le plus la victoire tant son sprint a été rageur, en puissance, ne laissait aucun doute sur sa volonté de s’imposer.

On retrouve derrière beaucoup de favoris: Benoot, Rowe, Theuns, Boonen et, en 9e place, un certain Stuyvens…

Car pour vous avouer franchement, je me suis presque régalé davantage hier sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne tant le final fut enlevant.

Payez-vous ces images dantesques: Stuyvens (Trek), quasiment inconnu, qui sort à plus de 16 bornes de l’arrivée, seul dans le vent. Boonen qui essaie un temps de revenir, pour jeter rapidement l’éponge. Son groupe composé de costauds qui essaie de revenir ensuite pendant 15 bornes, et Stuyvens, seul devant, qui ne fait que creuser l’écart. Hallucinant! Quelle performance du jeune coureur belge de 23 ans!

Il y avait du Cancellara dans la force de Stuyvens hier, aucun doute là-dessus. Il résiste au retour du peloton pour s’imposer, les sprinters Kristoff et Bouhanni réglant le paquet pour la 2e et 3e place.

Le danger des motos

Vous êtes nombreux à dénoncer sur ce site, et ce depuis des mois déjà, la présence de trop nombreuses motos sur les courses pro. Outre le fait de multiplier les risques d’accident, ces motos peuvent également nuire au bon déroulement de la course, pouvant par moment profiter aux coureurs échappés ou en chasse s’ils peuvent prendre l’aspiration.

Ca n’a pas loupé ce week-end sur Kuurne-Bruxelles-Kuurnes: Stig Broeckx de l’équipe Lotto-Soudal a été violemment projeté au sol par une de ces motos qui remontait le peloton visiblement beaucoup trop vite. Du coup, le coureur a hérité d’une fracture de la clavicule et des cotes. Pas top.

Il est grand temps que les organisateurs, voire l’UCI, se penche sur ce problème en course. C’est dangereux pour les coureurs, voire pour le public du bord des routes également.

L’échec des Etixx

La honte ce week-end revient à la puissante formation belge Etixx qui courait pourtant à domicile. Mouchée samedi sur le Het, ce fut la même chose hier sur Kuurne. Ni Boonen, ni Terpstra, ni Vandenberg, ni Martin (blessé sur une chute samedi il est vrai) n’ont réussi quoi que ce soit de bon ce week-end. Souvent débordée, souvent trop attentiste, l’équipe peine à créer une course de mouvement, elle qui présente pourtant une belle profondeur. Abondance de bien nuit?

L’équipe a 4 semaines devant elle pour se reprendre.

Antoine Duchesne

Je suis très impressionné par la tenue, ce week-end, du jeune coureur québécois de chez Direct Énergie. Il a couru devant tout le week-end! 37e du Het samedi à 24 petites secondes du vainqueur, donc avec le premier groupe dans le final, il remettait ça dimanche sur Kuurne en se glissant dans la bonne échappée dans le final, en compagnie des Boonen et Stuyvens pour terminer encore une fois à une poignée de secondes derrière le vainqueur. Tout ça en travaillant pour ses leaders, notamment Chavanel et surtout Andrien Petit, 13e à Kuurne et 7e au Het. Vraiment, Duchesne évolue actuellement à un niveau qu’on ne lui connaissait pas.

Hugo Houle était aussi de la partie ce week-end, mais les jambes n’étaient pas au mieux apparemment. Le contre-coup d’un long déplacement sur le Tour d’Oman récemment? On laisse du jus dans ces longs vols, et à courir par ces chaleurs. Avec un peu de repos, ça devrait rigoler de nouveau rapidement.

Quoi qu’il en soit, je vous le répète: j’ai un bon feeling pour les coureurs canadiens et québécois cette saison. Ils vont finir par en claquer une belle!

Vivement la suite.

Télé, internet?

Vous êtes plusieurs à me demander comment on peut regarder ces courses depuis le Québec. Pas simple en effet, surtout si vous n’êtes pas abonnés au cable payant pour avoir des chaines comme RDS ou TVA Sports.

Personnellement, j’accède souvent à ces courses via Internet et les sites CyclingFans ou SteepHill, mais j’avoue ne pas avoir essayé ce week-end.

Merci à ceux qui ont de bons tuyaux de les partager avec nous sur ce site, au bénéfice de notre petite communauté de passionnés.

Le Het, baby!

Après avoir dû se contenter de certaines courses assez insipides en février, voici enfin venu le temps des Classiques, ces vrais courses de légende qui nous font vibrer. Les Classiques, c’est un moment unique de la saison cycliste, surtout les Flandriennes, si spéciales ne serait-ce qu’en raison des monts et des secteurs pavés retrouvés sur nombre d’entre elles.

Et samedi, c’est la première d’entre elle, le Het Nieuswblad, anciennement connu sous le nom du Het Volk.

On appelle souvent cette course le petit Tour des Flandres. C’est vous dire.

Au menu de Messieurs les coureurs, 200 bornes entre Gand et… Gand. Treize monts à affronter (11 l’an dernier), dont le célébrissime Muur de Geraardsbergen, mais situé au km 86, ça sera trop tôt pour qu’il ait réellement un impact sur la course.

Le vrai final débutera plutôt du côté du Taaienberg à quelques 57 kms de l’arrivée, rapidement suivi de deux autres monts, le Eikenberg et le Wolvenberg. Le concentré de difficultés se poursuivra par la suite avec trois secteurs pavés, puis les ascensions du Leberg et du nouveau Boembekeberg aux kms 39 et 33, puis encore trois petits secteurs pavés. Les derniers 30 kms sont toutefois assez plats, ce qui complique évidemment les choses si un homme est seul en échappée.

Le bon plan sur cette course est souvent de faire le forcing dans les dernières ascensions pour espérer dégager un petit groupe, et d’avoir dans ce groupe des équipiers afin de multiplier les attaques dans le final.

Les favoris

Beaucoup de coureurs intéressants au départ, mais pas Fabian Cancellara qui se réserve probablement un peu pour la suite. Il a souvent fait l’impasse sur le Het par le passé.

Quelques équipes figurent d’épouvantails: Etixx bien sûr, mais aussi BMC, Lotto et Katusha.

Chez Etixx, on a Boonen, Terpstra, Martin et Vandenberg au départ, excusez un peu. Ils auront à coeur de faire oublier leur lamentable échec de l’an dernier où Boonen, Terpsta et Vandenberg s’étaient fait mouché par Ian Stannard pourtant isolé.

Chez Katusha, on jouera évidemment la carte Kristoff à fond. Vainqueur du Ronde l’an dernier, il a prouvé qu’il peut passer les monts sans problème. Son équipe me parait toutefois un peu faible pour l’épauler efficacement dans le final, et les autres équipes voulant le déjouer seraient bien avisées de durcir la course tôt afin d’isoler le champion norvégien.

Chez BMC, on a Gilbert et Van Avermaet au départ, épaulés par Oss et Quinziato notamment.  Éternel placé, Van Avermaet saura-t-il enfin en gagner une belle?

Les Lotto ont Benoot, Roelandts et surtout Wallays, attention à ce dernier qui connait bien les Classiques flandriennes.

Parmi les autres coureurs à surveiller, Peter Sagan qu’on a peu vu en course jusqu’ici: ça sera donc l’occasion de faire le point sur sa condition. Arnaud Demare (FDJ), Dries Devenyns (IAM, en forme récemment puisque vainqueur du GP d’Ouverture La Marseillaise), Luke Rowe (Sky) et Edward Theuns (Trek) sont aussi pour moi des coureurs qui pourraient très bien faire samedi.

Trois Canadiens sont au départ, soit Hugo Houle (AG2R – La Mondiale), Antoine Duchesne et Ryan Anderson (Direct Energie). Je ne serais pas surpris de voir Anderson en échappée!

La météo

On annonce beau samedi en Flandres, mais frais (6-7 degrés), avec un vent modéré. De bonnes conditions de course.

Quel week-end!

Quel week-end les amis! Je suis passé par toutes les gammes d’émotion ces derniers jours. Récit.

Il y a d’abord eu la médaille d’or de l’équipe féminine canadienne à l’épreuve de poursuite de la Coupe du Monde sur piste à Hong Kong. Magique!

Il y a ensuite eu la deuxième place du Canadien Hugo Barrette sur l’épreuve de Keirin lors de la même manche de la Coupe du Monde sur piste. C’est remarquable quelques semaines après son grave accident sur la piste de Cali, où il aurait pu y laisser sa vie…

Il y a ensuite ce numéro de Mathieu Van Der Poel sur une nouvelle manche de la Coupe du Monde de cyclo-cross à Lignières-en-Berri. Celui-là, quant il va débarquer sur la route, ça va être quelque chose vu le talent qu’il a. Il a su composer avec un mauvais départ pour revenir et s’imposer de l’arrière. Impressionnant!

Il y a aussi le fait que la saison 2016 de cyclisme sur route est partie hier avec la tenue de la « People Choice Classic », sorte de prélude au Tour Down Under qui débute demain. C’est le jeune prodige australien Caleb Ewan, 21 ans, 61 kg, qui s’est imposé au sprint, un beau sprint d’ailleurs puisqu’il se dégage au dernier moment. Pour plusieurs d’entre nous, c’est aussi l’occasion de découvrir les nouvelles couleurs du peloton!

Sur le Tour Down Under qui débute demain, il faudra surveiller de près l’équipe Orica Green Edge bien sûr, qui voudra prendre sa revanche après s’être fait dominer par Bobridge sur le récent championnat national sur route. Mais surtout, ce sont les coureurs BMC qu’il faudra avoir à l’oeil, notamment Richie Porte et Rohan Dennis, vainqueur l’an dernier.

Enfin, week-end de merde pour moi puisque je me suis salement blessé au bas du dos (lombaires). Samedi soir, je pouvais à peine marcher tant la douleur était aiguë. Si vous savez comment régler ce genre de problème (légalement!), je suis preneur. Si l’affection est rare chez les coureurs cyclistes, c’est en jouant au… hockey que je me suis blessé samedi. Le moral n’est pas à son meilleur, car cela contrarie passablement ma préparation qui est intense en ce moment.

Saleté.

Des vidéos intéressants

Le week-end a été intéressant – et surprenant! – sur le plan sportif:

1 – Jack Bobridge a tenu la puissante formation Orica-Green Edge en échec avec une échappée de 90 bornes, excusez-un-peu, pour remporter le championnat d’Australie sur route. Un numéro extraordinaire!

2 – Francis Mourey, 35 ans, a créé la surprise sur les Championnats de France de cyclo-cross, en remportant son… 9 titre dans la spécialité! Mourey est brillamment revenu de l’arrière sur l’excellent Clément Venturini, 22 ans, pour le lâcher dans les derniers hectomètres. Un 2e trentenaire, John Gadret, 36 ans, complète le podium.

Les vidéos

Intéressant vidéo produit par Global Cycling Network sur le travail qu’effectue sur piste la Sky afin d’améliorer l’aérodynamique de ses coureurs.

Les premières images de la saison 2016, avec les vidéos géniaux « Backstage Pass » de l’équipe australienne Orica-Green Edge. Ce qui est bien cette saison, c’est qu’il intègre, lorsque possible, l’équipe des femmes aussi.

Enfin, une fois n’est pas coutume, cet impressionnant vidéo de la 8e étape du Tour de Ski, depuis Val di Fiemme. Ou comment monter une piste de ski alpin avec des skis de fond. Tout simplement hallucinant! J’ai mal juste à les regarder! Le fondeur québécois Alex Harvey a terminé cette étape à la 14e place.

Un cyclo-cross technique

Alors que je m’accorde une petite pause de ressourcement, voici le sommaire de l’épreuve de cyclo-cross de la Coupe du monde, le week-end dernier. Un cyclo-cross technique, souvent dans le sable, et d’une rare intensité. Le champion du monde Van Der Poel en profitait pour faire sa course de rentrée après sa blessure, et termine à une belle troisième place.

Collectif Parlee: la course

Très bien!

Collectif Parlee – La Course from Thomas Rinfret on Vimeo.

Poursuite par équipe: les Canadiennes en or!

Je parle peu de cyclisme sur piste sur La Flamme Rouge, non par manque d’intérêt, mais plutôt parce que je ne suis pas un fin connaisseur.

Une récente performance a toutefois capté mon attention: l’équipe canadienne féminine de poursuite par équipe a remporté l’or lors d’une manche de la Coupe du Monde en Colombie (Cali) la semaine dernière.

L’or!

D’ordinaire, la victoire ces dernières années s’est surtout jouée entre l’Australie et le Royaume-Uni: ce sont ces deux équipes qui ont à peu près tout raflé.

L’équipe canadienne était composée de Jasmin Glaesser, Allison Beveridge, Kirsti Lay et Stéphanie Roorda. L’équipe s’est imposée contre les Américaines sur la distance de 4000m, revenue à l’agenda depuis 2013 (c’était 3000m chez les femmes auparavant).

Toute une performance qui intervient à moins d’un an des prochains Jeux Olympiques de Rio… c’est de bonne augure.

Bravo!

Hugo Barrette

Prompt rétablissement au pistard canadien qui a fait une violente sortie de piste à l’entrainement la semaine dernière, étant éjecté par dessus la balustrade. S’il n’a pas de fracture, Barrette a brièvement perdu conscience sous la force de l’impact et devra j’imagine respecter une période de repos pour pleinement se remettre d’une telle chute. Assurément un pépin dans une année pré-olympique, mais je suis convaincu qu’il saura surmonter cette épreuve.

Votre moment incroyable de la saison 2015?

Plusieurs coureurs pros se sont récemment prononcés à l’occasion du critérium Saitama au Japon: la victoire de Peter Sagan sur les Mondiaux de Richmond a été leur moment le plus spectaculaire de la saison 2015.

Plusieurs amateurs de cyclisme seront probablement d’accord avec ça!

Le mien est ailleurs.

C’est sans hésiter d’aucune façon que je vous livre mon moment le plus spectaculaire de la saison cycliste professionnelle 2015: la victoire de Ian Stannard sur le Het Nieuwsblad.

Payez-vous de nouveau ces images spectaculaires d’un final ahurissant: Stannard seul contre pas moins de trois Etixx Quick-Step dans le final, soit Boonen, Terpsta et Vandenberg, excusez un peu.

99,9% de chances de perdre la course. Il n’en fut rien: non seulement Stannard résista, notamment à l’attaque de Tom Boonen (Boonen…), mais il trouva également les ressources pour s’imposer au sprint.

J’en connais qui ont dû se faire remonter les bretelles le soir de la course. On doit encore en parler en Belgique aujourd’hui.

Et on devrait passer ce vidéo dans toutes les écoles de cyclisme. Les Etixx ont certes mal joué leurs cartes (entre autre, pourquoi diable Vandenberg y va sur l’attaque de Terpstra?), mais Stannard lui a fait preuve d’un sang froid remarquable dans le final de la course.

Les commentaires des deux analystes de la télévision belge ne sont pas à dédaigner non plus: petit condensé d’un bon nombre de belles expressions cyclistes!

Bref, de loin mon moment le plus spectaculaire de la saison.

Tour 2016: j’aime beaucoup!

Le parcours de la 103e édition du Tour de France a donc été rendu public hier depuis le Palais des congrès de Paris.

Autant vous l’avouer d’entrée de jeu: ce Tour de France me plait. Ca fait longtemps qu’un Tour de France ne m’a pas apparu aussi intéressant. Explications.

D’abord les faits: au menu de Messieurs les coureurs, 3519 kms répartis en 21 étapes, comme d’habitude. Le Tour s’élancera le 2 juillet depuis le Mont St-Michel, question de faire de belles photos, restera quelques étapes (promises essentiellement aux sprinters) en Normandie, puis mettra cap au Sud pour d’abord franchir les Pyrénées, puis les Alpes non sans être remonté par Montpellier et le… Mont Ventoux.

Pas de prologue donc l’an prochain, ni de chrono par équipe en début d’épreuve, ni même de pavés, présents sur les deux dernières éditions. Peut-on y voir une volonté des organisateurs de limiter les chutes, toujours très présentes en début d’épreuve, avec la nervosité du peloton? Ce n’est pas impossible. Chose certaine, les grands favoris trouveront que ce début de Tour est plus « tranquille » que les années précédentes.

Premier aspect intéressant, l’arrivée d’une étape accidentée et piégeuse dès le 5e jour, sur la route vers Le Lioran. À franchir ce jour-là, les cols du Pas de Peyrol, du Perthus avant l’ascension vers l’arrivée. 216 kilomètres tout de même, après deux étapes de plus de 200 bornes également, ça commencera à fatiguer le peloton.

Deux belles étapes dans les Pyrénées, d’un peu plus de 180 bornes, sont ensuite placées en fin de première semaine, volonté probable des organisateurs de ne jamais permettre aux coureurs de relâcher leur attention, et de leur donner un terrain propice à des rebondissements tous les jours.

Le classique Pau-Bagnères de Luchon lors de la 8e étape est bien ficelé: on attaquera le Tourmalet après une mise en jambes de 70 bornes, question de lancer la course, puis on enchaine ensuite sans répit Hourquette d’Ancizan (un col pas facile, avec beaucoup de ruptures de pente exigeant des changements de rythme), Val Louron Azet puis Peyresourde, avant la plongée sur l’arrivée (de quoi permettre aux coureurs de « faire la descente! »).

L’étape d’Andorre-Arcalis le lendemain n’est pas moins intéressante, avec une succession d’ascensions avant l’arrivée en altitude. Assurément de quoi créer des écarts, et une étape où certains coureurs voudront partir de loin.

La première journée de repos interviendra le lundi 11 juillet.

Après deux étapes dans le Sud, où il peut faire très chaud, les organisateurs ont bien faits les choses avec une arrivée au sommet du mythique Ventoux lors de la 12 étape, le jour du… 14 juillet. Si l’étape se résumera probablement à une course de côte, ça sera néanmoins intéressant car des défaillances peuvent survenir. Bien! Les coureurs français voudront évidemment s’illustrer et Thibaut Pinot a un bon coup à jouer sur cette étape, c’est évident.

La 15e étape vers Culoz est pour moi probablement la plus intéressante: seulement 159 bornes, mais quelle journée casse-pattes, avec pas moins d’une succession de petits cols puis deux ascensions du Grand Colombier, excusez un peu, avant la plongée finale vers l’arrivée. Celle-là sera probablement spectaculaire. Voilà l’archétype d’une étape bien pensée.

PROFIL

Enfin, vers la fin de la 2e semaine, un chrono de 37 bornes sur un parcours présentant tout de même 900m de dénivelé. Le maillot jaune devra s’y défendre, et ça pourra permettre à certains de faire un rapproché juste avant la traversée des Alpes. De quoi entretenir le suspense, à condition de ne pas avoir un coureur archi-dominant comme Froome cette année.

On attaque enfin les Alpes, avec plusieurs étapes intéressantes même si on ne franchit pas de très grands cols comme le Galibier, l’Izoard, la Bonette, la Madeleine ou le Glandon.

Si le seul intérêt de l’étape vers Finhaut-Emosson est cette ascension finale justement, difficile, celle du lendemain est originale puisqu’un nouveau chrono (seulement 5 jours après le premier!), en côte toutefois, attend les coureurs du côté de Sallanches. 17 bornes seulement, mais ça peut faire des écarts en fin de course.

Restera deux belles et difficiles étapes d’environ 150 bornes, de quoi créer du mouvement, la première entre Albertville et Saint-Gervais Mont Blanc (Forclaz, Saisies avant d’attaquer l’ascension vers l’arrivée en altitude), la deuxième entre Mégève et Morzine (Aravis, Colombière, Ramaz et le difficile Joux Plane dans le final, un parcours dans des paysages magnifiques). La plongée vers Morzine sera une nouvelle occasion pour les bons descendeurs de s’illustrer (Nibali, Bardet?).

Bref, il s’agit d’un Tour de France proposant selon moi beaucoup d’étapes intéressantes, pas toujours des classiques, mais des étapes propices à l’initiative, donnant chaque jour des idées et assurément des occasions pour piéger ses adversaires. Les grimpeurs, mais aussi les bons rouleurs en raison des deux chronos, trouveront matière à s’exprimer sur ce parcours qui convient à beaucoup de coureurs.

C’est peut-être le plus grand mérite de ce Tour de France 2016: il y en aura pour tous, y compris pour les plus audacieux!

Rappelons en terminant qu’outre Ryder Hesjedal, chez Trek l’an prochain, Hugo Houle présente d’excellentes chances d’être au départ de ce Tour de France pour AG2R – La Mondiale s’il connait les mêmes succès que cette année. Sans chrono par équipe, sur un parcours accidenté, les chances de Svein Tuft d’être de l’alignement d’Orica-Green Edge m’apparaissent moindres. Christian Meier pourrait lui aussi être au départ pour cette formation.

L’étape du Tour

Ce sera le 10 juillet prochain entre Mégève et Morzine, sur 146 bornes (donc accessible à beaucoup). Pour connaître ce coin de pays, ces cols sont vraiment magnifiques et les paysages superbes. Une très belle étape. Les inscriptions sont ouvertes, il faut donc faire vite!

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53 degrés, 180 bidons!

Y’a pas à dire, le Tour d’Abu Dhabi, c’est exotique.

Mais c’est pas forcément facile.

Selon Tom Boonen, la première étape hier, 175 bornes, s’est disputée par 53 degrés au thermomètre, faisant dire à de nombreux coureurs qu’il s’agissait là de la température la plus chaude jamais connue sur le vélo.

Je veux bien croire!

Dans le vidéo « Backstage Pass » d’Orica Green Edge ci-bas, le directeur sportif Matt White mentionne que 180 bidons avaient été prévus pour les 6 coureurs de l’équipe lors de cette première étape.

30 bidons pour 175 bornes, par coureur!

Exotique, vous dites?

Hormis ces conditions extrêmes, l’étape a été ennuyeuse au possible, le peloton décidant de roulotter à 34 de moyenne sur les deux premières heures, question de gérer la chaleur au mieux. Ca s’est conclu au sprint, un sprint remporté par Guardini devant Boonen et Benneti. Sagan, avec son nouveau maillot de champion du monde, a lancé le sprint, faisant croire un instant qu’il pouvait s’imposer. Peine perdue, les autres ont démarré plus sèchement derrière lui, le distançant rapidement.

Demain ne sera guère différent, encore un sprint très certainement.

Le Tour d’Abu Dhabi?

Vicenzo Nibali. Fabio Aru. Alejandro Valverde. Et Peter Sagan.

Ce sont là quelques unes des stars du peloton pro qui participeront, à partir de jeudi, au premier Tour d’Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis.

Le Tour d’Abu Dhabi est la troisième épreuve à s’ajouter à la liste des courses dans la péninsule arabique: on a d’abord le Tour de Dubai (autre ville des Émirats Arabes Unis), en janvier (remporté cette année par Mark Cavendish), suivi du Tour d’Oman (remporté par Raphael Valls), fin février. Le Tour d’Oman est organisé en partie par A.S.O.

Rappelons également que les prochains Mondiaux de cyclisme sur route auront lieu à Doha, au Qatar, en 2016.

On verra également en action du côté d’Abu Dhabi dans les prochains jours les Michael Matthews, Rui Costa, ou Diego Ulissi, parmi d’autres.

Au menu, quatre petites étapes: trois pour les sprinters, et une plus accidentée.

Dans ce contexte, on peut raisonnablement se demander quelles sont les motivations de ces coureurs pour courir là-bas à ce temps-ci de l’année… Car je doute personnellement beaucoup que les coureurs se rendent là-bas, après une longue saison et de très nombreux voyages, de gaité de coeur actuellement. Il n’y a à peu près aucun prestige associé à la victoire, et les parcours présentent peu d’intérêt. Les coureurs pro aspirent très certainement davantage à prendre des vacances dans les Caraibes à ce temps-ci de l’année, afin de refaire des forces avant de reprendre l’entrainement en prévision de la saison prochaine. Si les grandes stars ont pu dire « non », d’autres ont dû se faire imposer le voyage par le sponsor et par les organisateurs.

Pour moi, les motivations sont probablement simples à trouver: un cachet. Un gros cachet.

Rappelons également que plusieurs pays de la péninsule arabique ont également réussi à attirer la Formule Un au cours des dernières années.

Y’a pas à dire, la péninsule arabique, surtout le Qatar, les Émirats Arabes Unis et Oman, sont actuellement à la mode dans le sport professionnel. Mondialisation? Ces pays semblent surtout réussir là ou le Tour de Pékin a échoué cette année, mettant la clef sous la porte: la différence, c’est très certainement l’argent.

Voilà qui prouve hors de tout doute que le cyclisme, comme d’autres sports, c’est d’abord et avant tout une affaire de gros sous. Vous voulez mondialiser le cyclisme? Pas de problème, du moment que vous avez un sponsor ou un État pour vous soutenir financièrement!

Le danger dans tout ca, c’est à mon sens la santé des coureurs: la saison cycliste est longue, très longue, et elle s’allonge davantage avec la création de ces épreuves qui, faute d’une réelle réflexion sur le calendrier annuel de courses, sont placées ainsi en fin de calendrier, réduisant d’autant la période de l’intersaison, nécessaire selon moi pour recharger les batteries des coureurs qui pratiquent un des sports les plus exigeants qui soit.

Il serait temps d’une réflexion plus approfondie de l’UCI sur ce calendrier annuel. Mondialisation certes, mais encore faut-il que ce soit cohérent!

Lombardie: Nibali dans la descente!

C’est en passe de devenir une mode dans le cyclisme d’aujourd’hui: attaquer dans les descentes!

Il y a pas si longtemps de ca, de telles attaques étaient perçues comme l’apanage des cyclistes ne sachant pas courir.

Aujourd’hui, dans un cyclisme moderne très resserré, où beaucoup de coureurs sont en excellente condition, l’attaque dans les descentes redevient une façon de surprendre son monde.

Vicenzo Nibali nous en a donné un exemple concret hier, partant dans la descente du Civiglio pour aller gagner en solitaire le Tour de Lombardie.

Payez-vous les images de sa descente: à couper le souffle. Et à de nombreuses reprises, il est évident que Nibali était limite-limite, à l’extrême limite. Un centimètre de plus et c’était le rail, le fossé, ou le mur!

Chose certaine, et pour avoir descendu de nombreux cols en Italie cet été, il faut une sacré paire de couilles pour descendre de la sorte. Je ne suis pas un manche dans l’exercice, mais à ce niveau, on apprécie la prise de risques.

Avec cette victoire, sa première sur une « Grande Classique », Nibali « sauve » en quelque sorte sa saison: jusqu’ici, il n’avait que le Championnat d’Italie et une étape du Tour à mettre de l’avant, bien peu pour le vainqueur du Tour 2014.

Cette victoire lui permettra peut-être de négocier un contrat dans une nouvelle équipe pour 2016, car avec Aru chez Astana, ca devient compliqué pour le Requin de Messine qui, de surcroit, n’apprécie pas Vinokourov, c’est connu.

L’Espagnol Daniel Moreno chez Katusha termine de façon surprenante à la 2e place juste devant un excellent Thibault Pinot qui décroche là le premier podium depuis 1997 (victoire de Laurent Jalabert) pour la France sur cette épreuve.

Vainqueur de la Flèche Wallonne en 2013, Moreno serait à la recherche d’un nouveau contrat lui permettant de rester en WorldTour l’an prochain. À 34 ans, la performance offerte hier a de quoi surprendre… et je crois que ce coureur est à risque d’une mauvaise nouvelle au cours des prochaines semaines, les ingrédients de la tentation étant tous réunis.

Pour le reste, tout le monde est à peu près à sa place sur ce Tour de Lombardie: Valverde termine très bon 4, peut-être un peu cramé de sa longue saison. Gallopin entre encore une fois dans les 10 premiers, confirmant sa bonne saison, Vuillermoz et Bardet sont dans les 20 premiers, le tout me semble assez cohérent.

La déception vient plutôt du côté de Philippe Gilbert chez BMC, seulement 33e hier à plus de sept minutes, et de Rui Costa, 46e à plus de neuf minutes. On attendait mieux de ces deux leaders d’équipe.

Reste une course d’intérêt le week-end prochain, Paris-Tours. Une course habituellement promise aux sprinters.

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