J’avais hâte de retrouver les images de la Strade Bianche, cette course singulière qui, chaque année, donne un final excitant.
Ca n’a pas loupé cette année encore avec que du beau monde parmi les 15 premiers coureurs à l’arrivée. La difficulté du parcours, les portions de terre battue (appelés « sterrati »), les routes tortueuses, parviennent chaque année à fragmenter le peloton et à livrer chaque homme à lui-même.
Le vent, samedi dernier, a également joué des tours aux coureurs, sur un parcours plein de virages.
Le final s’est joué d’abord sur une attaque de Peter Sagan à quelques 20 kms de l’arrivée, qui a amené avec lui Stybar pour rentrer sur un excellent Brambilla devant depuis un moment. C’est alors que Cancellara a fait une première fois preuve de métier, d’expérience, de clairvoyance, revenant rapidement sur ce trio de tête. Bien vu, c’était la bonne!
Derrière, la poursuite n’a jamais faibli avec des Van Avermaet, Kwiatlowski, Valverde et Nibali particulièrement actifs.
Deuxième preuve du métier de Cancellara, sa gestion de l’échappée pour rester devant malgré la présence de deux Etixx. On l’a vu souvent parlé à ses partenaires, afin de maintenir une certaine cohésion. C’est ainsi qu’on a vu un Sagan volontaire, mais aussi un Stybar trop avare de ses efforts au goût de Spartacus qui a placé une première mine, question de secouer tout le monde. Encore bien joué! L’intox, ça fonctionne aussi.
Quelques mètres plus loin, c’était au tour de Brambilla de tenter une sortie, logique compte tenu qu’ils étaient deux Etixx devant. Cancellara est rentré rapidement sur lui, encore une fois témoignant de sa maitrise de la situation.
J’ai alors été surpris de voir repartir Brambilla une nouvelle fois, je pensais à ce moment davantage à Stybar. C’est là qu’on a eu la troisième preuve du métier de Cancellara: au lieu de revenir rapidement comme la première fois sur l’Italien devant, il a plutôt demandé à Sagan de travailler avec lui pour maintenir l’écart, mais sans rentrer immédiatement. C’était la tactique parfaite car elle neutralisait du coup Stybar, réduit à l’impuissance derrière Cancellara et Sagan.
À 8 secondes au pied de la dernière rampe, Cancellara n’a eu aucun mal à revenir sur un Brambilla usé par ses attaques. Sagan out, panne de jambes, Cancellara a fait preuve une 4e fois de son expérience de la Strade Bianche en s’appliquant à aborder les 300 derniers mètres en tête, coûte que coûte. Bien joué là encore compte tenu de la configuration de l’arrivée, où il faut aborder le dernier virage en tête.
Bref, une magnifique victoire de Cancellara selon moi, car une victoire témoignant non seulement de son coup de pédale du moment, mais aussi de sa science de la course. C’était aussi sa… troisième victoire sur cette course en passe de devenir un monument important de la saison cycliste. Selon la rumeur, les organisateurs ont promis de nommer un sterrati en l’honneur de Cancellara s’il remportait une troisième victoire samedi. Done!
Quant aux Etixx, ils n’ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu alors qu’ils étaient en surnombre dans l’échappée. Il fallait, selon moi, que Stybar contre un bon coup lorsque Cancellara a repris Brambilla sur sa première attaque, à quelques 8 kms de la ligne. Miser sur le sprint était une erreur compte tenu de la configuration du dernier kilomètre de la course.
Bref, une course à voir et à revoir, ne serait-ce que pour apprendre les fondamentaux du cyclisme!
LaVoitureCaPue
Sagan continue sa moisson de podium sans victoire (même si là c’est le podium en chocolat). Le plus grand poupou de tout les temps ?
Patrick
On peut considérer que dans une course cycliste à 200 partants, il y a un gagnant et 199 perdants.
On peut aussi considérer qu’une 30ème ou une 120ème place est meilleure qu’une 2ème, 3ème ou 4ème, et même plus méritoire voire honorable, pour qui on emploie ces qualificatifs pour cette activité.
On peut aussi se moquer des coureurs qui obtiennent plus de places dites d’honneur que de victoires, et même beaucoup. C’est une occupation à grand temps pour de nombreux passionnés de cyclisme professionnel, passionnés au sens premier, qui rivalisèrent et rivalisent encore de dénigrement contre Poulidor, Ullrich, Sagan et autres.
Le palmarès fait la valeur d’un homme, n’est-ce-pas, et seules les victoires comptent. JE VEUX GAGNER, JE SUIS LE PLUS FORT JE SUIS LE PLUS FORT JE SUIS LE PLUS FORT.
alain39
Brambilla était très fort et peut être le plus fort et lui a manqué un rien pour gagner. Il a été rattrapé à 200 m de la ligne et méritait la victoire à mon sens.
Sagan a encore commis trop d’erreurs pour gagner en ne laissant pas peser plus le poids de la course sur Cancellara. Il fait la sélection mais pas le travail de sape. Si il veut gagner un monument il va lui falloir changer de tactique et plus jouer au chat et à la souris. Il ne joue pas assez avec ses adversaires et surtout ne tente pas d’attaques violentes de loin. Avec 2 Quick Step il fallait s’isoler avec un des 2 et non rester dans le groupe de 3. Ses baisses de régime répétées en fin de course soulèvent aussi des questions sur son alimentation en course. Il ne boit pas beaucoup et je pense qu’il y a un truc à revoir à ce niveau. Si il persiste dans cette voie de supporter le poids de toutes les classiques auxquelles il participe il va encore faire choux blanc car en plus il n’a pas l’équipe. Joli à voir mais pas efficace.
Sybar manque de confiance en n’attaquant pas dans la côte finale. Il n’a pas voulu ramener sur Brambilla et s’est donc retrouvé enfermé derrière Cancellara incapable de le passer sur les rues étroites et tordues de Sienne qui ne sont pas le théâtre idéal d’une arrivée d’une semi classique mais plus d’un cyclo-cross.
Cancellara a donc joué à merveille en laissant Sagan se poser en boss et en sachant utiliser l’étroitesse de la route pour battre Sybar qui était mieux que lui. Il se fait coincer 2 fois par Cancellara qui sait jouer de sa trajectoire et lui couper la route.
C’est d’ailleurs le pb de cette montée finale qui est trop étroite et plus un goulet d’étranglement qu’un réelle route digne d’une fin de classique.
Je persiste à penser que cette course qui depuis le départ bénéficie d’un régime de faveur (classée en 1HC avec comme sponsor initial la Monte dei Paschi banque) doit être prise avec une certaine circonspection quant à sa réelle valeur au plan athlétique. Certes elle est dure mais très typée cyclo-cross sans avoir la longueur des monuments. Trop courte pour être considérée comme une vraie classique et puis il faut revoir l’arrivée qui est un coupe-gorge plus qu’une arrivée de classique.
Elle est par contre plaisante à suivre et dotée d’une jolie participation. Il suffit de lire le palmarès.
Simon Julien
En tant que spectateur, jamais je vais me lasser de voir Sagan attaqué et animer la course quitte à le voir accumuler que des 2e ou 3e places. Pendant que certains se moquent, moi franchement je me régale.
NicoD
Allez personne n’avait osé.
http://m.lequipe.fr/Cyclisme-sur-route/Article/Fabian-cancellara-je-vais-m-acheter-un-velo-a-moteur/640915
Laurent excellente analyse! C’est tellement plus interessant de lire ceci que les histoires de triche. Laissez les donc pour les autres ils sont nombreux les vautours et a l’inverse il y a bien trop peu de bonnes analyses
Chouchou
Ce week-end les coureurs nous ont offert du beau spectacle entre les Strade bianche et les Championnats du monde sur piste.
Un énorme Spartacus et un généreux Sagan sur route.
La fusée Gaviria sur l’Omnium.
Et pour clore ce final en feu d’artifice on , un surpuissant Wiggo pulvérisant le peloton en confettis associé à son pote Cav multipliant les sprints
Chouchou
Ce week-end les coureurs nous ont offert du beau spectacle entre les Strade bianche et les Championnats du monde sur piste.
Un énorme Spartacus et un généreux Sagan sur route.
La fusée Gaviria sur l’Omnium.
Et pour clore ce final en feu d’artifice on a eu droit à une Américaine de folie avec un surpuissant Wiggo pulvérisant le peloton en confettis associé à son pote Cav multipliant les sprints.
Beaucoup aimé les beaux gestes de Cav pour la victoire de Gaviria sur l’Omnium et de Gaviria pour la victoire de Cav sur l’Américaine.
Très touchantes aussi les images du bisou de Wiggo sur le front de Cav, lorsqu’il le porte sur le podium, et la merveilleuse petite fille de Cav.
Dommage que cette discipline spectaculaire ne soit plus Olympique, elle va me manquer à Rio.
J-Man
Le final de cette course (toute la course même) est tout simplement parfait et chaque année on se régale.
http://cdn.velonews.competitor.com/files/2016/03/33_20160305_%C2%A9BrakeThrough-Media_A22Y40301-660×440.jpg
Spartacus qui coupe la ligne à Terpstra… mmm pas certain avec cette image. Le virage suivant il protêge sa ligne, se qui suppose qu’il a accéléré plus fort que l’autre. Slow in fast out sur l’enchaînement. Et dans les vidéos, Terpstra semble plutôt avoir le visage d’un gars qui tente de suivre, non d’un gars bloqué. Quoi qu’il a de la giclette; peut être effectivement aurait-il pu s’en sortir dans un finish classique, mais bon il y a d’autres courses pour ça.
Je suis un fan des courses 250km et plus. Mais visiblement la Toscane est sous-estimée par plusieurs observateurs. J’y ai roulé 3x en explorant toutes sortes de routes et à part les nationales, il faut prendre nos estimations de vitesses habituelles et jeter ça aux poubelles. Pas surpris de voir l’impact sur les cadors après un ptit 170 bornes de dolce vita…
Tchmil
En tant que cyclistes on connaissait les chiens méchants (pas très agréables), les chevreuils ou sangliers traversiers (assez surprenants), mais jamais encore les autruches : http://www.velo-club.net/component/content/article/8-videos/110345-insolite-chasses-par-une-autruche-en-afrique-du-sud
Peut-être un concurrent à Froome pour le prochain tour … ou une bonne manière de vous entraîner efficacement 🙂
alain39
Dans le même tonneau que la Strade Bianche la première étape de Paris Nice a été épique. Conditions météo difficiles et un terrain piége avec un tronçon de chemin vicinal.
Mais surtout un sprint magnifique de Demare lancé à 300 m de la ligne.
Mal placé à 5 vélos de Swift au 300 m il le remonte pour lui mettre un vélo. C’est une sacrée belle victoire et elle remet en selle Demare qui comme je le pensais était en proie aux doutes. Une belle victoire car elle est obtenue en menant son sprint de loin en puissance et donc sans se soucier des autres. Un truc que fait un homme fort qui prend des risques.
Depuis des mois il n’arrivait pas à en claquer une belle et pour un sprinteur c’est la gamberge qui le gagne à coup sûr. En battant Swift, Bouhani, Petit, Matthews et Boonen il se fait un bien fou et se rassure avant les classiques. Certains sont des favoris de MSR et donc ça donne une certaine valeur à sa victoire. Il lui manque toutefois le poisson pilote pour l’amener dans le dernier km. Sur MSR il lui faudra être accompagné sur le Poggio et les derniers km pour être en position de gagner si nous assistons à une arrivée groupée.
Pour ma part je goûte avec modération l’humour de Cancellara sur le vélo électrique. Il ne nous a toujours pas expliqué ses changements de vélo intempestifs et depuis 2010 il n’a jamais refait des numéros de cette trempe. Certes il gagne des courses et fait partie des meilleurs chasseurs de classique mais il ne s’isole plus à 50 km de l’arrivée comme en 2010. Fini les numéros de surhomme et au contraire il gagne sur sa classe et sa science de la course. Samedi il a joué à merveille mais n’oublions pas que beaucoup de cadors n’étaient pas là (Matthews, Gilbert, Boonen, Terpstra, Kristoff, Galopin, etc…).Faute de preuve il peut toujours fanfaronner comme le faisait Armstrong qui se payait notre tête en arguant de tous ses contrôles négatifs et en parlant de complot. Lui joue sur l’humour, chacun son moyen de défense.
Thierry mtl
Le tennis ne protège plus ses stars ? Probablement pcq Sharapova en abuse depuis longtemps.
On apprend qu!il n’y a pas ques les cyclistes pro qui nous donnent des explications loufoques.
garolou
« ASO to revive Tour of Germany »
Tient tient, est-ce que ASO nous prépare une série de course en paralèlle de celle de l’UCI. Si on ajoute le Tour de Californie à celui d’Allemagne et toutes les autres courses qu’ASO organisent déja ça commence à en faire un paquet. Avec tout ça ASO deviendra encore moins incontournable qu’avant.
thierry mtl
Au Québec, Sportsnet ONE (videotron 784) diffuse Paris-Nice tous les jours, légèrement en différé, en pm..
Gooooood
toutouille
cancellara dans l’équipe:
« je vais m’acheter un vélo électrique »
pas besoin tu l’as déjà