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Giro: on commence à voir clair!

Avec l’arrivée au Blockhaus hier, on commence à mieux connaître ceux qui peuvent espérer jouer les premiers rôles sur ce Giro. Personne n’a encore gagné l’épreuve, mais plusieurs l’ont déjà perdu.

En premier lieu les Tejay Van Garderen, Adam Yates (encore malchanceux hier, retardé derrière une chute au mauvais moment) et surtout les deux Sky, Geraint Thomas et Mikel Landa.

D’autres auront fort à faire en dernière semaine pour revenir sur l’avant de la course: je pense à Steven Kruijswijk, Bob Jungels décevant hier, à Davide Formolo ou encore à Ilnur Zakarin.

Les bonnes surprises: Andrey Amador  surpuissant sur le Blockhaus hier au service de son leader Quintana, Domenico Pozzovivo, Bauke Mollema et surtout, surtout, Tom Dumoulin.  Ce dernier a parfaitement maitrisé la dernière ascension hier, montant à son rythme, au train, et reprenant dans le final Vicenzo Nibali mais aussi Thibault Pinot. Vraiment très impressionnant Dumoulin!

Les hommes forts de ce Giro: Nairo Quintana bien sûr, qui semblait se balader hier sur le Blockhaus, mais aussi un excellent Thibault Pinot qui sait changer de rythme sans prévenir. Beau coureur, bel attaquant, j’ai beaucoup aimé voir Pinot à l’oeuvre hier.

Enfin, Nibali demeure selon moi un protagoniste, car on sait que le coureur est capable d’être très bien en dernière semaine. Il a limité les dégâts hier, et sa condition est probablement sur une pente ascendante. Il a du métier, sait que les étapes les plus difficiles sont encore devant lui, notamment sur le Stelvio, et il saisira, j’en suis sûr, l’occasion lorsqu’elle se présentera.

Aujourd’hui c’est le deuxième jour de repos de ce Giro, on reprend donc demain avec le premier chrono, assez long puisque de 40 bornes. Dumoulin a un sacré bon coup à jouer pour s’installer en rose quelques jours, et Thibault Pinot devra faire jeu égal avec Nairo Quintana pour préserver ses chances. Enfin, Nibali a une belle occasion de refaire quelques secondes de sa minute perdue hier. Ca sera une fois de plus intéressant, et j’aime bien un premier chrono après quelques arrivées en altitude, ça donne du suspense à la course je trouve!

Carton rouge

Aux motos, encore une fois, cause de la chute au pied du Blockhaus qui a condamné à la fois Geraint Thomas et Adam Yates. Il faut vraiment que les instances du cyclisme se penchent sur ce fléau durant les courses, que ce soit en raison des accidents ou lorsque les motos faussent la course en offrant des abris aux coureurs.

Les watts

Intéressante analyse des watts développés par quelques coureurs sur l’Etna l’autre jour, incluant Mike Woods. Ca envoie du lourd, pas de doute!

L’Etna déçoit (encore)

La montagne hier a accouché d’une souris.

La lutte attendue entre les grands favoris de ce Giro n’a pas eu lieu, la faute à un vent de face soutenu durant l’ascension. Seul Nibali, à un moment, a placé une accélération, sans grande conséquence car il fut vite repris. Pas d’attaque de Quintana, pas d’attaque de Pinot, pas d’attaque de Thomas ou Landa… Dans ce contexte, personne parmi les favoris n’a encore perdu ce Giro.

Chapeau au vainqueur du jour, le courageux slovène Jan Polanc, qui a vraiment tout donné – c’était visible sur les images télé – lors de cette dernière ascension pour résister au retour du peloton derrière.

Petit carton rouge selon moi à la Cannondale-Drapac qui, avec 4 coureurs dans le peloton de tête – l’équipe la mieux représentée – aurait pu faire davantage. Pierre Rolland a certes essayé, mais son attaque était surprenante car beaucoup trop tôt. Une grosse erreur selon moi. Les Cannondale auraient pu jouer plus fin dans les trois derniers kilomètres avec Rolland, Woods, Formolo et Carthy. Dommage.

La Quick Step est la formation qui s’en tire le mieux, puisque le maillot rose reste dans l’équipe. Exit Gaviria, voici maintenant le tour de Jungels. Celui-ci devrait rester en rose jusque dimanche, sur l’étape du Blockhaus, le prochain grand rendez-vous de ce Giro. Ca sera plus difficile, plus long, et espérons que ce sera plus intéressant!

Etna: qui pour succéder à Alberto Contador?

Premier test du Giro aujourd’hui, avec l’arrivée au sommet de l’Etna, le volcan sicilien.

17 kilomètres d’ascension, une pente moyenne à 7%, avec quelques passages entre 10 et 14%, de quoi faire les premiers dégâts. En clair, personne ne gagnera le Giro demain, mais quelques favoris pourraient bien le perdre.

L’ascension a été empruntée la dernière fois par le Giro en 2011, une étape gagnée par Alberto Contador. Voyons plus tard aujourd’hui qui pourra lui succéder.

Évidemment, les yeux se tournent vers Nairo Quintana, le meilleur grimpeur du peloton.

Vicenzo Nibali devra se dévoiler, enfin. Il a été discret jusqu’ici cette saison, mais il ne peut plus se cacher. Il joue également à domicile et aura l’étape à coeur, étant né non loin de l’Etna, à Messine.

Les deux coureurs Sky, Thomas et Landa, devront aussi rester au contact. On aura probablement une indication sur lequel des deux est le plus en forme en ce moment.

Personnellement, j’ai bien hâte de voir Thibault Pinot à l’ouvrage sur cette montée. On saura rapidement s’il pourra être un candidat à la victoire finale.

On sera également fixé sur Tom Dumoulin, Bauke Mollema ainsi que Tejay Van Garderen.

Le maillot rose actuel, Gaviria, n’a aucune chance de conserver son paletot aujourd’hui ; avec le maillot rose à portée de presque tous les favoris, gageons un joli feu d’artifice. L’étape sera très intéressante, assurément.

Giro 2017: 5 étapes clés, 5 favoris, 5 outsiders…

La 100e édition du Tour d’Italie débute aujourd’hui vendredi, c’est assez inhabituel.

Au menu des coureurs, 21 étapes entre Alghero et Milan, le 28 mai prochain.

C’est pas compliqué, ce qu’il faut retenir de ce Giro se compte par 5: 5 étapes clés, 5 favoris, et 5 outsiders.

L’étape reine est sans contredit la 16e étape, en début de troisième semaine donc, entre Rovetta et Bormio. Au menu, 222 kms très difficiles, de par le Mortirolo (côté le plus facile cependant), le Stelvio et l’UmbrailPass. Quiconque connait le coin mesurera la difficulté de cette étape qui fera des dégâts.

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Les 4 autres étapes à surveiller sont évidemment les deux chronos, le premier sur la 10e étape, et long de 39 kms, l’autre lors de la dernière étape à Milan, sur 28 bornes. Un chrono le dernier jour d’un grand tour est toujours excitant, on se prend à rêver d’un suspense digne du chrono Versailles-Paris sur le Tour 1989…

La 9e étape et son arrivée au sommet du difficile Blockhaus sera également très intéressante, forçant les favoris à se démarquer sans réserve.

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L’autre sera l’étape des Dolomites (18e étape) par delà les Pordoi, Valparola, Gardena Pinei puis arrivée en altitude à St-Ulrich. Cette étape est courte (137 kms), propice donc à des coureurs qui attaquent de loin. Sur des organismes fatigués, ça peut être intéressant et ça inspirerait certainement Alberto Contador, malheureusement pas au départ du Giro.

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5 favoris

Les cinq grands favoris sont incontestablement Vicenzo Nibali, Nairo Quintana, Thibault Pinot, Mikel Landa et Geraint Thomas.

Pour Nibali, nous n’avons que très peu de repères cette saison quant à sa condition. Jouant probablement la carte de la fraicheur physique, je pense que c’est surtout en troisième semaine qu’il sera costaud. L’étape du Blockhaus sera donc pour lui un premier vrai test, et il devra alors s’assurer de ne pas y perdre son Giro.

Quintana a offert davantage de garantie cette saison, s’imposant par exemple la semaine dernière lors de la 2e étape du Tour des Asturies. L’étape de Bormio sera sa grande étape!

Thibault Pinot se lance plein d’ambitions sur ce Giro, et il a beaucoup progressé ces deux dernières années. À maturité, il aura toutefois fort à faire pour faire jeu égal avec Quintana en haute montagne.

Les deux Sky Landa et Thomas sont plus imprévisibles. En grande forme, ils sont capables de tout, mais ils sont aussi capables du pire! Et il faudra s’entendre dans l’équipe, ce qui ne sera pas évident si les deux sont en grande forme. Avantage Thomas qui est un anglais au sein d’une équipe anglaise?

5 outsiders

Je vois clairement 5 outsiders à ce Giro: Tejay Van Garderen, Adam Yates, Steven Kruijswijk (quel nom difficile à écrire!!!), Tom Dumoulin et Bob Jungels.

Aucun de ces coureurs n’a remporté jusqu’à présent de grands tours. Certains sont passés près de, comme Van Garderen, Dumoulin ou Kruijswijk. Je pense personnellement que Yates et Jungels pourraient créer une grosse surprise sur ce Giro, et l’un d’entre eux terminer sur le podium.

2 Canadiens

Deux coureurs canadiens sont au départ de cette 100e édition du Giro, deux coureurs avec des profils et des qualités très différentes: le vétéran Sein Tuft chez Orica, et le grimpeur Mike Woods chez Cannondale-Drapac.

Woods a évidemment les meilleures chances d’un bon classement général, et un top-10 serait pour lui génial. Les étapes de montagne devrait lui convenir, surtout lorsqu’elles sont plus courtes. Pourquoi ne pas viser une victoire d’étape dans les Dolomites?

À la télé 

Difficile cette année de suivre le Giro à la télé depuis le Canada. Fred, un fidèle lecteur que je remercie au passage, me dit cependant qu’on peut s’abonner à la RAI (poste 247 chez Vidéotron, pas en HD cependant) et que cette chaine devrait diffuser des images de la course. Elle diffusait, hier en tout cas, des images de la présentation de la course.

Sinon, on pourra suivre la course en stream sur Internet, via des app comme FilmOn ou des sites comme Cyclingfans.com ou encore SteepHill.tv.

Hampsten et le Gavia – Giro 1988

Le départ du Giro sera donné dans exactement une semaine, cette course fantastique notamment en raison de la passion que l’épreuve suscite chez les tifosi.

L’histoire du Giro est truffée d’étapes de légende, et l’une d’entre elles est certainement l’étape du Gavia sur le Giro 1988, Giro remporté par l’Américain Andy Hampsten.

Étape mythique car le Gavia avait été escaladé sous la neige cette année-là depuis Ponte di Legno, par des températures très froides. La plupart des coureurs en course ce jour-là décrivent l’étape comme la plus difficile qu’ils ont eu à affronter en carrière.

Grâce à sa performance sur cette étape, Andy Hampsten a pu devenir le premier Américain, et le seul à ce jour, à avoir remporté le Giro. Aujourd’hui, les noms du Gavia et d’Hampsten sont indissociables, comme celui d’Anquetil et Poulidor sur le Puy-de-Dome, de Jean-François Bernard ou de Tom Simpson sur le Ventoux, de Charly Gaul dans la Chartreuse, de Bernard Thévenet à Pra-Loup, voire de Marco Pantani et le Mortirolo.

Le Gavia lui-même n’est pas une simple affaire. Pour l’avoir découvert en course sur La Campionissimo en 2015, je confirme: aie! Même à l’entrainement quelques jours plus tard, ce col m’avait fait souffrir grandement, car on ne se hisse pas au sommet du Gavia, long de 25km depuis Bormio, sans y laisser pas mal de jus.

Tout a été écrit sur cette étape lors du Giro 1988? Si j’ai beaucoup lu sur le sujet, j’ai trouvé ce long reportage couplée de beaucoup de citations des principaux coureurs en course ce jour-là, incluant le vainqueur de l’étape Érik Breukink, très intéressant. À ne pas manquer pour revivre cette étape mythique et se mettre dans l’ambiance du Tour d’Italie.

On pourra également découvrir l’ascension du Gavia avec ces vidéos de Col Collective, très bien faits. L’un présente l’ascension par Ponte di Legno, celle empruntée par les coureurs du Giro 1988, l’autre par le versant Bormio, que j’ai aussi fait en 2015. Je pense que le côté Ponte di Legno est un peu plus difficile.

Vivement que j’y retourne!!! (c’est dans les cartons).

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Alejandro, en mémoire de Michele

C’est tout le petit monde du cyclisme professionnel qui a été secoué par la disparition tragique ce week-end de Michele Scarponi, le sympathique coureur italien qui roulait pour l’équipe Astana.

Scarponi venait de s’imposer sur une étape du Tour des Alpes (l’ancien Tour du Trentin) plus tôt dans la semaine, et préparait son Giro. Il était le père de jumeaux, deux petits garçons qui n’ont probablement pas encore 10 ans.

Moi, ça me fout un cafard…

C’est en ce sens que la victoire d’Alejandro Valverde sur la Doyenne hier m’a redonné le moral, ce dernier ayant promis que s’il s’imposait, tous ses prix iraient à la famille de son ami Michele. À l’arrivée, il a rajouté ceux de la Flèche Wallonne.

Valverde entretenait une amitié avec Scarponi, et le coureur était très ému en évoquant sa mémoire à l’arrivée (voir ci-bas).

Sinon, la course hier a été longue à se décanter, peu de mouvement des favoris survenant avant la côte de la Redoute. C’est surtout dans la côte de St-Nicolas que les choses ont bougé, parfaitement maîtrisées cependant par les Movistar qui auront su jouer leur carte avec brio, plaçant Valverde en position de gagner dans la dernière ascension vers la ligne.

Le reste n’était que formalité, l’aisance avec laquelle Valverde est allé chercher cette victoire laissant tout simplement pantois.

Mention très bien également à Dan Martin, qui a au moins osé défier Valverde dans les derniers hectomètres, à Tim Wellens qui a attaqué dans le final, à Romain Bardet excellent 6e, et au Canadien Mike Woods, excellent 9e d’une telle course. Payez-vous ses données Strava de l’épreuve: impressionnant!!!

Le Tour de France expliqué en 10min

LBL: il faudra partir de loin!

La Doyenne des Classiques – Liège Bastogne Liège – sera disputée ce dimanche, souvent perçue par les coureurs comme étant la course de l’année la plus difficile.

Autre indice de sa difficulté: Eddy Merckx en est le recordman, avec 5 victoires…

C’est dur parce que c’est usant: 258 kms, et une succession, sur les 100 dernières bornes, d’ascensions très difficiles parce que longues et pentues.

C’est pas compliqué, il faut toutes les qualités cyclistes pour rêver s’imposer au terme de cette course: de l’endurance, de la puissance, de la science du placement, une bonne équipe, et des nerfs d’acier.

L’archi favori est évidemment Alejandro Valverde qui a accroché une 5e victoire sur la Flèche Wallonne à son palmarès.

Michal Kwiatkowski est l’autre grand favori, disposant également d’excellents équipiers comme Sergio Henao pour menacer les Movistar de Valverde.

Les Cannondale – Drapac, avec notamment le Canadien Mike Woods 11e sur la Flèche mercredi dernier, les Lotto, les BMC et les Quick Step (Martin, Jungels…) sont les autres équipes qui, normalement, devraient faire la course devant.

Ceci étant, pour battre Valverde, je ne vois qu’une solution: l’isoler en partant de loin. Il faudra que les autres grandes équipes lancent des coureurs en échappée dans le final, obligeant ainsi les Movistar de prendre la chasse à leur compte. Petit à petit, en répétant la formule, ils pourraient isoler Valverde dans le final, et ce dernier ne pourra pas courir après tout le monde.

Si un peloton ou un petit groupe se présente avec Valverde pour la gagne au pied de la dernière ascension vers l’arrivée, je crois bien que ce sera de toute façon perdu pour tout le monde sauf l’Espagnol…

La présence de Greg Van Avermaet pourrait-elle venir brouiller les cartes? Pas impossible, le coureur est volontaire et voudra se manifester dans les derniers kilomètres. Les BMC ont une excellente carte à jouer dimanche.

Ca risque d’être fort intéressant! La météo devrait être acceptable dimanche dans les Ardennes, nuageux et frais mais sans pluie et avec peu de vent. Il est d’ors et déjà à prévoir qu’un gros groupe se présentera au pied de La Redoute…

Valverde, l’inusable

Certains d’entre vous ont laissé des commentaires sur les diverses techniques d’entrainement utilisées par les pros. En gros, certains ne sortent de leur entrainement que pour gagner des courses: c’est toujours surprenant! Froome est de ceux-là, ou Quintana: on ne les voit pas et boum, ils claquent de grosses perfs sur des courses sélectionnées.

D’autres, dont Valverde, privilégient une autre approche: courir, et encore courir. Ceux-là, on les voit donc beaucoup! Ce serait mon approche en tout cas: garder le rythme de course dans les jambes, faire des efforts, garder le moteur bien vivant, bien rodé, c’est pour moi la meilleure façon de conserver longtemps une excellente condition. Ceci étant, cela pose une question évidente: comment se fait-il que ces coureurs – dont Valverde – ne semblent jamais se fatiguer??? J’avoue être perplexe quant à la capacité de certains pros d’être présents de février à octobre à un niveau si élevé…

Valverde: (m)Huy bien!!!

Si j’étais le maire de la commune de Huy, je songerais sérieusement à faire ériger un monument à la mémoire sportive d’Alejandro Valverde, qui a remporté hier sa… 5e victoire sur la Flèche Wallonne, au sommet de la célèbre ascension.

Il avait déjà le record absolu avec 4 victoires, le voilà à 5! De quoi être tranquille un moment dans les livres d’histoire…

Strava nous permet de réaliser la performance de l’Espagnol, le KOM étant présentement détenu par Kwiatkowski qui n’a terminé « que » 7e. Michal a escaladé le Mur en 3min19sec, donc Valverde est monté quelques secondes plus rapidement. Plus encore, Mike Woods, excellent 11e hier, est aussi monté en 3min19, à une puissance moyenne d’environ 526 watts. OUF!

Je vous rappelle que Valverde aura 37 balais la semaine prochaine, ça situe la caisse du bonhomme, inusable par ailleurs puisqu’il sera très certainement au départ du Tour de Lombardie pour la gagne en octobre prochain!

Et Valverde est sous contrat chez Movistar jusqu’en 2019, il aura alors 39 ans…

C’est fou. C’est inspirant.

Sinon, la course a été assez peu convaincante. Outre la perf de Valverde, en parfaite maitrise durant l’ascension finale qu’il connait par coeur, c’est l’effort de Bob Jungels qui a retenu l’attention dans le final, ce dernier résistant bien au peloton pendant les 10 derniers kms. À certains moments, Jungels enroulait le 53×11, tout à droite, il faut quand même le faire après 200 bornes de course. Celui là a une sacré caisse aussi, 24 ans seulement, et meilleur jeune du Giro l’an dernier. Attention à lui dans les prochaines années, il fera mal!

Bravo enfin à Mike Woods, qui a appris de ses erreurs de placement l’an dernier sur l’épreuve et qui était aux avant-postes dans la dernière ascension, bien entouré par son équipe Cannondale-Drapac. Pas si simple à ce niveau car les places sont chères! Woods a faibli un peu dans les 100 derniers mètres, perdant rapidement plusieurs belles places. 11e tout de même, remarquable!

Je vais essayer de rejoindre Mike dans les prochains jours en préparation de la Doyenne dimanche.

Liège-Bastogne-Liège

Évidemment, l’archi-favori sera une fois de plus Valverde sur la Doyenne des Classiques. Je pense toutefois que cette course sera beaucoup plus difficile à maitriser, les attaques pouvant fuser à bien des endroits dans le final. La Movistar aura fort à faire pour contenir tout le monde en vue de placer Valverde au pied de la dernière bosse pour la gagne.

Sur un tel parcours, les Jungels, Kwiatkowski, Martin, Henao, Albasini, Theuns ou encore Bardet et Barguil peuvent surprendre et s’imposer. Ca sera très ouvert dimanche, et la course sourira probablement aux plus audacieux… car si les coureurs attendent la dernière bosse vers la ligne d’arrivée, Valverde sera difficile à battre.

Il faut passer à l’attaque!

Flèche Wallonne: Valverde ou Kwiatkowski, qui d’autre?

Capture d’écran 2017-04-18 à 18.11.16On dispute aujourd’hui dans les Ardennes belges la 81e édition de la Flèche Wallonne, sur 204,5 kilomètres.

Le parcours, ponctué de plusieurs belles bosses, comporte trois ascensions du célèbre Mur de Huy, une bosse de 1,3 kilomètres avec des passages à plus de 20%, notamment dans les virages. L’arrivée, jugée chaque année en haut, exige d’avoir des watts sous les pédales lorsque vient le temps de s’arracher à la pente.

L’ajout, il y a quelques années, de la côte de Chérave à 5 kilomètres de l’arrivée n’a pas réussi à changer drastiquement la configuration de la course qui, plus souvent qu’autrement dans le cyclisme moderne, se résume à une course de côte sur la dernière ascension du Mur de Huy.

Les favoris

Pas compliqué, je n’en vois que deux: Alejandro Valverde, ou M. Flèche Wallonne, et Michal Kwiatkowski.

Valverde a remporté les trois dernières éditions, portant à 4 ses succès sur l’épreuve belge, record absolu.

Son principal atout est de connaître parfaitement comment doser son effort lors de la dernière ascension du Mur, où il ne commet jamais d’erreur. En forme, avec une belle équipe à son service, je pense qu’il est l’homme à battre demain. La stratégie des Movistar? Contrôler la course et déposer Alejandro au pied du Mur au km 203. S’ils réussissent, c’est quasiment gagné d’avance!

L’autre, c’est évidemment Michal Kwiatkowski, le seul à accompagner Philippe Gilbert dimanche dernier dans le final de l’Amstel. En l’absence de Gilbert, blessé à un rein (quelle histoire! il a remporté la course malgré cette blessure, impressionnant… faut croire que les jambes lui faisaient plus mal que les reins dans le final!), Kwiatkowski a vraiment un bon coup à jouer, lui qui avait terminé 3e de l’épreuve en 2014.

Les outsiders

Hormis ces deux archi-favoris, je vois seulement quelques autres coureurs capables de faire une belle place (un podium) à Huy aujourd’hui.

En premier lieu, Tim Wellens chez Lotto. Si ce dernier n’a pas la puissance de Valverde dans une ascension comme le Mur de Huy, je pense que son tempérament agressif peut bien le servir demain, en plus de son excellente condition. Son meilleur atout est probablement de s’échapper avec d’autres dans l’avant-dernière ascension et d’essayer de résister au retour du paquet. S’il se présente au pied du Mur de Huy avec 30 secondes, c’est jouable!

Pour l’accompagner, pourquoi pas le Canadien Mike Woods, qui a montré récemment des signes de bonne condition physique? Le Canadien ferait bien de surveiller les Lotto dans le final, ce qui permettrait de surcroit à son leader, Rigoberto Uran, de se réserver pour le Mur, disposant d’une puissance plus grande que Woods. J’aime cette équipe Cannondale aujourd’hui!

Michael Albasini chez Orica est en grande condition, et maitrise aussi cette course. Attention à lui, tout comme à Dan Martin, Dries Devenyns et Gianluca Brambilla chez Quick Step.

Outre Kwiatkowski, la Sky dispose aussi de plusieurs atouts, je pense à Sergio Henao. Ce dernier est en grande condition aussi, et ajoute un atout à la stratégie de l’équipe britannique.

Enfin, des coureurs comme Jarlinson Pantano, Warren Barguil, Louis Meintjes et Romain Bardet peuvent viser selon moi une place dans les 5 au terme de l’ascension du Mur de Huy.

Outre Woods, je ne vois aucun autre Canadien dans l’alignement prévu demain.

Alors, qui pour battre l’inusable Valverde?

Retour sur l’Amstel

J’ai été impressionné par le sprint de Philippe Gilbert dimanche dernier sur l’Amstel. Ce dernier s’est fait bouffer 10m dès le départ du sprint, pour ensuite revenir arracher la victoire à Kwiatkowski au terme d’un long, long, long sprint. Après plus de 260 kilomètres et une chute assez significative ayant imposé une bonne chasse pour revenir, je lui lève mon chapeau. C’était du grand art, et la preuve qu’un sprint, c’est parfois très, très long.

Sinon, belle course dans l’ensemble, avec du mouvement dans le final. On a pu réaliser l’importance de ne jamais laisser de trou chez les pros, Van Avermaet et Valverde en ayant fait les frais, n’ayant jamais pu revenir sur le petit groupe devant pourtant à portée pendant plusieurs kilomètres.

Chapeau également à Kwiatkowski pour son retour solo sur la bonne échappée et ce, en quelques hectomètres seulement à environ 30km de l’arrivée. Ces signes-là ne trompent pas, le Polonais est en très grande condition. Ce n’est pas la première fois que Kwiatkowski court juste, ce type est intelligent en course et c’est très bien.

Amstel: les favoris

Les Ardennaises commencent ce week-end avec l’Amstel Gold Race et son fameux Cauberg, où Mont Philippe Gilbert!

Au menu de Messieurs les coureurs, 261 kms tout de même, ponctués de 35 ascensions. Ouch, ça va faire mal dans le final… vraiment?

Cette année en effet, le Cauberg sera escaladé plus loin de l’arrivée, une volonté des organisateurs de voir les coureurs passer à l’offensive plus tôt dans la course. L’Amstel se résumait en effet ces dernières années à une course de côte, tout le monde attendant la dernière ascension du Cauberg pour faire la différence.

Les favoris

Ils sont quelques uns à avoir la pancarte dans le dos.

Philippe Gilbert, car l’homme est en grande condition, fort de sa victoire plus que convaincante sur le Ronde il y a deux semaines. Il connait parfaitement bien le parcours, et présente une équipe Quick Step très forte, avec notamment Vakoc, Devenyns et Dan Martin. Ils ont de quoi animer la course!

Je place ensuite Alejandro Valverde comme un grand favori, fort de sa récente victoire sur le Tour du Pays Basque. Valverde est aussi un homme en grande condition en ce moment, et il a connu beaucoup de succès jusqu’à présent dans sa carrière sur les Ardennaises, notamment sur la Flèche Wallonne.

Enfin Greg Van Avermaet peut tout faire sur l’Amstel, car il est lui-aussi dans une forme resplendissante. Et il sprinte aussi…

Hormis ces trois grands favoris, plusieurs autres peuvent gagner cette Amstel.

Michal Kwiatkowski tout d’abord, le parcours lui convient bien et rappelons qu’il a remporté la Strade Bianche il y a quelques semaines.

Enrico Gasparotto, le vainqueur sortant, et surtout son coéquipier Sonny Colbrelli, récent vainqueur de la Flèche Brabançonne, seront à surveiller de près.

Chez Lotto, je vois bien Tim Wellens ou Tiesj Benoot être présents dans le final.

Enfin, n’oublions pas Olivier Naesen chez AG2R – La Mondiale, il est revanchard après avoir eu la poisse sur les récents Flandriennes. Rui Costa, Rigoberto Uran et Sébastien Langeveld complètent selon moi ce tableau.

Les Canadiens

Un seul au départ, le Québécois Antoine Duchesne chez Direct Énergie qui est annoncé. Pour tout vous dire, je suis un peu surpris de le voir dans l’alignement provisoire, lui qui a été victime d’un incident sérieux sur Paris-Roubaix dimanche dernier.

Flèche Brabançonne: les Quick Step pris en défaut

Pas sûr de la tactique employée par les Quick Step dans le final hier de la Flèche Brabançonne.

Que Vakoc revienne avec Tim Wellens sur le porte-bagage à l’entrée du dernier kilomètre va encore: étant un bon finisseur, il permettait aux Quick Step de se retrouver devant à trois coureurs, un effectif plus intéressant pour battre Sonny Colbrelli qui était, jusque là, l’homme à battre puisque meilleur sprinter du petit groupe.

Bien joué aussi de Vakoc qui a attaqué dès le contact, créant une course de mouvement. Il aurait toutefois été préférable qu’un autre Quick Step attaque (il y en avait déjà deux devant, soit Devenyns et de Plus), Vakoc allant aussi assez vite au sprint. Si un autre Quick Step avait attaqué, Vakoc aurait pu souffler un peu dans les roues, n’ayant pas à travailler devant, et ainsi préparer son sprint.

Malheureusement, la relance de Vakoc au contact n’aura condamné qu’un seul coureur, soit Laurens de Plus de sa propre équipe…

Seconde erreur, Vakoc s’est beaucoup trop déporté sur sa droite en amorçant son sprint, permettant à Colbrelli de se dégager. Juste avant, ce dernier semblait bien enfermé derrière Devenyns et Vakoc. Si ces deux là avaient gardé une ligne plus tendue, je pense que Colbrelli aurait été « légalement » gêné par Devenyns et aurait perdu de précieux km/h pour son sprint.

Bref, les Quick Step étaient trois hier dans le final, et n’ont pu gagner. Ca fait quand même un peu désordre!

Ceci étant, sachons reconnaitre la domination actuelle de l’équipe Quick Step sur de nombreuses courses. C’est fou, c’est des nouveaux coureurs presque chaque fois! Récemment sur le Tour du Pays Basque par exemple, on a vu un David de la Cruz à la fête, maintenant c’est Vakoc et Devenyns, c’était Yves Lampaerts il y a quelques temps, bref, la profondeur et le succès de cette équipe Quick Step (sans compter Alaphilippe, Gilbert, Boonen, Gaviria, Kittel, Dan Martin…) sont vraiment impressionnants. C’est l’équipe de l’heure dans le cyclisme!

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