Le départ du Giro sera donné dans exactement une semaine, cette course fantastique notamment en raison de la passion que l’épreuve suscite chez les tifosi.
L’histoire du Giro est truffée d’étapes de légende, et l’une d’entre elles est certainement l’étape du Gavia sur le Giro 1988, Giro remporté par l’Américain Andy Hampsten.
Étape mythique car le Gavia avait été escaladé sous la neige cette année-là depuis Ponte di Legno, par des températures très froides. La plupart des coureurs en course ce jour-là décrivent l’étape comme la plus difficile qu’ils ont eu à affronter en carrière.
Grâce à sa performance sur cette étape, Andy Hampsten a pu devenir le premier Américain, et le seul à ce jour, à avoir remporté le Giro. Aujourd’hui, les noms du Gavia et d’Hampsten sont indissociables, comme celui d’Anquetil et Poulidor sur le Puy-de-Dome, de Jean-François Bernard ou de Tom Simpson sur le Ventoux, de Charly Gaul dans la Chartreuse, de Bernard Thévenet à Pra-Loup, voire de Marco Pantani et le Mortirolo.
Le Gavia lui-même n’est pas une simple affaire. Pour l’avoir découvert en course sur La Campionissimo en 2015, je confirme: aie! Même à l’entrainement quelques jours plus tard, ce col m’avait fait souffrir grandement, car on ne se hisse pas au sommet du Gavia, long de 25km depuis Bormio, sans y laisser pas mal de jus.
Tout a été écrit sur cette étape lors du Giro 1988? Si j’ai beaucoup lu sur le sujet, j’ai trouvé ce long reportage couplée de beaucoup de citations des principaux coureurs en course ce jour-là, incluant le vainqueur de l’étape Érik Breukink, très intéressant. À ne pas manquer pour revivre cette étape mythique et se mettre dans l’ambiance du Tour d’Italie.
On pourra également découvrir l’ascension du Gavia avec ces vidéos de Col Collective, très bien faits. L’un présente l’ascension par Ponte di Legno, celle empruntée par les coureurs du Giro 1988, l’autre par le versant Bormio, que j’ai aussi fait en 2015. Je pense que le côté Ponte di Legno est un peu plus difficile.
Vivement que j’y retourne!!! (c’est dans les cartons).
p'tit lucien
J’y ai eu droit aussi, à un décor tout blanc sur le Gavia, un 15 août ! (en 2014) Bon, ce n’était pas vraiment de la neige mais de la grêle, mais c’était dantesque. Surtout qu’en bas de l’ascension à Bormio il faisait radieux et ensoleillé, puis en bas de la descente à Ponte di Legno il faisait de nouveau radieux et ensoleillé ! Juste avant, plus tôt le matin, c’était le Stelvio, sous la pluie et le brouillard (du coup heureusement moins de motards que d’habitude).
Aussi dans mes cartons pour les refaire, en espérant cette fois avoir du soleil en haut pour enfin admirer ces magnifiques paysages alpins !
Le Bourrin Ardéchois
perso, il s’agissait d’un 20 août, en 1986, et j’avais marché 1h dans la neige jusqu’aux genoux! La voie n’était à l’époque pas goudronnée sur une douzaine de kms, et donc la boue était de la partie. De Livigno à Livigno par l’Eira, le Foscagno, le Gavia, le Mortirolo et le Forcola di Livigno pour finir (près de 2000 m de d+ rien que pour ce dernier), putain le chantier! « Jeune et insouciant ». Maintenant, quelques gouttes par 10 degrés et me voilà sur le home trainer.
noirvélo
Hampsten et Guiponi dans ce virage dans le Giro sur « Vélonews », photo magnifique ! sans casques et sans lunettes sur ces super bicyclettes aux tubes fins, aux jantes « ultrabasses », qu’on ne me dise pas qu’ils n’avaient pas d’allure et de classe ces couples « hommes-machines » à la fin des années 80 !!!
Edgar Allan Poe
Le Bourrin Ardéchois roulait encore dans la neige il y a quelques années, et courait encore à pied dans le paradis blanc fin 2016. Le récit de sa virée du 20 aout 1986 sur son ancien blog était digne des textes relatant les conquêtes des grands sommets par les alpinistes des années 50. Un must !
Merci Laurent de m’avoir replongé dans cette époque où, tout jeunot, je guettais toutes sources d’info pouvant substanter mon appétit pour les courses des pros. Pas de retransmission TV à l’époque, pas de réseaux sociaux.
J’ai ressorti un carton plein de Vélo Magazine, Miroir du Cyclisme, Sprint…
@Noirvélo : les jantes basses…parlons-en !
Les jantes « hautes » – plus de 40 mm pour moi – , se sont démocratisées aujourd’hui. Il y a donc beaucoup plus de coureurs qui les utilisent, et depuis le début de l’année, j’en entends aussi beaucoup se plaindre de turbulences dans la descente des cols, de difficultés à les emmener quand il y a du vent de travers sur le plat.
Personnellement, mes jantes de 23 mm me vont à ravir. Passe partout, pas trop bruyantes sur routes pourries…et surtout pas lourdes. Tant pis pour l’aspect marketing.
wolber
Et comment qu ils en avaient de la classe ces coureurs , d ailleurs ca a été la fin de l âge d or du cyclisme, en se qui me concerne , la fin des années 80.L étape de Mulhouse en 1992 avec Laurent Fignon et puis plus grand chose.
Marc Madiot expliquait, un jour, que sa perception du froid avait été modifiée après cette étape du Gavia.
le bourrin iserois
je me souviens de ce récit. De mémoire c’était inconscient, et d’ailleurs tous les ans on retrouve des morts en montagne pour bien moins que ca!