À l’heure ou je souffre quotidiennement sur mon %$?!&!?% de home-trainer, naviguant entre les 300 et 400 watts, j’espère pouvoir en dire autant à la reprise en mars prochain.
À l’heure ou je souffre quotidiennement sur mon %$?!&!?% de home-trainer, naviguant entre les 300 et 400 watts, j’espère pouvoir en dire autant à la reprise en mars prochain.
C’est le début de la saison morte pour le sport cycliste: l’actualité est moins abondante, la température extérieure chute, bientôt ce sera la belle saison du home-trainer ou du ski de fond, du moins au Québec. Dans ce contexte, nous serons nombreux à retrouver les joies du home-trainer dans le sous-sol, si ce n’est pas déjà fait.
Si certains d’entre nous utilisent des home-trainers classiques, que ce soit avec ou sans réalité virtuelle, quelques uns sont restés fidèles aux bons vieux rouleaux, à la mode jusqu’au début des années 1990. Très utilisés par les pistards, ces rouleaux ont l’immense avantage de développer et d’entretenir l’équilibre et l’aptitude à rouler droit. Ils seraient également plus efficace pour entretenir la souplesse du coup de pédale.
Les rouleaux sont cependant perçus comme difficiles d’usage pour le novice voire le cycliste amateur en raison de l’équilibre et de la concentration qu’ils demandent. Il faut savoir rouler droit sous peine de se retrouver dans le mur en face!
Un nouveau type de rouleau règle cependant ce problème d’accessibilité et ouvre la porte à un usage plus ludique de cet engin: les rouleaux e*motion.
Le principe est relativement simple: on a monté un 2e "cadre" mobile à l’intérieur du cadre principal ce qui permet, via de petites roulettes, de faire bouger le vélo non seulement de gauche à droite sous l’oscillation naturelle du cycliste mais aussi de l’avant à l’arrière, un mouvement présent par exemple lorsque le cycliste passe d’une position assise à une position "en danseuse". Les ingénieurs de ce rouleau ont également veillé à placer des rouleaux supplémentaires afin de mieux encadrer la roue arrière et ainsi limiter les risques de chute. On a même pensé à mettre de toutes petites roulettes sur les côtés du rouleau avant question de mieux encadrer la roue avant.
Le résultat ? Selon un coureur de mon équipe et ami qui a acheté cet engin en septembre dernier, ces rouleaux sont aptes à bien reproduire les sensations de la route. Les sensations seraient excellentes, notamment lorsqu’on voudrait se mettre en danseuse voire carrément sprinter. Ces rouleaux permettent également à des coureurs peu à l’aise de rapidement s’adapter et prendre assez d’assurance pour pouvoir boire ou lâcher les guidons. Bref, on se prendrait rapidement au jeu et on découvrirait des sensations proches de celles de la route, faisant écouler le temps passé sur ces rouleaux beaucoup plus rapidement, l’entrainement étant aussi plus ludique. J’espère essayer sous peu ces rouleaux et serai à même de juger.
Le prix ? Ce n’est pas donné: 800$US. On n’aurait pas de mal à s’en procurer au Québec pour ceux voulant investir dans leur entrainement hivernal.
Un récent article publié dans le New York Times faisait état de nouvelles recherches entourant le stretching avant le sport. Selon ces récentes études, le stretching statique serait peu efficace voire nuisible aux performances des athlètes.
Les études en question nous arrivent notamment de la California State University ainsi que de l’Université du Nevada. Selon ces études, le stretching statique – qui consiste à "étirer" un muscle sans bouger – serait une perte de temps voire pourrait affaiblir les muscles plutôt que de les renforcer. Les athlètes s’étant étiré avant un exercice auraient par exemple généré moins de force que ceux ne s’étant pas étiré. Dans certaines études, on aurait même fait état d’une perte de force musculaire de l’ordre de… 30% !
Selon ces études, il faudrait plutôt privilégier un stretching dynamique, fait de mouvements induisant une faible activité aérobique, de l’ordre de 40% de la fréquence cardiaque maximum, qu’on éleverait ensuite progressivement vers les 60%.
J’avoue que je suis perplexe. N’étant pas d’un naturel très souple, j’estimais jusqu’ici qu’il était absolument nécessaire pour moi de procéder à des étirements – souvent faits le soir – afin d’entretenir ma flexibilité, notamment au niveau du bas du dos. Je m’étire également souvent avant et après une sortie de vélo, surtout quand l’entrainement fut difficile et que les jambes sont lourdes.
L’approche à privilégier serait plutôt un départ très doux, très tranquille lors des sorties sur route et la mise à l’écart des séances de stretching statique.
Et pour la souplesse, on fait quoi ?
Ces quelques 15 cm de neige annoncés ce soir ont de quoi décourager les cyclistes de la région de l’Outaouais pour lesquels l’iminent hiver se matérialise un peu plus. On y est les amis, va vraiment falloir ressortir le home-trainer du grenier et se payer ces interminables séances de torture dans notre sous-sol… en attendant qu’il tombe assez de neige pour sortir les skis de fond.
L’ami Patrick B, éternel motivé et sacré pointure (530 watts !), nous propose une séance d’entrainement par intervalles particulièrement douloureuse: il a raison, le temps passe plus vite ainsi ! Il s’agit, pour les spécialistes, de la séance "Gimenez" dont le principe est très simple: une minute à fond, puis vous enchainez immédiatement 4 minutes presque à fond. Souffrance garantie puisqu’il vous faudra trouver le moyen de récupérer – partiellement – de votre première minute à fond durant les 4 minutes suivantes effectuées presque à fond. Vous répétez 9 fois, question d’être bien "cuit" une fois la séance terminée. Vous savez si vous avez bien travaillé si, lors du dernier intervalle de 5 minutes, vous atteignez 98% de votre fréquence cardiaque à votre VO2max.
La méthode a du bon, je l’ai employé en mars dernier pour peaufiner ma condition en prévision du début de la saison sur route et de mon camp d’entrainement en Virginie. Et en Virginie, j’étais plutôt bien…
Pour en savoir plus, consultez l’excellent livre de Frédéric Grappe, entraineur à la Française des Jeux, livre intitulé "Cyclisme et optimisation de la performance". C’est aux pages 146, 147 et 148.
La très attendue 2e édition du livre de Frédéric Grappe sera publiée en 2009. Grappe publiera également en 2009 un nouvel ouvrage portant sur la méthodologie de l’entrainement avec mesure de la puissance.
Ceux qui préfèreront la méthode d’Ivan Basso, récent 3e de la Japan Cup, vous pouvez vous inscrire sur son site et ainsi avoir accès à tous ses fichiers d’entrainements "SRM", vous permettant de suivre au quotidien son entrainement et les charges qu’il respecte.
M. Grappe a également contribué au débat lancé sur ce site entre l’entrainement "méthode du Nouveau Monde" (davantage basée sur des sorties d’entrainement courtes mais par intervalles) et "méthode classique" (davantage basée sur des entrainements longs ou le foncier est privilégié). À ma question Est-il possible, en se préparant par des entrainements intenses mais ne dépassant pas 2h, de bien performer sur des épreuves (cyclosportives) très longues, c’est à dire nécessitant plus de 5, 6 voire 7h de selle ? , Grappe répond "La réponse est évidemment non!! Parce qu’être performant sur une longue durée nécessite un minimum d’entrainement sur longue distance. Les fibres musculaires doivent travailler en endurance surcritique et les différents muscles qui servent au positionnement sur le vélo doivent également être entrainés sur de longues durées. Ce n’est pas parce qu’on est fort sur 2h que l’on est fort sur 6h!! Les intensités de travail ne sont pas les mêmes et les réponses mentales sont également différentes car sur une longue distance, il faut rentrer dans un processus de gestion de l’effort qui n’existe pas sur 2h".
Quoi qu’il en soit, question de motiver tout le monde à retrouver les joies du home-trainer, je vous offre ce petit vidéo ce soir, pour moi le meilleur video jamais produit sur une course cycliste. Ce reportage a été produit en 1987 par l’équipe de David Michaels sur CBS, avec musique du très connu John Tesh et commentaires de Phil Liggett, du temps ou il n’employait pas 2 superlatifs par phrase et qu’il ne versait pas dans l’exagération constante. La qualité du reportage a valu à l’équipe de production des distinctions comme par exemple un DGA Awards ainsi qu’un Emmy.
J’ai grandi avec ce vidéo et j’ai bien dû le voir plus de 500 fois dans ma vie… mais toujours avec autant de plaisir. À remarquer, la fluidité allucinante du pédalage de Stephen Roche, vu quelques instants seulement. Mon moment préféré arrive toutefois peu après la 4e minute lorsque Liggett y va de son "The 7-Eleven team were now a lethal machine in full flight… no weak men, and that makes a real team". J’ai toujours remis une dent en entendant cette phrase…
Plusieurs lecteurs ont répondu à notre appel en laissant des commentaires sur notre dernier texte, celui portant sur les méthodes d’entrainement.
Un consensus semble se dégager : pas besoin de faire des sorties de 8h pour se préparer à des courses de 8h.
J’ai des doutes très sérieux. Beaucoup de ceux qui prêchent l’approche du Nouveau Monde en entrainement n’ont jamais cherché à bien performer sur des courses de 8h et plus. En d’autres termes: savons-nous vraiment de quoi on parle ici ?
Pour moi, l’exemple des pros demeure la référence. Quant Dominique Rollin, un coureur avec une PAM monstrueuse, affirme ne plus avoir de jus après 200 bornes d’un Championnat du monde parce qu’il ne s’entraine jamais sur des telles distances, j’écoute. Comment en effet prétendre être capable de passer la vitesse supérieure après 240 bornes dans une course pro si vous ne l’avez jamais fait à l’entrainement ? Je suis à peu près sûr que Rollin a une PAM supérieure à celle d’Alessandro Ballan, pourtant c’est Ballan qui a gagné, pas Rollin. Outre le dopage toujours possible, Ballan avait du jus dans le final, pas Rollin…
Comment les pros s’y prennent ? La grande majorité d’entre eux commencent par une sortie seul de plusieurs heures, sortie qu’ils termineront derrière derny pendant une ou deux heures, question de simuler le final d’une course.
Si des sorties de 2h suffisent à se préparer à des courses de 5, 6 voire 8h, comment se fait-il que la marche soit si haute entre les coureurs pros et amateurs voire entre les coureurs européens et nord-américains ?
Bref, je continue de m’interroger très sérieusement et continue de penser que c’est l’ex-coureur cycliste Michele Bartoli qui a raison: pour être un bon cycliste, il faut faire du vélo, point final.
Quoi qu’il en soit, je vais approfondir le sujet et essayer de dégoter quelques interviews avec entraineurs professionnels afin de trancher la question.
La Flamme Rouge marque une pause dans sa couverture des scandales de dopage pour parler un peu d’entrainement, un souhait exprimé par de nombreux lecteurs dans notre récent sondage "5e anniversaire".
J’ai récemment eu une bonne discussion avec un entraineur professionnel sur le point de superviser tout mon entrainement en préparation de la saison 2009. Celui-ci me confirmait qu’il était bel et bien de l’école du Nouveau Monde, école qu’on pourrait opposer à celle dite "Classique" et qui est encore très répandue en Europe.
L’école du Nouveau Monde
Pour les tenants de l’approche du Nouveau Monde, tout est une question de PAM – cette fameuse Puissance Aérobie Maximale. La clef du succès en cyclisme serait d’avoir une PAM la plus élevée possible et d’être capable de mobiliser un pourcentage élevé de cette PAM pendant une période de temps la plus longue possible.
Ainsi, un cycliste A disposant d’une PAM – puissance critique maintenue sur 7 minutes – plus élevée que le cycliste B sera nécessairement plus performant. Il faut ajouter à cela que la capacité du cycliste A de maintenir un pourcentage élevé de cette PAM pendant des périodes de temps plus longues – 15, 20, 30 et 60 minutes par exemple – sera critique pour ses performances également.
Selon cette approche du Nouveau Monde, tout l’entrainement d’un coureur doit être axé sur le développement de la PAM. La méthode privilégiée est alors l’entrainement par intervalles. Les entrainements sont alors plus courts, généralement entre 1h et 2h maxi, et plus intenses. On fera des séances d’intervalles sur des périodes de 30 secondes, 1, 2, 5, 10 et 15 minutes le plus souvent. Les entrainements longs, en endurance de base, sont négligés sous l’hypothèse qu’en travaillant la PAM, on travaille aussi tout le reste, dont l’endurance.
L’école dite Classique
Les tenants de l’approche Classique misent davantage sur le foncier comme base de l’entrainement. Selon les tenants de cette méthode traditionnelle, il faut surtout apprendre à l’organisme humain d’être efficace dans sa consommation d’énergie. Et ca, ca s’apprend en passant beaucoup de temps dans des zones d’endurance, inférieures à 80% de la réserve cardiaque. Plus un coureur saura retarder l’utilisation de ses réserves de glycogène, plus il sera performant en fin de course, ses réserves étant intactes.
Selon les tenants de cette méthode, l’entrainement par intervalles est beaucoup plus limité et arrive seulement après avoir passé beaucoup de temps à développer l’endurance, le foncier. La PAM n’est pas l’indice privilégié à développer. On astreindra plutôt le cycliste à des entrainements longs, mais à un rythme modéré.
Chez les pros
De façon générale, on pourrait dire que l’école Classique est encore très utilisée par les coureurs professionnels européens. À l’inverse, les coureurs pros nord-américain – dont Canadiens – semblent être très nombreux à privilégier l’entrainement selon l’école du Nouveau Monde. Le cas des Australiens est intéressant: entrainés d’abord avec l’approche du Nouveau Monde, ceux qui ont perçé en Europe semblent avoir mixé les deux approches.
Les lacunes de l’école du Nouveau Monde
Une récente interview du coureur québécois Dominique Rollin m’a interpellé. Dans cette interview, Rollin affirmait que lors de la course sur route des récents Mondiaux, il avait calé vers le 200e kms, manquant nettement d’endurance pour compléter l’épreuve et pour bien y figurer. Rollin insistait sur le fait que les courses professionnelles européennes sont nettement plus longues que celles qu’on retrouve en Amérique du Nord et que les coureurs nord-américains avaient donc du mal sur ces épreuves.
Ce constat est évident: depuis toujours, les coureurs nord-américains éprouvent de grandes difficultés à s’adapter à la longueur des courses européennes. Ceux qui l’ont fait – l’équipe américaine 7-Eleven d’abord, puis Motorola, puis US Postal, puis Discovery, puis Garmin-Chipotle ainsi que d’autres coureurs comme Hampsten, LeMond, Barry, Hesjedal, Bauer, etc. – ont tous été vivre et s’entrainer en Europe, modifiant considérablement leur entrainement. Combien de fois Greg LeMond s’est-il trouvé isolé dans le final d’un Championnat du Monde, ses compatriotes ne pouvant encaisser la distance de l’épreuve ?
Les récentes performances de l’équipe canadienne au Tour de l’Avenir laissent également croire que nos coureurs élite manquent de "distance" lorsqu’ils débarquent sur la scène européenne. Ce n’est pas la même chose que d’embrayer après 5h de course et 200 bornes qu’après 60 kms…
Bref, je m’interroge sur les techniques d’entrainement utilisées pour préparer les futurs coureurs pro Canadiens à la scène européenne. Peut-on réellement croire qu’en leur faisant faire des entrainements courts et intenses, axés sur le développement de leur PAM, on parviendra à en faire des coureurs performants après 5h de course et 200 bornes ? L’expérience récente de Rollin est éloquente, sa PAM étant monstrueuse, étant même surnommé "The Horse" par ses équipiers pour sa puissance maxi sur une minute, équivalente à un cheval-vapeur !
Je pose la question car sur le point d’entamer ma préparation pour la Marmotte 2009, une épreuve de 8h et 175 bornes, je me pose des questions… Dois-je privilégier les méthodes de l’école du Nouveau Monde et m’astreindre à des séances d’intervalles courts mais intenses façon Guy Thibault ou plutôt continuer de privilégier mon approche, celle Classique, ou je me tape de longues sorties de 180 voire 200 bornes en zone d’endurance haute ?
Le débat est lancé!
Le corps humain est vraiment fascinant: capable de performances sportives extraordinaires comme capable du pire. Et pour moi ce week-end, ce fut le pire, pour une rare fois dans ma carrière de cycliste.
Je participais, en guise de préparation à ma prochaine Marmotte, au Rideau Lakes Cycling Tour, une épreuve cyclo organisée chaque année par le Ottawa Bicycle Club et qui consiste à se rendre d’Ottawa à Kingston (180 bornes) le samedi, et d’en revenir le dimanche. Une belle cyclo, bien organisée et attirant chaque année plus de 2000 cyclistes de tous âges.
Samedi matin, ca s’annonçait déjà coton: chaleur accablante (32 degrés), soleil de plomb, vent de face soutenu. Comble de malchance, après avoir tergiversé toute la semaine à savoir laquelle de ma paire de roues Bora ou Shamal Ultra j’allais utiliser, je crève en me rendant au départ avec ma Bora (boyau) arrière. Le boyau étant solidement collé, impossible de procéder au remplacement. Un rapide appel à la maison et Madame La Flamme Rouge dépannait son coureur en lui apportant sa paire de Shamal Ultra, version pneu. Merci.
Sur les 150 premiers kms, aucun problème malgré la chaleur et le vent. La quinzaine de coureurs des Rouleurs de l’Outaouais en ont vu d’autres. L’échelon fonctionnait bien, les relais étaient rapides en tête, tout le monde passait bien, la vitesse moyenne était de 36-37-38 km/h, malgré le vent violent soufflant de face. Je croyais également bien m’hydrater et m’alimenter, n’en étant pas à mes premières armes sur de telles distances.
Et puis ce fut le mur. Km 150, final baton. Terminé. Rideau. En l’espace de 10 bornes, j’ai reçu la visite de l’homme au marteau. Plus d’énergie. Panne sèche. Rapidement décroché de mon groupe, me voilà coureur en perdition, isolé des autres, seul face au vent. Maintenir une vitesse de 25 km/h m’était très difficile. Il restait 30 bornes à couvrir. Tout mon corps me faisait mal: la tête, le cou, les épaules, le dos, les cuisses, les mollets. Victime également de crampes dans les cuisses, les quelques bosses restantes ont représenté des Everests. L’enfer. J’ai fini à l’agonie en devant m’arrêter tous les 5 kms pour me coucher dans l’herbe et récupérer un peu.
Ma dernière grosse défaillance de la sorte remonte à 1998 et l’épreuve alors appelée La Galibier où, accompagnant les meilleurs jusque dans l’Izoard, j’avais explosé du groupe de tête dans la remontée du Lautaret, vent de face depuis Briançon, et avait dû m’arrêter au sommet du col pour prendre une grosse demi-heure de repos, livide. La voiture étant stationnée à Valloire et étant seul sur l’épreuve, je n’avais eu d’autres choix que de remonter en selle pour en finir avec le Galibier et basculer dans la descente semi-conscient. Une belle journée de galère que ce samedi m’a rappelé.
Je n’ai évidemment pas pris part au retour aujourd’hui dimanche, ayant déjà convenu de rentrer samedi en voiture avec Madame. Chapeau à tous les participants qui sont rentrés à vélo aujourd’hui, la chaleur étant également très lourde, bien que le vent était alors de dos.
À moins d’un mois de la Marmotte, cette grosse défaillance n’est pas pour me rassurer en vue de l’épreuve ultime. Ceci étant, elle est à mettre sur le compte d’une sévère déshydratation due à ma préparation lacunaire dans la semaine précédent la cyclo. Très occupé et stressé au travail, je n’ai tout simplement pas assez bu durant la semaine et j’ai abordé l’épreuve samedi déjà en déficit hydrique. Malgré les bidons bus régulièrement, cela n’a pas suffit à combler le déficit du départ.
Le corps humain est vraiment fascinant. L’espace de deux heures samedi, j’ai été réduit par ce dernier à une loque humaine que des personnes de 60 ans n’avaient pas de mal à laisser sur place. Seule consolation: valait mieux que ca arrive samedi que dans 4 semaines, alors que je m’attaquerai à plus difficile…
Avant de parler de préparation hivernale, "il faut lire ce court résumé de l’intervention aujourd’hui de Greg LeMond à l’AMA":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/nov06/nov21news2. C’est sensé, c’est juste, c’est réaliste, c’est la preuve Greg LeMond, un champion qui a apporté au cyclisme quantité d’innovations et de modernisme, est un gars brillant. Bravo Greg et il a toute notre estime. Des lecteurs souhaitent depuis longtemps qu’on parle un peu plus d’entrainement et notamment de la préparation hivernale. Nous avons toujours hésité à le faire, La Flamme Rouge étant devenu, au fil des années, un site très fréquenté. Notre parole porte donc davantage qu’avant et nous ne voulons pas induire en erreur nos lecteurs, n’étant pas spécialistes de l’entrainement comme peut l’être par exemple l’excellent Guy Thibault. Mais on s’attarde quand même ce soir à vous donner quelques grands principes que nous observons années après années et qui semblent fonctionner, du moins pour nous. Première chose, la préparation hivernale est fondamentale pour réussir une saison cycliste. Sans elle, il est très difficile de bien performer, du moins avant le mois d’août. Et au mois d’août, des courses cyclistes au Québec, il n’y en a plus des masses, l’essentiel des courses se déroulant entre le début-mai et la mi-juillet. Il convient donc de passer un hiver studieux afin d’aborder la reprise début avril avec une condition déjà assez avancée. La préparation hivernale aura pour but de travailler le coup de pédale et d’améliorer non seulement la puissance par la musculation mais aussi la PAM (puissance maximale aérobie) par le travail en intervalles (M. Thibault dirait en EPI pour Entrainement Par Intervalles). On veillera d’abord à ne pas perdre trop d’acquis de la saison précédente. Si une petite coupure est salutaire pour le moral, il convient quand même de conserver une activité physique quelconque: course à pied, VTT, natation durant les mois d’octobre et novembre sont très bien. La reprise réelle de l’entrainement cycliste doit se faire selon nous au plus tard le 1er décembre pour arriver en forme en mai l’année suivante. L’idéal, c’est d’allier musculation et cardio durant l’hiver. Pas toujours évident bien sûr, surtout lorsque les séances de cardio s’intensifient. Pour cela, vaut mieux commencer la musculation en novembre si c’est possible. Un mois de préparation avec des charges légères mais de nombreuses répétitions, suivi d’un mois en force, avec des charges très lourdes mais peu de répétitions. Une petite coupure durant la période des Fêtes de fin d’année et on enchainera ensuite en janvier avec un mois de travail en explosivité avec 60% de la charge maxi, mais en faisant des répétitions très rapides. Excellent pour le tonus musculaire! Février et mars, des mois ou l’intensité des séances cardio sera à la hausse seront consacrés à une activité de musculation de maintien (une séance par semaine). Côté cardio, décembre sera consacré à établir la base et travailler le coup de pédale. Au menu donc, des séances relativement faciles, en endurance de base, à raison de 2 à 3 séances par semaine. Des exercices spécifiques seront pratiqués comme les "one-leg interval" ou on ne pédalera que d’une seule jambe pour "tourner rond". Excellent pour apprendre à bien remonter la cheville lors du pédalage! En janvier, introduction des premiers intervalles, qu’on préfèrera assez courts pour le moment et limités à une séance par semaine. Des 30 secondes par exemple, en danseuse. On veillera à bien articuler ces séances avec celles de la musculation en explosivité. On conservera également une à deux séances orientées en endurance, dont une en ski de fond. En février, les intervalles deviennent plus longs, plus intenses. On commence à taper dedans. Des 2 minutes, des 3 minutes voire des 5 minutes en zone de contre-la-montre, voire plus. Le but est d’augmenter la PAM et la résistance à l’effort. Deux séances d’intervalles par semaine, espacées de 2 jours de repos. La sortie en endurance passe à une fois par semaine, effectuée les week-ends, en ski de fond. En mars, on tape vraiment dedans. Des petites simulations sont même les bienvenues, par exemple un exercice de clm sur 10 kms. Les intervalles sont intenses et on travaille dans des fréquences cardiaques parfois quasi-maximales lorsque les intervalles sont courts (30 sec). On garde une sortie en endurance par semaine, effectuée en ski de fond. La pratique de ses séances d’intervalles se fait généralement sur home-trainer dans notre cas. Nous préférons garder les séances de ski de fond pour des sorties de récupération ou en endurance de base, sur des distances plus longues (2 à 3h). Difficile en effet de pédaler beaucoup plus que 75 minutes sur un home-trainer… On vous renvoie au prodigieux modèle développé par Guy Thibault quant aux séances d’EPI à faire en fonction de la longueur des intervalles. M. Thibault a en effet conçu un modèle permettant de comprendre la relation entre intensité, durée des intervalles et perception de l’effort. Ce modèle est disponible dans les bonnes revues de vélo. Un tel entrainement devrait vous amener en avril en excellente condition pour le retour sur la route. Évidemment, vous aurez pris soin, durant les mois de décembre, janvier, février et mars, de respecter une semaine de repos actif par trois semaines d’entrainement, question de ne pas arriver cramé à la reprise. En avril, il sera temps de ré-apprendre le "feeling" du cyclisme sur route et des efforts qui y sont associées. Le travail en côte pourra débuter rapidement, c’est à dire vers la 3e semaine d’avril, votre condition étant déjà excellente. Avec un tel programme, comment ne pas gagner le GP Raphael Levy à Bellefeuille?! Et avec 2 semaines de plus pour peaufiner et effectuer du spécifique suivi d’une semaine de récupération, comment ne pas être dans le coup au GP Charlevoix?! Comme nous n’avons jamais gagné ni l’une, ni l’autre, méfiez-vous quand même de notre programme d’entrainement (que nous ne suivrons d’ailleurs pas nous-mêmes cet hiver, faute de temps malheureusement).