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Entrainement: les entraineurs du Nouveau Monde ont-ils raison?

La Flamme Rouge marque une pause dans sa couverture des scandales de dopage pour parler un peu d’entrainement, un souhait exprimé par de nombreux lecteurs dans notre récent sondage "5e anniversaire".

J’ai récemment eu une bonne discussion avec un entraineur professionnel sur le point de superviser tout mon entrainement en préparation de la saison 2009. Celui-ci me confirmait qu’il était bel et bien de l’école du Nouveau Monde, école qu’on pourrait opposer à celle dite "Classique" et qui est encore très répandue en Europe.

L’école du Nouveau Monde

Pour les tenants de l’approche du Nouveau Monde, tout est une question de PAM – cette fameuse Puissance Aérobie Maximale. La clef du succès en cyclisme serait d’avoir une PAM la plus élevée possible et d’être capable de mobiliser un pourcentage élevé de cette PAM pendant une période de temps la plus longue possible.

Ainsi, un cycliste A disposant d’une PAM – puissance critique maintenue sur 7 minutes – plus élevée que le cycliste B sera nécessairement plus performant. Il faut ajouter à cela que la capacité du cycliste A de maintenir un pourcentage élevé de cette PAM pendant des périodes de temps plus longues – 15, 20, 30 et 60 minutes par exemple – sera critique pour ses performances également.

Selon cette approche du Nouveau Monde, tout l’entrainement d’un coureur doit être axé sur le développement de la PAM. La méthode privilégiée est alors l’entrainement par intervalles. Les entrainements sont alors plus courts, généralement entre 1h et 2h maxi, et plus intenses. On fera des séances d’intervalles sur des périodes de 30 secondes, 1, 2, 5, 10 et 15 minutes le plus souvent. Les entrainements longs, en endurance de base, sont négligés sous l’hypothèse qu’en travaillant la PAM, on travaille aussi tout le reste, dont l’endurance.

L’école dite Classique

Les tenants de l’approche Classique misent davantage sur le foncier comme base de l’entrainement. Selon les tenants de cette méthode traditionnelle, il faut surtout apprendre à l’organisme humain d’être efficace dans sa consommation d’énergie. Et ca, ca s’apprend en passant beaucoup de temps dans des zones d’endurance, inférieures à 80% de la réserve cardiaque. Plus un coureur saura retarder l’utilisation de ses réserves de glycogène, plus il sera performant en fin de course, ses réserves étant intactes.

Selon les tenants de cette méthode, l’entrainement par intervalles est beaucoup plus limité et arrive seulement après avoir passé beaucoup de temps à développer l’endurance, le foncier. La PAM n’est pas l’indice privilégié à développer. On astreindra plutôt le cycliste à des entrainements longs, mais à un rythme modéré.

Chez les pros

De façon générale, on pourrait dire que l’école Classique est encore très utilisée par les coureurs professionnels européens. À l’inverse, les coureurs pros nord-américain – dont Canadiens – semblent être très nombreux à privilégier l’entrainement selon l’école du Nouveau Monde. Le cas des Australiens est intéressant: entrainés d’abord avec l’approche du Nouveau Monde, ceux qui ont perçé en Europe semblent avoir mixé les deux approches.

Les lacunes de l’école du Nouveau Monde

Une récente interview du coureur québécois Dominique Rollin m’a interpellé. Dans cette interview, Rollin affirmait que lors de la course sur route des récents Mondiaux, il avait calé vers le 200e kms, manquant nettement d’endurance pour compléter l’épreuve et pour bien y figurer. Rollin insistait sur le fait que les courses professionnelles européennes sont nettement plus longues que celles qu’on retrouve en Amérique du Nord et que les coureurs nord-américains avaient donc du mal sur ces épreuves.

Ce constat est évident: depuis toujours, les coureurs nord-américains éprouvent de grandes difficultés à s’adapter à la longueur des courses européennes. Ceux qui l’ont fait – l’équipe américaine 7-Eleven d’abord, puis Motorola, puis US Postal, puis Discovery, puis Garmin-Chipotle ainsi que d’autres coureurs comme Hampsten, LeMond, Barry, Hesjedal, Bauer, etc. – ont tous été vivre et s’entrainer en Europe, modifiant considérablement leur entrainement. Combien de fois Greg LeMond s’est-il trouvé isolé dans le final d’un Championnat du Monde, ses compatriotes ne pouvant encaisser la distance de l’épreuve ?

Les récentes performances de l’équipe canadienne au Tour de l’Avenir laissent également croire que nos coureurs élite manquent de "distance" lorsqu’ils débarquent sur la scène européenne. Ce n’est pas la même chose que d’embrayer après 5h de course et 200 bornes qu’après 60 kms…

Bref, je m’interroge sur les techniques d’entrainement utilisées pour préparer les futurs coureurs pro Canadiens à la scène européenne. Peut-on réellement croire qu’en leur faisant faire des entrainements courts et intenses, axés sur le développement de leur PAM, on parviendra à en faire des coureurs performants après 5h de course et 200 bornes ? L’expérience récente de Rollin est éloquente, sa PAM étant monstrueuse, étant même surnommé "The Horse" par ses équipiers pour sa puissance maxi sur une minute, équivalente à un cheval-vapeur !

Je pose la question car sur le point d’entamer ma préparation pour la Marmotte 2009, une épreuve de 8h et 175 bornes, je me pose des questions… Dois-je privilégier les méthodes de l’école du Nouveau Monde et m’astreindre à des séances d’intervalles courts mais intenses façon Guy Thibault ou plutôt continuer de privilégier mon approche, celle Classique, ou je me tape de longues sorties de 180 voire 200 bornes en zone d’endurance haute ?

Le débat est lancé!

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20 Commentaires

  1. papipop

    A mon humble avis, et au regard de ma pratique, j’aurais tendance à dire « les 2 mon capitaine ».

    A mon avis les longues sorties sont toutes aussi indispensables que les sorties courtes où l’on travaille en intensité très élevées. Je pense que ne s’astreindre qu’à de longues sorties « au train » et tout aussi préjudiciable que de taper en permanence à de très haute intensités dés la reprise du vélo, même si les sorties sont courtes. J’aurais tendance à penser que l’important c’est de programmer, et qu’à chaque période du programme correspond un type de sortie.

    Bien souvent, les coursiers (et j’ai longtemps fait de même) multiplient les sorties relativement longues (3
    à 4 heures) mais sans travail spécifique, et ça tout au long de l’année. Pour certains, ça fait des sacrés volumes, mais assez peu efficaces au regard du temps passé sur le vélo.

    Il me semble important effectivement, en début de programme d’apprendre à son organisme à retarder l’utilisation de ses réserves de glycogène, et ça, ça passe par des sorties plus ou moins longues allant taper dans des zones d’intensité cardiaque assez peu élevées. Une fois ce travail réalisé, il est alors temps de travailler au « seuil anaérobie » (seuil soit dit en passant qui fait l’objet de vives polémiques sur sa réalité…) pour élever ce dernier et apprendre à y rester le plus possible. Et ensuite, le travail à PMA vient courronner le tout. Et il est clair, que le jour où tu enchaines des IT de 30″ à 3′ à fond, t’as pas interêt à rester plusieurs heures sur le vélo.

    Ce que je touve passionnant, c’est en début de saison, déterminer ses 2 ou 3 objectifs, d’organiser sa pratique (entrainement, compétition, récupération voir alimentation) en fonction et de faire le point à la fin de la saison.

  2. francisponch

    pareil les 2 mon capitaine !!!! 🙂

    tout a été écris au dessus :-)…endurance et fractionné….du fonds, faire monter le coeur sur des plus petites distance….perso je privilégie l’endurance…je suis un peu faignant pour me taper des fractionnés a tout bout de champ aussi je fais surtout du fonds a un bonne moyenne, il est vrai que quant sa démare sec, je suis un peu a la ramasse, mais je me fais plaisir quant meme et c’est le plus important…a mon avis y’a pas 36 methodes d’entrainement non plus…apres c’est une question de modularité : motivation, temps consacré a l’entrainement, envie, météo, feeling, connaissance de son organisme…enfin a mon humble avis aussi et a mon petit niveau de cyclo aussi :-p

  3. En accord avec ci-haut. Les courses en Amériques sont généralement trop courtes. On se specialize encore sur les critériums dans ce pays et encore avec des distances entre 60 @ 80 bornes, ce n’est surement pas de cette façon qu’on devient coureur pro. Tous les coureurs pro provenant du Canada on dûe vivre en Europe pour etre capable de finir des courses de 200 km et plus. Les entrainements nord Américains sont plus bassés sur la piste, alors il nous faut une piste a Montréal……

  4. Patrick B

    Hypothèse: une autre raison (inconsciente?) du choix d’un entrainement plus tendu en Amérique du nord. La pression d’une société… plus tendue. On n’imagine pas les effets dans notre vie quotidienne du… flux tendu.

  5. Jean-Michel

    à mon avis, je crois que les deux types d’entraînements sont important. Par contre, je crois que la meilleure approche est de commencé la saison de vélo par les entraînements en intervalles et accumuler l’endurance avec un calendrier de course (distance) et entrainements progressif. Ce qui prend le plus d’énergie et de temps à récupérer, ce sont les sorties longues et intense (ex: course de début de saison avec pulsations très haute tout au long) En début de saison, l’organisme peut se le permettre, car tout le monde à de la fraicheur. Cependant, ce n’est pas mettre toute les chances de son côté. En travaillant davantage en intervalles et au rythme de course dès le début de saison, je crois que c’est une meilleure approche.

  6. papipop

    Ca peut se discuter… En fait, le vrai débat est de savoir à quel moment commencer à faire des intensités.

    Les uns pronent la progression tant en durée, qu’en intensité. Pour ceux là, il est indispensable de faire du foncier avant d’aller taper au seuil et plus encore en PMA. Cela donne des débuts d’hiver à mouliner et à rouler à faible intensité et cette période peut aller jusqu’à 2 mois. Et surtout pas question de faire de l’intensité durant ce laps de temps.

    D’autres estiment qu’il convient de quasiment tout travailler en même temps et qu’il faut pas forcément attendre avant de connaitre les délices de l’intervall training.

    La 1ère approche est celle que je pratique perso. C’est certes peu sexy en début de saison, rouler 1 mois entre 65 et 75 % de la FCmax pendant 3 ou 4 heures peut être un peu monotone. De plus, la grande forme ne vient pas tout de suite, mais elle me semble plus facile à tenir, moins fugace, dés lors que l’on fait gaffe à la récup. Les entrainements au seuil et en PMA me semblent plus facilement assimilables.

    La seconde approche a l’avantage de permettre d’être opérationnel beaucoup plus rapidement. De plus, c’est beaucoup plus sympas d’aller faire des bosses au seuil tot dans la saison plutot que chercher à éviter que le cardios n’explose. Elle présente aussi l’avantage de pas se « dieseliser ». Mon soucis, c’est que ma forme (ou plus exactement mes sensations) sont plus aléaoires. 1 WE ça va aller super bien et celui d’après je suis collé….

    Donc d’expérience, j’occupe décembre et janvier à « faire du fond » avant d’aller taquiner mon seuil. Mais ce n’est que mon vécu….

  7. michel legendre

    Salut,
    il y a telement de raisons pour se faire « larguer » en course ou en cyclo;
    manque d’endurance, seuil trop bas, manque de puissance, épuisement, sur-entrainement…le resultat semble toujours prendre la meme forme…tu roule en peloton à ta limite et quand ça se joue(un col, une attaque) t’es laché.
    Se faire larguer apres 200 ou 80km ne depend pas du foncier, fait ou pas en debut de saison(d’apres la methode du « nouveau monde »)mais de l’incapacite a rester longtemps en VMA(qui est un % élevé de la PMA)
    Le foncier c’est l’endurance de base bien en dessous du seuil. A peine utile pour Paris/Brest/Paris.
    Dopage mis a part, combien de coureurs pro(européens) roule ces étapes de 200 km sans jamais se montrer le bout du nez a l’avant.
    Le Doc Patrick Mallet dans son livre Cyclisme Moderne Preparation et Entrainement(Amphora editeur)propose la
    méthode d’Endurance Intermittente(fallait y penser) qui permet d’amèliorer sa performance a la VMA(duree)
    sans passer un temps fou sur le vélo.
    Je ne suis pas qualifié pour juger ces différentes méthodes mais le principe général que je percoie dans la méthode du « Nouveau Monde », c’est qu’il est clairement inutile de passer un temps équivalent en entrainement sur le velo, que lors de l’évenement pour lequel on s’entraine.
    Rouler pour rouler ca fait baisser la PMA…
    C’est déja un principe de base intéressant…évident diriez vous.

    salut a vous

    Mleg

  8. Patrick B

    D’abord, ce qu’on appelle endurance est un effort d’une intensité déjà assez élevée, dont le temps de soutien est de l’ordre d’une heure trente à deux heures. Un entrainement en endurance ne consiste pas à rouloter.
    Ensuite, il me semble que l’entrainement en endurance
    vise moins à augmenter le temps de soutien en endurance qu’à préparer l’organisme à subir et assimiler un travail à des intensités plus hautes. On doit aisément en trouver des explications physiologique, par exemple dans le bouquin de Grappe. En ce sens, cet entrainement est incontournable.
    Il est possible que des cyclistes qui courent beaucoup ne le pratiquent que peu à l’entrainement, ce n’est pas trop embêtant puisqu’il le pratiquent naturellement en course (si celles-ci ne sont pas trop courtes, et peut-être est-ce là que le bas blesse en Amérique du Nord). Bon, parfois, ça peut ne pas être suffisant.
    Plasthmatic et Roger13 me reconnaitront sur ma façon de m’entrainer en endurance: je choisis un beau parcours, entre 1h30 et 3h30 avec des bosses, et cherche à réaliser une très bonne moyenne. Je la note et j’y reviens une autre fois, pour comparer, quand ce parcours me dit, parfois beaucoup plus tard. Je trouve que les sensations de ce type d’entrainement sont très agréables, tout comme la fatigue qui suit. Il me semble qu’une telle séance trouve mieux sa place après une séance en intensité qu’avant. Et on en ressort avec une amélioration des sensations.
    N’est-ce pas Roger, que tu n’as pas oublié cette sortie de 3h20 à près de 37km/h de moyenne, à deux dans l’arrière-pays entre Gémenos et Toulon?
    Par ailleurs, mon entrainement consiste en des montées de cols à bloc ou presque, et du fractionné très dur sur home-trainer. Pas de musculation, mais quand même je la conseille pour des gabarits non excessifs (je pèse 90 kg).

  9. Bikelarue

    Pour une cyclo comme la Marmothe, l’entrainement classique sera celle à utiliser. Il s’agit d’un CLM de 8heures…

    Des longues sorties en Z 1-2, beaucoup d’intervalles longs, de la vélocité, un gainage parfait, respecter à la lettre les zones d’entrainement de son plan et maîtriser la nutrition.

    Le problème avec cette méthode se situe au niveau du respect des sorties en Z 1-2. Les athlètes ne respectent pas la zone lors de leur sortie. Faire 200 bornes en Z 1-2 dans l’Outaouais demande beaucoup de maîtrise…surtout si vous êtes avec d’autres athlètes.

    Par contre, si Laurent respecte ce plan, il aura beaucoup de difficulté à répondre aux attaques sèches des peletons québécois.

    La méthode comme celle utilisé chez Performance de pointe de Mtl est celle adapté aux courses nord américaines. Les intervalles courts développent énormément les fibres musculaires rapides et essentielles pour résister à la zone 5. Avec cette méthode, j’ajouterais un cycle de 8 semaines de musculation en salle et plyométrique.

    Il faudra faire un choix Laurent.

  10. Patrick B

    Bike
    Je crois que, dans un but de progression, il est inutilement épuisant de faire des sorties de plus de 3h30, même pour préparer la Marmotte. Le gain en endurance est faible, et le temps de rééquilibrage hormonal est long et s’oppose à un bonne graduation des surcompensations. Bon, je pratique de telles sorties, par motivation cyclotouriste, ce qui est une excellente raison mais hors sujet en l’occurence (le Roger13, il en vient parfois à m’engueuler lorsque je fais une sortie de 230 bornes sans vallée).
    En revanche, je crois tout comme toi qu’un cycle de musculation cet hiver, avec des rappels bi-mensuels par la suite, sauf avant compétition, est une excellente idée; essentiellement mais pas uniquement axé sur les muscles des jambes, quand même.

  11. LaBeringue

    Je crois que les deux sont indissociables !
    En effet, selon le type de travail on ne développe pas le même tissu fibreux dans les muscles. Il y a deux types de fibres: les rapides et les lentes et en fonction du travail que l’on fait on développe plus ou moins l’une ou l’autre. Mais aussi selon la « pratique » que l’ on recherche.
    En effet lorsque l’ on travail plus particulièrement la PAM via les IT on développe les fibres rapides et lorsque l’ on fait du foncier/seuil d’ endurance on développe plutôt les fibres lentes.
    L’ idéal étant d’ arriver à mix des deux en fonction de ce qu’ on recherche.
    A ne travailler que la PAM en effet on va devenir performant sur des cricri de 2 heures, de là à être performant sur la Marmotte ? ce n’ est pas possible, et à l’ inverse ne travailler que le seuil d ‘endurance on fini par être un bon vieux diesel ou il devient difficile de monter en intensité.
    Pour moi, la base et de savoir ce que l’ on veut faire. Pour la Marmotte il me semble qu’il faille dans un premier temps se constituer un « patrimoine d ‘endurance » car si l’ on souhaite courir sur toute la distance il faut du fond donc travailler ce que l’ on appel « le foncier » ce qui permet aussi (fibres lentes) de se sécher et de trouver un rapport poids/puissance intéressant.
    Dans un deuxième temps il faut travailler les fibres rapides à l’ aide de l’ IT, mais attention on peut faire beaucoup chose avec l’ IT il faut alors jouer entre l’ intensité, la durée, et le temps de récup. toujours en fonction de ce que l’ on recherche et le moment de la préparation ça peut aller de 30s à bloc à 30min au seuil avec différentes répétitions en sachant que les deux se complètent.
    Mais il ne faut pas que le corps « oublie » ce qu’ est un long effort, donc une fois par semaine une longue sortie toujours tranquille.
    Et puis il faut courir pour commencer à « formater » son corps à tout cela et de préférence avec des cyclos de montagne afin d’ avoir une pratique qui ressemblera au maximum à la Marmotte => se forger un coup de pédale, répétition d’ efforts bien particulier, gestion de l’ effort etc…
    Tout cela n’ est pas facile et dépend des qualités physiologiques de chacun à la base.

  12. Roger13

    Une des difficultés majeure de l’entraînement est la variabilité permanante des repères, la mobilité des seuils au cours de la progression de l’entraînement. Ansi une sortie en endurance de base (attention on ne roulotte pas et on force quand même comme dit Patrick)de 4 h n’a pas le même effet selon la quantité d’entraînement à laquelle on est déjà parvenu. A la fin des rares périodes (vacances) où je peux m’entraîner tous les jours, j’ai remarqué que des sorties longues m’étaient profitables. Ces même sortie à un niveau d’entraînement plus faible me sont préjudiciables. Je pense vraiment qu’il faut oublier en ce qui nous concerne les chiffres en kilomètres et en temps des coureurs pro qui n’ont que le vélo à s’occuper. 4 h peut être une sortie courte et nerveuse pour un pro tandis que c’est une sortie longue pour la majorité d’entre nous. Je suis persuadé que l’on peut arriver à son résultat optimal sur la Marmotte sans jamais s’être entraîné plus de 3 heure d’affilée. Le livre de Mallet déjà mentionné par Michel est excellent et a été pour moi le point départ de gros progrès. Il faut faire du fractionné de 30 ‘ , 1 min, 5 min , 10 min, 30 min et 1 heure. On passe d’une filière à l’autre de manière continu, il faut toutes les travailler. Il n’y a pas de contradiction entre les deux écoles. Une grosse PMA et la capacité de tenir à un gros porcentage de cette PMA pendant longtemps. MAIS ATTENTION ! Comme le dit bien MALLET (et c’est un des seuls à insister la dessus), ces deux aspects sont contradictoires, si on passe trop de temps à travailler à tenir longtemps (capacité lié au développement de la VO2 Max)on perd en PMA. Si on ne travaille que la PMA (fractionné de 30’, 2min à quelques min) la VO2 Max baisse. Vase communiquant.
    ça c’est la théorie, en pratique il y a le boulot, les emmerdes, les maladie, l’envie de faire du cyclotourisme à La Patrick.

    Oui j’ai déjà la nostalgie de cette sortie à 37 de moyenne dans des conditions pas très bonnes et avec un dénivelé de (1200 m ?)avec Patrick. On avait fini fatigués mais pas épuisé et en récompense on avait super- compensé….

  13. Mitch

    Parfaitement en accord avec Roger13.

    Pour ce qui est de la PAM et la FTP (Coggan: Functional Threshold power: puissance moyenne soutenue pendant une heure), Mallet affirme effectivement qu’elle se contredise. Si ma mémoire est bonne, Mallet favorise dans la saison morte le développement de la PAM pour ensuite optimiser la FTP au printemps avec les sorties plus longues en endurance haute (lesquelles incluent des intervalles de 20 min à 90-100% de la FTP).

    Coggan semble favoriser l’inverse.

    L’image donné par le lien suivant résume de façon très visuelle les aspects musculaires et cardio-vasculaires travaillés en fonction des intensités (en terme de PAM ou FTP). (http://bp3.blogger.com/_I7GH_T1pcvk/R4dzlW8Fu0I/AAAAAAAAAWE/CUTqQ7Axbu0/s1600-h/Simmons+Coggan+levels+graphic+2.jpg)

    Pour complété le tableau, il reste à savoir quand travaillé quoi et comment! C’est là toute l’art de l’entraînement.

    J’ai participé à deux conférences pour entraineur l’hiver dernier données par Thibeault. Pour lui, le meilleur indicateur de performance est la PAM. Et toujours selon lui, l’endurance a une limite génétique (donc la FTP que l’on peut exprimé en % de la PAM.) Pour certains chanceux, elle peut même dépassé 85% de la PAM. Par contre, une erreur fréquente chez les Québécois (selon la bouche même de l’entraineur de l’équipe Québec) est d’optimiser seulement l’endurance des fibres lentes!! Ne pas oublier la vélocité!!

    L’hiver dernier, j’ai axé mon entrainement sur la PAM. J’ai fais un gain de 60 watts. Par contre, j’ai réussi à aller chercher seulement 20 watts sur la FTP. Pour un % optimal dans l’été à 75%. Et cela testé 3 jours après le Raid Pierre HArvey qui se faisait sur deux jours.

    J’ai remarqué que ma FTP variait chaotiquement de mois en mois et que ma PAM semblait resté pas mal constante depuis le printemps dernier. Pour cette raison, j’axerai mon entrainement hivernal sur l’optimisation de la FTP tout en maintenant la PAM avec une session par semaine. Je m’entraine spécifiquement pour les raids (durée entre 3-5h) où je suppose la FTP plus importante que la PAM puisque nous n’avons pas à subir de fortes accélérations occasionnelles. Seulement au départ où la PAM à sa place.

    Définitivement, j’opte pour le nouveau monde. Mais c’est surtout parce que mon temps sur le vélo est compté. C’est une vrai joie lorsque je peux me permettre un entrainement de plus de 3h!

  14. plasthmatic

    Laurent, si c’est la Marmotte qui te tient en motivation, je m’autorise un conseil : arrange-toi comme tu veux, mais « va pédaler dans les montagnes », pentes suffisamment raides, au moins un peu avant, dans le mois qui précède, ou un court séjour collé à ce premier week-end de juillet. Ton coup de pédale se transformera, s’assouplira, te coûtera moins aux mêmes endroits, et aussi ta fréquence de pédalage « naturelle » en pente augmentera très sensiblement. Par adaptation des chaînes musculaires je suppose, mais à la limite on s’en fout, en matière d’entraînement c’est essentiellement l’effet observé qui compte. « Faire scientifique » n’est que vanité, ça c’est mon avis.
    Et second conseil, allez, tant qu’on y est : tranquille.
    Dis Toutouille, j’espère que tu es plus fidèle en amitié qu’en pseudo : t’as encore changé !

  15. papipop

    Je rejoins l’observation de Roger 13 sur les longues sorties. Elles n’ont pas le même effet en début de saison qu’en plein milieu. Pour le plaisir, je tente tous les mois de faire une sortie de 5 heures environs sur du terrain bien vallonés. Celles réalisées en juillet laissent beaucoup moins de traces que celles effectuées en avril . C’est normal, j’ai alors 1 quizaine de courses et 2 ou 3 cyclos au compteur, et l’organisme s’est adapté à ce type d’effort.

    De même, je pense pas qu’il soit bien utile de faire de très longues sorties pour préparer un challenge comme la Marmotte. Des sorties de 03 heures, bien menées, me semblent tout aussi efficaces que 200 km au train. Pour reprendre une exemple souvent cité, les marathoniens sont rares, du moins naturellement, à s’infliger les 42 km à l’entrainement.

    Quant à la remarque de Plasthmatic, j’y souscis à 100 %. Tu peux en effet être en très bonne forme, si t’as pas ce coup de pédale souple et économe que nécessite la montagne, dés le 2ème col tu comprends que ça va être long. Et pour ça, il faut avaler du dénivelé dans les jours qui précédent.

  16. coachTDL

    De ma petite expérience, les cyclosportives en montagne sont les lieux de rencontre entre les coursiers qui privilègient la forme et les intervalles avec les promeneurs sportifs qui sont accros au fond.
    Les seconds terminent toujours en ne cherchant jamais à suivre, ils se connaissent. Les premiers terminent parfois… premiers mais quand ils passent par la fenêtre, aie aie aie. Donc dans ce genre de sortie à fond le fond mais en condition…similaire.

  17. Bikelarue

    Aucun marathonien ne fera un 42 km à l’entrainement, ce serait une grosse erreur. Ceci démontrerait que l’athlète ne connait pas les fondements de l’entrainement.

  18. Thor Ulriksson

    effectivement, impossible de faire 42km en course à pied avant de faire un marathon.

    néanmoins, en m’étant essayé l’an dernier, je peux affirmer qu’un travail d’endurance long (4h), mais à vélo, ou bien un mixte vélo + course à pied, m’aurais justement éviter de calé au passage du 21e km.

    je tenais facilement le groupe des 4h, et je n’ai pu suivre, car je n’avais fait que 2h30 de course à pied maxi.

    pour la marmotte, ou toute cyclosportive quelle que soit la longueur, une sortie en endurance pure de DUREE au moins equivalente est indispensable si je veux eviter de caler.

    par contre, histoire de s’aérer et de voir de nouveux payasages, je n’hésite pas à faire du VTT par exemple, si une randonnée sympa est organisée pas loin de chez moi.

    cela me permet d’etre certain d’aller au bout des heures que je me fixe, car, l’entrainement en endurance long est tres fastidieux, alors que je trouve les sorties courtes et intenses plus sympa, et convenant mieux à mon caractere.

  19. vincent

    Je suis coureur en bretagne et c’est vraix que l’entrainement fait débat mais en fait chacun doit faire aussi comme il se sent le mieux.certain n’arrive pas a se faire mal a l’entrainement car il n’y pas la même motivation donc il privilégie les sorties au train.Après prou ce qui est de la durée c’est plsu souvent une question de temps par raport à l’activité professionel du coureur.en général ce sont surtout les jeunes encore en études qui snt vraiment regardant sur leur entrainement tout simplment car ils ont plus de temps.Mais il faut aussi tenir commpte du travail physique réaliser en course qui poru certain est leur seul entrainmeent intensif mais lorsqu’il est vraiment régulier (2 foi par semaine par exemple) avec des criterium en semaine par exemple il amène à une très bonne forme.Mais de manière générale il faut choisir de s’entrainer comme cela nous convient le mieux si on veut tenir psycologiquement jusqu’a la fin de la saison.

  20. Tiphaine

    Hé les mecs, réveillez-vous 🙂 :

    SOMPTUEUSE VICTOIRE DE PHILIPPE GILBERT SUR PARIS-TOURS !

    CA C’EST DU CYCLISME !

    Pas celui que nous promettent les autres revenants là, l’an prochain… beeuuh……

    => BRAVO A PHILIPPE GILBERT & à son pote MICKAËL DELAGE !

    Des champions comme je les apprécie

    ! Hip Hip Hip HOURRA !

    Vous avez deviné, je suis très, très contente pour lui…

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