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Catégorie : Cyclisme québécois Page 21 of 37

GP OBC: dernière victime de la CCN

La nouvelle a l’effet d’une onde de choc dans la région d’Ottawa-Gatineau, voire au sein de la communauté cycliste de l’Est Ontarien et du Québec: après 15 ans d’existence, le Grand Prix du Ottawa Bicycle Club, qui se déroulait chaque juillet sur le circuit du Parc de la Gatineau, ne sera pas organisé en 2014.

Le communiqué officiel émis par le Ottawa Bicycle Club est disponible ici.

C’est donc l’une des plus belles et des plus sécuritaires courses du calendrier de cyclisme sur route de la FQSC qui disparait ainsi.

Lamentable Commission de la capitale nationale (CCN)

La raison officielle? Le risque d’accident avec les cyclistes récréatifs usagers du Parc de la Gatineau le samedi matin était apparemment devenu trop important.

La raison officieuse? Très certainement le refus de la Commission de la capitale nationale de procéder à la fermeture complète – y compris pour les cyclistes récréatifs – du circuit emprunté par la course le samedi matin en question, entre 7h et midi. Fermer la boucle du Parc présente évidemment un défi que l’organisation d’OBC ne peut relever seul. Mais la CCN a accès à des moyens autrement plus importants pour rejoindre le public, le sensibiliser et limiter les risques. Ce qu’elle n’a visiblement pas voulu faire. Et seulement trois accès doivent être bloqués pour sécuriser le parcours: l’embranchement après Pink, l’entrée sud et l’entrée nord de la « Boucle Nord ». Pas compliqué!!!

J’aurais presque préféré qu’on nous dise que c’était en raison de la hausse des risques de collision avec les chevreuils et les ours du Parc, en raison d’une hausse du cheptel: c’eut été plus crédible!!!

Je déplore évidemment haut et fort cette situation, car le Grand Prix OBC était assurément une superbe course au calendrier de la FQSC. Elle permettait à de nombreuses catégories de coureurs de disputer une course relevée et difficile, et proposait également une catégorie « débutant » originale permettant à plusieurs cyclistes d’essayer la compétition pour une première fois. Sans oublier que la qualité du revêtement et l’absence de zone habitable permettaient d’en faire une course particulièrement sécuritaire, de très loin la plus sécuritaire de toutes.

Plus encore, je me permet ici de dénoncer rien de moins que la « guerre » que livre depuis des années la Commission de la capitale nationale contre les cyclistes de performance, de même que leur gestion douteuse du Parc de la Gatineau.

Ainsi, il y a environ une dizaine d’année, la CCN a autorisé, en plein coeur du Parc de la Gatineau, la construction d’une route d’accès au domaine Mackenzie King. Un accès « historique » existait pourtant pour les voitures, via les chemins Kingsmere et Swamp, ne manquant pas de soulever des interrogations sur la nécessité de créer une telle voie d’accès détruisant de nombreux écosystèmes, tout en accroissant très significativement le trafic automobile dans le parc.

Apparemment, le lobby des résidents des chemins Kingsmere et Swamp l’aurait emporté…

Aujourd’hui, la CCN déplore régulièrement les incidents liés à la cohabitation des automobilistes et cyclistes (dont le nombre est chaque année croissant…) usagers du Parc de la Gatineau, tout en évitant bien sûr de mentionner qu’outre le développement du cyclisme (une bonne chose en soit pour de nombreuses raisons, notamment écologiques et de santé de la population), la création d’une telle voie d’accès au domaine Mackenzie King est directement lié à cette augmentation des incidents.

Plus récemment, la CCN posait un autre geste contre les cyclistes de performance en installant, en une seule nuit, de très nombreux dos d’âne sur l’ovale routier de 2 km du centre Asticou. La CCN n’était pourtant pas sans savoir que cet ovale était utilisé depuis de nombreuses années, surtout les soirs après 18h, par plusieurs clubs cyclistes et de triathlon comme zone d’entrainement. Cette décision a évidemment condamné l’usage de cet ovale pourtant parfait pour les cyclistes voulant s’entrainer dans un environnement plus contrôlé et sécuritaire que sur les routes. Raison officielle? Lutter contre les courses d’automobile la nuit! Devant la pléthore d’autres solutions possibles, on doutera bien évidemment de la raison évoquée par la CCN pour condamner ainsi le centre Asticou à la pratique cycliste.

Enfin, plus récemment encore, la CCN a été au coeur d’un vaste scandale entourant la fermeture d’un tronçon de 500 mètres de route, la rue Gamelin, pourtant largement utilisé comme voie d’accès au Parc de la Gatineau et au sud de Hull. Raison évoquée par la CCN? Je vous le donne en mille: la préservation des écosystèmes! On parle ici d’un tronçon de route de 500m sur lequel circulait des automobiles depuis des années, en plein coeur de la ville de Hull. Plus encore, ce tronçon permettait d’accélérer le service ambulancier entre certains quartiers en plein essor et l’hôpital de Hull! Anyway, il est drôle de constater que la préservation des écosystèmes n’a pas été une préoccupation lorsqu’est venu le temps d’autoriser la création d’une voie d’accès au domaine Mackenzie King, un domaine pourtant situé en plein coeur du Parc, à des kilomètres de toute zone habitée, et donc au coeur de l’habitat de nombreuses espèces végétales et animales…

Bref, je suis convaincu que la CCN a pris de nombreuses décisions plus que regrettables au cours des dernières années avec pour principale victime les cyclistes de performance de la région.

Dans le cas de la course dans le Parc de la Gatineau, en quoi la fermeture de la boucle du Parc pendant environ 7 heures un samedi matin de l’année est-il un problème? On ne parle pas ici des fermetures de route en plein coeur d’une ville comme le nécessite 10 fois dans l’été les Mardis cyclistes de Lachine! En quoi cela sert-il l’intérêt commun, surtout considérant que le Parc est réservé aux cyclistes tous les dimanches matin de l’été?

Quoi qu’il en soit, je salue haut et fort l’engagement du Ottawa Bicycle Club toutes ces années pour nous produire tout simplement ce qui était la meilleure et la plus sécuritaire des courses cyclistes du calendrier annuel de la FQSC. Bravo, et surtout merci.

Ca ne me donne pas le goût de me lancer dans l’organisation d’un Grand Prix La Flamme Rouge dans ma région!

La survie du Tour de l’Abitibi assurée!

Grande nouvelle selon moi dans le monde du cyclisme nord-américain hier avec l’annonce que l’organisation du Tour de l’Abitibi est assurée jusqu’en 2020.

Fantastique!

Le Tour de l’Abitibi est selon moi un fleuron de notre cyclisme québécois et canadien, une épreuve désormais mythique et incontournable pour les juniors âgés de 17 et 18 ans et aspirant à passer pro un jour. Créé en… 1969, la 50e édition sera soulignée en 2018 du côté de Val d’Or. L’épreuve a vu passer au fil de son existence des coureurs devenus d’excellents pros comme Steve Bauer, Laurent Jalabert, Andy Hampsten, Bobby Julich, Tyler Farrar (vainqueur en 2002), Taylor Phinney (vainqueur en 2007), ou encore David Veilleux (vainqueur en 2005).

Surtout, le Tour de l’Abitibi permet aux jeunes coureurs d’ici de se frotter – parfois pour la première fois – aux coureurs d’autres pays, souvent européens, et donc de vivre leur première expérience internationale. Ce n’est pas négligeable pour le développement du cyclisme d’ici.

Perdre une telle épreuve aurait donc été une lourde perte pour notre cyclisme et aurait privé de jeunes générations d’une épreuve phare qui peut constituer outre un but, mais surtout un incontournable dans leur développement.

Rappelons que le Tour de l’Abitibi a connu plusieurs époques de difficultés, notamment économiques, ayant parfois menacé sa survie. Aujourd’hui grâce notamment à la participation de Desjardins, qui me donne ainsi une bonne raison de continuer à y placer mes sous, et avec l’implication des trois grandes villes de l’Abitibi, soit Amos, Val D’Or et Rouyn-Noranda, le financement sera assuré pour les 7 prochaines éditions. Bravo!

Le Tour de l’Abitibi se déroulera cette année du 21 au 27 juillet prochain dans le secteur d’Amos.

Autre point très positif pour l’épreuve, voire à mon avis crucial, son retour en 2014 dans le giron des épreuves UCI Coupe des Nations Juniors, un label que la course québécoise avait détenu entre 2008 et 2011. Un tel label donne à l’épreuve une visibilité plus importante sur la scène internationale, en plus d’attirer les équipes nationales juniors de nombreux pays, susceptibles de relever le plateau présent.

Valoriser notre cyclisme

S’il convient donc de souligner ces grands succès, n’en restons pas là! Je crois qu’il sera important que les organisateurs du Tour de l’Abitibi continuent, au cours des prochaines années, à tout mettre en oeuvre pour valoriser leur épreuve, notamment en organisant davantage de publicité dans certains véhicules, notamment des revues spécialisées (Cycle Presse, Vélo Mag, Pedal, Canadian Cyclist, etc.) et des journaux grand public. Trop de gens ignorent encore la simple existence d’une telle course chez eux!

La date en juillet est-elle également la meilleure pour les coureurs et le public? Une date plus près des Mondiaux de fin septembre ne serait-elle pas plus appropriée pour attirer les coureurs voulant préparer ce grand rendez-vous, un peu comme la Vuelta qui sert aujourd’hui de tremplin aux coureurs nourrissant des ambitions de devenir champion du monde? Un déplacement vers le début septembre pourrait également permettre au public s’assister plus facilement à l’épreuve, les vacances scolaires étant terminées. Et le début septembre est habituellement une période d’excellente météo au Québec! Y aurait-il une opportunité d’un essai en 2015 avec les Mondiaux de Richmond aux États-Unis, permettant aux équipes de limiter les aller-retours sur l’Europe?

Enfin, il sera intéressant d’organiser des étapes novatrices. Pourquoi ne pas refaire un départ du prologue à l’intérieur d’une mine, comme ce fut déjà le cas, permettant de rendre l’étape plus spectaculaire et de souligner un trait de caractère unique de la région? Pourrait-on penser à un challenge-sprint la veille du départ? Un départ dans une autre région du Québec (comme Gatineau, Montréal ou Québec) comme le fait le Tour de France?

Et comment assurer une retransmission télé?

Toutes ces idées vont dans un sens, celui de continuer à développer notre cyclisme ici. Aujourd’hui, les GP de Québec et Montréal, le Tour de Beauce, le Tour de l’Alberta ainsi que les Mardis cyclistes de Lachine sont les grands rendez-vous, auxquels il convient plus que jamais d’ajouter le Tour de l’Abitibi. Tous ces événements donnent la chance aux meilleurs cyclistes de se faire voir et valoir, que ce soit devant des observateurs-recruteurs internationaux comme du grand public.

À ce portrait manquent le retour de la Classique Montréal-Québec (ou Québec-Montréal pour les nostalgiques!) ainsi… qu’un vélodrome couvert… ou de nouveaux Six-Jours voire une épreuve de la Coupe du Monde sur piste pourraient être tenus. Je crois fermement que le public québécois – plus pratiquant de vélo que jamais, pour les bonnes raisons de santé et de respect de l’environnement – est désormais mûr pour cela.

ACVQ: vers une refonte des catégories Maîtres?

C’était la 37e assemblée générale annuelle de l’Association des cyclistes vétérans du Québec le week-end dernier du côté de Laval.

Je n’y étais pas. Peut pas tout faire, avec un boulot parfois prenant, de jeunes enfants et leurs activités para-scolaires, La Flamme Rouge ainsi qu’un peu d’entrainement au travers de tout le reste, question de se préparer à affronter la Marmotte 2014.

Beaucoup d’échos me parviennent cependant sur un thème précis, discuté (peut-être trop rapidement?) lors de l’AG: la possibilité d’une refonte des catégories Maîtres au Québec.

Rappelons qu’actuellement, les catégories – sauf les Seniors 1-2 – sont essentiellement organisées en fonction de l’âge des coureurs: les 30-39 sont des Maîtres A, les 40-49 des Maîtres B, les 50-59 des Maîtres C et les 60 ans et plus des Maîtres D. Ceci étant, une certaine flexibilité existe en ce sens que des coureurs plus âgés peuvent courir dans les catégories d’âge inférieur: je cours par exemple régulièrement en Maîtres A, même si j’ai 42 ans. Une seule exception: les championnats ou la Coupe des Amériques, ou on doit impérativement courir au sein du peloton correspondant à notre catégorie d’âge.

C’est différent en Ontario: là-bas, on regroupe les Maîtres selon trois catégories: M1, M2 et M3. Dans tous les cas, les catégories Maîtres s’adressent à des coureurs de 35 ans et plus. Le soin de choisir telle ou telle catégorie est laissée à la discrétion du coureur, selon son niveau d’habileté auto-estimé: ainsi, le peloton M1 est plus fort que le peloton M2, et ainsi de suite.

En France, c’est un peu le même système qu’en Ontario: 1ere, 2e et 3e « caté », selon le niveau de force mais pas selon l’âge (un « 1ere caté » peut avoir 45 ans par exemple).

Si j’ai bien compris, le Québec envisagerait de s’aligner sur le modèle de l’Ontario, à quelques nuances près. Contrairement à l’Ontario, les catégories Maîtres du Québec resteraient ouvertes aux cyclistes de 30 ans et plus (et non 35 comme en Ontario) et quatre (plutôt que trois) catégories pourraient être créées.

Pourquoi changer de système?

Parce que selon certains, les catégories Maîtres au Québec sont actuellement trop hétérogènes, créant des frustrations.

Par exemple, selon la situation actuelle au Québec, rien n’empêcherait le jeune retraité François Parisien (Argos – Shimano) de courir Maîtres A l’an prochain et d’y côtoyer un coureur du même âge et participant à ses premières courses à vie, ce dernier n’ayant d’autre choix que de s’inscrire dans cette même catégorie. Si François Parisien choisirait probablement une licence Sénior 1-2 bien sûr, l’exemple veut illustrer la possible hétérogénéité des catégories actuelles de coureurs Maîtres au Québec, basées sur le seul critère de l’âge.

Alors, nécessaire la réforme?

Je suis d’avis qu’il n’existe pas de système parfait mais qu’effectivement, on peut améliorer le système prévalant au Québec. J’ai également un faible pour le système en vigueur en Ontario, pour y courir de temps à autre.

J’estime d’une part qu’il serait raisonnable de porter l’âge d’admissibilité aux catégories Maîtres à 35 ans. Il est bien connu qu’en cyclisme – un sport d’endurance – les athlètes sont habituellement au maximum de l’équilibre force-endurance, donc « à maturité », entre 27 et 32 ans. Les exemples récents de coureurs pro jeunes trentenaires gagnant au plus haut niveau sont légions, par exemple Cancellara cette année. Pourquoi alors admettre les coureurs de 30 à 34 ans chez les Maîtres? N’augmenterions-nous pas l’homogénéité des pelotons Maîtres si la limite inférieure d’âge débutait à 35 ans, un âge où, de surcroit, un nombre plus important d’hommes sont jeunes pères?! Pour les jeunes trentenaires moins aguerris, il existera toujours les Séniors 3-4!

D’autre part, l’âge est arbitraire, l’auto-identification à un groupe l’est moins. Doit-on contraindre un coureur supérieur aux autres mais âgé de 52 ans de courir chez les 50-59 ans? Sa place est probablement davantage avec les meilleurs coureurs Maîtres, peu importe leur âge! (c’est d’ailleurs ainsi chez les pros…). Prenez Czeslaw Lukaszewicz par exemple, qui aura 50 ans en 2014: j’estime personnellement qu’il serait plus raisonnable de lui permettre de courir avec les meilleurs coureurs Maîtres, plutôt que de le contraindre à courir chez les 50-59 ans!

Bref, il convient probablement de revoir le seuil d’âge à partir duquel un coureur devient « maître ». Pour moi, c’est clairement la barre des 35 ans qui est raisonnable, pas 30 ans. Et en faisant l’hypothèse que tous et chacun est le mieux placé pour évaluer sa force sur un vélo, le système ontarien est intéressant en ce sens qu’il assure une meilleure homogénéité des pelotons.

Chose certaine, il va de soi qu’aucun système ne pourra vraiment départager efficacement le coureur de 55 ans ayant 40 ans de vélo à un haut niveau derrière lui du cycliste débutant du même âge et n’ayant jamais encore pris part à une course sur route. Au moins, le système ontarien permet de ne pas les regrouper.

N’hésitez pas à me faire part de vos réactions et de vos suggestions, le but de tous étant bien évidemment d’assurer de saines compétitions au sein de catégories le plus homogènes possibles, à la fois pour des questions d’équité et de… sécurité.

XY Automne 2013

On sait qu’il se passe quelque chose dans le monde du cyclisme quand un magazine pour hommes pas forcément spécialisé en sport – ici XY – présente, en page couverture, la photo d’un cycliste professionnel québécois, dans ce cas-ci David Veilleux.

Plus aucun doute possible, le cyclisme gagne en popularité de ce côté-ci de l’Atlantique, et c’est tant mieux!

Capture d’écran 2013-11-11 à 19.03.07

Cyclisme québécois: ça bouge! (et d’autres nouvelles importantes)

1 – Faisons d’abord le point sur la situation des coureurs québécois qui évoluaient en WorldTour en 2013:

David Veilleux: d’Europcar à… la retraite (et c’est bien dommage pour nous!)

Hugo Houle: reconduit chez AG2R – La Mondiale (une bonne nouvelle)

Guillaume Boivin: reconduit chez Cannondale (une autre bonne nouvelle)

François Parisien: de Argos-Shimano à ?

Dominique Rollin: de FdJ à ?

Pour ces deux derniers, il est probable que plus le temps passe, plus la situation se complique. Espérons des annonces très prochainement! En attendant, entretien ici avec Marc Madiot, directeur sportif à la FdJ.

2 – Antoine Duchesne. Le jeune coureur québécois de 22 ans prend la place de David Veilleux au sein de l’équipe Europcar l’an prochain. Comique, Veilleux et Duchesne partageaient déjà le même entraineur, Pierre Hutsebault. Enfin peu importe, pour Duchesne, le plus dur commence… mais il pourra s’appuyer sur une certaine expérience et un bon palmarès, ayant notamment couru l’an dernier au sein de l’équipe Bontrager dirigée par Axel Merckx et ayant déjà remporté deux championnats canadiens sur route chez les moins de 23 ans. De plus, on peut penser que le passage de David avant lui chez Europcar aura peut-être sensibiliser les dirigeants de l’équipe à la « culture québécoise » et aux façons de gérer un coureur venant de ce côté-ci de l’Atlantique, du moins le comprendre lorsqu’il parle!

3 – Le guerrier Bruno Langlois, 34 ans, revient chez les pros en 2014 avec l’équipe américaine 5-Hour Energy, l’équipe de Francisco « Paco » Mancebo ces deux dernières saisons. Langlois ne devrait toutefois pas côtoyer le coureur espagnol puisque celui-ci a signé chez Sky Dive Dubai pour la saison prochaine, lui permettant de participer à un plus grand nombre de courses européennes.

4 – Après Mike Barry et Rider Hesjedal, un troisième coureur canadien serait passé aux aveux dans le cadre du rapport de l’USADA concernant Lance Armstrong et le dopage au sein de l’équipe US Postal. Le CCES, qui connait l’identité de ce coureur, n’aurait cependant pas de moyens pour rendre publique l’information, des clauses de confidentialité existants afin d’encourager les cyclistes à déballer.

Hey! Pas très grave: d’une part, la liste de candidats potentiels n’est pas très longue, et en réfléchissant bien, il est assez simple de porter nos soupçons sur un coureur en particulier…

5 – Excellente nouvelle pour le CCES: l’organisme vient de recevoir une somme importante, près d’un million de dollars, pour soutenir le Programme canadien anti-dopage.

Parmi les améliorations à prévoir, davantage de contrôles inopinés, notamment par le développement de programmes de localisation et de passeport biologique chez les athlètes.

Premier objectif: surveiller de près les athlètes canadiens qui participeront aux JO de Sotchi.

Le CCES a également profité de l’occasion pour lancer une ligne anonyme de signalement de dopage (1-800-710-CCES). Si vous avez des soupçons sérieux sur un de vos concurrents, quel que soit le niveau de compétition, ou si un coéquipier se confie à vous quant à ses dérives dopantes, je vous invite à ne plus hésiter!

6 – Exit la Coupe des Nations U23 à Saguenay (après 6 éditions), bienvenue au Grand Prix cycliste de Saguenay, une épreuve inscrite à l’America Tour de l’UCI et qui n’est pas limitée aux coureurs U23. L’America Tour comporte déjà les épreuves canadiennes du Tour de Beauce ou du Tour de l’Alberta.

D’autres nouvelles:

7 – Lance Armstrong. C’est très clair, l’homme est prêt à passer à des aveux complets. Extraits de la récente entrevue accordée à CyclingNews:

« Despite everything, cycling has been great to me and I have a lot of appreciation for that. If I can do something to instigate the process I will. If we don’t, I think we’re facing a decade of this mess. Well see how the fans like that, or the sponsors, or the events or the media. They won’t like it. This is the perfect opportunity with Cookson and a new leadership for him to say: ‘I wasn’t there but I want to learn.’ Then we can draw a line in the sand and we’re going to move on. »

En échange, l’homme est très clair également: il veut une remise de peine, prouvant par là que notre analyse du gus est la bonne, c’est à dire que privé de compétition, l’homme est un lion en cage.

Personnellement, je dis « fair enough », à condition de lui interdire d’oeuvrer dans le cyclisme. Je n’ai par ailleurs aucun problème à ce qu’il puisse disputer des triathlons sanctionnés, voire des courses cyclistes à l’occasion, pourvu qu’il soit soumis aux mêmes règles que les autres en matière de dopage. Et puis, l’homme n’est pas tout à fait comme les autres et il est le seul à pouvoir vraiment faire avancer d’un grand pas de géant la lutte contre le dopage, et surtout la ré-organisation de la gouvernance du cyclisme.

8 – La Flamme Rouge entendue? Si on se fie sur cet article, l’AMA pourrait voter, la semaine prochaine lors de la Conférence Mondiale sur le Dopage dans le Sport à Johannesbourg, sur une proposition visant à doubler (de 2 à 4 ans) la suspension en cas d’un premier cas de dopage chez un athlète en activité. Voilà une autre mesure qui irait dans le bon sens, que je réclame depuis longtemps, et susceptible de faire réfléchir ceux qui sont encore tentés par l’usage de produits dopants. Quatre ans, c’est long!

L’AMA pourrait également viser à utiliser davantage les enquêtes comme celle ayant conduit à la suspension de Lance Armstrong, en plus des contrôles anti-dopages urinaires et sanguins. Encore une bonne nouvelle si on considère que les plus grands scandales de dopage à ce jour (Affaire Armstrong, Affaire Festina, Affaire Puerto, etc.) sont survenus à la suite d’enquêtes et de contrôles de police, et non de tests antidopage échoués.

Enfin, l’AMA organisera de nouvelles élections à la présidence, John Fahey se retirant. Un seul candidat est actuellement en lice pour le poste, l’Anglais Craig Reedie, l’actuel vice-président du CIO. Pas sûr que la proximité avec le CIO soit une bonne chose pour l’AMA, mais espérons que deux Anglais, Cookson et Reedie, pourront bien s’entendre quant aux nouvelles règles de gouvernance de la lutte contre le dopage à définir conjointement.

9 – Julie Bresset: j’aime son sens des valeurs, son pragmatisme et son recul.

Les 100 à B7

Samedi prochain 12 octobre, je vous rappelle qu’un des tous derniers événements de cyclisme « sur route » aura lieu dans la région de Lac Brome, en Estrie, avec la nouvelle cyclosportive « Les 100 à B7« .

On peut s’inscrire ici.

Au départ du Centre national de cyclisme de Bromont, la cyclosportive, tracée par Lyne Bessette, reprend en grande partie ses routes d’entrainement.

Petit scoop: je vous rappelle qu’outre la route, Lyne est également spécialiste du cyclo-cross…

… donc la majeure partie de la cyclo (95% du parcours!) d’une distance de 100 kilomètres (un parcours alternatif de 48 bornes est également proposé) aura lieu sur des chemins de terre. Vélo de cyclo-cross recommandé ou, du moins, des pneus de 25 ou 28mm!

Autre scoop: Lyne m’a confié lors de la cyclo Mont Tremblant que le parcours en surprendra plus d’un… Attachez votre casque avec de la broche Sapim ligaturée!

On y annonce du beau monde, entre autres Ted King, Guillaume Boivin, Simon Lambert Lemay, Pierre-Olivier Boily, Tim Johnson, Martin Gilbert de même que François Parisien. C’est donc une occasion unique de cotoyer (brièvement si ca roule vite!) ces coureurs – dont certains ont évolué au sein du World Tour en 2013 – sur une épreuve à l’ambiance résolument décontractée.

Si j’y serai? Malheureusement non. Ma constitution est trop frêle pour ce genre de parcours… On a jamais vu Marco Pantani sur Paris-Roubaix, on ne me voit donc pas plus sur de telles routes! Chicken? Oui Monsieur! Que voulez-vous, je suis un être délicat.

Blague à part, Lyne, bon succès avec cette première édition!

Diner-bénéfice du Centre national de cyclisme

J’en profite pour souligner au passage la tenue d’un souper bénéfice le 21 octobre prochain en soirée au profit du Centre national de Bromont. Il reste encore des billets, au montant de 65$ par personne. Pas simple de se libérer un lundi soir, surtout lorsqu’on habite loin de Bromont, mais pour ceux étant à moins de 2h de route de l’endroit, c’est une activité intéressante permettant de soutenir le développement du cyclisme – notamment sur piste – au Québec. La soirée se déroulera sous la présidence d’honneur de François Parisien, tout juste rentré des Mondiaux et du Tour de Lombardie.

Entrevue avec Yves Lefebvre, « ironrider » sur les Haute Route 2013

Je connaissais comme adversaire de course Yves Lefebvre depuis une dizaine d’années, à souffrir dans sa roue lors des Grand Prix de Charlevoix alors qu’il courrait encore pour les Dynamics de Contrecoeur. Il est devenu un ami l’an dernier lorsque nous nous sommes retrouvés sur la Haute Route Alpes ensemble, qu’il faisait avec sa conjointe, la championne canadienne sur route en 2012 Pascale Legrand.

Cette année, Pascale et Yves sont devenus des « IronRiders » de la Haute Route, enchainant la Haute Route Alpes puis la Haute Route Pyrénées une semaine plus tard, excusez un peu. Ensemble, ils ont donc affrontés 14 étapes de haute montagne, près de 1500 kms de course et plus de 30 000 mètres de dénivelé!

Yves a très récemment accepté de m’accorder une petite entrevue pour le bénéfice de La Flamme Rouge, entrevue que je publie aujourd’hui. Il y a quelques semaines, Pascale avait quant à elle accordé cette courte entrevue au site Vélo 101.

La Flamme Rouge: Yves, première question, le parcours de la Haute Route Alpes 2013 était-il plus difficile que celui de l’édition 2012 que nous avons fait ensemble?

Yves Lefebvre: Pas plus difficile, mais les difficultés étaient réparties différemment. En 2012, nous avons dû affronter certaines grandes étapes marathon, notamment le 3e jour entre Courchevel et l’Alpe d’Huez, par delà Madeleine, Glandon et montée finale vers l’Alpe. C’était des étapes très difficiles, longues et comportant beaucoup de dénivelé. En 2013, pas de grandes étapes marathon de la sorte, mais des étapes tous les jours assez difficiles. Les étapes étaient donc dans l’ensemble plus homogènes en 2013 comparé à 2012.

LFR: Vous avez eu de la bonne météo…

YL: Oui, tout à fait. Super température sur la Haute Route Alpes, mais un peu plus froid le matin cependant. Le départ de Val d’Isère cette année, à 1800m d’altitude et à 7h du matin, c’était pas chaud! (2-3 degrés).

LFR: Et le plateau était-il aussi relevé que l’an dernier?

YL: Je dirais que oui. Pouly, en tout cas, a moins dominé même s’il reste sur une autre planète, et a laissé des victoires d’étape à ses coéquipiers. Sinon, pour le reste, c’était pas mal similaire à l’an dernier: sitôt l’étape lancée, c’était tout le monde pour soi et à fond les manettes jusqu’à l’arrivée. Les places au général étaient chèrement défendues!

LFR: Et ta condition personnelle?

YL: Je pense que j’étais à peu près au même niveau que l’an dernier, mais je me suis présenté au départ beaucoup, beaucoup plus frais qu’en 2012. L’an dernier, Pascale et moi sommes débarqués en Europe le jeudi avant le départ de la Haute Route, prévu le dimanche. Cette année, nous y étions un mois avant! Ca a joué énormément, surtout que nous avons passé ce dernier mois à Mégève, dans un chalet situé à 1300m d’altitude, ce qui ne nuit certainement pas à la formation de globules rouges dans le sang!!! Cette année, je me sentais vraiment bien dans les Alpes, plein de jus.

LFR: Et tu exploses tes temps!

YL: Oui, j’ai amélioré ma place au général par rapport à l’an dernier, même si ce n’était pas là mon principal objectif qui était plutôt une étape particulière, le chrono sur la Bonette où je voulais me tester. Je termine 24e je crois de cette étape en améliorant mon temps d’ascension de quelques 18 minutes par rapport à l’an dernier! Ce fut une journée de grâce pour moi, je ne sentais pas les pédales et je me suis fait vraiment plaisir. Je me suis également fait plaisir dans l’Izoard cette année, j’avais l’expérience de 2012 dans ce col et savait donc parfaitement doser mon effort. Globalement, cette année, je montais un peu plus vite les cols et ce, dès le pied où je me mettais rapidement « dans ma zone » grâce à mon capteur de puissance Quarq.

LFR: L’expérience de 2012 t’a donc servi…

YL: Oui, c’est sûr à 100%, ca a fait une grosse différence, notamment au niveau de la confiance et la gestion des ascensions comme des descentes. Je savais ce que c’était que d’enchainer 3, 4 voire 5 grosses journées de travail sur le vélo, je savais que j’étais capable de passer au travers, donc j’étais plus serein qu’en 2012. Je savais également que je pouvais donner un peu plus qu’en 2012 sans risquer de m’effondrer.

LFR: Et tu vis les mêmes émotions avec Pascale à votre arrivée sur la Promenade des Anglais à Nice?

YL: Non! Ce n’était pas la même chose que l’an dernier. La magie de terminer pour la première fois une telle épreuve n’était plus là. On était content, c’était grandiose encore une fois au niveau de l’accomplissement personnel, mais je n’ai pas revécu les mêmes émotions que l’an dernier, alors que tu étais avec nous. Les pros disent souvent que leur première victoire chez les professionnels est la plus marquante: je peux les comprendre!

LFR: Comment as-tu géré la semaine de repos entre les deux Haute Route?

YL: Pascale et moi avons pris ca très très relax. On roulait de 1 à 2h par jour, guère plus, et vraiment en roulottant. On a fait des étirements, mais aucun entrainement intensif. Aucun intervalle. Juste une sortie de 4h en milieu de semaine, mais très mollo là encore.

LFR: Et sur la ligne de départ de la Haute Route Pyrénées une semaine plus tard, tu sentais que tu avais récupéré à 100% des Alpes?

YL: Oui, complètement. Aucun souci de ce côté. J’étais à 100%, avec beaucoup de jus encore une fois. J’ai l’impression que mon corps a su assimiler la charge de travail et surcompenser efficacement. J’étais prêt.

LFR: Plus difficile, la Haute Route Pyrénées?

YL: Non, la Haute Route Alpes est plus difficile. L’épreuve dans les Alpes est plus longue, avec plus de kilomètres à parcourir, et aussi plus de dénivelé. Nous avons été chanceux dans les Pyrénées également, avec une météo très bonne sauf sur les deux dernières étapes. Il a d’ailleurs plu lors de la dernière étape, mais par chance ce n’était pas trop froid.

LFR: As-tu connu une nouvelle journée de grâce dans les Pyrénées?

YL: Journée de grâce je ne sais pas, mais j’ai connu beaucoup de bonnes journées dans les Pyrénées. J’avais ciblé une fois de plus le chrono de Hautacam pour me défoncer. Je termine 14e de cette étape je crois. Que du bonheur…

LFR: Quelle différence t’a frappé le plus entre la Haute Route Alpes et Pyrénées?

YL: Les cols des Pyrénées sont définitivement plus pentus, mais moins longs. C’était donc globalement moins dur dans les Pyrénées, mais c’est casse-pattes par moment.

LFR: Tu avais quoi comme braquet minimal?

YL: Comme l’an dernier: 39-25. Je ne mouline pas beaucoup, je monte en force (ndlr: à la Thierry Claveyrolat!).

LFR: Un col où tu as plus souffert que les autres?

YL: C’est drôle que tu poses la question, mon col d’horreur est resté le même qu’en 2012, soit la montée vers la station d’Auron dans les Alpes. C’est pas très pentu, c’est pas très difficile mais pour une raison que j’ignore, j’y ai beaucoup souffert les deux fois!

LFR: J’ai eu beaucoup de mal avec le sommeil l’an dernier sur la Haute Route, comme si mon corps tout entier avait oublié comment s’endormir. Quelle est ton expérience maintenant que tu as trois Haute Route à ton actif?

YL: De mon côté Laurent, je dors comme un bébé! C’est très important de bien dormir pour bien récupérer, ca doit donc être assez difficile si tu ne dors pas bien. De ce côté-là, pour moi c’était « pas de problème ». Nous avions, Pascale et moi, choisis l’hébergement en hôtel cette année et ca a également fait une grosse différence sur notre récupération, bien meilleure je crois que l’an dernier.

LFR: L’organisation de la Haute Route était toujours à la hauteur en 2013, comme en 2012?

YL: Globalement oui. Les ravitos, les transports de bagages, les massages, tout cela était vraiment au point une fois de plus. J’ai cependant des réserves quant à deux points. D’une part, j’ai trouvé que la sécurité était moins assurée qu’en 2012, avec moins de motos, du moins en apparence, moins de sécurité en particulier dans les descentes de cols. Certains virages dangereux, notamment un virage dans la descente du Cormet de Roseland côté Bourg St-Maurice, n’étaient carrément pas signalés, et ca aurait pu avoir de graves conséquences puisque j’y ai été surpris comme beaucoup d’autres participants. D’autre part, les transferts en autobus le matin des étapes sur la Haute Route Pyrénées étaient vraiment désagréables. C’était toute une logistique et se lever aux aurores pour se taper 1h30 à 2h de bus avant de monter sur le vélo pour l’étape, c’est vraiment pas fameux. Je comprends mieux les pros aujourd’hui qui se plaignent régulièrement des transferts sur les grands tours!!! C’était vraiment usant, plus usant que les étapes elles-mêmes…

LFR: Au bout des deux semaines de course, comment termines-tu à la fois physiquement et mentalement?

YL: Physiquement, je dois t’avouer que ca allait très bien. Mentalement cependant, j’étais usé de tout: la préparation tous les jours, les levers très tôt, les transferts, les hôtels différents tous les jours, etc. Je n’ai jamais été tanné d’être sur le vélo, mais le contexte me devenait difficile mentalement.

LFR: Et pour Pascale?

YL: Trois semaines avant de s’élancer sur la Haute Route Alpes, Pascale a eu une tendinite. Pas le bon timing mettons! Elle n’était donc sûre de rien en abordant ces deux épreuves. Au final, ca s’est bien passé, elle fait même deux podiums sur la Haute Route Alpes et grimpe la Bonette en 1h40, un très bon temps. Dans les Pyrénées, les bobos revenaient doucement au fil des étapes, il était donc temps que ca finisse pour elle. Elle a cependant bien terminé et peut elle-aussi dire « objectif réussi »!

LFR: Un mois après la fin de la Haute Route Pyrénées, il te reste quoi comme impressions dans la tête?

YL: L’idée d’avoir accompli un surpassement personnel incroyable, un réel accomplissement. Je suis également fasciné de voir comment mon corps a réagi à tout ca. Je crois que le corps sait s’adapter à ce genre d’épreuves et devient plus fort encore.

LFR: As-tu sympathisé avec d’autres Canadiens et Québécois sur les Haute Route cette année?

YL: Pas beaucoup avec les autres Québécois, que j’ai à peine vu. Par contre, comment oublier Marg Fedyna, 48 ans, une Canadienne de l’Ouest du pays qui termine 3e du général dans les Alpes et qui gagne dans les Pyrénées!! Elle était incroyable, toute petite, 110 livres mouillée, elle riait tout le temps et elle montait les cols sur le grand plateau de son pédalier compact, style 50-25 ou 50-27, la chaine en travers! Vraiment, une fille très forte qui aime assurément la montagne. C’est également elle qui gagne l’IronRider chez les femmes qui a couronné le meilleur temps des deux Haute Route. (ndlr: une entrevue avec Marg est disponible ici, et son blog personnel est ici).

LFR: Aux cyclistes québécois qui voudraient se préparer pour participer à une ou deux Haute Route, tu leur dis quoi fort de ton expérience en 2012 et 2013, et fort de tes qualités d’entraineur?

YL: Qu’il faut commencer à se préparer tôt! En janvier, il faut déjà avoir bien commencé sa préparation selon moi, notamment avec des séances de home-trainer ici, en faisant des intervalles. La planification de l’entrainement est très importante, afin de ne pas faire d’erreur, notamment au niveau de la récupération. J’ai personnellement appris qu’il faut savoir accepter d’en faire parfois moins, pour taper plus fort à l’entrainement après. Il faut donc s’entrainer, mais pas trop non plus! Pas la peine de faire 2 Haute Route à l’entrainement avant d’aborder les vraies Haute Route en France… Je conseillerais également aux gens de prévoir se rendre tôt en France avant le départ des épreuves, ceci afin d’assimiler le décalage horaire au mieux, et pour fignoler l’entrainement. Ma semaine à Mégève, à 1300m d’altitude, à rouler parfois intensément, mais également moins que d’habitude, m’a permis d’aborder les Haute Route 2013 dans les meilleures conditions, plus frais qu’en 2012. Au final, je crois que ca a fait une grosse différence sur mes performances.

LFR: Dernière question Yves, il se fait tard! Côté alimentation, tu avais modifié quelque chose?

YL: Rien ! Je ne suis pas suivi par un nutritionniste ou un médecin. Mon alimentation est donc demeurée la même que d’habitude, rien de plus. Comme je mange peu de viande rouge, j’ai pris l’habitude, depuis des années, de prendre une vitamine Centrum par jour, et une capsule de fer tous les 3-4 jours, mais c’est vraiment tout. Donc rien de spécial!

LFR: Merci Yves d’avoir pris le temps pour cette entrevue, et au plaisir de me taper le Stelvio à tes côtés l’an prochain lors de la Haute Route Dolomites!

YL: Crois-moi, tout le plaisir sera alors pour moi!

Photo: les « IronRider » des Haute Route 2013, avec Greg LeMond (à droite).

Capture d’écran 2013-10-08 à 21.15.16

Revivez la Haute Route 2012 avec La Flamme Rouge:

Les Canadiens sur la Haute Route.

Comment suivre la Haute Route?

Ambiance village-départ sur la Haute Route.

Difficile première étape.

2e étape de la Haute Route: une bonne journée!

3e étape de la Haute Route: difficile, mais une autre bonne journée.

Haute Route: chrono de l’Alpe d’Huez.

5e étape de la Haute Route: une journée difficile.

6e étape de la Haute Route: très bonne journée pour moi!

La Haute Route endeuillée.

Haute Route: 7e étape et épilogue.

Les chiffres de la Haute Route 2012, avec Frédéric Portoleau.

Entrevue avec Peter Pouly, vainqueur des Haute Route 2011, 2012 et 2013 (Alpes).

Entrevue avec Christian Haettich, athlète handisport et IronRider 2013.

La retraite pour David Veilleux

David Veilleux a pris tout le monde par surprise ce matin en annonçant sa retraite sportive après les GP cyclistes de Québec et Montréal.

Tout le monde?

Pas vraiment.

On sentait bien, depuis quelques semaines, que David était en réflexion. Dans la récente entrevue qu’il m’a accordé, j’avais tenté d’en savoir plus. Extrait:

Thème 5 : Saison 2014

LFR: Je t’ai récemment entendu lors d’autres entrevues être évasif sur ta saison 2014. Tu poursuis d’ailleurs toujours des études d’ingénieur.

DV: Je n’ai pas encore trop pensé à ma saison 2014. J’ai plusieurs options devant moi. Je n’ai actuellement pas de plans bien établis, j’ai toujours pris le vélo une saison à la fois et je ne me mets pas de pression pour la suite. Je ne me force pas à faire une carrière de coureur pro jusque 35 ans, et j’ai la chance de ne pas avoir que le vélo dans la vie. Je suis actuellement coureur pro par plaisir et par passion, une année à la fois!

David, 26 ans en novembre prochain, justifie sa décision par son désir de poursuivre et de terminer ses études d’ingénieur ainsi que de fonder une famille.

Évidemment, on pourra penser que ces deux objectifs de vie ne sont pas totalement incompatibles avec la vie de coureur cycliste, même si les contraintes seraient évidemment plus importantes.

Mais qui sommes-nous pour juger?

D’un point de vue personnel, et pour avoir dû faire des choix de cette nature plus tôt dans ma vie, je comprends tout à fait David et respecte sa décision. Il n’y a pas que le vélo dans la vie…

J’essaierai de contacter David plus tard en septembre, une fois le calme revenu après le temps fort que constituent les GP de Québec et Montréal, pour mieux comprendre sa décision et le contexte de sa décision.

En attendant, il convient aujourd’hui de saluer à sa juste mesure le coureur cycliste qu’a été David Veilleux: très talentueux, sérieux et professionnel, généreux et gentil avec tout le monde, modeste, intègre aussi, et ce n’est pas la moindre de ses qualités…

Je salue en particulier le jugement et l’altruisme de David qui, au cours des dernières semaines, a répondu à de nombreuses sollicitations, dont les miennes, estimant que c’était normal de répondre aux gens puisque lui avait bénéficié de soutien durant sa carrière. Ce n’est pas tout le monde qui a le sens du retour d’ascenseur.

C’est assurément une grande perte pour le cyclisme canadien et québécois. Mais ce fut aussi une grande chance et David nous a donné beaucoup de bonheur au cours des dernières années. Il faut l’en remercier.

Salut champion! Et bonne course à Québec et Montréal. Profites-en bien!

Mardis cyclistes de Lachine vus par Cycles DeVinci

C’est pas mal!

Cyclisme Canada soutiendra Brian Cookson

Voilà une nouvelle qui me fait rudement, mais rudement plaisir et qui vient de rehausser ma fierté de détenir une licence sous l’égide de Cyclisme Canada, ainsi que ma motivation envers la pratique du vélo ainsi qu’envers La Flamme Rouge!

En effet, le président de Cyclisme Canada, John Tolkamp, vient de publier hier un communiqué ici disponible annonçant clairement que la fédération canadienne soutiendra Brian Cookson lors de la prochaine élection pour le poste de président de l’UCI, le 27 septembre prochain à Florence.

Deux mots me viennent immédiatement: bravo! et merci!

Cyclisme Canada justifie sa décision de belle façon, affirmant avoir reçu beaucoup de commentaires de « cyclistes canadiens » et « d’intervenants clés » ayant exprimé le souhait de voir davantage de transparence et d’imputabilité dans la gouvernance de l’UCI.

Cyclisme Canada écrit notamment « Malgré ces réussites, les révélations omniprésentes de dopage nous ont fait réaliser que cette croissance du cyclisme se faisait sur le dos de la tricherie et de la fraude. (…) Il y a donc actuellement dans le cyclisme un appel et un besoin de changement de leadership, non seulement pour améliorer la perception du notre sport, mais aussi pour en améliorer la gouvernance et les relations avec les partenaires, et pour intensifier la lutte contre le dopage, entre autres priorités. »

Je ne saurais être davantage en accord!

Et John Tolkamp lui-même écrit « «Nous avons écouté les Canadiens. Nous avons entendu leur appel au changement, et Cyclisme Canada partage leur point de vue, si bien que nous sommes prêts à appuyer publiquement Brian Cookson dans le but de provoquer ce changement. Peu importe la situation actuelle entourant l’élection du mois de septembre, nous pensons aussi qu’il est important que le vote du congrès soit démocratique et juste, et qu’il engage tout le monde. Nous sommes persuadés que le cyclisme a un brillant avenir.»

À Cyclisme Canada et à M. Tolkamp, je salue votre respect des règles démocratiques, je salue votre sens de l’écoute de vos membres, je salue également votre courage d’affirmer publiquement et dès maintenant votre soutien à M. Cookson, sachant que cette initiative pourrait – qui sait – faire boule de neige auprès d’autres fédérations dans les prochaines semaines. Mais surtout, je salue votre engagement envers le bien et l’avenir du cyclisme. Et comme vous, je demeure convaincu, malgré les 15 dernières années, que le cyclisme a un brillant avenir, à la condition que nous osions fouiller dans le passé parfois moins glorieux, ceci afin de comprendre les dérives et ses mécanismes et ainsi définir des moyens de les éviter dans l’avenir.

Vraiment, merci.

Grande entrevue avec David Veilleux

Mercredi 14 août. Dernier jour de vacances pour moi. Je termine en beauté: sortie d’entrainement prévue avec David Veilleux (Europcar) du côté de Lévis, question de faire une petite interview avec lui. La sortie sera finalement annulée, fraicheur (12 degrés), pluie et vent étant de la partie, mais David et moi nous sommes tout de même rencontrés pour l’entrevue, alors qu’il se rendait au 3e chrono d’une série régionale qui porte son nom.DV_1

Bref, pour le retour de La Flamme Rouge au service normal, grande entrevue avec David, que voici. J’aime bien David, un coureur généreux dans l’effort comme envers les autres, qui fait du vélo comme moi La Flamme Rouge pour les bonnes raisons et qui a su garder toute sa tête, sa modestie, malgré ses succès pourtant géants.

La Flamme Rouge: Salut David, merci de nous accorder une entrevue.

David Veilleux: Ca me fait plaisir.

Thème 1: Matos

LFR: On devait aller rouler ensemble, le froid et la pluie ont modifié nos plans mais je vois que ton vélo équipé d’un groupe Super Record électrique. Content?

DV: Oui, content, je n’ai eu aucun problème avec mon groupe. J’en suis très satisfait.

LFR: J’ai l’impression que ce n’est pas tous les coureurs Europcar qui utilisent le groupe électrique.

DV: Tu as raison, certains, comme Pierre Rolland ou Thomas Voeckler, préfèrent encore le groupe mécanique, d’une fiabilité absolue. Les coureurs pro mettent à rude épreuve le matériel et je sais que le groupe électrique a parfois manqué de fiabilité, mais de mon côté je n’ai eu aucun problème à ce jour.

LFR: L’équipe Europcar utilisez aussi les roues Campagnolo Bora, dans toutes les conditions. Je les aime aussi beaucoup, mais je trouve le freinage sous la pluie délicat, notamment dans les cols.

DV: J’aime moi-aussi beaucoup les Bora et je les utilise quasiment tout le temps. Pour le freinage, le secret réside dans les patins de freins. On utilise des patins de freins Campagnolo rouges, de type BR-BO500.

LFR: Tu les chausses même en montagne?

DV: Oui, même en montagne. Sur des accélérations en côte, elles sont un peu moins réactives que les Hyperon, mais elles sont plus polyvalentes. J’avais les Bora sur l’étape du Ventoux lors du Tour, car on avait 200 bornes de plat juste avant d’entamer l’ascension.

LFR: Et tu collabores aussi avec Louis Garneau au développement des produits?

DV: Exact, j’étais même avec eux ce midi pour en parler. Chez Europcar, chaque coureur est libre concernant les périphériques (lunettes, souliers, etc.) et les miens sont des Garneau. Je teste actuellement une nouvelle paire de chaussures par exemple. Garneau me fait essayer pas mal de produits et ca fait partie de notre collaboration.

Thème 2 : Tour de France 2013

LFR: Revenons un peu sur ton récent Tour de France. Avant le départ, tu avais des doutes sur tes capacités d’arriver à Paris?

DV: Sur trois semaines de course, il y a beaucoup de choses que tu ne contrôles pas. Alors oui, forcément, je me posais la question. Je savais que j’étais capable, mais il fallait aussi que tout aille bien.

LFR: Ton meilleur moment?

DV: L’arrivée sur les Champs Élysées remplis de spectateurs, sur les pavés, au soleil couchant et où m’attendait ma famille. C’est assez spécial, et rempli de signification après 3 semaines de course.

LFR: Ton pire moment?

DV: La 19e étape entre Bourg d’Oisans et Le Grand Bornand. Cétait long, c’était dur, le lendemain de l’étape de l’Alpe d’Huez. J’ai tenu jusqu’au moment ou Sagan s’est relevé avec 2 de ses équipiers. Comme je savais qu’ils rentreraient dans les délais, je me suis relevé aussi, question de bien gérer pour la suite du Tour.

LFR: Un regret?

DV: Oui et non. C’est difficile de s’échapper sur le Tour, c’est tellement dur! Je n’ai pas de regret dans le sens d’avoir manqué une échappée. Mais on veut toujours faire mieux!

LFR: As-tu constaté certaines adaptations physiologiques sur trois semaines de course?

DV: Pas vraiment, je n’ai pas perdu de poids sur le Tour! J’ai cependant été surpris d’avoir parfois, le soir des étapes, les jambes très lourdes mais elles repartaient efficacement le lendemain. Les jambes tournaient bien, même si elles étaient raides.

LFR: À ton avis, les Europcar ont-ils été victimes d’une vandetta des Movistar suite à l’étape où Valverde crève alors que vous rouliez devant?

DV: Non, pas du tout. C’est une simple coïncidence que nous roulions devant alors que Valverde crève. Pierre était devant pour simplement se tenir en sécurité et faire sa course, point. Cette histoire, c’est n’importe quoi car il est déplacé de croire que Pierre voulait faire la différence sur une étape de plat!

Thème 3 : Une nouvelle popularité

LFR: David, ta popularité a beaucoup augmenté depuis l’annonce de ta sélection sur l’équipe Europcar du Tour de France. Comment vis-tu cela?

DV: Bien. Je me fais parfois reconnaître désormais, mais ce n’est jamais achalant, comme l’autre jour en achetant des draps! J’ai plus de sollicitations lors d’événements cyclistes comme la récente cyclo Louis Garneau. Je ne recherche pas la popularité, mais ca me fait plaisir de voir que les gens ont suivi mes récentes performances.

LFR: Mardis cyclistes de Lachine, cyclo Louis Garneau, Solidarité Lac Mégantic, tu réponds aussi beaucoup aux sollicitations.

DV: Oui. Je pourrais les ignorer, mais j’estime que c’est un peu mon devoir. Il y a tellement de gens qui m’ont aidé pour que j’arrive là où je suis, alors si je peux aider d’autres gens, peut-être d’une autre façon, je le fais.

Thème 4 : Saison 2013

LFR: David, tu es rentré au Québec sitôt le Tour de France terminé, il y a trois semaines. Quels sont tes prochains objectifs?

DV: En fait, mes deux prochains objectifs sont les GP de Québec et Montréal. Après le Tour, j’avais besoin de repos, ca fait du bien d’être un peu à la maison car c’est usant d’en être souvent loin. Je suis très satisfait de ma saison 2013.

LFR: Pas de David Veilleux dans l’équipe canadienne pour les Mondiaux de Florence?

DV: Non, pas cette fois-ci, le parcours est très exigeant et il faudra être au top pour y briller.

Thème 5 : Saison 2014

LFR: Je t’ai récemment entendu lors d’autres entrevues être évasif sur ta saison 2014. Tu poursuis d’ailleurs toujours des études d’ingénieur.

DV: Je n’ai pas encore trop pensé à ma saison 2014. J’ai plusieurs options devant moi. Je n’ai actuellement pas de plans bien établis, j’ai toujours pris le vélo une saison à la fois et je ne me mets pas de pression pour la suite. Je ne me force pas à faire une carrière de coureur pro jusque 35 ans, et j’ai la chance de ne pas avoir que le vélo dans la vie. Je suis actuellement coureur pro par plaisir et par passion, une année à la fois!

LFR: Que souhaite-t-on à David Veilleux en 2014 maintenant que tu as gagné une étape du Dauphiné et terminé le Tour ? Une victoire sur une Classique?

DV: Je suis davantage un coureur pour les courses par étapes que les classiques, ca c’est certain. Même si je me place bien, les efforts sur les classiques sont très différents de ceux qu’on fait sur les courses par étapes. Alors j’aimerais encore briller sur des courses par étapes en allant chercher des victoires d’étapes, voire de bonnes places au général.

Thème 6 : La vie d’un coureur pro

LFR: Parlons un peu de ta vie de coureur pro. En Europe, tu es basé en Vendée?

DV: En fait, je suis itinérant! Cet hiver, j’ai par exemple passé deux mois avec ma conjointe à Gérone, que je connais bien. J’y vais pour bénéficier d’une bonne météo durant l’inter-saison. Je me suis ensuite un peu promené, notamment à l’occasion des stages de préparation de l’équipe Europcar, mais ma « maison » est effectivement le service course de l’équipe Europcar en Vendée, ou j’ai ma chambre.

LFR: Comment vis-tu l’éloignement lorsque tu es en Europe?

DV: Ce n’est pas toujours facile, mais je suis capable de mettre cela de côté, de faire de travail de coureur pro. Dans mon cas, ca se passe quand même bien.

Thème 7 : Entrainement

LFR: Ton rythme cardiaque au repos?

DV: Environ 38-40 pulsations/minute.

LFR: À combien de séances d’entrainement te soumets-tu par semaine?

DV: 6 ou 7.

LFR: Parfois deux la même journée?

DV: C’est plutôt rare, mais ca peut arriver.

LFR: Et tu suis une diète spéciale?

DV: Oui, tout à fait, je fais très attention. Je bois par exemple peu d’alcool, et j’ai banni le bacon de mes déjeuners depuis fort longtemps! Chez Europcar, c’est cependant plus facile, car nous avons le camion Fleury-Michon pour nos repas, donc ils nous suivent de près côté diététique. Tu sais, le vélo c’est beaucoup une affaire de rapport poids-puissance et depuis mon arrivée en Europe, j’ai réalisé l’importance qu’un bon rapport avait. J’ai globalement maigri depuis 3 ans.

LFR: Côté récupération, vous êtes massés tous les soirs en compétition, mais hormis cela, tu utilises d’autres moyens comme l’électrostimulation?

DV: Oui, je pratique l’électrostimulation, juste pour des cycles de récupération cependant. On utilise aussi Veino Plus, qui est un commanditaire de l’équipe, pour la récupération. Évidemment on utilise les bas de compression et après les étapes, Fleury-Michon nous prépare un repas à consommer tout de suite après en avoir terminé. Beaucoup de glucides!

LFR: Et durant la course, tu consommes quoi?

DV: Je mange en fait beaucoup de barres énergétiques, et je garde les gels pour le final des étapes. Si tu commences les gels trop tôt dans l’étape, tu satures au niveau du goût du sucre, et tu peux manquer d’énergie plus tard car des gels, c’est de l’énergie très rapide. Une fois qu’on commence les gels, il faut les poursuivre car sinon, c’est facile de manquer d’énergie.

LFR: Comment as-tu modifié ton entrainement pour encaisser la distance des courses pro en Europe?

DV: En fait, on fait beaucoup de volume à l’entrainement, car on court beaucoup et les intensités, c’est en course qu’on les fait. Je fais quand même du spécifique à l’entrainement, mais pas tant que ca, c’est vraiment axé sur le volume, pour ne pas qu’on se brule non plus.

LFR: Donc tu peux faire des sorties de 5-6 heures?

DV: Oui, tout à fait, mais pas en ce moment, je n’en ai pas besoin après le Tour! Les 5-6 heures, je fais plutôt ca durant l’inter-saison, pour me préparer aux compétitions.

LFR: Ton entraineur de longue date est Pierre Hutsebault. Pas d’entraineur chez Europcar?

DV: Non, en fait l’équipe Europcar n’impose pas d’entraineur à ses coureurs. Comme je suis un des seuls à utiliser un capteur SRM à l’entrainement. Certains ont une approche plus traditionnelle du cyclisme, il existe des différences dans les méthodes d’entrainement des coureurs. Pierre Rolland est très pointu à l’entrainement, Thomas Voeckler gère davantage aux sensations, et ca lui réussit aussi très bien.

Thème 8 : Dopage

LFR: Pour terminer, évoquons un peu les contrôles anti-dopage. Combien de fois as-tu été testé cette année?

DV: En 2013, environ une dizaine de fois peut-être. Le CCES sont d’ailleurs venus chez moi près de Québec la semaine dernière pour me tester!

LFR: Tu as un passeport biologique bien sûr?

DV: Oui, mais j’ignore beaucoup de choses sur ce passeport biologique. J’ignore par exemple sur combien de tests sanguins ce passeport repose, 5 ou 6 peut-être? Je n’ai en tout cas jamais eu 5 ou 6 tests sanguins durant une année pour le passeport! Mais j’ai eu des tests sanguins avant et pendant le Tour. Mon intuition est qu’ils ciblent beaucoup les coureurs et que pour certains, le nombre de tests est plus élevé que pour d’autres coureurs.

LFR: Tu dois te conformer aux exigences du système Adams de localisation. Beaucoup de coureurs s’en plaignent, estimant qu’il s’agit d’une contrainte importante, voire d’une atteinte à leur vie privée. Est-ce vraiment contraignant?

DV: Je dois en effet leur dire où précisément je suis et ce, tous les jours durant une fenêtre d’une heure. Tous les jours. Mais je peux remplir le calendrier pour les trois prochains mois, et le mettre à jour régulièrement. Et il est simple de leur trouver une heure: moi, je leur donne souvent entre 7h30 et 8h30 le matin. Je peux me faire réveiller, c’est sûr, mais t’es sûr que tu es là où tu leur as dit que tu étais. Oui c’est une contrainte, mais pour moi, cela fait partie intégrante de la vie d’un coureur professionnel. Parfois, je trouve que certains coureurs en rajoutent, car ce n’est pas si contraignant que ça. Et je crois qu’en fait, ca aide tout le monde.

LFR: Merci David, bonne fin de saison, et j’invite tous les lecteurs de LFR à ne pas hésiter à t’encourager lors des GP de Québec et Montréal très prochainement.

Mes Championnats canadiens

C’était la course sur route des Championnats canadiens hier (vendredi) du côté de Lac Mégantic. Un objectif pour moi cette saison.

Et comme d’hab cette saison, le temps était assez moyen avec des averses de pluie, une certaine fraicheur (16 degrés) et pas mal de rafales de vent. Parti sous le sec, le peloton s’est même pris une belle douche dès les premiers kilomètres!

Sur la ligne cette année, du beau monde puisque tous les meilleurs coureurs chez les 40-49 ans étaient présents, avec bien sûr Pascal Buissières, le champion canadien sortant. Au menu, 120 kilomètres, soit deux boucles de 60 bornes autour du lac Mégantic. Rien de bien méchant côté difficultés (rien en tout cas de comparable à l’an dernier), si ce n’est deux belles et longues bosses à la sortir du village de Piepolis. Situées trop loin de l’arrivée cependant, et dans ce vent, je doutais que ces bosses puissent faire la différence.

Après un départ rapide qui en a surpris quelques uns, la course a maintenu un rythme élevé durant tout le premier tour, réduisant le peloton d’environ moitié. Nous avons maintenu un rythme si élevé que notre peloton de Maîtres B est revenu sur le peloton Maîtres A des 30-39 ans juste après le début du 2e tour. Cette situation aurait pu créer un joyeux bordel mais il convient de féliciter les commissaires de course qui ont su gérer avec brio la situation, neutralisant quelques instants la course des « A » pour laisser passer le peloton « B » en toute sécurité.

Hey! Les « A »: c’est carrément la honte!

À l’approche des bosses de Piepolis dans le deuxième et dernier tour, ma stratégie était claire: sans aucun équipier, j’ai choisi de m’assurer de rester au contact des leaders jusqu’à 8kms de l’arrivée, alors qu’on s’engageait sur la voie de contournement de la ville de Lac Mégantic. Roulante, exposée au vent mais aussi avec quelques bons faux plats ascendants, c’était là qu’il fallait partir.

Et c’est là que plusieurs attaques ont fusé: mon ami Dominic Picard plusieurs fois, David Gazsi qui venait de remporter la veille le titre du chrono (congrats Dave!), un Ontario et… moi, par au moins 3 fois. Chaque fois je me suis mis bien dans le rouge, question d’essayer de fausser compagnie au reste du peloton. Rien à faire… il faut croire que le peloton m’avait à l’oeil, je n’ai jamais pu prendre plus de 200m sur le peloton.

La fin de course? Vraiment dangereuse: une grande descente dans la ville, à fond les manettes (80 km/h), un virage à droite en bas puis, 300m plus loin, un « S » gauche-droite à prendre sur une chaussée mouillée puisqu’il pleuvait à ce moment. Et nous étions encore une trentaine dans le peloton de tête.

Évidemment, vous me voyez venir: chute il y a eu.

Fort heureusement, sans grande gravité.

Au sprint, deux coureurs inconnus du peloton au Québec (Steeve McKey et Chris Firek) ont terminé 1er et 2e, avec le malin John Malois 3e. Pour avoir été dans la roue de John à de nombreuses reprises durant la course, ca ne prenait pas la « tête à Papineau » pour voir qu’il se baladait, et que son coup de pédale était excellent: il était définitivement un des hommes à surveiller pour le titre.

Bref, une bonne course pour moi qui confirme que j’ai des bonnes jambes. Une course somme toute bien organisée également, avec une sécurité assurée. Bravo aux organisateurs!

Les autres catégories

Félicitations au rusé Gilbert Marois, mon équipier, qui termine dans le top-10 chez les Maîtres C (50-59 ans) et chez lesquels un certain… Steve Bauer termine 4e, après s’être fait discret toute la course.

Félicitations également à l’athlétique Chantal Gosselin et à la charmante Anais Courteille, deux Roulettes, pour leur 2e et 6e place chez les femmes 30-39 ans. Il s’en est fallu de peu pour qu’on décroche un titre de champion canadien dans l’équipe des Rouleurs, au sein de laquelle l’ambiance, cette saison, continue d’être très bonne.

Les résultats

Ils ne sont pas encore disponibles pour toutes les catégories, mais ils seront ici.

La Flamme Rouge: merci!

Plusieurs coureurs (vous vous reconnaitrez) sont venus me trouver avant, pendant et après la course pour me dire quelques mots très gentils à propos de mon travail sur La Flamme Rouge. Dans le feu de l’action, je n’ai souvent pas eu beaucoup de temps pour engager la conversation, étant concentré sur ma course. Je vous en remercie, cela fait toujours plaisir!

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