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Bientôt une belle victoire canadienne?

Je sais pas vous, mais je trouve personnellement que les coureurs cyclistes canadiens font actuellement un beau début de saison.

Sur piste, il y a cette belle troisième place des Canadiennes en poursuite par équipe aux Mondiaux de cyclisme disputés en banlieue parisienne. Avec la montée progressive en puissance d’un Hugo Barrette par exemple et avec les investissements de Cyclisme Canada dans le programme de piste, nous assistons possiblement aux prémisses d’années fastes pour le Canada sur la piste. Au passage, je vous invite à lire cet intéressant article sur la technique derrière l’exercice de la piste: intéressant! Merci à Jean-Michel pour le lien.

Côté route, il y a d’abord eu de belles perfs d’Hugo Houle tôt en saison, notamment sa 3e place lors du chrono du Tour de San Luis il y a quelques semaines.

Au Tour d’Algarve au Portugal, le coureur d’Ottawa Mike Woods, une pointure je vous dis, a terminé 17e de la deuxième étape hier après que Guillaume Boivin ait terminé au 10e rang de la première étape. Les Canadiens tournent autour, montent en confiance et je ne serais pas surpris de voir cette équipe Optum-Kelly Benefit obtenir quelques bons résultats cette saison avec leurs coureurs canadiens.

Et il ne faut pas oublier les Ryder Hesjedal, Svein Tuft, Christian Meier, Dominique Rollin (en rodage du côté du Tour d’Oman) et  Antoine Duchesne (50e du Trofeo Laigueglia hier) qui ont tous des objectifs différents cette saison, mais qui voudront s’illustrer.

J’ai comme l’impression que nous pourrions être agréablement surpris au cours des prochaines semaines. On est mûr pour en claquer une belle!

Alex Harvey

Je salue par ailleurs haut et fort la magnifique 2e place du fondeur canadien Alex Harvey dans l’épreuve de sprint (style classique) aux Mondiaux de ski de fond. Payez-vous les images de la course, c’est tout simplement un très grand moment de sport. Quelle intensité! 6e et dernier aux 500m, Harvey a profité de deux courtes montées pour se replacer d’abord 4e, puis 3e. À cette position à l’amorce du sprint final, Alex volait littéralement dans ce sprint et aurait probablement battu Northug si la course avait eu… 10m de plus!

Quoi qu’il en soit, je demeure soufflé par l’intensité de la course, et par la maitrise technique d’Alex. Impressionnant. Je suppose qu’il est impératif de procéder à un bon échauffement avant ce genre d’épreuve!

Et dans une entrevue d’après course, Alex Harvey témoigne aussi de son intérêt évident pour le cyclisme.

Coucou

Par ailleurs, salutations à Sylvain d’André Cycles à Longueuil. Il comprendra.

Cyclosportives La Québécoise / La Montréalaise: les raisons d’un (demi) échec

On a appris hier que les épreuves La Québécoise et La Montréalaise ne seront pas de retour au calendrier des cyclosportives du Québec en 2015.

C’est dommage! J’avais participé à La Québécoise et à La Montréalaise en 2013, avec beaucoup de plaisir, surtout sur La Québécoise où le parcours m’avait particulièrement intéressé.

Rappelons que ces deux cyclosportives se disputaient en marge des GP WorldTour de Québec et Montréal et émanaient de la même organisation.

Le communiqué de presse émis par l’organisation mentionne que le nombre de participants n’était tout simplement pas suffisant pour couvrir les frais des cyclosportives. En d’autres termes, un événement non rentable sur le plan du budget, donc on limite la casse et on termine l’aventure. On comprendra les organisateurs de prendre une telle décision.

Le même communiqué de presse mentionne que 1 700 participants ont roulé sur les deux cyclosportives en 2014: j’estime que c’est loin d’être un échec! 1 700 cyclistes, ça fait beaucoup de monde… et les organisateurs peuvent se satisfaire d’avoir réussi à réunir autant de personnes.

L’organisation évoque cependant le chiffre magique de 4 500 participants nécessaires pour atteindre le seuil de la rentabilité. On évoque également la date tardive (en septembre) des événements ainsi que l’offre croissante de cyclosportives au Québec – donc une certaine compétition – pour expliquer ce « manque » de participants.

Je sais pas vous, mais 4 500 participants à un prix moyen de 150$ l’inscription, ça fait tout de même des revenus d’environ 675 000$! On pourra se surprendre de lire que le seuil de rentabilité de ces deux cyclos se situe au delà du demi-million de dollars: ça fait beaucoup, me semble-t-il.

Quoi qu’il en soit, on peut se questionner sur cette situation, et ces réflexions constructives pourront possiblement être utiles pour d’autres cyclosportives en devenir, ou existants déjà.

D’abord, le tarif d’inscription: à 150$ ou 200$ (peloton « L’Échappée »), vous êtes nombreux à trouver ça trop cher (c’est du moins ce qui se dégage de vos commentaires ces deux ou trois dernières années à propos de certaines cyclosportives). Ces tarifs ont donc pu nuire, dans une certaine mesure, à la popularité de l’événement. Je pense qu’il y avait moyen de faire différemment, probablement moins cher: pourquoi, par exemple, inclure dans ces tarifs un maillot cycliste? Cela engendre des coûts pour l’organisation (sa conception, la logistique de sa distribution, etc.) pour un effet limité: beaucoup de cyclosportifs préfèreront très probablement (j’en suis) porter leur propre maillot de toute façon, surtout s’ils participent en groupe ou club cycliste. Plusieurs autres cyclosportives pratiquant des tarifs similaires offrent également un maillot cycliste, et je demeure peu convaincu de l’effet de cette initiative sur la popularité des épreuves.

Il faut ensuite se demander pourquoi certaines cyclos sont populaires (le Défi Vélo Mag est un bon exemple, ou la Marmotte en France) et d’autres moins? Je demeure convaincu que le parcours joue pour beaucoup. Si La Marmotte est populaire, c’est que le parcours – dantesque – permet de se mesurer à la légende du cyclisme, ainsi qu’à soit même. Idem, mais dans une moindre mesure, pour le Défi Vélo Mag: le parcours du Parc de la Mauricie est bien connu au Québec, tant pour sa beauté que pour ses difficultés incessantes.

C’est peut-être aussi ce qui manquait à La Québécoise et La Montréalaise: un parcours mieux dessiné, surtout pour La Montréalaise. Je pense par exemple qu’il fallait terminer chacune de ces deux épreuves par un tour complet du circuit emprunté par les pros (avec la même configuration, reprenant ainsi un peu le concept de L’Étape du Tour…), ce qui aurait attiré davantage de cyclosportifs selon moi. Imaginez: une arrivée au sommet de Camilien Houde après un tour complet du circuit de la course, lui-même précédé d’un tour complet de l’île de Montréal via le Lakeshore et l’Est de la ville, puis une fête sur la montagne après, eut été selon moi un puissant facteur de promotion de La Montréalaise (qui aurait du coup mieux porté son nom!). Bien évidemment, cela représentait assurément des défis logistiques importants, mais le succès de l’événement était probablement à ce prix.

Sur La Québécoise, il aurait pu être intéressant de marier l’événement avec la sortie du mercredi que font habituellement les coureurs pros: on aurait ainsi pu proposer aux participants de rouler la première heure de la cyclosportive avec quelques coureurs pros qui auraient encadré les divers pelotons, pour les laisser ensuite. La possibilité de côtoyer – même brièvement – certains coureurs pros puis de terminer la cyclo par un tour complet du circuit aurait eu de la gueule!

Enfin, la date des événements a-t-elle vraiment nui? Je demeure convaincu que plus que la date, c’est le facteur météo qui est déterminant bien souvent sur les cyclosportives. Évidemment, avec des événements en septembre, la probabilité de température fraiche et de pluie est très certainement plus élevée qu’au mois de juin ou juillet. D’autres évoqueront la popularité du Défi Vélo Mag, plus tard encore dans la saison. Difficile de trancher donc à ce chapitre!

Quoi qu’il en soit, il convient de souligner l’effort des organisateurs ces deux dernières années de proposer ces cyclosportives: ils peuvent être fiers, selon moi, d’avoir réussi à attirer l’an dernier 1700 cyclistes, ce n’est pas rien. Fort de quelques idées nouvelles, il sera peut-être possible, qui sait, de relancer ces événements sous une nouvelle formule au cours des prochaines années?

Nouveau parcours de 160 kms sur le GranFondo Mont Tremblant

La vie est parfois bien mal faite: deux événements qui me tiennent vraiment à coeur seront en 2015 –  comme en 2014 – disputés au même moment.

Je vous parle ici d’un week-end exceptionnel, à ne pas manquer, fin mai début juin.

Les 30 et 31 mai, c’est en effet le Défi Gatineau Mont Tremblant dont je vous parle depuis un moment, et pour lequel j’ai décidé de m’impliquer davantage en 2015.

L’autre, le samedi 30 mai, c’est le très beau GranFondo Mont Tremblant que j’ai découvert en 2013, lors de sa deuxième édition, qui se déroulait à l’époque en septembre. Une organisation là encore impeccable, sympathique, et de très beaux parcours, dans le cadre enchanteur des Laurentides.

Il est donc évident que tout cyclosportif qui se respecte ne devra pas passer à côté de ce week-end d’enfer en mai prochain!

Deux solutions, pour deux clientèles

Le Défi Gatineau Mont Tremblant, c’est deux jours de vélo dans un cadre informel (bien que le premier peloton, dont je serai, roule très vite): on s’arrête pour diner le midi, on s’organise entre nous sur la route, l’ambiance est franchement amicale et conviviale, et le repas et l’hébergement sont hors pair le samedi soir à Tremblant. Et c’est pour une excellente cause, celle de faire partie, indirectement, du Grand Défi Pierre Lavoie. On s’inscrit ici.

Le GranFondo Mont Tremblant, sur une seule journée, satisfera davantage les cyclosportifs recherchant une épreuve plus formelle, avec chronométrage officiel et une expérience s’approchant, à certains égards, d’une réelle expérience de course cycliste même si la convivialité au sein du peloton domine. Du côté de l’organisation, je vous assure que tout est en oeuvre pour maximiser le bonheur des participants, tant au niveau logistique que sportif: pour preuve, l’événement commence par un cocktail de bienvenue le vendredi soir.

Cette année, le GranFondo Mont Tremblant offre un nouveau parcours de… 160 kilomètres, soit un réel défi par delà le fameux Nordet. Je salue cette initiative puisque l’esprit des cyclosportives, du moins à leur création au début des années 1980 avec La Marmotte notamment, était de proposer un réel grand défi, difficile et long. La tendance ces dernières années au Québec a été clairement vers l’allongement des cyclosportives, avec notamment le nouveau parcours du Défi Vélo Mag et la création d’épreuves comme le GranFondo Mont Sainte-Anne, elles-aussi assez longues. Il faut s’en réjouir.

Je vous invite donc à profiter de cette nouvelle distance de 160 bornes sur le GranFondo Mont Tremblant, ça sera l’épreuve-reine sans aucun doute (et ça fait durer le plaisir).

Si vous êtes un peu à court de condition, les parcours de 125, 80 voire 45 kilomètres sont toujours disponibles: vous n’avez ainsi aucune excuse!

Les inscriptions au GranFondo Mont Tremblant sont ouvertes depuis peu et des tarifs avantageux sont offerts d’ici le 1er mars prochain.

Si vous ne pouvez pas me rejoindre sur le Défi Gatineau Mont Tremblant les 30 et 31 mai prochain (avec moi vous allez vous éclater!), assurez-vous de participer au GranFondo Mont Tremblant, je vous assure que vous ne serez pas déçu du voyage.

Et qui sait, si je roule assez vite, j’arriverai peut-être assez tôt à Tremblant le samedi 30 pour saluer mes amis du GranFondo (Pat, Luc, Sarah, Marie-Elaine, etc.) et prendre une bière avec eux (mais juste une…) chez La Diable!

Entrevue avec Louis Barbeau, DG de la FQSC (partie 2)

On poursuit aujourd’hui notre entrevue avec Louis Barbeau, directeur général de la FQSC.

La Flamme Rouge : L’incident de la course à St-Raymond nous a tous rappelé l’importance de la sécurité en course, près des aires d’arrivées et, de façon plus générale, lors de la pratique du cyclisme. Quels sont les dossiers sur lesquels la FQSC travaille actuellement pour améliorer la sécurité en course et des cyclistes en général?

Louis Barbeau : Je vais répondre en deux volets, d’abord la question de la sécurité en course et notamment aux abords des arrivées, ensuite la question de la sécurité des cyclistes en général.

Sur la question de la sécurité en course, rappelons d’entrée de jeu que la FQSC est présente sur les sites de compétition via ses commissaires, et qu’ils sont responsables de faire appliquer les règles et faire respecter le cahier des charges par l’organisateur. J’essaie personnellement d’assister à beaucoup d’événements mais il faut voir que certains week-ends, nous avons parfois trois événements sur route en même temps, sans compter le fait qu’en tant que directeur général, je dois également assister à certains événements dans les autres disciplines.

Pour le GP de St-Raymond l’an dernier, il a certainement eu quelques erreurs, commises de bonne foi, je tiens à le dire, qui sont survenues et depuis, nous avons faits les suivis nécessaires pour assurer une meilleure sécurité cette année. J’ajoute que nous faisons aussi des suivis auprès des nouveaux organisateurs, que ce soit en personne ou par courriel, pour nous assurer de la sécurité sur les nouveaux événements.

Mentionnons ensuite qu’un des éléments cruciaux de cette sécurité en course est le choix de la zone départ-arrivée. L’idéal est un site comme celui dont dispose le GP de St-Calixe, où la circulation automobile jouit d’une déviation permettant d’avoir une zone réservée aux coureurs, entièrement protégée des contraintes de la circulation. Malheureusement, cette situation est rarement possible.

Par ailleurs, côté gestion de la ligne d’arrivée, les choses sont claires : tu dois avoir un responsable 200 m après la ligne qui est en communication avec un autre responsable qui, lui, est positionné environ 1 km avant la ligne. Ces deux personnes doivent communiquer ensemble à l’approche des pelotons pour assurer la sécurité à l’approche de la ligne d’arrivée, et notamment pour pouvoir avoir la complète largeur de la route lors des fins de course.

Pour la sécurité des cyclistes en général, la FQSC a déposé un mémoire à la Table québécoise de la sécurité routière dans le cadre d’un groupe de discussion visant à moderniser les articles du code de la sécurité routière visant exclusivement les cyclistes. Il faut savoir que ces articles du code n’ont pas été révisés depuis 1979. Suite à ces travaux, un rapport a été déposé auprès du Ministre des transports, Robert Poëti, et doit déboucher sur des modifications au code, qui entreraient probablement en vigueur en 2016. C’est donc un processus enclenché. Une de nos demandes d’amendement au code visait les événements cyclistes, à savoir l’obligation pour tout véhicule arrivant à contresens des coureurs de s’immobiliser sur le bas-côté de la route. Cet amendement, je le précise, a fait l’objet d’un soutien quasi-unanime de tous les autres intervenants présents sur le groupe de discussion pour la sécurité des cyclistes.

Ce changement devrait faciliter l’encadrement des coureurs dans le cadre d’un événement, et assurer évidemment une meilleure sécurité des coureurs. Il pourrait même limiter les frais de présence policière, puisqu’un simple véhicule officiel bien identifié en ouverture de course pourrait désormais obliger les automobiles à s’immobiliser sur le bas-côté de la route. Il faudra bien évidemment faire connaître cette nouvelle règle, éduquer la population en ce sens.

LFR : Le Québec n’a jamais eu autant de coureurs World Tour et pro en Europe. Comment faire pour poursuivre le développement de notre élite et mieux soutenir ces coureurs en Europe? Récemment, Hugo Houle et Antoine Duchesne ont contesté une décision de Cyclisme Canada de les priver de subventions.

LB : Hugo et Antoine ont en fait été déboutés récemment. Il faut toutefois comprendre que, même s’ils sont en World Tour ou en équipe Pro Continentale, leur statut demeure assez précaire, comme leur salaire, qui tourne autour de celui d’un néo-pro. Si on compte les charges qu’ils doivent assumer (charges sociales, appartement, frais de déplacement pour aller en Europe, etc.), je peux te dire qu’il ne leur reste pas beaucoup d’argent en fin d’année, et en ce sens, les subventions qu’ils reçoivent du Québec et du Canada représentent une proportion non négligeable de leur gains annuels. La décision de Cyclisme Canada va donc les priver d’un important manque à gagner. Et en cyclisme, le professionnalisme ne veut pas nécessairement dire la même chose que dans d’autres sports, comme le tennis, où les bourses sont plus importantes.

Pour revenir à la question plus générale, je pense qu’il faut avoir l’honnêteté de reconnaître l’effet SpiderTech dans l’explication de la situation actuelle. Cette équipe a permis à plusieurs coureurs canadiens et québécois, qui présentaient un talent certain, de hausser leur niveau. Lorsque l’équipe s’est arrêtée, elle a cependant honoré ses contrats, permettant donc à d’autres équipes de mettre la main sur des coureurs à peu de frais. Il y a donc eu aussi un effet de conjoncture, outre le talent des coureurs.

Pour la relève, c’est difficile de dire ce qu’il va advenir au cours des prochaines années. Nous n’avons pas le même niveau de course ici qu’en Europe, il faut le reconnaître, et les coureurs sont moins exposés à l’élite internationale. Par ailleurs, Cyclisme Canada privilégie actuellement le cycliste sur piste, et moins d’emphase est mise sur la route, notamment au niveau de l’équipe canadienne, qui offre actuellement peu de soutien aux cyclistes sur route. Par exemple, l’équipe canadienne ne dispose actuellement pas vraiment de base bien établie pour les routiers en Europe, qui permettrait aux athlètes de vivre là-bas et de prendre part à des compétitions. J’estime donc qu’il y a un danger, un risque pour les athlètes talentueux d’aujourd’hui dans leur chance de réussir à percer au plus haut niveau.

Je pense en fait, qu’actuellement, la voie offrant le maximum de chance de succès est celle du circuit américain, et ce fut notamment la voie prise par David Veilleux avant de joindre Europcar en Europe. Guillaume Boivin et Pierrick Naud y seront d’ailleurs cette année, chez Optum-Kelly Benefit. On trouve aux États-Unis un cyclisme d’un excellent niveau.

La FQSC s’est aussi mobilisée à la fin 2014, avec d’autres acteurs comme Serge Arsenault, pour manifester à Cyclisme Canada son inquiétude par rapport au soutien apporté au développement du cyclisme sur route. On attend un nouveau Plan d’action de Cyclisme Canada à ce sujet prochainement. Une des discussions ayant pris place dans ce contexte est l’absence d’une série de courses nationales au Canada, comme on l’a vu dans le passé avec la série Canadian Tire, qui comportait tout près d’une quinzaine d’épreuves partout au Canada, et qui attirait d’ailleurs des coureurs d’équipes américaines. Il faut voir que nous avons, au Canada, plusieurs courses de haut niveau, comme les deux épreuves WorldTour, le Tour de l’Alberta, de Beauce, du Saguenay, etc. On a aussi de belles épreuves provinciales. Mais entre les deux, il n’y a plus grand chose! Donc je crois que le développement de notre cyclisme passe aussi par la relance d’une série nationale, et l’existence d’une telle série permettrait fort probablement d’attirer plus facilement des commanditaires dans le milieu du cyclisme, ici.

Enfin, côté commanditaires, il faut voir que la plupart des entreprises partenaires des équipes World Tour sont européennes, car c’est là-bas que ca se passe. Il y a, somme toute, assez peu de grandes multinationales présentes dans le peloton, et c’est la même chose ici. Pour le haut niveau, notre défi est de trouver des entreprises qui ont à la fois des intérêts en Europe et en Amérique du Nord. On peut comprendre que c’est difficile.

LFR : Je crois depuis longtemps que le développement du cyclisme québécois passe aussi par la création d’un vélodrome couvert. Où en sommes-nous sur ce dossier, voyant que celui de Milton en Ontario vient d’ouvrir?

LB : Je peux te dire qu’il y a des projets, plusieurs projets, qui sont très sérieux pour la construction de vélodromes couverts au Québec. Il y a des gens qui travaillent très fort sur ces dossiers actuellement.

L’ouverture du vélodrome intérieur de Milton est loin de nous nuire, au contraire. Je dirais que ça nous aide beaucoup dans la promotion des projets au Québec.

Une des pierres angulaires de ces projets sont évidemment les coûts d’opération, outre les coûts de construction. Il faut donc des modèles d’affaires solides, et un des rôles de la FQSC est de fournir aux gens travaillant sur ces dossiers un maximum d’information pour soutenir ces projets. Et c’est ce que nous faisons. Une des façons de rentabiliser ces infrastructures est de s’allier à d’autres fédérations sportives qui pourraient utiliser le centre de la piste comme structure d’entraînement, et même pour y tenir des événements. Toutes les possibilités sont envisagées, et nous travaillons actuellement avec d’autres fédérations dans ce but.

Rappelons enfin que Cyclisme Canada a fait du cyclisme sur piste une priorité, donc ça nous aide dans le dossier du vélodrome. Moins par contre pour le développement du cyclisme sur route!

Bref, même si on n’a actuellement aucune garantie absolue, il faut réaliser que de gros efforts sont faits au Québec pour permettre la construction d’un vélodrome couvert, et ces dossiers cheminent bien.

LFR : Dopage dans le cyclisme: en faisons-nous assez selon toi pour lutter contre ce fléau ?

LB : On a eu plusieurs cas malheureux au Québec, comme ailleurs, au cours des dernières années, on ne peut le nier. Mais pour moi, c’est une question d’équilibre ; est-il raisonnable de mettre 40 ou 50 000$ dans la lutte contre le dopage, au détriment d’autres projets pouvant servir le développement du cyclisme? Il y a toujours des choix à faire, un équilibre à viser, car on ne peut pas tout faire.

D’autre part, il faut miser sur deux éléments dans ce domaine : la coercition et l’éducation. Il faut avoir des sanctions pour punir ceux qui trichent, c’est évident. Les tests étant cependant chers, on ne pourra jamais en faire suffisamment pour enrayer le dopage. Donc, on doit simultanément faire beaucoup d’éducation en la matière, et on a d’ailleurs produit une vidéo intéressante visant à promouvoir la saine pratique du sport, grâce à la participation de plusieurs cyclistes de diverses disciplines. Joëlle Numainville y a eu cette formule choc : « avaler des kilomètres plutôt que des drogues! ».

Donc, on a fait des progrès, et on a introduit, à la demande de l’ACVQ, des tests antidopage chez les Maîtres, il y a quelques années. On reste à l’écoute de l’ACVQ pour la suite.

En terminant Louis, je te propose une petite entrevue en mode « rafale » qui permettra aux lecteurs de mieux connaître l’homme derrière la FQSC. Alors, Anquetil ou Poulidor ?

LB : Poulidor.

LFR : Maillot vert ou maillot à pois ?

LB : Maillot à pois.

LFR : Poggio ou Stelvio ?

LB : Stelvio.

LFR : Grand ou petit plateau ?

LB : Grand.

LFR : Pneus ou boyaux ?

LB : Pneus.

LFR : Pierre Chany ou Antoine Blondin ?

LB : Antoine Blondin.

LFR : Camilien Houde ou Côte de la Montagne ?

LB : Côte de la montagne, mais elle est juste un peu trop courte par exemple !

LFR : Oreillettes ou Bjarne Riis ?

LB : Bjarne Riis.

LFR : Pauline Ferrand-Prévost ou Emily Batty ?

LB : Pauline Ferrand-Prévost.

LFR : L’Équipe ou La Flamme Rouge ?

LB : La Flamme Rouge. Ce n’est pas de la basse flatterie, j’estime qu’il est important que des gens s’intéresse aussi au cyclisme québécois, et La Flamme Rouge amène aussi cette perspective québécoise.

LFR : Au nom de tous les lecteurs de La Flamme Rouge, merci Louis pour cette entrevue et à bientôt j’espère!

Entrevue avec Louis Barbeau, DG de la FQSC (partie 1)

Directeur général de la Fédération Québécoise des Sports Cyclistes (FQSC) depuis 2003, Louis Barbeau est une figure influente et connue du cyclisme québécois. Louis a accepté de répondre à mes questions en ce début d’année, lors d’une rencontre en personne, question de mettre la table pour une saison 2015 qu’on espère tous réussie, et de parler des grands chantiers en cours à notre Fédé.

La Flamme Rouge : Louis, merci d’accepter cette entrevue, et bienvenue sur La Flamme Rouge.

Louis Barbeau : Ça me fait plaisir Laurent !

LFR : En ce début de saison 2015, comment se porte le membership route de la FQSC ?

LB : Assez bien en fait ! On avait 1553 coureurs licenciés en 2014, un chiffre qu’on peut comparer, par exemple, à 2004 où on en dénombrait 1110. En fait, le total en 2014 est notre plus haut total après l’année 2012, où on en avait dénombré un peu plus, soit 1592 coureurs. Il y a donc clairement une légère hausse depuis une dizaine d’années.

Évidemment, si on décortique en fonction des catégories, il y a quelques variations, par exemple une légère hausse récemment chez les jeunes, et une certaine stabilité chez les Maîtres. La santé du secteur route est donc globalement bonne, et il est évident qu’on aimerait que le nombre de coureurs licenciés s’accroisse davantage. Mais cela repose sur beaucoup de choses, parfois indépendantes de nos actions, comme par exemple la popularité du sport, sa visibilité dans les médias, et le fait d’avoir un grand nombre d’événements télédiffusés comme les épreuves WorldTour. La présence de coureurs québécois qui s’illustrent au niveau international, notamment Hugo Houle, Dominique Rollin et Antoine Duchesne cette année, ne nuit pas non plus.

Je tiens aussi à ajouter qu’une grosse partie du membership découle du travail très important que font les clubs cyclistes pour recruter des coureurs, et à ce chapitre, certains clubs font un travail exceptionnel.

LFR : Et chez les coureurs Maîtres en particulier ?

LB : Il y a des statistiques intéressantes dans le rapport d’activité route et piste présenté lors de notre dernière assemblée générale . Ces statistiques montrent en fait une certaine stabilité chez les Maîtres au cours des 5 dernières années, soit environ 600 coureurs chaque année. Il faut dire que cette moyenne représente une hausse importante par rapport à l’effectif de coureurs observé au début des années 2000.

Il y a toutefois un faible nombre de Maîtres femmes licenciées à la FQSC, en dépit du fait que beaucoup de femmes pratiquent le cyclisme au Québec. On peut peut-être expliquer ça par le fait que la compétition répond moins aux attentes des femmes. La création de la cyclosportive L’Échappée Belle visait notamment à créer une épreuve dans laquelle les femmes se reconnaitraient davantage et qui répondrait mieux à leurs besoins, possiblement pour leur faire découvrir une passion pour le vélo et, qui sait, en encourager certaines à participer à des courses cyclistes.

LFR : Et pour ce qui est des courses sur route?

LB : Le calendrier préliminaire des courses en 2015 est actuellement disponible sur le site de la FQSC et je crois que l’offre est intéressante. Certains événements sont encore en cours d’élaboration, notamment le retour du GP Ottawa Bicycle Club dans le Parc de la Gatineau. La FQSC travaille fort avec des gens d’Ottawa via CycleFit Chicks pour ramener cette belle épreuve au calendrier.

De façon plus générale, la FQSC se mobilise aussi pour soutenir l’offre de courses cyclistes provinciales au Québec. Un exemple : la FQSC travaille sur un document qui dressera le portrait moyen du budget (revenus et dépenses) des courses sur route provinciales au Québec, ceci dans le but de mieux informer et d’outiller les gens intéressés à organiser de tels événements.

Outre le fait d’évaluer la viabilité financière des courses sur route au Québec, ce document permet en effet de décomposer les dépenses par poste budgétaire, et ainsi de permettre une meilleure planification. Car du côté des revenus, c’est assez simple, il s’agit des frais d’inscription en majeure partie, car les commandites et les subventions sont habituellement limitées. Par contre, côté dépenses, on retrouve plusieurs postes et certains des coûts qui y sont associés sont plutôt fixes (commissaires, bourses, photo-finish, etc.) D’autres coûts sont plus variables, dépendamment de la capacité des organisateurs à obtenir des services directs, par exemple une plate-forme pour le site départ-arrivée ou encore un système de sonorisation.

Pour terminer sur cette question, rappelons enfin que chaque année, des événements disparaissent, d’autres sont créés. Récemment, on a perdu le Tour de Québec, les courses à Saint-Jovite et à Ottawa ou encore les Championnats québécois à Rivière-du-Loup. Il y a eu, par ailleurs et à peu près au même moment, la création des GP de Saint-Calixe, de Saint-Alphonse de Rodriguez, qui ont compensé un peu.

LFR : On connait tous la décision annoncée par la SQ de facturer leurs services lors d’événements sportifs. Dans quelle mesure cette décision pourrait-elle affecter les organisateurs de courses cyclistes, et quel rôle la FQSC peut-elle jouer pour aider dans ce dossier?

LB : Il y a un danger pour un certain nombre d’événements, il ne faut pas le nier. Suite à cette annonce, je peux te dire que la FQSC a rencontré la Sureté du Québec, et cet organisme fait face à la même réalité qu’ailleurs, c’est-à-dire des ressources financières plus limitées. Comme la marge de manœuvre était déjà réduite, la SQ n’a d’autres choix actuellement que de se recentrer sur ses mandats premiers, notamment celui d’assurer la sécurité routière. L’encadrement d’événements sportifs sur le réseau routier ne fait pas partie de sa mission première, donc on peut comprendre leur décision. Par contre, je peux aussi te dire que la Sureté du Québec ne souhaite pas voir l’arrêt de ces événements!

Rappelons aussi que nous avons été choyés au Québec, comparativement à ailleurs au Canada, puisque dans les autres provinces, la facturation des services policiers existe depuis longtemps dans plusieurs cas.

À cela, il convient d’ajouter que tous les événements n’ont pas besoin des mêmes effectifs policiers, ces derniers étant souvent plus nombreux sur les courses internationales que sur les courses provinciales. Donc l’impact de cette décision ne sera pas toujours le même d’un événement à un autre.

À partir de là, il y a des choses qui peuvent être faites pour limiter l’impact de cette décision.

Prenons le choix du parcours, qui est fondamental dans ce dossier: l’emprunt d’axes routiers passants peut être problématique, car il nécessite forcément une présence policière plus importante. Il faut donc en être conscient lors du choix du parcours.

On essaie aussi de voir comment les organisateurs d’événements peuvent assurer un encadrement de qualité des courses, notamment en misant sur une présence accrue de motos de sécurité (groupe EMC par exemple). Ces gens ont une formation spécialisée et leur présence va probablement aller de manière croissante, car ils peuvent suppléer, dans une certaine mesure au travail des policiers, dont le mandat premier n’est pas l’encadrement d’événements.

Je souhaiterais ajouter qu’à la suite de nos discussions, la SQ est en recherche de solutions pour l’impact d’une facturation pour leurs services lors d’événements, et pour ne pas pénaliser les organisations qui sont plus éloignées géographiquement.

Une fois tous ces ajustements possibles, il faudra voir si la FQSC devra assurer davantage les coûts de la sécurité en course. Si tel est le cas, on ne peut exclure un effet possible sur le prix d’inscription aux courses, par exemple un 5$ de plus pour couvrir ces frais. Mais ça reste à voir. Pour le moment nous privilégions, comme tu peux le constater, d’autres ajustements comme de réduire nos besoins en effectifs policiers, sans évidemment négliger la sécurité en course. Dans ce dossier, il faut que tout le monde travaille ensemble pour trouver des solutions.

LFR : La FQSC a introduit une réforme des catégories Maîtres en 2014, parfois contestée. Je crois qu’un certain nombre de changements/ajustements seront mis de l’avant en 2015. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet?

LB : Rappelons d’abord que la réforme a été introduite à la demande de l’Association des Cyclistes Vétérans du Québec (ACVQ) et son président d’alors, Stephane LeBeau. Le but de cette réforme était de tenir davantage compte des habiletés et du niveau des coureurs, plutôt que de leur âge seulement. Il faut voir qu’au sein des catégories aîtres, on a des fourchettes de 10 ans, donc assez larges pour divers niveaux d’habiletés.

Au départ, je n’étais pas forcément très chaud à l’idée, mais suite à de longues discussions eues dans le cadre de la Commission d’orientation de 2013, nous avons décidé d’aller de l’avant avec les propositions de l’ACVQ. Nous savions que c’était un essai et que nous aurions probablement à faire des ajustements. Il fallait essayer la formule pour pouvoir ensuite apporter des améliorations.

Au terme de la dernière saison, nous avons réalisé un sondage détaillé auprès des coureurs Maîtres pour mesurer leur niveau d’appréciation de la nouvelle formule. Environ 150 coureurs ont répondu à ce sondage, soit tout près de 30% de l’ensemble des membres. Les résultats ont été colligés par Pierre-Étienne Grégoire, qui a fait un travail remarquable pour dégager les grandes conclusions. Parmi celles-ci, la majorité nous a dit être favorable à la réforme, et 75% d’entre eux nous ont aussi dit qu’ils étaient opposés à un retour en arrière.

Quelques éléments ont toutefois été moins appréciés par les membres, et c’est sur ces éléments qu’on a procédé à des ajustements. Je t’en propose quatre (on retrouve ici les règlements complets en vigueur en 2015 chez les Maitres).

Premièrement, pour 2015, la catégorie Maîtres 4 sera réservée exclusivement aux coureurs de 60 ans et plus, puisque nous supprimons le sous-classement de deux catégories (ex : cycliste de 40-49 ans ne pourra plus courir M4), et que le sous-classement ne sera désormais autorisé que si ce faisant, un coureur se retrouve dans un autre départ de course. Or comme les Maîtres 3 et les Maîtres 4 courent ensemble (avec classements distincts), un coureur de 50-59 ans ne pourra pas demander un sous-classement dans la catégorie M4. La prémisse derrière le sous-classement est de permettre à un cycliste de se retrouver dans un peloton où il pourra suivre et non de lui permettre d’obtenir un meilleur résultat au terme de la course. Avec l’abolition du sous-classement de deux catégories, cela signifie également qu’on ne verra pas de maîtres A (30-39 ans) dans le peloton des Maîtres 3.

Deuxièmement, ce sera la même chose chez les femmes, le peloton des coureuses Maîtres 1 et 2 sera strictement composé de coureuses du groupe d’âge correspondant.

Troisièmement, le système de surclassement de catégorie ne sera plus possible en cours de saison. Ça s’appliquera désormais seulement avant le début de la saison. Donc, si un coureur cumule suffisamment de points en cours de saison pour passer de la catégorie Maîtres 3 à Maîtres 2, ce surclassement sera effectif qu’en fin de saison.

De même, on a prévu des règles pour le maintien, ou non, de ce surclassement d’une année à l’autre, en fonction des résultats de la saison. Ce système de surclassement a été critiqué, mais il faut voir que deux coureurs surclassés sur trois ont eux-mêmes demandé ce surclassement. De plus, ces coureurs surclassés ont également très bien fait dans leur nouvelle catégorie, en principe plus forte, prouvant qu’il était en quelque sorte justifié de les surclasser ainsi.

Quatrièmement, on crée en 2015 une catégorie Maîtres 5, soit une catégorie d’introduction à la course sur route pour les cyclistes de 30 à 49 ans qui n’ont aucune expérience de course, toutes disciplines confondues. Ces personnes peuvent toujours s’inscrire directement en Maîtres 1 ou 2, mais ils auront maintenant la possibilité de s’introduire à la course au sein d’un peloton peut-être plus approprié pour eux, afin de voir s’ils aiment la compétition à vélo.

Ces Maîtres 5 courront avec les Maîtres 3 et 4, auront un classement distinct, mais pas de classement général en fin de saison, ni de bourse. Ce statut Maitre 5 ne pourra être maintenu que sur une seule année et le coût de la licence sera moindre, puisque ces coureurs ne seront pas membres de l’ACVQ.

Tous ces ajustements ont été présentés à l’automne dernier à l’assemblée générale de l’ACVQ et dans la cadre de la commission d’orientation de la FQSC, et les commentaires ont été favorables puisqu’ils se concentrent sur deux irritants manifestes de la réforme introduite en 2014, soit les enjeux du sous-classement de deux catégories et du surclassement.

Fin de la première partie de l’entrevue. Retrouvez la deuxième partie sur La Flamme Rouge plus tard cette semaine!

Louis-Pierre Dupuis, la passion du cyclisme

L’histoire m’a interpellée, car comme moi Louis-Pierre Dupuis est manifestement un grand passionné de vélo.

Cet homme de la Gaspésie, infatigable rouleur, vient de faire l’objet de ce petit reportage diffusé par Radio-Canada.

Sans emploi, Louis-Pierre vit modestement et roule tous les jours ou presque, été comme hiver. L’an dernier, c’est environ… 44 000 kilomètres – vous avez bien lu – qu’il a ainsi parcouru sur son vélo. Il faut une bonne dose de motivation et de discipline personnelle pour accomplir pareil exploit. Loin donc de s’apitoyer sur son sort, Louis-Pierre s’organise, roule, et demeure en santé!

Louis-Pierre est actuellement à la recherche d’un commanditaire qui pourrait lui fournir des pièces de rechange pour celles qu’il use forcément, voire qu’il brise lors d’accident, en roulant si souvent. Car manifestement, rouler est devenu pour lui un mode de vie.

La Flamme Rouge salue donc Louis-Pierre et re-diffuse son histoire, question de peut-être convaincre une compagnie impliquée dans le cyclisme ici de lui donner le petit coup de pouce qu’il recherche. C’est pas grand chose à l’échelle d’un magasin ou d’un distributeur, mais ça peut faire une différence dans la vie de Louis-Pierre qui, par ailleurs, n’en demande pas plus.

Tous les jours, la passion du cyclisme, c’est aussi ca.

Rollin au Tour de France? Probable oui!

Le Tour de France a annoncé hier quelles seraient les équipes qui pourraient prendre le départ de la prochaine Grande Boucle. C’est un peu une surprise, cette annonce survenant habituellement plus tard en saison, notamment pour permettre aux organisateurs du Tour de voir concrètement le résultat des équipes durant la première moitié de la saison.

Quoi qu’il en soit, outre les équipes World Tour bien sûr, cinq équipes continentales ont été invitées: Europcar, Cofidis et Bretagne-Séché Environnement, ainsi que MTN-Qhubeka et Bora-Argon18.

Aucune surprise pour les trois équipes françaises, et la nouvelle est en quelque sorte presque une confirmation que Dominique Rollin sera du Tour de France 2015, sauf gros pépin d’ici là.

Je crois en effet que Dominique Rollin a d’excellentes chances d’être retenu par Cofidis pour le Tour.

D’une part, l’équipe Cofidis ne présente pas beaucoup de coureurs au palmarès étoffé comme dans d’autres équipes comme AG2R-La Mondiale au sein de laquelle évolue Hugo Houle. Il vaut parfois mieux être un gros poisson dans un petit bol plutôt qu’être un petit poisson dans un gros bol!

D’autre part, Rollin a été engagé notamment pour être un élément – important – du train Bouhanni à l’approche des arrivées. Christian Prudhomme a carrément exprimé clairement que la perspective d’avoir Bouhanni sur les sprints du Tour – notamment contre Démare (quel nom pour un sprinter, non?) – était une des raisons de la sélection de Cofidis. Si Rollin s’acquitte bien de son travail au cours des prochains mois et qu’il est en santé, comment Bouhanni pourrait-il se passer de lui sur le Tour?

Seul bémol, Rollin a eu une année loin du peloton en 2014 et voilà qui crée une certaine incertitude: saura-t-il retrouver rapidement le rythme de la compétition, ceci afin d’être vraiment efficace là où ça comptera pour lui, c’est à dire dans les tous derniers kilomètres des étapes? Ca reste à voir en ce début de saison, mais gageons que Rollin travaille déjà fort dans ce but.

Si la présence de Rollin sur le Tour de France se concrétisait, il serait alors le 3e Québécois à prendre le départ de la Grande Boucle après Pierre Gachon en 1937 et bien sûr David Veilleux en 2013. S’il terminait, il serait le second à réaliser pareil exploit après David… ce qui lui ouvrirait grand la porte de la notoriété au Québec. Voilà une source de motivation supplémentaire pour lui, car cela pourrait lui ouvrir des portes pour sa reconversion une fois sa carrière sportive terminée…

Dominique, et si tu nous claquais une petite étape au passage?! Y’aura quelques secteurs pavés en début de Tour pour t’aider!

Malartic, la suite

Mon texte sur l’étrange histoire de l’eau de Malartic diffusé hier a suscité de nombreuses réactions et je vous en remercie. Je vous remercie également du ton de vos commentaires, je continue d’en tirer une grande satisfaction car ce site est de qualité, crédible et riche pour tout le monde.

J’ai particulièrement apprécié les commentaires de Serge et de Julien et qui allaient dans le bon sens selon moi.

Certains ont trouvé que je changeais de ton face au dopage. Il n’en est pourtant rien: comptez sur moi pour continuer de dénoncer avec vigueur et fermeté ce fléau du sport. Cependant, je condamne lorsque j’estime que c’est légitime de le faire, que la situation est claire comme dans le cas du dopage récent chez Astana.

Mais condamner pour condamner, ça non.

Ne perdons jamais notre jugement, notre esprit critique.

Dans le cas de Jack Burke, j’estime comme je l’ai écrit qu’il est difficile de trancher. Je vous rappelle à tous que par deux fois, des instances compétences ont favorisé les explications de la famille. Ces instances ont eu accès au dossier complet, ont entendu les experts se prononcer, ont pu évaluer à la lumière d’éléments que nous n’avons pas.

Une contamination de l’eau m’apparait tout à fait possible dans nos sociétés actuelles. Les cas de contamination d’aliments voire médicaments à divers substances défraient régulièrement la chronique. Rappelons par exemple le cas Daryl Impey l’an dernier, son contrôle positif au probénicide ayant découlé d’une erreur reconnue par son… pharmacien qui lui avait préparé des gélules après avoir manipulé de la probénicide pour un client précédent. Comment alors exclure cette possibilité?

Évidemment, le danger – je suis d’accord avec plusieurs d’entre vous – est d’ouvrir la porte à un argument de défense que pourraient utiliser de vrais positifs… un peu comme le vice de procédure. Mais condamner un faux positif est probablement plus grave que laisser passer un vrai positif…

Les défis en 2015 de quelques coureuses canadiennes

Je poursuis aujourd’hui ma couverture des défis de nos meilleurs cyclistes canadiens en me hasardant sur la scène du cyclisme féminin, militant depuis longtemps pour le développement de ce cyclisme. Il faut en parler! Si nous n’avons plus une Lyne Bessette active, d’autres ont pris le relais et ont offert, la saison dernière, de très belles performances. Petit tour d’horizon des filles de chez nous à surveiller en 2015.

Leah Kirchmann

La jeune (24 ans) manitobaine a réalisé un authentique exploit en 2014, étant sacrée championne canadienne route, chrono et critérium, rien que ça. Cette performance lui vaudrait à elle seule le titre de la « Marianne Vos » ou la « Pauline Ferrand-Prévost » canadienne! Kirchmann s’est aussi distinguée à l’international, avec notamment une très belle 3e place sur « La Course », l’épreuve organisée par le Tour de France sur les Champs Élysées, le même jour que l’arrivée du Tour masculin. Kirchmann compte également en 2014 plusieurs places d’honneur, notamment une 2e place au GP de Gatineau et une 3e place au général de la Redlands Bicycle Classic. Elle s’est cependant loupée aux Mondiaux de Ponferrada, terminant notamment à une décevante 27e place du chrono, peut-être cramée de sa longue campagne au cours des mois précédents. Jeune, son potentiel s’améliore encore et elle continuera d’évoluer, en 2015, au sein de l’équipe américaine Optum-Kelly Benefit Strategies. En attendant mieux en 2016, et pourquoi pas Rabo-Liv de Marianne Vos?

Karol-Ann Canuel

À 26 ans, Karol-Ann Canuel arrive à pleine maturité pour le cyclisme et continuera d’évoluer, en 2015, au sein de la même équipe Specialized-Lululemon rebaptisée Velocio-Sram. Auteure d’un excellent début de saison 2014 avec une victoire dès la fin mars à la San Dimas Stage Race, une violente chute en juin la contraint à un temps d’arrêt durant l’été. Preuve d’une détermination sans faille, elle revient rapidement et surprend beaucoup de monde au Canada en gagnant le titre de championne du monde du chrono par équipe avec sa formation en septembre, lors des Mondiaux de Ponferrada. Elle signe ensuite une autre belle perf (6e) lors du chrono individuel des Mondiaux avant d’être prise dans la chute collective lors de l’épreuve sur route, quelques jours plus tard.  En 2015, je crois qu’elle voudra conjurer le mauvais sort, rester plus souvent sur son vélo (!) et devrait offrir une certaine régularité dans ses résultats. Il sera notamment intéressant de la surveiller lors des Classiques d’avril comme la Flèche Wallonne.

Joelle Munainville

De la même génération que Canuel, Joelle Numainville est aussi à maturité à 27 ans. Sa saison 2014 a toutefois été moins probante, avec peu de victoires ou de places d’honneur, une conséquence possible d’une commotion cérébrale non diagnostiquée subie en 2013. Plus encore, Numainville a été en délicatesse avec son équipe Optum, préférant d’ailleurs signer en août dernier pour la formation Lotto-Belisol d’Emma Pooley. Elle évoluera pourtant au sein de la formation suisse Bigla cette saison, évoquant une offre qu’elle « ne pouvait refuser ». Numainville débarque donc en Europe en 2015 (elle a cependant terminé 3e du Tour des Flandres féminin en 2012) et devra rapidement rassurer ses employeurs quant à son potentiel, car elle n’a plus de temps à perdre. De bons résultats en 2015 lui ouvriraient également définitivement la porte de l’équipe canadienne en vue des JO de Rio en 2016.

Lex Albrecht

Lex Albrecht au sourire ravageur et contagieux retourne en 2015 chez Optum et y retrouvera donc la championne canadienne Leah Kirchmann. À 27 ans, Albrecht affiche depuis deux ou trois saisons une belle constance dans les courses, surtout celles où on retrouve de la bosse. Ainsi, elle s’est notamment imposée sur la difficile Green Mountain Stage Race en 2014, un résultat qui ne trompe pas sur ses qualités de grimpeuse (George Laraque en a récemment fait les frais!). Actuelle championne québécoise sur route et chrono, son retour chez Optum devrait lui permettre de s’aligner sur des courses internationales plus prestigieuses en 2015 et qui sait, peut-être pourra-t-elle surprendre? Chose certaine, on la sent prête pour de plus grands défis!

Denise Ramsden

La jeune cycliste originaire des Territoires du Nord-Ouest (on fait du vélo, là bas?), 24 ans seulement, fait partie de la relève du cyclisme féminin canadien. Moins connue que les autres cyclistes présentées dans cet article, elle a épinglé à son palmarès le GP de Gatineau et terminée 2e de la course sur route des Nationaux en 2014, en plus d’avoir été championne canadienne sur route en 2012, à 21 ans seulement. Selon les dernières nouvelles, Ramsden avait cependant trouvé la saison 2014 difficile et a décidé de retourner, en 2015, vers les fondamentaux, c’est à dire de retrouver le simple plaisir de faire du vélo. Ainsi, elle a décliné l’offre de renouvellement de son équipe professionnelle Optum, et évoluera au sein de la plus modeste formation amateur canadienne Trek Red Truck. Il s’agit donc assurément d’un petit pas en arrière cette saison, pour mieux rebondir en 2016?

Les défis en 2015 de quelques coureurs canadiens

En ce début d’année, il est utile de faire le point sur les défis en 2015 de quelques coureurs canadiens de premier plan.

Dominique Rollin

À 32 ans, le puissant coureur bouchervillois signe cette saison son grand retour dans le peloton professionnel au sein de l’équipe continentale française Cofidis, après une année de retraite forcée. Son rôle cette saison sera principalement de préparer les sprints de Nacer Bouhanni, la nouvelle sensation du sprint français. Les années lui étant comptées, espérons qu’il pourra ou saura également jouer sa carte personnelle à quelques occasions lorsque les jambes seront bonnes, ceci afin de s’assurer du renouvellement de son contrat. Je demeure convaincu que Rollin peut en gagner une belle chez les pros, que ce soit une semi-classique, une épreuve de la Coupe de France ou même une étape d’un grand tour.

Guillaume Boivin

Après deux saisons en demi-teinte chez les Italiens de la Cannondale, le coureur de 25 ans retourne cette saison aux États-Unis au sein de la formation Optum/Kelly Benefit Strategies et y retrouvera de nombreux autres coureurs canadiens, notamment les Ryan Anderson, Pierrick Naud, Will Routley et Mike Woods, de quoi garantir une rapide intégration. L’ambition affichée étant de retourner rapidement en World Tour, Boivin devra gagner souvent en 2015 s’il veut être remarqué et devra donc miser sur son arme maitresse, sa pointe de vitesse au sprint. Le circuit américain propose de nombreuses épreuves, souvent plus courtes qu’en Europe, qui devraient lui permettre de se faire valoir. Boivin ne devra cependant pas louper les grands rendez-vous s’il veut se faire remarquer de nouveau par les équipes World Tour, comme le Tour de Californie.

Hugo Houle

Hugo Houle entame en 2015 sa troisième saison chez AG2R – La Mondiale. Après deux saisons d’apprentissage, on peut penser que ses employeurs attendront d’Hugo les premiers résultats significatifs cette saison. Auteure d’une très belle saison 2014, l’équipe de la Motte Servolex s’est aussi renforcée durant l’intersaison, avec notamment l’arrivée de Johan Van Summeren et Jan Bakelants. Houle évoluera donc au sein d’une équipe hautement compétitive et faire sa place (et la conserver à la fin de l’année!) ne sera pas acquis aisément. Espérons qu’une bonne condition tôt cette saison pourront convaincre ses employeurs de l’inscrire à un premier grand tour en carrière en 2015!

Antoine Duchesne

Pas évidente que la situation d’Antoine Duchesne, 23 ans, à l’amorce de 2015. D’une part, son équipe Europcar n’a pu renouveler sa licence WorldTour et stoppe à la fin de la saison, laissant planer une incertitude désagréable sur la suite de sa carrière à l’échelon supérieur. Plus encore, le coureur originaire de Chicoutimi a malheureusement été au prise avec des blessures l’an dernier l’ayant empêché de s’exprimer pleinement. Bref, Duchesne entame cette saison avec l’obligation de produire certains résultats, du moins de rassurer qu’il a sa place à ce niveau, faute de quoi l’aventure européenne pourrait tourner court.

Ryder Hesjedal

Saison pour le moins en demi-teinte pour Ryder Hesjedal en 2014. Sa neuvième place au Giro a eu la saveur d’un échec considérant sa victoire en 2012 et seule une victoire d’étape à la Vuelta en septembre dernier est venue nous rappeler que ce coureur est tout de même le meilleur canadien dans le peloton pro actuellement. Il évoluera, en 2015, au sein de l’équipe Cannondale-Garmin, née de la fusion de Cannondale et Garmin-Sharp et pourrait avoir à travailler souvent pour d’autres coureurs comme Dan Martin, Andrew Tolansky ou encore Moreno Moser ayant de meilleurs résultats que lui l’an dernier. S’il gagne en 2015, Hesjedal, 34 ans, prouvera qu’il reste dans le coup; dans le cas contraire, je crois que nombreux seront ceux qui croiront qu’il a amorcé son déclin.

Christian Meier

Discret, Christian Meier, 29 ans, amorce sa 4e saison chez Orica-Green Edge, preuve que les Australiens sont content de son travail. Il s’agit selon moi d’un coureur nettement sous-estimé, même au Canada! Rappelons qu’il a terminé 121e du Tour de France l’an dernier, et 3e de la course sur route des Championnats nationaux à Lac-Mégantic, menotté en quelque sorte par le numéro incroyable de son équipier Tuft devant. Il n’y a aucun doute selon moi, Meier progresse tranquillement et de tous les coureurs canadiens, il est possiblement celui qui pourrait causer la plus grande surprise en 2015!

Svein Tuft

37 ans, et toujours là! Svein Tuft est un original, et le revendique discrètement. Arrivé au cyclisme à 23 ans, voilà qui explique peut-être pourquoi à 37 ans, il est encore loin d’être cramé. Sa saison 2014 a été magnifique, avec les titres de champion canadien du chrono et sur route, le port du maillot rose au Giro suite à la victoire d’Orica-Green Edge dans le chrono par équipe du premier jour, et sa médaille d’argent au chrono par équipe des Mondiaux. Équipier efficace, très bien intégré chez les Australiens d’Orica-GreenEdge, solide, doté d’une santé de fer, n’abandonnant presque jamais, il est clair qu’il est un vétéran apprécié de tous ses équipiers. Refaire en 2015 la même saison qu’en 2014 serait géant pour lui et on lui souhaite tant on aime ce flahute!

Ryan Anderson

Coureur mature (27 ans),  Ryan Anderson a notamment impressionné lors des Tour de l’Alberta et du GP de Québec 2014 avec la place de meilleur canadien de l’épreuve (5e en Alberta). Son épreuve fétiche semble être le Tour de Delta en Colombie-Britannique, y ayant signé de belles perfs ces dernières années. Si un passage à l’échelon supérieur me parait peu probable, Anderson demeure une valeur sûre du cyclisme canadien, capable de s’illustrer au plus haut niveau aux États-Unis et sur la scène canadienne.

Pierrick Naud

À bientôt 24 ans, l’Abitibien Pierrick Naud passe un échelon en 2015 en rejoignant l’équipe américaine Optum/Kelly Benefit et quitte donc Quebecor-Garneau. 2015 sera donc une année d’apprentissage pour lui sur le circuit américain et la présence de nombreux autres canadiens dans l’équipe l’aidera assurément, notamment Guillaume Boivin. Naud sait rouler vite dans les critériums, mais devra peut-être travailler cette saison à encaisser des courses beaucoup plus longues.

5e Défi Gatineau Mont-Tremblant: je mouille le maillot!

994679_614828108552708_1055609109_n21Fort de mon agréable expérience en 2014, j’ai décidé de m’impliquer davantage en 2015 pour le Défi Gatineau Mont-Tremblant, prévu les 30 et 31 mai prochain.

Pour plusieurs raisons.

La première, c’est le but même du Défi Gatineau Mont Tremblant, qui est d’amasser une partie des fonds nécessaires à la participation d’une équipe du Casino du Lac Leamy de Gatineau au Grand Défi Pierre Lavoie. J’ai beaucoup d’admiration pour Pierre Lavoie, un homme ordinaire qui réalise depuis fort longtemps déjà des choses extraordinaires faisant de réelles différences dans la vie des gens. Sa lutte contre l’acidose lactique a permis des progrès importants depuis 20 ans, notamment l’identification, en 2003, du gêne responsable de cette terrible maladie ayant emporté deux de ses enfants, ouvrant la voie à l’élaboration d’un test de dépistage chez les couples désirant avoir des enfants.

La deuxième, c’est qu’une partie des fonds amassés dans le cadre du Défi Gatineau Mont-Tremblant est redistribuée dans des écoles primaires de la région de l’Outaouais, ceci dans le but de permettre à ces dernières de faire bouger les enfants.

Bref, participer au Défi Gatineau Mont-Tremblant, c’est un moyen pour moi (pour vous aussi!) de faire bouger les choses dans notre communauté.

Ces deux premières raisons seraient déjà largement suffisantes. Il y en a pourtant d’autres.

La troisième, c’est mon grand ami Martin Desbiens. À l’origine de cette équipe du Casino pour le Grand Défi Pierre Lavoie, Martin fait lui aussi bouger les choses, ayant également créé ces dernières années les « Coureurs du lac », un regroupement d’employés(ées) du Casino qui courent et participent à des événements, ceci pour promouvoir les saines habitudes de vie, et donc la bonne santé.

Martin sait de quoi il parle, ayant subi une chirurgie cardiaque majeure il y a deux ans. En 2015, Martin sera de retour non seulement sur le Défi Gatineau Mont Tremblant, mais également au sein de l’équipe du Casino qui prendra part au Grand Défi Pierre Lavoie, ayant reçu toutes les garanties des spécialistes quant à la solidité de son coeur. Ses amis, eux, n’en avaient jamais douté…

La quatrième, c’est l’organisation du Défi Gatineau Mont Tremblant, irréprochable à tous les niveaux. La qualité de l’hébergement et du souper le samedi soir valent, juste à eux deux, le détour. Et que dire de la qualité des paysages traversés, au coeur de la petite-Nation?

Enfin la cinquième, c’est le prix. Je n’apprécie guère la démesure des tarifs pratiqués sur certaines cyclosportives, que j’estime nettement exagérés (comme pour le prix des cadres de vélo en carbone…). Mais à 225$ pour le week-end, hébergement et souper du samedi soir compris, le tarif du Défi Gatineau Mont Tremblant est sans aucun doute un juste prix que j’apprécie dans ce monde qui, parfois, perd le sens des réalités.

Bref, je vous parlerai un peu plus souvent de cet événement en 2015, qui entrera par ailleurs parfaitement dans ma préparation spécifique au Marathon des Dolomites, point d’orgue de ma prochaine saison. Car le Défi offre plusieurs formules (et deux différents parcours, l’un de 165 kms, l’autre de 100 kms) permettant à tous – cyclistes du dimanche ou coureurs confirmés – d’y trouver matière à satisfaction: l’an dernier, notre groupe rapide (j’y étais encadreur) a roulé fort, notamment dans le final du samedi, dans les dernières bosses avant la station du Mont Tremblant ou nous avons terminé à 4 devant, ou encore dans les 40 derniers kms du dimanche où on n’était plus très nombreux à relayer devant, beaucoup de coureurs étant cuits!

Pour l’heure, il convient d’indiquer que le « forfait tout inclus » de 225$ est une offre qui prend fin le 31 décembre prochain. Je vous invite donc à en profiter dès maintenant, il s’agit d’un maudit bon deal.

Rejoignez-moi en 2015 sur ce Défi Gatineau Mont Tremblant!

William Goodfellow piqué pour dopage

Je suis tellement déçu encore une fois. Tellement déçu! Et inquiet.

Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a annoncé aujourd’hui que le coureur cycliste québécois William Goodfellow, 27 ans en janvier prochain, a été pris positif lors des Championnats québécois en août dernier à deux subtances interdites, soit le clenbutérol et la darbépoétine. Il avait terminé 2e de la course sur route de ces Championnats québécois, au terme d’une saison ponctuée de nombreuses places d’honneur, et notamment d’une 2e place lors de la 9e manche des Mardis cyclistes de Lachine le 5 août dernier.

Membre de l’équipe Silber Pro Cycling, William Goodfellow aurait renoncé à son droit d’être entendu pour fournir des explications et a donc été suspendu pour une période de deux ans, soit jusqu’au 24 août 2016.

Le clenbuterol est un vasodillatateur, donc une substance utilisée dans le traitement d’affections respiratoires.

La darbépoétine est de la classe des médicaments appelés hormones régulatrices de l’érythropoïèse. C’est donc bien d’EPO dont on parle ici. L’aranesp est un des produits de darbépoétine les plus connus.

C’est donc un cas de dopage sanguin, lourd, aux produits sophystiqués qu’on ne trouve pas vraiment très facilement chez Jean Coutu. Si Goodfellow a utilisé ce genre de produit, c’est qu’il a pu s’en procurer auprès de fournisseurs ou alors sur Internet, ce qui sous-entend une prise de risque assez importante. Voilà de toute façon qui confirme les conclusions du récent rapport sur le dopage dans le milieu du cyclisme au Canada, mandaté par Cyclisme Canada.

Vraiment, je suis très très déçu, même si je ne connais pas directement William Goodfellow. Je le considérais cependant comme un excellent coureur au Canada.  Et dire que plus récemment, il s’était investi comme entraineur auprès d’athlètes!

Rappelons que Goodfellow n’est pas le premier cas de dopage à l’EPO qui secoue le milieu du cyclisme canadien. Outre le cas tristement célèbre de G. Jeanson, qui remonte maintenant à plusieurs années, il y a aussi eu les cas Arnaud Papillon et Miguel Agreda en 2011 au sein de l’équipe Garneau, de même que celui de Benjamin Martel survenu la même année lui aussi à l’occasion d’un championnat québécois, coincidence. Et rappelons aussi que Rider Hesjedal et Michael Barry, deux des ténors du cyclisme canadien ces dernières années, sont tous deux passés aux aveux au cours des dernières années, affirmant s’être dopés plus tôt dans leur carrière.

Chose certaine, il ne fait aucun doute que ca roule vite chez les Séniors 1-2 au Québec et qu’en conséquence, les tentations soient grandes chez certains, surtout ceux nourissant des ambitions de percer chez les pros.

Il continue donc d’y avoir du dopage lourd (sanguin) au Québec et je suis certain que ce dopage ne se limite pas qu’aux seuls Séniors 1-2. Le plus inquiétant sont les réseaux de distribution probablement existants autour de nous… En ce sens, j’invite William Goodfellow à collaborer avec les autorités pertinentes afin de dénoncer les distributeurs et d’éclairer tout le monde non seulement sur les raisons l’ayant poussé à se doper, mais surtout comment il a pu le faire.

Et voilà une affaire qui prouve que plus que jamais, nous avons besoin de davantage de contrôles antidopage dans le milieu du cyclisme canadien qui n’est pas vraiment mieux que les autres cyclismes nationaux. Les autorités doivent en prendre acte, et accroître leur vigilence ainsi que le nombre et la fréquence de tels contrôles.

Astana

Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, la farce continue de plus belle chez Astana avec un… 5e cas de dopage rendu public hier, le 3e au sein de l’équipe continentale formée essentiellement de jeunes. De jeunes qui sont la relève du vélo de haut niveau!

Alexandr Vinokourov tente de sauver les meubles (lire sa licence WorldTour) et a suspendu toute l’équipe continentale. Le plus drôle sont ses déclarations : « The young riders are crazy if they still haven’t understood that there is no place for doping in cycling. » Rappelons que Vinokourov lui-même a été plusieurs fois convaincu de dopage lors de sa carrière… Crédible vous dites? De pures opérations de public relations, c’est tout.

Espérons que l’UCI pose prochainement un geste courageux et ne délivre pas de licence WorldTour à l’équipe Astana ou, si elle le faisait, sous certaines conditions, notamment que Vinokourov soit démis de ses fonctions avec interdiction de tous contacts avec l’équipe dans l’avenir. Il y va de la crédibilité du cyclisme tout entier encore une fois.

Quoi qu’il en soit, le Canadien Mike Woods a parfaitement raison de dénoncer ni plus ni moins qu’un vol de la part de l’équipe Astana au Tour de Qinghai Lakes cette année, dominé outrageusement par Ilya Davidenok, piqué positif depuis. Outre d’avoir décimé le peloton, lui et son équipe sont aussi repartis avec la caisse. Ca n’a juste pas d’allure!

Collectif Parlee Cycles

Une nouvelle équipe Maître sera dans le peloton en 2015 au Québec, Collectif Parlee Cycles. Outre le lancement d’une nouvelle équipe cycliste, ce projet renferme un aspect intéressant, celui de produire régulièrement des petits vidéos de 3 ou 4 minutes sur certains thèmes proches de la pratique du cyclisme, comme la préparation hivernale, les camps d’entrainement ou encore certaines régions du Québec où faire du vélo est particulièrement agréable.

Le premier vidéo produit, intitulé « Chaque sortie est une histoire », est de grande qualité et rudement bien fait. On a déjà hâte aux suivants!

Merci à mon ami Mario, membre de ce projet, pour le tuyau et bonne chance les gars!

Collectif Parlee –Épisode #0– english sub from Thomas Rinfret on Vimeo.

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