Évidemment, les raisons derrière ce taux effondré soulèvent des questions qui tuent. Dopage? Chose certaine, une des causes les plus fréquentes d’un effondrement du taux de cortisolémie est la prise de corticoïdes sur une longue période.
Ou alors, le contrôle a-t-il été fait correctement?
Roger Legeay, président du Mouvement pour un cyclisme crédible, doit entendre Bernaudeau et Mégret rapidement, afin de tenter de faire la lumière sur cette situation regrettable.
L’équipe Europcar pourrait-elle être privée de Tour de France? Rappelons que les règles du Mouvement pour un cyclisme crédible sont claires, une auto-suspension étant recommandée sur la prochaine course en cas d’affaires de dopage au sein d’une équipe. L’équipe AG2R La Mondiale vient justement de se priver volontairement du Critérium du Dauphiné suite au contrôle positif de Sylvain Georges lors de la 7e étape du Giro.
Si l’équipe Europcar ne devait pas faire le Tour en raison de cette situation, quelle drame pour David Veilleux. Surtout que la nouvelle est confirmée ce matin par le principal intéressé lui-même: sa participation au Tour a été confirmée. Normalement, il sera au départ!
Espérons que la situation à l’égard de Rolland pourra être rapidement clarifiée, et que d’autres mauvaises nouvelles ne nous parviendront pas dans les prochaines heures.
Il a été en contrôle de l’épreuve du premier au dernier kilomètre. Il savait qu’il prendrait le contrôle soit mercredi dernier suite au chrono, soit le lendemain sur la première étape de montagne vers Valmorel, pour ne plus le lâcher.
Le plan de match a été respecté.
C’est ce qui est bien cette année avec Chris Froome: on sait à quoi s’attendre. Il respecte son programme en gagnant presque à chaque fois, coup sur coup: son programme 2013 passait par le Tour d’Oman, Tirreno-Adriatico, le Critérium International, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Romandie puis le Dauphiné. Il a remporté le Tour d’Oman, le Critérium International, le Tour de Romandie et le Dauphiné. Il a terminé 2e à Tirreno-Adriatico, à 23 secondes de Nibali, et n’a donc « déçu » que sur la Doyenne, terminée à la 36e place.
Prochain objectif, le Tour. Aie. À la lumière de sa saison actuelle, et à la lumière de la méthode Wiggins de l’an dernier chez Sky qui nous avait fait le même genre de saison avant le Tour, je propose de nous éviter l’ennui en juillet et de lui remettre dès aujourd’hui le maillot jaune (le Tour 2012 a été qualifié par de nombreux suiveurs comme le Tour le plus ennuyeux des 20 dernières années…). Guillaume Prébois a également publié très récemment un article en ce sens, qui vaut la peine d’être lu.
Et malheureusement, ca me rappelle trop une certaine époque Armstrong où, on le sait grâce à Lance lui-même, la clef du succès était dans un travail plus acharné, plus professionnel que les autres… comme Froome et les Sky, plus « pro », plus pointus que les autres dans leur prépa. Les professionnels de la comm savent y faire pour contrôler le message public, et ils n’hésitent pas à nous le resservir jusqu’à l’écoeurement. Beaucoup ont la mémoire courte. Pas moi!
Seul espoir, vivement les calculs de puissance, qu’on nous éclaire un peu!
Rappelons que Ballester est l’auteur, avec David Walsh, de plusieurs enquêtes et ouvrages sur Lance Armstrong, des ouvrages ayant directement contribué à sa chute puisqu’ils ont été le point de départ des travaux de l’USADA.
Cette fois-ci, Ballester s’attaque surtout à l’UCI et dénonce les dérives de cette institution durant les années Armstrong.
Une critique de cet ouvrage sera prochainement publiée sur La Flamme Rouge. En attendant, il ne faut absolument pas manquer cette entrevue avec Ballester sur France Info, où Ballester dénonce l’UCI et estime que les histoires de dopage, ce n’est pas bon pour le cyclisme, mais c’est bon pour la popularité du Tour…
2 – Pat McQuaid. On comprend mieux maintenant le contexte de l’arrivée dans la course à la présidence de l’UCI du président de la fédé britannique Brian Cookson. Dans une lettre rendue publique, McQuaid dénonçait les liens existants entre Cookson et Igor Makarov, président de la fédé russe de cyclisme et de la compagnie Itera derrière l’équipe Katusha. Makarov vient de réagir publiquement aux propos et allégations de McQuaid.
En fait, ce qui se passe est très certainement lié au fait que l’UCI ait tenté, l’hiver dernier, d’exclure l’équipe russe Katusha du World Tour, une situation que n’a visiblement pas apprécié Makarov, et on le comprend. Légalement, la décision de l’UCI était indéfendable, pour preuve le TAS a en effet renversé la décision et exigé la ré-introduction de l’équipe au sein du WorldTour, affaiblissant d’autant la crédibilité de l’UCI. Makarov règle probablement ses comptes avec McQuaid en ce moment.
Mon avis? Pat McQuaid a ce qu’il mérite. Il ne peut pas prétendre d’un côté que l’UCI ne pouvait agir durant les années 2000 à l’endroit de Lance Armstrong faute de moyens légaux, et de l’autre omettre arbitrairement une équipe du WorldTour justement sans cadre législatif.
4 – Dauphiné Libéré: victoire de Thomas Voeckler hier et qui confirme l’excellent Dauphiné de l’équipe Europcar après les succès de David Veilleux.
On retiendra surtout de cette étape l’incompétence notoire des deux coureurs Astana qui sont arrivés avec Voeckler. Normalement, au niveau pro, lorsque deux coureurs de la même équipe arrivent au sein d’une échappée de seulement quatre coureurs, la victoire peut difficilement leur échapper. Ces deux coureurs, Silin et Seeldraeyers, terminent en fait 3e et 4e de l’étape! Silin a bien attaqué au kilomètre, Voeckler est allé le chercher, mais le contre de Seeldraeyers était trop mou pour être efficace. Du coup, la dynamique d’attaque un après l’autre s’est rompue et Voeckler n’a eu aucun mal à battre tout le monde au sprint. Lamentable à ce niveau de professionnalisme!
5 – Europcar. Le sponsor devrait se retirer en fin d’année, donc Jean-René Bernaudeau est actuellement à la recherche d’un repreneur. Si les succès du Dauphiné arrivent très certainement à point pour lui, le prochain Tour de France sera également important pour l’équipe.
7 – Tour de Suisse. Ca commence aujourd’hui avec un très intéressant plateau de coureurs en préparation finale pour le Tour de France.
En action en Suisse, les Rui Costa, Joaquin Rojas, Simon Spilak, Fabian Cancellara, Andy Schleck, Tom Boonen, Janez Brajkovic, Ryder Hesjedal, Daniel Martin, Philippe Gilbert, Tejay Van Garderen, Michele Scarponi, Peter Sagan, Wilco Kelderman, Luis Leon Sanchez, Roman Kreuziger, Nicolas Roche, Igor Anton, Thibault Pinot et Arnaud Demare, entre autres.
Il sera particulièrement intéressant de suivre la progression d’Andy Schleck au cours des 9 étapes de l’épreuve. Pour la victoire finale, je vois bien Van Garderen qui, j’en suis sûr, estime probablement qu’une victoire en Suisse lui permettrait de revendiquer un statut de co-leader de la BMC sur le Tour.
8 – Tour de Beauce. Ca s’en vient la semaine prochaine, soit du 11 au 16 juin. Je vous reviens à ce sujet très bientôt, question de bien présenter cette course.
9 – Radio Vélo. Si ce n’est pas déjà fait, courrez-vite vous abonner au Podcast de cette très sympathique émission de radio portant sur le cyclisme professionnel. C’est bien fait, c’est intéressant, c’est vivant, ca fait le tour de l’actualité en environ 53 minutes, et les animateurs ont un accent que j’adore. Rafraichissant!
David a terminé 76e de ce chrono, à 3min53. Mais plus important, il termine 2e Europcar, derrière Rolland 46e à 3min23, soit à peine 30 secondes de moins que David. Voeckler n’est que 94e, à 4min14.
Bref, ce Dauphiné est déjà un grand succès pour David, qui doit cependant « terminer » le travail en ne faiblissant pas au cours des prochains jours, question de montrer à son entourage qu’il est à l’aise sur une course aussi longue.
Chris Froome
Le nouveau maillot jaune a pris les commandes grâce à une victoire d’étape sans équivoque à Valmorel, répondant à une attaque de Contador près du dernier kilomètre puis poursuivant l’effort pour terminer seul, quelques secondes devant le champion espagnol.
Froome nous donne donc toutes les garanties en prévision du Tour: il grimpe très bien, mais il roule vite aussi sur les chronos, ayant terminé 3e mercredi dernier à environ une minute de Martin.
Nul doute, Froome est super-costaud, mais la question qui tue est la suivante: est-il costaud trop tôt? La dernière semaine du Tour de France n’est que dans… 6 semaines!
Alberto Contador
Très mauvais chrono pour l’Espagnol, repoussé à la 61e place à plus de 3min30 du vainqueur Martin, et à plus de 2min de Froome.
Pour revenir aux chronos, Contador n’a jamais refait de grands contre-la-montre depuis celui du lac d’Annecy sur le Tour 2009 où il avait battu… Fabian Cancellara. Vous pourrez vous-même formuler des hypothèses quant aux raisons de cette situation. Moi, je l’ignore, mais je constate que la hiérarchie change souvent depuis quelques années dans le peloton, peut-être pour le mieux?
Jeudi, Contador s’est retrouvé quelque peu, attaquant dans le final et prouvant ainsi que même diminué, il demeure un sacré grimpeur et un sacré attaquant aussi.
À 3 semaines du départ du Tour, l’Espagnol a encore le temps de beaucoup s’améliorer. Ce Dauphiné n’est cependant pas très rassurant sur sa condition, et n’aide en rien à bâtir sa confiance en lui.
Alejandro Valverde
Discret, mais présent. Il est 12e du général, et c’est un sacré talent sur un vélo. Attendons les étapes du week-end pour en dire plus sur son compte.
Samuel Sanchez
Décevant, il termine à plus d’une minute 30sec à Valmorel. J’attendais beaucoup plus de lui suite à un Giro terminé sur une forme ascendante.
Rein Taaramae
De quoi espérer chez Cofidis… qui en a bien besoin. Ce coureur a un grand talent, attendons la suite ce week-end pour confirmer une forme ascendante.
Michal Kwiatkowski
5e du chrono, légèrement off the pace vers Valmorel, le jeune coureur de la Quick Step pointe tout de même en 8e place du général. Très bien.
Les étapes du week-end
Samedi, en route vers Superdévoluy, le passage à l’Alpe d’Huez puis au col de Sarenne lancera certes la course, mais sera situé trop loin de l’arrivée pour provoquer la bagarre chez les favoris qui attendront plutôt le col du Noyer pour tenter quelque chose. Je n’attends pas grand chose de cette étape pour mettre en danger Froome.
Dimanche, c’est plus intéressant avec, dans le final, Vars et la montée roulante vers Risoul. Pour l’avoir faite sur la Haute Route, Risoul sera du gateau tout cuit pour les Sky qui pourront faire ce qu’ils font de mieux: imposer un train soutenu en tête du peloton, pour limiter les possibilités d’attaque. Pour réussir un bon coup, leurs adversaires devront selon moi exploiter le col de Vars plutôt que d’attendre la montée finale.
Il s’agit sans l’ombre d’un doute une preuve additionnelle d’à quel point McQuaid tente de s’accrocher désespérément à son poste. Je n’y vois qu’une raison possible: ses ambitions personnelles, point final, et nullement les intérêts supérieurs du sport cycliste.
En effet, pourquoi McQuaid cherche-t-il autant une ré-élection? Critiqué de toutes parts, non désiré par beaucoup, constamment baignant dans les scandales, pourquoi insister?
Anyway, la lettre de McQuaid dénonce surtout des tractations en cours visant à nuire à sa ré-élection. Si McQuaid a probablement raison de s’inquiéter de la légalité ou la moralité de certaines actions, j’estime qu’il est bien mal placé pour se poser ainsi en un « défenseur de la démocratie ».
En conclusion, McQuaid ré-itère son intention de servir le cyclisme, tout le cyclisme, au cours des prochaines années. Surtout, il écrit « (…) as well as ensuring that the UCI has remained at the forefront of the fight against the scourge of doping in sport. »
Pure désinformation!
M. McQuaid, quelques questions pour vous, pour aller au delà des communiqués léchés vide de sens:
1 – tout le monde reconnaît que l’UCI est en conflit d’intérêt permanent entre la promotion du cyclisme, qui exige une image de marque, et la lutte contre le dopage, qui ternit l’image du cyclisme. Pourquoi l’UCI se traine-t-elle les pieds dans ce dossier? Pourquoi l’UCI ne prend-t-elle pas le leadership d’une réforme de la gouvernance de ce sport pour clairement donner le dossier de la lutte contre le dopage à des instances internationales indépendantes? Pourquoi autant de temps?
2 – Pourquoi l’UCI se réfugie-t-elle derrière des statistiques vides de sens portant sur le nombre de contrôles antidopage pour justifier ses actions, en réalité très modestes? La majorité des grands scandales de dopage des 20 dernières années sont survenus à la suite d’enquêtes journalistiques ou policières… Qu’attend l’UCI pour collaborer avec les autorités nationales en partageant de l’information, quitte à ouvrir le dossier de la confidentialité des informations, notamment celles recueillies au moyen du passeport biologique?
3 – La mise en place d’un passeport biologique est probablement le meilleur coup de l’UCI dans la lutte contre le dopage ces dernières années. Pourquoi sous-utiliser cet outil? Pourquoi ne pas le complémenter par un profil de puissance des athlètes, permettant d’identifier les coureurs à surveiller de près?
4 – Pourquoi tant tarder dans la mise en place d’une commission « Vérité et Réconciliation » tant demandée par le milieu cycliste – Lance Armstrong lui-même – pour faire débloquer les choses? Craindriez-vous des révélations dont le timing serait mal choisi à quelques semaines de l’élection pour la présidence de l’UCI? Pourquoi vous contentez-vous d’un « rapport interne » à venir sur le dossier, pour l’instant? Démocratie, transparence vous dites?
5 – Quel rôle à l’UCI joue encore Hein Verbruggen à l’UCI, et quelles ont été les gestes posés par ce dernier et par l’UCI à l’endroit de Lance Armstrong et de son équipe entre 2000 et 2010? Le rapport USADA a soulevé de nombreuses questions, notamment quant au rôle de l’UCI durant le Tour 2009 envers l’équipe Astana d’Armstrong et du vainqueur Contador, questions toujours sans réponse aujourd’hui….
6 – Pourquoi désinformer le public quant à la supposée « démocratie » régnant à l’UCI? Votre « commission indépendante » proposée à l’automne 2012 à la suite du scandale Armstrong n’était pas indépendante: vous avez vous-même nommé la personne responsable de choisir les trois personnes responsables de mener cette commission!!! Pourquoi affirmer sur toutes les tribunes que l’AMA et l’USADA ont refusé cette commission, sans ajouter qu’elles l’ont refusé car cette commission n’était pas indépendante de l’UCI, donc pas crédible?
7 – Pourquoi affirmez-vous d’une part ne pas avoir pu connaître les agissements des coureurs pro durant les années 2000, et d’autre part que le peloton pro d’aujourd’hui est plus propre que jamais? En vérité, de deux choses l’une: où vous n’en savez strictement rien, car les coureurs vous cachent ce qu’ils font, où vous le savez très bien, mais protégez l’image du cyclisme… J’opte personnellement pour la 2e option, à mes yeux la plus probable.
8 – Pourquoi tarder à durcir les peines contre les coureurs dopés? Pourquoi Alexandre Vinokourov est-il l’actuel manager général de l’équipe Astana? Pourquoi Bjarne Riis de Saxo Bank? Et Jonathan Vaughters? Comment espérer se sortir du dopage si des ex-dopés sont aujourd’hui managers des plus grandes équipes? Quelle crédibilité pour le cyclisme pro?
Et je pourrais continuer ainsi longtemps, notamment sur d’autres réformes à mettre en place, notamment du côté des médecins d’équipe…
Bref, je suis convaincu que Pat McQuaid traine suffisamment de casseroles derrière lui pour justifier qu’il n’est pas raisonnable de lui accorder notre confiance pour présider aux destinées du cyclisme au cours des prochaines années. Ces communiqués de presse léchés ne doivent pas nous voiler la triste réalité de son bilan au cours des dernières années, et qui a conduit le cyclisme là où il est actuellement.
Le directeur du Giro joue quant à lui la carte classique: une brebis égarée, rien de plus. Mieux, il affirme que la réaction du milieu cycliste, virulente, montre à quel point les mentalités ont changé.
Évidemment, il faut interpréter ces propos avec grande prudence: d’une part, si Santambrogio et DiLuca les ont réellement trompé, alors ils ne savent strictement rien des pratiques actuelles du milieu et leurs propos ne sont donc d’aucune crédibilité. Ou alors ils savent pertinemment ce qui se passe dans le peloton pro, surtout sur les courses par étapes, et donnent encore dans la politique du « save my ass » à tout prix…
Tout cela est bien désespérant et malheureusement, loin d’être fini. Très bientôt sur ce site, beaucoup plus sur le dopage dans le cyclisme…
J’aimerais bien savoir par ailleurs la position officielle de Cyclisme Canada dans ce dossier… Je vous en donne des nouvelles bientôt j’espère.
3 – L’équipe Blanco pourrait bien avoir trouvé un repreneur pour la saison prochaine: il s’agit de la société américaine Belkin qui fabrique du matériel informatique et de communication, essentiellement. Apparemment, le démarchage de coureurs serait déjà commencé, l’équipe s’intéressant notamment à Peter Stetina, le jeune coureur américain de 25 ans chez Garmin-Sharp, excellent grimpeur en devenir d’ailleurs.
Je suis content d’avoir mis des bémols dans mon texte, trouvant l’annonce de cette participation bien rapide, surtout que le manager de l’équipe, Jean-René Bernaudeau, n’était pas sur l’épreuve.
Bref, ne vous fiez pas sur les sites « main stream », mais bien sur La Flamme Rouge!
9 – La Flamme Rouge pourrait être perturbée dans les prochains jours, un déplacement professionnel sur la côte Ouest canadienne, à Victoria plus précisément. Je n’aborde pas ce voyage dans le meilleur état d’esprit, ca perturbe la routine d’entrainement et je suis loin de ma petite famille pendant plusieurs jours!
La direction de l’équipe Europcar via Andy Flickinger l’aurait affirmé hier à la suite de la grande victoire d’étape de David Veilleux sur la première étape du Dauphiné: le coureur québécois prendra le départ du prochain Tour de France, en Corse.
L’information reste cependant à confirmer dans les prochains jours, Jean-René Bernaudeau débarquant sur le Dauphiné seulement demain. C’est lui qui prendra la décision finale.
On voit mal comment Bernaudeau pourrait justifier de laisser de côté le coureur québécois, avec la condition qu’il affiche présentement. À 26 ans, Veilleux est en effet mature pour son premier grand tour et il prouve actuellement qu’il arrive en grande condition au bon moment.
Si elle est confirmée, ce sera une excellente nouvelle pour tout le cyclisme au Québec, car les exploits de David Veilleux seront probablement une formidable locomotive pour développer encore plus la pratique du vélo de ce côté-ci de l’Atlantique. Si le sport est en pleine explosion en ce moment, notamment du côté des pratiquants, les performances au plus haut niveau sont susceptibles d’alimenter l’intérêt pour les courses cyclistes au Québec.
Veilleux sera donc très probablement le… 2e Québécois à prendre le départ du Tour de France après Pierre Gachon qui avait participé au Tour 1937, pour abandonner dès la première étape. Gachon, membre du Temple de la renommée du cyclisme québécois, était un immigrant français devenu citoyen canadien.
Ainsi, on pourrait dire que Veilleux sera le premier Québécois né au Québec à participer au Tour de France!
Aujourd’hui, il a passé sans problème sa première journée en jaune sur le Dauphiné, bien protégé par ses équipiers dans un final compliqué, avec quelques belles patates à monter. Normalement, il devrait aborder le chrono de mercredi en jaune. À partir de ce moment, ce seront les jambes qui parleront et ca sera difficile de conserver la tête du classement général, car les « grands » du peloton comme Froome ou Contador voudront se rapprocher de la tête et marquer les esprits. Mais rien n’est impossible quant on a de bonnes jambes et un maillot à défendre!
Go David go! Depuis la maison, la simple vue de ta présence en tête de peloton, tout de jaune vêtu, nous donnent à tous la chair de poule!
Et à la clef, tous les maillots du jour, sauf celui du meilleur jeune. David s’est payé une belle garde-robe aujourd’hui!!
David, toutes mes félicitations pour cette très grande victoire, et surtout, respect! C’est énorme! Et un grand pas vient d’être franchi pour une place au sein de l’équipe Europcar sur le Tour… où tu peux aussi aller chercher la gagne!
Veilleux a provoqué la bonne échappée à plus de 115 ms de l’arrivée, puis est sorti solo à environ 50 bornes de la ligne pour tenir tout le monde en respect. Le peloton n’a repris qu’environ 2 minutes à David, preuve du rythme incroyable qu’il a réussi à maintenir devant dans le final. Il était grimaçant dans les derniers 20 kms, mais il a tenu.
Pour tout vous dire, j’ai vécu ces derniers 40 kms pendu à la télé et j’ai compté chaque putain de kilomètre le séparant de la ligne. Dans la descente du Pas de Morgins, ces rigoles d’eau me foutaient la trouille, j’avais peur que David glisse dessus. Et à la flamme rouge, j’étais debout et… émotif!
David partira donc demain en jaune et pourrait garder le maillot jusqu’au chrono de mercredi, avec l’aide de son équipe. En restant concentré, il peut viser une bonne place au général.
Mais pour l’heure, il s’agit de bien profiter de ce succès, ils sont difficiles à obtenir au niveau professionnel, et surtout il faut penser à bien récupérer, la course n’est pas terminée!
Pour la petite histoire, la victoire de David survient presque 25 ans jour pour jour (c’était un 31 mai) après la victoire de Steve Bauer sur la première étape « 1b » du Dauphiné 1988, Aubenas-Romans.
La 65e édition du Critérium du Dauphiné Libéré s’élancera ce dimanche de la jolie petite ville de Champéry, pas très loin des rives du lac Leman.
Petit tour des enjeux de l’une des plus belles courses du calendrier, une en tout cas que j’apprécie particulièrement en raison de mon attachement à cette région.
Le parcours
Trois étapes pour les sprinters, quatre étapes accidentées, un chrono, c’est très équilibré.
Fait inusité, les difficultés commencent cette année au km 15, dès la première étape accidentée, avec le passage en haut de la côte de Morgins. De quoi lancer rapidement la course!
Outre le chrono très roulant sur 33 bornes le 4e jour, les autres temps fort seront les étapes 7 et 8. La 7 étape vers Superdévoluy sera une sorte de répétition du prochain Tour de France puisque le peloton gravira les pentes de l’Alpe d’Huez puis du col de Sarenne pour l’occasion, avant de revenir chercher le pas très difficile col d’Ornon puis le final vers Superdévoluy. La course sera lançée de loin!
Ils sont deux: Chris Froome et Alberto Contador. Les deux font leur rentrée après une petite coupure, il sera très intéressant de voir où ils en sont dans leur préparation pour le Tour, le grand objectif de leur saison. Étant deux bons grimpeurs, le chrono de 33 bornes, tout plat, sera particulièrement intéressant pour les départager. Je mise perso Contador, qui a déjà battu un Cancellara sur un chrono assez long autour d’Annecy sur le Tour 2009. En forme, Contador doit faire la différence sur Froome dans les chronos…
Autre favori de l’épreuve car en forme, Samuel Sanchez, récent 12e du Giro et qui a terminé l’épreuve en Italie en forme ascendante. Attention à lui.
Derrière, ils sont nombreux à également vouloir monter en puissance. Je pense notamment à Joaquim Rodriguez, Alejandro Valverde, Damiano Cunego, Jurgen Van Den Broeck, Jelle Vanendert, Haimar Zubeldia, Tony Gallopin, Jérome Coppel, Rein Taaramae, Romain Sicard, Andrew Talanski, Thomas Voeckler, Pierre Rolland, Michal Kwiatkowski et Thomas de Gendt. Tous ces coureurs seront à surveiller de près, plusieurs d’entre eux voulant jouer un rôle sur le prochain Tour de France.
Les Canadiens/Québécois
Deux Québécois sont au départ, du jamais vu: David Veilleux chez Europcar et François Parisien chez Argos-Shimano.
L’épreuve sera particulièrement importante pour David car on peut croire qu’il y joue en bonne partie une place parmi les 9 coureurs Europcar qui participeront au prochain Tour de France en soutien à Voeckler et Rolland. David devra montrer qu’il a de bonnes jambes, qu’on peut compter sur lui. Il devra être régulier, ne pas avoir de jour sans, et grimper convenablement, surtout en début et milieu d’étape où il est important de rester au contact de ses leaders pour pouvoir les épauler dans le final.
L’absence de Ryder Hesjedal, qui vise une bonne perf sur la Grande Boucle, nous laisse par ailleurs croire qu’il a plutôt choisi de disputer le Tour de Suisse en préparation au Tour.
Couverture télé au Québec
Aucune, si ce n’est une rediffusion des faits saillants de l’épreuve le… 26 juin prochain à 10h30 sur RDS. Dommage, car cette épreuve est vraiment l’une des plus belle de la saison.
« I would like to see him (ndlr: Lance Armstrong) jump on his private plane and come to Switzerland (UCI headquarters) and say ‘what can I do?’ »
Évidemment, voilà une déclaration de McQuaid visant à reporter sur les épaules d’Armstrong, et non les siennes, les problèmes actuels du cyclisme. Rappelons que McQuaid vise un renouvellement de son poste de président de l’UCI lors des élections de septembre prochain et qu’il n’a reculé devant rien pour se positionner dans cette optique, n’hésitant pas à accepter d’être soutenu par la Fédé suisse plutôt que la sienne (irlandaise), ce qui en dit long sur le bonhomme qui est bien davantage intéressé par ses intérêts personnels et le pouvoir que par le bien du cyclisme.
« If he has valuable information that is valuable to the sport he has to come forward« .
La vérité, c’est que sans le contexte d’une commission « Vérité et Réconciliation », les affirmations d’Armstrong sur la complicité de l’UCI lors de ses années dopage pourront être facilement démenties par McQuaid, qui s’attaquera alors à la crédibilité du coureur. Armstrong et ses avocats savent très bien que pour couler l’UCI, il faut une telle commission, et non des déclarations d’Armstrong sans contexte juridique. Armstrong est prêt à témoigner, à morfler, mais pas seul. Il a besoin de cette commission pour ca, et McQuaid refuse de lui donner car il sait qu’il a trop à perdre sur le plan personnel s’il met sur pied une telle commission.
« I do not think the UCI made mistakes.« , parlant des années dopage de Lance Armstrong. Rappelons ici que McQuaid lui même avait évoqué une « probable erreur de jugement de l’UCI » lorsqu’elle a reconnu avoir accepté des dons monétaires d’Armstrong il y a quelques années, alors que le coureur était au sommet de son art…
« I was fooled. I believed there was no way a man so close to death would go and start putting stuff into his body that could be dangerous. »
McQuaid nous joue la carte de l’innocence, et nous prend une fois de plus pour de vrais imbéciles! Il est évident que McQuaid savait pertinemment ce qui se passait dans le peloton, savait pertinemment à quoi carburait Armstrong et connaissait pertinemment les calculs de puissance. Comme il sait pertinemment ce qui se passe actuellement dans le peloton…
« I firmly believe I am making a difference. I want to eradicate doping. I want to see this thing through. I want to finish what I started. There is a change in the peloton. Every little thing I am bringing in is making a difference. »
« As I have said repeatedly, I am fully committed to participating in a comprehensive and global effort to help close this chapter of our sport. For this to happen the sport desperately needs a Truth and Reconciliation Commission to be convened to address multiple generations and not just a single team. There has been too much posturing and politicizing of this already. It is time to get down to work. Let me be clear, I plan on being the first man in the door. Tell me when and where. »
C’est très clair depuis un moment, Armstrong attend cette commission Vérité et Réconciliation pour tout déballer.
Et il est très clair que depuis que l’UCI a repris (contraint) le dossier, cette commission ne verra pas le jour à court terme, du moins pas avant les élections de septembre. Pat McQuaid se traine les pieds tout simplement parce qu’il ne veut pas de cette commission actuellement, car il sait qu’elle nuirait grandement à ses chances d’être réélu. Alors McQuaid se cantonne à répéter les mêmes inepties, c’est à dire de nous ramener le fait que l’AMA et l’USADA ont refusé de collaborer à sa commission initiale, découlant uniquement de l’UCI. Rappelons que l’AMA et l’USADA ont refusé d’y participer simplement parce que les dés étaient pipés, McQuaid ayant nommé les gens responsables de nommer les trois personnes devant mener à bien cette commission. Complaisance, conflit d’intérêt, absence d’indépendance et donc de crédibilité vous dites?
C’est donc l’impasse dans le cyclisme actuellement, et cette situation est évidemment liée à une seule chose: les ambitions personnelles de pouvoir de M. Pat McQuaid. Rien ne bougera du côté de cette Commission Vérité et Réconciliation d’ici septembre, ca me paraît évident. McQuaid ne veut pas prendre ce risque. Et du côté d’Armstrong, il veut tout déballer dans un contexte favorable où il pourra le faire, et couler ceux qui méritent de l’être.
J’ai désormais acquis l’intime conviction que le dopage n’est actuellement pas le plus gros problème du cyclisme: c’est Pat McQuaid qui l’est.
J’avais besoin d’une petite vis depuis quelques jours.
Une vis pour la patte de mon dérailleur arrière, un Campagnolo Super-Record 11 vitesses.
Que voulez-vous, à 42 balais, on ne se refait pas: je ne fais pas confiance à grand monde pour toucher à mon vélo. Encore moins pour l’entretenir. Lancé dans des descentes de cols à plus de 90 km/h comme l’an dernier sur la Haute Route, j’aime être en contrôle, et surtout du vélo sur lequel je descends « à la Samuel Sanchez ». L’entretien régulier des patins de freins? C’est moi. Des pneus? C’est moi (mes équipiers des Rouleurs de l’Outaouais ne doivent pas se souvenir de la dernière fois que j’ai crevé avec eux… ca doit bien faire 10 ans…). Du serrage de toutes les vis? C’est moi. De l’ajustement des vitesses? Encore moi.
Vous avez pigé. Personne, ou presque, ne touche à mon vélo. Je monte, j’entretiens, j’ajuste perso. My way or no way.
N’étant toutefois pas un mécano chez Sky, je fais parfois des petites erreurs.
Les miennes se résument en fait à une seule: je serre trop les vis. Comme par manie, celle de savoir que tout est serré au mili-poil.
Évidemment, sans torque wrench. Je vous l’ai dit: à 42 balais, on ne se refait pas. L’expérience fait la différence. La plupart du temps…
Du coup, en changeant mes galets de dérailleur arrière l’autre jour, j’ai trop serré.
Total, vis « strippé ». Où était-ce la patte de dérailleur en carbone dont je venais d’endommager les filets?
Misère! Surtout que ma conjointe l’a su, donc j’étais cramé pour racheter un dérailleur complet, au bas mot 400$…
Et allez trouver de telles petites pièces sur les sites Internet « main stream ». Not even a chance.
Mais fort heureusement, il y a les pros. Et les pros au Québec en matière de vélo, surtout pour le matos Campagnolo, c’est Cycles Marinoni.
Je suis allé rendre visite à mon ami Paolo hier chez Marinoni. Une visite que j’aurais dû faire avant: sa présence m’a rappelé à quel point il m’avait manqué depuis 24 mois. Cette usine a une âme, peut-être celle de M. Marinoni, membre du temple de la renommée du cyclisme québécois et dont le vélo sur lequel il a réalisé son record de l’heure chez les 75 ans trône dans le petit magasin, un magnifique vélo acier, soudures limées, fabriqué en 1978 pour Jocelyn Lovell, un de nos Grands, bourré de talent et malheureusement aujourd’hui handicapé.
Où est-ce l’âme italienne, assurément un peu de celle de Tullio Campagnolo sur le Croce d’Aune…
Anyway, j’adore Paolo: simple, l’air de rien, mais terriblement compétent et attentionné.
Quel plaisir de lui demander « t’aurais pas la petite vis »… m’a pas laissé finir ma phrase: « j’ai ». Pièce no RD-SR130, la voici.
J’ai poussé un peu ma chance: mon chum Marc a besoin de nouvelles bagues et ressorts pour ses manettes Ergopower 10 vitesses 2006…
« Voici. EC-RE-111 ». Holly shit!
Sacré Paolo!
J’avais presque oublié à quel point il est agréable de trouver plus compétent que soi pour parler matos de vélo. Trop souvent, en fait le plus souvent dans mon cas, je suis accueilli dans des boutiques de vélo par des ados boutonneux, au service de la shop depuis quelques mois à peine et qui ignorent à peu près tout du monde du matos vélo. « Z’avez des pneus Tubeless pour vélo de route »? « Des quoi? » « Laissez tomber »…. et je me sauve en courant!
Pas chez Marinoni. Paolo et ses employés sont des fins connaisseurs. Faut se lever de bonne heure pour leur apprendre quelque chose. Hier, je pensais bien surprendre Paolo par mes connaissances des produits Campagnolo 2014. Not even a chance. Ils les reçoit dans quelques semaines!
Et je sais des choses que vous ne savez pas, lalalère…
Anyway, à 42 balais vous disais-je, on ne se refait pas, on ne se refait plus: je ne fais pas confiance à grand monde pour toucher à mon vélo.
Sauf à Paolo et son équipe. Des pros. Des vrais. Merci Paolo et les autres, vous saurez vous reconnaître!
Rappelons qu’Hesjedal s’est présenté en très bonne condition sur le récent Giro avant de tout voir s’écrouler dans le premier grand chrono, alors qu’il a livré une contre-performance. Les jours suivants n’ayant pas été mieux, il a préféré abandonner – sage décision que je salue – pour trouver la source du problème, guérir et se re-concentrer sur un nouvel objectif.
La source du problème? Apparemment, une infection pulmonaire. Étant toujours au prise avec des allergies persistantes, je peux témoigner qu’en cyclisme, les problèmes respiratoires n’aident vraiment pas à la performance!
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’Hesjedal s’est soigné, a récupéré et devrait pouvoir se présenter sur le Tour en top-condition pour viser une place sur le podium. N’ayant pas fait tout le Giro et ayant évité les grandes étapes de montagne sous une météo difficile, Hesjedal devrait être frais pour le Tour.
Reste à savoir quelle sera sa préparation dans l’optique du Tour: Dauphiné Libéré, Tour de Suisse? Je parie personnellement sur le Tour de Suisse!