Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 322 of 354

Superman Landis

Nouvelle victoire d’Armstrong aujourd’hui. Fort, très fort, quoi d’autre à dire? Dans l’ère moderne, aucun champion – pas même Merckx – n’a réussi, comme lui, à remporter 3 étapes de montagne de suite. Rominger en avait remporté 2 de suite en 1993 (Serre-Chevalier et Isola 2000). Cipollini en a remporté 4 de suite en 1999, mais c’était au sprint, ce qui n’a aucune commune mesure en terme de débauche d’énergie.

Mais la nouvelle du jour est plutôt à mettre sur la performance d’un Landis absolument incroyable ces jours derniers. Armstrong lui a même dédié sa victoire aujourd’hui.

Mardi dernier, Landis se payait le luxe d’aller chercher un Ullrich déchaîné devant, ne manquant pas au passage d’écrémer le groupe auquel il appartenait. Ne s’arrêtant pas là, il revenait, seul devant son désormais petit groupe, sur Virenque et Rasmussen. Il poursuivait encore un tempo infernal au pied de la dernière montée, puis cédait la place à Azevedo à environ 2 ou 3 kms de la ligne. Manque de chance, le tempo de Landis fut fatal à Azevedo puisqu’il a explosé à peine 200m après avoir pris son relais, laissant Armstrong à lui-même dans les derniers hectomètres de l’étape!

Hier, Landis a fait jeu égal dans le chrono de l’Alpe d’Huez avec Gilberto Simoni. Sans commentaires…

Et aujourd’hui, pas fatigué du tout, il nous remet ca, se payant le luxe d’assurer l’essentiel du tempo dans le final, sur une étape de haute montagne. Après une montée super-rapide de la Croix-Fry ou il lachait des grimpeurs comme Sastre ou Azevedo, il attaquait même dans la descente! Formidable Floyd.

Si bien que ce soir, on a l’impression, en exagérant un peu bien sôr, qu’il aurait suffi à l’US Postal d’aligner seulement 2 hommes sur ce Tour de France : Armstrong et Landis. Seuls Azevedo et Hincapie ont été vus à quelques reprises aux avant-postes par ailleurs. Ekimov, Beltran, Rubiera, Pardnos et Noval sont totalement inexistants, particulièrement en montagne.

Fort, très fort cette équipe de l’US Postal. On a beau chercher dans l’histoire du cyclisme, on ne peut trouver de pareille domination d’une équipe sur le Tour. Seule comparaison possible peut-être, la domination de la Mercatone Uno sur le Giro 1999. Et on connaît la suite…

Une nouvelle pédale révolutionnaire?

L’Agence France Presse a produit aujourd’hui un reportage sur une nouvelle pédale révolutionnaire qui serait prochainement testée par certains coureurs pros. Le site web permettant d’en apprendre plus sur cette pédale est ici.

Le principe serait le suivant : la pédale permettrait un gain de puissance en augmentant le bras de levier en phase active de pédalage. Pour arriver à cela, la position du gros orteil est abaissée et avancée par rapport à l’axe de rotation. On avance le gain de puissance entre 5 et 10% !

Une affaire à suivre…

Pour poursuivre dans le matos, Campagnolo, qui a déjà annoncé la mise en marché d’un pédalier compact carbone pour 2005, présentait récemment ses nouvelles roues Eurus, un fleuron de la gamme. Nouvelle couleur, et moyeu tout carbone…

Si j’étais Walter Godefroot

Avec 3 coureurs (Ullrich, Kloden et Guerini) parmi les 10 premiers du chrono aujourd’hui, T-Mobile a offert la meilleure performance collective. Résultat, Kloden est 3e et Ullrich 4e au général ce soir. À la veille d’une très difficile étape de montagne, les T-Mobile ont un coup à jouer.

Si j’étais directeur sportif, je lancerais Ullrich ou Kloden dans une offensive vers le col de la Forclaz demain, très difficile avec des pourcentages élevés. Seul problème, la présence de Basso en 2e place : les Postiers d’Armstrong trouveront donc toujours, en l’équipe CSC, un bon coup de main pour rouler derrière un T-Mobile échappé. La situation n’est donc pas facile pour cette dernière équipe car c’est quasiment du deux (US Postal et CSC) contre un (T-Mobile). Botero pourra-t-il aider la cause?

Peu de choses à attendre de vendredi sur une étape qui conviendra aux baroudeurs loin au général, comme Bettini. Et samedi, ce sera très simple pour les T-Mobile: rouler le plus vite possible, en espérant reprendre un maximum de temps à Basso.

On vous laisse la parole!

La Flamme Rouge reçoit beaucoup de commentaires ces jours-ci : certains apprécient de toute évidence notre couverture, d’autres beaucoup moins. Nous vous rappelons que La Flamme Rouge s’est donné comme mission de commenter l’actualité du cyclisme fort d’une passion énorme pour ce sport, mais sans vous prendre pour des valises : nous voulons vous donner l’heure juste sur ce qui se passe dans le vélo, afin de contribuer à faire de vous tous des observateurs éclairés du cyclisme. Car selon nous, l’ignorance est bien pire que la vérité, même si cette dernière fait parfois mal…

Chose certaine, soyez assurés que nous apprécions vos commentaires, favorables ou non, dans la mesure qu’ils demeurent sur un ton convenable.

Devant une nouvelle performance éblouissante d’Armstrong aujourd’hui sur les pentes surpeuplées de l’Alpe d’Huez, nous sommes un peu en panne d’inspiration, sauf pour dire que le Tour est à priori terminé, exempts gros pépins (chute par exemple) demain, sur une très difficile étape de montagne vers le Grand Bornand. L’US Postal ne devrait pas avoir de mal à contrôler la course, et certains grimpeurs sans succès jusqu’ici et loin au général essaieront assurément de partir de loin. Espérons seulement que les T-Mobile tenteront un coup avec Kloden et Ullrich, respectivement 3e et 4e au général!

Côté record, il ne faut pas oublier de retrancher le temps pour parcourir les 1,7 kms de plus entre le départ et le pied de la montée. En retranchant 2 minutes (ce qui nous fait une moyenne de 51 km/h sur ces 1 700 premiers mètres), on obtient 37 minutes 41 secondes pour Armstrong, soit 51 secondes de plus que Pantani en 1995 (36 min 50 sec apparemment).

Vous trouverez ici un intéressant site sur les temps à l’Alpe d’Huez.

Quoi qu’il en soit, on vous invite plutôt à nous livrer votre appréciation du spectacle d’aujourd’hui : que pensez-vous de ce premier clm à l’Alpe d’Huez? Basso repris par Armstrong à 3 kms de l’arrivée après être resté à son contact dans les 2 étapes des Pyrénées, cela vous surprend-t-il? Ullrich deuxième à une minute d’Armstrong comme en 2001, qu’en pensez-vous? Quelle est la surprise du jour? La contre-performance du jour? Côté matériel, après avoir tant travaillé sur la mise au point d’un guidon de triathlète pour ce clm, le fait de ne pas en voir monté sur le vélo d’Armstrong vous a-t-il surpris?

La parole est à vous!

À propos des temps sur l’Alpe d’Huez

Antoine Vayer, qui analyse les performances physiologiques des coureurs du Tour, nous propose cet excellent article cherchant à prévoir les temps – et les puissances associées – qui seront réalisés aujourd’hui sur l’Alpe d’Huez.

Pas besoin de beaucoup de temps pour se convaincre qu’on est complètement dans l’irréel. Mais que voulez-vous, le public, nombreux aujourd’hui, en redemmande, sans se poser de questions…

L’ancien excellent coureur pro Charly Mottet donne quant à lui son avis sur une telle analyse des watts ce matin dans le journal Le Dauphiné Libéré. Selon lui, « La théorie mathématique des watts ne vaut que pour une estimation« . Il ajoute que « Les paramètres de la fatigue, du mental, les encouragements du public, l’émotionnel, la motivation, la technique de course, l’aérodynamisme, la diététique, le savoir-faire, forment un tout qui, ajouté aux dons naturels d’un champion, n’est pas souvent pris en compte« .

Il évoque, pour preuve, sa victoire au GP des Nations 1989 alors qu’il avait, selon ses dires, une des puissances les plus faibles de l’équipe. Il ajoute que certains coureurs ont des puissances en test très élevées, et pourtant ne parviennent pas à devenir des grands champions.

Notre avis ? C’est très mince comme explication. D’une part, Charly, les tests scientifiques ont beaucoup progressé depuis 1989. D’autre part, les analyses des watts supposent des coureurs très motivés en tout temps, qui se défoncent, ce qui est le cas pour ceux qui figurent généralement dans les 10 premiers. Sous cette hypothèse, il faut quand même générer un certain nombre de watts pour aller à telle vitesse : c’est mathématique Charly ! Et l’aérodynamisme comme la diététique (via le poids du coureurs) sont pris en compte ; seuls « l’émotionnel » et les « encouragements du public » ne le seraient pas, mais sur ces points, on ne voit pas grand chose de bien convaincant! Quant aux « dons naturels d’un champion », c’est justement ca le problème Charly : ils ne sont pas naturels !

Armstrong toujours

La nouvelle du jour ne se situe pas au sujet de la nouvelle victoire d’Armstrong qui prend du coup le maillot jaune à un Thomas Voeckler humain puisque se fatiguant au fil des étapes. La nouvelle du jour ne se situe même pas au sujet de l’abandon de Mayo, qui n’a pas pris le départ de l’étape. Non, la nouvelle du jour, c’est un Floyd Landis transformé en véritable mobylette sur les 40 derniers kms, se payant le luxe – et le plaisir, on suppose – d’aller chercher un Ullrich à l’attaque. Ne s’arrêtant pas là une fois Ullrich contrôlé, Landis poursuivait son effort afin de revenir sur Virenque et Rasmussen. « Tant qu’à faire » s’est-il probablement dit…

Évidemment, le rythme imposé par cet extraordinaire Landis était fatal à beaucoup de monde, dont Mancebo, ce qui est nouveau. Azevedo parvenait toutefois à rester bien dans le rythme, afin de prendre le relais un peu plus haut dans la dernière ascension. Impressionnant, cette équipe, vraiment impressionnant, surtout que les grimpeurs désignés de l’équipe – Rubiera, Beltran – ne semblent même pas en mesure de suivre les motos Hincapie et Landis!

Quoi qu’il en soit, La Flamme Rouge tient à rendre hommage à Voeckler aujourd’hui, car il s’est bien battu ces jours derniers. La fatigue, cumulée, était évidente sur son visage torturé de douleur au Plateau de Beille comme aujourd’hui, voire même dimanche sur la route de Nîmes. Sa performance a fait courir un vent de fraicheur sur ce Tour de France très moyen par ailleurs. Sans lui, on se serait carrément emmerdé!

L’intérêt de la course, maintenant que Voeckler a perdu le jaune, se focalise désormais sur Ullrich : parviendra-t-il à monter sur le podium à Paris? S’il est probable que la 4e place lui soit acquise à la faveur du dernier clm (il est bien meilleur rouleur que Mancebo dans un monde sans dopage…), ce sera peut-être difficile de passer Kloden qui semble très fort. Basso, quant à lui, dispose d’une certaine marge de sécurité, cette dernière étant nécessaire en vue du dernier clm ou il devrait logiquement perdre du temps sur les deux Allemands.

Le Monde publie quelques articles intéressants aujourd’hui, notamment sur les progrès constants d’Armstrong, qui ne semble pas vieillir, au contraire, puisqu’il est aujourd’hui plus puissant – et donc plus performant – qu’en 1999. Jean-Marie Leblanc semble pour sa part avoir récemment nuancé ses propos à l’égard de l’Américain, déclarant, et c’est nouveau, « Je n’ai pas de sympathie débordante pour le personnage mais, objectivement, j’ai une sorte d’admiration pour la continuité de sa motivation. » Un problème, Jean-Marie ?

Tyler Hamilton nous apporte quant à lui des explications sur son abandon dans une entrevue disponible ici et publiée sur le site VeloNews. Intéressant, parce que sincère.

Pour demain, beaucoup de coureurs ont du souci à se faire car avec un délai permis de 33%, c’est pas gagné d’avance. Si Armstrong fait une performance à la hauteur de sa « préparation », on estime qu’il pourrait gagner l’étape en 37 voire 36 minutes (et qui sait, peut-être nous surprendra-t-il encore davantage?). Cela donnera environ 12 à 13 minutes de jeu aux autres coureurs et le délai d’élimination sera probablement fixé à 48, 49 ou 50 minutes. Monter en haut de l’Alpe d’Huez en moins de 50 minutes constitue une très solide performance (du 20-22 de moyenne puisqu’il y a 15,5 km à couvrir…) et exigera chez beaucoup de coureurs une ascension « à bloc », notamment pour tous les sprinters. Ca va faire mal et beaucoup de coureurs pourraient être carrément éliminés. Réponse demain!

La météo annoncée pourrait compliquer les choses puisque des orages sont attendus en après-midi.

Enfin, on annonce que la montée de l’Alpe d’Huez est déjà quasiment saturée de monde, à 24h du départ de l’étape. Les images seront grandioses, et espérons que dans une telle foule, aucun événement regrettable ne soit à déplorer demain soir.

Il faut ABSOLUMENT lire!

Voici un très, très intéressant article d’Antoine Vayer, diplomé du professorat de sport en France, entraineur de nombreux cyclistes professionnels et chroniqueur au journal Libération, à propos des performances surnaturelles qu’on observe tous les jours en ce moment sur le Tour de France.

La Flamme Rouge pense qu’il est fondamental de prendre connaissance de cet article afin de poser un regard juste sur la course qui se déroule sous nos yeux.

Merci à notre excellent confrère et bon ami Raphael des Chroniques du vélo d’avoir porté à notre attention cet article.

Vers une autre moyenne record

C’est le 2e jour de repos aujourd’hui, l’occasion de revenir sur certaines choses frapantes depuis le début de la course :

1 – on se dirige tout droit vers un nouveau record au niveau de la moyenne horaire du Tour, si la tendance se maintient. Chaque année, ca roule donc toujours plus vite, et bien sôr toujours plus propre… « Le vent favorable » nous dira Jean-Marie Leblanc, probablement. La pluie pendant une semaine, cela compte-t-il comme météo favorable ?

2 – intéressant article ici dans Le Monde, un journal qui se pose toujours les bonnes questions.

3 – ils nous font tous rigoler (notamment Hinault), avec leur éternelle excuse de la perte de poids trop rapide pour expliquer la contre-performance d’Ullrich sur ce Tour de France. Pourtant, Jan vient de gagner le Tour de Suisse… Et s’il était simplement très fort, au sommet de son art, mais que les autres rouleraient encore plus vite que lui de façon innexpliquée? Jan connaît assurément les réponses, il connaît ses tests de VO2max ces jours-ci, de même que les vitesses moyennes qu’il réalise sur les ascensions. On en saura plus dans l’Alpe d’Huez.

4 – intéressante analyse de l’ancien co-équipier de LeMond chez Z, Éric Boyer. On est plutôt d’accord avec lui.

5 – à propos de Greg LeMond justement, on trouve lamentable les récents propos d’Hinault à son sujet, l’accusant de jalousie envers Armstrong. Greg est un chic type bien au-dessus de ces simples considérations. S’il a parlé, c’est qu’il estime qu’il devait le faire, qu’il devait être honnête d’abord envers lui-même.

Ailleurs dans le vélo, cette nouvelle:

6 – on vient de piquer Dave Bruylands, surprenant 3e du dernier Tour des Flandres, positif à l’EPO. Ben voyons… Ce qui surprend, c’est de voir l’ampleur du délai avant le résultat puisque le test fut réalisé le… 8 avril dernier! C’est aussi ca le problème du cyclisme : trouver le moyen d’être crédible, car des délais aussi longs sont inacceptables.

Le festival Armstrong se poursuit

Rien de bien excitant à dire sur la course depuis 48h : Armstrong, Armstrong et encore Armstrong. Victoire facile au plateau de Beille, malgré ce qu’il en dit. Il est évident que Basso et lui avait convenu, juste avant l’arrivée, que ce serait Lance qui gagnerait, retour d’ascenseur par rapport à la veille. Derrière, c’est l’hécatombe, Ullrich qui débourse plus de 2min 30, et ne parlons pas du reste. Il y a bien deux courses cette année, celle d’Armstrong et celle des autres. Beaucoup de surprises à prévoir parmi les 10 premiers à Paris!

Mentionnons cependant les belles prestations de Basso (mais on a bien peur qu’il craque un jour ou l’autre dans les Alpes…), de Kloden retrouvé, et de Totschnig et Mancebo (ces deux derniers n’étant pas des surprises, étant de bons grimpeurs confirmés et à pleine maturité).

Parmi les réelles surprises, celle de voir Landis et Hincapie en tête de peloton hier au pied de la dernière ascension, après une étape très éprouvante avec beaucoup de cols. Ces deux coureurs imposaient un rythme tellement infernal que les meilleurs grimpeurs – Virenque, Heras, Sevilla par exemple – étaient décramponés par ces deux colosses. Spectacle allucinant! Par la suite, c’est Azévedo (que le palmarès depuis 2 ans avait convaincu Manolo Saiz de ne pas renouveller son contrat…) qui s’occupait de faire exploser tout le monde par son train d’enfer, Ullrich y compris. Azevedo hier, c’était une moto, c’était une performance qui laisse croire qu’il pourrait gagner n’importe quelle course de montagne voire de petites courses par étape d’une semaine! Incroyable que cette force collective des US Postal. Du jamais vu.

À la lumière de tout ca, on se demande vraiment pourquoi Landis, Hincapie, Azevedo, entre autre, ne sont pas leaders à part entière d’une équipe et ne gagnent pas plus de courses que ca par année… Oui, oui, on sait, chez US Postal, c’est tout pour le même homme. N’en déplaise à plusieurs, c’est la même chose dans bien des équipes, et c’était la même chose dans bien des équipes par le passé, notamment la Banesto d’Indurain ou les Z de LeMond, sans pour autant voir pareille domination.

Aujourd’hui, victoire d’Aitor Gonzales l’homme impossible à déchifrer. Vainqueur d’une Vuelta il y a deux ans, excellent sur les chronos cette année-là, il merdouille franchement depuis et semble ne pas trouver ses aises chez Fasso Bortolo. Un changement d’air lui ferait probablement grand bien, et il est à prévoir qu’il changera d’équipe à la fin de la saison. Un peu comme Botero chez T-Mobile, qui ne trouve pas ses repères lui non plus. En échappée aujourd’hui, il est peut-être sur la bonne voie et pourrait tenter un coup sur l’étape de jeudi prochain vers le Grand Bornand.

Voici par ailleurs le total par équipes des primes amassées sur ce Tour de France. Toujours très intéressant puisque ca peut nous donner une idée de qui fera la course dans les prochains jours, voire de qui avait et n’avait pas sa place sur cette course:

1. Cofidis 48.833 euros
2. CSC 44.427
3. Fassa Bortolo 44.091
4. Quick Step 39.481
5. US Postal 39.334
6. Lotto 39.109
7. AG2R 38.499
8. T-Mobile 34.758
9. Crédit Agricole 30.566
10. Gerolsteiner 20.468
11. Euskaltel 20.203
12. Phonak 19.274
13. La Boulangère 18.289
14. Fdjeux.com 18.253
15. Domina Vacanze 17.477
16. Rabobank 16.190
17. Baléares 13.598
18. Alessio 10.584
19. Liberty 6.715
20. Saeco 4.455
21. RAGT 3.764

Dernière chose intéressante, la belle motivation d’Ullrich qui, malgré les valises qu’il s’est pris dans les Pyrénées, garde le moral. Il déclarait aujourd’hui en descendant de vélo : « Cette journée s’est parfaitement déroulée, surtout après la sortie du groupe. Je vais apprécier la journée de repos. Je suis prêt à affronter les Alpes et, si tout va bien, je vais montrer de belles choses. »

Ha oui ! Mentionnons que Lance Armstrong et Johan Bruyneel n’adressent plus la parole à Jean-Marie Leblanc depuis que ce dernier a menacé d’exclure Pavel Pardnos, cité à comparaître en octobre devant le tribunal de San Remo (Italie), suite à une descente de police effectuée pendant le Giro 2001.

Le spectacle continue!

Victoire de l’Italien Ivan Basso aujourd’hui à La Mongie, une victoire qui nous fait plaisir également depuis le temps que ce talentueux coureur tourne autour. Dans sa roue, Armstrong fait 2e, sans disputer le sprint. Un scrupule, Lance?

On vous le disait au soir du clm par équipe, le Tour se résumera cette année à un festival US Postal, au grand plaisir des fans de cette équipe et de l’Américain. C’est Landis (pas même Beltran ou Rubiera!) qui s’est chargé d’amener Lance au pied du Tourmalet, signifiant que Landis avait passé Aspin juste avant avec les meilleurs grimpeurs, Heras, Mayo, etc. Allucinant.

Mayo est à 1 minute, Ullrich est à plus de 2 minutes, Hamilton à 3 minutes 30, bref, derrière, c’est la consternation. On se dirige tout droit vers un surprenant top 5 au Tour de France, hormis la première place d’Armstrong. Quoi qu’il en soit, Lance Armstrong s’est méchamment entrainé en juin dernier après le Dauphiné (personne ne sait d’ailleurs ou il était durant les 3 semaines précédents le Tour…) pour en arriver à un tel niveau par rapport à ceux qui le dominaient il y a 5 semaines.

Bref, le Tour est fini. En fait, il l’est depuis le clm par équipe. L’US Postal va l’écraser outrageusement, et Armstrong aura même le loisir de choisir quelles étapes il voudra gagner. Demain peut-être, l’Alpe d’Huez certainement, ainsi que le dernier clm.

Seul fait nouveau, on peut émettre l’hypothèse que suite à la parution du livre L.A. Confidentiel et devant une pareille domination de l’US Postal, les soupçons repartiront de plus belle. Que voulez-vous, sportivement, il n’y a plus rien à dire, plus rien à écrire. L’intérêt du Tour est ailleurs, il est à comprendre comment on peut dominer ainsi un peloton aussi relevé au départ. Devant les soupçons qui risquent de peser sur lui et son équipe, il est probable qu’Armstrong la jouera finement dans la prochaine semaine, en « choisissant » de laisser gagner ses adversaires sur certaines étapes, question de ne pas trop les humilier, question aussi de ne pas éveiller davantage encore les soupçons et les interrogations pourtant inévitables devant pareil spectacle.

Bravo Moncoutié !

C’est un autre Français qui a gagné aujourd’hui sur le Tour, David Moncoutié, le régional de l’étape qui avait donc l’avantage de connaître par coeur le terrain. Cette victoire fait rudement plaisir, car Moncoutié est un des rares coureurs intègres du peloton, avec une solide réputation de non-dopé. S’il accepte des produits de récupération, il est bien connu qu’il refuse obstinément d’aller plus loin. Ses performances, en dents de scie, en sont une preuve et il est à prévoir que Moncoutié paie ses efforts d’aujourd’hui dans les prochains jours.

Moncoutié, 29 ans, a gagné détaché, après avoir brillament contré une attaque de Flecha dans les 10 derniers kms, à la faveur d’une bosse. Une belle victoire acquise à la pédale et à l’ancienne, et ca fait rudement plaisir.

Dans les anectodes, à noter que Tyler Hamilton a couru les deux dernières étapes avec le collier de son chien Tugboat, récemment euthanasié, au cou. Décidemment, ce Hamilton ne fait pas les choses comme les autres. Magnus Backstedt a quant à lui abandonné le Tour aujourd’hui. L’étape fut pénible, avec la grande chaleur (30 degrés) et la fatigue d’hier.

Par ailleurs, vous trouverez ici un interview de Greg LeMond qui fait suite à la publication du livre L.A. Confidentiel. Greg reprend, pour l’essentiel, les propos qu’il tient dans le bouquin. La Flamme Rouge en a terminé la lecture, aussi une analyse-critique suivra très prochainement sur cette page.

Enfin, le « Grand Fusil » Raphaël Geminiani (79 ans) n’y va pas de main morte ce matin lorsqu’on lui demande de commenter ce Tour de France : « On s’em… tellement. Ce Tour est à pleurer. » Espérons que la victoire de Moncoutié lui permette de retrouver une touche d’optimisme !

Cocorico !

Beau 14 juillet en France aujourd’hui : Virenque nous a fait son numéro sur son étape du Tour, et Voeckler a préservé de belle façon son maillot jaune. Il faisait beau, deux Français étaient en tête (un du classement général, l’autre de l’étape), le rosé était bien frais, bref, ca baigne en ce moment en France!

Et lorsque Virenque assure pareil succès populaire en réalisant une grande chevauchée de 200 bornes devant, comme au bon vieux temps, Jean-Marie Leblanc, dont on connaît le passé avec Virenque, arbore un large sourire satisfait…

Quoi qu’il en soit, on a jamais beaucoup aimé ce petit flambeur de Virenque, qui a un lourd passé. Ceci étant, on admire chez lui sa capacité de se sublimer lors du Tour. À la ramasse dans la plupart des autres épreuves de la saison, Virenque renaît chaque année sur le Tour pour aller en chercher une belle. Une fois parti, il vend très chèrement sa peau, et force l’admiration. Voici d’ailleurs son palmarès sur les étapes du Tour :

1994: Luz-Ardiden (12e étape), le 15 juillet (2. Pantani)
1995: Cauterets (15e étape), le 18 juillet (2. Chiappucci)
1997: Courchevel (14e étape), le 20 juillet (2. Ullrich)
2000: Morzine (16e étape), le 18 juillet (2. Ullrich)
2002: Mont Ventoux (14e étape), le 21 juillet (2. Botcharov)
2003: Morzine (7e étape), le 12 juillet (2. Aldag)
2004: Saint-Flour (10e étape), le 14 juillet (2. Kloeden)

C’est pas beaucoup d’étapes, mais c’est que du beau. La victoire en 1997 à Courchevel est cependant ternie par un accord tacite qu’il avait fait avec Ullrich (lui l’étape, Ullrich la paix pour le reste du Tour…).

Une mini-crise a éclaté à l’arrivée entre Virenque et son compagnon d’échappée Axel Merckx, puisqu’apparemment les deux s’étaient entendus pour que Merckx laisse les points du meilleur grimpeur à Virenque sous la condition que ce dernier ne décroche pas Merckx dans les cols. Les images semblent donner raison à Virenque, qui est monté à son train. Il ne pouvait pas ralentir de trop, sous risque de se faire reprendre par le peloton. C’était à Merckx de se débrouiller pour accompagner et sur ce coup-là donc, on se range plutôt du côté de Virenque.

Derrière, on peut se montrer déçu de l’attentisme des favoris qui n’ont pas fait rouler leurs équipes sur un terrain qui favorisait pourtant une course d’attaque. On pourra ainsi se demander pourquoi les Phonak (Sevilla) ou les Iles Baleares (Menchov) voire les Saeco (Simoni) ne se sont pas lancés à l’attaque, question de mener la vie dure aux Postiers et aux T-Mobile. Tous les favoris jouent donc sur la défensive, attendant sagement l’étape de vendredi ou personne ne pourra plus se cacher. C’est Voeckler qui fait la bonne opération puisque cet attentisme lui permet de prolonger son bail avec le maillot jaune. Il devrait logiquement le perdre, au profit de Virenque ou d’Armstrong si ce dernier fait un grand numéro, vendredi à La Mongie.

Pour information, l’excellent ex-professionnel Jean-Christophe Currit a remporté L’Étape du Tour Vélo Magazine dimanche dernier en 6h57minutes. Virenque a mis 6h pile pour franchir les 237 kms aujourd’hui, une idée d’à quel point ca roule plus vite sur le Tour. Avec son temps, Currit était hors délai aujourd’hui… Si le niveau est différent, il faut également rappeler que les coureurs du Tour ont 10 jours de course dans les jambes, dont certaines difficiles sous une météo peu clémente.

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