Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 294 of 350

Demain débute le Tour de l’Avenir

Organisé par la Société du Tour de France, le « Tour de l’Avenir »:http://www.letour.fr/stf/avenir/2005/fr/edito.html, dont la première édition eut lieu en… 1961, s’élance demain d’Argentré-du-Plessis pour un peu plus de 1400 kms répartis en 10 étapes, dont un clm. Cette course, réservée aux coureurs âgés de moins de 26 ans, est une occasion unique dans la saison de voir à l’oeuvre les champions de demain. Le Tour de l’Avenir ne compte-t-il pas « à son palmarès »:http://www.letour.fr/stf/avenir/2005/fr/palmares_depuis.html des coureurs comme Felice Gimondi, Zoop Zoetemelk, Greg LeMond, Charly Mottet, Laurent Fignon, Miguel Indurain et, plus près de nous, Denis Menchov et Evgueni Petrov ?

Côté « parcours »:http://www.letour.fr/stf/avenir/2005/fr/parcours.html, la haute montagne ne sera pas vraiment au programme de cette édition si bien que le scénario véçu l’an dernier, ou 3 coureurs se sont disputés la victoire finale jusqu’aux derniers 200 mètres, les officiels devant recourir aux centièmes de seconde pour départager le Français Calzati et le Suédois Lövkvist, pourrait bien se répéter cette année encore. À voir, bien que le clm de 22 kms lors de la 5e étape pourrait départager les coureurs. Ce qui est certain, c’est que la course sourira à ceux qui prendront des initiatives tout au long des 10 jours de course.

« 22 équipes de 6 coureurs »:http://www.letour.fr/stf/avenir/2005/fr/engages.html participeront cette année à cette épreuve, dont 9 équipes françaises (RAGT Semences, Française des Jeux, Agritubel, Bretagne-Jean Floc’h, Auber, AG2R Prévoyance, Crédit Agricole, Bouygues Telecom, équipe de France). Les autres équipes sont l’équipe nationale des Etats-Unis, l’équipe nationale d’Allemagne, Liberty Seguros (Espagne), Rabobank (Pays-Bas), CSC (Danemark), l’équipe nationale de Norvège, Team Tiaa-CREF (USA), Cycling Team Capec (Kazakhstan), Landbouwkrediet (Belgique), Perutnina (Slovénie), Jartazi (Belgique), Chocolade Jacques (Belgique) et Orbea (Espagne). Il faut évidemment déplorer l’absence d’une équipe nationale canadienne sur cette prestigieuse épreuve. On ne comprend pas les raisons d’une telle absence, beaucoup de coureurs apparaissant prometteurs au Canada et capables de prendre part à une telle épreuve (notamment les Rollin, Parisien, Lacombe, Gilbert, etc.).

Parmi les coureurs à surveiller, il faudra faire attention aux coureurs du Crédit Agricole Yannick Talabardon, Bradley Wiggins et Saul Raisin, tous trois excellents. En ce sens, l’équipe du Crédit Agricole semble sur le papier une des plus fortes sur la présente édition. Il faudra également surveiller de près Maxime Monfort chez Landbouwkrediet, Andy Schleck et Lars Bak chez CSC, Hans Dekkers et Kai Reus chez Rabobank, Mark Renshaw à la Française des Jeux, Patrick McCarty de l’équipe des États-Unis, Mark Scanlon et Tomas Vaitkus chez Ag2R ainsi que les Français Tristan Valentin (Auber), Carl Naibo (Bretagne-Jean Floc’h) et
Rémy di Gregorio (Française des jeux).

Championnats québécois : la preuve que Charles Dionne est prêt !

La course sur route des Championnats québécois le week-end dernier fut riche en enseignements puisque la très belle victoire de Charles Dionne (Webcor) prouve que sa condition est excellente à moins d’une semaine du « Grand Prix T-Mobile à San Francisco »:http://sanfrancisco.about.com/cs/sportsevents/l/aa082001a.htm ou il devra défendre son titre acquis pour une 2e fois l’an dernier.

Les Championnats provinciaux étaient disputés à Morin Heights, dans le nord de Montréal, sur un parcours très sélectif ayant servi de sélection canadienne pour les Jeux Olympiques de 1996. Le parcours, une boucle de 20 kms, comportait en effet une longue bosse – la montée St-Gabriel – de 3km dont certains passages sont à plus de 12%. Les coureurs élites avaient 8 ascensions à faire, pour 140 kms de course.

Sans surprise, on retrouva très rapidement devant un Dominique Perras (Ofoto-Sierra Nevada) qui trouvait sur ce circuit un parcours à la mesure de ses excellentes aptitudes de grimpeur. La surprise vint de Dionne, capable d’accompagner Perras dans chacune des ascensions, lui qui est plutôt bon sprinter. Ces deux coureurs firent l’essentiel de la course seuls devant, comptant environ 3 minutes d’avance sur quelques coureurs essayant de limiter les dégâts derrière. Car du peloton, il n’y en a jamais eu (sauf peut-être dans les 10 premiers kms!), le parcours laminant en profondeur les organismes et faisant rapidement exploser en de multiples petits groupes la meute. Seulement 27 coureurs sur les 54 au départ parvinrent d’ailleurs à terminer la course, illustrant bien qu’il y avait ce week-end Dionne et Perras et les autres…

Dionne s’est imposé au terme des 140 kms par une accélération à mi-montée, soit dans un faux plat ascendant à 150 mètres de la ligne. Il voulait assurément se tester en vue du GP T-Mobile, lui aussi disputé sur un circuit très sélectif comportant également une bosse monstrueuse.

Outre un titre de champion du Québec (c’est toujours agréable…), cette victoire de Dionne a donc de quoi nous réjouir tous puisqu’elle porte en elle tous nos espoirs de le voir briller à San Francisco la semaine prochaine devant une partie de l’élite mondiale. Dionne serait-il un homme de l’automne? Peut-être bien, car ses deux victoires au GP de San Francisco ainsi que sa belle prestation aux Mondiaux de Zolder en 2002 sont survenues en septembre et octobre…

Quant à Perras, sa course fut inspirante et le rassure également sur sa condition. Quel grimpeur ! Faisant le gros du travail dans chaque ascension (son rythme était impressionnant dans cette pente), ce coureur peut être satisfait de lui, malgré une possible déception puisque c’est la 2e fois qu’il passe tout près du titre.

À noter une autre grande performance ce week-end, celle qui permis à un Jean-Sébastien Béland d’aller chercher la 3e place du podium. Tout un retour au premier plan pour ce coureur contre qui on courait il y a un an chez les Maîtres A. Le récent vainqueur de la Classique Louis Garneau (Montréal-Québec), Dominique Rollin, a terminé à la 8e place, à environ 4 minutes de Dionne, sur un circuit il est vrai correspond peu à ses aptitudes intrinsèques.

Les résultats « sont disponibles ici »:http://www.fqsc.net/05/Comp/route/resultats/RP-ChQcEL05.pdf.
Un reportage de Louis Barbeau, de la FQSC, « est disponible ici »:http://www.fqsc.net/05/Nouvelle/0829.htm.
« Quelques photos sont disponibles ici »:http://www.geocities.com/veloptimumcourse/5/8aout/ChQcRoute.html.

Ha oui ! On a nous aussi participé aux Provinciaux, dans la course des Maîtres A (100 kms) qui ont tout de même inscrit la 2e meilleure moyenne horaire du week-end derrière celle des Seniors 1-2 et ce, en devant se taper une rampe supplémentaire de 15% dans les 200 derniers mètres de la course et en devant affronter la pluie matinale. On a résisté 3 tours (sur les 5 à faire) dans le premier peloton, puis on s’est fait largué sur une accélération dans le haut de la 3e ascension, puis on a terminé comme on a pu, faisant l’essentiel des 2 autres tours seul en chasse-patate entre le premier peloton et le gruppetto derrière (qui ne nous a jamais rattrapé, lalalère…). Un manque de condition de la part de La Flamme Rouge? Peut-être, et on songe à fermer ce site en 2006 afin de nous consacrer à l’entrainement intensif nom d’une pipe!!! Seul élément positif du week-end, la victoire « de notre équipier et ami Michel Cyr »:http://www.lesrouleurs.ca/ au classement Super-Prestige Maîtres A de l' »ACVQ »:http://www.acvq.ca/default.asp, un classement similaire à celui du ProTour chez les pros et qui vient couronner le meilleur coureur de la saison dans cette catégorie. Le plus modestement du monde, on aime croire que nous avons contribué (mais si peu) à son succès, surtout parce qu’étant à l’origine de l’échappée lui ayant permis de marquer 20 points précieux lors du GP Sports Experts à Oka en juin dernier. On avait en effet fait exploser le peloton au début du dernier tour tout en s’assurant bien sûr que Michel était bien callé dans notre roue! Notre meilleur souvenir de la saison 2005 qui s’est achevé dimanche dernier en haut de la montée St-Gabriel, complètement lessivé, à 174 puls/min.

By the way, thanks David and Bill for your support in those last 200 meters Sunday… Coming from you, it was special to me.

Une Vuelta peu relevée commence demain


La 60e édition du « Tour d’Espagne »:http://www.lavuelta.com/ s’élance demain de Grenade. Au programme sur les 3 prochaines semaines, 3369 km répartis en 21 étapes, dont 3 contre-la-montre individuels et pas moins de 50 cols à affronter. 197 coureurs répartis en 22 équipes prennent le départ, dont 4 équipes françaises (Bouygues Telecom, Cofidis, Crédit Agricole, Française des Jeux), 4 italiennes (Domina Vacanze, Fassa Bortolo, Liquigas, Lampre), 6 espagnoles (Baléares, Euskaltel, Liberty, Saunier-Duval, Relax, Valence), 2 belges (Davitamon, Quick Step) et une équipe allemande (T-Mobile), américaine (Discovery), suisse (Phonak), néerlandaise (Rabobank) et danoise (CSC).

Le parcours sera musclé, les principales difficultés étant :

1- la 6e étape, une première étape de montagne sur 217 kms

2- l’enchainement de la 9e (clm de 48 kms), de la 10e (arrivée en altitude à Arcalis) et de la 11e étape, ces deux dernières étant deux grosses étapes de montagne. Il faudra savoir bien récupérer des efforts et on aura une très bonne idée des prétendants à la victoire finale au soir de la 11e étape.

3- la 14e étape, un classique avec arrivée au Lac de Covadonga

4- la 17e étape ou les coureurs devront escalader 2 fois le col de Navacerrada (1re catégorie, sommet à 1880 m)

5- le dernier clm de 39 km la veille de l’arrivée

Les favoris : tout le monde parle de Roberto Heras qui, en gagnant cette année, passerait à l’histoire du cyclisme comme le seul coureur ayant remporté 4 Vuelta. Rominger (vainqueur de 1992 à 1994) et lui partagent actuellement le record avec 3 victoires. Ceci étant, Heras n’a pas été très convaincant cette année, surtout sur le Tour (45e à plus d’1h30 d’Armstrong!) et n’ayant que peu couru récemment, on ignore tout de sa condition actuelle.

Mancebo est à nos yeux le réel favori de cette Vuelta. Présent sur le Tour, il s’est offert une coupure en août et sera revanchard, lui qui gagne peu (on lui reproche souvent). Son équipe, même privée de Valverde, est capable de l’amener à la victoire finale à Madrid.

Quant à Iban Mayo, c’est l’inconnu total, son niveau depuis 2 ans étant très moyen, le coureur ayant du mal à se remettre d’une mononucléose ayant pourri sa fin de saison 2004.

Il ne faudra pas négliger Aitor Gonzales, revenu à un bon niveau cette année. Son équipe, Euskaltel, pourrait lui apporter un soutien précieux et efficace.

Pour le reste, le plateau de favoris est très décevant, seulement 4 des 20 premiers mondiaux étant présents en Espagne. La Vuelta 2005 se résumera donc à un duel entre Espagnols et on peut raisonnablement se questionner de nouveau sur la pertinence de placer ce grand tour en septembre…

Les outsiders : Sevilla, Botero, Beloki, Landis, McGee, Menchov, Sastre et Simoni.

Les sprinters en présence : Petacchi et Boonen surtout, ce qui constituera le premier grand duel de la saison entre ces deux hommes. La scène du sprint devrait donc être très intéressante sur cette Vuelta car Hushovd et Zabel voudront aussi se mêler à la lutte…

À noter aussi la présence de Bettini qui vient préparer les Mondiaux, une sélection dans la Squadra Azzura étant toujours prestigieuse.

« Le site web officiel de la course est ici »:http://www.lavuelta.com/.
Une petite présentation des principaux favoris est « disponible ici »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/VUELTA_05_PRES.html.

L’Affaire Armstrong : une occasion rêvée de faire avancer la lutte contre le dopage

Autre journée riche en rebondissements dans l’affaire Armstrong qui fait sans surprise couler beaucoup d’encre. C’est que l’onde de choc est similaire à celle qu’avait créée l’Affaire Festina en 1998, à la nuance près que cette dernière était survenue en plein Tour de France.

Parmi les nouveautés du jour, « la déclaration d’Armstrong »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20050825_140026Dev.html, d’une petitesse sans mot. L’américain n’a trouvé qu’une chose à faire, adopter l’attitude du « persécuté », une attitude à 1000 lieux de celle qu’il a habituellement pourtant préconisé toute sa vie durant, que ce soit en cyclisme ou face au cancer. Armstrong a déclaré que « _Le Vieux Continent en général, et la France en particulier, est jaloux du succès d’un «US Boy» dans l’un des sports considérés européens_ ». Pourtant, il y a à peine 6 mois, durant Paris-Nice, Armstrong déclarait sur toutes les tribunes « que Sheryl et lui aimait la France » afin de se refaire une image plus populaire dans ce pays.

La défense est pathétique et évidemment carrément hors sujet. Il faut y voir une tentative désespérée de porter le débat ailleurs que sur les faits, qu’il sait implacables et sans issue.

Pour le reste, c’est tout aussi pathétique. Il nous a rappelé avoir été testé des centaines de fois, tous les contrôles étant négatifs. C’était aussi le cas de nombreux autres aujourd’hui suspendus, notamment les Virenque, les Millar, les Rumsas, les Frigo, les Musseuw, la liste s’allonge… Et cette affaire a justement l’intérêt de montrer avec éloquence que les tricheurs ont toujours une bonne longueur d’avance sur les tests antidopage, ces derniers étant du coup faciles à déjouer. Ce n’est que rétrospectivement qu’aujourd’hui, on parvient à expliquer les performances impressionnantes qu’il offrait en 1999.

Mais le clou, c’est cette déclaration : «_Cela ne me surprend pas du tout qu’ils aient des échantillons. Mais quand j’ai donné ces échantillons (en 1999), ils ne contenaient pas d’EPO. Je le garantis_». On vient de démontrer scientifiquement, hors de tout doute possible, la présence d’EPO dans 6 échantillons urinaires lui appartenant et prélevés lors du Tour 1999. Comment peut-il « garantir » la non-présence d’EPO dans ces échantillons ? Comment peut-il nier l’évidence reconnue scientifiquement aujourd’hui ? À titre de comparaison, la défense de Tyler Hamilton nous semble plus intelligente : loin de nier les évidences scientifiques, il tente de montrer – pathétiquement il est vrai – que ces résultats pourraient avoir obtenus sans qu’il ait recours au dopage.

Sans être contre Armstrong, nous n’avons jamais été très impressionné par ce coureur arrogant et si sûr de lui, aux performances (et celles de son équipe) innexplicables depuis 1999. Mais aujourd’hui, c’est pour l’homme lui-même que nous perdons progressivement toute estime, sa défense étant digne d’un enfant qu’on pique la main dans le sac de bonbons et qui continue pourtant à nier…

Par ailleurs, il faut lire « cette courte entrevue avec Dick Pound »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-682257@51-636140,0.html, le Canadien qui est président de l’Agence Mondiale Antidopage. Il rappelle que dans ce dossier, l’AMA ne peut pas entreprendre d’action et que c’est à l’UCI de le faire. Il estime également que devant l’énormité de l’affaire, l’UCI ne peut rester sans rien faire. Et nous partageons évidemment son opinion et espérons de tout coeur que l’UCI et ASO (propriétaire du Tour de France) joindront leurs forces pour prendre des actions contre Armstrong concernant le Tour 1999.

« Il faut surtout absolument lire ce court article »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-682256@51-636140,0.html sous forme de questions/réponses qui clarifie bien l’état de la situation et qui permet de jeter la lumière sur certains points soulevés par nos lecteurs (pourquoi cette histoire sort maintenant, quelle est l’efficacité des contrôles, etc.).

Par ailleurs, « ProCycling rapporte une curieuse histoire d’individu suspect ayant été vu lors du Tour cette année entrant dans l’hôtel de l’équipe Discovery, des glacières à la main »:http://www.procycling.com/news.aspx?ID=1570. La police française des narcotiques aurait surveillé le traffic, malheureusement sans grand succès, une équipe télé foutant en l’air la filature. Une histoire bizarre certes pour l’instant, mais dont on en apprendra peut-être plus très bientôt.

« Très intéressante entrevue avec Jonathan Vaughters »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=features/2005/vaughters_1999, équipier d’Armstrong sur le Tour 1999. Il déclare notamment que « _I’d never tested (at a race) above 50 percent, except before the start of the ’99 Tour, » he said. (Il fut alors testé à 51%) « I told the team doctor ‘don’t worry, I’ve got a certificate, I’ve got a hall-pass for this’, » he recalled. (Ce qui est vrai, Vaughters faisant partie à l’époque des coureurs disposant d’un certificat médical attestant son haut taux d’hématocrite naturel) « But the doctor said it wasn’t me they were worried about, it was that the whole team was very close (to the 50 percent limit)._ » Vaughters parle aussi du cyclisme français, déclarant que « _He said there is more validity to the correlation that French teams are cleaner and therefore struggle in the big Tours. That’s why I don’t like it when people make fun of those teams if they don’t perform that well._ » Éloquent.

Enfin, « cet article »:http://www.geocities.com/veloepododo/art/5/8aout/SportsFr25.html sur la supercherie dans le cyclisme nous a paru intéressant.

On termine enfin notre texte de ce soir par une note plus philosophique, estimant qu’il est curieux voire grâve que dans l’affaire Armstrong, les commentaires et réactions des gens voire des instances dirigeantes du cyclisme ne soient pas davantage orientés vers les bienfaits de cette histoire. Ne voilà-t-il pas en effet une formidable occasion de réviser nos façons de penser la lutte antidopage, peut-être en rendant légaux de tels tests rétrospectifs ? N’est ce pas une formidable occasion de prendre conscience que depuis l’affaire Festina, rien n’a réellement changé dans le peloton pro ? Que le soit-disant « coup de ménage » fait dans le cyclisme suite à cette affaire en 1998 est un échec total et qu’on a pas le droit de laisser passer une 2e chance d’assainir ce si beau sport ? N’est ce pas l’occasion de réaliser la crédulité générale à l’égard de certaines performances athlétiques relevant davantage du cheval que de l’être humain ? N’est-ce pas l’occasion de pleinement réaliser que les tests actuels sont inefficaces pour détecter les produits de pointe ? N’est ce pas la grande occasion pour l’UCI, pour l’AMA, pour la Société du Tour et pour les Fédérations de faire preuve de solidarité dans cette lutte contre le dopage en reconnaissant d’abord collectivement la validité des résultats publiés cette semaine et en prenant ensuite des actions concrètes contre Armstrong afin d’afficher une position ferme à l’égard de tous les coureurs pro ?

Les nouvelles du jour

1 – « L’EICMA show de Milan »:http://www.eicma.it/, le grand rendez-vous annuel pour découvrir les nouveautés côté matos en prévision de 2006, aura lieu du 16 au 19 septembre prochain. Il sera intéressant de découvrir ce que nous réservent les grandes compagnies oeuvrant dans le marché du cycle.

2 – Peut-être pour une des rares fois dans sa vie publique, Jean-Marie Leblanc, ce petit monarque sans envergure, a prononcé des paroles sensées aujourd’hui, « estimant que les contrôles rétrospectifs devraient faire partie des procédures autorisées dans les contrôles anti-dopage »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2005/aug05/aug25news. Voilà une bonne idée en effet qui pourrait avoir un effet très dissuasif chez les coureurs (« si je me dope maintenant, je ne serai peut-être pas piqué mais dans trois ans? »). Affaire à suivre et espérons que l’UCI adoptera une philosophie constructive en ce sens…

3 – la presse allemande « n’est pas tendre envers Armstrong »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26773 au lendemain des révélations publiées dans L’Équipe. Normal, Jan Ullrich a terminé si souvent 2e.

4 – Outre les 15 tests positifs sur le Tour 1999 (dont 6 sont de Lance Armstrong), on apprend que c’est… « 40 échantillons du Tour 1998 (la belle époque!) qui se sont avérés positifs »:http://www.procycling.com/news.aspx?ID=1564 à la fameuse molécule. Impressionnant. Espérons qu’on pourra aussi identifier le nom des coureurs dont Marco Pantani fait probablement partie (et peut-être aussi Richard Virenque et Jan Ullrich).

5 – c’est « José Azevedo qui a été désigné leader de l’équipe Discovery »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26757 pour la Vuelta, une équipe qui comptera en son sein des coureurs comme le Canadien Barry mais aussi les prometteurs Tom Danielson et Stijn Devolder. Ayant déjà gagné le Giro (Savoldelli) et le Tour (Armstrong), l’équipe américaine réalisera-t-elle la passe de trois en 2005 ?

6 – il faut lire « ce court article »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26776 sur les succès des coureurs Français en 2005. Éloquent.

Quelques précisions sur le cas Armstrong…

Merci de vos commentaires sur ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire Armstrong ». Certains d’entre eux nous ont interpellé et nous y réagissons ce soir.

1 – les échantillons analysés étaient bel et bien ceux d’Armstrong. Si le labo de Chatenay Malabry procédait effectivement par codes d’enregistrement, le journal L’Équipe a, par son enquête, trouvé le moyen de jumeler ces numéros à des dossiers médicaux sur les coureurs, dossiers portant les mêmes numéros. En jumelant deux sources donc, ils ont été en mesure de prouver hors de tout doute que les échantillons analysés – et positifs – sont bel et bien ceux d’Armstrong.

2 – Daniel Baal n’a jamais « couvert » les fautes des cyclistes de l’équipe Festina. Il faut lire à ce sujet son livre récemment publié, un livre de grande valeur (« Dans les coulisses du cyclisme professionnel »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2915320071/qid=1124848871/sr=1-1/ref=sr_1_8_1/402-2527325-3017768). S’il avait été effectivement mis en examen, ce n’est pas dans l’Affaire Festina mais bien dans le procès de Richard Virenque pour infraction à la loi antidopage. Et s’il avait mis en examen, c’est que le juge disposait de ce seul moyen pour qu’il participe aux confrontations avec Bruno Roussel. Il ne faut pas tout mélanger.

3 – un lecteur nous écrit que « rien, absolument rien ne prouve le dopage contre LA ». Justement oui. Le labo de Chatenay Malabry a bel et bien prouvé la présence d’EPO dans 6 échantillons (6!) d’urine appartenant à un coureur du Tour 1999, coureur par après identifié grâce à l’enquête de L’Équipe comme étant Lance Armstrong. Il est donc prouvé hors de tout doute qu’il s’est dopé. Le reste n’est que procédure et seulement procédure. Effectivement, il ne pourra y avoir de contre-expertise et conséquemment, le contrôle positif ne pourra probablement pas avoir de valeur pour sanction, mais le test demeure bel et bien positif. Qui oserait nier ce dopage lorsque 6 échantillons sont positifs ? Les probabilités sur 6 échantillons sont que la contre-expertise retournerait probablement des résultats tout aussi accablants. Et il est désormais à souhaiter que le labo procédera à l’analyse des échantillons des Tours suivants…

4 – rien n’indique que les échantillons utilisés avaient été ouverts auparavant car il y en avait peut-être plusieurs. Et même s’ils avaient été ouverts, pourquoi remettre en question la bonne foi de scientifiques indépendants du monde du cyclisme ne cherchant qu’à faire leur boulôt du mieux qu’ils peuvent dans leur labo et qui, à priori, ne connaissait pas le nom du coureur à qui appartenaient ces échantillons ?

5 – « Pourquoi Armstrong? » est une question que plusieurs se posent. La réponse tient selon nous en grande partie dans un mot : arrogance. Notamment parce qu’il a toujours déclaré « je fais mon métier, faites le vôtre si vous croyez que je me dope ; c’est à vous de prouver que je me dope » (et sur ce point, il a depuis 2 ans été copieusement servi!). Armstrong est en effet le premier champion cycliste à avoir autant parlé du dopage pour le nier, et toujours en bloc, malgré les soupçons – parfois convaincants – qui s’accumulaient derrière. Tous les autres grands champions du Tour ont évité ou ont été très discrets sur le sujet voire même, dans le cas d’Anquetil, ont carrément parlé ouvertement du sujet. Armstrong a quant à lui préféré défier le public, les médias et le monde du cyclisme sur ce terrain, multipliant les déclarations provocantes (« à vous de prouver que je me dope si c’est ce que vous croyez », etc.) et lui amenant pas mal d’ennemis. Ce comportement d’Armstrong à l’égard du dopage est en accord avec sa personnalité, ayant lui-même avoué marcher à la rancoeur et à la revanche dans ses bouquins. Cette personnalité a fait de lui un coureur peu aimé dans le peloton pro en Europe, peu aimé du public européen voire même distant avec ses propres équipiers (n’a-t-il pas affirmé qu’on ne peut être leader et ami en même temps?).

6 – pourquoi la publication de ce dossier maintenant ? On répondra par une autre question : pourquoi y voir matière à polémique en remettant en question la bonne foi des responsables de cette enquête ? Il est en fait probable que le dossier n’a été prêt pour la publication que récemment et que L’Équipe, sachant que c’était un grand « scoop », l’a publié aussitôt que possible. Car si le dossier était prêt depuis un moment et que L’Équipe avait vraiment voulu jouer dur et méchamment avec Armstrong, elle aurait probablement diffusé l’enquête en plein Tour de France, espérant ainsi déstabiliser le champion américain sur le plan sportif et ainsi le priver d’un 7e sacre.

7 – Armstrong était-il le seul à utiliser de l’EPO en 1999 et probablement à se doper toutes ces dernières années ? Bien sûr que non ! À ce sujet, la grande majorité du peloton professionnel loge à la même enseigne, bien évidemment. Mais Armstrong, contrairement aux autres, gagne davantage, permettant de faire plus de tests sur son compte et l’exposant ainsi plus à ce genre d’affaire. De surcroît, il gagne en défiant le monde entier, affirmant vaincre sans recours au dopage, une forme de provocation pour beaucoup de gens. Quoi qu’il en soit, on trouve usurpé de parler d’acharnement contre Armstrong car c’est oublier bien vite les cas Hamilton, Gaumont, Millar, Perez, VDB, Musseuw, etc.

8 – L’émission « Le Point »:http://www.radio-canada.ca/actualite/lepoint/ ce soir à Radio-Canada était consacrée à une entrevue très intéressante avec Pierre Ballester, un des deux auteurs du livre L.A. Confidentiel.

Armstrong : l’édifice se lézarde encore plus…


Bombe ce matin dans le monde du cyclisme : le journal français L’Équipe affirme que le laboratoire de Châtenay-Malabry (accrédité UCI pour les tests EPO) « a bel et bien trouvé de l’EPO dans les échantillons urinaires de Lance Armstrong »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/DOPAGE_ARMSTRONG_2.html prélévés lors du Tour de France 1999 et ce, à… 6 reprises, soit dans les échantillons prélevés lors des étapes suivantes : Puy-du-Fou (3 juillet 1999), Montaigu – Challans (1re), Grand-Bornand – Sestrières (9e), Sestrières – L’Alpe d’Huez (10e), Saint-Galmier – Saint-Flour (12e) et Castres – Saint-Gaudens (14e). Documents officiels à l’appui, le journal dépose la preuve « irréfutable » d’un dopage à l’EPO du champion américain.

Les conditions dans lesquelles ces contrôles ont été faits (7 ans après) ne permettront cependant pas à l’UCI d’imposer des sanctions au coureur américain. Quel serait l’intérêt d’ailleurs, l’UCI ayant toujours fait passer la défense de l’image du cyclisme avant la lutte anti-dopage ? Mais déjà, une autre instance sportive, beaucoup plus agressive sur le plan du dopage (fort heureusement!), l’Agence Mondiale Anti-dopage, n’exclut pas des recours juridiques contre Armstrong et étudiera de près le dossier dans les prochains jours.

Évidemment, Lance Armstrong, présentement au Texas, adopte la seule ligne de conduite possible : la négation totale. Il a répété ne jamais avoir « _pris de drogues favorisant la performance._ » Il faut comprendre que des aveux seraient bien évidemment catastrophiques dans son cas. En niant, comme l’avait fait Virenque, cela laisse toute la charge de la preuve à la couronne, ce qui complique le dossier bien évidemment… Seule défense d’Armstrong possible face au dossier de L’Équipe, celle d’essayer de discréditer les contrôles en évoquant leur manque de fiabilité. Cette bataille sera donc probablement livrée sur le terrain de la science.

Bref, ce matin, cette nouvelle est une réelle bombe dans l’univers du cyclisme, une bombe qui ne sert en rien sa cause. Les réactions ne tarderont pas, beaucoup déclareront probablement « l’avoir toujours su » bien qu’ils défendaient le coureur américain depuis sa première victoire hier encore…

Voilà en tout cas une histoire qui nous prouve hors de tout doute que notre ligne de conduite est la bonne sur ce site : vous parlez du cyclisme pro certes, mais sans vous voiler la face sur ce qui est évident aux yeux du spécialiste. Nous sommes convaincus que nous avions raison d’évoquer « un malaise » dans le cas Armstrong et que l’avenir nous en apprendra beaucoup plus sur la façon dont il parvenait – ainsi que toute son équipe – à des performances aussi incroyables. Car s’il est désormais prouvé qu’Armstrong a bel et bien utilisé l’EPO en 1999, il est probable qu’il aura également rafiné ses techniques de dopage par la suite devant la multiplication et la sophystication des contrôles sanguins. Sa collaboration jusqu’en 2004 avec le médecin italien Michele Ferrari n’en devient qu’encore plus suspecte dans ce contexte… et le fameux argument qu’un homme ayant connu un cancer ne risquerait pas le dopage (argument souvent entendu) sonne désormais creux.

Et cette nouvelle semble prouver un autre de nos arguments, celui de savoir que les coureurs se dopent aujourd’hui autant qu’aux belles années EPO ; c’est seulement le manque d’efficacité des contrôles qui ne permettent pas d’identifier les tricheurs ainsi que la circulation de nouvelles molécules comme la CERA. Avec le temps, cette nouvelle affaire prouve qu’on parvient aujourd’hui à déceler dans les échantillons urinaires ce qu’on ne voyait pas il y a 6 ans.

Bref, l’étau se resserre sur le champion américain et bien que nous sommes d’avis qu’il faut parler du dopage et punir les coupables, nous restons sur l’impression que cette histoire pourrait faire beaucoup de tort au cyclisme tout entier dans les prochains jours et prochains mois.

À lire, « cet article »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-682020@51-636140,0.html publié dans le journal Le Monde.

À lire également, « ces réactions de diverses personnalités du cyclisme »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20050823_102445Dev.html. Les plus intéressantes sont à notre avis celles d’Éric Boyer, de Raymond Poulidor, de Daniel Baal, de Thomas Voeckler, de Cyrille Guimard et de Filippo Simeoni.

En vrac… beaucoup de nouvelles

Il s’en est passé des choses durant notre absence. Voici une sélection de ce qui a retenu notre attention :

1 – un commentaire nous a piqué concernant la course Montréal-Québec, courue cette année à une moyenne record (plus de 47 km/h de moyenne). Un lecteur se demande, probablement ironiquement, si nous allons remettre en doute les performances observées étant donné la moyenne élevée. Il ne faut évidemment pas tout mélanger. La moyenne établie sur cette course apparaît normale, le parcours étant très roulant (plus encore que Paris-Tours), le vent étant presque toujours de dos et le peloton étant très important. Qui plus est, les coureurs abordent l’épreuve avec une bonne fraicheur physique, n’ayant pas couru dans les jours précédents.

Ce qu’on remet en question, ce sont les moyennes horaires observées sur les grands tours bien évidemment, soit après une, deux ou trois semaines de course. On a nettement l’impression qu’aujourd’hui, la fatigue n’existe plus au sein du peloton pro, les performances de fin de Tour étant tout aussi impressionnantes que celles du début. Et ca, c’est nouveau et suscite des questions.

2 – « Tyler Hamilton a remporté ce week-end l’ascension chronométrée du Mont Washington »:http://www.tinmtn.org/hillclimb/results_05/index.cfm, prouvant qu’il se maintient en bonne condition physique et qu’il espère donc pouvoir recourir très bientôt. « Le verdict dans son appel sera d’ailleurs très bientôt rendu »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1388. Hamilton n’a cependant pas battu le record de l’épreuve établi par Tom Danielson, échouant de 2 petites minutes (mais à ce niveau, c’est quand même une bonne valise).

À noter que Giuseppe Marinoni a complété l’épreuve dans la catégorie des 65-69 ans. Chapeau bien bas M. Marinoni. La famille se « remettrait-elle » sérieusement au cyclisme, Paolo Marinoni terminant 156e de la Classique Louis Garneau ?

3 – transferts : ca bouge beaucoup ! Honchar et Mazzoleni chez T-Mobile (Honchar sera précieux dans les chronos par équipe malgré son âge et Mazzoleni est un excellent équipier sur tous les terrains). Kessler quittera probablement la formation allemande pour intégrer Gerolsteiner ou CSC. Le jeune Van Goolen a pour sa part signé chez Discovery, une formation qui prépare visiblement l’avenir. On annonce aussi Simoni chez Quick Step, ce qui viendra modifier l’alignement de la Lampre-Caffita qui se nommera l’an prochain Lampre-Valsir. La formation recevra le renfort d’un revenant, Igor Astarloa (champion du monde à Hamilton en 2003).

4 – « Ullrich a échoué dans sa tentative aujourd’hui de déloger Leipheimer de la 1ere place au Tour d’Allemagne, malgré sa victoire dans le clm »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=9079, à plus de 50 de moyenne. Pour la 2e fois en un mois, l’Allemand tombe donc sur un Américain qui vient le moucher d’un titre prestigieux. Selon Ullrich, la pluie, très présente en Allemagne ces derniers jours, n’a pas aidé, son organisme préférant la chaleur (et c’est bien connu, rappelez-vous l’étape des Deux Alpes sur le Tour en 1998…).

Pour Leipheimer, sa probable victoire viendra conclure une belle saison dans l’ensemble. Son sponsor, Gerolsteiner, une société allemande, sera également ravi de ce succès à domicile.

5 – « Ullrich a par ailleurs annoncé son forfait pour les Mondiaux espagnols »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26737. Le parcours n’est selon lui pas assez sélectif pour lui permettre de faire la différence, un avis que nous partageons à 100%. Cette année, le titre mondial devrait revenir à un sprinter, pour peu que son équipe s’entende à bien amener le sprint.

6 – « Valverde estime que sa blessure (tendinite au genou) n’est pas suffisemment bien guérie pour participer à la Vuelta »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26716. Coup dur donc pour son équipe Iles Baléares.

7 – belle course du ProTour le week-end prochain, le GP de Plouay, la grande fête bretonne du vélo. Beau parcours, ambiance électrique, beaucoup de spectateurs sur le bord de la route, bref, une course que les coureurs aiment beaucoup. Et quand les coureurs aiment la course, ca fait généralement de belles courses.

8 – « intéressant reportage sur la télémétrie qui s’en vient peut-être dans le monde du vélo »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/tour05/tech/?id=/tech/2005/features/tour05/telemetry. On peut imaginer tous les travers que cela pourrait engendrer si les adversaires venaient à eux-aussi pouvoir connaître à la seconde près le rythme cardiaque, la puissance, la vitesse ou la cadence des autres coureurs !

De retour – mise à jour du pool

La Flamme Rouge est de retour après 2 semaines de vacances et reprendra dès demain ses activités normales sur son site, selon sa devise : « tous les jours, la passion du cyclisme ». On vous a manqué ?

Petite statistique qu’on partage avec vous tous, La Flamme Rouge, c’était durant le Tour de France en moyenne 1200 lecteurs par jour environ. Nous vous remercions de votre fidélité, de votre participation à notre site et de vos commentaires presque toujours modérés et respectueux envers l’auteur et les autres lecteurs. Nous reprenons le collier avec motivation après ces 2 semaines salutaires de repos. La course Montréal-Québec avait laissé ses traces dans notre organisme!

En guise de reprise, l’entrée du jour est consacrée aujourd’hui au pool de cyclisme puisqu’une mise à jour est désormais disponible. Cette nouvelle mise à jour comprend le Tour de France et les courses récentes, jusqu’à l’étape d’aujourd’hui sur le Tour d’Allemagne que Levi Leipheimer est en train de remporter. Beaucoup de surprises vous attendent au classement général de notre petit jeu, comme c’est habituellement le cas après le Tour.

On termine cette entrée en vous rappelant que si on est toujours ravi de lire vos commentaires, La Flamme Rouge n’est pas un moyen de communication entre personne pour autant. Lorsque les commentaires dévient sur des sujets assez lointains de l’entrée du jour et que le discours tourne visiblement entre deux personnes, on vous serait très reconnaissant de bien vouloir utiliser le courriel entre vous. Merci de votre compréhension habituelle !

De gros changements mais… pas en tête du classement!

Comme c’est à chaque année le cas, la mise à jour du pool suite au Tour de France réserve beaucoup de surprises. Cette année, elles sont de taille puisque fait rare, les deux premiers au classement sont les mêmes! Grâce à des coureurs comme Voigt, Moncoutié, Mancebo et Boonen, Charly Vives reste en tête de notre pool de cyclisme, augmentant même son avance sur le 2e, à 173 pts. Impressionnant.

Toujours 2e, Red-Ketchup grâce à Boonen, Hushovd et Julich. Son avance sur le 3e a cependant fondu à une peau de chagrin, soit 1 point seulement devant Christian Dallaire qui est passé de la 15e place avant le Tour à la 3e aujourd’hui !

Vous pourrez le constater, certains ont fait des bonds spectaculaires au classement. D’autres, c’est inévitable, ont pris un bon bouillon et se retrouvent dans les profondeurs du classement.

Les meilleurs coureurs du Tour maintenant :

Armstrong, 215 pts !!!!! (2 victoires d’étape, 16 jours en jaune, le général, une 3e place au classement de la montagne, etc.)
Vinokourov, 85 pts
Basso, 67 pts
Ullrich, 61 pts
McEwen, 57 pts
Rasmussen, 53 pts
Boonen, 40 pts (son abandon a coûté cher!)
Zabriskie, 40 pts
Popovytch, 38 pts
Hincapie, 37 pts

Le classement du pool en date d’aujourd’hui :

Charly Vives 889
Red-Ketchup 716
Christian Dallaire 715
Martin Prudhomme 692
Patrice Beaulieu 680
Didier Mangin 648
Vincent Courcy 643
Bernard Fouquet 633
JC Ducharme 629
Éric LeHoux 627
Claude Taillon 625
Ronald Martel 623
François Gaudreau 618
Maxime Vives 614
Alexi Richer 599
Martin Lacroix 594
René Rellier 588
Alain Potvin 585
Arnold Jacques 573
Bruno Gauthier 570
Jérome Gagnon 564
Raphael Coucke 563
Fabien Vano 563
Stéphane Martel 556
Marc Lemay 544
Jean-Philippe Wauthier 543
Cyclick 541
Patrick St-Pierre 541
Alexandre Odulinski 538
Jonathan Giguère 534
Florimond Rellier 529
Éric Lepage 528
Olivier Niquet 526
Luc Ostiguy 524
Louis Potvin 519
Natalie Dagenais 519
Laurent Martel 513
Julien Friedeling 507
Élyse Turgeon 504
Pierre Beaudoin 500
Martin Caya 492
Simon Lambert-Lemay 492
Yukio Buriez 489
Alain Dauphin 477
Philippe Schmetz 473
Nicolas Fournier 472
Éric Gagnon 469
Olivier Champoux 464
Ariane Levasseur 462
Patrick Harrouet 460
Philippe Boisvert 459
Clifford Marshall 456
Fabrice Dubost 445
Rémi Gauthier 444
Alain Giguère 442
Marc Beaulieu 442
Sébastien Vano 437
Dominique Paget 435
Roger Filion 422
Jean Roy 418
Olivier Garlin 404
Mario Beauregard 403
Francis Lambert-Lemay 393
Sébastien Bismuth 384
Nicolas Echavidre 383
Marie-Claude Grégoire 380
Réjean Miousse 370
Martin Desbiens 367
Éric Jean 365
Jean-Martin Bourque 357
Jean Grégoire 353
François Bérubé 343
Raphaël Watbled 328
Sébastien Moquin 324
Marc Beaudoin 324
Gaston Langlois 309
Robert Mayer 307
Gabrielle Ostiguy 293
Lisa Yeomans 291
Alain Levasseur 272
Étienne Gagnon 253

Prochaine mise à jour, juste avant la Vuelta.

Rollin roule… et gagne avec panache!

C’est « Dominique Rollin »:http://www.geocities.com/dominiquerollin/5/acc.html qui a remporté hier la Classique Louis Garneau, la plus vieille et la plus longue classique cycliste en Amérique du Nord. Sa première édition en effet eu lieu en… 1931 et ses 250 kms représentent toujours un défi de taille pour les coureurs. Rollin rejoint au palmarès de cette prestigieuse épreuve reprise par la société Louis Garneau depuis 2002 les Dominique Perras (2004), Tim Johnson (2003) et Peter Mazur (2002).

Rollin a été cherché cette victoire de la plus belle manière, soit en terminant seul après s’être extirpé du groupe d’échappée auquel il appartenait depuis le km… 20, excusez un peu. Plus de 200 bornes devant donc pour ce coureur qui su produire son effort au bon moment pour déposer ses adversaires direct, notamment le Sherbrookois Alexandre Lavallée, assurément en grande condition, ainsi que Sébastien Moquin, eux aussi dans la bonne échappée. Rollin en a profité pour établir au passage le record de l’épreuve en 4h56, soit à la moyenne de 47 km/h (l’ancien record avait été établi l’an dernier par Dominique Perras en 4h58).

Pour Rollin, 23 ans, cette victoire prestigieuse au Québec vient à point car elle lui permet de répondre aux grandes attentes placés en lui depuis quelques années. En entrant ainsi dans le gotha de l’élite cycliste au Canada, Rollin sera désormais reconnu publiquement comme parmi les tous meilleurs coureurs actuellement en activité au pays. Ayant beaucoup couru en Europe ces dernières années, Rollin avait en effet besoin d’une grande victoire ici au Québec pour affirmer sa notoriété. Sa victoire hier fut acquise face à un peloton relevé au sein duquel on retrouvait notamment l’équipe de France espoir, l’équipe Jittery Joe, l’équipe Jet Fuel, l’équipe Louis Garneau, l’équipe Volkswagen-Trek et Dominique Perras, le champion en titre. Ce dernier manqua toutefois probablement d’équipiers pour réussir sa course, ayant manqué « la bonne » partie cette année très tôt dans la course.

*Le film de la course*

C’est entre Montréal et Trois-Rivières (km 150 environ) que la course a été la plus rapide, la bonne échappée d’une quinzaine de coureurs prenant forme très tôt (km 20) dans l’épreuve. Derrière, la chasse s’organisait, notamment avec les équipes Louis Garneau et Jittery Joe qui n’avaient personne devant. Pour preuve, cette traversée de la ville de Berthieville à plus de 60 km/h ayant pour effet d’étirer en file indienne le peloton de… 211 coureurs. Tim Johnson, vainqueur de l’épreuve en 2003, fit les frais de ce rythme effrené, chutant lourdement au km 59 et devant être conduit à l’hôpital en ambulance. Et derrière, les malheureux pris dans la caravane de voitures en essayant de se ravitailler étaient condamnés sans appel.

La présence dans le peloton à ce moment de la course de certaines grosses pointures, notamment Dominique Perras, Alexandre Cloutier et l’équipe de France espoir ainsi que la vitesse élevée du peloton laissait croire que les échappées seraient repris. Il n’en fut rien, preuve que devant, ca roulait très fort. Sébastien Moquin reporta le sprint de Trois-Rivières, l’échappée ayant alors entre 2 et 3 minutes d’avance sur le gros du peloton. Ce n’est que vers Cap Santé (km 180) que ce dernier rendit les armes, non sans avoir cependant vu Perras sortir en contre dans ce qui était probablement un effort désespéré de remonter devant, malheureusement sans succès pour lui (il terminera 20e, à 3min36 de Rollin).

Les 60 derniers kms fut parcouru à un rythme plus tranquille (45 km/h) pour le peloton, éprouvé par la distance, le vent, les bosses autour de Danaconna et la chaleur. Lyne Bessette était toujours là, une performance remarquable puisque les femmes n’ont pas l’habitude de telles distances, même au plus haut niveau.

Quand à votre humble serviteur, il passa une journée « mi-figue mi-raison » dans le peloton. Certaines accélérations avant Trois-Rivières, alors que le peloton était lancé à plus de 60 à l’heure et que le vent créait des bordures, furent éprouvantes. De terribles crampes dans les cuisses l’empêcherent de terminer dans la roue de Lyne Bessette à l’arrivée. Au final, nous sommes probablement autour de la 60e ou 70e place, à environ 6 min du vainqueur.

Malgré une excellente organisation encore cette année et la présence nombreuse de la Sureté du Québec pour assurer la sécurité des coureurs le long du parcours, il faudra déplorer cette année l’absence, pour les directeurs sportifs, de la liste des engagés, limitant leur interprétation de la course. C’était frustrant de ne pouvoir savoir qui était dans l’échappée devant, étant limité à des simples numéros de dossards impossible à déchiffrer. Les douches, logées cette année dans un camping, étaient également un ton en dessous de l’habituel endroit au campus Notre-Dame de Foi. Malgré ces petits pépins, la présence et l’implication de Louis Garneau furent inspirantes et on espère de tout coeur qu’il poursuivra le développement de cette épreuve mythique au Québec.

Des photos de la course « sont disponibles ici »:http://www.geocities.com/veloptimumcourse/5/8aout/Mtl-Qc/acc.html, notamment « de votre humble serviteur et son équipe au départ »:http://www.geocities.com/veloptimumcourse/5/8aout/Mtl-Qc/5.html, gracieuseté de notre excellent collègue de Veloptimum, Guy Maguire. Un intéressant Live Report « est disponible ici »:http://pedalmag.com/index.php?module=Section&action=viewdetail&item_id=4892&PHPSESSID=8b23a712e3b8a567bf812408b85cfb4f. Les résultats officiels suivront sous peu.

La Flamme Rouge s’accorde 2 semaines de vacances suite à cette épreuve (il faudra se rétablir de nos crampes!). De retour vendredi prochain.

Les actualités du jour

1 – transferts, en complément d’hier : on sait depuis le début du Tour de France que le jeune espoir Patrick Sinkewitz (Quick Step) rejoindra T-Mobile l’an prochain après une séparation malsaine avec Patrick Lefévère. Ce dernier a d’ailleurs des mots très dur pour le coureur allemand « dans cette entrevue »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=8984.

À cette occasion, Lefévère a déclaré que le seul coureur à qui il avait donné carte blanche pour préparer le Tour et qui ne l’a pas déçu est… Richard Virenque! Hey! M. Lefévère, c’est pourtant bien connu que Virenque savait bien « préparer » ses Tours de France…

« Quick Step se récupère toutefois Garate »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26232 (Saunier Duval), l’actuel champion d’Espagne. Et il est probable que Simoni, en partance de chez Lampre, rejoigne cette équipe belge, ce qui pourra surprendre. La tendance actuelle chez Quick Step est de bâtir autour de Tom Boonen, efficace à la fois dans les Flandriennes et dans les sprints sur les grands tours. L’arrivée de Simoni procure peu d’avantages si ce n’est une présence pour le général, bien que Simoni soit définitivement en fin de carrière. Simoni saura-t-il s’adapter à la mentalité et aux façons de faire belges ? Rien n’est moins sûr et le pari est osé!

Par ailleurs, « Kroon a annoncé son départ de chez Rabobank »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26225 pour raison de mésentente quant aux stratégies de l’équipe. Il affirme que ses directeurs sportifs ne lui auraient pas assez fait confiance depuis deux ans, une situation qui ne surprend pas. Chez Rabobank, on a souvent l’impression que le poids des anciens coureurs bien établis (Dekker, Boogerd notamment) est énorme. Pourtant, ces derniers se « loupent » souvent, surtout Boogerd. Steven de Jongh a d’ailleurs lui-aussi annoncé qu’il quittait l’équipe pour rejoindre Quick Step et ce, pour les mêmes raisons. Kroon n’a quant à lui pas encore annoncé sa destination.

Le russe Serguei Ivanov va sans doute quitter T-Mobile à la fin de la saison, selon la presse allemande. Destination inconnue pour l’instant.

2 – Une entrevue avec DiLuca, l’actuel leader au général du ProTour, « est disponible ici »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=26236. Croit-il réellement en ses chances de l’emporter à la fin de la saison ? Tout indique que oui.

3 – Une entrevue avec Vincent Lavenu, directeur sportif chez Ag2R, « est disponible ici »: »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=8987. Cela donne une autre perspective d’un homme engagé de près avec des coureurs français…

4 – « Ces vélos Pinarello sont sublimes »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/tour05/tech/?id=/tech/2005/features/tour05/round-up5. À remarquer les petits détails qui font la différence, notamment ces bandes bleues sur les roues Bora ainsi que la peinture, à la fois simple et sophystiquée. On aime beaucoup.

Le reportage présente également d’intéressantes pièces uniques d’un groupe Campagnolo Record conçues spécialement pour l’équipe Liberty Seguros.

5 – Campagnolo a également annoncé « une mise à jour de ses populaires roues Eurus »:http://www.cyclingnews.com/tech/?id=2005/news/07-28 que nous utilisons d’ailleurs avec la plus grande satisfaction depuis 3 ans. Le nouveau modèle, disponible en 2006, présente une jante légèrement différente à l’avant et à l’arrière. Notre seul problème est la couleur : dans un monde actuel ou le carbone noir est partout, pourquoi diable faire des roues couleur alu ?

6 – Enfin, « beau vélo Ridley de Cadel Evans »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/tour05/tech/?id=/tech/2005/features/tour05/evans_ridley. Ridley est la compagnie de cycles qui a actuellement le vent dans les voiles. Et leurs vélos sont ma foi bien réussis, pour un prix souvent raisonnable.

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