Il a marqué mon enfance, notamment sur le Tour 1987.
Régis Clère, 1956-2012. Trop tôt.
En 53 kms, l’Anglais Bradley Wiggins a mis tout le monde d’accord en remportant haut-la-main ce chrono du Dauphiné, véritable répétition générale du dernier chrono du Tour dans six semaines puisque les distances sont identiques.
Écraser le chrono pour ensuite gérer, ça rappelle Armstrong, Indurain et, avant eux, Hinault. Est-ce que Wiggins pourrait porter un grand coup lors du premier chrono du Tour de France entre Arc-et-Senans et Besançon sur 42 bornes lors de la 9e étape?
Chose certaine, on savait que Wiggins avait mené une vie de moine ces dernières semaines, s’entrainant presque en solitaire sur l’île de Ténérife, loin de la presse et des courses européennes. Seul sur son volcan, il s’est entrainé encore et encore. Le pari était osé car nombreux sont ceux – je suis de ceux là – qui estiment qu’il n’y a rien comme la compétition pour vous permettre de trouver le bon coup de pédale.
Wiggins vient de nous prouver que c’est possible autrement, nous rappelant du coup les méthodes Armstrong, dopage en moins espérons-le.
Wiggins a repoussé hier son plus proche rival, Tony Martin, champion du monde de la discipline, à 34 secondes. Vous me direz que 34 secondes, ce n’est pas une valise sur 53 kms et vous auriez raison. Sauf qu’on parle ici de Tony Martin!
Michael Rogers, champion du monde de la discipline lui-aussi il y a quelques années, termine 3e, à plus d’une minute.
LA grosse surprise du jour est selon moi la 6e place de Chris Froome, à 1min33 de son leader. Pas mauvais du tout et rappelez-vous que Froome a terminé 2e de la Vuelta l’an dernier. Il pourrait être, selon moi, la grande révélation du prochain Tour de France.
L’autre bonne place, c’est celle de Van Den Broeck, 10e à 2min13. Pas mal compte tenu du fait qu’il n’est pas un grand spécialiste de ce genre d’épreuve. Rappelez-vous que Van Den Broeck sait grimper…
Tejay Van Garderen (13e), Janez Brajkovic (16e), Edvald Boasson Hagen (17e) et Jérome Coppel (19e) sont les autres bonnes nouvelles de ce chrono. Ils sont dans les temps.
Au chapitre des déceptions, commençons par celle à l’endroit de Cadel Evans que je voyais beaucoup mieux que ça: il termine 8e à 1min43 de Wiggins. Rien de très sérieux, mais j’aurais cru Evans plus proche des premières places compte tenu qu’il joue la victoire sur le Tour. Pas d’affolement, il reste encore du temps, mais il va falloir y aller maintenant.
Autre déception, Vicenzo Nibali, 31e à 3min31. C’est assez loin pour le leader de la Liquigas.
Pierre Rolland et Thomas Voeckler n’ont pas rassuré non plus, à plus de 5 et 6 minutes.
Notez également la 112e place de Samuel Sanchez, à 7min27 de Wiggins. Aie.
Enfin, la valise complète a été prise par Andy Schleck, 164e de ce chrono à presque 11 minutes de Wiggins! Il a certes chuté (une rafale de vent l’a projeté par terre…) et subi une crevaison, mais quand même, presque 11 minutes, c’est très, très loin. Au delà de la contre-performance, on se demande aujourd’hui comment ce résultat ne va pas affecter son moral pour la suite.
L’étape de samedi en montagne, et durant laquelle il faudra affronter la Colombière et Joux-Plane dans le final, sera de nouveau riche en enseignements j’en suis convaincu.
On apprenait plus tôt cette semaine que David Veilleux sera absent du prochain Tour de Beauce, son équipe Europcar lui ayant plutôt demandé de faire la Route du Sud du 14 au 17 juin prochain.
J’y vois une excellente nouvelle pour David. À mon avis, il s’agit d’une preuve qu’il est dans le coup pour une sélection sur le prochain Tour de France et que son équipe veut le tester une nouvelle fois.
En effet, si Bernaudeau avait déjà pris sa décision, David aurait certainement eu son ticket pour revenir au Canada et courir en Beauce.
Qui plus est, on peut penser que trois courses pèsent lourd dans la sélection Europcar pour le Tour de France: le récent Tour du Luxembourg, le Dauphiné bien évidemment, ainsi que la prochaine Route du Sud.
Europcar n’a pas été retenu sur le prochain Tour de Suisse.
David a terminé 19e du général au récent Tour du Luxembourg, et deuxième Europcar après la 15e place de Vincent Jérome. De quoi donner matière à réflexion à Bernaudeau avant de prendre une décision. D’où très certainement le prochain test, la Route du Sud et sa redoutable 3e étape, 205 kms dans les Pyrénées par delà le Tourmalet. Un test qui ne mentira pas et qui pourrait être déterminant pour une sélection de David sur l’équipe Europcar du prochain Tour.
Faisons les calculs: 9 places disponibles pour l’équipe du Tour. On peut penser que Voeckler, Rolland, Charteau, Kern, Gauthier et Bernaudeau (qui marche bien en ce moment) seront de la fête. Reste donc 3 places de disponibles. Vincent Jérome a de bonnes chances, mais après? Je pense que Bernaudeau visera une bonne équipe pour épauler Rolland et Voeckler, et non pas une équipe orientée vers les sprints pour lesquels il n’a pas de grands sprinters. Solide, Veilleux peut être utile pour se glisser dans les échappées et viser la victoire d’étape, et il sera solide pour faire son travail d’équipier durant les deux premières semaines. Pour Bernaudeau, ça aurait l’avantage supplémentaire de faire débuter David sur un grand tour, donc de lui faire franchir un pallier supplémentaire. Un investissement dans l’avenir, en quelque sorte.
Bref, je crois fermement que David a encore ses chances et qu’il doit y croire. Comment interpréter sinon la décision de Bernaudeau de l’envoyer à la Route du Sud? Et l’équipe Europcar du prochain Tour de France me semble loin d’être déjà finalisée…
Allez David, il faut y croire!
Une nouvelle mise à jour du pool de cyclisme est disponible, avec les résultats des récents Giro et Tour de Californie.
Cette nouvelle mise à jour du pool de cyclisme comprend les résultats des récents Giro et Tour de Californie.
C’est serré en tête!
Claudia Dao est en tête avec 618 points, soit trois petits points de plus que le 2e, Richard Pilon. Pschau complète ce podium provisoire avec 612 points: 6 petits points séparent donc la première de la troisième place!
Voici le classement général en date du 6 juin:
1 – Claudia Dao | 618 pts |
2 – Richard Pilon | 615 |
3 – Pschau | 612 |
Pascal Lussier Duquette | 605 |
Laurent Martel | 598 |
Louis Dupuis | 593 |
Bernard Houle | 590 |
Christian Tremblay | 578 |
Mathias Urbain | 575 |
François-Xavier Beloeil | 569 |
Eric Blettery | 559 |
Marco Desbiens | 555 |
Dédé | 555 |
Claude Bouchard | 538 |
David St-Martin | 532 |
Julien Gagnon | 531 |
André Lamarche | 528 |
Martin Charron | 523 |
Cédric Renzi | 521 |
Sylvain Blais | 520 |
Éric Wiseman | 520 |
Dominique Beaulieu | 508 |
Jérémie Durieu | 503 |
Stéfan de Vichy | 498 |
Éric Tardif | 495 |
Rémi Lavoie | 491 |
Audrey Lemay | 477 |
Pierre Authier | 475 |
Francis Cloutier | 470 |
Karl Clavet | 468 |
Mario Beauregard | 464 |
Jean-Pierre Lavoie | 464 |
Ismael Choesmel | 459 |
Jean-Sylvain Gauthier | 456 |
Jean-Daniel Azuelos | 446 |
Jean-Michel Plantard | 429 |
magicrème! | 425 |
Marmotte | 424 |
Éric Guimbard | 415 |
Mulot | 413 |
Pascale Panter | 412 |
Sébastien Moquin | 411 |
Benoit Gagnon | 407 |
Guillaume Pincon | 404 |
Fabrice Kohl | 404 |
Pierre-Luc Croteau | 403 |
Marc-André Latour | 401 |
Fred | 396 |
Vincent Courcy | 389 |
Maxime Morin | 388 |
Jean-Christophe Serra | 386 |
Rémi Bérubé | 384 |
Frédéric Fernandez | 368 |
Pascal Leroux | 367 |
Dominic Picard | 364 |
Alexis Sicard | 363 |
Éric LeRoux | 346 |
Éric Le Page | 346 |
Claude Taillon | 337 |
Claude Bourrier | 331 |
Michel Onsow | 327 |
David Gendron | 323 |
Marc Gagnon | 317 |
Mathieu Lapointe | 317 |
Éric Ladouceur | 312 |
VC Gauthier & Gauthier | 308 |
Yannick Dusseault | 306 |
Guy Bergeron | 306 |
Robert Caron | 303 |
Le Stéphanois | 303 |
jpierre riehl | 296 |
Rock Desbiens | 293 |
Daniel Masse | 288 |
Dan Simard | 283 |
Sébastien Houde | 282 |
Stéphane Bayle | 280 |
Hugo Gosselin | 278 |
Stéphane Martel | 278 |
Audrey Troye | 274 |
Vincent Rucquoy | 272 |
Hugo Tardif | 267 |
Denis Doyon | 265 |
Alain Dauphin | 263 |
Patrice Beaulieu | 262 |
Martin Lessard | 262 |
Patrice Marcotte | 258 |
P’tit Lucien | 258 |
Nicolas Roques | 257 |
Michel Gervais | 255 |
Tactacbadaboum | 254 |
Gilles Manzano | 254 |
Dédé la moulinette | 252 |
Marc Beaulieu | 250 |
Pierre Coulombe | 249 |
Aroussen Laflamme | 248 |
Philippe Lanthier | 247 |
Nicolas Tremblay | 246 |
Denis Laberge | 243 |
Luc Bérubé | 241 |
Hugo Pelletier | 235 |
Mike | 232 |
Bird | 229 |
David Onsow | 229 |
Virginie Ordano | 227 |
David Caharel | 223 |
Jean-Sébastien Zahra | 220 |
Pierre-Alexandre Lenoir | 217 |
Philippe Rucquoy | 213 |
Xavier Martin | 207 |
Jean-Pierre Charest | 197 |
Philippe Dessureault | 193 |
babassteam2012 | 191 |
Dominic Fillion | 186 |
Jean-François Bourrier | 184 |
Linda Filion | 175 |
Bernard Fouquet | 173 |
Francine Marseille | 170 |
Martin Caya | 170 |
David Desjardins | 168 |
Alexandre Bideau | 168 |
Jasmin Houle | 167 |
Simon Dubuc | 162 |
Andy Lamarre | 157 |
Rock Mathieu | 157 |
Vapiano | 156 |
Claire Croteau | 153 |
Noé Castille | 152 |
Laetitia Nicetta | 148 |
Élise Saindon | 147 |
Michel Vignola | 146 |
Olivier Richard | 144 |
Christian Pouliot | 143 |
Annie Charette | 143 |
Kenneth Trueman | 129 |
Lucas Bourrier | 109 |
Alexis Zarégradsky | 88 |
Marc-Olivier Abel | 86 |
Richard Marcotte | 79 |
Robert Garneau | 67 |
Christophe Bourrier | 48 |
Alain-Philippe Le Guelte | 31 |
Voici les dix premiers au classement des courses par étapes:
Mathias Urbain | 472 |
Laurent Martel | 470 |
Claudia Dao | 455 |
Louis Dupuis | 434 |
Christian Tremblay | 427 |
Julien Gagnon | 422 |
François-Xavier Beloeil | 417 |
Dédé | 414 |
Martin Charron | 411 |
Pascal Lussier Duquette | 401 |
Prochaine mise à jour au terme du Critérium du Dauphiné Libéré!
Très bonne nouvelle pour le cyclisme canadien: Ryder Hesjedal, récent vainqueur du Giro, sera de l’équipe Garmin sur le prochain Tour de France et bénéficiera d’un statut de leader.
Il pourrait disposer, à ses côtés, d’excellents coureurs comme Zabriskie, Millar, VanDe Velde, Danielson et surtout Martin, de quoi l’épauler efficacement notamment en haute montagne.
J’aime surtout l’approche de Hesjedal quant à son prochain grand objectif puisqu’il affirme vouloir « profiter de la forme de sa vie » (il a bien raison) et partir sur le Tour sans pression aucune, ayant déjà réussi sa saison. Voilà en effet une attitude très positive pour lui, et il n’a effectivement rien à perdre sur le prochain Tour.
Avec moins de montagne, plus de chrono, le Tour devrait très bien lui convenir, comme il convient bien à Cadel Evans.
Très honnêtement, je ne vois pas Ryder Hesjedal battre à la pédale Cadel Evans sur le prochain Tour de France, mais dans sa forme actuelle, je pense que tout est possible. Evans demeure, sur le papier, supérieur dans le chrono et au moins aussi bon en montagne.
Quel final mes amis, mais quel final!
Payez-vous ce spectacle de regarder les 4 derniers kms de l’étape d’hier sur le Dauphiné Libéré.
Trois coureurs sont sortis à 5 bornes de l’arrivée: Coppel, Kashechkin et Evans.
Et ils sont allés au bout, en n’ayant jamais plus que 50m d’avance sur le peloton.
Incroyable!
Je sais pas vous, mais Cadel Evans m’a fait une très grosse impression. J’ai bien peur que nous devions compter sur lui sur le prochain Tour de France! Dans le dernier kilomètre, il ne s’est pas posé de questions, a roulé en tête et a fini le travail en remettant une couche pour battre Coppel au sprint. Costaud vous dites?
Bref, une leçon de cyclisme, celle de ne jamais jeter la serviette même si l’avance n’est que peu de choses. Surtout, du cyclisme comme je l’aime, à la pédale.
Andy largué
Si Wiggins a pris la tête du général avec Evans 2e à une petite seconde, c’est pas terrible pour Andy Schleck, largué aujourd’hui dans un petit col et qui termine à plus de 3 minutes. Pour un prétendant à la victoire sur le Tour, disons qu’il n’est certainement pas en avance dans sa préparation et qu’il sème plutôt l’inquiétude, à commencer chez son directeur sportif Johan Bruyneel qui ne semble pas l’avoir en odeur de sainteté par ailleurs…
Mais attendons, Andy Schleck nous a promis un feu d’artifice dans le col de Joux-Plane samedi prochain. Parti comme c’est, ça sera un gros pétard mouillé… s’il est toujours en course au pied du col!
Après quelques jours perturbés dus à une charge de travail inhabituelle, je reprends le service normal sur La Flamme Rouge.
Plusieurs lecteurs ont réagi à l’article portant sur les puissances développées par les coureurs lors du dernier Giro. Comme d’habitude, plusieurs soulèvent des doutes, des critiques à l’endroit de cet outil d’analyse.
Je fais partie des convaincus de cet outil, puisque je sais la précision très bonne. J’ai toutefois échangé récemment avec Frédéric Portoleau sur le détail de ses calculs et je vous livre aujourd’hui quelques éléments visant, sans détour aucun, à vous convaincre qu’il faut prendre ces mesures au sérieux. Elles pourraient être, selon moi, aussi utiles que le passeport biologique pour cibler les campagnes anti-dopage parmi les coureurs pros.
L’action de Frédéric est premièrement bénévole. Il n’en vit pas et lorsqu’il publie des résultats, c’est qu’il a en main les données nécessaires pour une précision satisfaisante. Lorsque les données lui manquent, il ne publie tout simplement pas de puissances. Donc il use de jugement dans son travail.
La précision de ses calculs est validée par une comparaison convaincante, celle qu’il effectue régulièrement avec des coureurs pros usant de capteurs SRM. La dernière comparaison en date a été faite avec Jérémy Roy et les différences entre ses calculs et la mesure SRM était d’au plus 1% la plupart du temps. Ces mêmes comparaisons avaient été faites en 2010 avec Chris Horner, pour des résultats similaires, ainsi que sur la montée de l’Alpe d’Huez régulièrement, pour là encore des résultats similaires: 1% de marge d’erreur.
Détails des calculs en réponse à quelques questions
Lorsque la masse du coureur et de son vélo est connue avec une bonne précision (par exemple 500gr d’erreur absolue sur la masse totale), que le vent est faible et que les coureurs se déplacent à faible vitesse sur un fort pourcentage, il faut considérer les valeurs données avec une incertitude de ± 2%, pour être conservateur.
Ceci est également valable pour la puissance étalon 78 kg avec vélo puisque l’on fixe la valeur de la masse totale coureur plus équipement.
De plus, lorqu’on propose une moyenne de plusieurs valeurs, l’incertitude relative à tendance à diminuer même si il n’y a que 4 ou 5 mesures. En première approche, on peut utiliser l’ecart-type. La puissance moyenne sur les derniers cols d’un grand tour devient un paramètre pertinent. Elle est tout de même influencée par les conditions de course (météo, rythme général) ainsi que par la durée moyenne des ascensions. Une différence de 10 watts environ pour des puissances de professionnel (typiquement 400 watts) sur la moyenne d’un grands tours est significative.
Une autre possibilité est d’estimer les incertitudes de chaque paramètres de calcul puis d’étudier la propagation de celles-ci sur le résultats final. Nous obtenons des résultats assez proche de la méthode précédente.
En ce qui concerne le vent, voià rapidemment la méthode:
Quand c’est possible, on évite les routes qui passent près des cols ou des crêtes sans végétation (exemple: les derniers kilomètres du Mont Ventoux). On réalise des estimations du puissance uniquement quand l’échelle de beaufort terrestre pour la force du vent ne dépasse pas 3. Les prévisions météo donnent généralement la vitesse et la direction du vent synoptique (flux atmosphérique de grande échelle) à 10m de hauteur. Ensuite le profil logarithmique du vent ainsi que la rugosité du terrain (village, zone ouverte, forêt) permettent d’évaluer une vitesse de vent moyenne à 2m de hauteur.
Enfin, je tiens compte de la géométrie de la route, c’est à dire du ratio « distance à vol d’oiseau »/ »distance réelle ». L’idéal est une route forestière en fort poucentage comportant beaucoup de lacets.
Je ne sais pas vous, mais j’ai été intrigué par l’approche de Bradley Wiggins en vue du prochain Tour de France.
Ce dernier s’est en effet retiré, ces dernières semaines, sur l’île espagnole de Ténérife, pour s’y entrainer et être loin des sollicitations. Au menu de Wiggins apparemment, un entrainement draconien, avec de multiples ascensions du volcan Teide qui culmine à un peu plus de 3 700 mètres d’altitude. Wiggins aurait observé une vie de moine, entre séances d’entrainement, massage et dodo. Tout cela en vue d’être au top en juillet prochain et de décrocher une victoire sur le Tour de France.
C’est intéressant, car Wiggins, 4e du Tour en 2009, a prouvé qu’il pouvait jouer les premiers rôles sur l’épreuve. Il se lance dimanche sur le Critérium du Dauphiné Libéré et cela nous donnera l’occasion de voir où le coureur anglais en est dans sa préparation.
Le Dauphiné-Libéré n’est par ailleurs pas très difficile cette année: pas de très grands cols. Il y aura certes l’ascension du Grand Colombier lors de la 5e étape ainsi que le chrono de 54 kms la veille pour se tester, mais pas de grandes étapes de montagne avec une succession de grands cols. C’est donc un parcours parfait pour Wiggins.
Ses principaux adversaires seront assurément Janez Brajkovic chez Astana, un ancien vainqueur de l’épreuve, Cadel Evans, Samuel Sanchez, Denis Menchov, Jurgen Van Den Broeck et Jelle Vanendert, Andy Schleck, Jérome Coppel ainsi que Vicenzo Nibali.
À noter qu’on y verra aussi les Philippe Gilbert, Thor Hushovd, Alexandre Vinokourov, Tejay Van Garderen, Romain Sicard, Tony Martin, Edvald Boasson Hagen, Pierre Roland et Thomas Voeckler.
Bref, le plateau est extrêmement intéressant, mais l’épreuve elle-même ne propose pas un parcours très difficile.
En voici une nouvelle preuve: dimanche 3 juin prochain aura lieu la première édition de la cyclosportive St-Donat Le Nordet. Sanctionnée par la FQSC, cette cyclosportive propose deux parcours, de 40 et 80 kms. Le grand parcours présente un certain défi, avec près de 1 000 mètres de dénivelé.
Pour les néophytes, Saint-Donat est situé près du Parc national du Mont Tremblay, environ 135 kms au nord de Montréal. C’est une région accidentée, présentant de belles bosses. C’est aussi une région magnifique, boisée et verdoyante.
Tous les détails de la cyclo sont disponibles ici. Il en coûte 57$ pour s’y inscrire, chronométrage et repas inclus. On peut s’inscrire en ligne sur le site de la FQSC.
L’expert dans le calcul de puissances étalon, Frédéric Portoleau, m’a très récemment contacté pour me faire part des chiffres du récent Giro. Je tiens à lui dire un grand merci pour ces chiffres éclairants et, souvent, très encourageants. Sans être une preuve de quoi que ce soit, ces chiffres donnent quand même une très bonne indication du niveau de performance offert par les coureurs sur le récent Giro gagné par le Canadien Ryder Hesjedal. Place donc à Frédéric:
Le Tour d’Italie vient de s’achever par la victoire inattendue du Canadien Ryder HESJEDAL. Celui-ci avait comme principale référence jusqu’à cette année sa sixième place au Tour de France 2010. Il avait réalisé sa meilleure performance en montagne au col du Tourmalet avec 420 watts en puissance étalon 78 kg avec vélo et en terminant l’étape à 1min27s d’Alberto Contador et d’Andy Schleck.
En moyenne sur les dernières ascensions de plus de 20 minutes, aucun coureur n’a dépassé les 410 watts en puissance étalon sur ce Tour d’Italie 2012. Rodriguez, Hesjedal et Scarponi ont développé 400 watts, Basso et Gadret 395 watts.
Si on enlève le cas Contador, au dessus du lot en 2011, le niveau d’ensemble sur ce Giro 2012 apparaît toutefois légèrement plus élevé que l’année dernière.
Le Français John Gadret a développé en moyenne 5 watts de moins que l’an dernier. De plus, la concurrence, exceptée Contador bien sur l’an dernier, est apparue légèrement plus sévère cette année. Il n’a donc pas pu reproduire son excellent classement de 2011.
Mise à part son fléchissement sur l’étape du Stelvio, Basso s’est situé à un niveau de performance équivalent à 2010 lorqu’il avait remporté le Giro pour la deuxième fois.
La moyenne sur les dernières ascensions est plus basse que lors des grandes années EPO. A la fin des années 90, les vainqueurs de grands tours étaient parfois à plus de 440 watts en moyenne en puissance étalon sur les dernières montées des étapes de montagne. Les coureurs terminent probablement les grands tours avec une fatigue plus marquée qu’il y a quelques années.
Cependant, quelques performances assez remarquables doivent être mise en avant (dans l’ordre des étapes):
1) Pozzovivo au Lago Laceno: 13 minutes à 455 watts en puissance étalon.
2) Rodriguez à Resilenni: 22 minutes à 420 watts en puissance étalon.
3) Basso, Hesjedal, Pozzovivo et Rodriguez aux cols du Duran, de Staulanza et de Giau. Un enchainement cumulé de 1h45 à 390 watts pour l’ensemble des trois cols avec de courtes récupérations inférieures à 10 minutes.
4) Hesjedal à l’Alpe di Pampeago: 25 minutes à 430 watts en puissance étalon (Rodriguez et Scarponi à 425 watts). Puissance calculée en tenant compte du vent favorable. Performance semblable à ce qu’avait réalisé Andy Schleck et Alberto Contador au plateau de Bonascre au Tour 2010 (même durée d’ascension).
5) Rodriguez, Scarponi et Hesjedal: 10 minutes à 395 watts sur la fin d’ascension du Stelvio à une altitude de 2600m. À cette altitude, le VO2max est en moyenne diminué de 10%, donc l’effort équivalent pour une montée en dessous de 1500m est supérieur à 430 watts. Sur cette fin de montée du Stelvio, Rodriguez, Scarponi et Hesjedal ont réalisé une performance équivalente à celle de Franck Schleck et de Cadel Evans au col du Galibier (presque la même altitude que le Stelvio, 100m de moins au sommet) au Tour de France 2011.
Pour terminer, le détail des performances estimées du vainqueur du Giro Ryder Hesjedal en watts/kg.
Breuil Cervinia (fin du col): 21min22s à 5,95 watts/kg
Resilenni: 22min53s à 5,8 watts/kg
Passo du Giau: 33min54s à 5,6 watts/kg
Alpe di Pampeago: 25min à 6,1 watts/kg (en tenant compte du vent favorable)
Passo di Stelvio: 1h07min53s à 5,15 watts/kg
Sa performance la plus marquante reste donc sa montée de l’Alpe di Pampeago estimée à 6,1 watts/kg. Les autres montées ont été effectuées à moins de 6 watts/kg. Le rythme en cours d’étape a été plus fort lors de l’étape de Cortina que lors de l’étape de Pampeago.
Sans conteste, Thomas de Gendt.
Ce Belge de 25 ans seulement est monté hier sur le podium du Giro, une première pour un coureur belge depuis la victoire de Johan de Muynck en… 1978. Mieux, c’est le premier belge sur un podium d’un grand tour depuis la 3e place de Johan Bruyneel sur la Vuelta 1996. À 25 ans!
Le plus bel espoir belge depuis 20 ans?
Déjà 6e de l’étape de l’Alpe d’Huez sur le Tour et vainqueur de l’étape reine du Tour de Suisse l’an dernier (devant Andy Schleck je signale), le belge a prouvé qu’il était l’homme des grands raids en montagne. Sa magistrale étape sur le Stelvio samedi était tout un numéro! Ce n’est que dans les deux derniers kilomètres du Stelvio que les favoris derrière ont commencé à lui reprendre du temps. L’espace d’une étape, De Gendt a renversé le classement général et monté sur le podium!
Autre fait intéressant, de Gendt est également un très bon rouleur: sa 5e place dans le chrono dimanche dans les rues de Milan en atteste.
Bref, je pense que la Belgique tient assurément en Thomas de Gendt son plus bel espoir pour de grandes performances sur les grands tours dans les prochaines années. À 25 ans, il va encore progresser, c’est certain.
Une sacré paire de pattes!
Et quel beau coureur! Vous avez vu sa paire de jambes? Tout simplement impressionnant et parfait aussi. Une très belle musculature. Sa position de contre-la-montre frise également la perfection: dos parfaitement droit, bien groupé, la tête bien posée et droite, pour une stabilité exemplaire. Assurément le signe que de Gendt a bien travaillé toute sa musculature, y compris tous les muscles stabilisateurs impliqués dans le pédalage.
Thomas de Gendt, assurément un coureur que je vais suivre très attentivement à partir de maintenant!