On dispute aujourd’hui dans les Ardennes belges la 81e édition de la Flèche Wallonne, sur 204,5 kilomètres.
Le parcours, ponctué de plusieurs belles bosses, comporte trois ascensions du célèbre Mur de Huy, une bosse de 1,3 kilomètres avec des passages à plus de 20%, notamment dans les virages. L’arrivée, jugée chaque année en haut, exige d’avoir des watts sous les pédales lorsque vient le temps de s’arracher à la pente.
L’ajout, il y a quelques années, de la côte de Chérave à 5 kilomètres de l’arrivée n’a pas réussi à changer drastiquement la configuration de la course qui, plus souvent qu’autrement dans le cyclisme moderne, se résume à une course de côte sur la dernière ascension du Mur de Huy.
Les favoris
Pas compliqué, je n’en vois que deux: Alejandro Valverde, ou M. Flèche Wallonne, et Michal Kwiatkowski.
Valverde a remporté les trois dernières éditions, portant à 4 ses succès sur l’épreuve belge, record absolu.
Son principal atout est de connaître parfaitement comment doser son effort lors de la dernière ascension du Mur, où il ne commet jamais d’erreur. En forme, avec une belle équipe à son service, je pense qu’il est l’homme à battre demain. La stratégie des Movistar? Contrôler la course et déposer Alejandro au pied du Mur au km 203. S’ils réussissent, c’est quasiment gagné d’avance!
L’autre, c’est évidemment Michal Kwiatkowski, le seul à accompagner Philippe Gilbert dimanche dernier dans le final de l’Amstel. En l’absence de Gilbert, blessé à un rein (quelle histoire! il a remporté la course malgré cette blessure, impressionnant… faut croire que les jambes lui faisaient plus mal que les reins dans le final!), Kwiatkowski a vraiment un bon coup à jouer, lui qui avait terminé 3e de l’épreuve en 2014.
Les outsiders
Hormis ces deux archi-favoris, je vois seulement quelques autres coureurs capables de faire une belle place (un podium) à Huy aujourd’hui.
En premier lieu, Tim Wellens chez Lotto. Si ce dernier n’a pas la puissance de Valverde dans une ascension comme le Mur de Huy, je pense que son tempérament agressif peut bien le servir demain, en plus de son excellente condition. Son meilleur atout est probablement de s’échapper avec d’autres dans l’avant-dernière ascension et d’essayer de résister au retour du paquet. S’il se présente au pied du Mur de Huy avec 30 secondes, c’est jouable!
Pour l’accompagner, pourquoi pas le Canadien Mike Woods, qui a montré récemment des signes de bonne condition physique? Le Canadien ferait bien de surveiller les Lotto dans le final, ce qui permettrait de surcroit à son leader, Rigoberto Uran, de se réserver pour le Mur, disposant d’une puissance plus grande que Woods. J’aime cette équipe Cannondale aujourd’hui!
Michael Albasini chez Orica est en grande condition, et maitrise aussi cette course. Attention à lui, tout comme à Dan Martin, Dries Devenyns et Gianluca Brambilla chez Quick Step.
Outre Kwiatkowski, la Sky dispose aussi de plusieurs atouts, je pense à Sergio Henao. Ce dernier est en grande condition aussi, et ajoute un atout à la stratégie de l’équipe britannique.
Enfin, des coureurs comme Jarlinson Pantano, Warren Barguil, Louis Meintjes et Romain Bardet peuvent viser selon moi une place dans les 5 au terme de l’ascension du Mur de Huy.
Outre Woods, je ne vois aucun autre Canadien dans l’alignement prévu demain.
Alors, qui pour battre l’inusable Valverde?
Retour sur l’Amstel
J’ai été impressionné par le sprint de Philippe Gilbert dimanche dernier sur l’Amstel. Ce dernier s’est fait bouffer 10m dès le départ du sprint, pour ensuite revenir arracher la victoire à Kwiatkowski au terme d’un long, long, long sprint. Après plus de 260 kilomètres et une chute assez significative ayant imposé une bonne chasse pour revenir, je lui lève mon chapeau. C’était du grand art, et la preuve qu’un sprint, c’est parfois très, très long.
Sinon, belle course dans l’ensemble, avec du mouvement dans le final. On a pu réaliser l’importance de ne jamais laisser de trou chez les pros, Van Avermaet et Valverde en ayant fait les frais, n’ayant jamais pu revenir sur le petit groupe devant pourtant à portée pendant plusieurs kilomètres.
Chapeau également à Kwiatkowski pour son retour solo sur la bonne échappée et ce, en quelques hectomètres seulement à environ 30km de l’arrivée. Ces signes-là ne trompent pas, le Polonais est en très grande condition. Ce n’est pas la première fois que Kwiatkowski court juste, ce type est intelligent en course et c’est très bien.