Si j’étais le maire de la commune de Huy, je songerais sérieusement à faire ériger un monument à la mémoire sportive d’Alejandro Valverde, qui a remporté hier sa… 5e victoire sur la Flèche Wallonne, au sommet de la célèbre ascension.
Il avait déjà le record absolu avec 4 victoires, le voilà à 5! De quoi être tranquille un moment dans les livres d’histoire…
Strava nous permet de réaliser la performance de l’Espagnol, le KOM étant présentement détenu par Kwiatkowski qui n’a terminé « que » 7e. Michal a escaladé le Mur en 3min19sec, donc Valverde est monté quelques secondes plus rapidement. Plus encore, Mike Woods, excellent 11e hier, est aussi monté en 3min19, à une puissance moyenne d’environ 526 watts. OUF!
Je vous rappelle que Valverde aura 37 balais la semaine prochaine, ça situe la caisse du bonhomme, inusable par ailleurs puisqu’il sera très certainement au départ du Tour de Lombardie pour la gagne en octobre prochain!
Et Valverde est sous contrat chez Movistar jusqu’en 2019, il aura alors 39 ans…
C’est fou. C’est inspirant.
Sinon, la course a été assez peu convaincante. Outre la perf de Valverde, en parfaite maitrise durant l’ascension finale qu’il connait par coeur, c’est l’effort de Bob Jungels qui a retenu l’attention dans le final, ce dernier résistant bien au peloton pendant les 10 derniers kms. À certains moments, Jungels enroulait le 53×11, tout à droite, il faut quand même le faire après 200 bornes de course. Celui là a une sacré caisse aussi, 24 ans seulement, et meilleur jeune du Giro l’an dernier. Attention à lui dans les prochaines années, il fera mal!
Bravo enfin à Mike Woods, qui a appris de ses erreurs de placement l’an dernier sur l’épreuve et qui était aux avant-postes dans la dernière ascension, bien entouré par son équipe Cannondale-Drapac. Pas si simple à ce niveau car les places sont chères! Woods a faibli un peu dans les 100 derniers mètres, perdant rapidement plusieurs belles places. 11e tout de même, remarquable!
Je vais essayer de rejoindre Mike dans les prochains jours en préparation de la Doyenne dimanche.
Liège-Bastogne-Liège
Évidemment, l’archi-favori sera une fois de plus Valverde sur la Doyenne des Classiques. Je pense toutefois que cette course sera beaucoup plus difficile à maitriser, les attaques pouvant fuser à bien des endroits dans le final. La Movistar aura fort à faire pour contenir tout le monde en vue de placer Valverde au pied de la dernière bosse pour la gagne.
Sur un tel parcours, les Jungels, Kwiatkowski, Martin, Henao, Albasini, Theuns ou encore Bardet et Barguil peuvent surprendre et s’imposer. Ca sera très ouvert dimanche, et la course sourira probablement aux plus audacieux… car si les coureurs attendent la dernière bosse vers la ligne d’arrivée, Valverde sera difficile à battre.
Il faut passer à l’attaque!
thierry (mtl) bécyk
Les attentes ne sont pas les mêmes pour tous les coureurs qui reviennent d’entrainement en altitude.
Par exemple, au tour de Croatie, contre un concurrence faible, Nibali dit : … “I consider third a good result, I’m quite satisfied with it,”
« Nibali has trained at Mount Teide with his Bahrain-Merida team (…) Nibali’s thoughts were echoed by his coach Paolo Slongo, who suggested he could hardly have expected more from the day after a month away from racing. »
Alors que certains reviennent de ces stages au plus haut niveau dès qu’ils reviennent en course, comme certains Sky par exemple.
Alors au final, 3 « façons de faire » bien différentes.
1) Des Sky et certains autres qui s’entrainent en altitude et qui se présente directement en « top forme » pour la gagne, dès la première course de reprise. Un modèle initié par les SKY.
2) Nibali par exemple, qui après de tels stages, monte progressivement en puissance au cours des semaines suivantes, comme il l’a fait pour le Giro en 2016.
3) Le modèle Valverde. Il se présente sur de nombreuses courses et il a est constamment au plus haut niveau pendant plusieurs semaines (après un années 2016 surchargée par 3 grands tours et de multiples courses). Atteignant même un sommet historique dans sa carrière à l’aube de ses 37 ans.
Difficile de trouver des repères logiques dans ces différents préparations.
slam99
Heureusement qu’il y a eu le numéro de Jungels… Sinon une course côte sans histoire. Ceci dit, le démarrage de Valverde à 500m de l’arrivée était sensationnel. Il a laissé Gaudu et tous les autres sur place. Surtout que les commentateurs de France 3 ne cessaient dire à quel point Valverde avait l’air mal, à chaque fois que la caméra le montrait dans les 30 derniers km…
Bernard
Magnifique titre; bravo
Oui, sur Liège, il faudra une équipe Movistar au top avec un Moreno et même un Betancur en partie retrouvés pour amener Valverde au pied de la bosse. la course sera animée. En 2015 Visconti avait été précieux.
Intéressante réflexion de Thierry sur la préparation. Valverde s’étonne de sa forme cette année. Le peu d’informations fournies par Movistar sur les données chiffrées suggère que deux tours successifs ont permis à Valverde d’améliorer ses performance (d’où le doublé giro tour de Quintana cette année). Cette surcharge apparente (et réelle car Valverde était émoussé sur certaines courses cruciales) a du lui être bénéfique, surtout quand ceci est conjugué à l’excellente hygiène de vie du murcian et à son mental décontracté et très centré sur chaque course. Il y a un « cas Valverde » probablement beaucoup plus intéressant et complexe que la vieille affaire trop souvent citée.
le bourrin iserois
bla bla bla on peut faire un cheval de course avec un ane, comme on disait dans les années 90; encore plus maintenant avec le dopage mécanique.
La seule chose de sure, c’est que Laurent a fait un super jeu de mot dans le titre…
Edgar Allan Poe
Le monde de Ouï-Ouï, comme disent les ados…
Comme Armstrong, qui revenait très fort après avoir vaincu le cancer, avec des méthodes d’entrainement révolutionnaires…il montait 6 fois l’Alpe d’Huez d’affilée pour se préparer !
Certains n’en démordaient pas à l’époque.
Et d’ailleurs, les mêmes journalistes qui l’ont encensé pendant des années, l’ont démoli par la suite. Un peu de discernement, du bon sens…une approche objective et non exclusivement émotionnelle et commerciale, mamis aussi de la logique mathématique auraient pourtant permis de dénoncer une supercherie évidente, à l’époque.
Comme Jeannie Longo en pleine bourre à 53 ans : homéopathie, huiles essentielles, hygiène de vie…
Ces deux champions n’en demeurent pas moins estimables, d’autant plus qu’ils aiment le vélo : les deux roulent encore beaucoup aujourd’hui.
Mais si on pouvait une fois pour toutes abandonner le mythe du surhomme !
le bourrin iserois
Exactement!
Bon pour armstrong le bon sens suffisait.
Pour longo, c’est moins évident, puisqu’il faut suivre le cyclisme féminin, mais bon la femme m’a l »air vraiment peu respectable, pour ce que j’en ai vu. J’ai plus de sympathie pour armstrong. D’ailleurs, non seulement il aime le vélo, mais il est revenu dans un monde de chacal, ou il avait été jeté comme un malpropre par cofidis, si je me souviens bien.