Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juin 2014

Aix les Bains 2014: déjà, du lourd!

Je vous en avais parlé en septembre dernier: à l’occasion de la cyclosportive La Québécoise, j’avais rencontré Serge Piroux, un lyonnais, qui m’avait impressionné par son coup de pédale. Ca ne prenait pas « la tête à Papineau » pour comprendre que ce type avait la classe! Il me le confirmera en roulant hier avec lui: à un peu plus de 50 ans, encore plus de 500 watts de PAM lors du dernier test réalisé à Lyon. Serge est redouté en France, bien connu aussi, même des pros! Et un titre de champion de France…

J’ai retrouvé hier Serge et deux de ses amis, Patrick et Cyrille, hier pour une partie de manivelles du côté de Chambéry.

Et partie de manivelles il y a eu!

Départ d’Aix, il est 8h15. Serge est venu de Lyon, on est tous les deux ravis de se retrouver de ce côté ci de l’Atlantique cette fois!

Piroux_01

Départ rapide, 35-40 à l’heure, au sortir d’Aix. Direction le court mais difficile col de Marocaz, via quelques belles bosses près de Chambéry comme le col de St-Saturnin.

Piroux_07

On rejoint rapidement Patrick et Cyrille, eux aussi très saignants. L’allure ne faiblit pas et je m’inquiète pour la suite, compte tenu du menu du jour annoncé: à ce rythme là, ça va être une sortie de guerrier! Vainqueur de nombreux chronos chaque année, Serge n’a aucun mal à nous tirer à plus de 40 à l’heure dans la plaine. Une machine.

Piroux_02

Serge ralentit l’allure quelques instants pour la photo, avec au fond le magnifique Granier et son col, une des montagnes célèbres du coin. C’est nuageux aujourd’hui, et on aura même un peu de flotte dans Marocaz.

Piroux_06

Cyrille et Patrick, avec le sourire. Malgré l’allure et les difficultés du parcours, il ne nous quittera pas de la journée et l’ambiance est franchement très agréable. Patrick est un redoutable grimpeur, une pointure du coin avec quelques beaux classements KOM sur Strava dans les belles ascensions du secteur. Impossible de le suivre dans les bosses, je n’étais même pas proche de lui!

Piroux_05

Sommet du 2e col du jour, le col des Prés. Les visages commencent à se marquer sous l’effet des efforts, mais l’ambiance demeure résolument conviviale. Serge, lui, semble encore avoir beaucoup de jus et nous fera une descente d’enfer jusque Aillon-le-jeune, à plus de 50 à l’heure.

Piroux_08

Haut du Revard, dernière difficulté du jour. Ne vous fiez pas aux apparences, nous sommes tous rincés sauf Serge qui a réussi à ajuster Patrick dans la dernière rampe, grand plateau s’il vous plait! Le soleil est revenu avec nous, ce qui nous permettra de faire une bonne descente du Revard, côté Aix les Bains. Cyrille, à la peine dans les derniers kilomètres, est déjà descendu.

Piroux_09

Après l’effort, la récup! Serge et Martin attablés au « Skiff Pub » sur la rade d’Aix les Bains. Le métier continue cependant: après 130 bornes et plus de 3000m de dénivelé, une salade césar, deux boules de glace pour faire glisser et basta! On fait le métier ou on ne le fait pas…

Piroux_10

Plus tard à l’hôtel, La Flamme Rouge au travail.

Piroux_15

Au total donc de cette journée, trois beaux cols franchis, soit le col de Marocaz, le col des Prés, le col de Plampalais avant de remonter vers la Féclaz puis l’observatoire du Revard. 130 bornes bien senties, mais en agréable compagnie. Merci Serge, Patrick et Cyrille, mes nouveaux amis Strava, pour cette journée exceptionnelle!

Capture d’écran 2014-06-28 à 16.51.13

La petite reine, un film percutant

Je suis donc allé voir récemment La petite reine, le long métrage librement inspiré de la vie d’athlète de Geneviève Jeanson et qui connait actuellement un certain succès au Québec.

En un mot: ouf!

Il s’agit d’un film très dur, voire cru, d’une intensité qui m’a surprise.

La première scène nous cloue sur notre chaise: venant tout juste de se « piquer » à l’EPO, Julie (personnage principal) et son entraineur entendent la sonnette de la porte: contrôle antidopage. C’est la panique totale et la scène est très intense.

Il y en a d’autres, et des meilleures, notamment lorsque Julie est prise avec un coeur défaillant lors d’une nuit, son hématocrite étant à plus de 60.

Si certaines scènes pourront paraître « cliché » pour les fins connaisseurs du cyclisme, j’ai trouvé le film très réussi et bien tourné dans l’ensemble. On ne s’ennuie pas, et l’enfer du dopage est bien décrit. Seule la rivalité naissante entre Julie et une de ses équipières m’a paru trop simpliste et classique pour avoir sa place dans le film.

Bref, je vous le recommande, car ce film nous permet d’en apprendre un peu plus sur la pression avec laquelle ces athlètes de haut niveau, leaders d’équipe, doivent composer. Il nous permet aussi une réflexion sur notre société actuelle qui valorise avant tout ceux qui gagnent, l’important étant de finir premier, parfois à l’importe quel prix… Je ne suis évidemment pas d’accord!

Je suis toutefois convaincu que ce film représente le début d’une réhabilitation publique pour Geneviève Jeanson, car il permet à la population de mieux comprendre son histoire, et notamment le rôle de son entourage.

Par contre, pour l’image du cyclisme, on repassera…

Le Tour de l’actualité

Beaucoup de nouvelles à commenter dans le monde du cyclisme, à l’approche du Tour de France.

1 – Team Sky. C’est le bordel! Comme vous peut-être, j’avais été sidéré de lire cet interview publiée sur CyclingNews avec David Walsh, pourfendeur du dopage dans le cyclisme, notamment en raison de son travail à démolir – avec raison – l’US Postal de Lance Armstrong via ses bouquins dont L.A. Official et L.A. Confidential.

Dans cette entrevue, Walsh semblait revirer sa chemise, perdant selon moi toute crédibilité puisqu’il louangeait l’équipe Sky de façon apparement aveugle, une équipe pourtant l’objet de nombreux soupçons depuis des années.

Voilà que Walsh revire une fois de plus sa chemise, émettant maintenant des critiques importantes envers Team Sky suite à l’affaire Froome. Il déclare notamment « Team Sky like to portray themselves as the most ethical team in the peloton. The evidence says otherwise. »

Rappelons que Froome et Team Sky sont actuellement au milieu d’un beau scandale, celui à savoir que l’UCI aurait délivré une AUT de toute urgence au coureur lors du récent Tour de Romandie, lui permettant apparemment de soigner une infection pulmonaire. L’UCI aurait agi contre les règles et l’AMA vient de signifier publiquement son mécontentement envers les agissements de l’UCI, surtout le Dr. Michele Zorzoli qui a d’ailleurs déjà fait l’objet de critiques dans le passé.

Cela soulève des questions quant à la proximité de l’équipe Sky avec l’UCI.

Rappelons aussi que l’équipe Sky refuse de rejoindre le Mouvement pour un cyclisme crédible, au sein duquel de telles AUT n’ont pas leur place.

Chose certaine, Team Sky ne débutera pas le prochain Tour en toute sérenité. Sa prestation sur le Dauphiné a été quelque peu douteuse, et voilà que l’éthique de l’équipe est sérieusement remise en question. Rien pour se préparer tranquillement loin des soupçons…

LA question: Sky peut-elle se permettre le luxe de laisser Bradley Wiggins à la maison en juillet?

2 – FDJ. J’aime bien Marc Madiot pour sa passion du cyclisme, mais là je ne suis plus d’accord: la sélection FDJ pour le prochain Tour exclut de la formation le sprinter Nacer Bouhanni, pourtant auteur d’une belle saison, maillot des points sur le récent Giro.

À mon avis, Bouhanni est actuellement le seul autre sprinter au monde à pouvoir tenir tête aux Sagan, Cavendish ou Kittel.

Clairement, la guerre est prise entre Madiot et Bouhanni, qui changera assurément d’équipe l’an prochain. Madiot lui préfère Demare, mais le pari est risqué, trop risqué selon moi.

Bien sûr, plusieurs diront que la décision de Madiot repose sur le fait qu’il est déjà convaincu que Bouhanni partira l’an prochain. Peut-être, mais Bouhanni est toujours sous contrat avec la FDJ cette saison à ce que je sache, et la FDJ n’a pas vraiment le luxe de perdre ainsi ses meilleurs chances de victoires d’étape…

On annonce Cofidis pour possible destination de Bouhanni l’an prochain. Si une équipe française serait bien pour ce sprinter, je pense que Cofidis n’est pas assez puissante pour l’épauler efficacement. Dans ce contexte, je pense que Bouhanni partira à l’étranger la saison prochaine, et c’est bien dommage. À moins qu’Europcar ou AG2R – La Mondiale? Europcar a déjà Coquard… mais AG2R n’a personne pour les sprints.

3 – Tour de Suisse. On croyait que c’était course gagnée pour Tony Martin, et voilà que ce diable de Rui Costa parvient à renverser la course le dernier jour, remportant l’étape et le général! Attention au coureur portugais qui montre de sacrés belles qualités d’attaquant. J’adore ce coureur qui trouvera sur le Tour un parcours à sa convenance en juillet.

Pour la petite histoire, Tony Martin aurait amené le… 58 dents lors des chronos du Tour de Suisse, atteignant 80km/h lors de certains passages roulants… Les spécialistes apprécieront.

4 – Andy Schleck. Le Luxembourgeois s’est montré lors de la dernière étape du Tour de Suisse, question de donner à ses managers de quoi appuyer leur décision de le sélectionner sur le Tour. Réponse mardi apparemment… Je pense qu’à la lumière des résultats cette saison chez Trek Factory Racing, à l’exception de ceux de Cancellera, l’équipe n’a rien à perdre d’engager les frères Schleck sur le Tour.

5 – Nicolas Roche a remporté la Route du Sud ce week-end. Je sais pas vous, mais l’équipe Tinkoff-Saxo pourrait avoir une belle gueule en juillet, avec autour d’Alberto Contador les Nicolas Roche, Michael Rogers, Roman Kreuziger et possiblement Rafal Majka.

Un Gessien sur Whiteface

Les exploits des VéloGessiens sont mondialement reconnus, pour preuve en voilà un qui évolue à des milliers de kilomètres du pays de Gex, plus précisément aux États-Unis à l’occasion de la Whiteface Mountain Uphill Bike Race tenue ce samedi 21 juin, une épreuve fort bien organisée et sympathique que je recommande à tous.

Ma participation à l’épreuve, suivie d’une 2e ascension en musculation, faisait partie de ma préparation finale pour les prochaines étapes de ma saison 2014, soit La Grand Bo dimanche prochain puis La Marmotte.

Tous les résultats sont ici. Je termine à environ 40 secondes de mon temps de l’an dernier, en ayant travaillé plus fort n’ayant pu trouver de groupe montant à mon rythme. La grande condition n’est plus très loin!

Félicitations au Montréalais Michael Le Rossignol pour sa victoire sur l’épreuve, dans un temps de 54:40 excusez-un-peu. Jean-François Blais, bien connu du milieu des courses cyclistes au Québec, termine à une belle 4e place. J’ai pu lui dire deux mots après l’arrivée, très sympathique coureur. Bravo aussi à tous les Rouleurs de l’Outaouais présents, qui ont tous donné leur 110% et qui termine tous très bien placés, preuve de la force de notre équipe. Des félicitations toutes particulières à Maryse Champagne qui revient en bonne condition après une année consacrée à la… maternité! Quoi qu’il en soit, l’ambiance au sein des Rouleurs, en haut de Whiteface, n’avait probablement rien à envier à celle des Gessiens!

IMG_0163

b0c295123ee340190e69e19a5bee9424

Bientôt de retour!

Yet today, he would dare to answer again, when the mountain repeats its relentless challenge…

how high?

how far?

how fast?

Commencera sur La Flamme Rouge la semaine prochaine des reportages réguliers sur mon séjour cycliste dans les Alpes, photos à l’appui et avec comme points d’orgue La Grand Bo et La Marmotte pour laquelle je partirai avec un dossard prioritaire. Merci Sport Communication, une société qui a toujours fait preuve d’un grand humanisme et d’une attention aux détails malgré le succès populaire de leurs épreuves.

Beauce: Mike Woods les meilleurs espoirs canadiens

Comme d’habitude, l’étape du Mont Mégantic sur le Tour de Beauce a été décisive hier, surtout dans le contexte ou la course a été considérablement durcie par une météo difficile, avec de la pluie, du vent et du froid. Pour preuve, 18 coureurs ont été éliminés hier, ou ont terminé hors délai, dont une grande partie de l’équipe Norco/Premier Tech, mal aiguillée à un moment de la course, alors qu’elle était derrière.

C’est un coureur letton de l’équipe Hincapie, Tom Skujins, qui a remporté l’étape. Il aura 23 ans dimanche prochain, et se paie donc un petit cadeau d’anniversaire en avance!

Derrière, Mike Woods a encore impressionné, terminant 2e à 49 secondes du vainqueur. Woods, qui a connu quelques pépins de santé plus tôt cette saison, est un énorme moteur très doué sur les parcours accidentés et en montagne. Avec cette 2e place, Woods représente donc les meilleures chances d’un podium au général par un coureur canadien.

Le chrono d’aujourd’hui, encore sous la pluie, sera toutefois déterminant. Woods pourra-t-il limiter les dégâts, voire se rapprocher de Skujins?

On peut par ailleurs trouver d’excellents petits résumés des étapes sur YouTube. Pour la 1ere étape, c’est ici. Pour la 2e, c’est ci-bas.

Lyne Bessette a raison

D’entrée, je ne cacherai pas une certaine affection pour Lyne Bessette que je connais un peu, cette fille tellement sympathique et qui aime profondément, c’est évident, le sport, surtout le cyclisme. Et dont la probité n’a jamais été questionnée par quiconque durant et après sa carrière professionnelle.

Lyne a lancé un certain « cri du coeur » ces dernières heures, notamment dans Le Devoir, affirmant que les athlètes dopés ne payent pas leur dû. Ses déclarations sont évidemment dans le contexte de la sortie, demain vendredi, du film « La petite reine » inspiré librement de la vie de Geneviève Jeanson.

Lyne se questionne notamment sur les sommes de Cyclisme Canada qu’a reçues Jeanson au temps de sa carrière: les a-t-elles remboursées? Pire encore, elle a privé d’autres athlètes – propres – d’une place sur l’équipe nationale et d’un soutien financier.

Je suis parfaitement d’accord avec Lyne: les athlètes dopés n’ont pas encore de sanctions assez lourdes et il faut le dénoncer avec vigueur. François Parisien l’a également fait au cours des derniers mois, à plusieurs reprises, et lui aussi a raison. Il s’était notamment dit frustré par les aveux de dopage de Rider Hesjedal, ce coureur qui, au fond, l’a parfois privé d’une sélection sur l’équipe nationale, voire de commandites si importantes dans le développement d’un athlète.

Guillaume Prébois, dans un cri du coeur annonçant qu’il ne parlerait plus jamais dopage il y a quelques mois, avait lui-aussi dénoncé ces ex-dopés qui demeurent des commentateurs populaires sur France Télévision ou Eurosport, ou encore des égéries de grandes marques comme Richard Virenque pour… Festina Watches (n’ajustez pas votre appareil).

Plus encore, Georges Hincapie continue de manoeuvrer pour se poser en victime d’une époque et ainsi préserver son capital sympathie aux États-Unis, notamment pour des raisons commerciales puisqu’il a lancé, au cours des dernières années, sa ligne de vêtements cyclistes. Son livre autobiographique vient d’être sévèrement critiqué – avec justesse! – sur le site VeloNews (merci à Thierry Mtl pour le lien). Une chance! Et faites-moi confiance, vous ne me verrez jamais porter de vêtements Hincapie…

Actuellement, Lance Armstrong continue de tenter de toutes les façons possibles et imaginables d’éviter des procès du Gouvernement des États Unis et de la firme SCA Promotions qui tentent de récupérer les sommes qui lui ont été versées, évidemment injustement car l’athlète était dopé. Par chance, les démarches juridiques d’Armstrong et son armée d’avocats n’ont pas encore donné les résultats escomptés.

Sur le plan sportif, certaines avancées sont encourageantes, notamment la décision, prise lors de la Conférence sur le dopage à Johannesbourg en 2013, de faire passer la suspension de 2 à 4 ans pour une première offense.

Il est maintenant temps que les autorités du sport et juridiques se penchent sur les autres sanctions, essentiellement financières, qui demeurent largement insuffisantes. Lance Armstrong a engrengé des millions de dollars de revenus lors de ses années victorieuses, mais en trichant. N’est-il pas normal qu’il soit forcé de rembourser tout cet argent injustement gagné?

Et si on ne pourra probablement jamais compenser les athlètes propres (cela suggererait qu’on dispose d’une liste d’athlètes propres à 100% qu’on pourrait dédomager… comment savoir?), les recouvrements de sommes pourraient servir à financer directement la lutte contre le dopage. Dans le cas d’Armstrong, cela ferait un joli magot investi contre le dopage!

Quoi qu’il en soit, je salue aujourd’hui le courage de Lyne de manifester ainsi publiquement son dégoût, elle a tout à fait raison. La société fait encore une trop large place aux ex-dopés une fois leur carrière terminée.

Lyne, je comprends ta frustration et la partage. Je t’offre ces vers, qui dictent ma vie depuis fort longtemps déjà:

“Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune!
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît
Et modeste d’ailleurs, se dire: mon petit,
Soit satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles!
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis à vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul!”

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac

Départ du 29e Tour de Beauce

Capture d’écran 2014-06-11 à 08.19.44Le Tour de Beauce s’élance aujourd’hui du côté de Sainte-Justine, pour une étape en ligne de 196 bornes. Certainement l’une des épreuves phare de cyclisme au Québec, le Tour de Beauce en est à sa 29e édition cette année.

Au menu des coureurs, cinq étapes au cours des prochains jours, dont un chrono de 20 bornes lors de la 3e étape du côté de St-Georges. Les deux étapes à surveiller tout particulièrement sont les étapes 2 et 4. Demain, les coureurs devront affronter les pentes du Mont Mégantic, toujours l’étape-reine de la course. Le Mont Mégantic est au Tour de Beauce ce que l’Alpe d’Huez est au Tour de France!

Samedi, les coureurs devront affronter neuf tours du difficile circuit urbain de Québec, presque identique à celui utilisé par le World Tour lors du GP de Québec en septembre.

Côté plateau, environ 200 coureurs prendront le départ, au sein de 21 équipes, dont les canadiennes Norco/Premier Tech, Ride with Rendall, Garneau-Quebecor, Silber et VéloSelect.

Difficile pour moi d’identifier un favori, ou les outsiders. Notons toutefois la présence de Stefan Schumacher au sein de l’équipe Christina Watches, ce coureur de l’ex-équipe allemande Gerolsteiner et qui avait fait toute une percée en 2008 sur le Tour de France en remportant les deux chronos avant de tomber au dopage.

Notons aussi la présence de Matt Cooke (Jamis), 5e l’an dernier, de Michael Woods (Amore&Vita), redoutable grimpeur disposant de capacités humaines hors-norme, de Bruno Langlois (5Hr Energy), un vrai guerrier, de Pierrick Naud, excellent récent 2e du Tour du Saguenay, de Jure Kocjan (SmartStop), le coureur slovène récent vainqueur du GP de Saguenay, et de l’équipe colombienne qui sera intéressante à surveiller.

Jusqu’ici, le palmarès du Tour de Beauce compte huit victoires canadiennes, la dernière en date étant celle de Svein Tuft en 2008. Espérons qu’on ne tardera pas trop à voir un successeur! En l’absence des coureurs canadiens sur le World Tour, les Svein Tuft, Rider Hesjedal, Christian Meier, Hugo Houle, Antoine Duchesne et Guillaume Boivin, ça devra peut-être attendre toutefois encore un peu.

Dauphiné: un duel de coqs!

Aucun doute possible, c’est la guerre entre Chris Froome et Alberto Contador!

Payez-vous les images du final de la 2e étape du Dauphiné hier: Contador a marqué à la culotte Froome et mis un point d’honneur à rester avec lui jusqu’à la ligne. Par moment, les attaques de Froome étaient stupéfiantes (…), notamment les toutes premières où il sprinte littéralement comme si l’arrivée était 100m plus haut. Pourvu que quelqu’un nous calcule les puissances estimées, qu’on puisse situer l’effort par rapport aux performances qu’on sait aujourd’hui « mutantes » car là, j’ai tout de même des doutes.

Froome moulinait façon Armstrong des grands jours et comme à la belle époque du dopage sanguin, dont rien nous indique qu’elle est terminée, il ne toxine jamais. Surprenant.

Enfin peu importe, le spectacle était assez intéressant avec Nibali qui a joué au yoyo, un excellent Kelderman, seulement 23 ans rappelons-le tout de même, et un Van den Broeck retrouvé.

Chose certaine, c’est la guerre psychologique sans merci entre Froome et Contador sur ce Dauphiné, avec évidemment le Tour en toile de fond. La question importante: Froome en ferait-il trop, trop tôt? Il semble en grande condition, mais il faudra la garder encore… six semaines, soit jusque dans les dernières étapes du Tour et notamment ce chrono la veille de l’arrivée.

À l’inverse, on a l’impression que Contador gère, sachant que l’important n’est pas le Dauphiné, mais bien le Tour dans 3 semaines. Contador a-t-il encore une marge de progression à aller chercher?

Prochain grand rendez-vous de ce Dauphiné samedi et dimanche, pour de nouvelles étapes très accidentées. Entre temps cette semaine, plusieurs étapes sont tout de même piégeuses, et ça ne manquera pas de faire travailler les Sky.

 

Le Tour de l’actualité

Ca fait un bon moment qu’on n’a pas couvert le Tour de l’actualité avec vous. Allons-y!

1 – LA nouvelle de la semaine, c’est indiscutablement la non-sélection de Bradley Wiggins au sein de l’équipe Sky du prochain Tour de France. Pourtant, Wiggins s’estime lui-même au niveau qui était le sien lors de sa victoire en 2012, qui ne remonte tout de même pas aux calendes grecques!

Wiggins lui-même se dit « dégouté » par la décision de son équipe et de Dave Brailsford, pourtant l’homme à lui avoir fait confiance en 2012. Un doute existe toutefois, Brailsford ayant affirmé tout récemment qu’en fait, l’équipe Sky du Tour n’était pas encore finalisée. À quoi joue Sky?

Je pense personnellement que c’est une grave erreur que d’exclure Wiggins du Tour. On ne sait jamais de quoi la course sera faite, surtout lorsqu’il faudra affronter les pavés du Nord de la France sur une étape. Une chute, et Froome pourrait être out. Avec deux leaders, c’est une sécurité, et il est toujours temps d’ajuster en fonction de l’homme le plus en forme du moment.

Avec tout ça, je suis convaincu que Wiggins cherchera une nouvelle équipe en 2015 et que ses propos ne sera que plus acerbes envers Sky au cours des prochaines semaines. Il a raison! La rumeur veut que Wiggins prenne la direction de l’équipe Australienne Orica-GreenEdge. Considérant le caractère un peu « décalé » de Wiggins, je crois en effet que l’ambiance au sein de l’équipe Orica serait tout à fait propice à son épanouissement!

2 – Parlant d’Orica-GreenEdge, avez-vous vu les vidéos « back stage » de l’équipe sur le récent Giro? Tout simplement génial, et ces vidéos mettent notamment le Canadien Svein Tuft à l’honneur. À ne pas manquer, le vidéo de l’étape 20, celle du Zoncolan, et celui de la dernière étape à Trieste.

3 – Dauphiné-Libéré. Froome s’impose d’entrée sur le chrono de 10 bornes à Lyon faisant office de prologue, 8 petites secondes devant… Contador qui répond donc du tac-au-tac. Nul doute, la guerre psychologique a bel et bien débutée entre les deux favoris du prochain Tour… et Nibali n’est pas très loin.

Prochain rendez-vous dès aujourd’hui avec l’arrivée en haut du col de Béal!

4 – FQSC. Décidément, la pression ne se relâche pas sur la Fédé québécoise suite à l’incident du GP de St-Raymond. Je persiste et signe en affirmant que la situation me semble un peu exagérée, n’étant pas la première fois, loin de là, que des finals de course sont discutables. En même temps, comment critiquer si la majorité d’entre nous répondons absents lors des réunions de la FQSC ou de l’ACVQ?

5 – 28mm mieux que 25mm? On roulait autrefois avec du boyau de 21mm, ce que je fais toujours d’ailleurs (ils sont désormais difficiles à trouver!). Du 23mm, la norme jusque récemment, la tendance a été d’aller vers du plus gros, le 25mm. Et voilà que certaines marques proposent désormais du 28mm, affirmant que cette section améliore à la fois rendement et confort. Qui dit vrai?

6 – Pinarello Dogma F8. Ouf! Mais chez Pinarello, on demeure fidèle à sa philosophie: on ne joue pas la carte du light, les cadres à moins de 800 grammes demeurant inexistants au sein de la marque de Trévise.

7 – Campagnolo 2015. Les groupes de la mythique compagnie italienne sont revus, avec comme changement majeur l’abandon de la fameuse « étoile à 5 brins » pour passer à une étoile à 4 brins, comme Shimano, permettant d’y adapter n’importe quel type de plateau (du 53 ou du 50, du 39 ou du 34). Les dérailleurs avant sont revus comme les dérailleurs arrières, pour augmenter la force et la précision du déraillement.

8 – Intéressant test du lubrifiant pour chaine Squirlube. Apparemment, 3 watts de gain avec ce lubrifiant particulièrement efficace. Ca tombe bien, c’est celui que j’utilise depuis quelques années déjà!

9 – Moral en hausse pour moi, avec une condition physique également en hausse. Le test du week-end était la participation au GranFondo Gatineau, 110 bornes avec deux boucles de l’usant Parc de la Gatineau. Mon équipier Phil Lanthier a été le premier à couper le fil d’arrivée, je termine juste derrière lui, dans le même peloton. Très belle cyclo, sur un circuit difficile, et une course rendue difficile sur les 70 premiers kms grâce à la présence de l’équipe junior des Espoirs de Laval qui ont mis le feu. Mes félicitations en particulier à la jeune Laurence Dumais de cette équipe, qui remporte le Medio Fondo excusez-un-peu, mouchant tous les mecs! Je l’ai vu souffrir à mes côtés, quelle pugnacité!

Anyway, à moins d’un mois de la Marmotte, la condition est en hausse (enfin!) et c’est encourageant!

Courses au Québec: je suis inquiet pour l’avenir

C’est paradoxal: au moment où la pratique du cyclisme n’a jamais été aussi populaire au Québec, je n’ai pourtant jamais été aussi inquiet pour l’avenir des courses cyclistes « amateurs » dans la province.

Je vous rappelle que cette année, plusieurs courses ont disparu du calendrier, en premier lieu le GP OBC mais aussi le GP de Ste-Agathe et quelques autres. La meilleure, c’est que le GP OBC serait disparu pour des raisons de sécurité: les organisateurs auraient jugé trop dangereux le fait que le parc ne puisse être fermé aux cyclistes « récréatifs », certains évoluant dans leur promenade dominicale à contresens des pelotons lancés en course. Sur un revêtement presque parfait, fermé aux automobiles, sans zones résidentielles ou commerciales, le Parc constituait pourtant de loin le parcours le plus sécuritaire de l’année.

Je suis également très inquiet d’une nouvelle récente, à savoir qu’en réaction à une hausse significative d’événements sportifs de tout genre (triathlons, cyclosportives, marathons, etc.), la Sureté du Québec pense facturer pièce les services d’encadrement qu’elle procure durant ces événements. Si elle voit le jour, une telle politique pourrait sonner le glas de nombreux événements dont le budget était déjà serré.

Puis on peut aussi penser que le développement du cyclosport pourrait nuire autrement à l’essor des courses cyclistes au Québec. Je ne parle pas ici des événements phare comme les Mardis cyclistes de Lachine, le Tour de Beauce, le GP de Saguenay ou encore le Tour de l’Abitibi, mais bien de ces courses de week-end si vitales à l’essor du cyclisme de compétition et au développement de la relève. Certains coureurs – dont je suis parfois – sont tentés de se tourner vers ces cyclosportives désormais de plus en plus populaires, car jugés moins dangereuses (ce n’est parfois qu’une perception) et plus conviviales. Certains organisateurs pourraient également voir dans le cyclosport un véhicule pour lequel boucler un budget est plus simple, et gérer la journée aussi. Pas simple en effet d’avoir à gérer les départs/arrivées de multiples catégories de coureurs lors des courses cyclistes!

C’est donc dans ce contexte que surviennent deux incidents malheureux, soit cette chute lors du GP de St-Raymond et cette voiture à contresens du peloton (et le délit de fuite par après) au GP de Charlevoix, deux événements qui auraient pu être tragiques.

L’incident au GP de St-Raymond a soulevé une polémique, et entrainé la démission de Stéphane Le Beau, président de l’ACVQ. Je le regrette. Certains ont également réclamé la démission du président de la FQSC, Louis Barbeau. Le conseil d’administration de la FQSC ainsi que M. Barbeau ont réagi hier par voie de communiqués disponibles ici et ici.

Je n’étais pas présent au GP de St-Raymond, donc vous comprendrez que je me garderai de trop commenter la situation. Je souhaite tout simplement un prompt rétablissement à Jean-Christian, victime de cette chute à quelques encablures de l’arrivée. Et je vous rappelle que ce n’est pas la première fois que le final d’une course présente une sécurité lacunaire. Un tel rétrécissement de voie à quelques hectomètres de la ligne était également en pratique, il y a quelques années, sur le GP OBC, alors que l’arrivée était jugée 200m après le début de la montée Fortune. Le rétrécissement était signalé par des cônes, pas par des tréteaux en métal et en bois, d’où peut-être l’absence d’accidents graves? Fort heureusement, l’organisation du GP avait ensuite déplacé l’arrivée 1 km avant, dans une zone dégagée.

Parfois c’est d’autres éléments, comme ce gauche-droite très serré à l’arrivée des Canadiens l’an dernier, 150m avant la ligne. Chutes il y a eu… Ou encore cette portion de course, toujours intense, en haut de la bosse lors du défunt GP de Bellefeuille en ouverture de saison, alors qu’on devait rouler – après goulot d’étranglement – sur une portion réduite de route (très défoncée…) après un virage à gauche, et que de nombreuses voitures roulaient en contresens…

Bref, des lacunes de sécurité, elles ne datent pas du récent GP de St-Raymond. Ce dernier événement a simplement le mérite de nous rappeler, selon moi, que nous devons tous travailler ensemble pour améliorer les choses. La sécurité doit rester une priorité importante, et c’est une responsabilité partagée entre organisateurs, fédération et… coureurs eux-mêmes. Ces derniers prennent parfois trop de risques aussi, il faut le dire, surtout en vue d’une ligne d’arrivée ou le cerveau de certains se met automatiquement à « off ».

Mais plus encore, je voulais partager avec vous une impression générale, à savoir que le contexte actuel entourant l’organisation de courses cyclistes au Québec me semble difficile et qu’en ce sens, la division des forces est dangereuse. Serait-il possible que nous soyons à un point où plus que jamais, nous devons travailler ensemble pour assurer l’avenir des courses cyclistes « de week-end » au Québec?

La Flamme Rouge… maganée!

(ndlr: pour mes amis lecteurs européens, le mot « magané » est un québécisme décrivant l’état d’une personne qui est fatiguée, épuisée ou malade)!

Depuis environ deux semaines, La Flamme Rouge n’a pas fait l’objet de mises à jour fréquentes comme d’habitude. Je vais essayer de reprendre le service normal cette semaine.

Des ennuis informatiques du côté du serveur californien qui héberge le site ont d’abord été une des causes de cette situation.

De plus, une charge de travail particulièrement élevée au bureau m’ont empêché de consacrer le temps habituel à La Flamme Rouge. Cette charge de travail demeurera élevée jusqu’à mon départ en vacances, le 25 juin prochain.

Enfin, des allergies particulièrement intenses (le « pollen vortex« , terrible en Outaouais, une région reconnue par les médecins comme très propice aux allergies car c’est une vallée emprisonnant les pollens) m’a frappé de plein fouet depuis 3 semaines, après un mauvais rhume fin avril m’ayant cloué au lit 3 jours durant. Souvent sans énergie aucune le soir venu, je n’avais pas trop la tête à La Flamme Rouge, surtout que ces allergies ont eu un effet non négligeable sur mon moral (en baisse), ne pouvant m’entrainer convenablement à 5 semaines de la Marmotte.

Mon mois de mai a en effet été très difficile côté entrainement, à souvent trainer ma misère après un hiver pourtant très studieux et appliqué. Très frustrant donc de ne pas pouvoir récolter les fruits d’un gros travail cet hiver, très frustrant aussi de voir les autres coureurs avoir du fun alors que j’avais le nez bouché, des poumons en feu à l’effort (alors que je n’avançais pas!) et une énergie très faible, voire même des crises d’asthme (mes premières en 41 ans!).

Au moins, le récent bilan médical a apporté des réponses: un niveau de fer bas, un taux d’hématocrite bas, et un poids bas (ça, c’était la bonne nouvelle!). J’ai demandé à mon médecin de l’EPO pour traiter mon hématocrite, la réponse fut non (je déconne bien sûr). On m’a recommandé d’insister sur le steak. J’ai depuis contacté mon fournisseur espagnol…

Un Défi Gatineau Tremblant réussi

Le week-end m’a cependant requinqué quelque peu, puisque je participais au Défi Gatineau-Tremblant visant à recueillir des fonds pour permettre à une équipe du Casino de Hull de participer au Grand Défi Pierre Lavoie. Près de 160 kms samedi, la même chose dimanche. Grâce à une météo exceptionnelle mais aussi à une organisation irréprochable et des bénévoles en or, toujours prêts à vous accueillir avec le sourire pour vous servir, ce fut vraiment une belle expérience et un excellent entrainement en vue de La Marmotte.

Nourrissant des inquiétudes quant à l’avenir des courses cyclistes au Québec (j’y reviendrai demain…), il est rassurant de constater que des événements comme le Défi Gatineau-Tremblant existent et nous permettent de vivre pleinement notre passion du cyclisme, et deux fois plutôt qu’une. Et je peux vous dire que je me suis bien donné par moment, autant que j’aurais pu le faire dans le difficile GP de Charlevoix qui était aussi disputé ce week-end. Certains diront que j’ai pris (trop) à coeur mon rôle « d’encadreur » du groupe le plus rapide, à la demande de mon grand ami et ambassadeur de l’événement, Martin Desbiens, avec qui j’ai eu un énorme plaisir à rouler les deux jours.

Bref, pour ceux qui aiment les défis, qui aiment les distances, qui aiment la convivialité et surtout, qui aiment le cyclisme, le Défi Gatineau-Tremblant est définitivement à considérer. Et pour ce qui est de mes allergies, elles m’ont donné une (demi)-pose ce week-end, me permettant de me refaire un moral à l’approche de La Marmotte où je sens tout de même que je vais particulièrement souffrir cette année, le printemps ayant été bien perturbé et ma préparation accusant un énorme retard. Sans parler du moral qu’il me faudra remonter, une Marmotte réussie passant aussi par la volonté et la « grinta » d’affronter pareil parcours.