Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : octobre 2016

La mesure de l’audience

Grâce à Otto, un fidèle lecteur que je remercie, j’ai pu découvrir cet intéressant article du journal Le Monde publié le 20 octobre dernier sur le sujet de la mesure de l’audience sur le Tour de France.

Chiffre annoncé par A.S.O. ? 3.5 milliards de téléspectateurs dans 190 pays à travers le monde.

Ca fait du monde ça considérant que la planète abrite environ 7.2 milliards d’êtres humains! En gros, la moitié aurait écouté le Tour l’été dernier!!!

L’article parle également d’un économiste belge du sport, spécialiste du cyclisme, Daam Van Reeth, qui nuance les chiffres avancés par A.S.O.

Selon Van Reeth, c’est plutôt 309 millions de téléspectateurs dans les 25 pays où le Tour est retransmis.

Un abîme de différence!

Du coup, on se demande comment cela est possible?

Van Reeth avance quelques pistes permettant de mieux comprendre comment A.S.O. a pu arriver à ce chiffre. Et on comprends vite que c’est du grand n’importe quoi!

Évidemment, on comprendra que d’un point de vue marketing, A.S.O. a tout avantage à gonfler l’audience du Tour, permettant notamment de vendre de la publicité à des tarifs plus élevés lors de l’événement. C’est un peu comme lors des manifestations: les organisateurs ont toujours avantage à gonfler le chiffre des participants, et des écarts sont souvent importants avec les effectifs estimés notamment par la police ayant encadré l’événement.

capture-decran-2016-10-28-a-07-20-45Van Reeth, professeur à l’Université de Louvain, a publié, plus tôt cette année, un livre intitulé The Economics of Professional Road Cycling. J’ai trouvé une revue complète de ce bouquin sur le site cycliste PodiumCafé.

Ca sera ma prochaine lecture!

Quoi qu’il en soit, voilà une autre preuve qu’il faut toujours faire usage de sens critique lorsqu’on considère des données avancées par des parties intéressées. C’est notamment pourquoi les agences statistiques nationales comme Statistique Canada ont à coeur de préserver du mieux possible leur indépendance, il y va de la crédibilité des statistiques diffusées.

Le Tour de l’actualité

Fidèle à ma formule, petit Tour de l’actualité cycliste des derniers jours:

1 – Vélodrome couvert au Québec. En complément d’information à mon entrevue publiée hier avec le directeur de la FQSC Louis Barbeau, il convient de mentionner qu’un autre projet de vélodrome couvert est actuellement à l’étude au Québec, dans le secteur de la ville de Trois-Rivières. Ce projet, sous l’égide de Michel Jean et qui a la particularité d’impliquer le niveau universitaire, soit l’Université du Québec à Trois-Rivières, progresse également depuis plusieurs mois déjà et reçoit le plein soutien de la FQSC. Voilà, La Flamme Rouge a le souci de vous véhiculer toutes les informations possibles, aussi exhaustivement et précisément que possible. Je remercie ceux qui ont porté cet important projet à mon attention!

2 – Dopage. Les fédérations nationales anti-dopages se sont récemment réunies à Bonn en Allemagne pour faire le point sur la lutte à ce fléau dans le sport. Parmi les recommandations, assurer l’indépendance totale de l’Agence Mondiale Anti-dopage (AMA) par rapport au CIO.

Ben voyons! Ca fait juste 10 ans que je l’écris sur ce site! Comment assurer une lutte crédible contre le dopage si son levier principal, l’AMA, n’a pas les coudées totalement franches par rapport à des organismes qui doivent leur existence au sport et son image publique? Je vous rappelle que le numéro 1 actuel de l’AMA, Craig Reedie, est aussi un ancien vice-président du CIO… et que l’AMA a publié avant les JO de Rio un rapport dévastateur à l’endroit de la Russie quant à son organisation nationale de dopage, rapport sans suite au niveau du CIO qui a refusé de bannir les athlètes russes des JO…

Quant on voit aussi la liste des anciens responsables de la lutte anti-dopage à l’UCI, on a vraiment de quoi se poser des questions quant à la crédibilité de cette lutte.

Seul point positif dans l’affaire selon moi, on se pose enfin les bonnes questions!

3 – Giro 2017. Le parcours est sorti en début de semaine, pour la 100e édition du Giro. Un parcours que j’ai estimé fade, avec un concentré de difficulté en dernière semaine surtout. La particularité de ce Giro à mon sens est la présence de deux assez longs chronos individuels, le premier après 8 jours de course et sur 39 bornes, le second le tout dernier jour sur 28 kilomètres. Le premier chrono aura de quoi « fixer » la course durant la 2e semaine. Pas surprenant que ce Giro attire des coureurs comme Tom Dumoulin!

Suite à la diffusion du parcours, on voit plusieurs sites poser la question: un Giro trop dur? Je ne suis absolument pas de cet avis! D’une part, les gens qui posent la question ont la mémoire courte, il suffit simplement de voir le profil du Giro 1999 pour se convaincre que l’édition 2017 est loin d’être la plus difficile à ce jour. D’autre part, si ce prochain Giro comporte pas moins de cinq arrivées en altitude, deux (le Blockhaus et Oropa) se résument en fait à une simple course de côte après une étape assez courte (139 kms lors de l’étape du Blaukhaus et 131 pour celle d’Oropa!), dépourvue de difficultés pouvant faire une première sélection. Rien pour fatiguer de trop les coureurs sur ces deux étapes!

En revanche, il est vrai que les étapes 16 (vers Bormio, via le Stelvio) et 18 vers Ortisei assureront la grande lessive, dans la tradition italienne des grandes étapes de légende.

4 – Italie toujours. Superbe vidéo d’une superbe ascension, le Monte Grappa by The Col Collective.

5 – Pneumatiques. Très intéressante étude sur ce qui rend les pneumatiques rapides, mais pas forcément résistant aux crevaisons cependant. Les différences quant aux watts requis pour lutter contre la résistance de la route sont impressionnantes. Conclusions générales? « If you want reliability and good rolling resistance, wide tubeless tires with sealant are the way to go. If punctures are not an issue, and you want pure speed and grip without having to worry too much about tire pressure, go with an open tubular with a great tread compound. » Et à ce chapitre, les boyaux en cotton sont difficiles à supplanter!

6 – Voyeurisme. J’ai bien aimé cet article proposé par le site « Les chroniques attiliennes » et portant sur les beaux vélos d’époque croisés à Montréal, au détour d’une promenade.

7 – Boa. Des gants avec un serrage selon le système Boa? Pas forcément con. En fait, je trouve l’idée plutôt bonne. C’est 2016, on est rendu là!

Entrevue de fin de saison avec Louis Barbeau

En cette fin de saison de cyclisme sur route, La Flamme Rouge a récemment tenu à faire le point sur certains dossiers avec le directeur de la FQSC, Louis Barbeau.

La Flamme Rouge : Louis, merci de cette entrevue sur La Flamme Rouge. L’hiver approche, où en sont les dossiers portant sur le ou les vélodromes couverts au Québec ?

Louis Barbeau : Le projet de Bromont continue de cheminer, malgré un revers au printemps dernier du côté d’une demande de financement auprès du Gouvernement du Québec. Il faut voir que le budget estimé est d’environ 5 millions de dollars, et que le Gouvernement doit faire des choix considérant le volume de demandes qu’il reçoit. La ville de Bromont s’est toutefois engagée fermement à verser un million au projet, c’est un bon début. Ce projet demeure une priorité pour le Centre national de cyclisme à Bromont.

LFR : D’autres vélodromes couverts au Québec sont-ils envisagés et hormis Montréal, ces projets sont-ils viables économiquement ?

LB : Il est clair que les défis sont plus importants pour rentabiliser des vélodromes couverts dans des régions comme Bromont que dans une grande ville comme Montréal. Ceci dit, les études de rentabilité réalisées à Bromont laissent croire qu’une telle infrastructure serait viable à cet endroit. Il ne faut pas oublier non plus que le nombre d’utilisateurs de la piste à un même moment n’est pas illimité : au delà d’une cinquantaine, c’est impossible. Pour des raisons évidentes de sécurité, même plus de 30 cyclistes pose un défi. Il s’agit donc de meubler les plages horaire, sans pour autant avoir beaucoup de cyclistes au même moment. Des programmes sport-études ou des événements corporatifs peuvent être une solution à ce niveau. Il ne faut pas oublier non plus l’utilisation du centre de la piste, qui pour moi est fondamental dans la rentabilité d’une telle infrastructure. Il faut envisager la construction de plateaux au centre de la piste, permettant d’en faire un lieu multisport. L’exemple du vélodrome de Los Angeles est à ce titre intéressant, puisqu’on retrouve au centre de la piste un plateau pour le volleyball, un petit gym, qu’on peut aussi transformer pour le basketball. Pour Bromont, il faudra déterminer quel type de plateau la population locale a besoin. C’est pour moi la clé de la rentabilité.

LFR : De nombreux accidents sont encore survenus durant l’été impliquant automobilistes et cyclistes. Où en est-on sur la réforme de la sécurité routière ?

LB : Il y a eu plusieurs changements au cours des derniers mois au ministère des transports, notamment le départ du ministre Poëti qui a été remplacé par M. D’Aoust, puis par M. Lessard. Nul doute que ces changements ont ralenti la progression de ce dossier. La FQSC est contente que la disposition du 1,5 mètre soit entrée en vigueur, cela faisait partie de nos recommandations. Nous continuons de promouvoir deux autres recommandations : que les cyclistes puissent rouler à deux de large sur les routes de campagne, ainsi que l’obligation pour les automobilistes de s’immobiliser sur le bas-côté de la route lors d’événements cyclistes.

Il est plus sécuritaire pour les automobilistes de dépasser un groupe de 15 cyclistes (la taille maximale permise par la loi) lorsqu’ils roulent deux de large, plutôt qu’en file indienne, notamment parce que le dépassement prendra moins de temps.

Pour être honnête, on a cependant senti que la table de la sécurité routière était plus tiède envers l’idée de permettre aux cyclistes de rouler deux par deux, mais elle était en revanche unanime pour celle d’obliger les automobilistes à s’immobiliser lors d’événements cyclistes.

LFR : Beaucoup de coureurs ont déploré, cet été, l’absence de davantage de courses en juillet et août, durant la belle saison. On a en effet l’impression qu’après la Coupe des Amériques à Sutton, la saison est quasiment terminée. Verra-t-on de nouvelles courses sur route en 2017, ou un réaménagement du calendrier ?

LB : La FQSC est consciente que le calendrier des courses sur route au Québec présente certains défis. Le décès d’une personne comme Jean-Yves Labonté n’a certes pas aidé, car Jean-Yves était très actif dans l’organisation d’événements. De nouvelles courses voient cependant le jour, je pense à la Classique Jules Béland cette saison qui a été un beau succès. Une des choses qu’on fait concrètement cette saison c’est de devancer à la fin octobre la période où on demande aux organisateurs de nous donner leurs intentions pour la saison 2017. On devrait pouvoir ainsi présenter un calendrier préliminaire lors de la commission d’orientation le 19 novembre prochain, et par la suite combler les dates qui sont encore vacantes. Nous aurons ainsi au moins un mois de plus que d’habitude pour trouver d’autres organisateurs. On aide aussi les organisateurs de cette façon, puisqu’ils pourront contacter plus rapidement, dates en poche, leurs partenaires, je pense par exemple aux municipalités, pour organiser leurs événements, obtenir les autorisations, etc.

On travaille toujours avec les organisateurs, par exemple on pourrait organiser une course pour les autres catégories le dimanche, en marge du GP du Saguenay chez les élites. Toutes ces discussions ont lieu régulièrement, on lance des idées, c’est souvent une question de temps aussi.

Dans le cas de la Classique des Appalaches, l’événement pourrait avoir lieu un peu plus tôt l’an prochain, par exemple fin août, mais il faut également tenir compte des autres événements à Victoriaville, et du fait que la Classique veut demeurer un événement de fin de saison.

Chose certaine, il faut aussi considérer que cette problématique du calendrier plus concentré en début de saison touche surtout les catégories élite et maitres, car c’est très différent pour les jeunes qui ont un calendrier plein, notamment avec les Coupes du Québec.

LFR : Toujours pas de course dans le Parc de la Gatineau ?

LB : Il ne faut pas oublier que les Championnats canadiens seront de retour à Ottawa-Gatineau l’an prochain, notamment dans le cadre des fêtes du 150e de la Confédération. On a aussi le GP de Gatineau qui demeure. Ce n’est pas simple d’organiser une course dans le Parc, il y a des contraintes d’horaire dont on doit tenir compte. On aimerait assurément ramener la course dans le parc, d’ailleurs je te lance un appel pour nous aider en ce sens, convaincu que je suis que la région possède toute l’expertise requise pour organiser ce genre d’événement. À mesure que des événements s’y sont développés, je pense qu’il sera plus facile que d’autres voient ou revoient le jour.

LFR : N’y a-t-il pas un effort à faire pour promouvoir les courses en cyclisme sur route, notamment en utilisant davantage les médias sociaux ?

LB : Oui, certainement, et je t’annonce que la FQSC va lancer très prochainement, vers la mi-novembre, un tout nouveau site Internet, entièrement renouvelé, avec également un nouveau logo pour notre organisme. C’est donc une nouvelle image de la FQSC qu’on s’apprête à dévoiler, et un site plus convivial, incluant des galeries de photos, et beaucoup plus fonctionnel. On a mis pas mal d’énergie dans ce projet et on est content du résultat.

Je suis d’accord avec toi, on peut faire encore mieux pour promouvoir les courses cyclistes, et il faudra discuter avec les organisateurs de courses pour voir comment concrètement la FQSC pourrait les soutenir davantage dans leurs efforts de promotion de leurs événements.

LFR : On a eu l’impression de pelotons maitres plus petits cette saison qu’auparavant. Comment vois-tu la santé du peloton maitre ?

LB : La FQSC vient de compléter le bilan de participation aux courses pour toutes les courses du calendrier cette année, incluant un comparatif avec l’année précédente. Il nous reste à faire une analyse détaillée de ce bilan, mais je peux déjà dire que le bilan n’est pas unidirectionnel : dans certains cas il y a eu une baisse de la participation, dans d’autres une hausse ou une stabilité. C’est difficile d’expliquer pourquoi on observe de tels mouvements, la météo peut aussi jouer un rôle. Chose certaine, on envisage de faire un sondage auprès des membres de la FQSC spécifiquement sur le calendrier : qu’est ce qui manque selon eux, le classement FQSC est-il pertinent, les dates des Championnats sont-elles les bonnes, etc. La FQSC procède souvent à de tels sondages en fin de saison, qui nous permettent d’orienter les discussions et l’action en vue de la saison suivante. C’est donc important que les membres répondent à ces sondages, c’est une chance de faire valoir leurs opinions, leurs idées.

LFR : La FQSC et Cyclisme Canada partagent-elles la même vision quant au développement du cyclisme sur route au Québec et au Canada ? Je déplorais, il y a quelques semaines sur La Flamme Rouge, l’absence d’une équipe canadienne U23 au important Tour de l’Avenir.

LB : La FQSC a certainement de grandes préoccupations, et on ne partage pas toujours la même vision, on ne peut le nier. En fait, il y a principalement deux sujets de préoccupations : l’équipe nationale, et le calendrier de course. Cyclisme Canada a mis une certaine emphase, ces dernières années, sur la piste et la FQSC n’est pas nécessairement en désaccord car une progression est manifeste. La piste à mon avis ne doit cependant pas devenir un passage obligé pour les coureurs voulant faire de la route, malgré les exemples du Royaume-Uni ou de l’Australie. En France, en Italie, en Espagne, on procède autrement avec tout autant de succès, donc il ne faut pas imposer une seule voie.

Par ailleurs, on dira que le Canada n’a jamais qualifié autant d’athlètes pour les Mondiaux de cyclisme sur route, mais cela découle principalement du succès de l’équipe Silber notamment sur le America Tour.

Kevin Fields, responsable du programme route à Cyclisme Canada, fait du très bon travail, avec des résultats comme la présence d’une équipe nationale au Tour de Beauce, ou encore la recherche de financement pour soutenir la présence de Canadiens au Qatar lors des récents Mondiaux.

Cependant, Cyclisme Canada peut probablement faire davantage dans ses efforts pour trouver du financement pour l’équipe nationale en cyclisme sur route, qui est la discipline phare du cyclisme partout dans le monde car on parle beaucoup moins des autres disciplines comme le vélo de montagne, la piste ou le BMX.

Du côté du calendrier, il y a un paradoxe : le Canada est actuellement privilégié avec nombre d’épreuves de très haut niveau, incluant les deux épreuves WorldTour de Québec et Montréal mais aussi les Tours de l’Alberta, de la Beauce, de l’Abitibi, les épreuves à Saguenay et à Gatineau, mais en même temps il y a un vide dont nous avons déjà parlé quant à une série nationale au Canada à l’image du NRC aux Etats-Unis. Une série nationale a d’ailleurs déjà existé dans le passé, notamment avec le soutien de Canadian Tire. C’est le chainon manquant selon moi et je ne sens toujours pas d’efforts de Cyclisme Canada pour développer une telle série nationale.

LFR : Il manque à Cyclisme Canada un grand partenaire financier ?

LB : Probablement oui, et probablement que Cyclisme Canada pourrait faire plus dans la recherche de tels partenaires. Cyclisme Canada propose-t-il, par exemple, à des partenaires potentiels de soutenir un projet ambitieux comme une série nationale de courses cyclistes sur route ? J’en doute fort.

LFR : L’après Antoine Duchesne pour toi, c’est qui et comment ?

LB : C’est très difficile à évaluer, car la marge de progression des jeunes athlètes est souvent difficile à évaluer. Un Antoine Duchesne s’est beaucoup développé par exemple, comparativement à d’autres athlètes qui présentaient des résultats similaires à Antoine au même âge, et qui n’ont pas réussi à percer. Cela demande beaucoup de sacrifices, l’engagement doit être total. Je pense que nous avons, au Québec, des athlètes prometteurs qui pourraient percer au cours des prochaines années. Nous vivons probablement aussi une époque privilégiée, avec beaucoup d’athlètes d’exception comme les François Parisien, David Veilleux, Hugo Houle et Antoine Duchesne, pour ne nommer que ceux là. Ce n’est peut-être pas la norme. Mais ces coureurs ont fait ou font encore la démonstration que des coureurs du Québec peuvent percer au plus haut niveau, avec le soutien au départ des clubs du Québec, avec un bon programme de courses aux niveaux provincial et national, et du travail.

LFR : Ton avis sur la crise des AUT dans le cyclisme pro ?

LB : Ce n’est pas un sujet que je maitrise bien. Je dirais simplement que le cyclisme demeure marqué par de nombreux cas de dopage. Face à certains faits liés à ces AUT, il est légitime de se poser beaucoup de questions, notamment au niveau du timing de ces AUT, souvent utilisés juste avant de grands rendez-vous. Je déplore cependant que la suspicion s’étende à l’ensemble des coureurs pro, plusieurs faisant leur métier avec éthique. Il n’y a cependant pas de fumée sans feu non plus.

LFR : Petite suggestion en terminant, que la FQSC recommande aux organisateurs de courses au Québec de placer une petite flamme rouge sur le bord de la route annonçant le dernier kilomètre, ce serait fort utile aux coureurs.

LB : J’en prends bonne note Laurent, c’est une bonne suggestion et c’est probablement assez simple à mettre en place. On pourrait penser à l’ajout de panneaux indiquant la distance avant l’arrivée, comme la réglementation UCI le prévoit. On va en discuter dans les prochaines semaines.

Sherbrooke, hôte des Canadiens de cyclo-cross

Il est rare que je parle cyclo-cross sur La Flamme Rouge, ne connaissant à peu près rien à cette discipline du cyclisme, et ne la pratiquant pas.

Deux nouvelles m’ont cependant apparu intéressante.

capture-decran-2016-10-21-a-06-39-32D’une part, les Championnats canadiens de cyclo-cross se dérouleront le 5 novembre prochain au Parc Jacques Cartier, dans ma ville natale Sherbrooke, et sont organisés par le Club cycliste de cette ville, une institution dans le paysage des clubs cyclistes du Québec.

Tous les détails sont ici, notamment le guide technique. Je peux vous assurer que le site de l’événement est très bien, juste à côté du lac des Nations et à deux pas de la brasserie Le Siboire, qu’on ne présente plus. De quoi joindre l’utile à l’agréable durant le week-end! Et puis, Sherbrooke n’est situé qu’à un peu plus d’une heure de route de Montréal, et dispose d’infrastructures d’accueil largement suffisantes.

Pourquoi ne pas juxtaposer à ces Canadiens de cyclo-cross une belle sortie sur route du côté de North Hatley et/ou Magog et ainsi découvrir quelques belles bosses de l’Estrie?

D’autre part, on apprenait récemment que la coqueluche du cyclo-cross, Mathieu Van Der Poel, pourrait se consacrer à la route dès 2018. Déjà vainqueur cette saison de deux manches du SuperPrestige, je suis convaincu que le talentueux jeune coureur pourrait y faire un malheur. Reste à voir si ses caractéristiques en ferait davantage un coureur de Classiques, comme son père, ou un coureur de grand tour…

Tour 2017: un Tour inspirant!

parcourstour2017Je sais pas vous, mais ma première réaction hier en découvrant le profil du prochain Tour de France a été la suivante: « inspirant »!

Car contrairement aux années 1980, 1990 et 2000, ce Tour de France ne sera pas forcément gagné « dans la 3e semaine », comme le veut le vieil adage.

D’une part, ce prochain Tour comporte peu de chronos: 36 kilomètres en tout et pour tout, répartis en deux étapes, la première à Dusseldorf en Allemagne sur 13 kms, la seconde la veille de l’arrivée à Marseille, sur 23 kilomètres.

Aussi bien dire que ce n’est pas là que se gagnera cette 104e édition, longue de 3516 kilomètres.

D’autre part, on entrera cependant vite dans le vif du sujet, avec notamment cette arrivée à la Planche des Belles filles des la 5e étape, après une course assez courte (160 kms) et comportant une belle bosse juste avant ce final, la côte d’Esmoulières. La chance sourira aux plus audacieux!

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Intéressant, on remet ça à peine trois jours plus tard, en fin de première semaine donc, avec cette arrivée à la station des Rousses dans le Jura. Et là encore, quelques belles petites bosses placées avant l’arrivée pour bien lancer la course, j’aime!

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La 9e étape entre Nantua et Chambéry sera assurément un moment fort de ce prochain Tour de France, possiblement LE moment fort, juste avant le premier jour de repos. Voyez un peu: 181 kilomètres, un premier col dès le km 0 (le col de Bérantin) pour lancer la course, puis le col de la Biche, le Grand Colombier sans répit derrière pour ensuite aller chercher l’apothéose, soit la montée du Mont du chat, toute une ascension que j’ai fait l’été dernier, par son côté le plus dur. La plongée sur le Bourget du Lac côté Chambéry sera également très intéressante car assez technique dans le bas, et on sera ensuite rapidement à l’arrivée. Toute une étape, magnifique!!!

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Bref, ce Tour de France pourra presque se gagner dès la première semaine, ce qui n’est pas arrivé souvent dans l’histoire du Tour.

Les coureurs voyageront ensuite vers les Pyrénées, où des étapes à mon sens moins inspirantes les attendent. Seule la 12e étape entre Pau et Peyragudes est vraiment digne d’intérêt car comportant un final musclé, avec le franchissement du Port de Balès, de Peyresourde puis l’enchainement rapide sur Peyragudes. C’est long, 214 kilomètres!

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Les coureurs traverseront ensuite le massif central, un secteur qui a souvent créé des rebondissements dans la course, les routes rendant mal et la chaleur pouvant faire son effet. L’étape du Puy en Velay sera une autre étape où des actions inattendues pourraient se présenter, car casse-pattes.

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Enfin, deux très belles étapes à mon sens attendront les coureurs dans les Alpes. La première entre La Mure et Serre Chevalier passe par les col d’Ornon (facile), le col de la Croix de Fer via Allemont, puis le col du Galibier, toujours redoutable. Très bien! Il ne faut pas oublier que le Galibier se franchit à plus de 2600m d’altitude et que cela a toujours son effet.

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La seconde sera originale puisque son arrivée sera jugée au sommet du col d’Izoard, que les coureurs escaladeront par son côté le plus difficile, via la Casse Déserte. L’amorce du col, par Guillestre, est également interminable de faux-plats ascendants très usants. Juste avant, les coureurs auront franchi le col de Vars, un enchainement classique dans ce secteur. Le col d’Izoard est suffisamment long et pentu, notamment du côté de Brunissard, pour créer des écarts et les coureurs ne voudront de toute façon pas attendre le dernier chrono à Marseille, trop court.

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Bref, ce Tour de France propose un parcours inspirant, qui sourira très certainement aux attaquants, aux audacieux et qui exigera des principaux leaders une attention de tous les instants afin de ne pas perdre trop de temps, ni d’être piégés. Aucun relâchement possible sur un tel parcours, que ce soit en 1ere, en 2e ou en 3e semaine. Les cols proposés ne sont certes pas les plus classiques, mais ils sont pentus, souvent tortueux, donc techniques également, notamment cette descente du Mont du chat, ou du Grand Colombier: j’aime!

Les possibles perdants sur un tel parcours? Les sprinters, qui n’auront pas tant d’étapes que ça pour se faire valoir!

Quoi qu’il en soit, sur un tel parcours, une très bonne équipe capable d’imposer un gros tempo lors des phases critiques des étapes sera évidemment un très gros atout et en ce sens, l’avantage va encore, sur le papier du moins, à l’équipe Sky selon moi. Ca sera nettement plus compliqué pour des leaders isolés.

L’étape du Tour

Ce sera entre Briançon et le sommet du col d’Izoard, sur 178 kilomètres. Pas une étape trop difficile, puisque le col de Vars n’est pas très difficile. La distance et la chaleur seront les principaux ennemis des participants, il faudra notamment en garder sous la pédale pour le secteur après Guillestre, pied du col d’Izoard. Les faux plats ascendants sont longs, et le pire est à venir notamment avec ces rampes pentues vers Brunissard. Pratique toutefois, les coureurs n’auront qu’à se laisser descendre pour rejoindre leur lieu de départ une fois la ligne franchie! Une belle cyclo en perspective.

Mondiaux: que pouvaient-ils faire de plus?

Beaucoup d’articles et de réactions après la victoire de Peter Sagan aux Mondiaux de cyclisme sur route dimanche.

Plusieurs, dont Mark Cavendish, Tom Boonen, Michael Matthews et Alexandr Kristoff se sont montrés très, très déçus de la tournure des événements.

Dans ce contexte, on peut se demander « que pouvaient-ils faire de plus »?

À mon avis, c’est dans les 10 derniers kilomètres que plusieurs ont perdu la course, après avoir pourtant très bien manoeuvré pour la gagner.

Il faut regarder le vidéo de la course, après 2h40min de course, car le coup de bordure des Anglais, bien épaulés par les Belges, va demeurer dans les annales du sport cycliste. Le peloton évoluait vent de face, l’allure s’est accélérée à l’approche d’un virage sur la droite, puis ce fut le coup de bordure classique, à près de… 70 km/h, excusez un peu.

Du coup, la bonne partait avec plus de 30 coureurs. De l’aveu de l’intéressé, Peter Sagan a failli manquer le coup et a été le dernier à s’accrocher!

Jusque là donc, parfaite maitrise des Anglais, des Belges, voire des Italiens, des Norvégiens, des Australiens et des Suisses. Les Français, les Néerlandais, les Espagnols ont presque tous passés à la trappe sur ce coup là!

C’est dans les 10 derniers kilomètres que les équipes bien représentées devant ont perdu la course, je pense notamment aux Belges.

Avec des coureurs comme Van Avermaet, Roelandts, Naesen et Stuyven, il fallait que les Belges créent une course de mouvement devant, en attaquant à tour de rôle. C’est ainsi qu’ils auraient notamment pu sortir Sagan probablement, qui disposait de beaucoup moins d’équipiers pour faire le travail. Avec un Italien et un Australien, une échappée de trois coureurs aurait pu aller au bout selon moi. Au lieu de cela, les Belges ont parfaitement amené pour Sagan, roulant à un tempo élevé en tête de course. Ca servait à quoi? Il était évident que ça ne reviendrait pas derrière…

Idem pour les Australiens: pourquoi ne pas avoir lancé Mathew Hayman devant?

Seul le néerlandais Tom Leezer a essayé dans les derniers hectomètres, et il a duré beaucoup plus longtemps seul devant que je ne l’aurais cru. Avec un Belge, un Italien et un Australien, cette échappée allait au bout et empêchait les sprinters de conclure…

Bref, Boonen s’en veut, Cavendish s’en veut, Kristoff s’en veut: il fallait lancer les équipiers devant, ces sprinters étant en plus capables de se débrouiller seuls dans le dernier kilomètre. Je ne comprends pas pourquoi ces grands leaders ont ainsi sous estimé Peter Sagan qui a été intelligent, restant complètement caché dans les roues jusqu’à 150m de la ligne. Il avait fait le même coup à Québec, faisant le mort pendant 200 bornes pour produire un seul effort, le bon, aux 200m.

Sagan doit vraiment être mort de rire ces jours-ci!

Mondiaux: Sagan, par un trou de souris

Nul doute possible aujourd’hui: Peter Sagan a une sacré paire de couilles en course!

Les images des 300 derniers mètres d’hier lors des Mondiaux de cyclisme sont éloquentes: encore 8e à ce moment, Sagan a parfaitement synchronisé son sprint pour venir gagner la course et ainsi conserver son titre acquis l’an dernier à Richmond.

Surtout, Sagan a choisi de passer dans un tout petit espace, sur la droite de la route, coincé entre les balustrades et Giaocomo Nizzolo. Si ce dernier avait roulé 15 cm plus à droite, ou s’il avait « fermé la porte », c’est probablement à l’hosto qu’on aurait retrouvé Sagan après la course, et non sur le podium. Il fallait une grosse paire de couilles pour oser passer là selon moi!

Sagan disposait d’une sacré réserve de puissance également puisque ce n’est pas lui qui a choisi le chemin le plus court des 300m jusqu’à la ligne.

Quoi qu’il en soit, le sprint a été royal hier avec Mark Cavendish 2e et Tom Boonen 3e. Trois champions du monde sur le podium, du jamais vu!!!

Cavendish s’en voulait après l’arrivée et je le comprends: il aurait tellement dû faire confiance à son compatriote Adam Blythe qui a lancé le sprint pour lui, plutôt que de choisir de rester dans la roue de Sagan. S’il avait pris cette décision, je suis convaincu que ce serait lui le champion du monde aujourd’hui.

Tom Boonen a quant à lui clairement manqué de jambes à 25m de la ligne, coupant même son effort une fraction de secondes avant de le relancer. Je pense qu’il est parti un peu tôt.

Michael Matthews termine 4, Nizzolo 5e, et deux Norvégiens sont aux 6e et 7e places, soit Boasson Hagen et Kristoff. Ce dernier n’était pas content après la course du « lead-out » offert par Boasson Hagen, estimant que celui-ci avait plutôt joué sa carte personnelle. Les images tendent en effet à donner raison à Kristoff, mais montrent aussi que ce dernier était nettement trop court face aux autres sprinters.

Peter Sagan est en tout cas un bien beau champion du monde, puisqu’un excellent ambassadeur du cyclisme sur route. Il aura surtout été présent de février à octobre, remportant début avril le Tour des Flandres, devenant maillot vert sur le Tour de France en juillet, participant aux JO de Rio sur l’épreuve de VTT en août, puis gagnant le GP de Québec début septembre pour enfin décrocher deux grandes victoires tout récemment, soit le Championnat d’Europe et maintenant les Mondiaux. Quelle saison! C’est à mon sens le meilleur coureur en 2016, aucun doute là dessus.

Excellent Ryan Roth

Le coureur canadien de chez Silber Ryan Roth a terminé ces Mondiaux à la 15e place, une belle performance compte tenu du niveau et de la chaleur de Doha. Champion canadien du chrono cette année, voilà qu’il confirme qu’il évoluait à un très haut niveau cette saison après ses victoires au Valley of the Sun Stage Race, à la Winston-Salem Cycling Classic, au Tour du Saguenay et au Tour de Delta.

Les autres Canadiens engagés n’ont pas terminé la course, notamment parce que plusieurs d’entre eux ont été obligés d’arrêter leur course sur avis des organisateurs, les estimant trop loin de la tête de course. Curieux règlement au niveau professionnel!

Le Tour de l’actualité

Après quelques jours très occupés du côté du travail, retour au service plutôt normal sur La Flamme Rouge avec ce Tour de l’actualité.

1 – Mondiaux. Sans surprise compte tenu du parcours, l’Allemand Tony Martin a remporté hier le chrono des Mondiaux, devançant deux autres gros rouleurs soit Kiryenka (le champion défendant) et Castroviejo.

Pour Martin, il s’agit d’un 4e titre dans la discipline. Cette victoire lui permet de rejoindre Fabian Cancellara dans le livre d’histoire, avec 4 victoires chacun. L’Australien Michael Rogers a quant à lui trois titres à son palmarès.

Moyenne horaire: 53,65 km/h. Les spécialistes apprécieront car sur un parcours de 40 bornes, faut quand même le faire.

Les surprises? Rohan Dennis, « que » 6e à presque 1min30. Tom Dumoulin, 11e à 2 minutes.

Les Canadiens Hugo Houle et Ryan Roth sont à leur place selon moi, en 29e et 31e positions, à un peu plus de 3 minutes. Une belle performance considérant le niveau de ce chrono. Intéressant, les deux coureurs français engagés sur le chrono (Roy et LeBon) ont terminé tous deux derrière les Canadiens!

2 – Tony Martin. Le coureur Etixx serait attendu en 2017 au sein de l’équipe Katusha, qui deviendra Katusha-Alpecin. Il s’agit d’un des gros transferts de l’année avec celui de Contador (Trek), de Sagan (Bora), de Majka (Bora), de Kelderman (Giant), de Gilbert (Etixx), de Nibali (Bahrein-Merida), de Moser (Astana), de VanMarcke (Cannondale) et de Degenkolb (Trek).

3 – Tony Martin bis. Fait intéressant, c’est sur des pneus (24mm à l’avant et… 26mm à l’arrière) que l’Allemand a remporté ce chrono, les préférant aux boyaux. Le grand retour du pneu?

4 – Mondiaux bis. Ce qui me surprend, moi, c’est l’absence de… spectateurs sur le bord de la route, même dans les derniers 400m des épreuves. Payez-vous les images, vous verrez! Y’a presque personne, c’est dire l’intérêt que suscite ces Mondiaux pour le moment. Il faudra voir ce que ca donnera dimanche prochain avec l’épreuve sur route mais pour le moment, on ne peut pas conclure à un succès populaire dans cette région du monde. Reste à répondre à LA question: pourquoi diable l’UCI a-t-elle envoyé les Mondiaux de cyclisme dans cette région qui ne s’intéresse que peu à ce sport? Pour une raison évidente!

5 – Mondiaux re-bis. L’UCI a octroyé au Yorkshire, au Royaume-Uni, les Mondiaux de cyclisme 2019. Pour 2017 et 2018, ce sera d’abord la Norvège (Bergen) puis l’Autriche (Innsbruck). Considérant l’engouement populaire qu’avait suscité le Tour lorsqu’il est passé dans le Yorkshire il y a quelques années, ces Mondiaux 2019 devraient être un succès.

6 – Retraites. Ils sont nombreux à quitter le peloton en fin d’année: Fabian Cancellara, Ryder Hesjedal, Frank Schleck, Pierrick Fedrigo, Yaroslav Popovych, Joaquim Rodriguez, Johan Van Summeren et Jean-Christophe Peraud.

7 – Paris-Tours. Payez-vous les images de ce dernier kilomètre tout simplement superbe! Et encore un Colombien qui s’impose en Fernando Gaviria qui a surpris tout le monde en partant de très, très loin pour un sprinter comme lui. Magnifique! Gageons qui leur a fait le coup une fois, mais qu’il ne le fera pas deux fois… En attendant, bravo pour sa lucidité, pour avoir déjoué tout le monde dans ce final, alors qu’il était isolé. Les Français Demare, Bouhanni et Coquard ainsi que Mark Cavendish et sont les perdants du jour, rossés par ce Colombien de génie qui a osé partir de loin.

8 – Tour de France 2017. Son parcours sera dévoilé le 18 octobre prochain à Paris, et comme d’habitude l’excellent site Velowire a méticuleusement colligé des informations pour « prédire » avant la sortie le tracé probable. La marge d’erreur est habituellement très faible! En gros, cette 104e édition aura lieu du 1er au 23 juillet prochain et s’élancera de Dusseldorf en Allemagne avec un chrono individuel de 13 bornes.

Le tracé pourrait ensuite passer par Liège en Belgique, puis traverser les Vosges par Metz voire Vittel avec une arrivée possible à la Planche des Belles Filles, pour traverser ensuite la Bourgogne. On évoque alors un possible transfert vers les Pyrénées, qui seraient abordées avant les Alpes gardées pour la 3e semaine. Ce Tour pourrait donc compter deux transferts en avion au lieu d’un seul. À voir! Le dernier chrono aurait lieu la veille de l’arrivée à Marseille.

Il sera également intéressant de surveiller si les organisateurs céderont à la mode actuelle de raccourcir les étapes, ceci afin de tenter de les dynamiser.

9 – Giro 2017. Le tracé du Giro sera lui aussi dévoilé prochainement, le 25 octobre prochain. Ce sera un peu spécial pour le Giro l’an prochain puisqu’il s’agit de la… 100e édition. L’épreuve se déroulera du 5 au 28 mai prochain et s’élancera de la Sardaigne, pour remonter progressivement jusque dans les Dolomites au nord.

Les échecs Sky: pas sûr!

Intéressant article publié par L’Équipe hier: ces coureurs qui ont connu un coup d’arrêt en rejoignant la Sky.

C’est vrai qu’on attendait plus de l’arrivée au sein de l’équipe britannique des « marginal gains » de coureurs comme Michal Kwiatlowski, Edvald Boasson Hagen ou Mikel Landa. Chacun d’eux n’ont pu évoluer au niveau où on les attendait en arrivant chez Sky, c’est vrai.

Je pense toutefois que les contre-exemples sont nombreux.

Un coureur comme Wout Poels par exemple a connu une progression remarquable chez Sky, on aurait presque cru qu’il aurait pu gagner le dernier Tour de France s’il n’avait pas été au service de son leader Chris Froome.

Un coureur comme Mikel Nieve a également haussé son niveau de façon significative alors qu’il est passé de l’équipe Euskaltel à Sky il y a quelques années.

Je pense aussi à Vasil Kyrienka, champion du monde du chrono en 2015, toujours chez Sky.

Voire Dario Cataldo, qui a connu d’excellentes saisons chez Sky particulièrement en 2014 avant de retomber dans un certain anonymat depuis qu’il est chez Astana.

Enfin, Rigoberto Uran a également connu quelques excellentes saisons en débarquant chez la Sky entre 2011 et 2013, surtout en 2012 ou il terminait meilleur jeune du Giro et 2e de la course sur route des Jeux Olympiques de Londres.

L’équipe Sky suscite beaucoup d’interrogations, fascine aussi. La récente crise des AUT a mis à mal sa réputation, et il est possible que l’on comprenne seulement dans quelques années les clés de son succès depuis 5 ou 6 ans. Je ne saurais toutefois déduire quoi que ce soit du seul manque de réussite de quelques coureurs passés dans cette équipe, car les contre-exemples sont également nombreux à mon sens.

La classe Oleg Tinkoff

L’argumentaire se suffit à lui-même, pas la peine d’en rajouter, je vous laisse juger de la classe du personnage…

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Colombiens: quelle génération!

Le Colombien Esteban Chaves chez Orica a remporté au sprint le Tour de Lombardie samedi dernier, devançant Diego Rosa et un autre colombien, Rigoberto Uran. Trois coureurs français entrent par ailleurs dans les 10 premiers, soit Romain Bardet (4e), Warren Barguil (8e) et Pierre Latour (10e).

Fait intéressant, on retrouve deux autres Colombiens dans le top-20: Rodolfo Torres (13e) ainsi que Darwin Atapuma (18e).

Cette victoire d’Esteban Chaves vient clore toute une saison pour les coureurs colombiens en Europe, de loin la meilleure à ce jour selon moi.

Et surtout, cela confirme que nous sommes en présence d’une génération exceptionnelle de coureurs colombiens actuellement en activité en Europe.

Nairo Quintana a remporté cette saison la Vuelta, le Tour de Romandie, le Tour de Catalogne, la Route du Sud et a terminé 3e du Tour de France.

Esteban Chaves a quant à lui terminé 2e du Giro, 3e de la Vuelta, et vient de décrocher le premier monument (les 5 grandes classiques d’un jour du calendrier WorldTour) pour la Colombie en remportant ce Tour de Lombardie.

On a donc eu au moins un coureur colombien sur le podium des trois grands tours cette saison.

D’autres se sont aussi illustrés: je pense à Miguel Lopez, vainqueur du Tour de Suisse et de Milan-Turin, à Sergio Henao, super-domestique pour Chris Froome cette saison, à Jarlinson Pantano, vainqueur d’une étape sur le Tour de France et le Tour de Suisse, à Fernando Gaviria, Darwin Atapuma et Rigoberto Uran, qui demeurent de sacrés références en World Tour.

Autre preuve de cette génération exceptionnelle, la Colombie est actuellement 2e au classement par nation de l’UCI, derrière l’Espagne! Elle devance le Royaume-Uni, la France, la Belgique, l’Australie et l’Italie… du jamais vu.

Le plus impressionnant selon moi, c’est que plusieurs de ces coureurs colombiens sont tout jeunes: Quintana et Chaves ont 25 ans, Lopez et Gaviria 22 ans. Ils seront donc là pour quelques années, et je pense qu’on parlera encore beaucoup des coureurs colombiens au cours des prochaines saisons.