Problème de modem à la maison. En attendant que ce soit complètement rétabli, voici un petit vidéo intéressant sur la préparation de l’équipe Europcar cet hiver. La deuxième partie suivra sous peu je suppose.
Problème de modem à la maison. En attendant que ce soit complètement rétabli, voici un petit vidéo intéressant sur la préparation de l’équipe Europcar cet hiver. La deuxième partie suivra sous peu je suppose.
« Andy, réveille toi ! Ecoute ceux qui savent que la vie n’est pas de miser sur la rédemption de tes démons, de tes tentations et de tes compromis. La vie, la tienne surtout, est celle que tu devais construire de ton indescriptible talent, de ton évidente gentillesse. Il n’est pas trop tard mais ouvre les yeux. Tu n’as plus de jokers, tu es le seul qui puisse sauver ta carrière, qui puisse donner un sens à ta vie. Et ta vie ne consiste pas à t’adonner à cette course en avant qui finira mal. »
Ces mots sont de Gilles Le Roc’h, le célèbre journaliste cycliste, et ont été publiés récemment (le 24 février dernier) sur Cyclim’Actu. Ce dernier manifestait ainsi son inquiétude à l’endroit d’Andy Schleck, une inquiétude également partagée par Cyrille Guimard.
Comme eux, je pense qu’Andy Schleck est actuellement à la dérive. L’Affaire de dopage ayant secoué son frère Franck, banni jusqu’au 14 juillet prochain, semble lui avoir porté un très dur coup. L’absence de son frère sur le prochain Tour de France semble l’affecter plus qu’il n’y paraît, notamment sur sa motivation afin de se remettre en selle et de préparer ce grand objectif.
De plus, il ne s’est jamais totalement remis de sa chute (fracture du bassin) l’an dernier au Dauphiné Libéré, provoquée par un coup de vent durant le chrono (mauvais choix de matériel ce jour-là?).
Enfin, toutes les histoires liées à son équipe RadioShack, dont il n’est souvent pour rien, telles le scandale Bruyneel-Armstrong, l’affaire Fuglsang, le manque de résultats l’an dernier, ont probablement joué sur son moral.
On l’a vu essayer de repartir cette saison sur le Tour Down Under en Australie, mais la série infernale des abandons a recommencé. Avant-dernier du général au matin de la dernière étape, il l’a abandonné. Il a ensuite essayé de repartir au Tour Med, qu’il a également abandonné lors de la première étape, sur ennuis pulmonaires. Il a enfin déclaré forfait sur le Tour du Haut-Var.
Son programme des prochaines semaines passe par le Strade Bianchi et Tirreno-Adriatico, wait and see pour voir s’il sera au départ… Mais on peut en douter.
Alors, encore coureur cycliste en 2013, Andy Schleck? Pas sûr, et c’est inquiétant.
Andy Schleck est un coureur bourré de talent, c’est évident. Surtout en haute montagne, où il est un grimpeur redoutable, un des tous meilleurs du peloton. Son sens tactique lui a souvent joué des tours, comme sur cette étape de l’Alpe d’Huez sur le Tour 2011 où je demeure convaincu qu’il pouvait mettre k.o. Cadel Evans s’il n’avait cherché, avec son frère, à ramener Contador devant, pourtant plus une menace au général.
Comment le remettre en selle? Je crois que son environnement sportif actuel est négatif, et qu’un nouveau départ passe par une nouvelle équipe qui saura le couper net du passé et remettre le vélo au centre de son monde. Une équipe française par exemple (AG2R – La Mondiale, ou FDJ avec Madiot?).
Je pense que si la présence de son frère lui est nécessaire pour se sentir bien et en confiance, et bien soit! Quel mal y-a-t-il là dedans? Andy a certainement été parfois affecté par les critiques lui reprochant de ne pouvoir courir sans son frère.
Quoi qu’il en soit, on peut penser que la saison 2013 risque d’être difficile pour le coureur luxembourgeois. La meilleure solution est peut-être de prendre un peu de recul, de repos, et de changer radicalement d’environnement pour viser de grands résultats durant la saison 2014. L’année 2013 est certainement une année de reconstruction pour Andy.
Très intéressant et court article à lire sur le site Matos Vélo: Le retour des pneus chez les pros pour un meilleur rendement.
Voilà un article qui déboulonnera quelques mythes à propos du pneu ou du boyau…
Celle-là, Lance Armstrong risque de la sentir passer.
Raison évoquée? Le ministère de la justice a affirmé que l’USPS ne pouvait pas permettre à Lance Armstrong et aux autres accusés de s’éclipser avec des dizaines de millions de dollars illégitimement acquis», au nom de tous les Américains qui paient des impôts.
On parle ici de 31 millions de dollars, qu’il faut tripler puisque c’est ce que prévoit la loi comme sanction. Donc près de 100 millions.
Autrement dit, c’est la ruine annoncée pour Armstrong car il ne faut pas oublier qu’il a actuellement d’autres procès sur le dos, notamment avec la compagnie d’assurance SCA Promotions qui lui réclame 12 millions, et avec le Sunday Times qui lui réclame 1,2 millions.
Sans compter d’autres éventuelles poursuites de ses ex-sponsors à s’ajouter dans les prochaines semaines, pour avoir porté atteinte à leur image.
Le point tournant
Pourquoi le gouvernement américain a-t-il décidé maintenant de poursuivre lui aussi Lance Armstrong?
Je crois que le point tournant a été ce sondage Forbes montrant qu’au sein du peuple américain, Lance Armstrong se classait désormais 2e au palmarès peu prestigieux des sportifs les plus détestés.
Prenant acte de cela, le gouvernement américain ne pouvait plus se permettre de ne pas poursuivre Armstrong compte tenu des efforts qu’il demande au peuple américain. La situation économique des États-Unis n’est pas reluisante, le chômage est élevé pour ce pays, et le gouvernement laisserait filer un tricheur ayant gagné injustement des millions venant du trésor public?
Cette situation était intenable pour le gouvernement selon moi.
Une bataille judiciaire pas forcément perdue d’avance
La bataille judiciaire n’est cependant pas encore perdue pour Armstrong et ses avocats.
Ils pourront notamment faire valoir que les retombées économiques de ces années où il a gagné le Tour de France dépassent de loin l’investissement assumé par US Postal.
Ils pourront aussi éplucher le contrat signé, pour éventuellement démontrer qu’aucune clause ne faisait explicitement référence à l’interdiction du dopage sanguin. Ou qu’Armstrong l’individu ne peut être poursuivi, puisque le contrat a été signé avec TailWind Sports.
Acharnement?
Certains d’entre vous diront qu’on s’acharne sur Lance Armstrong.
Je ne suis pas d’accord.
D’une part, il ne s’agit pas d’un cas comme les autres, manifestement. Les délits vont bien au delà du simple dopage: intimidation, abus de confiance, incitation au dopage envers ses équipiers, menaces, etc.
D’autre part, il faut aller au bout de la logique pour montrer au reste des coureurs qu’ils n’échapperont pas aux sanctions les plus sévères s’ils sont pris à tricher, incluant le remboursement intégral plus dommages et intérêts de leurs primes de victoires acquises avec la triche. Abandonner maintenant envers Lance Armstrong serait signer un chèque en blanc pour tout le peloton en activité, qui serait alors mort de rire.
La nouvelle ne viendra pas de l’UCI, trop contente de son récent Tour d’Oman avec, comme tout spectateur sur le bord des routes, deux pelés et un tondu. Mais on internationalise le cyclisme… donc c’est tout bon.
Le cyclisme en 2013 est en crise: plusieurs épreuves tombent, faute de pouvoir boucler leur budget.
Une conséquence directe, concrète, palpable, de la crise du cyclisme découlant bien sûr de la très mauvaise image du sport en raison de toutes les affaires de dopage depuis des années. Les derniers scandales, notamment d’un dopage institutionnalisé à l’US Postal, Rabobank, Once et Liberty Seguros, ont achevé d’enfoncer le clou. En attendant d’autres scandales cette année, puisqu’il ne peut pas en être autrement…
C’est ainsi qu’on apprenait récemment que la Mi-Août Bretonne, épreuve incontournable du cyclisme breton depuis 1960 et remportée en 2012 par le Québécois David Veilleux, n’aura très probablement pas lieu cette année, faute de sponsors permettant de boucler le budget.
La crise est pareille ailleurs, notamment en Espagne et en Italie. Le GP de Côtes Etrusques, le Tour de la région de Calâbre, le Tour du Frioul, la Clasico de Alcobendas et le Tour de Murcie seront peut-être annulés cette année.
Ajout suite au commentaire de Christophe, que je remercie: le Circuit de Lorraine (ex Circuit des Mines) a également été annulé en 2013, cette course majeure de l’Est de la France. De plus, le Tour de Murcie a eu lieu ces derniers jours, mais amputé de plusieurs étapes.
Et beaucoup d’autres épreuves vivent « au jour le jour ». Plusieurs sponsors exigent désormais une clause stipulant qu’en cas d’un seul contrôle positif, ce serait la fin du partenariat… et donc de l’épreuve. La confiance règne!
L’inaction à épurer le cyclisme de ses brebis galeuses a donc un coût peut-être plus important, celui de remettre carrément l’existence même du sport en jeu. Car sans de multiples courses d’échelons inférieurs, comment alimenter le développement de cyclistes pouvant aspirer au haut niveau dans quelques années?
D’autres nouvelles
2 – Coffret « Spécial 80e anniversaire » de Campagnolo, attendu par plusieurs.
3 – À télécharger gratuitement ici (en contactant l’auteur, les détails sur la page), la première partie du livre « Brouillard sur l’Angliru » de Guillaume Prébois, ou le défi des trois grands tours en solitaire.
4 – Le fondeur québécois Alex Harvey a remporté la première médaille canadienne en ski de fond dans une épreuve individuelle des Mondiaux de ski de fond. Cela mérite une exception sur La Flamme Rouge pour vous dire que vous pouvez voir l’exploit ici, en intégrale. Quel sprint final!!!
1 – @Stéphane: merci du commentaire! Pourquoi certains coureurs et pas d’autres? Parce que justement, ils ne sont pas tous dopés, contrairement à ce que tu affirmes. Et parmi la majorité (très certainement) qui le sont, je n’ai pas la science infuse pour pouvoir dire lesquels. Dans ce contexte, je me concentre sur ceux dont le dopage est avéré, soit par contrôles positifs, soit via des affaires…
Parfaitement d’accord avec toi: parfois, le milieu cycliste pro peut se comparer à une mafia. Dans ce contexte, difficile de croire qu’on va tout régler. Mon point de vue est le suivant: on peux-tu se donner une petite chance en commençant par virer les pommes pourries avérées?
Là où il y a de l’argent, il y a souvent de la magouille comme tu le dis. C’est ainsi. Cela ne justifie cependant en rien l’inaction. S’il est utopique de penser qu’un bon ménage va tout régler, on peut cependant penser que ca va améliorer les choses, surtout au chapitre de l’égalité des chances pour les coureurs qui pratiquent leur métier avec éthique. Et il y en a.
2 – Respirocytes. L’ami Guillaume (Prébois) a récemment évoqué ce nom. De quoi il s’agit? Du dopage du 21e siècle. De nanoparticules injectables dans le sang humain et qui peuvent acheminer aux cellules plus de 200 fois l’oxygène que les globules rouges sont capables de véhiculer.
Vous voyez le topo: avec de telles capacités d’oxygénation, les performances humaines seront décuplées.
L’espoir? C’est qu’avec un tel dopage, l’athlète sera si performant qu’il ne sera plus crédible, donc facilement identifiable. La « game » se jouera donc sur le dosage. Étant un corps exogène, l’identification via des contrôles sanguins devrait être aisée.
3 – Lance Armstrong. L’Américain ne collaborera finalement pas avec l’USADA afin d’assainir le sport cycliste.
Raison évoquée? L’USADA n’a d’autorité que sur une faible partie du cyclisme, étant une agence américaine. Selon Armstrong et ses avocats, seule une confession devant une commission internationale aurait une portée efficace.
Je dois dire que l’argument se tient. Le problème, c’est qu’on ne peut faire confiance à l’UCI pour établir une pareille commission. L’espoir est donc dans cette commission « Vérité et Réconciliation » actuellement en négociation et qui impliquerait l’USADA certes, mais aussi l’AMA. Tout n’est pas perdu et les récents propos d’Armstrong laissent croire que lorsqu’il déballera vraiment, il veut s’assurer qu’il ne sera pas le seul à morfler.
4 – Tour d’Algarve. Victoire finale de Tony Martin, un coureur discret mais une des grosses pointures du peloton selon moi. Il s’est imposé au général en écrasant le dernier chrono, reléguant le 2e, son équipier polonais Kwiatkowski, à plus de une minute, excusez un peu. Attention à Tony Martin sur les Flandriennes, ca pourrait faire du dégât.
5 – Valverde. Début de saison en fanfare puisque l’Espagnol a atomisé sur la Ruta Del Sol. Au total, il signe 4 victoires en… 7 jours de course! À noter la 2e place du Belge Van Den Broeck, la 6e de Jakob Fuglsang et la 9e du récidiviste Davide Rebellin, chez CCC Polsat.
6 – Omloop Het Nieuwsblad. Première Classique de la saison 2013, et c’est ce week-end (samedi) en Belgique. Des monts (12), des secteurs pavés, des petites routes, du vent, peut-être du mauvais temps, tout le cyclisme quoi et j’ai déjà hâte! Parmi les favoris, le vainqueur de l’an dernier, Sep Vanmaercke. Le 2e en 2012, Tom Boonen, ne devrait pas être dans le coup samedi, même s’il sera présent, ses ennuis santé étant encore trop récents pour être au top. Parmi les autres coureurs à surveiller, Dekengolb, Westra, Hushovd, Van Avermaet, Roelandts, Boasson Hagen, Flecha et surtout Pozzato. Philippe Gilbert fait par ailleurs l’impasse. PezCycling nous propose un beau petit reportage pour se rappeler quelques uns des moments forts de la course ces dernières saisons. CyclingNews nous propose de son côté un photo-reportage de la reconnaissance faite par les coureurs cette semaine. Pour suivre la course en stream sur Internet, le mieux sera probablement le site CyclingFans.com.
7 – Louis Garneau, souliers Course 2LS. Laçage Boa (2), semelle carbone bien sûr, semelles intérieures interchangeables, demi-pointures disponibles, poids parmi les plus faible du marché, choix de coloris (blanc ou noir), du vraiment beau matos selon moi! Définitivement parmi les chaussures cyclistes les plus intéressantes en 2013. J’aime beaucoup.
8 – Pool de cyclisme La Flamme Rouge. La décision est prise, moratoire d’un an question de faire passer le petit jeu en ligne, ce qui sera une grande amélioration, les délais dans les mises à jour étant inacceptable pour moi. Mon ami Luc et moi travaillerons à ce projet en 2013, testeront l’interface pour une mise en ligne espérons dès le début de l’an prochain.
Avez-vous remarqué, le milieu cycliste professionnel se la joue « low profile » ces jours-ci.
C’est ainsi qu’on a récemment vu un Bjarne Riis très discret et fuyant devant les médias sur le récent Tour d’Oman. Un Bjarne Riis qui continue de nier connaître le Dr. Fuentes, malgré la concordance des témoignages de ses ex-coureurs au procès Puerto. Crasse, ce type méprise le reste de la planète de façon crasse et n’est rien d’autre qu’une insulte à l’intelligence humaine.
On n’entend plus parler de beaucoup d’autres, en premier lieu de Johan Bruyneel, ainsi qu’Alexandre Vinokourov.
Franck Schleck la joue aussi discret, comme beaucoup d’autres, y compris Fabian Cancellara.
Le mot d’ordre dans le milieu ces jours-ci: « no comments »!
En clair, ils attendent tous que la tempête passe, espérant exister encore dans quelques mois.
Et la tempête, elle vient notamment d’Espagne avec le procès Puerto.
Ces derniers jours, Jorg Jaksche a vidé son sac. Et c’était rudement intéressant:
1 – on a appris que chez Once et Liberty Seguros, ben c’était pareil qu’à l’US Postal: dopage institutionnalisé.
2 – on a appris que les coureurs devaient signés un contrat les obligeant à nier s’être dopé en cas de contrôle positif ou d’affaires.
3 – on a appris que parfois, les coureurs ont joué avec leur vie tant le dopage sanguin était improvisé.
4 – on a appris l’étendue du dopage et des réseaux, notamment cette carte de France où les coureurs pouvaient réaliser des transfusions : « Il y en avait tellement que l’on ne distinguait pas la France… ».
Il est très clair désormais suite au rapport USADA et aux révélations dans le cadre du procès Puerto en Espagne que le dopage dans le cyclisme professionnel était, ces dernières années, bien mieux organisé qu’on l’a laissé croire. Ce dopage était, très souvent, institutionnalisé, organisé par les équipes; on est très loin de coureurs isolés merdouillant chez eux, dans leur sous-sol ou leur garage.
Pourquoi la situation serait-elle différente aujourd’hui?
Plus que jamais, il n’y a qu’un seul moyen de s’en sortir: virer toutes ces personnes du milieu cycliste professionnel. Évidemment, Pat McQuaid compris!
Chose certaine, y’a Laurent Jalabert qui doit sentir l’eau chaude autour de lui… et qui la joue aussi low profile ces temps-ci!
Magnifique vidéo découverte du Tour en Corse, cet été. Merci à Otto pour le tuyau.
TOUR DE FRANCE 2013, LE GRAND DÉPART CORSE from Fred06 on Vimeo.
L’UCI est dirigée par des incompétents, en voici une autre preuve manifeste: le Tribunal d’Arbitrage du Sport (TAS) a ordonné que l’équipe russe Katusha soit réhabilitée en WorldTour.
Rappelons qu’à la surprise générale, l’UCI avait exclu Katusha du World Tour en novembre dernier, une décision qu’elle avait rendue sans donner de justification aucune. Nous avions ensuite compris que c’était pour des raisons « éthiques », plusieurs des coureurs Katusha ayant baigné dans des histoires de dopage ces dernières années.
Il était alors évident que la position de l’UCI serait difficile à tenir puisque l’institution avait accordé une licence WorldTour à d’autres équipes à l’éthique discutable, notamment SaxoBank et Astana, dirigée par les ex-dopés Bjarne Riis et Alexandre Vinokourov.
La décision du TAS ne me paraît donc pas surprenante, et en fait plutôt cohérente.
Voilà en tout cas une autre preuve de l’improvisation qui règne à l’UCI. C’est vraiment le foutoir! Et les problèmes de l’UCI ne sont pas terminés puisqu’avec la ré-intégration de Katusha dans le World Tour, le nombre d’équipes est porté à 19, soit une de plus que la limite de 18 que le règlement impose. L’UCI devra donc bouger pour régler la situation. On imagine mal la rétrogradation d’une équipe actuelle du WorldTour…
Improvisée, bien sûr…
Le décès, en 2004, de Marco Pantani, grimpeur unique dans l’Histoire du cyclisme, est là pour nous rappeler que le dopage demeure inacceptable, car il peut conduire à de graves problèmes personnels, incluant la toxicomanie, la dépression et le suicide.
Rappelons-nous également la responsabilité du milieu cycliste, en premier lieu ses équipiers, son directeur sportif Martinelli qui officie toujours dans le peloton, et les dirigeants du cyclisme qui n’ont jamais hésité à en faire un mouton noir pour justifier leurs actions. La vérité, c’est que ces actions étaient de la poudre aux yeux et que Pantani a aussi payé pour les autres.
Rappelons-nous enfin l’Affaire du Giro 1999, à Alpe di Pampeago, où Pantani a été exclu pour un taux d’hématocrite très légèrement supérieur à 50% alors qu’il était sur le point de gagner l’épreuve. S’il est évident qu’il usait de produits interdits comme tous les autres, je me questionne parfois s’il ne conviendrait pas de revisiter certains événements à la lumière du récent scandale Armstrong… L’exclusion de Pantani à un mois du Tour ouvrait en effet toute grande la route de la victoire au clan Armstrong… à un incroyable retour d’un cancéreux et… au développement du cyclisme nord-américain, notamment des sociétés Trek, Oakley, Giro, et d’autres encore. Et de nombreux éléments nous portent à croire que le seul cycliste que Lance Armstrong a réellement craint durant sa carrière, c’est Marco Pantani. Parce que créatif, imprévisible, largement supérieur en montagne et disposant d’alliés dans le peloton, Pantani ne pouvait être contrôlé par Armstrong.
Pour ceux qui se demandent d’où me vient cette haine du dopage dans le cyclisme, une partie de la réponse vient d’ici: Marco Pantani. Si je n’ai jamais eu d’idole, Pantani est probablement le coureur professionnel que j’ai le plus admiré jusqu’ici. J’adore d’une part les grimpeurs et leur capacité de renverser une course sur une seule étape, j’aimais le sens de l’attaque et le sens tactique de Pantani et surtout, surtout, son panache en course et hors de la course.
Et je demeure convaincu que débarquant dans le cyclisme pro en 1992, Pantani a vite compris qu’y réussir ne lui laissait aucun autre choix que de se doper.
Marco Pantani, ne l’oublions jamais.
1 – Quelle place pour les coureurs cyclistes sur les cyclosportives? C’est la question que pose l’ami ZBoy sur son blog. En guise de réponse, voici un lien à un article intitulé « De l’esprit cyclosport » que j’avais publié en septembre 2011, peu de temps après ma participation au Défi Vélo Mag, épreuve sur laquelle j’avais d’ailleurs cotoyé (et galéré) avec ZBoy.
Plusieurs mois après, mon idée n’a pas trop changé, mais j’ajouterais deux points:
a) Le développement du cyclosport au Canada et au Québec est évidemment en lien avec l’intérêt pécuniaire que représentent ces épreuves. Pratiquant souvent des tarifs élevés (entre 150 et 225$ pour participer au GranFondo Ottawa, 160$ pour le Gran Fondo Mont Sainte-Anne…), visant à rejoindre des centaines de cyclistes, faites le calcul vous-même… Pour autant, cela est-il condamnable? Je pense que non, car ces épreuves contribuent à développer le cyclisme de masse, donc la discipline, donc l’élite puisque l’élite est issu d’une pyramide. Et plus la pyramide est large à sa base, plus l’élite est de qualité à son sommet
b) Je pense plus que jamais qu’il faut abolir les classements et les podiums sur les cyclosportives. Trop d’accidents, et surtout trop de dopage sont présents sur les cyclosportives simplement parce que les concurrents ont voulu franchir la ligne parmi les premiers. Si le chronométrage est utile à une majorité voulant réaliser leur objectif de « personal best », à quoi rime vraiment le podium de la Marmotte, de l’Étape du Tour ou de la Haute Route, je vous le demande?
2 – Lancement du Grand Prix Cycliste de Gatineau aujourd’hui par une conférence de presse que j’ai malheureusement manqué dû à une charge de travail élevée. Ceci étant, c’est un beau programme qu’on nous annonce pour le long week-end du 17-18-19 et 20 mai prochain à Gatineau (le lundi, c’est la Fête de la reine).
Les élites féminines se retrouveront pour la course en ligne (samedi) et le chrono (lundi). Le vendredi, la Grande Visite Nocture, une balade de nuit et à vélo dans Gatineau, est de retour pour le grand public. Le samedi, l’épreuve FQSC pour coureurs juniors, séniors et Maîtres A est de retour comme l’est la cyclo du dimanche dans le magnifique Parc de la Gatineau. Je vous invite d’ailleurs à ne pas manquer cette cyclosportive, superbe, sur un parcours assez exigeant puisque ponctué de plusieurs montées difficiles.
3 – Légaliser le dopage? L’idée revient souvent chez certains: laissez-les donc se doper!
C’est évidemment une idée inacceptable, pour des raisons évidentes de santé publique. Une telle politique reviendrait à endosser des centaines de décès chaque année de coureurs qui auront poussé le bouchon (ou l’aiguille…) trop loin. Pour preuve, le récent témoignage de Jesus Manzano au procès Puerto fait froid dans le dos…
4 – « Pour un Futur radieux dans le cyclisme ». Le titre est risible, mais la démarche se veut sérieuse. L’UCI lance, avec son sous-traitant Deloitte, une vaste consultation auprès des coureurs, équipes, organisateurs, sponsors, institutions sportives, médias et fans, afin de recueillir leur opinion sur cinq thèmes précis: mondialisation du cyclisme, lutte contre le dopage, calendrier, coureurs cyclistes ainsi que gouvernance.
Pourquoi pas? C’est une idée intéressante que de consulter largement. Évidemment, j’entends participer personnellement à cet exercice.
Le problème de ce genre de truc, c’est habituellement après: que feront-ils des recommandations? Trop souvent, les personnes en position d’autorité ne mettent sur pied ce genre de consultation que pour se donner bonne conscience, et vont plutôt de l’avant avec leurs décisions, prises dans l’intérêt d’un petit groupe de clients, ou de personnes concernées.
5 – Quelqu’un peut-il le faire taire s’il vous plait? C’est devenu vraiment embarrassant. Comique d’ailleurs, ses déclarations à l’encontre de l’Agence Mondiale Antidopage surviennent le même jour où Jacques Rogge, président du CIO, demande à l’UCI et l’AMA de travailler ensemble…
6 – Non Yoann, les sanctions ne devraient pas être proportionnelles à la gravité du dopage, car la gravité du dopage n’est pas pertinente: il y a dopage ou pas, point final.
En fait, les sanctions devraient même être plus sévères, car la peur du gendarme est encore ce qui marche le mieux, jusque preuve du contraire.
Je crois que tu as voulu dire que les sanctions devraient être équitables. Et là, je suis tout à fait d’accord. Certains jouissent manifestement de traitements de faveur dus à leur rang, et c’est pour moi inacceptable.
7 – Les Six-jours, un volet si particulier du cyclisme!
8 – Des roues avec lesquelles il serait interdit de freiner, car la surface de freinage serait trop fragile pour cela? Ca paraît un peu fou, mais c’est pourtant ce qu’auraient testés certains coureurs BMC sur le récent chrono du Tour Med.
Peter Sagan commence sa saison en fanfare avec déjà deux victoires d’étape au Tour d’Oman, hier et aujourd’hui. Impressionnant de facilité, il sera assurément un homme à surveiller de près lors des Classiques, bien que la discrétion de Fabian Cancellara soit également… un bon signe.
En attendant, je vous propose de découvrir ces très belles images du Tour d’Oman, qui ont le mérite de nous changer des images plus familières du monde du vélo.