Ha! mes amis, quel beau week-end de cyclisme avons-nous vécu!
Paris-Nice
Malheureusement, Tony Galopin n’a pas réussi à préserver son avance au général et s’est même écroulé durant le chrono d’hier vers le col d’Èze, étant repoussé à 1min39 du vainqueur logique, Richie Porte.
Il était évident, dès ses premiers coups de pédale, que le rythme de Tony n’était pas celui de Porte, parti rapidement. La pédalée de Tony semblait lourde, et les trois derniers kilomètres m’ont semblé interminables, comme à lui très certainement.
Je veux croire qu’après 30 bornes solo hier sur un parcours difficile, dans le froid et l’humidité, l’organisme n’avait pas complètement récupéré. La pression, la gestion d’un chrono avec le maillot de leader, a probablement aussi grugé Tony.
À l’arrivée, il était très déçu, ne cherchant – beau joueur – aucune excuse et affirmant même avoir été tout simplement « mauvais ». Je l’ai trouvé dur avec lui-même! Une place de 6e du général, une très belle victoire d’étape avec la manière, un jour en jaune, pas de quoi être déçu selon moi.
Et puis, devant, c’était aussi Richie Porte, un habitué du col d’Èze lui-aussi (merci Serge de me l’avoir rappelé) et un homme en forme en ce début de saison.
Pour la petite histoire, le chrono de Porte hier (20min23) restait loin de son temps de l’an dernier (19min16) et du record appartenant apparemment à Bradley Wiggins (19min12). La météo difficile, le froid, ainsi qu’un bon vent de face sur le final du chrono expliquent probablement pourquoi les temps étaient globalement plus lents hier.
On notera aussi la belle perf de Simon Spilak qui progresse manifestement: 2e du chrono, à seulement 13 secondes de Porte. Grâce à cette perf, Spilak a pu monter sur le podium de ce Paris-Nice, terminant 3e derrière Porte et Kwiatlowski. Cocasse, les 2e, 3e et 4e du général sont tous dans la même seconde, et il aura fallu avoir recours aux centièmes de secondes du prologue pour les départager.
Outre Gallopin, d’autres coureurs français ont livré des prestations intéressantes sur ce Paris-Nice, notamment Sylvain Chavanel, Romain Bardet, Arthur Vichot et Nicolas Edet que je vois un peu comme la surprise de l’épreuve. Il vient un peu confirmer, tardivement j’en conviens, sa victoire au classement général de la montagne sur la Vuelta 2013.
Tirreno-Adriatico
Ce fut un peu l’inverse de Paris-Nice: sur Tirreno, un coureur Sky était leader dimanche matin, et ne l’était plus dimanche soir (Poels).
Là-aussi, c’est le mauvais temps qui a considérablement compliqué la donne: en haut du Terminillo, il neigeait même abondamment lorsque les coureurs en finissaient avec l’étape du jour.
Dans ces conditions, pas surprenant de voir la victoire totale du coureur colombien Nairo Quintana, peut-être plus habitué des temps frais et de l’altitude à ce moment de la saison. Quintana s’est débarrassé de ses adversaires à un peu moins de 5 kilomètres de la ligne et on attendait alors tous la réplique d’Alberto Contador, qui n’est finalement jamais venue. Contador a subi toute la montée, incapable d’hausser son jeu.
On aura plutôt vu un excellent Thibault Pinot qui peut rivaliser constamment avec les meilleurs, ainsi qu’un final en fusée de Joaquim Rodriguez, fidèle à son punch. Nibali, par contre, a montré qu’à ce stade-ci de la saison, il ne faut pas compter sur lui. Doit-on également y voir un effet indirect des affaires qui secouent son équipe Astana ces temps-ci?
Au général, Quintana s’installe donc comme leader, avec Mollema et Uran en respect. Il devrait pouvoir tenir, l’étape de demain sera probablement pour les sprinters et le chrono de 10 bornes mardi n’est pas suffisamment long je pense pour nuire à Quintana, qui se défend par ailleurs assez bien dans cet exercice.
La suite
Tirreno se termine mardi, après on sera dans l’approche finale de la première grande classique de la saison, Milan SanRemo dimanche prochain. Je crois bien que cette année, la course sera plus ouverte que jamais car les prétendants à la couronne semblent très nombreux!
Patrick
Paris-Nice
« je veux croire »…
Est-ce de la suspicion de dopage (on a le droit!)? On peut interpréter l’irrégularité des performances du jour au lendemain comme un signe de dopage mais aussi comme un signe de non dopage, et interpréter leur régularité de même, et on ne s’en prive pas sur ce site comme ailleurs. Nous voilà ensuite bien avancés.
Question régularité dans les belles courses à la pédale, Rui Costa se pose là et on ne le souligne pas assez, dopage ou non.
Tirreno
Mon avis est que le froid et même la neige rencontrés dans une longue montée finale n’ont guère d’influence physiologique. On a tous grimpé dans ces conditions sans en ressentir de mauvais effets (et même trouvé ça agréable… tant que ça monte). Les effets peuvent en revanche être terrible si une longue montée est suivie d’une longue descente dans le froid et qu’ensuite il faille remonter! Un sommet avait été atteint dans le Gavia du Giro 1988 (sans remonter à la fameuse étape du Bondone). Peu de dégâts au sommet (quel numéro de Johann Van der Velde!), mais alors quand il avait fallu repédaler après la descente… (et heureusement il n’y avait cette fois que 10 bornes de plat), ce fut terrible (et Van der Velde arriva 43 minutes après Breukink habillé comme Shackleton au Pôle sud). Un Giro de légende, avec Hampsten, Breukink, Zimmermann et Bernard auteurs d’immenses numéros. Les plus belles années du vélo, entre Hinault et l’EPO.
Pour revenir à hier, je pense que Quintana se serait envolé quelques soient les conditions, tant il était le plus fort grimpeur.
toutouiille
3 raisons à l’effondrement selon moi: il ne mouline pas assez, donc passer « en force » la veille lui a coûté le lendemain, porte connaissait par coeur le parcours, et ça l’avantage énormément, et enfin, un argument médical, qui est rassurant pour gallopin, même s’il a bien dominé la veille
Quant au moral, un psy disait que les cyclistes ont tendance à se sous estimer, contrairement aux footeux qui eux gagnent une fois sur deux.
PIROUX
Laurent,
Soit tu es naïf, ce que je doute, soit tu es dans l’empathie. Comment croire que Tony pouvait gagner Paris Nice ? Tony est un bon coureur de classiques car il est opportuniste comme le prouvent toutes ses victoires, mais sûrement pas un leader pouvant gagner une course à étapes. Sauf erreur de ma part, il habite la région de Nice, donc il connaissait bien la montée du col d’Eze. Et bien pas une seule fois il ne la faite avec le vélo spécifique à ce chrono ( route + prolongateurs). 29 fois sur 34 Paris-Nice c’est gagné dans le chrono du col d’Eze. Alors quand on veut gagner une course on s’y prépare sérieusement, tu irais monter le Galibier dans une Cyclo sans avoir monté quelques cols alpestres avant ? Non, les cyclos ne font pas ce genre d’erreurs. Merci Tony pour ton étape de samedi, mais ne nous laisse pas croire que tu pouvais gagner Paris -Nice. Tu es 6eme et c’est déjà très bien, pour le reste il faudra revoir tes préparations, même si des mauvaises langues diront que cela ne va pas être simple avec une belle Marion à la maison…
Laurent
@Serge,
En effet, je ne voyais pas Tony Gallopin comme un des favoris au départ de Paris-Nice. Comme tu le dis, Gallopin a plutôt le profil d’un coureur de Classiques, pas un leader pour les grands tours.
Ceci étant, avec 36 secondes d’avance sur Porte et voyant l’efficacité de son coup de pédale samedi, je t’avoue m’être pris au jeu et je me suis convaincu que c’était possible. Qu’il avait suffisamment d’avance sur Porte et Kwiatlowski considérant aussi que le col d’Èze, tout de même assez roulant, n’était pas le Zoncolan ou d’autres, plus pentus et surtout plus longs.
Chapeau donc à Porte d’avoir, en 20min d’effort, renversé la situation. Je crois par ailleurs qu’outre la belle perf de Porte (sachons le reconnaitre), Gallopin n’était effectivement pas dans un bon jour et que s’il avait eu les mêmes jambes que la veille, c’était jouable.
Quant à Marion, là, je suis tout à fait d’accord! Comment rester concentré?!
M
Alors, Richie est il du bon ou du mauvais coté des watts ?
Le Grand
Piroux
Ecrit a posteriori, ton commentaire n’a pas grande valeur!
PIROUX
Le grand
Justement c’est a posteriori qu’il a de la valeur puisque nous avons le résultat. Tony est un bon petit coureur à la Française. Ce n’est déjà pas mal.
Le Grand
A priori, tu aurais pu écrire:
« Laurent,
Soit tu es naïf, ce que je doute, soit tu es dans l’empathie. Comment croire que Tony peut gagner Paris Nice ? etc… »
Encore fallait-il le croire, puis prendre le risque le faire…
M
PIROUX, on tente de lire « l’avenir » dans le marc de café, pas « le passé ».
Mais vas y lance toi, nous ne sommes qu’au début de la saison, annonce tes pronostics, les victoires et les échecs.
Il faut un peu de temps à un cyclo pour s’adapter aux prolongateurs. Les Pro font régulièrement des chronos alors je doute que cela ait pu changer quelque chose.
Les comparaisons dans lesquelles tu t’aventures sont plus risqués que tes pronostics à postériori.
C’est sur que Tony n’était pas à son avantage dans cet exercice mais c’est surtout Richie Porte qui fait un chrono énorme.J’ai bien aimé sa position avec les mains placés très hautes pour mieux tirer et aussi afin d’abaisser ses coudes et être profilé sur son vélo de route sans avoir le buste trop avancé.
Après, ce n’est pas grâce à ce point de détail qu’il met 30 secondes aux deuxième sur un chrono de 20 minutes…
Tony termine à 33 secondes de la deuxième place.Il n’aura pas réussi à capitaliser son exploit de la veille.
Dans les temps de Fuglsang, à la 14ème place, il terminait deuxième (ou encore premier derrière Porte pourrait on dire). Un résultat qui était peut être à sa porté.
Mais OK, il ne termine que 29ème. Mais c’est plus un problème de récupération et de gestion de la pression, du moins il me semble…
Les rois des watts vont être bien embêté… Trop de vent, trop de froid pour bien poser leur équation bananière.
Car le sport cycliste se pratique en extérieur avec des conditions changeante, parfois sur route sèche mais aussi parfois sous la pluie. Le col d’Eze est grimpé régulièrement en chrono et rien ne remplace la comparaison chronométrique en prenant en compte les conditions climatiques du moment. Tout le reste n’est qu’un marketing pseudoscientifique qui ne rapporte qu’à ses auteurs.
PIROUX
M,
Je n’invente rien, c’est Tony qui a dit au micro des télés qu’il n’avait jamais roulé avec son vélo de chrono utilisé dimanche… Si cela n’est pas une faute professionnelle ou de naïve incompétence.
Mais qui pouvait croire à ce comte de fée ? Aux premiers coups de pédales on a compris qu’il n’avait pas envie.
M
Tu as raison, s’il avait eu un peu de volonté, il aurait roulé avec son vélo et aurait gagné beaucoup de temps… Sauf que son vélo, c’est celui avec lequel il a roulé toute la semaine. Il reste l’adaptation au prolongateur, cela me fait sourire, un peu comme tes commentaires.
Les résultats de Milan San Rémo, tu nous les donnes aujourd’hui ou lundi 23 mars ?
Tu as peur ? Tu n’es plus sur de toi ?
Moi j’attends, histoire d’être certain que ce n’est pas un compte de fée car la naïveté et l’incompétence cela peut devenir humoristique.
PIROUX
M,
Je pense que tu te trompes d’endroit pour créer des polémiques, La Flamme Rouge est un blog où tu peux donner ton avis et respecter ceux des autres. Si tu n’es pas d’accord avec moi, je le conçois mais évite l’arrogance en etant seulement dans la critique des commentaires, donne ton avis.
Pour clore le sujet, Richie Porte à monter 8 fois le col d’Eze au mois de février avec le vélo qu’il a utilisé dimanche et il a gagné…
Je te donne mon avis pour dimanche, je miserais sur Kristoff et pas sur Gallopin.
M
C’est donc pour cela que Richie Porte met 30 secondes aux deuxième ?
Ce n’est justement pas le commentaire que je critique mais son arrogance et sa suffisance.
J’en ai rien à foutre de Gallopin. Samedi et Dimanche, je serai sur le vélo.
Piroux
Alors M, je n’étais pas loin, quelques centimètres .