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Bettini, Giro, ProTour…

Quelques nouvelles qui ont récemment retenu notre attention en ce début de semaine:

1 – "C’est Paolo Bettini qui a été élu _Vélo d’Or_ de la saison par un panel de journalistes retenu par Vélo Magazine":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20061129_114731Dev.html. Bettini, 32 ans, voit ainsi couronné une fin de saison assez impressionnante ou il s’est adjugé, en l’espace d’un mois, le titre de champion du monde et la classique le Tour de Lombardie.

Nous avons appris la nouvelle avec assez de surprise à La Flamme Rouge, estimant que Valverde, "seulement" 2e du classement, a connu une plus belle saison que l’Italien. Vainqueur de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège en début d’année, le coureur espagnol s’est également distingué en remportant le ProTour ainsi qu’en terminant 2e de la Vuelta et 3e des Mondiaux. Il nous semble que ces victoires dépassent largement celles de Bettini et on peut raisonnablement se questionner sur le jugement de la presse dans l’édition 2006 du Vélo d’Or. Bettini a assurément bénéficié selon nous de l’effet "fraicheur", ses victoires étant récentes dans la mémoire de tous, ayant été acquise cet automne. Rappelons qu’on ne retrouvait pas parmi les candidats potentiels des coureurs comme Basso ou Landis…

2 – "Le Giro a été dévoilé samedi soir dernier":http://www.cyclingnews.com/road/2007//giro07/. Au menu des coureurs en 2007, 3442 kms répartis en 21 étapes, du 12 mai au 3 juin prochain. C’est devenu une habitude, le Giro fera encore une fois la part belle aux grimpeurs. En Italie, on a compris, depuis Marco Pantani, que c’est la montagne et ses spécialistes qui font vibrer les gens et qui provoquent une course pleine de suspens. C’est peut-être aussi parce que "la plupart des champions actuels en Italie – Simoni, Garzelli, Cunego, Basso – sont plutôt du type grimpeurs que grands rouleurs, exception faite de Savoldelli":http://www.cyclingnews.com/photos/2007/giro07/index.php?id=presentation/DSC_0053. Et en Italie, on aime bien que ce soit un Italien qui gagne, sinon ca fait désordre…

Le Giro s’élancera de Sardaigne avec un clm par équipe de 24 kms, de quoi fixer quelque peu le général. L’épreuve ne comporte que deux autres clm, individuels ceux-là: le premier, lors de la 13e étape, comporte seulement 13 km et est en côte vers le Santuario di Oropa. Le 2e intervient la veille de l’arrivée à Milan sur un parcours plat et est long de 42 kms. Le prochain Giro compte 5 grandes étapes de montagne, toutes assez difficiles. Deux des quatre arrivées en altitude seront particulièrement à craindre pour Messieurs les coureurs, soit celles du Zoncolan et des Tre Cime di Lavaredo. Et ca fait rudement plaisir de revoir cette arrivée mythique des Tre Cime de retour au programme du Giro, après 17 ans d’absence. Cette montée longue de 22 kms a permis notamment à Eddy Merckx de s’illustrer et de forger sa victoire à de nombreuses reprises. Avant d’attaquer la montée finale, les coureurs auront déjà dû franchir le Passo San Pellegrino (1918 m, 11,6 km entre 6,4 et 14%) ainsi que le Passo Giau (2236 m, 9,8 km entre 9 et 14%), ce qui fait de cette étape le juge de paix du prochain Giro selon nous. Le Giro fera également étape à Briançon à la veille du clm en côte vers Oropa. Les coureurs auront à franchir ce jour-là les cols d’Agnelo et de l’Izoard dans une étape qui ressemblera beaucoup à celle qui avait définitivement permis à Evgueni Berzin d’assoir sa victoire dans le Giro 1994. Notons enfin une autre étape intéressante, la 6e, avec son arrivée au Monte Terminillo (1894 m, 21 km entre 6,6 et 12%).

Bref, c’est un Giro certes plus facile que les deux dernières éditions mais qui propose encore un parcours adapté aux grimpeurs. Les étapes étant globalement assez courtes et les montées assez sèches, deux favoris se détachent du lot selon nous, soit Basso d’une part, s’il revient en top condition, ainsi que Cunego qui arrive désormais à maturité et à qui la longueur des étapes devrait convenir.

3 – Un lecteur nous demande ce que l’UCI devrait faire à la place du ProTour. Cette question est intéressante.

Nous sommes d’avis à La Flamme Rouge que le cyclisme ne peut être mondialisé rapidement, tout comme le football américain ne peut l’être non plus, pas plus que le polo ou le hockey sur gazon. Il faut donc savoir reconnaître que le cyclisme professionnel de haut niveau, ca se passe surtout en Europe. Ce constat ne veut pas dire qu’il ne faut pas oeuvrer pour développer ailleurs le cyclisme; il veut plutôt dire qu’il faut reconnaître que le bastion est d’abord et avant tout européen. Et quelques épreuves se sont, au fil du temps, taillées une place de choix dans l’histoire du cyclisme. Partant de ce constat, nous sommes d’avis qu’il faudrait faire renaître de ses cendres une espèce de Trophée Super-Prestige, en prenant soin de créer deux trophées, l’un pour les courses d’un jour, l’autre pour les courses par étape. On pourrait ainsi établir un classement aux points sur les plus prestigieuses courses d’un jour du calendrier : Het Volk, Milan SanRemo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Gent-Wevelgem, Amstel, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, Paris-Tours, Tour de Lombardie, Championnat de Zurich, Championnats du monde. De même, on pourrait établir un classement par points sur les courses à étape: Paris-Nice, Tirreno-Adriatico, Tour de Romandie, Tour de Suisse, Giro, Tour, Vuelta. Il ne ferait pas l’ombre d’un doute que les vainqueurs de ces challenges seraient reconnus comme les meilleurs coureurs de la saison puisqu’ils seraient également auréolés du prestige de ces épreuves. "Malheureusement, Pat McQuaid semble vouloir reprendre à son compte cette idée tordue de vouloir faire du cyclisme sur route un sport mondial":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/dec06/dec03news. Qui militerait pour que le hockey sur glace soit disputé en Afrique sub-saharienne ?

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4 Commentaires

  1. Dan Voy

    Je n’accorde aucune crédibilité aux jugements des journalistes de Vélomagazine. Ils sont les colporteurs de la propagande de ASO avec L’équipe, Jean-Marie Leblanc, etc. Je me souviens encore de la une du numéro du mois d’août: Le Tour à visage humain de Floyd Landis. De toute évidence, ils n’avaient pas prévu le contrôle positif à la testotérone deux jours après la parution. Ça me fait penser à Bernard Vallet qui a déja déclaré à canal évasion que 95% des coureurs étaient propres et que le dopage était l’affaire de quelques marginaux, la politique de l’autruche. Ces gens sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Le cyclisme perd toute sa crédibilité, pas seulement auprès des connaiseurs, mais aussi du grand public. Arrêtez de nous prendre pour des valises.

  2. vincent

    je ne suis pas tout a fait d’accord avec les propos tenus sur le fait que le tour d’italie soit un tour qui favorise la victoire d’un coureur italien.Car si la présence de nombreux coureurs italiens a l’avant dans ce tour est incontestable elle ne l’est pas moins au tour d’espagne pour les coureurs espagnols.D’ailleurs les vainqueurs de grand tour n’étant pas particulièremnt grimpeur n’ont pas été très nombreux (pour le peu que j’en sache car ma culture cycliste ne remonte pas à très loin je doit l’avouer).Je pense plutot que la motivation pour un coureur italien est décuplé pour ce tour (en éspèrant que ce ne soit que la motivation naturelle…) en raison d’une identité nationale très forte dans ce pays latin mais aussi par le fait que par exemple l’année de la victoire de cunego les coureurs italiens étaient précisément dans des équipes italiennes en majorité et l’opération promotionel pour les sponsorts d’autant plus intéressante.Et c’est là que se différencie le tour de france par le fait qu’il ai vraiment atteint un niveau international meme si la volonté des équipes française de bien faire est exprimée très clairement surtout a travers la télévision française que je suis étant farnçais.Mais on aborde là aussi une question sur la différence de résultat entre les coureurs français et les coureurs italiens espagnols ou d’aures nationalité encore qui a été déjà abordé sur ce site que j’apprécie d’ailleur beaucoup mais pour une fois que je n’était pas d’accord jai voulu le dire(en rapport avec les propos sur le parcour du tour d’italie).

  3. Didier as le cycliste bronchiteux asthmatique

    Au contraire, Vincent, le Giro et ses organisateurs ont depuis toujours cherché à favoriser la victoire d’un italien. Il suffit pour cela de regarder comment s’est déroulé (ou plutôt non déroulé) le Giro 84 avec la suppression de plusieurs étapes de montagne favorables à Fignon et donc défavorables à Moser, ce pour de soit disant mauvaises conditions météorologiques. Et cela sans compter l’affaire du dernier clm dans lequel Fignon aurait été gêné dans son effort par un hélicoptère de la télévision…
    Ceci est l’exemple qui est pour moi le plus marquant. Il doit y en avoir bien d’autres, mais celui-ci se suffit amplement.

    Pour ce qui est du Vélo d’Or, honnêtement, son attribution est plus que douteuse. Car lorsqu’il ne favorise pas outrageusement le vainqueur du Tour (même s’il n’a rien fait d’autre dans la saison), c’est un jugement purement irraisonné basé sur les dernières courses de la saison. Comme cette année par exemple. Au moins le SuperPrestige avait l’avantage d’être irréfutable puisque basé sur les résultats obtenus dans la saison. Le ProTour mais en plus complet et plus représentatif. Le SuperPrestige avait un vrai sens honorifique pour les coureurs qui le remportaient. Je doute que la victoire du ProTour ou de la Coupe du Monde aient autant d’aura que le défunt SuperPrestige.

  4. Michel

    Bien entendu, un trophé “voté” demeurera toujours discutable. Mais quand même, il le mérite largement. J’ai bien lu dans L’Équipe : “L’Italien s’est vu attribuer le Vélo d’or Mondial. Décerné par Vélo magazine et l’ensemble de la presse internationale” alors je ne sais pas qui votait mais pas uniquement les journalistes de l’Équipe!

    Dire que les victoires de Valverde dépassent “largement” celles de Bettini est quelque peu méprisant. Bettini a aussi fait 2ième sur la Liège-Basatogne_Liège et les Mondiaux, il les a gagnée et devant pas mal de grosses pointures!

    Bravo Bettini qui sait briller et aussi se mettre au service de ses coéquipiers (Tom Boonen entre autres 1er au tour des Flandres, Bettini 8ième)

    Au lieu de casser du sucre sur le dos de l’Équipe avec des arguments tout aussi douteux, c’était une belle occasion (ratée) de féliciter Bettini pour sa saison et sa carrière.

    Sans rien enlever à Valverde que j’avais dans mon pool ceci dit.

    Quant aux autres candidats potentiels, qu’est ce que ça change? Ils étaient en fait tous les deux sous enquête pour un dossier qui occupe pas mal de page du site: DOPAGE Ça vous aurait plu qu’on décerne le Vélo d’Or à Floyd “Jack Daniels” Landis?

    Ciao!

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