Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Menchov résiste… et accroit son avance

7h11min54sec, c’est le temps de course aujourd’hui mis par Carlos Sastre pour venir à bout de l’étape reine du Giro qui se terminait au Monte Petrano. Quelle étape !

Superbe final aujourd’hui, ca sera intéressant de regarder tout ca sur YouTube plus tard dans la journée. Il y a eu de l’action avec l’échappée contenant Cunego, puis le solo de Popovytch dans l’ascension finale, puis l’attaque de Sastre, le contre de Basso, Menchov et DiLuca qui se tirait la bourre derrière et… Leipheimer qui essayait de limiter les dégâts, 3 minutes plus loin.

Le bilan ?

D’abord, c’est un excellent Sastre qu’on a vu aujourd’hui. Il m’impressionne par sa capacité à être présent sur les étapes très difficiles. Son effort aujourd’hui lui vaut d’entrer dans les trois premiers du Giro, à 2min19 de Menchov. Il lui reste encore 2 étapes, le Blckhaus mercredi et le Vesuvio vendredi, pour combler une partie – voire la totalité ? – de ce déficit. Si la victoire finale me semble difficile pour lui, qui sait avec la condition qu’il a en ce moment ?

Ensuite, l’étape a marqué la baisse de régime de Leipheimer qui, avec un déficit de presque 3 minutes sur la ligne, est relégué à la 6e place du général. Son Giro est terminé, sauf pour une victoire d’étape.

La surprise, c’est Lance Armstrong: il semblait plus fort que Leipheimer aujourd’hui ! C’est lui qui l’a emmené jusqu’à l’arrivée. Vraiment, Armstrong semble prendre du mieux à chaque étape et c’en est presque surprenant de le voir à un tel niveau avec si peu de compétition dans les jambes depuis 3 ans. Attention à lui dans les prochains jours pour une victoire d’étape.

Menchov et DiLuca sont restés ensemble, Menchov prenant l’ascendant sur l’Italien pour les bonifs à la ligne. Les deux semblent sur le même pied d’égalité en ce moment et ca se jouera peut-être sur la fraicheur physique. L’ascension du Blockhaus est probablement favorable à DiLuca et peut-être l’Italien y reserve-t-il son va-tout.

Basso ? Bien aussi, Pellizotti et lui pointent à un peu plus de 3 minutes au général. Ils doivent continuer une course d’attaque, peut-être en s’alliant avec Sastre… Pour eux, c’est peut-être l’étape du Vesuvio qui est la plus intéressante d’ici la fin de ce Giro.

Bref, ce Giro n’est pas fini et quelque chose me dit que ca va être intéressant sur le Blockhaus mercredi, une étape qui se résume à une course de côte sur une distance de… 83 kms, et vendredi au Vesuvio.

Demain, repos pour les coureurs. 

Partager

Précédent

Giro: Menchov aux commandes

Suivant

Kohl et le dopage: aie !

11 Commentaires

  1. steph@ne

    Quand même ce Menchov, quel suiveur !
    pas un mètre devant se contentant de contrôler Di Luca et lui faisant le sprint à la fin.
    Bizarre comme attitude car il avait quand même intérêt à rouler derrière Sastre

  2. colt seevers

    Pauvre cunego. Pas un mot pour lui, persécuté par trois authentiques chaudières « popo » « scarpo » et « bobo » pendant toute l’étape. C’était pourtant beau de le voir se battre seul contre tous!

    Après c’était du déjà vu, un peu moins intéressant:

    Basso fait du derny derrière ses équipiers au pied de la bosse finale, sa manière d' »attaquer » ne sert qu’à exciter monsieur 500 watts (sastre) qui gagne.

    Di luca la mobylette des dolomites n’a toujours pas entamé la réserve, Menchov s’accroche à la victoire finale en crocodile et comme si son comportement n’était pas déjà assez cruel, le saute en sprintant sur la ligne.

    Par 35 degrés, après sept heures de vélo j’aurais préféré voir gagner celui qui rame le moins sur la fin. C’était à une autre époque.

  3. alain39

    Menchov la joue à la perfection et il a raison d’en garder sous la pédale avant les 2 arrivées en côte.
    Sastre est fidèle au rdv mais n’a pu creuser les écarts.
    Basso est bien mais ne peut attaquer. Il n’est pas tranchant et c’est justement cette qualité dont il a besoin pour refaire son retard.
    Di Luca marque un peu le pas, et il s’est contenté de suivre sans poser une seule mine.
    Celui qui étonne le plus reste Armstrong qui a fait le coéquipier par obligation faute de pouvoir suivre les meilleurs.
    Mais il est proche du haut niveau et si il n’a pas puisé dans ses réserves il sera fort en juillet et ce encore plus avec 1 à 2 kg de moins.
    Incroyable ce que le dopage scientifique permet de faire.
    Etre immédiatement dans le rythme (pensez donc moins de 15 jours de compétition avant le giro) et une faculté de récupération de 1er plan. Tout ça à 37 ans après 3 années de retraite.
    Il doit être cher son médecin.
    C’est une 1ere en cyclisme.

  4. Alphonse

    Y-a-t-il une personne sur place qui peut nous confirmer que la montée au Blockahus est effectivement enneigée; je suis sceptique.

  5. Dave

    @alain39 : Di Luca a quand même mis une sacrée patate dans la montée hier, sans perturber Menchov, mais sur une pente de 8-10%, c’était pas rien (à voir sur Youtube).
    Je suis d’accord avec toi, Armstrong est en train de progresser à une vitesse hallucinante alors qu’au bout de 15 jours il devrait payer l’absence de compétition et de fond après 3 ans… Preuve d’un dopage exceptionnellement pointu, c’est sûr.
    Et Basso qui ne retrouve pas son niveau mais pas loin, il est plus jeune mais là aussi, impossible selon moi sans dopage sanguin.

  6. Dave

    A lire sur lequipe.fr l’analyse de JF Bernard à propos d’Armstrong : « en tout cas, il semble monter en régime, ce qui me surprend, me surprend beaucoup même… »

    Un peu plus loin « mais je ne crois toujours pas qu’il puisse gagner le Tour. Pour les gars qui sont là depuis quatre ans à rouler, ce serait à désespérer du cyclisme… »

    Pourtant, d’habitude, Jeff (qui a été chez la Banesto de Miguelon à l’époque bénie où l’EPO ne se repérait pas et l’hématocrite n’était pas plafonné…) ne charge pas ses ex petits camarades.

    Eloquent.

  7. Régis

    SAlut à tous,

    Vous semblez oublié qu’Armstrong n’est pas resté inactif durant 3 ans.
    L’année passée il disputait une longue , très longue épreuve en vtt où il termine 2ème,
    sans compter tous les marathons et surtout le fait qu’il ait dit « je n’ai jamais autant nagé lorsque je pratiquais le triathlon ».
    Tout ça pour dire que même à court de compétition de cyclisme, il n’était pas à court de sport tout court.
    Et c’est de là que vient sa facilité à revenir sans aucun doute.
    Le dopage n’expliquera jamais tout.
    En 99, il se dopait à l’EPO tout comme Pantani, Virenque , Ullrich, Zulle etc…
    Rien d’exceptionnel en somme, et pourtant il avait gagné!
    ciao

  8. Dave

    C’est sûr qu’Armstrong n’a pas arrêté le sport du jour au lendemain, il a gardé sa silhouette et n’a pas doublé de volume comme Merckx ou… Bruyneel !

    Ceci étant, si en 99 il se dopait à l’EPO comme plein d’autres, il était soudainement largement au dessus du lot (métamorphose en rouleur dès le prologue puis le clm de Metz, métamorphose en grimpeur à arrivée à Sestrières) car l’EPO seule ne fait pas tout, et que c’est la maîtrise du protocole global (EPO+hormones de croissance+anabolisants+corticos) qui fait le résultat. Et là, on peut penser qu’il était très bien aidé par le Dottore Ferrari, voire que l’EPO n’était qu’un petit élément de sa préparation scientifique… (comme la testostérone n’était sans doute qu’un tout petit maillon de l’escroquerie Landis)

  9. Marmotte

    Personnellement, je ne suis pas surpris qu’Armstrong prenne du mieux à chaque étape.

    1 – Je ne vois pas ce qui vous surprend, beaucoup d’entre vous l’attendaient sur le podium lors du CLM de 60km… qu’est-ce qui a changé depuis ?

    2 – L’histoire du faible nombre de jours de course n’a pas de sens… Armstrong n’a jamais eu beaucoup de jours de course avant de performer… il y a 7 Tours à l’appui.

    3 – Pour l’histoire des kilos, rappelez-vous que Ullrich avait 10kg de trop en début de saison, et ça ne l’empêchait pas de se positionner dans un top 5 lors des premières courses, de gagner le Tour de Suisse, etc., alors même qu’il était largement overweight. Lâchez-moi l’histoire de 1-2 kg…

    4 – Ce n’est pas parce qu’il a suivi les meilleurs pendant 200m hier qu’il l’aurait fait pendant 8km… plutôt que de présumer, j’attends de voir sur les deux dernières arrivées en montagne.

    5 – Comme l’a dit Régis, il n’a jamais été complètement « out of shape » en 3-4 ans, et ça fait quand même un an qu’il s’entraîne. Qui a capoté sur le retour de Basso qui a fait 3e lors de sa première course après deux ans d’absence ?

    6 – Il y a quelques années, Armstrong n’était pas « un peu » en avant des autres, il l’était largement. D’être un peu derrière n’est pas une petite différence de rien du tout, c’est énorme. Non, il n’a pas du tout repris sa forme d’antan, autrefois il déposait la compétition au pied des montagnes, et maintenant il peine à suivre, même si oui, il suit.

    7 – En effet, il s’est probablement dopé en ’99, et peut-être par la suite. Comme tout le monde… et avec essentiellement la même chose. Il y a une quantité limité de façons d’améliorer les performances du corps humain…

    Bref, sa progression ne m’étonne pas. S’il gagnait par 5 minutes comme il y a 5 ans, je serais subjugué, mais regardez le classement, on est bien loin de là encore. Quand même.

    Armstrong semble prendre du mieux à chaque étape et c’en est presque surprenant de le voir à un tel niveau avec si peu de compétition dans les jambes depuis 3 ans. Attention à lui dans les prochains jours pour une victoire d’étape.

  10. Marmotte

    Oups, un extrait du post de Laurent s’est glissé à la fin de mon message. Dsl Laurent.

  11. Vinnnch

    Hum…

    sans compter tous les marathons

    > A mon avis il n’y a aucun rapport entre l’effort d’un marathon (à fond pendant 3 ou 4 heures, et repos aussi longtemps qu’on veut après), et un grand tour, où il faut se remettre tous les soirs des efforts de la journée

    et surtout le fait qu’il ait dit “je n’ai jamais autant nagé lorsque je pratiquais le triathlon”.

    > Ouais… moi j’ai jamais fait de natation. Sauf l’été dernier, j’en ai fait 3 fois. Je n’avais jamais autant nagé !…

    Tout ça pour dire que même à court de compétition de cyclisme, il n’était pas à court de sport tout court.
    Et c’est de là que vient sa facilité à revenir sans aucun doute.
    Le dopage n’expliquera jamais tout.
    En 99, il se dopait à l’EPO tout comme Pantani, Virenque , Ullrich, Zulle etc…
    Rien d’exceptionnel en somme, et pourtant il avait gagné!

    > En 86 et 87, le grand espoir du cyclisme français était JF Bernard, on en parle dans les commentaires. Il s’est dopé comme les autres, j’en suis convaincu, surtout s’il était effectivement chez Banesto (ce que j’avais oublié).
    Mais il a brutalement disparu du peloton des meilleurs. je suis convaincu que c’est parce que l’EPO redistribue totalement les cartes, comme on l’a souvent dit ici.
    Il est intéressant de lire les réponses qu’on te fait parfois, Dave ! 🙂

L’auteur de ce blog encourage tous les lecteurs à laisser un commentaire en réaction à l’article du jour, cela contribue à enrichir le propos. Vous pouvez contribuer à la qualité de ce site en utilisant un langage décent, poli et respectueux d’autrui, et en étant pertinent et concis envers le sujet traité. L’auteur peut modérer les commentaires, et se réserve le droit de censurer sans avertissement les commentaires considérés hors sujet, diffamatoires, irrespectueux d’autrui, portant atteinte à l’intégrité d’une personne ou encore haineux.

Répondre à Régis Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.