Un peu plus d’un an après l’élection de l’Anglais Brian Cookson à titre de président de l’UCI, il est utile de revenir sur les grands dossiers qui animent actuellement l’Union Cycliste Internationale, question de faire le point.
1 – Commission indépendante de réforme du cyclisme (CIRC). Cookson l’avait promis s’il était élu, Cookson l’a fait: la CICR a été créée en début d’année, et se poursuit toujours au moment d’écrire ces lignes. L’un des témoins clef, Lance Armstrong, a récemment annoncé qu’il y passerait une deuxième fois dans les prochaines semaines, tout motivé qu’il est à obtenir une remise de peine. Une fois la Commission terminée et le rapport déposé, la phase cruciale commencera: implémenter les changements nécessaires. Ce sera le véritable test de Cookson côté « courage » et « volonté politique ».
2 – L’indépendance face à l’UCI des initiatives de lutte contre le dopage. Cookson a été très actif dans ce domaine, renforçant par exemple l’indépendance de la Fondation Antidopage de Cyclisme (CADF) ou créant le Service antidopage juridique, chargé de gérer les cas de violation aux règles antidopage et ce, indépendamment des organes décisionnels de l’UCI. C’est un grand pas dans la bonne direction.
3 – Renouvellement de l’UCI. Dès son arrivée, Cookson a entrepris un renouvellement des ressources humaines travaillant à l’UCI, et a même revu certains acquis. Par exemple, il n’a pas hésité à revoir à la baisse son propre salaire. Et il a mis fin au « one-man show » qui était l’apanage des Hein Verbruggen et Pat McQuaid du passé.
4 – Refonte du cyclisme professionnel. C’est un gros dossier qui est loin d’être clos! De nombreuses voies se sont élevées ces dernières années pour souligner les manquements du cyclisme professionnel lorsque comparé à d’autres sports professionnels, notamment le tennis ou la Formule Un. Le partage des droits télé est une question épineuse, de même que le système World Tour qui présente des ratées au niveau du nombre d’équipes et des courses du circuit. Certaines factions ont même proposé la création d’un circuit parallèle de cyclisme professionnel! Si cette éventualité semble peu probable à ce stade-ci, il est clair que des changements doivent être apportés au niveau de l’équilibre entre organisateurs de course – équipes – coureurs afin d’accroitre la visibilité du cyclisme, stabiliser les revenus des équipes-coureurs et garantir le développement à long terme. Un bon point de départ serait de reconnaître pleinement le caractère « historique » ou « légendaire » du cyclisme et de miser là-dessus, comme de viser un meilleur partage des revenus.
5 – Cyclisme féminin. Déjà, on a vu des changements positifs, notamment via la création de La Course, l’épreuve féminine en marge de la dernière étape du Tour de France sur les Champs Élysées. C’est encore trop peu certes, mais c’est un pas dans la bonne direction. L’instauration d’un circuit professionnel, d’un salaire minimum et d’un calendrier de courses cohérent avec celui des hommes sont les prochaines étapes. Cookson a déjà créé une commission pour le cyclisme féminin, sous la direction de l’Australienne Tracey Gaudry, pour mener à bien le développement de ce cyclisme. Là encore, un pas dans la bonne direction.
6 – La modernisation des règlements. On parle notamment de revoir le poids obligatoire des vélos de route, actuellement et depuis 2000 et la « Charte de Lugano », de 6,8kg. Les avancées technologiques permettent désormais d’obtenir des vélos plus légers et fiables, il serait donc normal de revoir périodiquement cette règle. Un poids réglementaire de 6,4 kg est probablement tout à fait possible sans nuire d’aucune façon à la sécurité des coureurs.
On pense aussi au dossier des oreillettes en course, un peu en sourdine (c’est le cas de le dire!) ces derniers temps. Je demeure personnellement convaincu que l’intérêt du public serait grandement accru par l’élimination en World Tour de ces oreillettes, permettant ainsi d’ouvrir la course aux attaquants. Les équipes pro évoquent la sécurité pour justifier leur maintien : un système unidirectionnel et administré par la direction de course pourrait être mis en place pour prévenir les coureurs – tous les coureurs – des dangers de la route, sans nuire à la course elle-même…
7 – L’image du cyclisme. C’est peut-être le plus gros défi de Cookson, les Affaires Kreuziger et Astana nous ayant récemment prouvé que le dopage reste présent dans le cyclisme et donc que la crédibilité du sport demeure bien fragile. Une occasion de redorer l’image du cyclisme se présentera avec les résultats de la CIRC l’an prochain, sous la condition que des actions musclées soient entreprises pour « nettoyer » le cyclisme de ses parasites, à commencer par les ex-dopés qui continuent de graviter dans l’entourage de coureurs pros en activité, certains à titre de directeurs sportifs ou présidents d’équipes. Et quant on lit que la principale ligne de défense d’un Roman Kreuziger est le vice de procédure, on se dit qu’on persiste à nous prendre, nous les fans, nous le public, pour des cons.
Le Grand
Il y a aussi la question de la disparition du clm au Tour de France. C’est une évolution dans le vélo qui peut être mérite d’etre regardé.
Bon, on s’en fout aussi.
Une question autrement plus importante pour chacun de nous, qui concerne aussi l’UCI: la sécurité des cyclistes sur la route. Un vrai gros chantier. On fait de la politique, ou on laisse la porte ouverte à la barbare loi du plus fort?
alain39
Mouais! C’est bien mou et surtout aucun des grands sujets n’est traité.
La gradation des sanctions pour dopage qui doivent dépendre des produits utilisés, les sanctions contre les DS et sponsors.
Au lieu et place on travaille sur la CIRC. C’est quoi ce cirque?
Cookson met en place des commissions et si on fait un parallèle avec la politique on sait très bien que c’est le meilleur moyen pour enterrer les affaires et ne jamais trancher. On se retranche derrière les avis de commissions qui n’ont d’ailleurs peu ou prou de légitimité. Vous connaissez les noms des gars qui siègent à la CIRC. Moi pas. Vous connaissez exactement leur lettre de mission? Moi pas.
idem pour la mise en place d’un service juridique indépendant (raccroché à quoi alors?) en charge de régler les violations aux règles antidopage. C’est quoi en pratique si ce n’est pas partie de l’UCI? Un autre comité Théodule type gadget qui servira de tampon? Quels sont les moyens mis en oeuvre? Qui sont les personnes qui vont intégrer ce service?
Juriste de profession je peux vous dire que quand une organisation prend un problème par l’angle juridique ce n’est pas bon signe. Généralement c’est l’aveu de ne rien vouloir changer et surtout de trouver les bonnes raisons juridiques.
Non Cookson ne me rassure pas du tout et il me semble être un fin politicien qui manie avec brio la poudre aux yeux.
Astana a toujours sa licence, et ça c’est un fait.
Froome ne va pas courir le tdf. Etonnant mais si on y réfléchit bien pas tant que ça. Cette année Sky a montré ses limites. La suprématie s’est envolée et les Saxo, Astana, Movistar sont arrivés au même niveau de performances. Froome l’extra terrestre n’est plus aussi dominateur et il veut donc courir en Italie et Espagne. L’Espagne qui est devenue le cimentière des vieilles chaudières avec en point d’orgue la vuelta et son lot de performances surhumaines. Il suffit de lire les performances sur http://www.Climbing-records.com pour se le confirmer.
Je reste pessimiste et le seul point positif est de constater que les Verbruggen et Mc Quaid ne sont plus là.
toutouille26
Le grand est de retour!
Sympa de te revoir!!
thierry mtl
7) Par sa défense, on apprend aussi que Kreuziger est un grand malade de la glande thyroïde. Un dérèglement de la glande probablement causé par le dopage (stéroïde et hormones), mais ça, il se il gardera de le noter.
Oui Alain, Froome doute maintenant de lui dans le grands cols après avoir dominé tout le monde en 2012 et 2013 dans ce domaine. Contador l’a ébranlé sur le Dauphiné en le rattrapant sur chacune de ses accélérations. Ce fut le point tournant du cyclisme pro en 2014. Ensuite, il l’anéanti sur le Vuelta. Maintenant, Froom Froom est envahit par le doute, lui qui disait l’année dernière vouloir se consacrer presque exclusivement au 7 prochains Tour de France.
Le Grand
Salut Toutouille
Merde, 8 ans qu’on vient ici (à fréquence variable). Déjà pas rien, à l’échelle d’une vie!
starfalling
L’image du cyclisme :
Pour toujours ,malheureusement, le cyclisme sera entaché de la marque du dopage. De plus les repentis s’en servent pour vendre leur sauce. Pour preuve : souvenez vous d’Erwan Menthéour pauvre malheureux petit coureur obligé dés la naissance pratiquement d’utiliser des produits dopants pour apprendre à marcher à quatre pattes . Regardez ce qui passe en ce moment à la TV française sur une chaine du service public (financer par nos impôts).
« L’ancien coach « forme » de 100 % Mag (M6) rejoint l’équipe de Stéphane Bern : « Deux fois par semaine, j’interviendrai en tant que Monsieur Bien-Être. Ancien dopé, je connais bien les limites du corps. » Cet ex-champion cycliste est l’un des premiers, en 1997, à avoir été sanctionné pour usage d’EPO. « J’ai connu des problèmes rénaux et mon frère (lui-même ancien cycliste) vient de mourir à 53 ans d’un cancer du pancréas. Je conçois qu’on pense que c’est la faute du dopage. Mais ma femme, qui fait du sport et n’a jamais bu ni fumé, a lutté à l’âge de 20 ans contre un cancer des ganglions. »
Depuis, ce Brestois de 41 ans s’attache à faire comprendre que beaucoup de maladies viennent de notre alimentation : « Celle-ci a plus changé en 70 ans qu’en 5 millions d’années ! À 80 % d’origine industrielle, elle est source de pathologies qui explosent : cancers, obésité, diabète… » Il propose à chacun d’être « acteur de sa santé » en délivrant des conseils sur son site de coaching alimentaire et sportif, Fitnext, et dans ses livres,
Bien sur tout cela le moindre diplôme.
Au secours !!!! Je n’en peut plus d’avoir déjà supporté tous ces tricheurs dans les courses et qu’en plus dés que l’on me parle de vélo que cela ressorte. C’est çà la double peine du cycliste (et que tu sois en 1ère catégorie ou passcyclisme).
toutouille26
8 ans! et le double à vélo.
Tiens, je ne vais pas tarder à passer de ton coté pour la sécurité: renversé en descente par une femme qui avait grillé son céder le passage; elle a rien eu, un rétro cassé, et n’en a rien eu à faire; moi: épaule cassée et luxée, morphine, urgences, encore mal un an après.
Vivement les voitures sans conducteurs, qu’on soit en sécurité. En attendant, elle n’a eu qu’une simple amende de quelques euros;
On peut tuer quelqu’un sur la route dans notre pays et ne même pas être inquiété!!
Le Grand
la justice…