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La stratégie de course sur Montréal-Québec

Les quelques commentaires reçus depuis hier suggèrent que quelques uns de nos lecteurs participeront demain à la Classique Louis Garneau. N’hésitez pas à nous raconter demain comment votre course se sera déroulée. En attendant, voici notre vision du déroulement de la course et de la stratégie à adopter dépendemment de votre objectif et de votre condition. *Déroulement de la course*: Sitôt le pont de Repentigny franchi, le peloton prend rapidement de la vitesse pour trouver, un ou deux kms plus loin, son rythme de course. Le rythme de course jusque Trois-Rivières ne descend que rarement en dessous des 45 km/h, oscillant plus souvent qu’autrement autour de 50-55 km/h, avec des pointes plus rapides encore. À ce moment de la course, il est fondamental d’être bien situé dans le peloton (premiers tiers) car ce dernier est nerveux. Tim Johnson, l’an dernier il nous semble, a fait les frais de ce départ rapide et d’un peloton encore nerveux. La bagarre est généralement lançée rapidement, les tentatives d’échappées étant nombreuses. Notre expérience (4 participations, aucun abandon) nous laisse croire que très souvent, une bonne échappée partira dans la première heure et ne sera pas revue. Ceux qui l’auront loupé ne resteront pas dans le peloton et tenteront de remonter dans l’échappée depuis l’arrière. Ce sont les groupes à saisir pour revenir devant si vous avez les jambes pour rouler à 55km/h. À l’approche de Trois-Rivières, il y a quelques travers de plusieurs kms, exposés au vent de côté. Ca bordure à chaque année. Dans les 30 kms en approche de cette ville, il convient d’être bien placé pour éviter de se faire surprendre à l’arrière, avec des coureurs plus faibles qui laisseront des trous en explosant, trous qu’il devient très difficile à boucher à l’allure ou ca roule. Et les efforts faits ici pour boucher des trous se paient cash 100 bornes plus loin, si ce n’est pas avant… La prudence est de mise dans la traversée de Trois-Rivières, toujours dangereuse, avec notamment quelques voies ferrées à franchir. Chutes fréquentes. Côté ravito, c’est selon nous le bon moment. Certainement pas avant Trois-Rivières en tout cas, sauf si vous êtes un costaud. Nombre de nos équipiers sont partis dans la caravane chercher un bidon pour ne jamais revenir car l’allure avait été relancée devant. Trois-Rivières et à sa sortie sont le premier moment selon nous ou il devient prudent de ravitailler pour soi et son équipe. Il faut choisir les périodes de calme ou la vitesse redescend un peu et ne pas hésiter à canceller un ravito si l’allure augmente subitement. Les oreillettes sont alors très utiles. On commence à être dans le dur vers Cap-Santé, les premières "bosses" commençant et le rythme ainsi que la longueur de la course "rentrant" dans les jambes. Devant, il est probable que l’échappée ne sera plus revue à ce stade-ci de la course, sauf si elle possède moins de 1min d’avance sur le peloton qui voudra alors encore chasser. Il ne faut pas hésiter à passer le petit plateau dans certaines bosses pour bien tourner les jambes, même si le passage grand plateau – petit plateau fait mal au début. Les crampes peuvent survenir vite à ce stade-ci si vous tirez très gros dans la bosse! Jamais de ravito dans les montées évidemment. La bosse de Dannacona est éprouvante car longue et suivie d’un long faux-plat ascendant. C’est le moment de s’accrocher, surtout si ca roule vite comme en 2004 ou le peloton voulait encore revenir sur un Perras échappé pas très loin devant. Les lâchés seront nombreux, le km 200 est dépassé depuis longtemps et peu de coureurs osent s’entrainer sur de telles distances. La déshydratation fait des ravages à ce stade-ci de l’épreuve et vous serez à même de constater si votre alimentation était adéquate. Une fois la difficulté franchie, il faut penser à se "refaire" une dernière fois en vue du final, surtout la bosse de 20% située à 3 ou 4 kms de l’arrivée. Et là, c’est tout à gauche et on monte comme on peut. On termine aussi comme on peut. *Votre stratégie si vous êtes un costaud*: Glissez vous dans les échappées dès le début de la course, en prenant bien soin de partir dans celles contenant une "pointure" de la course. Prenez ensuite vos relais (si vous en êtes capables!) en veillant à ne pas en faire plus que les autres. Buvez abondemment. Chose certaine, il ne faut pas rester trop longtemps dans le peloton. Notre expérience nous suggère que "la bonne" partira dans la première heure, sinon la 2e tout au plus. La bonne stratégie dépendra ensuite de vos aptitudes en cyclisme et celles de vos compagnons d’échappée compte tenu du juge de paix de la course, la bosse à 20% tout près de l’arrivée. Bon grimpeur, vous ferez la différence à cet endroit. Bon rouleur, vous partirez dans le faux plat suivant la bosse de Dannacona et tenterez de gagner le plus de temps possible avant le pied de la dernière bosse. Bon sprinter, vous vous accrocherez dans la bosse et tenterez de gagner au sprint sachant que ce sprint est en léger faux plat ascendant. *Votre stratégie si vous voulez terminer avec le 1er peloton*: Cachez vous dans les roues et ne vous excitez pas au départ! La course est très longue et tout le monde se sent bien dans la première heure. Jouez la conservateur, pensez uniquement à bien vous positionner dans le peloton et à bien vous alimenter. Au fil des heures, votre course à l’économie va payer par rapport aux autres et vous pourrez répondre aux accélérations voire passer les bosses du final sans trop d’encombre car il vous en restera encore un peu sous la pédale. Faites gaffe, très gaffe de bien choisir le moment de vos ravitos. C’est l’erreur la plus classique. Ne pensez pas être capable de revenir seul sur un peloton lancé à 50 km/h. Vous pouvez certes rouler à cette allure pendant quelques secondes, une minute peut-être. Le peloton, lui, roule à cette allure pendant des heures… Il faut aller au ravito lorsque l’allure est en deça de 45 km/h, jamais plus. Bonne chance à tous les participants! On regrette bien de ne pouvoir cette année participer à cette course vraiment magnifique.

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6 Commentaires

  1. G. Lambert

    “ne pas hésiter à canceller un ravito si l’allure augmente”

    Petite correction de français. on dit annuler pas canceller

  2. DUFF

    on s’en fou du français! En autant qu’il y ait de bons textes.

  3. Alex Charest

    merci Laurent!
    je sais un peu mieu a quoi m’attendre!

  4. iboc

    bonne chance alex, pour quelle équipe cours-tu?

  5. Alex Charest

    CIBC wood gundy

  6. iboc

    j’l’avais dit, ça bordurer vent nord-ouest. Peloton tout pêter!

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