La fièvre du Tour de France nous gagne progressivement. D’ici au départ de la Grande Boucle, La Flamme Rouge vous proposera quelques extraits choisis dans la littérature du Tour et de ses champions, question de vous faire entrer « dans l’ambiance ». Ce soir, on commence par un extrait portant sur Eddy Merckx, extrait que nous voulions publier dans notre hommage à ce champion à l’occasion de ses 60 ans. On a eu du mal à le retrouver, mais le voici, et c’est tout simplement incroyable.
L’histoire est racontée par Roger Pingeon, vainqueur du Tour 1967 et 2e du Tour 1969 remporté par Merckx (c’était sa première victoire à 24 ans).
« _C’est en septembre 1969, au soir du critérium de Châteaulin. Les organisateurs nous ont invités à un repas de fête. Il y a d’abord une réception. Jacques Anquetil me prend à part et me dit, en désignant Merckx: « Voyons ce que ce jeunot a dans le ventre ». Maître Jacques (le surnom donné à Anquetil dans le peloton), qui jouit alors d’une très solide réputation en matière de capacité d’absorption d’alcool, se met à taquiner Merckx et fait couler le champagne à flots. « Allons, encore un petit verre, Eddy », n’arrête-t-il pas de dire. Le repas est richement arrosé de vins blancs et rouges. Plus tard, vers 23 heures, une partie de la compagnie, Anquetil en tête, se rend dans une boîte de nuit. Là, Anquetil commande du whisky. Une véritable compétition s’engage entre Merckx et lui. Anquetil remarque que Merckx est un sérieux client et il fait amener des doubles whisky. Merckx ne bouge toujours pas, alors que Jacques commence à avoir l’élocution difficile. A un moment donné, un photographe arrive sur les lieux et commet l’imprudence de faire des clichés du parterre des vedettes. Anquetil s’en rend compte, se précipite sur le photographe, lui arrache son appareil et le lance violemment contre un mur. L’ambiance est cassée et nous décidons de partir. Anquetil doit s’appuyer sur son épouse qui estime plus raisonnable de le conduire directement à son hôtel. Merckx se tient toujours parfaitement droit et propose d’aller manger un morceau. Jan Janssen (le vainqueur du Tour 1968), Lucien Aimar (le vainqueur du Tour 1966) et moi-même, nous ne sommes plus très frais, mais par fierté mal placée, nous acceptons en traînant les pieds. Dans un restaurant de nuit, Merckx commande d’abord une soupe à l’oignon qu’il recouvre abondamment de fromage râpé, puis du blanc de poulet, enfin un steak impressionnant qu’il avale avec beaucoup d’appétit. Pratiquement morts, nous n’en croyons pas nos yeux. Cela vous donne une idée du coffre de ce gaillard._ »
Rooxy
Des textes sur le dopage ou sur le vélo ?
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