Fin connaisseur du dopage dans le sport, pharmacien, Marc Kluszczynski nous livre aujourd’hui son avis sur le récent livre « Je suis le cycliste masqué » qui a suscité beaucoup d’intérêt sur ce site.
Marc a des doutes sur la réelle existence du cycliste masqué, Antoine nous assure via cette entrevue que ce cycliste masqué pédale bel et bien au sein du peloton au moment où j’écris ces lignes.
Quoi qu’il en soit, La Flamme Rouge tient à diffuser diverses opinions compte tenu du mystère entourant l’auteur de ce livre, ceci afin de vous permettre de vous forger une opinion plus éclairée. La mienne évolue encore, entre Daniele Bennati et un cycliste virtuel…
Voici l’avis de Marc:
« Les chroniques des insiders sont rares mais toujours intéressantes. On connaissait déjà celle du site Cycling Tips « The secret Pro » où tous les mois un pro actuel livre ses états d’âme sur la santé du peloton. Le dopage y est évoqué, mais très prudemment, par le cycliste anglophone (ce pourrait être Dan Martin ou un jeune américain). Ce n’est pas le cas avec le Cycliste masqué écrit en collaboration avec Antoine Vayer. Mais on s’aperçoit vite que le cycliste masqué en connaît trop sur la question. Il fournit des détails trop précis comme l’anecdote figurant dans l’autobiographie de Bradley Wiggins (In pursuit of glory, Orion Books.co.uk, 2008, p 19) révélant que son père transportait ses amphétamines dissimulées dans les couches du jeune Bradley (« Garry smuggled more drugs back into Belgium hiding them in my nappy »). L’anecdote avait été fournie à Vayer par l’auteur de ces lignes en 2012. Il semble donc étonnant qu’un pro en exercice puisse citer des passages d’autobiographie de vainqueur du Tour. Le cycliste masqué connaît même la date à laquelle Bernard Hinault prit la tête d’un mouvement de grève pour protester contre les contrôles antidopage dans les critériums.
On se demande donc très vite si Vayer ne se serait pas glissé lui-même dans la peau d’un cycliste virtuel. D’autres détails trahissent les couplets habituels de Vayer, comme à la page 50, parlant d’Eddy Merckx comme « le vrai roi des Belges, ayant présenté le Dr Michele Ferrari à Lance Armstrong ». Comment un pro en exercice pourrait-il citer de tels détails ? Si les pro du cyclisme font l’histoire, ils ne s’y intéressent pas, et passent encore moins de temps à consulter un site spécialisé dans les affaires de dopage.
Dès la page 33, Chris Froome est critiqué (« On ne fait pas de chevaux de course avec des ânes »). On rappellera à Vayer (et pas au cycliste masqué) que l’anglais a un VO₂ max très élevé (84 à 88 ml/kg/min) connu dès son passage à Aigle au début de sa carrière. Il est donc faux d’affirmer à la page 176: « Si Froome avait eu un moteur physique si prodigieux, on l’aurait su dès son plus jeune âge ». L’anglais est naturellement accusé de dopage mécanique, les mots employés étant les mêmes que ceux de Vayer dans sa chronique du Monde pendant le TdF. S’il est possible qu’il ait recueilli quelques confidences de cyclistes, celles-ci apparaissent noyées au milieu des chevaux de bataille du chroniqueur, le dopage mécanique (à la page 80, on pourrait croire que tous les pros l’utilisent : « Quand je vais arrêter, je vais enfin me faire mon vélo sans kit moteur intégré », Froome le mutant, les mafias, les arrangements en course…
Le livre en devient finalement pénible à lire, tant les propos sont excessifs ou éculés : le dopage à l’AICAR généralisé (alors que la substance a très vite été détectable) expliquant la maigreur des cyclistes actuels (et chez l’équipe Sky en particulier). On nous ressert le cliché vieillot du cycliste connaissant mieux le Vidal (dictionnaire des médicaments) que son médecin. Malgré cela, le cycliste masqué (ou Vayer) nous présente une nouvelle catégorie de substances : les ersatz de drogues dures, auxquelles appartiendrait la caféine « équivalent de la méthadone en quelque sorte » à la p 140). Un peu plus loin, corticoïdes et tramadol sont cités comme appartenant aux « produits méthadone ». En passant, on précise que le tramadol n’a jamais été vendu sans prescription médicale. On saute au plafond en lisant que « Stilnox et Myolastan seraient prescrits par la direction de l’équipe pour être zen à l’arrivée ». Le Myolastan a été retiré de la vente en France en 2012. Et l’on doute qu’un responsable d’équipe prendrait le risque d’un tel acte criminel ! L’auteur (on ne sait plus qui) parle de nombreuses chutes dans un état second dues à ces benzodiazépines.
Malgré tout ce copier-coller, il est triomphalement écrit à la page 154 : « Les experts, c’est nous ! ». Dans la critique des performances des français, c’est bien Vayer qui parle. La 2e place de JC Péraud au TdF 2014 lui apparaît crédible. Pinot, Bardet, Barguil doivent lui apporter la preuve qu’ils pédalent sans caféine, cortisone et tramadol. L’analyse précise des performances de Thomas Voeckler est sans l’ombre d’un doute celle de Vayer : Voeckler s’est métamorphosé dès 2010 lors de la 12ème étape du Giro. Il est ensuite 4ème du TdF 2011 en développant 6% de puissance en plus sur les derniers cols par rapport à 2004 et son rendement est 10% meilleur en 2011 qu’en 2004.
Seuls Cadel Evans (« j’ai envie d’y croire »), Dan Martin, Greg Van Avermaet, Marcel Kittel, John Degenkolb (« j’y crois ») bénéficient de l’indulgence de l’expert, au contraire d’Alejandro Valverde, qui vient de gagner sa 4e Flèche Wallonne à 36 ans. Tiens, en passant, on apprend que son équipe Movistar travaillerait avec le Dr Ferrari (p 123). Puis à la page 119, le cycliste masqué (?) énumère la liste des médecins dopeurs ! A la page 259, on lit cette étonnante formule de la part d’un pro : « On a notre tableau de Mendeleiev avec des coureurs chimiques voir atomiques ».
De courts chapitres citent ensuite ce qui s’est déjà écrit ailleurs tels les stages en altitude servant d’alibi aux micro transfusions. On apprend l’existence d’une nouvelle méthode d’entraînement, le home-trainer à jeun en hypoxie. Vayer admet une évolution du cyclisme et le recul du dopage nécessite « un ajustement de l’entraînement de la part de l’encadrement, encore trop souvent constitué d’ex-dopés dont le réservoir était rempli d’EPO à rabord ». Mais ce n’est pas le cas chez Sky et les équipes françaises ! Les nouvelles méthodes d’entraînement profitent à tout le peloton et plus seulement aux leaders. Si ce sont toujours les mêmes ou leurs pions qui dirigent le cyclisme depuis trente ans, Vayer admet que le dopage dorénavant n’est plus obligatoire.
Pour finir un dernier mot, peut-être celui du cycliste masqué qui commence à parler à la page 213, sur les jeunes journalistes spécialisés aux dents longues, qui débutent et traitent de rat certains coureurs sans avoir pédalé eux-mêmes. Beaucoup sont là pour faire de l’audience, et pour l’audimat il n’y a rien de mieux que la polémique et le sensationnel. On pense tout de suite au reportage de Stade 2 à la TV française, sur l’utilisation de moteurs électriques dernière génération et indétectables par l’UCI, sur la Coppi e Bartali et la Strade Bianche de mars. Malgré les accusations incessantes, les pro doivent adopter un discours « lyophilisé », mais repèrent assez rapidement les journalistes qui sont là pour faire le buzz, et ceux qui sont rigoureux.
Le cycliste masqué existe-t-il ? On a vainement cherché. Il n’est pas français, est en fin de carrière, et vient de resigner deux ans pour une équipe pro. Il est passé dans une équipe italienne à ses débuts, a été porteur du maillot jaune au Tour de l’Avenir. Sa carrière en est à sa 12ème année. Il a remporté plusieurs victoires d’étape au TdF. Il a deux enfants et a participé à plus de 20 grands Tours. On a pensé à Filippo Pozzato, Matteo Tosatto ou à Daniele Bennati. Mais à chaque hypothèse, le puzzle ne se referme pas. L’hypothèse d’un cycliste virtuel l’emporte. »
Ludovic
J’ai commencé la lecture du livre, j’ai pris une version papier. 😉
Je suis plutôt de l’avis que Vayer a inventé un »cycliste masqué » en raccordant des profils de coureurs. J’arrive à dégager quelques profils de coureurs qui matchent à 90% avec le récit du livre. Le cycliste masqué se dit ne pas être français, j’ai donc pensé – aussi – à Gilbert ou Fränk Schleck. Mais ça ne le colle pas à tout pour le reste.
Ensuite, le récit est un peu trop »beau parleur » pour venir d’un mec qui est encore dedans. C’est plus un feeling dû à la lecture, qu’un argumentaire basé sur un ou deux passages précis, je le concède.
Quoi qu’il en soit, cela n’enlève rien au fond du livre qui est intéressant à lire.
mica
Jusqu’ici Vayer ,le nouveau chevalier blanc du cyclisme ne nous avait guére informé sur les moteurs électrique,se réveillerait il soudainement? Le livre de Di Luca, je ne l’ ai bien sur pas lu.
Quoi qu’ il en soit il existe selon moi 4 grandes catégories de tricheries qui disqualifient le cyclisme:
– les magouilles, ententes entre coureurs, intimidation de ceux n’ appartenant pas (encore) au systéme pouvant aller de la gène en course jusqu’aux balancements (chutes provoquées décrites par R. Poulidor à propos de Paris Nice 1966 (ça ne nous rajeunit pas, mais cela n’ a pas du s’ arranger depuis.)
– Les » interactions » avec véhicules motorisés, elles sont omniprésentes en cyclisme. (je ne cible pas ici les retours dans la file des directeurs sportifs, tolérées après chute ou crevaison.) On comprends cependant qu’ il est difficile d’ étre « largué » sur une étape de plat,compte tenu de l’ effet « tampon » assuré par cette file de véhicules! Je dénonce encore et toujours la présence des « motos aspirantes » qui dénaturent toujours la course cycliste, souvent l’ influence et quelque fois la fausse. ( mais ceci on ne nous le dit ni ne le montre , la télé etant discréte sur ce point comme sur tant d’ autres.
– Le dopage physiologique, vaste sujet: en cyclisme, il a la particularité d’ étre quotidien( contrairement a d’ autres sports ou les objectifs à atteindre sont plus ciblés). De plus la culture du dopage en cyclisme est vielle de plus d’ un siécle, il y a plus de cinquante ans elle sévissait déjà en France dans les courses de village! On voit que l’ on n’est pas prés d’ en sortir.
– Et enfin,triste point d’orgue, le dopage mécanique: celui que l’ on n’ imaginait pas il y a quelques années! ( ou plutôt si en disant sur le mode dérisoire et pour plaisanter devant un coureur modeste ou fatigué: » Tu devrais cacher un moteur dans ton velo » et voila, la réalité a dépassé la fiction badine!)
Voila selon moi les quatre grandes catégories de triche et je ne prétends pas étre exaustif.
Notez par ailleurs que ces modes de triche ne s’ excluent pas l’ un l’ autre, certains peuvent cumuler les 4 à la fois.
Triste bilan tout de même et ne comptons pas sur la télé pour en dresser l’ inventaire!
nikko
Et, si l’on occulte le dopage, le fléau du cyclisme des temps modernes : l’oreillette. Qui dénature l’esprit de la course cycliste, qui étouffe l’initiative, la prise de risque, qui a donné lieu à des courses de bourrins et à des sprints de courses de côtes.
Fore
Je me retrouve totalement dans l’avis de Marc Kluszczynski : pour avoir beaucoup lu la prose de Vayer depuis ses premières chroniques dans le Monde en 99, j’ai régulièrement reconnu ses mots dans ceux du cycliste (prétendûment) masqué, ou des anecdotes qui figurent aussi dans « la preuve par 21 », le magazine collectif sorti en 2013. J’ai même cru reconnaître des extraits du « Secret Pro ». Beaucoup trop de passages parlant de Festina au milieu des années 90 aussi, les pros actuels, même en fin de carrière, étaient encore au collège à cette époque et ne connaissent pas, mais Vayer faisait partie de l’équipe.
S’il y a du témoignage venant d’un ou plusieurs vrais pros, c’est au compte-goutte, anecdotes recueillies par Vayer et glissées au fil de l’eau, comme l’histoire du « grand blond » qui partageait son médecin avec Cobo et Ricco, le rôle des femmes de coureurs, les embrouilles entre coureurs français (Europcar et les autres) au sujet de la cortisone (encore que, ça figurait aussi dans « la preuve par 21 »).
Gros truc qui doit venir du milieu aussi (pas forcément vrai pour autant), la forte suspicion autour de Kévin Ledanois qui aurait eu des tests suspicieux et une lettre de la FFC.
A part ça, du réchauffé vayerien : watts mutants, Festina, Voeckler, etc.
nicoD
Excellente interview merci beaucoup Laurent et Marc.
Bernard
Merci beaucoup de ce long commentaire du livre qui respire la vérité. Avec tout le respect que je l’on doit à Mr Vayer, je n’ai pas plus envie de lire ce livre maintenant, car il y a trop de flou. Pourquoi Péraud serait propre et Pinot peut-être pas? Pourquoi Dan Martin serait propre et Valverde ne le serait-il pas actuellement? La « liaison » Ferrari-Movistar repose sur l’affaire de Visconti quand il était chez Lampre et accessoirement sur Rojas qui s’en est expliqué. Du nouveau, du précis?
A titre personnel et un peu professionnel, j’hallucine quand je vois le stilnox et le myolstan rangés dans les outils du « dopage »! Pour le tramadol, on peut aisément conseiller à tous ceux qui en prennent pour reculer le seuil de la douleur d’être prudent: léger vertige ou perte de coordination avec retard au bon réflexe peuvent entrainer la chute de certains.
Il y a de bonnes enquêtes, de vraies enquêtes sur le cyclisme et le dopage. Le mensonge Armstrong en DVD par Alex Gibney en est un exemple; Il y a tout ce qui est à charge, mais il y a aussi la parole de l’accusé et ce moment magique où, voyant ses enfants partir en vélo, il dit : le vélo chez l’enfant c’est le début de l’apprentissage de la liberté. Rien que pour cela, merci Armstrong!
Le cyclisme est comme les autres milieux humains, il y a un peu de boue partout, mais aussi des très beaux aspects et pas que des mauvaises conséquences. En France, une étude INSERM/IRMES (organisme de suivi scientifique du sport à l’INSEP) vient de révéler que sur des participants au JO et sur des cyclistes français du tour de France, on obtient une moyenne de 7 ans de vie supplémentaire par rapport à la population moyenne. Dans la balance négative, le dopage (qu’il soit clair que je n’y suis pas favorable personnellement, je cherche à comprendre c’est tout) et probablement pas mal de mesquineries et de misères humaines que Vayer décrit; dans la balance positive, l’aptitude biologique en partie génétiquement déterminée, l’hygiène de vie, la qualité nutritionnelle, et des caractéristiques psychologiques propres aux athlètes de haut niveau.
Je sais, il reste le problème des habitués des podiums et là une étude plus précise serait nécessaire, avec la difficulté d’avoir des échantillons suffisamment grands. Mais s’ils étaient simplement naturellement un peu au-dessus du lot? Cela doit être vrai pour certains au moins. Lesquels?
En attendant, Kübler est toujours vivant, Bahamontés est toujours gaillard, et Hinault le blaireau à la pêche. Et on souhaite longue vie aux autres.
Bernard
Naturellement c’est le commentaire de Marc Kluszczynski qui respire la vérité
Vincent C
Une entrevue avec Vayer par le cycliste et animateur radio Alain Gravel
http://ici.radio-canada.ca/emissions/gravel_le_matin/2015-2016/chronique.asp?idChronique=404834
touille
je suis d’accord avec la jolie phrase d’armstrong; ne retenons que ça de lui.
je sais pas pourquoi vous vous obstinez à chercher un coureur, on s’en fout! c ‘est vayer l’auteur, evidemment qu’il brouille les pistes pour que le coureur puisse encore courir!
thierry (mtl) bécyk
Bernard
« A titre personnel et un peu professionnel, j’hallucine quand je vois le stilnox et le myolstan rangés dans les outils du « dopage »!
Tout à fait raison Bernard, surtout qu’ils disent le prendre en roulant et non pas seulement au coucher. Ce n’est pas du dopage, mais de l’imbécilité.
françois
suis d’accord, y a beaucoup d’Antoine vayer dans ce livre, et c’est un peu gênant par rapport à la présentation qui en est faîte ( le témoignage d’un coureur).
c’est compliqué de donner un blanc seing à certains coureurs et pas à d’autres ( en vertu de quelles informations. Les sous entendus ou rumeur, c’est un peu gênant: on ne sait pas si il règle des comptes ou si ce sont des secrets de polichinelle)
Maintenant, l’ensemble reste intéressant, notamment sur la vision d’ensemble du monde pro.
Pour l’avis de marc, je reste prudent, je le trouve souvent très complaisant ou naîf vis à vis de sky et de sa pseudo transparence notamment.
Même si froome a une VO2 max élevée, son manque de resultats jusqu’à ses 26 ans interpelle. Et la VO 2 max ne fait visiblement pas tout. Peraud a une VO2 max supérieure, et il est à des années lumière d’un froome au max de ses capacités. Donc moi, je préférerai avoir l’avis d’un entraîneur de terrain sur ce bouquin et sur les perfs des uns et des autres, indépendant ( financièrement) du cyclisme pro.
je me rappelle d’une controverse sur l’un de ses écrits dans sport et vie où il critiquait les calculs de puissance et les conclusions que l’on pouvait en tirait, sans visiblement connaître ou maîtriser parfaitement le sujet.
Rien à redire en revanche sur tout ce qui touche à la pharmacologie et au dopage physiologique…
Simon Julien
J’avais le goût de me le procurer, plus maintenant. Comme le cyclisme, Vayer sème à sa manière la tromperie et la suspicion. Trop souvent, la crédibilité des délateurs ne vaut malheureusement pas plus que celle des contrevenants. On n’est pas sorti du bois!!! Ma référence pour décrire l’environnement malsain et glauque du cyclisme professionnel demeure le livre de Tyler Hamilton.
mica
Bernard: un peu d’ optimisme et de modération de ta part, ça fait plaisir. c’est vrai : Bahamontés, kubler, et d’ autre toujours gaillards, n’ oublions pas Darrigade, Poulidor….et d’autres, mais hélas, Bobet, Anquetil, Fignon partis aux alentour de la cinquantaine seraient le contre exemple.
yp78
après avoir lu ce livre je confirme l’analyse Marc Kluszczynski. C’est un peu facile d’avancer masqué pour distiller des poncifs connus par tous ou presque, il y a peu d’infos vraiment nouvelles ou intéressantes.
je conseille plutot la lecture de «Sulfur 4 CH: les moeurs du peloton sous l’emprise du docteur Mabuse enfin dévoilées!» C’est le titre accrocheur d’un roman écrit par Jean-Manuel Muller, publié en 1993 à compte d’auteur à 3500 exemplaires.
http://www.hebdo.ch/archives/le_docteur_mabuse_personnage_de_roman_7307_.php
je conseille la lecture si vous avez l’opportunité de le trouver un vrai delice pour passionné.
Sous couvert de l’anonymat Bernard Sainz,avait livré les dessous du cyclisme des années 70 à 90 et même plus, car il avait prédit avec 6 ans d’avance comment se déroulerait son arrestation en 1999, un vrai magicien sur ce coup là.
assurément les livres de P Gaumont de E Mantheour ou de J Chiotti et de T Halmilton sont plus « honnêtes » qu’une nomenclature à la prevert du pseudo ecrivain masqué
livre nul
Bernard
Mica, ta remarque est parfaitement juste pour les 3 grands Bobet, Anquetil, Fignon, et une étude complémentaire comparant les « vainqueurs », l’élite, par exemple les 10 premiers du tour, au reste du peloton serait intéressante.
En tout cas, le passage aux microdoses relevé par Vayer, passage pratiquement obligé en raison du contrôle des constantes biologiques, est quand même un vrai progrès préventif. C’est vrai, Anquetil et Fignon ont été probablement (certitude difficile à établir) des victimes d’un dopage excessif qui a au moins joué le rôle d’un facteur favorisant leur pathologie. Poulidor et Darrigade étaient sans doute moins chargés qu’Anquetil, et Hinault à la Vie Claire devait sans doute faire attention, le dopage n’était pas du style de Kochli.
J’ai été heureusement surpris par ces résultats de l’étude INSERM menée en France dans le cadre d’une thèse, par un gars qui connait son sujet et qui n’est pas censé pouvoir trafiquer les chiffres. Ceci est positif non seulement pour les cyclistes pro, mais aussi pour tous les cyclistes non pro mais de haut niveau qui sont visiblement nombreux ici.
Vincent L.
J’ai lu ce livre et je le recommande à tous ceux qui veulent connaitre le revers de la médaille. Il donne un aperçu des pratiques du milieu. Comme il est mentionné sur la couverture, ce livre sur le cyclisme professionnel à été écrit avec la collaboration d’Antoine Vayer. Ce livre est aussi le deuxième d’une série qui à commencer avec « le footballeur masqué »
http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2015/01/30/27002-20150130ARTFIG00453-le-footballeur-masque-personne-ne-saura-jamais-qui-je-suis.php
L’auteur et l’éditeur ont pris toutes les précautions pour que le sportif ne soit pas reconnu. Un cycliste en activité ne peut pas se permettre d’écrire un livre comme celui-ci et vous comprenez pourquoi. Cherchez l’identité du coureur n’a pas d’intérêt pour la compréhension ou la validité des révélations. Ce livre à le mérite d’exister et il à été écrit pour dénoncer les dérives du sport pro. J’attends avec impatience la traduction française du livre de Di Luca .
Le prochain de la série sera peut être « le marathonien masqué » Faites vos jeux…
Hermodore
Voila un commentaire on ne peut plus clair. On aimerait autant de franchise et de recul sur le délicat problème du dopage de la part de l’inventeur du « vengeur » masqué, dont le gout prononcé pour le « doping business » ressort de manière éclatante.
touille
n’importe quoi!
lol
moi je pense que si antoine vayer dits vrai !!!
il devari donner des solutions pour sauver notre sport
LeCobra
Je l’ai lu… Intéressant, malgré une cinquantaine de pages en trop, ça tourne un peu en rond parfois.
A mon avis, le cycliste masqué est Chavanel… Le livre comporte quelques faux indices, pour pas qu’on le trouve, mais il semble évident qu’il s’agit d’un français, qui a couru en Belgique… Qui plus est les anecdotes sur le Tour… Bref je pense que c’est lui.
touille
Je défends vayer sur le vélo, mais évidemment pas forcément sur le reste
pour ses tweets politiques notamment, on voit bien qu’il n’y connait pas grand chose et qu’il habite dans la mayenne. Chacun devrait rester dans son domaine de compétence
François G
Touille.il faut habiter où pour comprendre en politique
touille
dans une cité, par ex; ou l’on voile les enfants. Mais ce n’est pas le propos du site.
On parle de vélo, et c’est bien comme ça.
Chacun devrait parler de ce qu’il connait bien…
joel suire
salut
mon commentaire était il hors sujet,de mauvais gout,diffamatoire,irrespectueux,haineux ou portait atteinte a l’intégrité d’une personne?
je cherche….
Jean-Marie Simonis
J’ai également lu ce cycliste. Contrairement aux nombreux détracteurs du bouquin, j’ai plutôt tendance à y accorder ma confiance. Est-il écrit par Vayer himself, avec un coureur virtuel, ou en collaboration avec un coureur masqué effectif (sans doute Chavanel), et en ajoutant des faux indices pour éviter que ce ne soit trop facile de l’identifier, est anecdotique. Les critiques sur le style littéraire anormal pour un cycliste sont idiotes : Eddy Merckx, Hinault, Cantona, …n’ont jamais écrit leurs mémoires : ils content des anecdotes, des souvenirs à un rédacteur qui se charge de tout mettre en page. Le dopage industriel a été avéré (Festina, US-Postal), les courses achetées aussi (Vinikourov ou les aveux de VandenBroucke), le cas Froome et Sky est à pleurer de rire sauf pour quelques doux rêveurs, sans doute les mêmes qui ont cru en Armstrong pendant toutes ces années. Il est intéressant de noter que jamais les grandes affaires de dopage n’ont été mises à jour par l’UCI (dont le seul but est de dissimuler tout, pardonner tout). La remarque sur l myolastan : le cycliste masqué n’a jamais précisé que les myolastanisés en prenaient encore après 2012 ! En ce qui me concerne – victime de nombreux lumbagos – j’en ai encore qqs-uns dans ma pharamacie….Sans se cacher VdB anonçait haut et fort que son cpain Gaumont était gavé de Stilnox…
Pierre-François Pahu
Il est clair que Pozzato sert d »alibi aux idées de Vayer.
Lagroue Bruno
bonjour,
pour le cycliste masqué, je pense à Thomas Lövkvist (suédois) .
il a débuté chez Bianchi Suède et a couru en Italie.
6e du tour de l’avenir 2003 dont 1 journée leader, puis second en 2004 et leader 2 jours (pro à la fdj). Douze ans pro (2004-2014 en coureur, 2015-2016 en encadrement) et toujours à la Bianchi (Tre Berg Bianchi) équipe continentale en qualité de manager général et directeur sportif aujourd’hui.
5 participations au Tour de France, 2 au Giro (porteur du maillot rose) et 3 à la Vuelta : 11 tours (1 seul abandon)+ Tour de Suisse, d’Allemagne, Californie, Catalogne… Sélectionné pour les JO (Pékin).
FDJ, High Road, Sky, IAM ont été ses équipes.
N’est pas français, ni italien, il a fini sa carrière en queue de poisson, blessé à la main, diminué. Les promesses de ses 20 ans n’ont pas été suivies d’autant de succès annoncés. Un « beau coureur ».
bomanrider
bonjour,
un très bon bouquin qui relate parfaitement les dérives, plutôt les pratiques du métier. Pour avoir côtoyé ce milieu grâce au centre MCF de sospel (06). Je confirme les mœurs, usages et coutumes.
Dire que mister froome est au dessus du panier ?…. Qui croire ?…. d’autant que n’importe quel test peut être bidonné et être servi aux crédules, comme à la belle époque de L.A !!!… On n’y croit guerre au « mutant » plus fort que les autres mutants…
Belleflamme
Avez vous pensé à Jens Voigt ?
Belleflamme
Et michael rogers ?
Jean-Victor Prélat
Je suis quasi sur qu’il s’agit de franck schleck : a commencé a courir a l’epoque d’armstrong et couurait encoe a la sortie du bouquin (il a finalement pris’une rerraite anticipee qq mois plus tard… tiens tiens… ecoeurement?!), il a commencé ds une equipe italienne : de nardi en 2000. Parle bien francais (mais n’aime pas trop les cyclistes francais…). A eeconnu son dopage. Est fils de coureur : jonnhy schleck. A participé en premier role a de nombreux gt. C’est fait vole la victoire a l’alpe par rolland (ok, il etait pas dans l’echappee mais etait cerrainemment le plus costaud)… je continu ???
Le Bourrin Ardéchois
« a reconnu son dopage ». Juste le strict minimum après avoir été confondu…
Hamelin Pierre
J’ai aimé ce livre qui respire le parler vrai.
Bien sûr, Antoine Vayer complète le discours du cycliste masqué en y ajoutant ses propres commentaires. Le titre du livre parle d’ailleurs d’une collaboration avec Antoine Vayer (et non raconté par).
Pour l’identité du cycliste masqué, jamais l’auteur n’affirme qu’il n’est pas Français. Quand il dit, vous les Français : il parle en fait des équipes françaises.
Pour les indices qui mènent à l’auteur masqué, il y a :
– plus de 12 de carrière en 2016 (page 11), soit débuterait avant 2004
– est marié (page 15). Il a un premier fils, p.31.Il a plusieurs enfants, page 24.
– près de 20 grands tours à la date de parution du livre en avril 2016 (page 15) : France, Espagne, Italie
– représente régulièrement son pays aux JO et championnats du monde (page 15)
– a signé pour les 2 années à venir le contrat de trop à la date de parution du livre avril 2016 (page 16)
– passe pro vers 21 ou 22 ans (page 19)
– est de la génération d’après le scandale Festina 98 (page 32)
– Vainqueur d’au moins une étape du Tour de France – page 60
– est présent sur le tour de France remporté par Bradley Wiggins. « Cette année-là, je n’ai pas pu le suivre « , page 11
– participe à la course sur route aux jeux olympiques, d’après page 34.
– gagne une étape du Tour de France p.114 et est sélectionné pour la Vuelta la même année p.115.
– l’étape gagnée sur le tour est une étape en ligne et non un contre-la-montre. p114 ‘Je prends la bonne échappée…tout le monde attaque dans le final, je vais les chercher, je gagne’
– Nous étions plus que 30, dont les 9 de l’US Postal dans le plateau de Beille. Avec Lance Armstrong. Pavel Padrnos. Roberto Heras. Il s’agit donc du tour de France 2002.
Au final, nous trouvons par élimination Sylvain Chavanel, pour lequel le profil correspond presque parfaitement et surtout élimine tous les autres profils ou noms cités plus haut.
mica
N e cherche pas, Pierre, nous sommes tous des cyclistes masqués depuis quelques mois……voire confinés, pour la F R , nous ne sommes pas préts de la « lacher », (en tout cas pas moi);c’ est addictif et si l’ on veut avoir un vrai regard sur le vélo c’ est vers LFR qu’ il faut se tourner et non pas vers l’ Equipe ou France 2.Merci Laurent pour cet espace de liberté …..sans doute unique dans le monde du sport.
regis
Beau travail et belle analyse Pierre
Nico
En tous cas, peu importe qui il est ou meme s’il existe réellement mais l’expression « les chiens ne font pas des chats », elle m’aura bien saoulée dans ce bouquin plutôt mal écrit.
cristaldi
Perso, avec les indices du livre, j’ai trouvé Fabian Cancellara. ^^
plasthmatic
Laurent, c’est écrit vraiment très gros.
Il va m’être extrêmement difficile de conserver le goût de lire LFR, particulièrement les commentaires, dans ce format-là. Impossible je pense.
Peut-être est-ce dû au fait que, comme tu le sais, je n’utilise pas de téléphone portable. Je ne sais pas.
J’espère que personne ne lira aucun chantage dans ce commentaire : je peux vivre sans la flamme rouge (si je continue de fréquenter Laurent), et réciproquement.
Laurent
@Plashtmatic,
Merci de ton commentaire, et je serais triste de savoir que tu ne lis plus LFR pour un seul problème de grosseur de caractère. On essaie de s’adapter aux normes du jour, et on me dit que c’est dans le ton que d’utiliser des caractères de cette taille, question d’habitude. Mais bon, je vérifie si on peut faire des tests en caractères un peu plus petits.
Laurent
@Plashmatic,
Les caractères sont un peu plus petit. Mieux?
Francois Gaudreau
Ctrl + pour zoomer +/ Ctrl – pour réduire les caractères sur PC
Mac (Cmd + / Cmd -)
Salutations de Calgary,
Francois
plasthmatic
Laurent,
– Si je suis le seul à ne pas goûter le nouveau format de LFR, ça n’est vraiment pas une bonne idée de changer des choses.
– En d’autres termes, je crois que si LFR doit se « moderniser », il faut le faire.
– Tu me sais sincère : je t’ai renvoyé un autre son sur le récent toilettage, ça ne va pas plus loin.
Merci, François (de Calgary). Tu n’imagines probablement pas que s’il faut zoomer dézoomer, c’est déjà un repoussoir. Salutations d’une trentaine de km à l’est de Nancy, Lorraine, France.
Ch75
Personnellement, je pense qu’un cycliste a vraiment écrit le livre mais Vayer a rajouté des propos que seul un homme comme Vayer peut connaître (tout les détails) pour brouiller davantage pistes. Et puis, quel avantage a Vayer de publier anonymement ?