"Le parcours du Tour d’Italie 2008 a récemment été dévoilé et ô surprise, l’épreuve comptera pas moins de… 4 contre-la-montre":http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=13640. Dans le contexte ou "le prochain Tour de France n’en comptera que 2":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/le_tour_2008.html, on peut dire que les organisateurs de ces épreuves phares de la saison cycliste suivent des chemins bien différents pour essayer de faire de leur course un succès. On peut s’interroger sur la philosophie derrière ces décisions. Sur le Tour, c’est 2 contre-la-montre individuel qui sont proposés en 2008: Cholet-Cholet (29 kms) lors de la 4e étape et Cérilly-Saint-Amand-Montrond (53 kms) lors de l’avant dernière étape. Visiblement, on ne veut pas fixer de hiérarchie avant le 4e jour afin de laisser les équipes de sprinters se faire la guerre au départ de l’épreuve. Et avec un premier clm de seulement 29 kms, on veut probablement se préserver d’écarts à la Indurain, ce qui avait pour effet de figer la course en montagne. Enfin, la longueur (53 kms) du dernier clm vise probablement à entretenir le suspense, une telle distance permettant des écarts importants entre bons rouleurs et grimpeurs. Un dernier boulversement est donc possible sur une telle distance. Sur le Giro, on commencera l’épreuve directement par un clm par équipe. Choix surprenant puisque cette étape fixera beaucoup le classement général. La présence dès le 5e jour d’une arrivée en altitude à Perscocostanzo permettra cependant de renverser cette première hiérarchie. Lors de la 10e étape, 2e clm, individuel cette fois et long de seulement 36 clm. Une nouvelle occasion de voir le maillot rose changer d’épaule, probablement vers celles d’un bon rouleur. La 16e étape proposera quant à elle un clm en côte vers le Plan de Corones, long de 13,8 kms. Une nouvelle occasion de rendre la course spectaculaire et de favoriser un autre type de coureur, les grimpeurs. Enfin, le dernier clm interviendra le tout dernier jour, dans les rues de Milan et sur seulement 24 kms, une distance somme toute assez courte qui risque fort de n’être pas suffisante pour permettre de gros écarts à ce stade ci de la compétition. Alors, quelle stratégie pour le Giro ? En fait, on remarque que les difficultés sont beaucoup mieux étagées et diversifiées sur le Giro que sur le Tour. Sur le Giro, on a l’impression que tous les jours, quelque chose d’inattendu pourra survenir. Les 4 clm contribuent à cette diversité proposée des genres, toutes les épreuves clm (individuel, par équipe, en côte) étant par exemple représentées. Sur le Tour, on semble attaché au schéma classique: étapes de plaine, premier clm, premier massif montagneux, transition, deuxième massif montagneux, courte remontée sur Paris, dernier clm la veille de l’arrivée. Pour respecter ce schéma mais pour aussi dynamiser la course, on a opté pour la suppression du prologue et une distance réduite pour le premier clm de l’épreuve, qui intervient aussi plus tôt dans la course. Les deux stratégies sont intéressantes et visent clairement à favoriser les rebondissements durant l’épreuve. Nous préférons cependant la stratégie mise en place par les organisateurs du Giro car elle nous semble plus propice à une course diversifiée, originale et surtout, nettement plus difficile à contrôler pour les favoris de l’épreuve qui devront en permanence – ou presque – être sur leurs gardes. Car sur le Tour, une stratégie à la Indurain ou Armstrong demeure encore possible avec le parcours proposé. Pas sur le Giro.

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