« Il ne faut pas manquer la publication hier dans le journal sportif français L’Équipe des résultats d’un important sondage sur l’image du cyclisme dans le public en général »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051005_092034Dev.html. Pas moins de quatre pays ont fait l’objet de ce sondage, soit la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.
Selon L’Équipe, les résultats sont « _éloquents_ ». La grande majorité de la population de ces pays (près de 80%) associe cyclisme et dopage. Ce pourcentage augmenterait à… 97% chez les Français!!!
Ce sondage constitue une excellente initiative selon nous puisqu’il force une prise de conscience des instances dirigeantes de ce sport si malmené depuis une dizaine d’années. Il faut avouer qu’en comparaison, l’entrevue récente et pleine d’optimisme d’Alain Rumpf qui vantait les mérites du ProTour est en complet décalage avec la réalité. Pat McQuaid, le nouveau président de l’UCI, devra prendre acte de ce sondage et surtout y réagir sainement. La tâche à accomplir est colossale pour redorer l’image du cyclisme, et c’est à l’UCI en premier lieu qu’elle incombe. De deux choses l’une : ou l’UCI prend le taureau par les cornes en changeant les pratiques (et en commençant par donner suite à l’affaire Armstrong en dépit des vices de procédure) et l’image du cyclisme commence à bouger pour le mieux, ou elle poursuit sa politique actuelle et les affaires continueront de se succéder à un rythme affolant, discréditant totalement ce sport et le réduisant à un grotesque spectacle.
Roger
Le comportement d’Alain Rumpf est parfaitement dans l’air du temps. C’est la langue de bois dans toute sa spendleur. Il n’y a pas que le cyclisme qui nécessite une RENAISSANCE, mais bien l’ensemble de la société dans laquelle nous vivons où les tricheurs, qu’il soient sportifs, hommes politiques ou grand patrons sont adulés et fêtés en héros exemplaires, car leur mérite, malheureusement se mesure à l’épaisseur de leur porte-feuille.
phil
Exactement, Roger, les tricheurs sont rois ici-bas. Ce n’est pas d’aujourd’hui, mais actuellement les proportions du phénomène sont à la mesure des moyens colossaux dont ceux-ci disposent. Leur assise financière les protège de tout, ils sont à la fois instruments des médias et du pouvoir tout en les instrumentalisant eux-mêmes. Bref, c’est l’omerta à l’image du vélo : tout le monde se tient. On fonce ensemble dans le brouillard, en feignant de croire que tout va bien, avec comme seule devise, je joue tant que je gagne ! Et inévitablement avec l’autre devise qui lui est corollaire : la fin justifie les moyens. Une philosphie du cynisme et du nihilisme qui colle aussi parfaitement à l’air du temps. CQFD.
PS :
Comme toujours dans ces situations, les “empêcheurs de tourner en rond”, style les français dans le vélo, sont accusés de la rage, stigmatisés, et jouent alors involontairement le rôle de véritables boucs-émissaires sur lesquels les tensions se cristallisent puis se libèrent, hélas à leurs dépends.