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Giro di Lombardia: les favoris

Dimanche sera disputée la 109e édition du Tour de Lombardie, aussi appelée la « course aux feuilles mortes » puisqu’elle se déroule à l’automne. C’était en fait traditionnellement la dernière course de la saison (avant, Paris-Tours survenait avant le Tour de Lombardie), mais mondialisation oblige, aujourd’hui on propose aux coureurs des courses fin octobre – début novembre, notamment en Asie (exemple, le Tour Abu Dhabi…).

Peu importe, c’est assurément l’une des plus belles courses de la saison, car sur des parcours enchanteurs autour du magnifique lac de Côme. Sans oublier le passage à la Madonna del Ghisallo, chapelle dédiée au cyclisme sur les hauteurs de Bellagio. Mon passage là-bas cet été a assurément été un moment fort de mon séjour en Italie.

Au menu de Messieurs les coureurs, 245 bornes entre Bergamo et Como. Le parcours se corse dans le final, avec les ascensions de la Madonna del Ghisallo suivie, sans trop de récupération, du fameux Mur di Sormano, puis la plongée sur Como avec la montée de Civiglio puis, enfin, le dernier coup de cul de San Fermo della Battaglia. De quoi décanter la course!

Les favoris

En premier lieu, l’équipe Astana, surpuissante ces temps-ci avec la récente victoire de Vicenzo Nibali au Tre Valli Varesine, ainsi que de Diego Rosa hier sur Milan-Turin. Astana pourra compter dimanche sur Nibali, un homme en forme en ce moment, mais aussi Rosa et Landa. Attention à ce dernier!

Par contre, on annonce Fabio Aru absent, allant plutôt courir une épreuve à Almaty, au Kazakhstan. Sponsor oblige.

Chose certaine, une victoire de Nibali serait la bienvenue dimanche, permettant d’oublier les déboires du manager général de l’équipe, Alexandre Vinokourov, qui risque la prison dans l’affaire de corruption liée à Liège-Bastogne-Liège 2010.

On pense ensuite à Thibault Pinot, vu à son avantage dans le final des deux récentes courses italiennes. Pinot semble très motivé, et présente une équipe actuelle qui tient la route. Je le vois sur le podium dimanche!

Les AG2R La Mondiale: avec Bardet, Vuillermoz et Pozzovivo, l’équipe française a vraiment un bon coup à jouer dimanche.

Rafal Majka. J’en fais personnellement mon favori. Il vient de terminer 2e de Milan Turin, il présente une excellente condition physique.

Joaquim Rodriguez. Déjà double vainqueur de cette course (2012 et 2013), on ne peut l’exclure de la courte liste des favoris.

Philippe Gilbert. Lui aussi en forme, il court après une nouvelle grande victoire et le final de la course lui convient bien, notamment cette montée de Civiglio. Il ne pourra toutefois pas compter sur Greg Van Avermaet au sein de la formation BMC, absent.

Rui Costa. Lui aussi court après une belle, et le final lui convient également.

Davide Rebellin. Il est en forme en ce moment, et cherche à terminer sa carrière sur une nouvelle grande victoire sur une épreuve WorldTour. Il sera sur-motivé dimanche, c’est certain. C’est une chance à ne pas manquer pour lui, il a 44 ans!

Les autres favoris: Tim Wellens, Tony Gallopin (en forme), Franco Pellizotti, Damiano Cunego, ainsi que deux coureurs Trek, soit Felline et Nizzolo, quoi que le final pourrait être un peu trop difficile pour ce dernier, notamment le Mur de Sormano.

La météo

On annonce un temps orageux sur la région dimanche, avec des averses. Cela pourrait contribuer à durcir la course, surtout dans le Mur de Sormano. Par contre, il ne fera pas froid.

Les Canadiens

En attendant la publication de la liste officielle des partants, je ne suis pas sûr qu’il y en ait au départ. On apprend par ailleurs que les contrats de Svein Tuft et Christian Meier chez Orica-GreenEdge ont été renouvelés pour deux ans, une excellente nouvelle.

Quelques photos de mon récent passage à la Madonna del Ghisallo

C’était en juillet dernier, au sortir du Maratona dles Dolomites, juste avant le retour au Québec.

La chapelle, au terme d’une belle ascension depuis Bellagio, avec quelques bons pourcentages.

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L’intérieur de la chapelle dédiée au cyclisme.

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Le monument à l’extérieur de la chapelle, tout près du musée dédié au cyclisme.

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L’intérieur du musée moderne, avec ce mur de maillots roses.

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Harden the fuck up!

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Peter Sagan, champion de tout le monde…

Après 15 places de 2e cette saison, Peter Sagan est allé chercher la bonne: champion du monde! De quoi oublier tous ces accessits, et une belle revanche après son abandon à la 9e étape de la Vuelta, renversé la veille par une moto de l’organisation.

Je pense qu’on peut le dire: rarement un champion du monde aura tant fait l’unanimité, tant chez les fans de cyclisme que chez les coureurs pro eux-mêmes. On n’a qu’à voir ces images télé une fois la ligne franchie, alors qu’ils sont nombreux, dont Tom Boonen, à afficher un large sourire et à féliciter le Slovaque. La spontanéité ne peut mentir sur les réels sentiments derrière ces gestes.

Je suis moi-aussi content pour Peter Sagan et pour le cyclisme puisque ce coureur en est un excellent ambassadeur. Spectaculaire, habile sur son vélo, présent de mars à octobre, sympathique à la télé, d’une personnalité plutôt cool, adulé par certains fans de cyclisme, issu du mountain bike, il pourra apporter une notoriété supplémentaire au sport au cours des prochains mois.

Sagan s’est imposé aujourd’hui avec la manière, prenant une petite revanche au passage sur Michal Kwiatlowski – son éternel rival, ils sont tous deux nés en 1990 – qui l’avait battu à la fois sur la Strade Bianche et les Mondiaux 2014.

S’il est sorti à 2,5 kms de la ligne dans la montée de la 23e avenue, battant Greg Van Avermaet à la pédale, c’est plutôt dans la descente juste derrière qu’il a définitivement creusé l’écart à la faveur de sa position aéro si spéciale. Quel descendeur! Il nous l’avait d’ailleurs déjà prouvé lors de la 16e étape du dernier Tour de France.

Jusque là, la course des Mondiaux aura été assez classique, avec une échappée matinale vouée à l’échec, puis des contres plus sérieux avec notamment Phinney et… le Québécois Boivin, puis Boonen et Kwiatlowski au sein d’un petit groupe, puis des tentatives de Dumoulin, de Nibali, de Valverde, entre autres.

Sur un tel parcours, il avait souvent été répété qu’il fallait attendre, attendre, et encore attendre pour partir dans l’une des trois ascensions, lors du dernier tour. C’est ce que Sagan a fait, et il a gagné!

Dans ce contexte, on pourra se poser la question, chez les Canadiens, de savoir pourquoi Boivin s’est dévoilé aussi tôt? Un Woods (94e) ou un Duchesne (61e), premier Canadien à l’arrivée, aurait à mon sens été plus judicieux que Boivin qui devait, selon le plan de match, se réserver pour le dernier tour.

Les Australiens pourront aussi nourrir des regrets, avec Matthews 2e et Gerrans 6e, et qui ont apparemment sprinté l’un contre l’autre. Inacceptable à ce niveau de compétition, Matthews aurait probablement pu l’emporter si Gerrans lui avait servi un gros relais pour revenir sur Sagan dans les tous derniers hectomètres de la course. À quoi pensait Gerrans? Qu’il allait battre Kristoff (finalement 4e) au sprint?!

Pour le reste, les 15 premières places sont globalement occupées par des coureurs que j’attendais: Valverde (5e), Gallopin (7e), Kwiatlowski (8e), Costa (9e), Gilbert (10e), voire Dumoulin (11e). Solide d’ailleurs, ce Gallopin!

L’équipe d’Italie aura également déçu, avec Nizzolo seulement 18e et seul Italien au sein du premier groupe. C’est maigre pour la Squadra Azzurra.

Enfin, les Belges. S’ils ont manqué de réussite, je pense qu’ils ont somme toute bien joué leurs cartes. On a vu Boonen se porter à l’attaque dans le final, puis surtout Van Avermaet à 3 kms de la ligne: ils ont donc essayé de dynamiter la course. Dommage que Van Avermaet n’ait pas pu suivre Sagan, car sinon il pouvait faire une sacré belle place, voire se battre pour le titre. Gilbert récupère la mise en signant la 10e place, c’est pas ce qu’on attendait mais c’est mieux que rien. VanMarcke, Keukeleire, Benoot n’ont pas été ridicules non plus.

Mondiaux: qui pour la gagne dimanche?

Un des moments forts de la saison de cyclisme sur route surviendra ce dimanche avec la course sur route élite des Championnats du monde de cyclisme.

Le vainqueur portera en effet le maillot irisé pendant un an, un maillot très convoité, tout comme le maillot jaune.

Pour gagner dimanche, il faudra dompter à la fois les 260 kms du parcours, la répétition des 3 petites bosses à chaque tour pendant 16 tours, mais aussi très probablement une météo capricieuse puisqu’on annonce de la pluie.

Malgré la répétition des bosses, une arrivée au sprint parmi un peloton réduit en effectifs n’est pas à exclure. Le final se présente un peu comme le GP de Québec, avec une arrivée au terme d’un faux-plat ascendant. Un coureur puissant, bon puncheur ou sprinter, devrait pouvoir s’imposer.

Les favoris

Selon moi, ces Mondiaux sont assez ouverts, donc la liste des favoris au sein des partants s’allonge.

Alexandre Kristoff est assurément l’un de ceux là. Il est capable de survivre sur les monts des Flandres et de s’imposer après 265 kms sur le Tour des Flandres, donc il est capable de gagner dimanche. Sa seule limite est probablement son équipe norvégienne, composée de seulement 6 hommes, car pour lui avoir un ou deux équipiers pouvant lui préparer le terrain et contrôler les tentatives du kilomètre à l’approche de l’arrivée seront cruciaux (on l’a bien vu au GP de Québec…). Kristoff pourra-t-il compter sur des complicités cachées parmi ses équipiers réguliers chez Katusha, quelques uns d’entre eux courant en équipe de Russie?

Michael Matthews devrait aussi être dans le coup, pour les mêmes raisons que Kristoff. Il pourra compter sur 8 solides équipiers au sein de l’équipe d’Australie dont Gerrans, assurément un avantage.

Tom Boonen. L’homme a l’habitude des grands rendez-vous et il a bien préparé ces Mondiaux. Le parcours lui convient, l’arrivée également. Il dispose d’une véritable armada belge autour de lui, capable de saisir toute les opportunités pour jouer diverses cartes, avec Gilbert, VanAvermaet, VanMarcke, Keukeleire, voire Benoot et Vandenberg. Aie! Ils ont la puissance pour animer la course du km 0 au km 260!

Michal Kwiatlowski. Lui aussi en forme, on ne peut l’exclure de la liste de favoris, notamment en raison de son punch et de son audace. Au sein de son équipe de Pologne, je ne vois toutefois que Majka pour être efficace à ses côtés dans le final.

Alejandro Valverde. Parce que ce coureur a la classe et peut tout faire, partout. C’est la meilleure carte de l’équipe d’Espagne qui, je crois, durcira la course d’entrée de jeu.

Rigoberto Uran. Récent vainqueur à Québec, l’arrivée similaire à Richmond lui convient bien aussi. Il aura toutefois une plus grosse pancarte dans le dos. Et il devra se débrouiller pour ainsi dire seul, son équipe colombienne n’étant pas très forte.

Fabio Felline. Parce qu’il a aligné Tom Boonen au sprint sur le récent GP de Fourmies. En forme en ce moment, l’équipe d’Italie pourrait se mettre à son service dans le final.

Bauke Mollema. Lui aussi en forme, il a préparé spécifiquement ces Mondiaux, un objectif pour lui, en courant depuis quelques semaines en Amérique du Nord, notamment au Tour de l’Alberta. Son équipe néerlandaise est puissante à ses côtés, avec Gesink, Terpstra, Boom et Dumoulin. De quoi répondre aux Belges!

John Dekengolb. Auteur d’une belle saison, il peut s’en tirer dans le final, un peu comme il l’a fait à Milan SanRemo cette saison. Greipel devrait être trop juste dans le final sur un tel parcours.

Rui Costa. Dans un bon jour, capable de tout.

Michael Albasini. Dans un bon jour, capable de presque tout, s’il est en forme.

Le joker

Peter Sagan! On ne sait pas grand chose de sa condition physique actuelle, ni de sa motivation pour ces Mondiaux. Mais on ne peut l’exclure des favoris tant son talent est grand, sa pointe de vitesse intéressante et son agilité à se faufiler supérieure.

Les Canadiens

Ils sont 6 au départ, soit Guillaume Boivin, Mike Woods, Ryan Roth, Ryan Anderson, Antoine Duchesne et Hugo Houle. Comme le disait Woods dans la récente interview qu’il m’a accordé, on jouera la carte Boivin et Anderson. Il a des chances qu’on voit un Woods, Duchesne ou Roth dans une échappée en première moitié de course, surtout ce dernier je pense. Il serait enfin de bonne augure de garder Houle pour amener soit Boivin, soit Anderson, dans le final, si possible.

À la télé

La course devrait être disponible en direct dimanche après-midi sur le réseau américain NBC. Au Québec, on pourra également voir la course sur RDS2.

Kiryienka, la bête!

J’écrivais hier « Sur le papier, ils sont quatre favoris: Tom Dumoulin, Rohan Dennis, Tony Martin et Vasil Kiryienka. Ce dernier ne doit pas être oublié, c’est une bête. »

Ben c’est la bête qui a gagné hier le chrono individuel des Mondiaux!

Superbe Kiryienka!

Et pour la 2e année de suite, un coureur Sky qui gagne après Wiggins l’an dernier.

1h02 d’effort, un effort violent, à plus de 50 de moyenne. Les spécialistes apprécieront.

Si la victoire est donc chose d’un coureur « surprise » pour plusieurs (sauf quelques uns d’entre nous…), les autres marches du  podium sont aussi occupées par des coureurs pas forcément parmi la courte liste des favoris: Malori et le Français Coppel, qui montre une fois de plus qu’il a une sacré caisse.

Dumoulin est 5e à plus d’une minute, comme Dennis (6e) et Martin (7e). Ce dernier était apparemment dans un jour sans.

Moreno Moser termine à une excellente 10e place, comme Taylor Phinney 12e compte tenu de son retour à la compétition.

Mention très, très bien également au Québécois Hugo Houle, 25e à seulement 2min36 du vainqueur (un écart somme toute faible compte tenu de la durée de l’exercice, plus d’une heure), et à à peine une trentaine de secondes d’un top-15. Houle progresse c’est évident, et voilà qui termine une bien belle saison amorcée… un peu de la même façon, avec une belle perf (3e) sur le chrono du Tour de San Luis en janvier dernier, derrière le vainqueur… Malori! Rappelons que Hugo a également remporté le titre de champion canadien de la discipline cette année. Bravo Hugo!

Chose certaine, son Strava était très impressionnant, 53kms bouclés à la moyenne de 49,5 km/h… et tu termines 25e avec ça! Aie aie aie, voilà qui est éloquent du niveau de performance des coureurs de ces Mondiaux.

Pour Kiryienka, il s’agit d’une 4e victoire significative sur les chronos cette année, après son titre de champion d’Europe, de champion de Biélorussie et sa victoire lors de la 14e étape du Giro en mai dernier. Un spécialiste de la discipline, sans l’ombre d’un doute.

Parmi les absents de marque, Cancellara et Wiggins bien sûr. Les absents ont toujours torts…

On se tourne maintenant du côté de la course sur route dimanche prochain. L’armada belge sera intéressante à suivre. Davantage sur cette course au cours des prochains jours sur La Flamme Rouge!

Martin-Dumoulin-Dennis, le match!

Qui sera champion du monde du chrono aujourd’hui à Richmond chez les élites?

Ca va être serré je crois!

Les 53,5 km du parcours casse-pattes permettront assurément de faire émerger l’homme le plus en forme en ce moment.

Sur le papier, ils sont quatre favoris: Tom Dumoulin, Rohan Dennis, Tony Martin et Vasil Kiryienka. Ce dernier ne doit pas être oublié, c’est une bête.

Sur un tel parcours, Dumoulin devrait bien faire, estimant que c’est trop peu roulant pour Martin. Ce dernier peut cependant s’accommoder fort bien des petites bosses du parcours, c’est certain.

Dennis devrait aussi être dans le coup, ça se jouera entre Dumoulin et lui selon moi. Dennis vient de faire une belle perf avec son équipe BMC dimanche dernier, sacrée championne du monde du contre-la-montre par équipe. On sait qu’il a contribué significativement à ce succès, ayant été déclaré « la locomotive » de l’équipe par nul autre que Taylor Phinney.

Oui, vraiment, la lutte sera vraiment très serrée, rehaussant l’intérêt de l’épreuve.

La question: Dumoulin a-t-il suffisamment récupéré de sa Vuelta?

Anyway, je prends position aujourd’hui: Dennis!

La liste de départ est ici.

Deux Canadiens participent à l’épreuve, soit Hugo Houle et Ryan Roth. Deux Français sont aussi au départ, soit Jérome Coppel et Romain Sicard.

Classique des Appalaches: Woods, qui d’autre?

Le cyclisme est, parfois, une science exacte.

Comme Hinault à Sallanches en 1980: tout le monde savait qu’il allait gagner. Et il a gagné.

Ce fut exactement la même chose samedi sur la 1ere édition de la Classique des Appalaches. Woods avait annoncé la couleur dans l’entrevue qu’il m’a accordé la veille. Et Woods a gagné.

Rapidement (km 19 de 135), un quatuor s’est détaché à l’avant de la course. Que des pointures: Woods, Duchesne, Roy-Pelletier, Piccoli. Une classe à part.

On ne les reverrait plus.

Duchesne a mené grand train par moment, déclarant à l’arrivée « c’est de loin l’échappée où j’ai le plus souffert cette année« . Pour un gars qui vient de compléter une des Vuelta – course WorldTour – les plus difficiles de l’histoire, on appréciera.

Woods a porté l’estocade au moment où il l’avait annoncé, soit dans la montée finale du Mont Arthabaska. Il termine solo avec une petite trentaine de secondes d’avance sur Duchesne. Roy-Pelletier et Piccoli terminent moins d’une minute derrière.

Les autres sont tous à plus de 8 minutes. Au mieux.

Chez les femmes, Véronique Fortin de Gatineau, qui vient de s’imposer en août sur la Haute Route Dolomites, a franchi l’arrivée la première, solo comme Woods. Elle est suivie de Lex Albrecht 3 minutes derrière qui règle un groupe.

Deux vainqueurs prestigieux. Une participation significative. Un parcours épique, qui a livré la marchandise. Une belle météo. Une organisation parfaite, notamment grâce au travail de bénévoles enthousiastes et motivés. Y’a pas à dire, cette première édition est un franc succès (sans jeu de mots…).

Vivement la 2e édition!

Les sélections pour les Mondiaux de Richmond

On connaît progressivement la composition des équipes nationales qui seront au départ de la course sur route des Mondiaux de Richmond à la fin du mois.

Canada: Cyclisme Canada a annoncé hier le nom des six coureurs de l’équipe, soit le nombre le plus élevé admis pour le Canada depuis 1992 . Il s’agit de Mike Woods, Guillaume Boivin, Hugo Houle, Antoine Duchesne, Ryan Roth et Ryan Anderson.

Svein Tuft et Ryder Hesjedal ont tous les deux été contactés par Cyclisme Canada mais ont décliné l’offre, leur saison ayant déjà été très chargée. On les comprend.

La sélection canadienne tient la route. Espérons que Duchesne pourra récupérer de sa Vuelta à temps. Houle et Boivin sont en bonne condition, et le parcours de Richmond peut leur convenir. Ryan Roth a fait une excellente course sur le récent GP de Québec. Y’a un coup à jouer!

Pour la petite histoire, Houle nous gratifie actuellement de ses sorties d’entrainement sur Strava, des 60-70 bornes à… 41,5 km/h de moyenne. Ouf… Je souhaite bien du plaisir – et il y en aura lorsqu’on considère les efforts de l’organisation pour monter cette course qui s’annonce déjà mémorable – aux participants de la course élite de la nouvelle Classique des Appalaches samedi prochain (il reste de la place), une course quasiment sur les terres de M. Houle: s’il fait la course, il sera difficile à battre!

France: Bernard Bourreau, le sélectionneur national, a annoncé hier également la couleur. Ca sera Bouhanni, Demare, Gallopin, Alaphilippe, Lemoine, Simon, Delage, Minard et Vachon.

On pourrait se surprendre de ne pas y voir les noms de Bardet, Pinot, Vichot, ou Vuillermoz. C’est que le circuit de Richmond convient moins bien aux grimpeurs, étant plutôt fait pour des coureurs à l’aise sur des terrains similaires à celui des Classiques d’avril.

Pinot, par ailleurs, vient de terminer 6e d’un difficile GP de Wallonie hier et se concentre maintenant sur le Tour de Lombardie, comme plusieurs autres coureurs d’ailleurs.

Italie: Le sélectionneur national Davide Cassani attend les résultats de la Coppa Bernocchi plus tard aujourd’hui pour annoncer la sélection finale. La courte liste des pré-sélectionnés est la suivante: Vincenzo Nibali, Diego Ulissi, Matteo Trentin, Elia Viviani, Giacomo Nizzolo, Kristian Sbaragli, Manuel Quinziato, Daniel Oss, Alessandro de Marchi, Jacopo Guarnieri, Fabio Feline, Sonny Colbrelli, Daniele Bennati et Salvatore Puccio.

Outre Nibali, moi je dis attention à des coureurs comme Fabio Felline ou Diego Ulissi…

L’increvable Davide Rebellin a par ailleurs remporté hier en Italie la Coppa Agostoni devant… Vicenzo Nibali, excusez-un-peu. Pour Nibali, la frustration continue.

Espagne: Le sélectionneur national Javier Minguez prend des risques puisqu’il a désigné leaders Alejandro Valverde et Joaquim Rodriguez. On sait que ces deux là ne s’apprécient guère, notamment en raison des Mondiaux de 2013 ou Valverde avait laissé faire un Rui Costa – son équipier d’alors chez Movistar – parti en contre sur Rodriguez échappé devant. La récente Vuelta n’a rien arrangé.

Les autres coureurs sélectionnés sont Juan José Lobato, Ion Izaguirre, Imanol Erviti, Dani Moreno, Luis Leon Sanchez, Ruben Plaza et Lluis Mas Bonet. On a déjà vu mieux.

Pays-Bas: Pas vu d’annonces officielles, mais on sait que Tom Dumoulin sera de la partie. Si les Wilco Kelderman et Robert Gesink sont de la partie, ça sera une équipe à prendre très au sérieux.

Belgique: Tom Boonen, Philippe Gilbert, Greg Van Avermaet, Sep VanMarcke, Stijn Vandenbergh, Jens Keukeleire, ayoye! Tous des Flahutes, tous des coureurs à qui le circuit de Richmond peut convenir. L’équipe de Belgique sera assurément une des équipes favorites pour ces prochains Mondiaux, du moins à mes yeux, sinon L’ÉQUIPE à battre! Ca peut faire mal…

Les autres sélectionnés: Tiesj Benoot (5e du Grand Prix de Montréal le week-end dernier!), Iljo Keisse, Nikolas Maes.

Allemagne: L’équipe sera amenée par le Gorille André Greipel, Tony Martin bien sûr ainsi que John Degenkolb, récent vainqueur d’étape sur la Vuelta, mais pas par Marcel Kittel, non retenu. Kittel n’a pas obtenu suffisamment de résultats probants cette saison pour être sélectionné dans l’équipe nationale pour ces Mondiaux.

La sélection finale se fera à partir de cette liste: Nikias Arndt, Marcus Burghardt, John Degenkolb, Johannes Frohlinger, Simon Geschke, Patrick Gretsch, André Greipel, Christian Knees, Paul Martens, Tony Martin, Andreas Schillinger, Marcel Sieberg, Jasha Sutterlin, Paul Voss.

États-Unis: Six coureurs admis comme le Canada (les États-Unis comptent pourtant une population 10 fois plus importante que celle du Canada!): Brent Bookwalter, Tyler Farrar, Alex Howes, Ben King, Taylor Phinney ainsi que Lawson Craddock.

Pas la plus forte équipe de leur histoire. Ils courent certes à domicile, mais je ne vois personne sur le podium, ni même dans le final.

Royaume-Uni: Pas de Froome, pas de Geraint Thomas, tous deux ayant mis un terme à leur saison, trop fatigués. On annonce Ian Stannard, Luke Rowe, Ben Swift, entre autres. Mark Cavendish devrait décider de sa participation demain, selon sa récupération de sa chute lors du récent Tour de Grande-Bretagne l’ayant blessé à une épaule. Je crois toutefois que Cav sera trop juste sur un tel parcours, et d’autres équipes se chargeront assurément de durcir suffisamment la course pour faire sauter avant l’arrivée ce genre de coureur.

Australie: Ca sera autour de Michael Matthews, qui a terminé 3e du récent GP de Québec. Simon Gerrans s’est aussi donné cet objectif, et a silencieusement souffert sur la Vuelta, malgré de nouvelles chutes. Ils partageront tous deux le leadership de l’équipe d’Australie. Les autres coureurs les accompagnant ont déjà été dévoilés par Cycling Australia: Simon Clarke, Heinrich Haussler, Jay McCarty, Adam Hansen, Mathew Hayman, Mitchell Docker et Rory Sutherland. Cette équipe sera à surveiller, aucun doute là-dessus.

Les pointures isolées

Certains grands leaders seront davantage isolés sur ces Mondiaux. Je pense par exemple à Alexandre Kristoff, à Peter Sagan, à Rui Costa ainsi qu’au champion du monde sortant, Michal Kwiatlowski. Pour eux, les Mondiaux sont un peu plus compliqués, devant se débrouiller avec un nombre réduit d’équipiers.

Retour sur la Vuelta

Le sarde Fabio Aru, 25 ans seulement, a donc remporté cette Vuelta 2015 en s’imposant lors de l’avant dernière étape, faisant craquer Tom Dumoulin dans l’avant dernier col du jour.

Pour le suspense, c’était parfait!

En quelque sorte, Aru marche sur les traces de son aîné et équipier Vicenzo Nibali qui, lui aussi, s’est d’abord imposé sur la Vuelta (en 2010) avant de s’imposer sur le Giro (en 2013) et le Tour (en 2014).

Aru venge également ainsi son « échec » sur le Giro, Landa et lui étant tombé sur un Contador en grande condition les ayant contrôlé du début à la fin de l’épreuve.

Je sais pas vous, mais pour moi, la surprise au niveau d’Aru est sa performance dans le chrono de la 17e étape, qu’il a terminé à « seulement » 1min53 de Tom Dumoulin, vainqueur ce jour-là. Pour un grimpeur de poche pas spécialement reconnu pour ses aptitudes contre la montre, c’était plutôt pas mal.

Il sera intéressant de voir ce qui se passera durant l’intersaison, l’avènement d’Aru comme vainqueur d’un grand tour pouvant potentiellement remettre en question le leadership de Nibali à ce niveau au sein de l’équipe Astana. L’ambiance n’étant très certainement pas au beau fixe entre Vinokourov le manager général et Nibali suite à l’échec du Tour, je ne serais pas surpris de voir Nibali en partance vers d’autres cieux, notamment ceux de la Lampre qui n’a pas vraiment de grand leader sur les grands tours.

Mais LA révélation de cette Vuelta est sans conteste Tom Dumoulin, longtemps en position de s’imposer mais finalement cramé l’avant dernier jour.

Je crois surtout que Dumoulin a surpris son équipe en premier lieu, qui n’avait pas prévu ce coup-là. Je pense que l’équipe Giant-Alpecin avait plutôt été constituée pour les sprints de John Dekengolb (qui remporte d’ailleurs la dernière étape), et non pour viser le général. Du coup, les Giant-Alpecin ont été inefficaces pour épauler convenablement Dumoulin en montagne, lui qui a dû se débrouiller tout seul tout le temps sur ce terrain. À force, la fatigue s’est fait sentir et ça l’a lâché l’avant dernier jour. Dommage, mais l’expérience acquise sera très profitable au cours des prochaines saisons.

Trois autres résultats ont attiré mon attention.

D’une part, la perf d’ensemble du jeune colombien Esteban Chaves, la perle d’Orica Green Edge. Il arrive doucement à maturité et je pense qu’il peut faire de grandes choses sur certaines courses par étapes dans les prochaines années.

C’est, en tout ças, un autre atout dans cette formidable génération de coureurs colombiens qui évolue en WorldTour.

D’autre part, Rafal Majka m’a également surpris, terminant finalement 3e du général et prouvant qu’il pouvait passer trois semaines en restant assez constant. Assez jeune, soit 26 ans, il peut encore progresser et aspirer devenir le leader chez Tinkoff, Contador ayant annoncé sa retraite pour la fin 2016. D’ailleurs, Oleg Tinkoff a déjà annoncé que le principal objectif de Majka en 2016 sera une victoire au Giro, rien de moins.

Enfin, la 15e place du général (et premier Français de ce Tour d’Espagne) de Romain Sicard, une place qui fait plaisir. Ce coureur français a galéré des mois en 2012 et 2013, blessé. Il est revenu à un excellent niveau aujourd’hui, trouvant chez Europcar un environnement propice à son épanouissement. Sicard a notamment terminé 7e du chrono de Burgos en fin d’épreuve, à 1min36 de Dumoulin, un signe qui ne trompe pas sur la force et la capacité de récupération de ce coureur. Je pense qu’on reverra du Sicard devant en 2016 s’il passe un bon hiver.

La déception de cette Vuelta vient évidemment de Joaquim Rodriguez, une fois de plus mouché alors qu’il pouvait presque toucher la victoire du bout des doigts. Souvent 2e, ce coureur accumule les places d’honneur depuis plusieurs années, imaginez son palmarès s’il avait pu concrétiser! Juste sur les grands tours, Rodriguez a déjà terminé à cinq reprises sur le podium (3e de la Vuelta en 2010, 2e du Giro et 3e de la Vuelta en 2012, 3e du Tour en 2013, et maintenant 2e de la Vuelta 2015), auquel il faut ajouter trois places de 4e (Giro 2011, Vuelta 2013 et 2014). Incroyable!

Il sera maintenant intéressant de consulter les résultats des prochains Mondiaux afin de voir si les coureurs ayant disputé la Vuelta seront davantage dominants que ceux qui ont opté pour une autre préparation, notamment via les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal. Cette Vuelta ayant été très difficile, je ne suis pas certain que les coureurs auront récupéré à temps de leurs efforts. Il sera particulièrement intéressant de suivre Dumoulin si on lui confie en partie le leadership de l’équipe des Pays-Bas, peut-être avec Kelderman et Gesink tous deux auteurs de belles perfs à Québec et Montréal le week-end dernier.

Notons finalement que deux coureurs québécois ont complété cette difficile Vuelta, soit Dominique Rollin en 116e place, ainsi qu’Antoine Duchesne 138e. Ils méritent peut-être une place sur l’équipe canadienne des prochains Mondiaux s’ils estiment eux aussi pouvoir récupérer à temps. Rien de tel qu’un grand tour pour passer un cap et prendre de la force! (une fois qu’on a récupéré bien sûr).

Grands prix de Québec et Montréal: le bilan

Petit bilan bien personnel des Grands Prix de Québec et Montréal.

1 – Succès populaire. Aucun doute possible, la foule présente à Québec gonfle d’année en année. J’ai assisté aux six éditions du GP de Québec et il est évident que de plus en plus de spectateurs se massent le long du parcours, particulièrement dans le Vieux-Québec. C’est un succès pour l’organisation qui a placé en haut de la côte de la Montagne un écran géant comme je le suggérais dès 2012. Bravo!

Malgré la pluie, une foule significative était également présente à Montréal.

Pas de doute donc, le cyclisme canadien se développe, de plus en plus d’habitants utilisent un vélo pour se déplacer ou s’entrainer, et c’est très bien ainsi!

2 – 2018. Autre preuve du succès des Grands Prix, la ville de Québec a renouvelé son appui à cet événement jusqu’en 2018. La ville de Montréal s’était déjà engagée jusqu’en 2019 l’an dernier pour sa part. Et le Gouvernement du Québec a également annoncé son appui financier – essentiel pour la viabilité financière – aux événements.

Voilà qui nous assure de la présence du World Tour pour quelques années supplémentaires, au moins. Le temps de poursuivre le développement du cyclisme canadien…

Il convient d’en féliciter l’équipe derrière ces Grands Prix cyclistes.

3 – Mondiaux. Par contre, la ville de Québec a dit non à l’organisation des Mondiaux de cyclisme, jugés trop chers. Trop chers, comme les Jeux Olympiques.

4 – Pluie. Vous êtes nombreux à déplorer l’absence de couverture télé lors des derniers tours du Grand Prix de Montréal, la pluie et les orages ayant forcé l’avion-relais des images télé à se poser.

Du coup, seules les caméras fixe dans l’aire d’arrivée pouvaient continuer de tourner.

C’était en effet très, très frustrant.

Si la météo peu collaboratrice n’est évidemment la faute de personne, je pense que l’absence de couverture télé aura tout de même nui à l’événement qui effectuait un « sans-faute » jusqu’à ce moment.

Qui plus est, la mauvaise météo était annoncée depuis 24h au moins.

Du coup, pourquoi ne pas apporter quelques modifications en vue de l’an prochain et prévoir installer davantage de caméras fixe à des endroits stratégiques des circuits de Québec et Montréal: côte de la montagne, côte des glacis, Camilien Houde voire Polytechnique. Avec 4 caméras fixe de plus, on peut pallier à une météo compliquée et assurer une transmission télé des phases clef de la course. À Québec, une caméra dans la Montagne, une au Glacis, une près du Château à l’amorce du dernier km. À Montréal, trois dans Camilien Houde et une dans Polytechnique, et le tour est joué!

5 – Pub. Ca reste lacunaire. Les postes télé ont la facheuse habitude, ces dernières années, de nous placer des annonces publicitaires – un mal nécessaire on le comprend – à des moments clef de la course, c’est à dire au bas de la côte de la Montagne à Québec ou au pied de Camilien Houde à Montréal.

Un conseil: diffusez autant de pub que vous voulez quand le peloton roule sur le boul. Champlain à Québec ou sur Côte Ste-Catherine à Montréal, mais pas dans les difficultés du parcours où la course se joue!

6 – Organisation. Sans réserve, irréprochable. Les coureurs le disent, les journalistes le disent aussi, tout est parfait au niveau de l’organisation matérielle des épreuves. On appelle ça la maturité et le professionnalisme.

7 – Live-feed. Bonne idée, l’organisation avait cette année un live feed! sur leur site Internet, permettant de suivre la course en direct via des « tweets ». Ce fut notamment très utile lorsque les images télé faisaient défaut lors du GP de Montréal.

Ces derniers étaient cependant trop peu fréquents à mon goût. Perfectible donc pour les prochaines années. Si vous voulez, je m’en occupe!

8 – Télé TVA Sports. Vous êtes nombreux à me faire parvenir vos commentaires sur la qualité du travail des animateurs entendus sur la chaine TVA Sports. Je vous invite à les faire parvenir à la chaine télé elle-même qui, si elle le juge adéquat, pourra non seulement prendre conscience du pouls du public, mais également apporter d’éventuels correctifs en vue de l’an prochain.

9 – Coureurs québécois. Auteur d’une saison tout à fait correcte, champion canadien en titre, Guillaume Boivin annonçait pourtant récemment être sans certitude pour un contrat pro l’an prochain et, dans ce contexte, envisager la… retraite.

Perso, je dis non! À 26 ans, ce serait un sacré gâchis. Il arrive à maturité!

Si l’expérience Cannondale n’a pas été concluante à mes yeux pour Boivin en 2013 et 2014, il ne fait également aucun doute que ce coureur peut obtenir de jolis résultats au plus haut niveau, notamment en usant de sa pointe de vitesse et de sa puissance.

Le plan? Il faut que Bora – Argon 18 lui fasse une place! Équipe sponsorisée notamment par une compagnie québécoise mais sans coureur d’ici cette année, la venue de Boivin chez Bora-Argon 18 serait un réel plus pour cette équipe sans grand sprinter d’ailleurs. Et la garantie d’un attrait plus grand encore du public d’ici pour cette équipe, donc pour les vélos de la marque Argon 18.

Hugo Houle a pour sa part re-signé pour deux ans chez AG2R-La Mondiale, une excellente nouvelle.

Reste Antoine Duchesne, qui vient de compléter la Vuelta, son premier grand tour. On devrait savoir aujourd’hui le nom du sponsor qui reprendra l’équipe Europcar l’an prochain. Duchesne aura-t-il suffisamment convaincu en 2015 pour rester au sein de l’effectif? Espérons notamment que les budgets seront suffisants pour ne pas contraindre l’équipe à des coupures dans le nombre de coureurs au sein de la formation en 2016.

10 – Derek Gee. Ce jeune coureur de la région d’Ottawa a terminé 2e du Critérium national de Montréal samedi, sous la pluie. Encore un coureur d’Ottawa-Gatineau… Gee est notamment champion canadien du chrono chez les… juniors cette année! Attention à lui dans les prochaines années, vous en entendrez encore parler. Je sais de quoi je parle!

11 – Rencontres. Ce qui est bien des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, c’est qu’on y rencontre beaucoup de monde appartenant à la communauté des coureurs cyclistes d’ici. Mon moment fort du week-end a été de revoir Pierre-Étienne Grégoire à Québec, et d’échanger un moment avec lui. Authentique champion cycliste, coureur impliqué au sein des instances du sport, mais aussi victime d’une lourde chute dans la descente d’un col à l’entrainement l’an dernier en France alors qu’il était venu sur la Marmotte… avec moi, Pierre-Étienne a recommencé à rouler et à avoir des sensations. Lâche pas mon ami, bon retour, et j’ai déjà hâte de me faire lâcher par toi dans la côte St-Achillée très bientôt… pourvu que Claude soit derrière!

Wellens, un flahute à Montréal!

Qui d’autre qu’un coureur belge pour gagner hier le GP de Montréal durci par une météo difficile, la pluie étant tombée durant une bonne partie de l’épreuve?

Le jeune Tim Wellens, 24 ans, s’est imposé à la Flahute après plus de 5h de course par delà 17 ascensions de la voie Camilien Houde. Il faut quand même une sacré santé et un sacré moral pour résister ainsi aux éléments, à la vitesse de course et à la dénivelé (plus de 3 800m!).

Autre preuve que les « Flahutes » ont dominé hier, ils sont 7 coureurs de nationalité soit belge, soit néerlandaise, parmi les 10 premiers! Et seulement 64 coureurs sont allés au bout de la course, sur les 168 partants.

Nous savions que Wellens était en forme et je l’avais logiquement placé parmi les coureurs à surveiller, fort de sa magistrale victoire sur le ENECO Tour en août.

Wellens s’est imposé au sprint en battant Adam Yates sans trop de mal. Les deux coureurs s’étaient dégagés sur le haut de l’ascension Camilien Houde et ont résisté à un petit groupe de poursuivants composé de Costa, finalement 3e, Bakelants, Kelderman et un excellent Bardet.

Fils de Léo Wellens, professionnel au sein de l’équipe de Freddy Maertens au début des années 1980, Tim Wellens arrive doucement à maturité au niveau WorldTour et démontre sa polyvalence: il sait bien grimper, bien rouler, bref, c’est un coureur polyvalent pouvant s’imposer sur beaucoup de terrains variés. Attention à lui dans les prochaines années, il aura bientôt un Tour des Flandres ou une Amstel dans les jambes.

Son prochain objectif avoué est le Tour de Lombardie début octobre, n’ayant pas été retenu dans la sélection belge pour les Mondiaux. Y’a de quoi s’en mordre les doigts!

Les Lotto ont bien manoeuvré sur ce GP de Montréal, plaçant pas moins de 4 coureurs parmi les 20 premiers (Benoot est 6e – à seulement 21 ans! (il a terminé 5e du Tour des Flandres plus tôt cette année…) -, Roelandts 11e et Gallopin 20e).

Bref, à défaut de voir que du Magicrème, on a vu que du Lotto – Soudal hier à Montréal!

Deux équipes peuvent nourrir des regrets car elles ont travaillé durant la course pour placer leurs leaders en position de gagner: d’une part AG2R – La Mondiale, Bakelants terminant 4e, Bardet 7e et Vuillermoz 15e), ainsi que Lotto – NL, Kelderman étant 6e et Gesink 8e. Ces deux équipes n’ont pu conclure le travail effectué tôt dans la course par une place sur le podium.

La déception vient également bien sûr des Etixx (Kwiatlowski ne termine que 12e) et des Trek, Mollema terminant 17e.

Le meilleur Canadien a été Mike Woods, qui termine à la 23e place. Hesjedal, Boivin (rhume) et Houle ont tous abandonné, ce dernier après avoir fait la première moitié de course, suivant ainsi les consignes d’équipe.

Cette première moitié de course a été bien débridée, les tentatives d’échappée se multipliant sans succès. Il a fallu attendre le km 120 pour voir une échappée prendre vraiment le large, composée de Voeckler, Vervaeke (un autre Lotto!), Quinziato et Grivko. Les Orica-Green Edge n’ont pas laissé faire, travaillant à la fois pour Matthews et pour les frères Yates, ces derniers ne contribuant pas à la chasse.

Ce scénario devient presque un classique à Montréal, des départs très rapides et de multiples tentatives ayant également ponctués les dernières éditions.

Demain, épilogue des grands prix cyclistes de Québec et Montréal avec un petit tour de l’actualité des derniers jours.

GP de Montréal: qui pour la gagne?

C’est pas compliqué, vous prenez les mêmes qu’à Québec à quelques exceptions près.

La montée Camilien Houde étant plus longue que les bosses à Québec, elle permet habituellement d’effectuer une sélection plus sévère parmi les sprinters.

Je pense donc qu’il faut oublier Kristoff et Matthews aujourd’hui.

Excellent grimpeur, Uran sera évidemment un sérieux client, surtout qu’il dispose d’une équipe surpuissante avec Alaphilippe et Kwiatlowski qui pourront l’épauler. Et si Etixx brouillait les pistes et que Uran se mettait au service de ces deux autres coureurs de l’équipe?

Boonen sera peut-être un peu juste sur un tel parcours.

Chez BMC, Gilbert et Van Avermaet voudront remettre ça après leur « demi-échec » vendredi dernier: 7e et 10e, c’est bien, mais à ce niveau ils en veulent plus.

Attention également à Bauke Mollema et Robert Gesink, deux coureurs à qui le parcours convient bien. Gesink avait gagné à Montréal en 2010, il connait donc parfaitement cette course et comment y provoquer la sélection.

Je vois bien trois coureurs français animer la course aujourd’hui: Tony Gallopin, 8e vendredi dernier et 3e du GP de Montréal l’an dernier, Romain Bardet, que j’ai trouvé à l’aise vendredi dernier, ainsi que Warren Barguil, très bon 9e il y a deux jours. Attention à eux, ils auront la confiance de leur équipe.

Wilco Kelderman et Jurgen Roelandts ne peuvent pas non plus être écartés de la courte liste de ceux pouvant s’imposer demain, tout comme Rui Costa et Ryder Hesjedal.

Sur les résultats de Québec, il convient d’ajouter à cette courte liste de favoris les noms de Tanel Kangert, Lars Petter Nordhaug (vainqueur à Montréal en 2012),  Sep VanMarcke, Adam Yates ainsi que Zon Izaguirre.

Chez les Canadiens, Mike Woods, excellent grimpeur et malchanceux vendredi, présente certainement les meilleures chances d’un bon résultat. Je pense qu’il sera revanchard et lui souhaite d’user de patience et de science de la course pour ne pas s’emballer trop vite!

GP de Québec: Etixx avec Uran!

On a vu du BMC partout dans les derniers hectomètres, un peu comme prévu, mais le mot de la fin est revenu aux Etixx, aussi un peu comme prévu.

La surprise, c’est que les Etixx se sont imposés avec Rigoberto Uran, qui continue donc une excellente année pour le cyclisme colombien.

Ou est-ce vraiment une surprise? Uran avait terminé 3e du GP de Québec en 2011!

Quoi qu’il en soit, Uran s’est dégagé aux 800m pour résister au retour du paquet. Bien joué! En conférence de presse, Uran a louangé ses équipiers, notamment Kwiatlowski et Boonen, prouvant que le collectif Etixx a fait une différence aujourd’hui.

Deux sprinters terminent sur le podium juste derrière, soit Matthews et Kristoff. Il leur a probablement manqué un équipier pour mieux les amener à ce stade crucial de la course, aspect qu’ils ont un peu admis plus tard en conférence de presse suite à ma question. Sans équipier, ils ont dû attendre probablement trop longtemps pour lancer leur sprint, échouant à deux roues du colombien. Voilà en tout cas qui confirme que le circuit du GP de Québec peut convenir aux sprinters, à la condition qu’ils soient en excellente forme.

L’attaque du jour revient toutefois à Greg Van Avermaet, qui a placé une sacré mine dans la côte de la Montagne au dernier tour, provoquant une dernière sélection. Ca sera intéressant de voir son Strava!!!

Chez les Canadiens, respect à Ryan Roth, qui a mené une longue échappée et qui a insisté lourdement avant d’être repris. Chapeau également à Ryder Hesjedal, premier Canadien à l’arrivée et qui courait essentiellement pour Slagter (4e à l’arrivée), ainsi qu’aux Québécois Hugo Houle et Guillaume Boivin, qui étaient toujours dans le coup à l’amorce de la dernière ascension de la cote de la Montagne, après pourtant une phase de course intense.

Le coureur d’Ottawa Mike Woods a été victime d’un incident mécanique ne lui permettant pas de jouer le final.

Une analyse plus détaillée de la course suivra plus tard.

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