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Classique des Appalaches: entrevue avec Mike Woods

De la grande visite sur La Flamme Rouge: Mike Woods, de chez Optum Kelly Benefit, et l’an prochain chez Cannondale-Garmin. Mike est également, comme moi, un coureur de la région d’Ottawa-Gatineau, donc c’est tout naturellement qu’on s’est retrouvé vendredi 18 septembre pour cette interview qui a été réalisée en anglais (traduction libre de ma part).

La Flamme Rouge: Salut Mike, merci d’avoir accepté de me donner cette interview à quelques minutes de ton départ pour Victoriaville et la Classique des Appalaches demain.

Mike Woods: Ca me fait plaisir Laurent, no problem.

LFR: À deux semaines des Mondiaux de Richmond, que représente pour toi la Classique des Appalaches?

MW: C’est simple, une super occasion d’améliorer ma condition, de faire de bons gros efforts en vue de me préparer pour les Mondiaux. Cette course s’insère parfaitement à mon programme, et le parcours proposé est exigeant, me permettant de bien travailler. À ce stade-ci de la saison, je suis un peu moins intéressé par des entrainements par intervalles, on a fait ça toute l’année. Alors rien de mieux qu’une telle course pour bien travailler dans un contexte différent.

LFR: Alors si je comprends bien, pas de quartier demain? Quel est ton objectif?

MW: La victoire, rien de moins. C’est ma préparation finale avant les Mondiaux, alors je veux faire des efforts, durcir la course. Je vais probablement rouler 1h avant la course, faire la course et rajouter encore 2h après l’arrivée, de façon à reproduire la durée probable de la course des Mondiaux.

Ceci étant, je sais qu’Antoine Duchesne sera présent, ainsi que beaucoup d’autres excellents coureurs, alors ils représenteront assurément des adversaires coriaces. Le final me convient bien cependant, avec cette montée au Mont Arthabaska. Je vais m’assurer de rendre cette montée la plus difficile possible!

LFR: En quelle condition es-tu en ce moment Mike?

MW: Je ne suis peut-être pas au sommet de ma forme en ce moment, mais pas très loin non plus. J’ai fait les GP de Québec et Montréal la semaine dernière et malgré le fait de ne pas être à mon top, je pense avoir bien fait. J’essaie de maintenir de bons wattages à l’entrainement et ce, jusqu’à la fin de la saison.

LFR: Et ta fin de saison, c’est quand?

MW: Après les Mondiaux.

LFR: Revenons si tu veux au GP de Québec. Tout le monde t’a vu aller au tapis sur le boul. Champlain, tout seul. Qu’est ce qui s’est passé?

MW: Ho! c’est simple. J’ai frappé un trou dans la route, au moment ou je prenais mon bidon. J’ai été déséquilibré, j’ai essayé de récupérer pendant quelques secondes mais le guidon m’a glissé des mains. À la vitesse ou on roule, ça va vite.

LFR: Pas de blessures sérieuses j’espère?

MW: Non non, rien de sérieux.

LFR: Peut-être un peu frustré de ne pas pouvoir jouer le final de la course alors?

MW: Aucun doute, surtout que le final de Québec me convient mieux que celui de Montréal. À Québec, le final est exigeant, ça monte pendant plus longtemps qu’à Montréal et ça me convient vraiment mieux. La course de Montréal me convient aussi parce que c’est long et difficile, avec les 17 ascensions de Camilien Houde, mais les derniers mètres à Montréal peuvent aussi convenir à des sprinters.

LFR: La pluie t’a gêné à Montréal?

MW: Je pense qu’elle a gêné pas mal tout le monde. C’était parfois assez technique, et comme je ne suis pas au sein d’une équipe World Tour, c’était pas toujours facile de garder ma position dans le peloton, les autres coureurs World Tour jouaient du coude. C’est vraiment parfois très difficile de garder sa position durement acquise. J’ai donc souvent été en mauvaise position dans le peloton durant la journée, et la pluie n’arrangeait rien. Chose certaine, c’était moins pire qu’en Alberta, où le froid était aussi de la partie. À Montréal, la pluie tombait mais la température était confortable, alors c’était plus supportable.

LFR: Parlons un peu des Mondiaux de Richmond. As-tu parlé avec Cyclisme Canada de ton rôle sur l’équipe canadienne?

MW: Oui. En fait, le parcours convient bien à Ryan Anderson et Guillaume Boivin, qui sont aussi mes équipiers chez Optum Kelly Benefit. Mon travail aux Mondiaux sera donc de me glisser dans les échappées tôt dans la course, ou d’essayer d’aider ces deux coureurs le plus possible. Et je tiens à dire que je suis content de ce rôle, car Ryan et Guillaume m’ont souvent aidé durant la saison sur différentes courses. Alors ça me fait vraiment plaisir de travailler pour eux, c’est une opportunité de leur rendre la pareille.

LFR: Et Ryan Roth? Il a fait une belle course à Québec, étant échappé une bonne partie de la course?

MW: Définitivement, Ryan Roth est en bonne condition, c’est un bon coureur. Son rôle sera un peu comme le mien. Je pense que la course se terminera par un sprint de costauds à la toute fin, peut-être pas avec des purs sprinters, mais des costauds qui ont une belle pointe de vitesse. Guillaume et Ryan Anderson sont pas mal les meilleurs au Canada dans ce type de finish alors on va jouer ces cartes-là.

LFR: L’équipe de Belgique sera à surveiller avec Boonen, Gilbert, Van Avermaet, VanMarcke…

MW: Définitivement. Ils ont probablement la meilleure équipe.

LFR: Parlons de ton contrat WorldTour au sein de la Cannondale-Garmin. As-tu parlé avec Jonathan Vaughters et l’encadrement de ton programme de course en 2016?

MW: Pas trop, mais je pense que je commencerai au Tour Down Under en janvier. Après cela, on verra, ça dépendra des besoins de l’équipe. Mon principal but en 2016, sur le plan personnel, c’est de faire l’équipe canadienne qui ira aux JO de Rio. Je l’ai dit à Jonathan. Et je sais que mon rôle à la Cannondale sera essentiellement de travailler pour nos leaders.

LFR: A-t-on une chance de voir Mike Woods sur un grand tour en 2016, même le Tour de France?

MW: Je ne le sais pas encore. J’aimerais bien en faire un l’an prochain, mais il faudra en discuter avec Jonathan. La première étape est de voir comment je ferai en Europe, sur les courses World Tour.

LFR: La Cannondale a engagé Pierre Rolland et Rigoberto Uran également. Ton rôle sera de les soutenir en montagne?

MW: Je pense oui. Je pense que je peux les aider. Mes capacités contre-la-montre ne sont pas encore au niveau de celles d’un Rigoberto Uran par exemple, donc il est normal que je me mette à leur service.

LFR: As-tu parlé à Rigoberto lors des GP de Québec et Montréal?

MW: Ca n’a malheureusement pas été le cas, on ne s’est pas croisé. Mais j’ai déjà parlé à plusieurs autres de mes futurs co-équipiers.

LFR: Parlons un peu de la communauté de coureurs d’Ottawa-Gatineau. On a une belle relève ici, avec des gars comme Derek Gee ou Matteo Dal-Cin. Penses-tu que ton contrat WorldTour peut ouvrir des portes pour la relève de la région?

MW: Je l’espère. La communauté cycliste d’Ottawa m’a beaucoup aidé dans ma carrière, notamment à progresser dans la hiérarchie, et j’aimerais bien l’aider à mon tour. Tu as raison, le bassin de coureurs de la région est si fort. On pourrait facilement mettre sur pied la meilleure équipe continentale pro du Canada juste avec les coureurs d’Ottawa-Gatineau! St-John, Dal-Cin, Gee, Cataford, moi-même, d’autres également, y’a un groupe de coureurs vraiment fort qui peuvent rouler pro.

LFR: À la Cannondale-Garmin, c’est un contrat d’un an?

MW: Oui, exact.

LFR: Dernière question Mike. D’où te vient ton surnom de RustyWoods?

MW: Ha ha! Mon 2e nom est Russell, alors « Rusty » est un diminutif. J’ai commencé mon blog ainsi, et ça m’a resté je suppose!

LFR: Hey Mike, mille merci pour cette petite entrevue, et surtout, bonne course demain sur la Classique des Appalaches, en te souhaitant d’éviter les chutes pour ne pas compromettre tes Mondiaux. Et au plaisir de te saluer lors d’un prochain A-loop dans le Parc de la Gatineau. Faudra que j’aille te voir avant la course, parce que pendant, je ne suis plus à côté de toi!

MW: Merci Laurent, le plaisir a été pour moi. En effet, ne manque pas de venir me voir la prochaine fois. On garde le contact.

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  1. Weyer

    Merci pour la traduction pour tes lecteurs fidèles de France (des gros nuls en anglais) 😉

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