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32e édition du Tour de Beauce

Capture d’écran 2017-06-12 à 22.12.48C’est une institution pour le cyclisme nord-américain: le Tour de Beauce. Une épreuve à la réputation enviable: difficile à gagner, usante, et qui situe la caisse de son vainqueur.

Pas surprenant dans ce contexte que peu de coureurs du Québec se soient imposés en Beauce depuis la première édition, en 1986: Yvan Waddell en 1987, Gervais Rioux en 1988, Czeslaw Lukaszewicz en 1991, Jacques Landry en 1994, et c’est tout!

La dernière victoire canadienne remonte à 2008 avec Svein Tuft.

Cette année, la 32e édition sera un peu spéciale puisque peu de coureurs canadiens de premier plan y seront présents: pas de Svein Tuft, pas d’Hugo Houle, pas d’Antoine Duchesne, pas de Mike Woods, pas même d’équipe nationale canadienne.

Dans ce contexte, la course de cinq étapes se jouera très probablement parmi les grosses écuries américaines comme Holowesko-Citadel, Axeon Hagens Berman, United Health Care, Canyon Racing ou encore la formation Inteja-Dominican.

Des coureurs comme l’inusable Francesco Mancebo, Robin Carpenter ou encore Evan Huffman seront à surveiller pour le général qui demeure toutefois assez ouvert au départ de la course.

Côté canadien, il sera intéressant de regarder les Matteo Dal-Cin, Bruno Langlois, Alex Cataford (sur le chrono), Ryan Roth, Pierrick Naud ou encore Marc-Antoine Soucy, récent vainqueur d’une étape du Tour du Saguenay. Ils peuvent espérer une victoire d’étape, ce qui serait déjà très bien! Faut y aller les gars!

L’étape la plus intéressante selon moi est celle se terminant au sommet du Mont Mégantic: écarts garantis! Arrivant tôt dans la course (2e étape), il s’agit de ne pas se louper et d’avoir une bonne équipe permettant d’arriver placé au pied de l’ascension, pour avoir une bonne chance de victoire. Le Mont Mégantic, c’est un peu notre Planche des Belles Filles, les filles en moins?!

Pour le général, l’autre étape cruciale est le chrono de 19 bornes dès la 3e étape, soit le lendemain du Mont Mégantic. Avec une bonne équipe, la suite demeure difficile, mais jouable.

Je mise Mancebo, il a l’expérience de la Beauce!

Quel Dauphiné!

Quel Critérium du Dauphiné avons-nous vécu ce week-end!

Trois étapes dans les Alpes, trois étapes de feu, avec des cols et des paysages magnifiques qui faisaient aussi le régal des yeux.

Mon Dieu! que Chambéry et sa région me manquent en ce moment…

Y’a d’abord eu cette étape de vendredi dernier, avec l’arrivée à la Motte Servolex, une proche banlieue de Chambéry. Payez-vous les images absolument fantastiques de la descente du Mont du Chat, côté Lac du Bourget, une descente que j’ai faite l’an dernier à pareille date après être monté du même côté. Ascension difficile que ce Mont du Chat, mais curieusement – et ça devient une constante – c’est dans les descentes que les leaders creusent désormais l’écart.

Chris Froome y est en effet allé plein pot, ce qui suggère qu’il avait reconnu cette descente à l’entrainement et savait que ça passait à cette vitesse. Les trois autres – Fuglsang, Porte et Aru – ont eu bien du mal à tenir sa roue dans la plongée!

L’étape de samedi vers l’Alpe d’Huez a également été spectaculaire, avec ce pittoresque et sauvage col de Sarenne, un secret bien gardé dans le secteur. On y a vu un Romain Bardet en jambes, ça faisait plaisir de le retrouver ainsi à ce niveau.

Enfin, le Dauphiné a basculé hier pour Richie Porte, leader mais isolé très rapidement en début d’étape puis cuisiné à petit feu par tous ses adversaires. Au final, c’est un impressionnant Jokob Fuglsang qui s’impose, surpuissant dans la dernière ascension.  Froome a marqué ses limites sur ce Dauphiné, mais sachant qu’on est à six semaines de la dernière semaine du Tour, pas de panique Monique! Idem pour Contador dont l’objectif principal était de terminer ce Dauphiné avec encore de la fraicheur physique.

Pour Porte, il faut retenir plusieurs choses de ce Dauphiné: d’une part, sa défaite est la défaite de son équipe, qui n’a vraiment pas été à la hauteur hier. C’est même proprement scandaleux il me semble, à ce niveau de professionnalisme…

Deuxièmement, Porte a encore une fois connu un jour de moins bien sur un grand tour, que ce soit pour des raisons physiques ou tactiques. Ca devient une habitude… et on peut se poser la question: peut-on réellement lui faire confiance sur le Tour, une épreuve de trois semaines? C’est un gros risque…

Troisièmement, ses déclarations à l’arrivée hier, où il estimait que les autres avaient couru « négativement » contre lui. Foutaise! Il s’attendait à quoi, Porte? C’est évident qu’il était la cible #1 de toutes les autres équipes, et qu’on ne lui ferait pas de cadeau. Il a tardé à réagir dans la Colombière, c’est là qu’il fait des erreurs tactiques, car il savait qu’il ne pouvait plus compter sur des équipiers. Dans ce contexte, il se devait d’accompagner Fuglsang et Froome, les 2e et 3e du général… Au lieu de ça, il a marqué Froome, tardé à réagir, et s’est retrouvé en chasse patate toute l’étape. Pas fort!

Contador et Froome ont pour leur part bien travaillé sur ce Dauphiné, et on a eu l’impression qu’ils en ont gardé sous la pédale.

Valverde a baissé pavillon hier, je ne sais trop ce que ça signifie en prévision du Tour…

Aru, Fuglsang et l’équipe Astana sont sans conteste les grands vainqueurs de ce Dauphiné, les deux coureurs ayant affiché une excellente condition, assurément à la hausse. Je pense qu’Aru pourrait être une belle menace sur le Tour, il aura de la fraicheur physique c’est certain. Et bien difficile de dire jusqu’où Fuglsang peut aller…

Chrono du Dauphiné: Porte, Valverde, Contador les gagnants

Les résultats sont intéressants sur le chrono d’hier au Dauphiné, court il est vrai (24 kms).

Richie Porte qui s’impose devant Tony Martin, c’est une surprise, je ne l’attendais pas à ce niveau. Ce qui est inquiétant avec Porte, c’est qu’on ne sait jamais: il a toujours connu le jour sans jusqu’ici dans un grand tour, et ce résultat hier ne donne pas encore de garanties pour juillet selon moi. Attendons de voir à quel point il sera solide en montagne vendredi, samedi et dimanche.

La grande surprise de ce chrono, c’est Alejandro Valverde qui, à 37 ans, s’améliore constamment. Le voilà 3e de ce chrono, à 24 secondes de Porte. C’est à se demander qui de Nairo Quintana ou Alejandro Valverde aura le leadership de la Movistar en juillet, surtout que Quintana n’a pas vraiment rassuré sur le récent Giro…

Contador termine 7e de ce chrono, à 35 secondes de Porte. Lui aussi a agréablement surpris dans une discipline qu’il peut maitriser. Attaquant, il s’est donné une belle chance de remporter ce Giro dans la montagne en fin de semaine.

Chris Froome est « seulement » 8e deux petites secondes derrière Contador, rien d’affolant je pense, surtout que les écarts ne sont pas très significatifs. Froome voudra cependant se tester davantage dans la montagne, ça sera intéressant.

Les déceptions sont à mettre du côté de Dan Martin et Fabio Aru, rejetés à 1min18, ainsi que de Romain Bardet, 46e seulement de ce chrono à 1min53. Bardet s’est pris une veste, il aura fort à faire sur les trois dernières étapes pour se rapprocher du podium. Je suis surpris de cette performance de Bardet, je croyais qu’il s’était amélioré davantage dans cet exercice au cours des 12 derniers mois.

Thomas De Gent porte toujours le maillot de leader au terme de ce chrono, avec 27 secondes d’avance sur Porte. C’est peu, et c’est beaucoup à la fois. De Gent a déjà sorti de grands numéros, notamment sur le Stelvio il y a quelques années, il faudra aller le chercher… et il vendra chèrement sa peau.

Encore très ouvert, ce Dauphiné!

Dauphiné: le premier test aujourd’hui

Après quelques jours réservés aux sprinters, voilà que le Dauphiné entre aujourd’hui dans le vif du sujet avec un premier test, un chrono de 24 bornes du côté de Bourgoin-Jallieu. Un chrono roulant, à l’avantage de ceux qui auront beaucoup de puissance. Les spécialistes comme Tony Martin devraient s’imposer.

En clair, les enjeux sont simples pour les grands leaders: rouler vite aujourd’hui, afin de se positionner à l’approche de la montagne et surtout, surtout, se rassurer et envoyer un message aux adversaires.

Ce sera notamment l’objectif de Chris Froome, dont on est sans repère depuis un moment. À trois semaines du départ du Tour, l’étape aujourd’hui est importante.

Idem pour Contador, qui semble depuis quelques années ne plus être en mesure de gagner le Tour. Il a tout misé cette saison sur cet objectif, préservant ses énergies pour juillet. Il doit nous rassurer dans une épreuve qu’il avait l’habitude de dominer plus tôt dans sa carrière.

Le troisième homme à surveiller de près est Richie Porte, qui a tout à prouver en vue du Tour de France. Peut-il réellement s’imposer sur la Grande Boucle? Si oui, il doit présenter des garanties sur ce Dauphiné.

Alejandro Valverde, Dan Martin, Fabio Aru, Romain Bardet, Simon Yates, Esteban Chaves et Andrew Talansky voudront aussi gagner la pleine confiance de leur équipe. Tous ces coureurs devront se livrer à fond, plus le choix!

Enfin pour beaucoup d’autres, c’est une place sur l’équipe du Tour qui est dans la balance, ce qui ne manquera pas de rehausser le niveau de ce chrono. Ils seront en effet nombreux à vouloir battre les coéquipiers, ceci afin d’attirer l’attention de leurs directeurs sportifs.

Les classements ce soir seront révélateurs!

Koen Bouwman

Je vous avoue franchement que je ne connaissais pas le jeune (23 ans!) coureur Koen Bouwman de chez Lotto-NL Jumbo, vainqueur de l’étape d’hier au sprint au sein de l’échappée de six coureurs qui est donc allée au bout.

Son palmarès amateur n’est pas très étoffé, outre une 4e place aux Mondiaux contre-la-montre U23 en 2015. Une performance qui rassure cependant sur le moteur de l’individu…

Ce qui m’a impressionné chez ce jeune coureur hier, c’est sa maitrise, sa lucidité et son sang froid dans le final. Il est parti au bon moment pour lui, misant sur un sprint long. Très fort, il n’a jamais vraiment été inquiété et ceci, après avoir fait plusieurs « grimpeurs » dans l’étape pour se rapprocher du grand prix de la montagne. Ouf! quelle étape!

Je pense qu’on entendra de nouveau parler de lui…

Les sprinters mouchés

C’est assez rare pour qu’on le souligne, une échappée est allée au bout hier, incroyable dans ce monde dominé par les oreillettes…

Les équipes de sprinters – FDJ, Katusha, Cofidis en particulier – ont donc été mouchées sur la troisième étape de ce Dauphiné, et c’est rudement bien fait!!!

On aurait bien besoin de davantage d’étapes comme celle-là sur le Tour en juillet. Putain, ça fait du bien de pouvoir y croire!

Dauphiné: prépa finale pour le Tour!

La 69e édition du Critérium du Dauphiné Libéré s’élance ce week-end. Le Dauphiné marque pour moi chaque année le début de la préparation finale en vue du grand rendez-vous de la saison, le Tour de France.

J’aime le Dauphiné, une course qui se déroule dans une région qui m’est très chère.

Chris Froome (vainqueur sortant), Alberto Contador, Richie Porte, Alejandro Valverde, Fabio Aru, Romain Bardet, Dan Martin, Warren Barguil sont notamment au départ, pour un plateau assez exceptionnel merci!

Tous ces coureurs qui préparent le Tour auront de quoi se tester sur la prochaine semaine, surtout lors des trois dernières étapes en montagne. Avant cela, ils auront un chrono de 24 kms à négocier lors de la 4e étape mercredi prochain, ce qui fera les premiers écarts.

Le premier test en montagne surviendra vendredi prochain avec l’arrivée à La Motte Servolex, tout près de Chambéry et siège du service-course de l’équipe AG2R – La Mondiale. Gageons que Romain Bardet voudra s’illustrer sur l’ascension précédent l’arrivée, le Mont du Chat, une ascension difficile suivie d’une descente technique sur une route très étroite. Action garantie!

On enchaine le lendemain vers l’Alpe d’Huez, qui sera atteint via le col de Sarenne, sauvage mais aussi difficile.

Enfin, la dernière étape dimanche 11 juin sera très courte, 115 kms seulement, mais ponctuée de quatre beaux cols, soit le col des Saisies, le col des Aravis, le col de la Colombière avant l’ascension finale vers le Plateau de Solaison. Superbe étape, qui sera assurément nerveuse dès le départ! Très inspirant.

J’aime bien ces trois dernières étapes, assez coutes (la plus longue fait 168 kms), propices à créer une course de mouvement. Alberto Contador sera très certainement à l’attaque, lui qui sort d’un gros bloc d’entrainement à Tenerife (tiens tiens…). Froome et les autres voudront ne rien céder, surtout pas sur le plan psychologique, une donnée qui entre désormais en ligne de compte.

Les Canadiens

Je n’en vois aucun au départ. Hugo Houle est sur les Boucles de la Mayenne, Antoine Duchesne n’est pas dans l’alignement Direct Énergie, Mike Woods se repose de son Giro, Svein Tuft aussi. Est-ce pour autant une indication qu’aucun Canadien ne pourrait être présent sur le Tour? Je n’en suis pas sûr… c’est trop tôt pour se prononcer.

Les leçons d’un Giro fantastique

Quel beau Giro! L’épreuve nous a tenu en haleine jusqu’au tout dernier kilomètre, et au final le vainqueur « moral » de l’épreuve s’impose. Personnellement, je suis content de la victoire de Tom Dumoulin, car j’estime qu’il l’a mérité. C’est par ailleurs le premier Néerlandais à s’imposer sur le Tour d’Italie.

Plusieurs leçons sont à retenir de ce Giro selon moi.

La première, c’est qu’un contre-la-montre le dernier jour, ben c’est souvent une bonne idée. Je pense au Tour 1989 et le duel Fignon-LeMond, au Giro cette année… souvent – mais pas systématiquement bien sûr – un chrono le dernier jour entretient le suspense et force les grimpeurs à prendre des initiatives en montagne. On pourrait imaginer le contraire: une arrivée en altitude le dernier jour, avec un chrono l’avant-veille de l’arrivée! (la logistique n’est cependant pas simple).

On retiendra aussi que Quintana est un coureur ma foi bien énigmatique. Perçu comme un épouvantail l’an dernier, il s’est loupé sur plusieurs grands tours récemment, et on peut raisonnablement remettre en question sa stratégie de préparation en Colombie. C’est bien de s’entrainer sur les hauts plateaux, mais ce n’est peut-être pas là qu’on acquiert le rythme de la compétition… C’est bizarre avec Quintana: on dirait qu’il n’est plus capable de faire la différence en montagne, et que ses chronos sont moins bons qu’avant… Je vous avoue ne pas trop comprendre.

On retiendra également la pointure Dumoulin: celui là a un très gros moteur! Hisser un tel gabarit sur le haut des cols, il me fait penser constamment à Indurain. Volontaire, il ne s’avoue jamais battu et semble avoir un moral à toute épreuve. La grosse lacune ne vient pas de lui, mais bien de son équipe, quasi inexistante en montagne. Il faut vraiment que SunWeb-Giant reconnaisse durant l’intersaison avoir un coureur capable, d’ici peu, de viser une victoire sur le Tour, et donc de construire une équipe autour de lui, notamment pour l’accompagner dans les grands cols. C’est désormais urgent!

On retiendra la prestation de Nibali, auquel il n’aura pas manqué grand chose. Ce coureur s’améliore presque toujours à mesure que les grands tours avancent, et il est le plus dangereux chaque fois en dernière semaine. S’il récupère bien, je pense qu’il pourrait inquiéter Froome et Contador sur le Tour car à son âge (!), on encaisse mieux les efforts d’endurance.

Enfin, Thibault Pinot. Il a non seulement confirmé sur ce Giro sa 3e place du Tour 2014, mais aussi avoir progressé depuis. Capable désormais d’attaquer les meilleurs en haute montagne, il fait face à l’éternel dilemme des grimpeurs: travailler le chrono au risque d’émousser ses qualités en haute montagne, ou au contraire développer davantage ses talents de grimpeur pour espérer faire suffisamment la différence pour pouvoir résister dans les chronos… Virenque, à une certaine époque, avait choisi la première option, Pantani la deuxième… avec le succès que l’on sait. Mon choix serait clair!

Bref, un magnifique Giro qui pose toujours une question supplémentaire: Quintana, Pinot, Nibali auront-ils le temps de récupérer suffisamment pour se présenter à leur meilleur niveau au départ du Tour en juillet? La dernière semaine de ce Giro a été intense, autant physiquement que psychologiquement pour les favoris. La tendance récente nous montre qu’il n’est pas évident d’être au top en juillet après l’avoir été en mai, le cyclisme moderne étant si précis… À mon avis, avantage Froome pour le Tour quand même!

Giro: ils sont dans un mouchoir de poche!

Quel Giro!

Quatre coureurs dans la même minute au général, à 48h de l’arrivée.

Deux étapes piégeuses, une en moyenne montagne, l’autre sur un chrono.

On risque de revivre le scénario du Tour 1989, notamment si Dumoulin reste à portée du nouveau maillot rose hier, Quintana.

Et gageons que Nibali voudra mettre le feu aujourd’hui…

Pas fini, ce Giro!!!

Passionnant, ce Giro!

Et surtout, pas fini, ce Giro!

Il reste trois étapes, trois étapes où tout peut encore arriver.

Ils sont quatre selon moi à pouvoir encore rêver de la victoire finale, soit Dumoulin, Quintana, Nibali et Pinot. Ce sera toutefois difficile pour Pinot, et Quintana devra sortir un grand numéro aujourd’hui ou demain afin de non seulement rattraper son retard, mais aussi prendre suffisamment d’avance pour pouvoir résister sur le chrono du dernier jour.

La meilleure chance des grimpeurs comme Quintana et Pinot, c’est donc aujourd’hui sur la route  de Piancavallo. Avec une arrivée en altitude au terme de 15 kms d’ascension, des écarts significatifs sont possibles. Plus le temps de tergiverser, ils devront tenter quelque chose, sinon Dumoulin aura presque Giro gagné.

L’étape de samedi vers Asiago sera également dangereuse, avec une course qui se lancera très certainement tôt dans l’étape pour les gregario qui voudront préparer le terrain pour l’offensive des favoris qui viendra surement dans le Monte Grappa. La montée vers Foza pourrait être compliqué pour des coureurs en chasse derrière, et l’arrivée n’est que 15 kms plus loin. Cette étape pourrait favoriser une équipe organisée comme la Movistar ou Bahrein-Merida qui ont un bon coup à jouer.

Si Dumoulin est encore en rose samedi soir, ou s’il n’accuse qu’une trentaine de secondes de retard sur un maillot rose, il sera difficile de lui résister. Selon moi, seul Nibali pourra vraiment tirer profit de cette dernière étape, outre Dumoulin bien sûr.

C’est encore très ouvert, et c’est pour cela que c’est un très beau Giro!

Guerre des mots

Chose certaine, il n’y aura pas de cadeau sur la route parmi les quatre protagonistes à la victoire finale. Dumoulin a eu des mots durs au terme de l’étape d’hier, accusant Nibali et Quintana de s’allier contre lui simplement pour le faire perdre, sous-entendant du même coup que ces coureurs ne cherchaient pas à gagner pour eux-mêmes.

À ce niveau, ce n’est jamais bon que de laisser libre court à ses émotions en fin de grand tour. Nibali et Quintana n’ont pas apprécié et seront revanchards sur la route. Et Dumoulin n’a pas vraiment l’équipe pour rivaliser…

Des étincelles à prévoir!

Mathieu Van Der Poel

On connait les dispositions physiques de Mathieu Van Der Poel, 22 ans seulement, super-champion de cyclo-cross.

Il gagne aussi sur route!

Il s’est imposé hier au sprint au sein d’un petit comité sur la 2e étape du Tour de Belgique. Un petit groupe s’était détaché au terme de l’ascension du Mont Kemmel, incluant Van Aert, un autre champion de cyclo-cross, ainsi que Philippe Gilbert. L’explosivité de Van Der Poel, très certainement acquise et entretenue dans le cyclo-cross, l’a bien servi dans le sprint final.

Coquart a perdu la tête de la course, au profit de Philippe Gilbert.

Ca se jouera vraisemblablement aujourd’hui sur le chrono de 13 kms. Ca sera surtout très intéressant de voir ce que Van Aert et Van Der Poel pourront faire dans cet exercice qui laisse parler le moteur!

Le Tour de l’actualité

Ca fait un moment qu’on s’est pas fait plaisir avec un petit tour de l’actualité!

1 – GranFondo Mont Tremblant. C’est dans ma ligne de mire samedi prochain, et ils annoncent beau temps! Je m’aligne sur le grand parcours, 160 kms, question de faire durer le plaisir, et vous encourage à m’y rejoindre. Il reste de la place, et ça sera une excellente préparation pour la suite de la saison cycliste.

D’autres distances sont évidemment disponibles, 125, 80 et 45 kilomètres, selon votre condition physique ou simplement votre envie. Chaque peloton est encadré, assurant la sécurité de tous. Vraiment une belle épreuve, rudement bien organisée, sur des parcours intéressant dans la région des Laurentides. Et que dire de l’ambiance au village Mont Tremblant!!! Assurément LE spot le week-end prochain…

On s’inscrit ici.

2 – GP Le Nordet. De nombreuses erreurs s’étaient glissées dans le classement diffusé le week-end dernier par la FQSC. Ce classement a fait l’objet d’une révision rapide et est de nouveau disponible ici.

3 – David Polveroni. Le formidable grimpeur grenoblois qui écume les cyclosportives montagneuses en France a violemment percuté une voiture alors qu’il descendait rapidement le Mont Noir en tête de course le week-end dernier, sur le Challenge du Vercors. David se retrouve à l’hosto de Grenoble avec de multiples fractures ouvertes. Et merde! C’était pas son tour, il a déjà eu quelques chutes importantes ces dernières années… je pense à lui et lui souhaite un prompt et complet rétablissement. Derrière une douceur apparente, se cache un guerrier, un vrai, Marco Pantani version 2017. Tu vas revenir plus fort David en 2018!

4 – Giro. On se souviendra longtemps de Tom Dumoulin sur cette grande étape de montagne autour de Bormio hier… le pauvre a eu des ennuis gastriques et a dû s’arrêter au pied de l’Umbrail Pass pour satisfaire un besoin naturel autre qu’un pipi… donnant lieu à des images peu communes.

On m’a toujours dit que ce qui est le plus important pour un coureur de grand tour, ce n’est pas les jambes mais bien l’estomac. Sans lui, point de récupération, point de force, c’est souvent le mur, voire l’abandon.

La question est évidemment de savoir comment l’estomac de Dumoulin pourra récupérer pour la suite, copieuse dans les prochains jours.

Pour la petite histoire, ce n’est pas la première fois que pareille aventure arrive à un coureur de premier plan sur un grand tour. Les fins connaisseurs se rappelleront l’épisode de Greg LeMond sur le Tour 1986… Coeurs sensibles s’abstenir!!!

Anyway, Quintana et Nibali se replacent au général sur ce Giro, le premier pointe désormais à 31 petites secondes du maillot rose, le second à 1min12. Pinot est celui qui a de nouveau raté l’occasion de faire un rapproché au général hier, et pointe en 4e place avec 2min38 de retard.

Sur ce que j’ai vu hier, Nibali me parait le plus menaçant pour Dumoulin à partir de maintenant. Il va finir fort, est plus costaud que Quintana sur le chrono et il dispose notamment d’un Pellizotti fort efficace en haute montagne pour l’assister. Quintana dispose également de bons équipiers, Amador et Izagirre en premier lieu, mais me semble un ton en dessous.

Le manque d’équipiers au sein de son équipe Giant s’est cruellement fait sentir hier pour Dumoulin. S’il avait eu ne serait-ce que 2 équipiers à ses côtés pour l’aider après sa pause forcée, il aurait été en bien meilleure posture. À un certain moment, Giant va devoir se poser de sérieuses questions sur la composition de l’équipe, car on ne peut laisser un coureur du talent de Dumoulin sans assistance sur les grands tours.

Quoi qu’il en soit, payez-vous les images de l’étape hier: superbes! Et que de bons souvenirs pour moi, deux ans déjà. Ca me manque tellement de retourner à Bormio et dans ce secteur!

5 – Col du Galibier. Les images de l’opération de déneigement actuellement en cours pour permettre aux voitures et aux cyclistes d’emprunter prochainement le col sont vraiment spectaculaires, comme chaque année. Cela donne une bonne idée de ce qu’est la haute montagne où les conditions n’ont rien à voir avec celles qu’on retrouve à des altitudes plus faibles.

Le Stelvio aujourd’hui!

Ca y est, on y est: la grande étape de ce Giro, 222 bornes, le Mortirolo en apéritif (versant Monno toutefois, le moins difficile), puis le Stelvio côté Bormio (moins dur que côté Prato), puis le Umbrail Pass dans le final.

Il y aura des écarts, et on saura surtout de quoi Tom Dumoulin, l’excellent maillot rose jusqu’ici, est fait de quoi.

Pour Pinot et Quintana, c’est une occasion unique de revenir sur la tête de la course.

Pour Nibali… ben faudra voir. Assez polyvalent, ses sensations durant l’étape dicteront très certainement son action.

Ne manquez pas les images, ça va être grandiose!

Capture d’écran 2017-05-04 à 22.02.50

Dumoulin, façon Indurain!!!

Quelle étape hier mes amis!

C’est pas compliqué, Tom Dumoulin a atomisé le chrono façon Big Mig des années 1990 sur le Tour de France, relayant son plus proche rival, Geraint Thomas, à 49 secondes. Si d’autres gros rouleurs comme Jungels, Sanchez ou Kiryienka limitent la casse (mais ne jouent pas le général de toute façon), les autres favoris du Giro, exception faite peut-être de Nibali, se sont pris une sacré valise hier.

Nibali justement est quand même repoussé à plus de deux minutes.

Mollema est à 2min17.

Yates à 2min39.

Pinot à 2min42.

Kruijswijk à 2min43.

Quintana à 2min53.

Pozzovivo à 3min07.

Au général, Tom Dumoulin s’installe en rose avec 2min23 sur Quintana, trois autres coureurs étant dans un mouchoir de poche avec environ 2min40 de retard, soit Mollema, Pinot et Nibali. Oubliez les autres, ils ont perdu ce Giro.

Mon Dieu que ça va être intéressant pour la suite!

Voilà désormais Quintana en mode rattrapage, avec l’obligation de passer à l’attaque, et pas dans le dernier kilomètre des cols: avec plus de deux minutes dans la vue, il devra partir de plus loin pour espérer combler et surtout, dépasser son retard sachant que Dumoulin aura de nouveau l’avantage le dernier jour, sur le chrono très roulant vers Milan.

Idem pour Pinot qui devra s’allier avec Quintana pour espérer faire péter Dumoulin en montagne.

Nibali a prouvé hier que sa forme est ascendante, ce qu’on soupçonnait. Voilà de quoi bâtir la confiance pour la dernière semaine! Rappelez-vous le coup qu’il a fait l’an dernier sur le Giro, renversant la course justement en dernière semaine. Attention à lui!

Enfin Dumoulin sera en mode « damage control » dans la montagne, son seul objectif étant de limiter la casse en montant à son train. Il a très bien joué ses cartes sur le Blockhaus, limitant ses pertes à moins de 30 secondes sur Quintana… Son équipe Giant est cependant peu armée pour l’épauler, ce sera un handicap que Miguel Indurain lui n’avait pas en montagne avec ses Banesto…

Ca commence aujourd’hui sur la route de Bagno di Romagna, avec quatre cols (passo) à franchir. Les jambes seront lourdes! Le sommet du dernier col est cependant à 25 kms de l’arrivée, de quoi se refaire si jamais Dumoulin ou d’autres devaient perdre une petite minute dans l’ascension.

On attendra ensuite samedi avec l’arrivée à Oropa. Dix bornes pour une course de cote qui créera assurément des écarts. À ne pas manquer! Si le général bouge significativement dans les prochains jours, ce sera samedi prochain.

On entrera ensuite dans le vif du sujet mardi prochain sur la route de Bormio, avec deux ascensions du Stelvio. Ca va faire mal. L’étape reine de ce Giro, 222 bornes à franchir dans la journée… ouf! Si vous ne deviez regarder qu’une seule étape de ce Giro, c’est celle-là!

Si l’étape du lendemain vers Val di Fassa devrait être plus facile, il y a quand même à nouveau 219 kms à franchir. Les organismes seront éprouvés au terme de ces journées.

Restera l’apothéose, trois étapes difficiles, la première vers Ortisei, la deuxième vers Piancavallo, la troisième vers Asiago, et enfin le chrono du dernier jour, très roulant, sur 29 kms (avantage Dumoulin assurément!).

En conclusion, ce Giro n’est pas encore gagné, mais Tom Dumoulin a pris une belle option. Quintana, Pinot, Nibali et Mollema demeurent actuellement au contact, et chacun devra jouer ses cartes intelligemment s’il veut s’imposer, misant sur leurs forces respectives.

Il n’y a rien de plus passionnant que des grimpeurs obligés de passer à l’attaque en montagne, et des rouleurs obligés de rouler à fond dans les chronos pour espérer s’imposer, notamment le… dernier jour de la course. Je vous garantie un Giro avec d’autres rebondissements!

Dumoulin, un bon coup à jouer!

Merci à tous les lecteurs pour des commentaires passionnants hier sur le Giro.

Je suis d’accord avec vous: ce Giro pourrait être truffé de rebondissements, à commencer par aujourd’hui sur le premier long chrono: Dumoulin, mon favori pour l’emporter, pourrait prendre le maillot rose et s’installer avec une certaine avance jusque dans les Dolomites.

Thibault Pinot a également une belle opportunité, lui qui s’est beaucoup amélioré dans les épreuves contre-la-montre: il doit aujourd’hui repousser Quintana et Nibali le plus loin possible, pour ensuite pouvoir gérer son avance dans la montagne.

Le défi de Quintana sera de limiter ses pertes sur ce premier long chrono, sachant qu’il se débrouille toutefois assez bien dans les épreuves chrono.

Enfin, Nibali voudra rester au contact et limiter la casse une fois de plus, pour préserver ses chances dans la dernière semaine où, logiquement, son expérience et sa condition ascendante devraient l’avantager.

N’oublions pas non plus qu’un autre chrono est prévu le dernier jour du Giro! Si Quintana devait prendre une valise aujourd’hui puis se refaire dans la montagne, notamment sur l’étape du Stelvio, il devra toutefois se présenter au dernier chrono avec une certaine marge de manoeuvre.

Dumoulin, quant à lui, devra contrôler ses nerfs et résister à la tentation d’essayer de suivre les grimpeurs en montagne: monter au train, à son rythme, s’est révélé la meilleure des solutions sur le Blockhaus dimanche. Avec le chrono du dernier jour pour faire un rapproché au général, il pourrait bien demeurer une grosse menace jusqu’au dernier jour.

Bref, la suite du Giro s’annonce passionnante!

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