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Calmejane, jusqu’au bout du bout!

Quelle étape hier vers la station des Rousses!

Une étape courue sur des chapeaux de roues, ou la moyenne horaire a dépassé le scénario le plus optimiste.

Une étape avec de l’émotion, du suspense, loin de ces étapes où une équipe contrôle tout.

Le jeune coureur Lilian Calmejane nous a fait vibrer, terminant les 15 derniers kms de l’étape solo, et résistant au retour d’un Robert Gesink volontaire derrière lui. Calmejane a dû s’arracher, notamment pour dominer ses crampes à 5 kms de la ligne, et qui auraient pu tout faire basculer.

Calmejane a passé la journée devant, dans le groupe d’échappés qui a mis 80 bornes à s’extirper du paquet, expliquant notamment la moyenne élevée.

Surtout, c’est une victoire d’un coureur de panache, Calmejane s’étant imposé le jour de l’anniversaire de son directeur sportif, Jean-René Bernaudeau. Il y a des signes comme ça qui ne trompent pas, et on retrouve un peu le tempérament d’un Hinault sur le vélo chez Calmejane. Retenez ce nom!

Derrière, et pour la première fois, les Sky ont roulé presque toute l’étape, question de ne pas concéder trop de temps à certains coureurs plus dangereux pour le général. L’étape va laisser des traces c’est sûr, et l’étape d’aujourd’hui, bien pire encore, va faire très mal, je vous le dis. On annonce également des possibilités de pluie et d’orages en après-midi, s’il devait pleuvoir pour la descente du Mont du Chat, ça pourrait donner lieu à des scènes assez dramatiques.

Ce soir, on ne saura peut-être pas qui a gagné le Tour, mais on saura qui l’a perdu, c’est clair. Ne manquez pas l’étape d’aujourd’hui!

Kittel, des questions?

Deuxième victoire d’étape hier sur le Tour de France pour Marcel Kittel, surpuissant, qui se permet de lancer ses sprints de très, très loin, sans équipiers. La vidéo est éloquente. Je ne trouve rien à rajouter, c’est magnifique! Clair, net, précis, une copie parfaite, tout simplement. (et ça doit être rudement insultant pour ses adversaires qu’il fait passer pour des cadets!).

À ce rythme-là, Kittel engrangera d’autres victoires d’étape sur ce Tour de France, y’a pas de doute.

Impressionnant Aru!

Il fallait des couilles pour attaquer hier aussi loin de l’arrivée (2,4 kms), et Aru les a eu.

Il est parti comme les vrais grimpeurs, une attaque tranchante.

Dans le monde du vélo, on dit qu’il faut savoir attaquer certes, il faut surtout savoir maintenir l’allure et l’écart par la suite. Hier, Aru a fait les deux!

Je vous avoue franchement avoir été impressionné par l’allure du Sarde, au coup de pédale quelque peu saccadé mais rudement efficace.

J’aime beaucoup ces types de coureurs, ces grimpeurs à l’allure à priori fragile mais capables de faire la différence en quelques hectomètres. Voici 5 choses à savoir sur Aru, selon L’Équipe.

Quintana, le perdant

Derrière Aru, ben on a vu plus clair.

Quintana d’abord, le grand perdant du jour selon moi, qui a clairement montré ses limites. Il ne semble pas en mesure d’engranger la vitesse supérieure et il est peut-être cramé du Giro…

Fuglsang est un autre perdant, cédant plus d’une minute à Aru. Le leadership de l’équipe Astana est désormais clair…

Pour le reste, les Froome (nouveau maillot jaune), Bardet, Contador, Porte et Yates sont là où on les attendait.

La surprise vient de Dan Martin, 2e hier, ainsi que de Rigoberto Uran, que je n’attendais pas aussi bien.

La Sky a certes assuré un gros tempo sur les premiers kilomètres de l’ascension, mais la fusée à étage a eu des ratées, notamment du côté d’Henao qui a sauté avant même de pouvoir prendre son relais en tête de course.

Le podium à Paris

Au terme de cette étape, on voit bien à Paris le podium suivant, dans le désordre: Froome, Aru, Porte. Ces trois coureurs devraient être les hommes forts de ce Tour de France, mais les surprises sont possibles, du côté de Dan Martin par exemple.

Froome peut-il garder le maillot jaune jusqu’à Paris? Je pense que oui, il a l’équipe pour et la première grosse étape de montagne est déjà dimanche, ça va venir vite à présent.

Giro

Les coureurs ayant participé au Giro semblent tous à la ramasse sur ce Tour de France: Quintana, Pinot, Mollema, Landa par exemple. Voilà qui en dit long sur la possibilité de doubler deux grands tours victorieusement dans le cyclisme moderne. Ce n’est probablement plus possible, au rythme où ça roule aujourd’hui.

Prochain rendez-vous dimanche, une étape à ne pas manquer, vers Chambéry, avec dans le final le Grand Colombier suivi du Mont du Chat. Dantesque, ça sera dantesque!

Exclusion de Sagan: une décision sévère!

L’exclusion de Peter Sagan du Tour de France pour avoir apparemment fait chuter Mark Cavendish à quelques mètres de la ligne d’arrivée de Vittel hier fait couler beaucoup d’encre.

C’est vrai qu’à prime abord, la photo est assez éloquente.

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Alors, bonne ou mauvaise décision des commissaires de course?

Je pense que la décision est très sévère!

Il n’est jamais facile de trancher, et dans ces situations, l’attention aux détails est très importante.

La reprise vidéo montre clairement que Sagan n’est probablement pas aussi fautif qu’on peut le croire.

D’une part, Cavendish a pris une très mauvaise décision en tentant de se faufiler entre Sagan et la balustrade: il n’y avait clairement pas la place, à moins que Sagan dévie sur sa gauche, ce qui était peu probable à ce stade du sprint.

Le vidéo montre ensuite la tête de Cavendish sur le dos de Sagan, comme si le coureur anglais était déjà en déséquilibre. Quelques fractions de secondes plus tard, Cavendish était clairement en déséquilibre et on réalise alors que sa chute est inévitable.

Ce n’est qu’ensuite que Peter Sagan sort le coude, peut-être pour rester, lui, en équilibre sur sa machine, étant clairement coincé derrière Demare? C’est clair que Sagan a commis une faute en sortant ainsi le coude, mais de là à croire que Cavendish est tombé uniquement en raison de cela, il y a un monde.

Cavendish a donc pris des gros risques hier, et je pense qu’il porte une part importante de responsabilités dans sa chute. En ce sens, la décision d’exclure Peter Sagan du Tour est très, très sévère par les commissaires, et Sagan ne mérite certainement pas cela.

Je n’aime pas beaucoup Peter Sagan, je l’ai écrit hier, mais j’aime encore bien moins les injustices. La décision est vraiment sévère, car le Tour se prive ainsi du champion du monde en titre, un coureur qui attire les foules et qui ne laisse personne indifférent. Sagan pourrait-il se venger plus tard et éviter pendant un temps les courses ASO? Ca sera à voir!

L’équipe Bora a logé une contestation de la décision, il faudra voir ce que ça donne… mais aucun mécanisme d’appel ne permet en principe de renverser une décision des commissaires de course.

Je n’aime pas beaucoup Mark Cavendish non plus, ce sprinter a toujours été très dangereux à l’approche de la ligne et a lui-même fait chuter plusieurs coureurs dans les emballages finaux. À ce petit jeu, on gagne, on perd aussi comme hier…

Quoi qu’il en soit, pourquoi ne pas instaurer dans le cyclisme un système de cartons jaune et rouge comme dans le football? Ainsi, Sagan aurait pu hériter hier d’un carton jaune, soit un avertissement, tout comme Cavendish. À la prochaine infraction seulement, ils auraient pu être éjecté du Tour… ce qui n’empêcheraient pas les commissaires de distribuer des cartons rouges sur les très grosses fautes, évidentes.

Madiot, la passion du cyclisme

Marc Madiot nous a refait toute une célébration suite à la victoire de son coureur Arnaud Demare hier dans le bus de l’équipe. Payez-vous les images, ça vaut la peine… passion du cyclisme quant tu nous tiens!

On croirait revivre les images de Madiot lors de la première victoire d’étape de Thibaut Pinot sur le Tour, il y a quelques années!

Le journal du Tour, J+4

1 – Thibault Pinot. C’est officiel, le leader de la FDJ ne joue pas le général sur ce Tour de France, puisque déjà pointé à plus de trois minutes de Geraint Thomas. Hier sur l’arrivée à Longwy, Pinot a terminé attardé, avec le « gruppetto ». Pinot jouera donc les victoires d’étapes, très certainement en montagne, notamment du côté des trois arrivées en altitude. Gageons qu’il a déjà marqué l’arrivée en haut de l’Izoard, rien de tel pour laisser sa marque sur ce Tour, et dans la légende du vélo!

2 – Bauke Mollema. Celui-là aussi ne jouera pas le général sur ce Tour de France, mais bien les équipiers de luxe pour Contador. Il est aussi déjà pointé à plus de 2min30 de Geraint Thomas.

3 – Peter Sagan. Je n’aime pas trop le coureur, probablement parce que j’ai pu le côtoyer comme journaliste lors des GP de Québec et Montréal: peu sympathique, contrairement à l’image publique qu’il dégage. Mais je dois reconnaitre que le type possède tout un talent sur un vélo: déchaussant hier dans les tous derniers mètres de l’étape, alors qu’il jouait la gagne, il a calmement pris le temps de rechausser, puis de relancer son sprint pour s’imposer. Impressionnant de maitrise! Mais il ne fallait pas que l’arrivée soit 10m plus loin, sinon je crois bien que Michael Matthews l’aurait battu!

4 – Pierre-Henri Lecuisinier. L’ex-coureur pro a mis un terme à sa carrière en début d’année, après avoir été rejeté du milieu cycliste, notamment pour avoir « piégé » le Dr. Mabuse à la caméra cachée pour le reportage Cash Investigation. Je vous invite à lire l’article publié dans Libération, c’est très intéressant parce que l’on comprend que dans le peloton pro, rien n’a changé, et la loi de l’omerta continue de régner. Pas très élogieux non plus pour Marc Madiot et la FDJ…

5 – Dossard. La technologie est partout sur le Tour de France, jusque dans les dossards des coureurs. Un autre reportage sur ces nouveaux dossards est disponible ici sur le site Matos Vélo.

6 – Tubeless. Bilan très complet et très intéressant des roues actuellement disponibles sur le marché et pouvant monter des pneus tubuless. Aujourd’hui, aucune raison de rester sur des pneus, le tubuless est plus confortable, plus léger, plus simple aussi. Je roule tubeless depuis déjà plusieurs années, satisfait à 200%!

7 – Casques. Plusieurs nouveautés dans les casques vus sur le Tour depuis quelques jours. Il faut cependant aimer le style « soupière de mamie ». J’ai bien du mal avec beaucoup d’entre eux! Les Met sont peut-être les plus réussis, avec les ZéroRH.

Le journal du Tour, J-2

Après plusieurs jours d’absence, La Flamme Rouge reprend le service normal pour cette 104e édition du Tour de France, qui débute samedi depuis Dusseldorf en Allemagne. On reprend la formule « journal du Tour » avec les nouvelles qui ont retenu mon attention.

1 – Le Tour, différemment. J’essaierai de vous offrir une couverture un peu différente du Tour de celle retrouvée sur les autres médias, notamment en publiant des opinions engagées sur les faits de course, mais aussi les à-côtés. Essayons d’avoir du plaisir tous ensemble en juillet!

2 – Cardoso. Ca devient une habitude: à l’approche du Tour, il y a toujours un ou quelques cas de dopage qui sortent. Cette fois, c’est le tour du Portugais André Cardoso chez Trek-Segafredo, contrôlé positif à l’EPO. Hé oui, ça existe toujours, l’EPO…

Ce qui est également discutable, c’est le droit de son équipe de le replacer à quelques jours du Tour… ne devrait-on pas imposer aux équipes de fixer leur effectif coureurs dès le soir des Championnats nationaux, et interdire tout remplacement dans la semaine précédent le Tour? Ca ajouterait un peu de pression aux coureurs: si t’es piqué positif, ben ton équipe part à 8 sur le Tour, plutôt qu’à 9…

3 – Estomaqué. Cette nouvelle m’a estomaqué: un coureur italien de… 14 ans a été piqué positif à un anabolisant sur une simple course régionale récemment. 14 ans!

4 – Favoris. Les articles sont nombreux sur les favoris du Tour cette année. La présentation des coureurs, qui a eu lieu hier, est par ailleurs disponible ici dans son intégralité.

Pour moi, onze coureurs sont à surveiller pour le classement général, dans l’ordre: Chris Froome, Richie Porte, Alberto Contador, Nairo Quintana, Jakob Fuglsang, Thibault Pinot, Fabio Aru, Bauke Mollema, Alejandro Valverde, Esteban Chaves, Romain Bardet.

Fuglsang m’apparait personnellement comme l’outsider #1, il sera vraiment intéressant à surveiller.

La Sky fait cependant figure d’épouvantail avec, outre Froome, Sergio Henao, Luke Rowe, Mikel Landa, Geraint Thomas, Vasil Kiryenka, Michal Kwiatlowski, Mikel Nieve et Christian Knees. OUF!!! (et je ne suis donc pas d’accord avec Richie Porte!)

Les autres équipes comportant plusieurs coureurs menaçants pour le général sont Astana (Aru-Fuglsang), Trek-Segafredo (Contador-Mollema), Movistar (Quintana-Valverde) voire Orica-Scott (Chaves-Yates), de quoi donner des options pour la stratégie!

Les équipes qui rouleront pour les sprints seront: Bora-Hansgrohe (Sagan), Bahrain-Merida (Colbrelli), Cofidis (Bouhanni), Dimension Data (Cavendish), FDJ (Demare), Lotto-Soudal (Greipel), Katusha-Alpecin (Kristoff) et Sunweb (Matthews). Ca sera intéressant!

Les équipes condamnées à chasser les victoires d’étape parce que sans grand leader ni sprinter sont: Cannondale-Drapac, Direct Énergie, Fortuneo-Vital Concept, Quick Step, Lotto-NL, UAE Emirates et Wanty – Groupe Gobert. Gageons qu’on verra souvent ces maillots dans les premières échappées du jour…

Les absents de marque qui feront bronzette en juillet: Tom Dumoulin, Vicenzo Nibali, Rui Costa, Fernando Gaviria, Julian Alaphilippe.

5 – Canadiens sur le Tour. Pour la première fois depuis 2008, pas de Canadiens au départ de ce Tour de France puisque ni Antoine Duchesne, ni Ryan Anderson, ni Svein Tuft, ni Hugo Houle n’ont été retenus.

Rappelons qu’en 2013, ils étaient trois au départ: David Veilleux, Ryder Hesjedal et Svein Tuft. Rider Hesjedal est le coureur canadien à avoir pris le départ du Tour le plus souvent avec 7 départs en carrière, entre 2008 et 2015.

Pas de coureurs russes non plus au départ de ce Tour de France, une première en 20 ans.

6 – Étapes plus courtes. La tendance récente veut que les étapes soient plus courtes que dans le passé. C’est effectivement le cas, avec une moyenne de 201 kilomètres par étapes en ligne sur le Tour 1987, comparativement à 185 kilomètres sur le Tour 2017.

Ceci étant, le Tour cette année propose plusieurs étapes de plus de 200 bornes dès la première semaine, ça sera intéressant car la fatigue s’installera vite, surtout si la météo ne collabore pas. Ca pourrait d’ailleurs être un début de Tour assez pluvieux.

7 – Hors délai. On me pose souvent la question: non, il ne suffit pas de terminer les étapes pour demeurer en course. Sur le Tour, des délais d’élimination sont instaurés, forçant les coureurs lâchés à quand même appuyer sur les pédales. Le chiffre à retenir est 15%, généralement il faut que les coureurs lâchés ne mettent pas plus de 15% de plus de temps que le vainqueur de l’étape pour franchir la ligne d’arrivée. Mais cette moyenne masque des écarts assez grands: 3% sur des étapes courtes et sans difficulté, 22% lors de grandes étapes de montagne, voire 25% sur les chronos.

8 – Armstrong. L’Américain a dénoncé avec vigueur sur Twitter (il a notamment écrit « Fuck ASO ») la non-invitation de Jan Ullrich au départ du Tour samedi depuis Dusseldorf, dénonçant l’hypocrisie ambiante, des coureurs comme Laurent Jalabert ou Richard Virenque étant bien présents sur la Grande Boucle.

C’est rare, mais sur ce coup-là, je suis bien d’accord avec Armstrong!

9 – Le Tour en chiffre. C’est ici, et c’est amusant à lire. Je retiens que le plus jeune coureur du peloton n’a que… 22 ans, et le plus vieux 40. Sylvain Chavanel entame son… 17e Tour de France, incroyable.

10 – Coquard. Le sprinter de l’équipe Direct Énergie a été laissé à la maison par le directeur sportif Jean-René Bernaudeau, sur fond de dispute sur le contrat de la saison prochaine, Coquard ayant signé pour une autre équipe.

Direct Énergie peut-elle se permettre le luxe de laisser son meilleur sprinter à la maison? Si l’entente est plombée entre ses équipiers et lui, oui. Cela pourrait également permettre aux baroudeurs de l’équipe d’obtenir plus de liberté pour chasser les étapes, comme Voeckler, Chavanel, Sicard ou encore Calmejane.

11 – Sécurité. À l’heure du terrorisme, le Tour emploie de gros moyens pour assurer la sécurité des coureurs, de l’encadrement, voire du public massé sur les routes.

12 – Cookson et l’UCI.  À 66 ans, Brian Cookson brigue un nouveau mandat à la tête de l’UCI. Les élections auront lieu en septembre prochain. Le Français David Lappartient, 44 ans, lui fait une rude compétition.

J’estime personnellement que Cookson a un bilan trop mitigé pour avoir mon appui. S’il a certes donné un nouvel élan au cyclisme féminin, qui en a bien besoin, c’est la confusion quant à la réforme du cyclisme, et il a échoué dans sa tentative d’améliorer la lutte contre le dopage, surfant sur l’ère du temps. Plus jeune, je pense que Lappartient peut insuffler un souffle nouveau, du moins on a rien à perdre!

13 – Blanc. Le blanc sera à l’honneur dans le peloton du Tour, avec l’équipe Sky et l’équipe Trek Segafredo qui ont dévoilé un nouveau maillot à dominance blanc pour ce Tour de France. Espérons qu’on pourra bien distinguer les différences du haut des airs! Et personnellement, j’aime le blanc, ça fait classe!

Dal-Cin champion canadien!

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Beaucoup d’émotions hier à Ottawa lors des Championnats canadiens puisque c’est un coureur d’Ottawa qui a gagné, le sympathique Matteo Dal-Cin.

On savait tous que Matteo était en forme, il venait de gagner l’étape-reine du Tour de Beauce au sommet du Mont Mégantic il y a 10 jours.

Matteo participant souvent aux sorties d’entrainement dans la région, on aura le bonheur de rouler avec le champion canadien pendant un an, wow!  Mais ça ne va pas arranger nos « A-loop » du mardi soir dans le Parc, où ça roulera encore plus vite… avec l’avantage de tirer tout le monde vers le haut, les coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau multipliant les podiums partout sur la scène des courses provinciales, encore ce week-end sur la Coupe des Amériques.

J’ai assisté à la course hier, la vitesse des coureurs était vraiment impressionnante sur un parcours tout plat, favorisant les coureurs puissants. Ca filait régulièrement entre 50 et 55 km/h, le peloton en file indienne… Un directeur sportif m’a confirmé après la course avoir tenté de ramener un de ses coureurs derrière sa bagnole, à plus de 60 à l’heure: il n’est jamais revenu!

Les orages, les bourrasques de vent ont également compliqué la course, et l’ont même interrompue un moment.

On pourrait dire que la course s’est jouée en deux temps: dès la reprise après l’interruption due au premier gros orage (km 50 environ), ou pendant 15 bornes, le peloton a roulé vraiment très, très vite. Du coup, une première grosse sélection s’est opérée, et c’est avec surprise que j’ai vu rentrer au bercail des coureurs comme Antoine Duchesne.

La course a ensuite repris des allures plus normales, avec des tentatives d’échappée toutes vouées à l’échec en raison des coups de vent. Et pendant tout ce temps, un coureur me faisait vraiment forte impression: Svein Tuft, qui semblait se balader même quand ça roulait vite derrière une nouvelle tentative.

Il faut dire qu’avec des équipes comme Silber, Garneau ou Rally, la bonne échappée devait avoir la bonne composition, ce qui n’est pas arrivé.

Le deuxième acte s’est joué dans l’avant dernier tour, lorsque Dal-Cin et Marc-Antoine Soucy (Garneau) se sont dégagés juste au moment où le vent tombait (bien joué!). Ils ont su résister avec brio aux coups de butoir des Silber d’abord, de Svein Tuft ensuite, un Svein Tuft bien isolé toutefois dans ce final et sur qui reposait le poids de la course.

L’entente devant entre Dal-Cin et Soucy était très bonne puisque chacun d’eux était promis à un titre de champion canadien s’ils allaient au bout: à Dal-Cin le titre élite, à Soucy le titre U23.

Les deux hommes se sont quand même disputés âprement la victoire au sprint, Dal-Cin coiffant Soucy un peu avant la ligne.

Pas de public

Bref, une belle course disputée toutefois sur un circuit très roulant rendant difficile la sélection. Antoine Duchesne a d’ailleurs critiqué ce choix de parcours et je vous avoue franchement bien le comprendre.

Ce qui surprenait davantage, c’était l’absence quasi totale de public: personne le long du circuit, pourtant urbain (mais décentrée du centre-ville d’Ottawa et situé dans un parc d’édifices du gouvernement fédéral). J’étais à peu près tout seul sur le circuit, avec quelques amis(es). Seule une petite centaine de personnes, presque toutes de la famille, de l’encadrement ou de la communauté cycliste locale, se sont rassemblées pour l’arrivée.

Il faut dire que la météo difficile n’a certainement pas aidé.

Il y avait pourtant dans le peloton deux coureurs ayant disputé le Tour de France (Svein Tuft et Antoine Duchesne), plusieurs grosses pointures (Guillaume Boivin, Ryan Anderson, etc.).

Si la pratique cycliste explose au Canada depuis quelques années, il reste encore bien du chemin à parcourir pour que les courses cyclistes deviennent un réel centre d’intérêt pour le public canadien… et ça me fait toujours un pincement au coeur devant le talent immense et l’énergie que déploient les coureurs cyclistes, ces athlètes d’exception.

Le chrono

On reprend les mêmes ce mardi pour le titre de champion canadien du contre-la-montre. Ca se disputera dans le Parc de la Gatineau, en clair une ascension du stationnement Gamelin à l’entrée du parc jusqu’au Belvédère Champlain et retour. Ca monte et ça descend. Ca sera intéressant, surtout du côté de la côte Black, la plus difficile.

32e édition du Tour de Beauce

Capture d’écran 2017-06-12 à 22.12.48C’est une institution pour le cyclisme nord-américain: le Tour de Beauce. Une épreuve à la réputation enviable: difficile à gagner, usante, et qui situe la caisse de son vainqueur.

Pas surprenant dans ce contexte que peu de coureurs du Québec se soient imposés en Beauce depuis la première édition, en 1986: Yvan Waddell en 1987, Gervais Rioux en 1988, Czeslaw Lukaszewicz en 1991, Jacques Landry en 1994, et c’est tout!

La dernière victoire canadienne remonte à 2008 avec Svein Tuft.

Cette année, la 32e édition sera un peu spéciale puisque peu de coureurs canadiens de premier plan y seront présents: pas de Svein Tuft, pas d’Hugo Houle, pas d’Antoine Duchesne, pas de Mike Woods, pas même d’équipe nationale canadienne.

Dans ce contexte, la course de cinq étapes se jouera très probablement parmi les grosses écuries américaines comme Holowesko-Citadel, Axeon Hagens Berman, United Health Care, Canyon Racing ou encore la formation Inteja-Dominican.

Des coureurs comme l’inusable Francesco Mancebo, Robin Carpenter ou encore Evan Huffman seront à surveiller pour le général qui demeure toutefois assez ouvert au départ de la course.

Côté canadien, il sera intéressant de regarder les Matteo Dal-Cin, Bruno Langlois, Alex Cataford (sur le chrono), Ryan Roth, Pierrick Naud ou encore Marc-Antoine Soucy, récent vainqueur d’une étape du Tour du Saguenay. Ils peuvent espérer une victoire d’étape, ce qui serait déjà très bien! Faut y aller les gars!

L’étape la plus intéressante selon moi est celle se terminant au sommet du Mont Mégantic: écarts garantis! Arrivant tôt dans la course (2e étape), il s’agit de ne pas se louper et d’avoir une bonne équipe permettant d’arriver placé au pied de l’ascension, pour avoir une bonne chance de victoire. Le Mont Mégantic, c’est un peu notre Planche des Belles Filles, les filles en moins?!

Pour le général, l’autre étape cruciale est le chrono de 19 bornes dès la 3e étape, soit le lendemain du Mont Mégantic. Avec une bonne équipe, la suite demeure difficile, mais jouable.

Je mise Mancebo, il a l’expérience de la Beauce!

Quel Dauphiné!

Quel Critérium du Dauphiné avons-nous vécu ce week-end!

Trois étapes dans les Alpes, trois étapes de feu, avec des cols et des paysages magnifiques qui faisaient aussi le régal des yeux.

Mon Dieu! que Chambéry et sa région me manquent en ce moment…

Y’a d’abord eu cette étape de vendredi dernier, avec l’arrivée à la Motte Servolex, une proche banlieue de Chambéry. Payez-vous les images absolument fantastiques de la descente du Mont du Chat, côté Lac du Bourget, une descente que j’ai faite l’an dernier à pareille date après être monté du même côté. Ascension difficile que ce Mont du Chat, mais curieusement – et ça devient une constante – c’est dans les descentes que les leaders creusent désormais l’écart.

Chris Froome y est en effet allé plein pot, ce qui suggère qu’il avait reconnu cette descente à l’entrainement et savait que ça passait à cette vitesse. Les trois autres – Fuglsang, Porte et Aru – ont eu bien du mal à tenir sa roue dans la plongée!

L’étape de samedi vers l’Alpe d’Huez a également été spectaculaire, avec ce pittoresque et sauvage col de Sarenne, un secret bien gardé dans le secteur. On y a vu un Romain Bardet en jambes, ça faisait plaisir de le retrouver ainsi à ce niveau.

Enfin, le Dauphiné a basculé hier pour Richie Porte, leader mais isolé très rapidement en début d’étape puis cuisiné à petit feu par tous ses adversaires. Au final, c’est un impressionnant Jokob Fuglsang qui s’impose, surpuissant dans la dernière ascension.  Froome a marqué ses limites sur ce Dauphiné, mais sachant qu’on est à six semaines de la dernière semaine du Tour, pas de panique Monique! Idem pour Contador dont l’objectif principal était de terminer ce Dauphiné avec encore de la fraicheur physique.

Pour Porte, il faut retenir plusieurs choses de ce Dauphiné: d’une part, sa défaite est la défaite de son équipe, qui n’a vraiment pas été à la hauteur hier. C’est même proprement scandaleux il me semble, à ce niveau de professionnalisme…

Deuxièmement, Porte a encore une fois connu un jour de moins bien sur un grand tour, que ce soit pour des raisons physiques ou tactiques. Ca devient une habitude… et on peut se poser la question: peut-on réellement lui faire confiance sur le Tour, une épreuve de trois semaines? C’est un gros risque…

Troisièmement, ses déclarations à l’arrivée hier, où il estimait que les autres avaient couru « négativement » contre lui. Foutaise! Il s’attendait à quoi, Porte? C’est évident qu’il était la cible #1 de toutes les autres équipes, et qu’on ne lui ferait pas de cadeau. Il a tardé à réagir dans la Colombière, c’est là qu’il fait des erreurs tactiques, car il savait qu’il ne pouvait plus compter sur des équipiers. Dans ce contexte, il se devait d’accompagner Fuglsang et Froome, les 2e et 3e du général… Au lieu de ça, il a marqué Froome, tardé à réagir, et s’est retrouvé en chasse patate toute l’étape. Pas fort!

Contador et Froome ont pour leur part bien travaillé sur ce Dauphiné, et on a eu l’impression qu’ils en ont gardé sous la pédale.

Valverde a baissé pavillon hier, je ne sais trop ce que ça signifie en prévision du Tour…

Aru, Fuglsang et l’équipe Astana sont sans conteste les grands vainqueurs de ce Dauphiné, les deux coureurs ayant affiché une excellente condition, assurément à la hausse. Je pense qu’Aru pourrait être une belle menace sur le Tour, il aura de la fraicheur physique c’est certain. Et bien difficile de dire jusqu’où Fuglsang peut aller…

Chrono du Dauphiné: Porte, Valverde, Contador les gagnants

Les résultats sont intéressants sur le chrono d’hier au Dauphiné, court il est vrai (24 kms).

Richie Porte qui s’impose devant Tony Martin, c’est une surprise, je ne l’attendais pas à ce niveau. Ce qui est inquiétant avec Porte, c’est qu’on ne sait jamais: il a toujours connu le jour sans jusqu’ici dans un grand tour, et ce résultat hier ne donne pas encore de garanties pour juillet selon moi. Attendons de voir à quel point il sera solide en montagne vendredi, samedi et dimanche.

La grande surprise de ce chrono, c’est Alejandro Valverde qui, à 37 ans, s’améliore constamment. Le voilà 3e de ce chrono, à 24 secondes de Porte. C’est à se demander qui de Nairo Quintana ou Alejandro Valverde aura le leadership de la Movistar en juillet, surtout que Quintana n’a pas vraiment rassuré sur le récent Giro…

Contador termine 7e de ce chrono, à 35 secondes de Porte. Lui aussi a agréablement surpris dans une discipline qu’il peut maitriser. Attaquant, il s’est donné une belle chance de remporter ce Giro dans la montagne en fin de semaine.

Chris Froome est « seulement » 8e deux petites secondes derrière Contador, rien d’affolant je pense, surtout que les écarts ne sont pas très significatifs. Froome voudra cependant se tester davantage dans la montagne, ça sera intéressant.

Les déceptions sont à mettre du côté de Dan Martin et Fabio Aru, rejetés à 1min18, ainsi que de Romain Bardet, 46e seulement de ce chrono à 1min53. Bardet s’est pris une veste, il aura fort à faire sur les trois dernières étapes pour se rapprocher du podium. Je suis surpris de cette performance de Bardet, je croyais qu’il s’était amélioré davantage dans cet exercice au cours des 12 derniers mois.

Thomas De Gent porte toujours le maillot de leader au terme de ce chrono, avec 27 secondes d’avance sur Porte. C’est peu, et c’est beaucoup à la fois. De Gent a déjà sorti de grands numéros, notamment sur le Stelvio il y a quelques années, il faudra aller le chercher… et il vendra chèrement sa peau.

Encore très ouvert, ce Dauphiné!

Dauphiné: le premier test aujourd’hui

Après quelques jours réservés aux sprinters, voilà que le Dauphiné entre aujourd’hui dans le vif du sujet avec un premier test, un chrono de 24 bornes du côté de Bourgoin-Jallieu. Un chrono roulant, à l’avantage de ceux qui auront beaucoup de puissance. Les spécialistes comme Tony Martin devraient s’imposer.

En clair, les enjeux sont simples pour les grands leaders: rouler vite aujourd’hui, afin de se positionner à l’approche de la montagne et surtout, surtout, se rassurer et envoyer un message aux adversaires.

Ce sera notamment l’objectif de Chris Froome, dont on est sans repère depuis un moment. À trois semaines du départ du Tour, l’étape aujourd’hui est importante.

Idem pour Contador, qui semble depuis quelques années ne plus être en mesure de gagner le Tour. Il a tout misé cette saison sur cet objectif, préservant ses énergies pour juillet. Il doit nous rassurer dans une épreuve qu’il avait l’habitude de dominer plus tôt dans sa carrière.

Le troisième homme à surveiller de près est Richie Porte, qui a tout à prouver en vue du Tour de France. Peut-il réellement s’imposer sur la Grande Boucle? Si oui, il doit présenter des garanties sur ce Dauphiné.

Alejandro Valverde, Dan Martin, Fabio Aru, Romain Bardet, Simon Yates, Esteban Chaves et Andrew Talansky voudront aussi gagner la pleine confiance de leur équipe. Tous ces coureurs devront se livrer à fond, plus le choix!

Enfin pour beaucoup d’autres, c’est une place sur l’équipe du Tour qui est dans la balance, ce qui ne manquera pas de rehausser le niveau de ce chrono. Ils seront en effet nombreux à vouloir battre les coéquipiers, ceci afin d’attirer l’attention de leurs directeurs sportifs.

Les classements ce soir seront révélateurs!

Koen Bouwman

Je vous avoue franchement que je ne connaissais pas le jeune (23 ans!) coureur Koen Bouwman de chez Lotto-NL Jumbo, vainqueur de l’étape d’hier au sprint au sein de l’échappée de six coureurs qui est donc allée au bout.

Son palmarès amateur n’est pas très étoffé, outre une 4e place aux Mondiaux contre-la-montre U23 en 2015. Une performance qui rassure cependant sur le moteur de l’individu…

Ce qui m’a impressionné chez ce jeune coureur hier, c’est sa maitrise, sa lucidité et son sang froid dans le final. Il est parti au bon moment pour lui, misant sur un sprint long. Très fort, il n’a jamais vraiment été inquiété et ceci, après avoir fait plusieurs « grimpeurs » dans l’étape pour se rapprocher du grand prix de la montagne. Ouf! quelle étape!

Je pense qu’on entendra de nouveau parler de lui…

Les sprinters mouchés

C’est assez rare pour qu’on le souligne, une échappée est allée au bout hier, incroyable dans ce monde dominé par les oreillettes…

Les équipes de sprinters – FDJ, Katusha, Cofidis en particulier – ont donc été mouchées sur la troisième étape de ce Dauphiné, et c’est rudement bien fait!!!

On aurait bien besoin de davantage d’étapes comme celle-là sur le Tour en juillet. Putain, ça fait du bien de pouvoir y croire!

Dauphiné: prépa finale pour le Tour!

La 69e édition du Critérium du Dauphiné Libéré s’élance ce week-end. Le Dauphiné marque pour moi chaque année le début de la préparation finale en vue du grand rendez-vous de la saison, le Tour de France.

J’aime le Dauphiné, une course qui se déroule dans une région qui m’est très chère.

Chris Froome (vainqueur sortant), Alberto Contador, Richie Porte, Alejandro Valverde, Fabio Aru, Romain Bardet, Dan Martin, Warren Barguil sont notamment au départ, pour un plateau assez exceptionnel merci!

Tous ces coureurs qui préparent le Tour auront de quoi se tester sur la prochaine semaine, surtout lors des trois dernières étapes en montagne. Avant cela, ils auront un chrono de 24 kms à négocier lors de la 4e étape mercredi prochain, ce qui fera les premiers écarts.

Le premier test en montagne surviendra vendredi prochain avec l’arrivée à La Motte Servolex, tout près de Chambéry et siège du service-course de l’équipe AG2R – La Mondiale. Gageons que Romain Bardet voudra s’illustrer sur l’ascension précédent l’arrivée, le Mont du Chat, une ascension difficile suivie d’une descente technique sur une route très étroite. Action garantie!

On enchaine le lendemain vers l’Alpe d’Huez, qui sera atteint via le col de Sarenne, sauvage mais aussi difficile.

Enfin, la dernière étape dimanche 11 juin sera très courte, 115 kms seulement, mais ponctuée de quatre beaux cols, soit le col des Saisies, le col des Aravis, le col de la Colombière avant l’ascension finale vers le Plateau de Solaison. Superbe étape, qui sera assurément nerveuse dès le départ! Très inspirant.

J’aime bien ces trois dernières étapes, assez coutes (la plus longue fait 168 kms), propices à créer une course de mouvement. Alberto Contador sera très certainement à l’attaque, lui qui sort d’un gros bloc d’entrainement à Tenerife (tiens tiens…). Froome et les autres voudront ne rien céder, surtout pas sur le plan psychologique, une donnée qui entre désormais en ligne de compte.

Les Canadiens

Je n’en vois aucun au départ. Hugo Houle est sur les Boucles de la Mayenne, Antoine Duchesne n’est pas dans l’alignement Direct Énergie, Mike Woods se repose de son Giro, Svein Tuft aussi. Est-ce pour autant une indication qu’aucun Canadien ne pourrait être présent sur le Tour? Je n’en suis pas sûr… c’est trop tôt pour se prononcer.

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