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Tour de France: le chrono de la dernière chance jeudi?

Deuxième jour de repos sur le Tour aujourd’hui.

On entame donc le dernier droit demain, avec quatre étapes de montagne dans le secteur des Alpes pour sceller ce Tour de France.

Pour les adversaires de Chris Froome, bien en selle, il reste donc quatre occasions pour le renverser. Ca ne sera pas facile tant l’équipe Sky domine, et tant Chris Froome semble intouchable. Une défaillance de sa part est peu probable.

Pour moi, le test ultime demeure le chrono en côte jeudi prochain entre Sallanches et Mégève. Ca sera du un contre un à cette occasion, personne ne pourra se cacher et ce sont donc les jambes qui parleront. Je pense que nous aurons une confirmation que sur ce Tour, quatre hommes sont au dessus du lot: Froome bien sûr, mais aussi Mollema, Yates et Porte. L’inconnu demeure Quintana mais sur ce qu’on a vu jusqu’ici, il semble limite dans tous les cols.

Il reste également deux arrivées en altitude, qui représentent toujours une occasion d’avoir des écarts sur la ligne. La plus dure est demain vers Finhaut-Émosson, quelques pentes bien raides proches de la ligne d’arrivée étant au programme. L’autre c’est vendredi sur la route vers St-Gervais Mont Blanc.

Les autres batailles

D’abord, les victoires d’étape. Ils sont plusieurs à vouloir, à devoir, faire quelque chose. Je pense par exemple à Romain Bardet. À Nairo Quintana, qui a la pression. À Daniel Martin ou encore Fabio Aru, qui doivent aussi gagner au moins une étape pour justifier les attentes placées en eux. Ou encore à Pierre Rolland ou Warren Barguil.

Pour le maillot vert, ça semble plié pour Peter Sagan qui possède désormais une confortable avance sur Mark Cavendish et Marcel Kittel. Passant mieux la montagne que ces deux-là, il pourra encore aller grapiller des points sur les sprints intermédiaires au cours des prochains jours.

Pour le maillot à pois, c’est peut-être pas encore gagné pour Rafal Majka, actuellement en tête avec 37 points d’avance sur Thomas DeGendt. Ce dernier est un teigneux, et je pense qu’il peut refaire une grande partie de son retard avec une belle chevauchée sur une étape. Il risque d’y avoir encore de la bagarre pour ce maillot!

Pour le maillot blanc, je pense que c’est plié pour Adam Yates, à voir comment il grimpe en ce moment. Le deuxième du classement, Louis Meintjes, est à plus de trois minutes déjà.

Le dopage en Russie

Rapport accablant hier sur le dopage en Russie, un dopage étatisé qui remontait jusqu’au plus haut niveau politique. Si on s’en doutait un peu, cela reste une sacré tuile pour la crédibilité du sport, en particulier pour ces athlètes russes.

Il faut maintenant que l’AMA et le mouvement olympique aille au bout du raisonnement, et prennent la seule décision qui s’impose: suspendre toute la délégation russe des prochains JO.

La crédibilité du sport dans son ensemble est à ce prix.

Le peloton 2017

Outre Alberto Contador qui a confirmé sa venue chez Trek-Segafredo, les nouvelles tombent ces jours-ci à propos du peloton 2017. AG2R – La Mondiale a renouvelé son partenariat avec l’équipe jusqu’en 2020, une excellente nouvelle pour cette équipe de Chambéry et pour Hugo Houle.

Pinarello a également annoncé le renouvellement de son partenariat avec l’équipe Sky pour les quatre prochaines années. Par contre B-Twin, fournisseur des vêtements de l’équipe de la FDJ, arrêtera sa collaboration en fin d’année.

Le Tour de l’actualité

Beaucoup de nouvelles à couvrir sur ce Tour de l’actualité, autant sur la scène européenne que canadienne.

1 – Dauphiné. Victoire de Chris Froome, un peu surprenante dans la mesure où durant les premières étapes, il a semblé dans un premier temps être un peu à la peine, pour ensuite dominer son sujet.

Les enseignements sont toutefois ailleurs.

Alberto Contador d’abord, qui ne m’a pas vraiment rassuré. Quand ça embraye vraiment devant, il semble plafonner depuis deux ans, coincé à quelques mètres derrière.

Romain Bardet ensuite, un beau 2e du général, mais dont je n’ai pas compris la stratégie lors de l’étape remportée par Thibault Pinot. Il me semble que c’était clair: il devait rouler pour le général! Au lieu de ça, il a voulu jouer les deux cartes, a attaqué Pinot à 3 kms de la ligne, du coup celui-ci n’a plus collaboré, et Bardet a perdu un paquet de temps qui lui aurait peut-être permis d’aller chercher le maillot jaune. À ce niveau de professionnalisme, j’ai trouvé ça pas très fort.

Belle perf par ailleurs de Julian Alaphilippe, qui passe vraiment un cap, de Daniel Martin, finalement 3e du général, et de Louis Meintjes, le sud-africain de l’équipe Lampre qui n’a pas fini de nous surprendre selon moi en haute montagne.

Souvent décroché dans le final, je suis curieux: que pensez-vous de la performance de Pierre Rolland sur ce Dauphiné qu’il termine à la 10e place du général, dans le contexte des déclarations de Jonathan Vaughters il y a quelques mois?

2 – Dopage mécanique. C’est évidemment l’Affaire qui secoue le monde du cyclisme, à trois semaines du début du Tour de France: Stade2 a publié la suite de son reportage sur les moteurs dans les vélos, et les faits sont troublants. C’est ainsi qu’on apprend que l’UCI (le directeur technique en charge du contrôle des vélos) aurait prévenu par courriel un dirigeant des vélos Typhoon, spécialisés notamment dans l’intégration de moteur, d’une enquête policière en cours durant le Tour de France 2015 visant notamment Stefano Vargas, celui qui a mis au point plusieurs moteurs pour les vélos et qui travaillait pour Typhoon. Prévenu, ce dernier a pu fuir rapidement et ainsi échapper aux enquêteurs.

Quels étaient les intérêts de l’UCI à prévenir ainsi ces possibles acteurs de la triche? Quels sont les liens entre l’UCI et cette business? Comme à la belle époque Armstrong, l’UCI a-t-elle intérêt à lutter contre les tricheurs – donc à nuire à l’image du cyclisme – qui utilisent des moteurs, surtout considérant l’immense marché potentiel que représente cette technologie? Quels sont les rôles des dirigeants, de Brian Cookson?

Chose certaine, tout cela sent décidément très, très mauvais.

3 – Le Tour de Beauce s’élance mercredi, et on connait désormais la liste des engagés. Y’a du beau monde, notamment du côté de l’équipe du Canada, avec Ryan Anderson et Hugo Houle, mais la pointure Chris Horner, ou encore les Silber avec Matteo Dal-Cin, Alex Cataford ou encore Ryan Roth. Le champion canadien Guillaume Boivin se remet quant à lui d’une mauvaise chute à l’entrainement la semaine dernière. Cette chute est dommage, car le parcours des Championnats canadiens d’Ottawa qui se profile d’ici peu lui convient bien cette année.

Pour les étapes, la formule demeure la même que ces dernières années, avec comme premier juge de paix l’arrivée au sommet du Mont Mégantic puis, dès le lendemain, le chrono de 19kms. Une fois ces deux étapes, on connaît souvent assez bien la composition du podium, même si la course n’est pas forcément gagnée en dépit de l’abandon du difficile circuit à Québec passant par la côte Gilmour.

4 – Tour de Suisse. Peter Sagan, bis repetitas: il remporte la première et la deuxième étape, et se fait donc plaisir sur cette épreuve. Cancellara a remporté le prologue, c’est bien, et on entre désormais dans le vif du sujet avec la montagne. À surveiller, les Tejay Van Garderen, Peter Stetina, Geraint Thomas, Wilco Kelderman, Rui Costa, Warren Barguil, Andrew Talansky voire Michele Scarponi, qui est sorti d’un bon Giro et qui marche bien en ce moment.

5 – Rudi Altig. Le puissant cycliste allemand est décédé récemment des suites d’un cancer, et c’est une perte pour le cyclisme. Champion du monde sur route en 1966, il a surtout brillé sur la piste durant toute sa carrière, remportant notamment le championnat du monde de poursuite en 1960 et 1961, ainsi que de nombreux Six-Jours.

Sur la route, il est même parvenu à décrocher une victoire sur un grand tour, la Vuelta 1962! Ajoutez à cela deux grandes Classiques (le Tour des Flandres 1964 et Milan San Remo 1968) ainsi que huit étapes du Tour et vous comprenez la carrure de ce type hors du commun, d’une puissance phénoménale.

Il reste aussi connu pour son épisode du Trophée Baracchi 1962 avec Jacques Anquetil, pourtant réputé roi du chronomètre à l’époque. Supérieur durant l’épreuve, Altig avait poussé Anquetil pendant une bonne partie de la course!

6 – Vu sur Matos Vélo, le nouveau BMC RoadMachine 2017, peut-être un des premiers vélos, avec le Canyon Endurace CF SLX, à marier à la fois côté aéro et côté légèreté pour grimper. Gageons que les fabricants seront nombreux dans les prochains mois à proposer des produits de ce type, plus polyvalents.

7 – Alberto Contador. Le champion espagnol serait en discussion avec l’équipe Trek-Segafredo pour l’an prochain, son équipe Tinkoff arrêtant. Rappelons que Contador a déjà couru sur du matériel Trek, c’était lorsqu’il était chez Discovery puis Astana durant les années Armstrong. Trek-Segafredo a évidemment du budget de disponible la saison prochaine avec la fin de carrière de Fabian Cancellara, et n’a pas vraiment personne pour les grands tours, Bauke Mollema semblant montrer ses limites. Avec Contador, ils combleraient un vide dans l’immédiat, en attendant la perle rare.

8 – Antoine Duchesne. La grande question au Québec, c’est de savoir si oui ou non, Duchesne sera sélectionné sur l’équipe Direct Énergie qui fera le Tour. S’il a terminé le Dauphiné dans une forme ascendante, ce qui est très positif pour lui, j’ai un doute sérieux personnellement, les autres coureurs Direct Énergie identifiés pour le Tour ayant bien marché aussi sur cette course. Et côté marketing, un coureur français sur le Tour, c’est le gage de davantage de couverture médiatique qu’un coureur du Québec, aussi sympathique soit-il.

Je souhaite toutefois de tout coeur à Antoine cette sélection. Il le mérite!

9 – Championnats canadiens Maîtres. Un grand coup de chapeau à tous ceux qui ont pris le départ dimanche de la course sur route des Championnats canadiens, les conditions climatiques n’étant pas très bonnes: 10 degrés à peine, très nuageux, et un vent violent!

Pour la petite histoire, la moyenne horaire des coureurs Maitres B (40-49 ans) s’est avérée supérieure à celle des Maitres A (30-39 ans), soit 37,7 km/h versus 37,2 km/h. Ces derniers avaient cependant un tour de plus à parcourir (9 tours – 143km – versus 8 tours – 127 kms – pour les Maitres B).

Dans les Maîtres B, c’est parti à fond les manettes malgré une attente de plus de 20 minutes sur la ligne, vraiment inacceptable selon moi compte tenu du froid qui régnait dimanche matin à 9h. Nous grelottions tous sur la ligne! La sélection s’est opérée d’entrée, de nombreux coureurs étant lâchés dès les premiers kilomètres, assez indigestes il est vrai.

Le reste de la course a été une lente sélection par l’arrière, le premier groupe perdant des unités au fur et à mesure que les deux grosses bosses revenaient au programme. Le reste du tour n’était pas de tout repos, et on a eu droit à quelques phases très intenses de relances.

Toujours avec les meilleurs à l’entrée du 8e et dernier tour, des débuts de crampes que j’ai dû gérer m’ont empêché (de très peu!) d’accrocher ce qui restait du peloton de 87 coureurs au départ (environ 25 coureurs à ce moment). Je termine 22e, après une longue chasse de 13 kms pour tenter de recoller, avec mon compagnon Mike Reeves que je félicite. Nous n’avons rien lâché, nous avons roulé full gaz jusqu’à la ligne, et je me suis bien battu!

Félicitations surtout à Michel Jean, nouveau champion canadien des 40-49 ans, et qui prouve qu’à cet âge, on peut encore rouler très, très vite sur un vélo!!!

Vous êtes des bêtes les mecs!!!

Antoine Duchesne sur le Tour: quelles chances?

L’équipe Direct Énergie au sein de laquelle évolue le Québécois Antoine Duchesne, auteur d’un excellent début de saison avec notamment ce maillot de meilleur grimpeur sur Paris-Nice, a annoncé que quatre coureurs étaient d’ors et déjà sélectionnés pour le Tour, et ce n’est pas une surprise: Thomas Voeckler, Sylvain Chavanel, Romain Sicard et le sprinter Bryan Coquard, qui enquille les victoires depuis quelques semaines.

Reste donc cinq places, les équipes sur le Tour comportant neuf coureurs.

Jean-René Bernaudeau a annoncé que ces cinq élus allaient être choisis parmi huit coureurs qui sont donc « présélectionnés »: Antoine Duchesne y figure, et c’est déjà une petite victoire et une preuve de la confiance qu’on lui accorde chez Direct Énergie.

La partie n’est toutefois pas gagnée d’avance pour faire l’équipe du Tour.

D’une part parce qu’Antoine Duchesne, qui est actuellement engagé sur le Dauphiné Libéré, se remet d’une récente maladie ayant dû être traitée par antibiotiques. Du coup, il n’est pas au top, estimant devoir actuellement composer avec 20% de puissance en moins qu’il espère récupérer rapidement. Rien en tout cas pour pouvoir se mettre en valeur à trois semaines du début du Tour. Rappelons que David Veilleux avait confirmé sa place sur le Tour en 2013 par une brillante performance sur le Dauphiné, ayant remporté la première étape.

D’autre part parce que parmi les autres coureurs présélectionnés, il y a de sérieux clients pour une place sur l’équipe Direct Énergie du Tour de France.

L’équipe n’ayant pas vraiment de coureurs capables de jouer une place intéressante au général, je pense qu’elle visera essentiellement des victoires d’étape un peu partout: dans les sprints avec Coquard, en baroudeurs avec Chavanel et Voeckler, voire sur des terrains plus accidentés avec Sicard.

Il est clair de Bryan Coquard voudra avoir avec lui quelques coureurs capables de l’amener au sprint, et Jean-René Bernaudeau voudra assurément rassembler une partie de son équipe autour de cet objectif. Dans ce contexte, deux coureurs sont tout désignés: Adrien Petit dit « Le Bison », ancien poisson-pilote d’Arnaud Demare et qui est venu chez Direct Énergie justement pour aider Coquard dans les sprints.

L’autre, c’est Bryan Nauleau, un spécialiste de la poursuite par équipe sur piste et qui a décroché un titre de champion de France fin 2015 avec… Bryan Coquard! Nauleau s’est illustré hier sur la 4e étape du Dauphiné, passant une partie de la journée devant, il est donc en bonne condition physique.

Le troisième homme du train Coquard pourrait être choisi parmi Tony Hurel ou Arnaud Tulik, tous deux capables de contribuer efficacement à lancer Coquard dans les derniers kilomètres. Tony Hurel n’a encore jamais participé au Tour de France, et en terminant 7e du sprint lors de la 1ere étape, il veut de toute évidence donner à Bernaudeau des raisons de le sélectionner.

Par ailleurs, Jean-René Bernaudeau serait bien avisé à mon sens de prendre dans l’équipe Fabrice Jeandesboz, un bon grimpeur, 17e de la Vuelta l’an dernier tout juste derrière son équipier Sicard, et un homme en forme en ce moment, ayant terminé 4e de la 2e étape du Dauphiné remportée par Jesus Herrada au terme d’une arrivée difficile.

Resterait donc une ou deux places si jamais Bernaudeau ne « donnait » à Coquard que deux hommes pour les sprints. Ca se jouera notamment sur la condition physique je pense.

À 34 ans, Yoann Gene est un solide coureur avec cinq Tours de France dans le buffet. Mais a-t-on vraiment besoin d’un tel capitaine de route quant on a déjà dans l’équipe Voeckler et Chavanel, qui ont tous deux davantage d’expérience que Gene?

Perrig Quéméneur, 32 ans, est un bon coureur lui-aussi, avec trois Tours à son actif. Sa condition physique semble acceptable, il a terminé 72e du révélateur prologue du Dauphiné il y a quelques jours. Il présente des qualités proches de celles d’Antoine Duchesne.

Bref, pas si évident que ça! De la liste établie par Bernaudeau, deux coureurs seulement n’ont jamais pris le départ du Tour: Duchesne et Hurel. Il est bien possible que Bernaudeau vise à en prendre au moins un.

Il est clair que Duchesne peut aider des coureurs comme Sicard, Jeandesboz ou Chavanel sur le final d’étapes accidentées s’il est en bonne condition. Quemeneur aussi. Hurel peut quant à lui aider Coquard dans les sprints. Où se situent les meilleures chances de victoire? Coquard va vite, mais la compétition dans les sprints sera farouche. Il y a de belles étapes accidentées à gagner, mais ça ne sera pas plus facile sur ce terrain là.

Je pense qu’il est encore trop tôt pour finaliser la liste et que les trois prochaines étapes du Dauphiné seront très importantes pour ceux qui se disputent encore une place. À défaut de terminer devant, Antoine Duchesne devra prouver que sa forme s’améliore et qu’il est donc sur une pente ascendante, avec une certaine fraicheur physique gage d’un bon mois de juillet.

En attendant, les vidéos de Direct Énergie sur ce Dauphiné sont intéressants!

Collective Parlee: Ted King

Nouveau vidéo sympathique de Collective Parlee qui nous offre cette fois-ci une entrevue originale avec Ted King de l’équipe Cannondale.

Ted King – Cannondale Pro Team – GP Québec. from Charles B. Ostiguy on Vimeo.

Greipel: gros carton rouge!

Troisième victoire d’André Greipel sur une étape du Giro hier, avec le maillot rouge de meilleur sprinter de surcroit. Un sprint clean d’ailleurs de l’Allemand qui a bien gardé sa ligne selon moi. L’essentiel de ce sprint était de virer le dernier coin en 1ere ou 2e position derrière un équipier, ce qui fut réussi chez Lotto.

Pourtant, dans la foulée de cette nouvelle victoire, il annonce son abandon de la course!

Je déteste ces manières qui me révolte.

C’est pour moi un manque flagrant de respect pour le Giro, pour ses adversaires, pour ses équipiers voire pour ses fans (dont je ne suis pas).

Un professionnel, André Greipel? Laissez-moi rire…

C’est proprement scandaleux parce que le gus porte le maillot de meilleur sprinter et a donc une chance de remporter ce joli trophée qui, dans une carrière, n’est pas négligeable. Ca ajoute l’insulte à l’injure.

Pourquoi un tel abandon?

C’est évident: au nom de la rentabilité.

La Lotto-Soudal veut évidemment voir Greipel s’aligner sur le Tour de France; il faut donc garder des forces pour ce prochain objectif.

Et puis, avec les oreillettes en course, les équipes de sprinters ont la chance de faire le carton plein sur les étapes sans relief: imaginez Greipel vainqueur d’une ou deux étapes sur le Tour… ce serait saison réussie pour la Lotto-Soudal après une campagne des Classiques du printemps assez laborieuse.

Si j’étais les organisateurs en tout cas, voilà comportement qui me ferait réfléchir. On comprend mieux maintenant pourquoi ASO tient tête à l’UCI et sa réforme: avec de tels comportements des équipes, comment en effet reprocher à ASO de vouloir garder le contrôle sur les équipes invitées sur leurs épreuves?

Les oreillettes

Parlant d’oreillettes, mes réflexions récentes m’amènent à penser que les problèmes récents de dopage dans le cyclisme ne sont pas totalement étrangers à la présence des oreillettes.

Avec ces oreillettes, les courses par étapes sont réglées comme du papier à musique: les échappées qui vont au bout sont devenues extrêmement rares.

Réponse des organisateurs: des parcours de plus en plus atypiques, tantôt explosant le nombre de cols durs, tantôt explosant la variété (étapes sur terre battue, sur pavés, etc.). Pas le choix si on veut maintenir l’intérêt du public compte tenu de la présence de ces maudites oreillettes: il faut trouver des terrains plus difficiles à contrôler encore! On multiplie donc les étapes piégeuses, on essaie de trouver des alternatives.

Ces maudites oreillettes dont la justification des équipes est, on le rappelle, la sécurité en course… pourtant, les chutes n’ont jamais été si nombreuses au sein du peloton!!! C’est du grand n’importe quoi, et l’UCI n’a jamais réussi à imposer leur retrait.

Réponse des coureurs à des courses par étapes offrant des étapes de plus en plus difficiles et variées? On continue de se doper, pour tenir le coup. On se dope évidemment différemment, on est plus prudent.

La Californie

Julian Alaphilippe en jaune après une belle victoire au sommet de l’ascension sur Gibraltar. Je trouve ça inspirant de regarder ce jeune coureur agressif au physique proche du mien.

Avec Jungels en rose sur le Giro, la période est faste pour l’équipe Etixx qui cartonne sur les deux continents!

Et Peter Sagan qui continue de voler la vedette en Californie, les Américains raffolant de ce genre de coureur pas coincé du tout, assurant « le show » avec une attitude décontractée et décalée.

Dopage en Russie: quel scandale!

Je trouve ça énorme, ce scandale de dopage qui touche la Russie. De quoi mettre à mal tout le mouvement olympique ainsi que la popularité du sport.

Les allégations sont extraordinaires:

– dopage généralisé des athlètes russes sur les derniers Jeux Olympiques d’hiver et d’été, avec la complicité de l’État

– des services secrets voire les ministres impliqués dans les stratagèmes

– des entrées par infraction dans des laboratoires pour échanger en douce des échantillons sanguins et urinaires

C’est fou! C’est en tout cas assez sérieux pour que les États-Unis aient déclenché une enquête.

Je pense que la coupe est pleine en ce qui a trait à la Russie et que ce pays ne devrait pas être admis aux prochains Jeux Olympiques de Rio plus tard cet été. Il sera intéressant de voir ce que le Comité International Olympique va faire: politiquement, c’est un dossier épineux voire dangereux…

Et voilà qu’on apprend que 31 cas de dopage auraient été mis à jour suite à la ré-analyse de 454 échantillons prélevés lors des JO de Pékin, il y a… 8 ans! Les athlètes émaneraient de 12 pays différents.

On testera bientôt 250 échantillons supplémentaires prélevés lors des JO de Londres en 2012. Ca risque d’être intéressant…

En clair, le dopage n’a pas vraiment diminué, les méthodes ont évolué. En clair, on peut presque dire qu’aujourd’hui, ce n’est qu’une question de temps: on finira par découvrir à quoi carburaient les athlètes, mais peut-être avec plusieurs années de retard.

Ca sera intéressant de suivre les répercussions dans le monde du cyclisme:

– des cyclistes feront-ils partie des listes d’athlètes dont les échantillons re-testés s’avèrent positifs?

– à quand de nouveaux tests sur les échantillons des derniers vainqueurs du Tour, notamment Chris Froome et Vicenzo Nibali?

– si culture du dopage il y a en Russie, quelle crédibilité peut-on accorder à des équipes comme Astana et Katusha, qui sont d’ailleurs celles qui ont eu, ces dernières années, le plus grand nombre de cas de dopage en leur sein ? (Astana en particulier…)

Chose certaine, c’est désespérant pour nous les amateurs de sport qui voulons encore croire à l’esprit sportif. Qu’en reste-t-il?

Le cyclisme anglais dans la tourmente

Décidément, ça ne va pas très bien pour le cyclisme anglais depuis quelques jours.

C’est pourtant un des « success story » des dernières années: « nowhere to be seen » pendant des années jusqu’à Robert Millar, le cyclisme anglais a explosé dans les années 2000 pour désormais être certainement l’un de ceux qui engrangent le plus de succès annuellement.

Ca se voit même chez les cyclosportifs: alors qu’à ma première Marmotte, en 1994, je n’ai entendu parler que néerlandais autour de moi, c’est l’anglais que j’entendais partout en 2014, vingt ans plus tard. Et les anglais ont complètement changé la donne sur ces grandes cyclosportives, instituant le système des « tour operator » leur garantissant hébergement et… inscription à la Marmotte. Chiant pour des individuels comme moi qui aiment réserver indépendamment leur hôtel et qui cherchent à s’inscrire sur ces grandes cyclosportives car tout est booké très rapidement d’une année à l’autre. Anyway.

Pour le cyclisme anglais depuis quelques jours, c’est un peu la data. Voyez un peu.

Il y a d’abord Chris Froome qui a pris un éclat hier sur la 2e étape du Tour de Romandie, il est vrai après une crevaison. Mais avec plus de 17 minutes dans la vue, on ne l’a pas senti particulièrement combatif, lui qui gagnait l’épreuve en 2014 et terminait 3e l’an dernier.

Il y a ensuite la suspension, puis la démission, de Shane Sutton, directeur technique de British Cycling, sur des allégations de sexisme et de discrimination envers notamment certaines cyclistes féminines évoluant en équipe nationale. Voilà que Emma Pooley a également pris récemment la parole en affirmant que cette prise de conscience devrait aussi être faite par… Dave Brailsford, qui a occupé des postes de direction à British Cycling également.

Cela ressemble à ce qu’a récemment vécu le comité olympique canadien avec Marcel Aubut. Preuve que dans les milieux sportifs d’élite, le machisme est encore une réalité? Je n’en serais pas surpris, surtout au sein de fédérations émanant de pays où le sport concerné est de tradition.

Enfin, voilà que l’espoir Simon Yates, 23 ans, chez Orica GreenEdge, a été piqué positif sur le dernier Paris-Nice au terbutaline, un produit contre l’asthme. Il avait d’ailleurs terminé à une belle 7e place du général de ce Paris-Nice.

Son équipe Orica Green Edge a toutefois pris l’entière responsabilité de ce contrôle positif, affirmant qu’elle a échoué dans la production d’une autorisation d’usage thérapeutique qui aurait évidemment évité le contrôle positif.

Mouais. N’empêche que cela relancera le débat à savoir pourquoi tant de cyclistes professionnels ont besoin d’évoluer sous l’effet de broncho-dillatateurs pour performer?

J’ai souffert d’asthme juvénile grave dans ma jeune enfance, exigeant plusieurs transferts en urgence, en ambulance, vers l’hôpital. Depuis environ 5 ans, je souffre d’allergies assez musclées à cette période de l’année en raison de l’éclosion des feuilles. Je n’ai pourtant jamais consenti à prendre un quelconque broncho-dillatateur et c’est 100% clean que j’ai participé, dimanche dernier, au GP de Ste-Martine même si ma respiration n’était pas au top.

S’il est évident que les enjeux d’un coureur pro sont autrement plus importants que les miens qui court pour le plaisir, il n’en demeure pas moins qu’un sacré ménage est probablement nécessaire dans toutes ces AUT en circulation. Quoi de mieux en effet comme parade en cas de pépin au contrôle?

Pour revenir au cyclisme britannique, manquerait plus qu’on découvre que des moteurs seraient à l’origine des performances hallucinantes des pistards anglais depuis 10 ans et ce serait la totale! Quelque part, quelqu’un sait.

Je suis le cycliste masqué: l’avis de Marc Kluszczynski et entrevue avec Antoine Vayer

Fin connaisseur du dopage dans le sport, pharmacien, Marc Kluszczynski nous livre aujourd’hui son avis sur le récent livre « Je suis le cycliste masqué » qui a suscité beaucoup d’intérêt sur ce site.

Je porte également à votre intérêt cette très récente entrevue avec Antoine Vayer au sujet de ce livre, entrevue réalisée par Alain Gravel dans son émission du matin à Radio-Canada. 13 minutes très intéressantes!

Marc a des doutes sur la réelle existence du cycliste masqué, Antoine nous assure via cette entrevue que ce cycliste masqué pédale bel et bien au sein du peloton au moment où j’écris ces lignes.

Quoi qu’il en soit, La Flamme Rouge tient à diffuser diverses opinions compte tenu du mystère entourant l’auteur de ce livre, ceci afin de vous permettre de vous forger une opinion plus éclairée. La mienne évolue encore, entre Daniele Bennati et un cycliste virtuel…

Voici l’avis de Marc:

« Les chroniques des insiders sont rares mais toujours intéressantes. On connaissait déjà celle du site Cycling Tips « The secret Pro » où tous les mois un pro actuel livre ses états d’âme sur la santé du peloton. Le dopage y est évoqué, mais très prudemment, par le cycliste anglophone (ce pourrait être Dan Martin ou un jeune américain). Ce n’est pas le cas avec le Cycliste masqué écrit en collaboration avec Antoine Vayer. Mais on s’aperçoit vite que le cycliste masqué en connaît trop sur la question. Il fournit des détails trop précis comme l’anecdote figurant dans l’autobiographie de Bradley Wiggins (In pursuit of glory, Orion Books.co.uk, 2008, p 19) révélant que son père transportait ses amphétamines dissimulées dans les couches du jeune Bradley (« Garry smuggled more drugs back into Belgium hiding them in my nappy »). L’anecdote avait été fournie à Vayer par l’auteur de ces lignes en 2012. Il semble donc étonnant qu’un pro en exercice puisse citer des passages d’autobiographie de vainqueur du Tour. Le cycliste masqué connaît même la date à laquelle Bernard Hinault prit la tête d’un mouvement de grève pour protester contre les contrôles antidopage dans les critériums.

On se demande donc très vite si Vayer ne se serait pas glissé lui-même dans la peau d’un cycliste virtuel. D’autres détails trahissent les couplets habituels de Vayer, comme à la page 50, parlant d’Eddy Merckx comme « le vrai roi des Belges, ayant présenté le Dr Michele Ferrari à Lance Armstrong ». Comment un pro en exercice pourrait-il citer de tels détails ? Si les pro du cyclisme font l’histoire, ils ne s’y intéressent pas, et passent encore moins de temps à consulter un site spécialisé dans les affaires de dopage.

Dès la page 33, Chris Froome est critiqué (« On ne fait pas de chevaux de course avec des ânes »). On rappellera à Vayer (et pas au cycliste masqué) que l’anglais a un VO₂ max très élevé (84 à 88 ml/kg/min) connu dès son passage à Aigle au début de sa carrière. Il est donc faux d’affirmer  à la page 176: « Si Froome avait eu un moteur physique si prodigieux, on l’aurait su dès son plus jeune âge ». L’anglais est naturellement accusé de dopage mécanique, les mots employés étant les mêmes que ceux de Vayer dans sa chronique du Monde pendant le TdF. S’il est possible qu’il ait recueilli quelques confidences de cyclistes, celles-ci apparaissent noyées au milieu des chevaux de bataille du chroniqueur, le dopage mécanique (à la page 80, on pourrait croire que tous les pros l’utilisent : « Quand je vais arrêter, je vais enfin me faire mon vélo sans kit moteur intégré », Froome le mutant, les mafias, les arrangements en course…

Le livre en devient finalement pénible à lire, tant les propos sont excessifs ou éculés : le dopage à l’AICAR généralisé (alors que la substance a très vite été détectable) expliquant la maigreur des cyclistes actuels (et chez l’équipe Sky en particulier). On nous ressert le cliché vieillot du cycliste connaissant mieux le Vidal (dictionnaire des médicaments) que son médecin. Malgré cela, le cycliste masqué (ou Vayer) nous présente une nouvelle catégorie de substances : les ersatz de drogues dures, auxquelles appartiendrait la caféine « équivalent de la méthadone en quelque sorte » à la p 140). Un peu plus loin, corticoïdes et tramadol sont cités comme appartenant aux « produits méthadone ». En passant, on précise que le tramadol n’a jamais été vendu sans prescription médicale. On saute au plafond en lisant que « Stilnox et Myolastan seraient prescrits par la direction de l’équipe pour être zen à l’arrivée ». Le Myolastan a été retiré de la vente en France en 2012. Et l’on doute qu’un responsable d’équipe prendrait le risque d’un tel acte criminel ! L’auteur (on ne sait plus qui) parle de nombreuses chutes dans un état second dues à ces benzodiazépines.

Malgré tout ce copier-coller, il est triomphalement écrit à la page 154 : « Les experts, c’est nous ! ». Dans la critique des performances des français, c’est bien Vayer qui parle. La 2e place de JC Péraud au TdF 2014 lui apparaît crédible. Pinot, Bardet, Barguil doivent lui apporter la preuve qu’ils pédalent sans caféine, cortisone et tramadol. L’analyse précise des performances de Thomas Voeckler est sans l’ombre d’un doute celle de Vayer : Voeckler s’est métamorphosé dès 2010 lors de la 12ème étape du Giro. Il est ensuite 4ème du TdF 2011 en développant 6% de puissance en plus sur les derniers cols par rapport à 2004 et son rendement est 10% meilleur en 2011 qu’en 2004.

Seuls Cadel Evans (« j’ai envie d’y croire »), Dan Martin, Greg Van Avermaet, Marcel Kittel, John Degenkolb (« j’y crois ») bénéficient de l’indulgence de l’expert, au contraire d’Alejandro Valverde, qui vient de gagner sa 4e Flèche Wallonne à 36 ans. Tiens, en passant, on apprend que son équipe Movistar travaillerait avec le Dr Ferrari (p 123). Puis à la page 119, le cycliste masqué (?) énumère la liste des médecins dopeurs ! A la page 259, on lit cette étonnante formule de la part d’un pro : « On a notre tableau de Mendeleiev avec des coureurs chimiques voir atomiques ».

De courts chapitres citent ensuite ce qui s’est déjà écrit ailleurs tels les stages en altitude servant d’alibi aux micro transfusions. On apprend l’existence d’une nouvelle méthode d’entraînement, le home-trainer à jeun en hypoxie. Vayer admet une évolution du cyclisme et le recul du dopage nécessite « un ajustement de l’entraînement de la part de l’encadrement, encore trop souvent constitué d’ex-dopés dont le réservoir était rempli d’EPO à rabord ». Mais ce n’est pas le cas chez Sky  et les équipes françaises ! Les nouvelles méthodes d’entraînement profitent à tout le peloton et plus seulement aux leaders. Si ce sont toujours les mêmes ou leurs pions qui dirigent le cyclisme depuis trente ans, Vayer admet que le dopage dorénavant n’est plus obligatoire.

Pour finir un dernier mot, peut-être celui du cycliste masqué qui commence à parler à la page 213, sur les jeunes journalistes spécialisés aux dents longues, qui débutent et traitent de rat certains coureurs sans avoir pédalé eux-mêmes. Beaucoup sont là pour faire de l’audience, et pour l’audimat il n’y a rien de mieux que la polémique et le sensationnel. On pense tout de suite au reportage de Stade 2 à la TV française, sur l’utilisation de moteurs électriques dernière génération et indétectables par l’UCI, sur la Coppi e Bartali et la Strade Bianche de mars. Malgré les accusations incessantes, les pro doivent adopter un discours « lyophilisé », mais repèrent assez rapidement les journalistes qui sont là pour faire le buzz, et ceux qui sont rigoureux.

Le cycliste masqué existe-t-il ? On a vainement cherché. Il n’est pas français, est en fin de carrière, et vient de resigner deux ans pour une équipe pro. Il est passé dans une équipe italienne à ses débuts, a été porteur du maillot jaune au Tour de l’Avenir. Sa carrière en est à sa 12ème année. Il a remporté plusieurs victoires d’étape au TdF. Il a deux enfants et a participé à plus de 20 grands Tours. On a pensé à Filippo Pozzato, Matteo Tosatto ou à Daniele Bennati. Mais à chaque hypothèse, le puzzle ne se referme pas. L’hypothèse d’un cycliste virtuel l’emporte. »

Petit tour de l’actualité

1 – Enrhumé. Putain, le GP de Ste-Martine m’est rentré dans le corps de façon surprenante: au prise avec un bon rhume depuis dimanche soir! Et merdeuuu… Voilà qui n’aidera pas ma progression en vue des prochains objectifs.

2 – Dulude. Comment toutefois se plaindre compte tenu des blessures subies par David Dulude dimanche dernier? Ce dernier a eu la gentillesse de laisser un petit commentaire sur ce site hier et on l’en remercie, tout en lui assurant de nos pensées à tous pour un prompt et complet rétablissement.

3 – LBL. Petit retour sur Liège-Bastogne-Liège, une course finalement pas si excitante que ça si vous voulez mon avis. Ca été une sélection par l’arrière, au fil des kilomètres et compte tenu de la météo difficile comme prévue. Il ne s’est pas passé grand chose dans la Redoute, ça s’est joué sur les deux dernières bosses et le plus frais a gagné, Wout Poels, devant Albasini et Costa.

Albasini apparaissait clairement comme le plus costaud dans les derniers kilomètres mais comme il a déclaré à l’arrivée, il a fait une erreur de braquet dans le sprint.

Les Movistar ont bien contrôlé la course plus tôt, mais Valverde n’a pas eu les jambes pour y aller dans le final. Dommage, car il aurait peut-être pu animer la course.

Quatre français terminent avec le premier groupe, soit Warren Barguil, Romain Bardet, Arnold Jeannesson et Julian Alaphilippe, c’est pas mal et ce sont des coureurs qu’on attendait.

Hesjedal est à 3min, c’est peut-être la confirmation que la forme s’en vient.

4 – Sondre Holst. Ou la meilleure prestation sur un podium de l’histoire du vélo!

5 – Tour de Romandie. Ou l’une des plus belles courses par étapes de la saison selon moi. Ca commence aujourd’hui par un prologue à la Chaux-de-Fonds, où il neige présentement. La liste des engagés sur ce Tour de Romandie est impressionnante: Froome, Thomas, Kwiatlowski, Quintana, Porte, Van Garderen, Majka, Pinot, Bardet, Uran, Rolland, Costa, Gerrans, Albasini (attention à lui!), Dumoulin, Kelderman, Mollema, Hesjedal, Gasparotto, et j’en passe.

6 – 6 ans. C’est la durée de la suspension donnée aujourd’hui à la Belge Van Den Briessche pour avoir utilisé un vélo mécanique lors des derniers Mondiaux de cyclo-cross. La peine est lourde, mais est-elle assez lourde compte tenu de la gravité de cette forme de dopage susceptible selon moi de carrément tuer le sport cycliste? Ca aura en tout cas le mérite de faire peur à ceux qui seraient tentés par l’utilisation de tels moteurs… car cela veut presque dire « carrière terminée ».

Flèche Wallonne: Valverde, qui d’autre?

Journée historique hier dans le monde du cyclisme: l’espagnol Alejandro Valverde est devenu le premier coureur à inscrire 4 fois son nom au palmarès de la Flèche Wallonne. Quatre hommes partagent 3 victoires chacun: Marcel Kint, Eddy Merckx, Moreno Argentin et Davide Rebellin, ce dernier étant toujours en activité.

Il s’agissait également de la 3e victoire de suite de Valverde, un tour du chapeau en quelque sorte.

Les images dans la dernière ascension du Mur de Huy parlent d’elles-mêmes: Valverde a fait ce qu’il a voulu, quant il a voulu. J’aimerais avoir une telle aisance face à mes concurrents lors des courses provinciales avec du dénivelé!!! Pour ça, je suppose qu’il va me falloir aller m’entrainer avec du staff sur l’île de Ténérife, Valverde en étant revenu tout récemment après avoir choisi de faire l’impasse sur des courses de préparation classique comme le Tour du Pays Basque.

Bref, en un mot, impressionnant. Comme son équipe d’ailleurs, la Movistar a bien contrôlé la course pour le placer dans une situation idéale au pied de l’ascension finale.

Deux coureurs auront pu le tester dans cette dernière ascension, le duo Etixx Daniel Martin et Julian Alaphilippe, comme prévu. Ce dernier m’impressionne fortement, peut-être parce qu’il possède exactement la même morphologie que moi: 1m73 pour 62 kilos. S’il a manqué de puissance dans les tous derniers mètres, il termine à une belle 2e place comme l’an dernier. Il a également une bonne tête, une bonne attitude. Bref, j’aime ce coureur.

Derrière, y’a des coureurs qu’on attendait: Wouter Poels, Enrico Gasparotto vainqueur de l’Amstel dimanche dernier, Samuel Sanchez.

À noter la belle 9e place d’un autre Français, Warren Barguil. C’est une confirmation dans son cas: condition en hausse!

Mike Woods

Enfin, il convient de souligner la performance extraordinaire de Mike Woods, d’Ottawa: 12e à sa première participation!

Mieux, c’est Woods qui a vraisemblablement monté le Mur de Huy le plus rapidement hier dans le final : c’est lui qui est allé chercher le KOM sur l’ascension, égalant le temps établi l’an dernier par Wilco Kelderman. La 12e place de Mike aurait donc pu être bien meilleure s’il avait pu se positionner parmi les premiers au pied de la bosse. Sur les images, il amorce cette ascension avec certainement entre 15 et 20 coureurs devant lui, c’était déjà trop loin. Mike fait toutefois une beau rapproché dans les tous derniers mètres et 12e, c’est vraiment exceptionnel sur une course de ce niveau, de cette difficulté. Way to go! Il a un bon coup à jouer dimanche, c’est clair.

Les autres Canadiens sont plus loin: Christian Meier termine 78e, Ryder Hesjedal 112e à plus de 8 minutes.

Liège-Bastogne-Liège

L’attention se tourne maintenant sur dimanche prochain et La Doyenne, Liège-Bastogne-Liège, assurément parmi les plus anciennes courses cyclistes professionnelles qui existent.

La météo pourrait être compliquée, ils annoncent de la fraicheur dans le nord de l’Europe ce week-end, avec de possibles averses.

On regardera ensemble demain les favoris pour dimanche, et les coureurs ayant fait une place hier seront forcément de ceux là.

Henao, le doute

Nouvelle suspension pour Sergio Henao en raison d’anomalies détectées par le passeport biologique. C’est la 2e fois en carrière à ce qui me semble. Du coup, le doute s’installe sur la probité de ce coureur… Ses origines colombiennes, et notamment son organisme habitué à vivre en altitude, pourraient-elles expliquer cela? À suivre…

Le Tour de l’actualité

Plusieurs nouvelles qui ont attiré mon attention au cours des derniers jours:

1 – Dopage mécanique. Beaucoup de réactions sur La Flamme Rouge et je vous en remercie, toujours aussi intéressant de vous lire car j’y puise matière à nuancer mes réflexions. Je tiens à rassurer Stef à propos de « focuser sur le mauvais côté du cyclisme »: il n’est pas question de cela sur La Flamme Rouge. Oui, j’essaie de contribuer positivement au cyclisme, notamment celui du Québec, et mes récents textes sur les cyclosportives au Québec, sur la Classique des Appalaches, d’autres à venir très prochainement, le montrent. Mais on ne peut pas occulter les grands problèmes du cyclisme non plus: le positivisme béat et niais, très peu pour moi! Pas de positivisme donc, pas de négativisme non plus, simplement ce que je souhaite: essayer de donner l’heure juste, toujours pour faire des lecteurs de ce site des observateurs éclairés du cyclisme.

2 – Dopage mécanique.  Comme JW le mentionne, rappelons-nous de la sensation des pistards anglais il y a plusieurs années de cela. Et si…

Merci aussi à Raf pour l’intéressant lien vers un podcast sur le sujet.

Enfin, merci à Didier pour avoir porté à mon attention cette entrevue en Belgique avec Vincent Wathelet, agent de coureurs et bien informé de la chose cycliste. Il affirme que l’UCI savait depuis 2010 l’existence de ces moteurs, et n’a rien fait jusque récemment… Les chiffres dont il parle sont également intéressants: 1350 moteurs vendus en 2015 seulement, ouf! Enfin, ces révélations sur les mystérieux changements de roues sitôt la ligne d’arrivée franchie lors du dernier Tour de France… Si on voulait camoufler du matos illégal, on ne procéderait pas autrement.

L’avis de Cyrille Guimard est également intéressant (merci à Fred du lien). Tout cela va toujours dans le même sens, celui d’un vrai gros problème dans le cyclisme actuellement. Je n’en reviens personnellement pas de la triche dont les gens – ici les coureurs – peuvent faire preuve pour gagner un avantage sur les autres!

3 – Tenerife. Et oui, la mode continue… Loin de tout, moins de tests antidopage, on est plus tranquille, on bénéficie de l’altitude, et on peut tester le matos loin des regards. Voilà que la Cannondale s’y est mise aussi.

4 – Tenerife bis. Que voulez-vous, ça ne pouvait que susciter l’intérêt de tous! Intéressant, The Col Collective nous présente l’ascension du Mont Teide, lieu culte de la science de l’entrainement, version Sky.

5 – Michael Valgren. 2e de l’Amstel Gold Race dimanche, je connaissais mal le jeune coureur danois de 24 ans qui évolue chez Tinkoff. C’est un coureur prometteur, assurément: double vainqueur de Liège-Bastogne-Liège chez les Espoirs, il terminait également 3e du Tour de l’Avenir en 2013. En 2014, il était champion sur route au Danemark, et remportait également son tour national. Voilà qu’il perce chez les pros, et il sera assurément à surveiller au cours des prochaines années. Un nom à retenir!

6 – 18 éléments que ceux qui ont connu le cyclisme dans les années 1980 (dont je suis) se souviendront… c’est rigolo. Pour moi cependant, il manque à cette courte liste un élément fondamental: les freins Campagnolo Delta. On n’a pas fait plus classe depuis!!! Qu’est ce que je m’ennuie…

7 – Périnée. C’est une région disons sensible mais aussi… névralgique chez les hommes comme chez les femmes, et une région particulièrement sollicitée chez les cyclistes. J’ai la chance de ne jamais avoir vraiment souffert de cette région malgré ma pratique cycliste intense, si ça intéresse quelqu’un (!!!). GCN Cycling a eu la bonne idée de produire un petit vidéo donnant des conseils à celles et ceux qui pourraient souffrir de cette région en raison de leurs activités cyclistes. La hauteur, l’alignement de la selle, son assise et sa forme, tout particulièrement, sont des éléments fondamentaux du confort associé à cette partie sensible. Et rappelez-vous: tout est une question d’apport sanguin dans cette région!

Dopage mécanique: troublant reportage de Stade 2

L’actualité cycliste, les résultats de l’Amstel Gold Race gagnée par Enrico Gasparotto, ont été occultés ce week-end par ce reportage présenté dans le cadre de l’émission Stade 2 en France et portant sur le dopage mécanique.

Je crois que ce reportage parle de lui-même…. À voir absolument.

Je demeure pour ma part convaincu que Fabian Cancellara a usé d’un moteur sur le Ronde et Paris-Roubaix 2010, et j’ai souvent exprimé mes doutes sur ce site. Plus choquants sont les soupçons que ce dopage mécanique, maintenant efficace au niveau des simples moyeux, soit encore en usage dans le peloton aujourd’hui, au moment d’écrire ces lignes.

Et le reportage émet un doute quant au vélo d’Alberto Contador sur le Giro 2015 qu’il a survolé, laissant croire que le champion espagnol aurait pu utiliser une roue électromagnétique qui, malgré les sceptiques, semble bel et bien être fonctionnelle. Et si sa magnifique ascension du Mortirolo…

Enfin, les caméras thermiques utilisées par les journalistes d’enquête sont en effet un dispositif prometteur et peu cher pour prendre les tricheurs presque sur le fait… Pourquoi ne pas les arrêter sur le bord de la route pour vérifier le vélo lorsque les soupçons sont majeurs?

Chose certaine, l’UCI semble être encore une fois à la traine avec ses IPad dans les aires de départ… les équipes pro sont plus intelligentes que ça pour camoufler les vélos!

Le dopage mécanique a ça de terrible qu’il a le réel potentiel de littéralement tuer le sport cycliste, par essence un vélo mû par un humain dessus. En installant un moteur, ce n’est plus du vélo, c’est de la moto…

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