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Catégorie : Dopage Page 7 of 26

Sotchi 2014: on se prépare pour les Jeux…

Trois biathlètes… russes et lituaniens piqués pour dopage à moins de deux semaines des Jeux.

Je me fais vraiment du souci pour les chances d’Alex Harvey en ski de fond… pourrait-il vivre à son tour les frustrations de son père?

Triste image du vélo!

Lundi soir 19h11, comme tous les soirs sur semaine, je m’installe avec un de mes enfants pour les devoirs du soir. Et ce soir, ça sera avec ma fille qui est en 5e année.

Devoir de français, cahier d’activités Vingt mille mots sous les mers, p. 179. Les participes passés. C’est parti!

Tiens, sympathique, le petit texte à lire pour y trouver les participes passés porte sur le vélo et le Tour de France. Quel hasard!

Ce ne fut pas ma seule surprise de la soirée. Voyez-vous même:

« Le vélo

La course de vélo la plus célèbre et la plus prestigieuse est nommée Tour de France. Les participants doivent y parcourir plus de 3000 kilomètres. Cette longue et épuisante épreuve est créée en 1903 par des journalistes voulant faire un coup de publicité pour leur nouveau journal. Cette compétition est très importante, nous avons pu assister à de nombreuses tricheries. Certains étaient surpris à prendre le train pour aller plus vite. Ailleurs, des spectateurs avaient mis des clous en travers de la route. Malgré les embûches, le premier cycliste à avoir gagné la course est Maurice Garin. De nos jours, plusieurs cas de dopage sont répertoriés. De plus, depuis 1919, le meneur est vêtu d’un maillot jaune. »

… (ma fille me regarde avec des questions dans les yeux)…

Papa, c’est quoi le dopage?

Papa, toi, est-ce que tu manges des produits interdits pour faire du vélo?

On en est donc rendu là avec l’image du sport cycliste! Un texte de six lignes et on parle du dopage d’aujourd’hui… Merci M. Verbruggen, merci M. McQuaid…

J’ai rassuré ma fille concernant ma probité bien sûr, mais je lui ai caché le Riesling…

Commission indépendante de réforme du cyclisme: pas sûr!

L’UCI a donc annoncé hier publiquement la création de la « Commission indépendante de réforme du cyclisme (CIRC) » dont le mandat sera « d’enquêter sur les problèmes auxquels le cyclisme a été confronté ces dernières années, en particulier sur les allégations selon lesquelles l’UCI aurait été impliquée dans des actions répréhensibles, allégations qui ont gravement nui à sa crédibilité et à celle de notre sport. » (dixit Bryan Cookson, président de l’UCI).

Cette commission sera sous la responsabilité de trois personnes, soit Dick Marty (président), un politicien suisse et ancien procureur d’État, Ulrich Haas, spécialiste allemand des règles et procédures antidopage notamment au Tribunal d’Arbitrage du Sport (TAS) ainsi que Peter Nicholson, un ancien officier militaire australien spécialisé dans les investigations criminelles.

Mouais.

Je sais pas vous, mais ma première réaction « à chaud » est plutôt mitigée. J’aimerais bien lire vos réactions!

D’une part, l’annonce m’apparaît quelque peu prématurée puisqu’il semble que les discussions avec l’Agence Mondiale Antidopage quant aux possibles dispositions dont les éventuels témoins pourraient se prémunir en échange d’aveux ne semblent pas terminées. Dans son communiqué de presse, l’UCI écrit en effet « Elle (ndlr: la commission) récoltera également des témoignages de personnes impliquées dans le sport ou qui l’ont été à l’époque, et les discussions avec l’AMA concernant la meilleure façon de les encourager à coopérer avec la Commission Indépendante arrivent à leur terme« .

Ce point m’apparait pourtant crucial car directement lié à l’éventuel succès de la commission! Comment en effet encourager Lance Armstrong et d’autres à venir tout déballer s’il n’y a rien à gagner à le faire? Armstrong a d’ailleurs déjà réagi assez négativement à l’annonce de la création de cette commission, et c’est vraiment très dommage. Si la commission est « mal née » dès le départ, ça la fout mal…

D’autre part, je ne suis pas très chaud à une commission UCI chargée d’enquêter sur l’UCI, ce qui est apparemment le cas ici puisque Cookson et l’UCI ont nommé les trois personnes chargées de la commission, et que celle-ci demeure sous la responsabilité financière de l’UCI. Il m’aurait paru préférable que l’UCI demande formellement à l’AMA – un organisme indépendant – de mener une commission sur le dopage dans le sport cycliste étant donné les récents scandales et allégations, commission dont les travaux auraient inclus tous les possibles acteurs d’un système de dopage, UCI y compris.

Ceci étant, il y a aussi matière à se réjouir puisque deux des trois personnes en charge n’ont pas de lien avec le milieu cycliste, mais plutôt une riche expérience soit avec le système judiciaire international, soit avec les processus d’enquêtes criminelles. Cela ne peut pas nuire et donne une certaine crédibilité à la commission.

Les travaux de la commission s’étaleront sur la prochaine année.

Bref, s’il est clair à mes yeux que les initiatives des responsables de la commission – entrevues, collaborations avec d’autres institutions et fédérations, notamment l’USADA, dépouillement du parc informatique saisi à l’UCI au lendemain de l’élection de Cookson, etc. – pourront contribuer au succès de l’entreprise, je demeure convaincu que sans de forts incitatifs à venir témoigner, peu de témoins pourraient se présenter devant cette commission, limitant grandement son possible impact positif et à long terme sur le cyclisme. Ca serait vraiment dommage qu’Armstrong et d’autres n’y témoigne jamais, faute d’un petit bonbon en échange…

Verbruggen: les langues se délient progressivement!

Je vous le disais il y a quelques jours, et nous en avons de nouvelles preuves: les langues sont en train de se délier à propos des agissements d’Hein Verbruggen lorsqu’il était président de l’UCI.

Aux propos de Giorgio Squinzi s’ajoutent désormais ceux des ex-coureurs pro Edwig Van Hooydonck et de Peter Stevenhaagen.

Van Hooydonck aurait signalé à Verbruggen les dérives du peloton au début des années 1990, et n’a jamais été pris au sérieux par Verbruggen.

Pire, Stevenhaagen a reçu des menaces de Verbruggen qui lui aurait dit: « You have a problem, boy. I can make or break riders like you. I decide who is positive. I knows what’s going on at PDM. »

Je crois que nous comprendrons bientôt pourquoi les coureurs US Postal puis Discovery ne se sont jamais fait prendre au contrôle, alors qu’une fois partis de l’équipe, ils tombaient souvent au dopage (Hamilton, Landis, Heras, etc.).

Contre-attaque de Verbruggen

La réplique de Verbruggen? Simple: “If you test someone 215 times and he is always negative, then the problem is in the test itself. Well, I’m not responsible. »

Faux.

En tant que président de l’UCI et alors responsable de la lutte contre le dopage dans le cyclisme, Verbruggen aurait pu entreprendre des démarches.

En tant que président de l’UCI, il pouvait – il devait – assurer un leadership. Les règles, les lois ont été édifiées par des gens qui ont eu l’audace de s’attaquer à des problèmes.

Verbruggen n’a rien fait. Pire, il a nié en bloc, se souciant davantage de préserver l’image du cyclisme, avec le résultat final qu’aujourd’hui, le cyclisme fait partie des sports les moins crédibles de la planète.

Pourtant, Verbruggen aurait pu entreprendre bien des choses.

Il aurait pu lancer des campagnes de sensibilisation auprès du milieu pro.

Surtout, il aurait pu alerter les corps policiers pour susciter des descentes policières dans les équipes, ceci afin de saisir les produits dopants, du moins vérifier ce que les équipes trimbalaient.

Il aurait pu parler publiquement du dopage sanguin au lieu de chercher à le nier. Je vous rappelle qu’il a déjà déclaré – même récemment – avoir la certitude que Lance Armstrong ne s’était jamais dopé…

Enfin, il a raté une belle occasion de vraiment laisser une marque positive dans le cyclisme en réformant la gouvernance du sport pour éviter les conflits d’intérêt à l’UCI entre promotion et développement du sport d’une part, et lutte contre le dopage de l’autre. Verbruggen a été président à une époque où le dopage a été un problème criant: il aurait pu passer à l’histoire en développant les moyens de lutter contre ce fléau.

Je demeure convaincu que les prochaines semaines nous confirmeront que Verbruggen s’est comporté à l’image de Lance Armstrong, ne reculant ni devant l’intimidation, ni devant les menaces pour museler ceux qui voulaient s’attaquer et parler du problème du dopage sanguin dans le cyclisme.

Et Pat McQuaid n’y échappera pas non plus!

Verbruggen et McQuaid, des hommes animés par la passion du cyclisme? Laissez-moi rire…

Verbruggen / McQuaid bientôt dans les cordes?

Pas de doute à la lumière des récents événements dans le cyclisme professionnel, ça risque d’être intéressant dans les prochaines semaines lorsque la Commission Vérité et Réconciliation sera mise en branle!

Pour le moment, Lance Armstrong susurre au compte-goutte certaines informations, notamment à savoir qu’Hein Verbruggen l’aurait bel et bien aidé à couvrir ses pratiques dopantes, par exemple lors du désormais fameux épisode de la cortisone sur le Tour 1999.

Évidemment, connaissant la personnalité de l’individu, Verbruggen n’a pas tardé à réagir par une attaque aussi prévisible que témoignant d’un homme à court d’arguments crédibles: il a simplement cherché à discréditer Armstrong. Classique.

On en est donc là: parole de l’un contre parole de l’autre. À la nuance que l’un a déjà tout perdu, l’autre a encore beaucoup à perdre…

Ceci étant, je suis convaincu que la fin est proche pour Verbruggen et McQuaid pour plusieurs raisons qu’ils négligent très certainement en ce moment.

D’une part, Armstrong a en sa possession beaucoup plus d’informations compromettantes à leur sujet, et qu’il garde pour l’instant précieusement car il s’agit là de son unique monnaie d’échange pour atteindre son but ultime, une remise de peine. Car les intentions d’Armstrong, récemment ré-affirmées par lui-même, ne peuvent être plus claires:

« I am a competitor. If there was a race tomorrow and they said you can go do it, I’d be there. »

D’autre part, et c’est là le principal, des aveux complets d’Armstrong pourraient inciter de nombreux autres acteurs du cyclisme des années 1990 et 2000 à se mettre eux-aussi à table. C’est de là que vient la principale menace pour Verbruggen et McQuaid: un faisceau cohérent de témoignages tous indiquant leurs malversations. C’est ce qui a entrainé la chute d’Armstrong via le rapport de l’USADA; c’est ce qui pourrait entrainer la chute de Verbruggen et McQuaid dans les prochaines semaines.

Nous avons déjà des exemples de témoignages inattendus avec la récente sortie de Giorgio Squinzi, ex-patron de la puissante formation Mapei, qui n’a pas hésité à emboiter le pas à Armstrong en déclarant à propos de son contrôle étouffé lors du Tour 1999: « Sure it happened« . Il a même ajouté que Verbruggen aurait menacé de disqualification son équipe s’il ne la bouclait pas!

Bref, je suis toujours d’avis qu’il faut réunir les conditions pour qu’Armstrong témoigne, et vite, car son témoignage sera probablement la bougie d’allumage à de nombreux autres témoignages nous permettant de réellement comprendre les années 1990 et 2000 en cyclisme, et surtout prendre les moyens pour éviter qu’une telle situation ne se répète dans l’avenir.

Pour ceux désirant en savoir plus, à ne pas manquer cet intéressant reportage sur la récente rencontre entre Lance Armstrong et son ex-soigneur, Emma O’Reilly.

4e Conférence mondiale sur le dopage dans le sport: avancées et défis

Le moment est important: s’ouvrait hier à Johannesburg, en Afrique du Sud, la 4e Conférence mondiale sur le dopage dans le sport, sous la gouverne de l’Agence Mondiale Antidopage. Très intéressant, les séances plénières de la conférence seront webdiffusées ici, permettant au public – nous! – de participer, à distance, à cette conférence.

C’est un moment important car susceptible de définir le cadre et les moyens de la lutte contre le dopage dans le sport au cours des prochaines années.

Déjà, on annonce certaines avancées très intéressantes:

1 – la mise en place, dans le code antidopage, d’une disposition permettant d’octroyer (et d’encadrer) des remises de peine lorsque les sportifs pris pour dopage voudront passer aux aveux, voire donner des informations permettant de comprendre comment ils se sont dopés (existence d’un réseau, initiative personnelle, nouveaux produits utilisés, façon de déjouer les contrôles, etc.)

2 – la sanction suite à un premier contrôle positif passerait de 2 à 4 ans, pour deux raisons. Premièrement, d’un point de vue scientifique, on serait aujourd’hui en mesure de prouver que certaines formes de dopage pourraient donner un avantage sur une période plus longue que deux ans (je suppose qu’il faut regarder du côté des hormones de croissance…). Deuxièmement, cela permettrait d’évincer l’athlète d’un cycle olympique.

3 – le délai légal durant lequel des tests rétroactifs pourraient être administrés à des échantillons sanguins ou urinaires passerait de 8 à 10 ans, permettant au monde de la recherche des délais supplémentaires pour mettre au point des méthodes de détection.

Tout cela va évidemment dans le bon sens, c’est à dire une peur accrue du gendarme pour les sportifs tentés par le dopage ainsi qu’une valorisation du sport propre.

Il existe cependant à mes yeux d’autres défis qui, je l’espère, seront également débattus lors de cette conférence:

4 – la recherche de moyens de détection de nouveaux produits, et son nécessaire financement. Il ne faut pas oublier que le dopage a souvent une longueur d’avance, ce qui le rend si attrayant. Comment gommer ou réduire cette longueur d’avance? Comment travailler de façon plus étroite avec les compagnies pharmaceutiques souvent à l’origine des nouveaux produits, conçus habituellement pour des raisons totalement étrangères à la volonté de booster les performances sportives? Et comment financer cette recherche nécessaire?

5 – la gouvernance: comment s’assurer de la nécessaire indépendance de la lutte contre le dopage au niveau international? En cyclisme, la confusion règne encore entre responsabilité de l’AMA et de l’UCI.

6 – comment valoriser davantage le sport propre? Pourrait-on envisager, comme certains lecteurs de ce site l’ont déjà suggéré, d’étendre les sanctions individuelles aux équipes, pour les sports se pratiquant par équipe? Par exemple, de priver systématiquement une équipe entière d’une partie des compétitions au calendrier annuel en cas de contrôle positif d’un des membres de cette équipe? Ce genre de mesure est déjà mis en place par certaines organisations, notamment le Mouvement pour un cyclisme crédible (autosuspension de l’équipe si elle est confrontée à plusieurs cas de positivité ou inaptitudes).  Dans les sports individuels, ne pourrait-on pas suspendre l’équipe nationale à laquelle appartient l’athlète? Le but ici est simple: favoriser l’autorégulation par les pairs, un principe bien connu dans l’armée ou souvent, les fautes d’un soldat sont payées par le groupe tout entier auquel il appartient.

7 – l’harmonisation des lois nationales en matière de traffic, de possession et d’usage de produits dopants. Si l’AMA ne peut avoir d’autorité sur les pays, il serait peut-être possible d’adopter certains principes directeurs forts et susceptibles d’orienter les gouvernements nationaux dans l’adoption/amendement des lois à l’égard des produits dopants. Par le passé, les différences existants à ce chapitre d’un pays à l’autre ont conduit à des situations déplorables, notamment quant à l’Affaire Puerto. Et la ville de Gérone, en Espagne, demeure un lieu ou la concentration de cyclistes professionnels est anormalement élevée!

Mais le plus grand défi de cette conférence sera peut-être d’obtenir l’engagement de tous vers un but commun, la lutte contre le dopage étant un peu au sport ce que la lutte contre les changements climatiques étant à l’humanité: des enjeux critiques pour la survie (du sport ou de l’Homme), mais nécessitant également des actions harmonisées à l’échelle supranationale, ce qui n’est jamais évident à obtenir…

Dénoncer le mensonge

Difficile de garder foi en l’être humain ces jours-ci: partout autour de moi, les scandales éclatent, que ce soit en cyclisme professionnel (Hesjedal), en politique municipale (Commission Charbonneau au Québec, Affaire Applebaum à Montréal, Affaire Ford à Toronto) ou fédérale (crise du Sénat qui touche également le Parlement).

Les scandales sont également nombreux en Europe.

Vous savez ce qui me désespère le plus dans tout ça?

C’est l’absence d’un mot dans les médias et dans l’opinion publique.

Et ce mot est « menteur ».

L’homme commet parfois des actes répréhensibles et cherche évidemment à les cacher.

Soit. Nul n’est parfait.

Mais le moindre jugement, le moindre sens des responsabilités et le moindre respect envers ses concitoyens du monde exigent qu’une fois démasqué, l’individu ayant posé des gestes répréhensibles avoue, s’excuse et assume ses responsabilités.

Or, peu importe le scandale que j’observe actuellement, un trait commun se dégage: ceux qui ont commis des actes répréhensibles ont menti à un moment donné, malgré les questions, les soupçons. Et plusieurs évitent d’assumer leurs responsabilités: le maire de Toronto persiste et signe, pas de démission et il se représentera même probablement aux prochaines élections!

Ce n’est pas parce qu’il a fumé du crack qu’il devrait démissionner, c’est parce qu’il a menti à la population durant des mois, pour finalement avouer hier.

C’est ce qui vient me chercher le plus dans toutes ces histoires: on continue de me prendre pour une valise.

Entre 2003 et 2013, Rider Hesjedal a menti en affirmant ne s’être jamais dopé. Il aura fallu la pression du plus gros scandale de dopage de l’histoire du sport et un témoignage sous serment pour qu’il cesse de mentir…

Comme je vous le disais en début de texte, nul n’est parfait. Nous faisons tous, parfois (certains moins que d’autres…), des erreurs. Et dans ce contexte, tout le monde a droit à une deuxième chance.

Mais là où tout le monde n’est pas égal, c’est dans la façon de gérer l’acte répréhensible: certains mentent, d’autres jouent la transparence en avouant sur le champ. En cyclisme, ils sont très peu à avoir avoué rapidement s’être dopé suite à un contrôle positif ou une enquête judiciaire. Je pense peut-être à David Millar ou Ivan Basso si je me souviens bien (les cas sont rares!). Ces gens méritent bien davantage notre estime que ceux qui, comme Lance Armstrong, diffuse leur demi-vérité au compte-goutte, ou ceux qui ont menti pendant des semaines (rappelons-nous de Richard Virenque…).

J’ajouterais même qu’il est probablement tout recommandé par les spin doctors des comm appelés en temps de crise de toujours viser à focaliser l’attention du public sur l’acte répréhensible lui-même, plutôt que sur les semaines de déni et de mensonge. Le mensonge est beaucoup plus dommageable à la réputation et à la confiance, alors qu’il est plus accepté du public que l’acte répréhensible puisse faire l’objet « d’une deuxième chance ». Opération réussie ce matin pour Rob Ford, tout le monde ne parle que de crack, alors que le vrai enjeu à l’égard de son rôle public, soit maire de Toronto, est la confiance, la confiance qu’il est désormais raisonnable de lui accorder compte tenu du fait qu’il ment depuis un an à la population. Le jugement le plus élémentaire dans ce contexte est que le lien de confiance est rompu, et qu’il doit donc démissionner.

Et c’est la même chose avec Rider Hesjedal… je peux comprendre qu’il se soit dopé, après tout il voulait réussir dans le cyclisme et n’a trouvé que ce moyen pour y arriver (attention, je ne cautionne pas!), mais qu’il m’ait menti durant toute ces années? Comment désormais lui faire confiance?

Je suis d’avis que bien au delà de tous les scandales, qui sont au fond humains, ce sont les mensonges sous-jacents à ces scandales qui rongent la société à petit feu et qui font perdre confiance en notre époque.

Routley et Parisien: ils ont raison…

… de prendre la parole publiquement afin d’exprimer leur colère et leur frustration envers Rider Hesjedal et Michael Barry qui, en occupant des places notamment sur l’équipe nationale canadienne, leur ont très certainement volé une partie de leur carrière cycliste, sinon leur rêve.

Peu de coureurs ont en effet le courage de tenir ces discours, pourtant justes. La plupart des coureurs la bouclent, respectant ainsi la loi de l’omerta et croyant protéger leur carrière au sein du peloton par la même occasion.

Quelques uns seulement avant Routley et Parisien ont osé dénoncer le préjudice dont ils ont été victimes, mais ils sont très peu nombreux: au Canada, je pense notamment à Lyne Bessette qui a également exprimé, il y a quelques années, sa frustration face à Geneviève Jeanson qui a certainement nui, par moment, à sa propre carrière et son épanouissement dans le cyclisme de haut niveau.

Will Routley ne ménage pas ses mots en écrivant notamment: « They (ndlr: les coureurs qui avouent s’être dopés) even pat themselves on the back and say how they are proud of the steps they’ve taken to improve the sport and clean it up. Maybe they just found a larger love of the sport? Or maybe now is a good time to call bullshit.

What have they done to improve the sport, I ask? Because I could go on for days about the ways in which they have negatively affected it. In most cases they’ve suffered minimal to no negative consequences at all.

I find it very hard to believe that every doper out there suddenly decides to quit on his own accord, and I also object to the idea that even if this were true, the rider is now “clean.” This person has taken his body way farther than what is naturally possible, and has lifelong adaptations to this, so even if he were no longer on drugs, he would in all likelihood still hold an unfair advantage.

(…)

« When I hear the interviews and the dopers say things like: “I crossed the line,” I am disgusted. Several American guys caught this month all said the same thing about crossing a line. As far as I’m concerned, “crossing the line” is when you swear in public. When you defraud a nation, steal from sponsors, and your fellow racing compatriots and then lie to the world about it, you didn’t “cross a line” you are a criminal. »

Je suis parfaitement d’accord avec Routley. Bang on!

De son côté, François Parisien a raison d’exprimer son dégout, sa frustration: « Ça me rend malade, je veux dire… je ressens un profond dégoût. Et il y a beaucoup de frustration. C’est des tricheurs qui ont influencé une bonne partie de ma carrière et je me suis fait piler dessus par ce genre de gars là toute ma carrière depuis que je suis jeune. »

Je demeure convaincu que si davantage de coureurs osaient ainsi dénoncer les coureurs dopés, cela contribuerait significativement à faire progresser la lutte contre le dopage. Que ça contribuerait significativement à revoir les peines des coureurs convaincus de dopage, car je suis d’avis que ces peines demeurent aujourd’hui insuffisantes.

Prenez le cas Hesjedal. Il a avoué, mais il fait face à quelles conséquences?

Le CCES a déjà signifié qu’il ne pouvait agir, les délais de prescription (8 ans) étant dépassé.

L’an prochain, Hesjedal demeurera en World Tour, leader sur les grands tours de l’équipe Garmin.

Il continuera également d’empocher un lucratif salaire, fort de son statut de vainqueur du Giro.

Il pourra également être sélectionné pour représenter le Canada au sein de l’équipe nationale des Mondiaux de cyclisme, voire des prochains Jeux Olympiques.

Après sa carrière, rien ne l’empêchera d’oeuvrer dans le milieu pro.

Juste et équitable?

La réponse est pour moi évidente: non.

Il est grand temps que de courir propre devienne un peu plus payant.

Il est grand temps qu’on valorise davantage le cyclisme propre.

Il est grand temps que l’UCI, l’AMA, le CCES et les autres organismes impliqués dans le sport de haut niveau réfléchissent sur les façons de valoriser le cyclisme – et tout le sport – propre.

Ils le font déjà me direz-vous? Oui, c’est vrai: par exemple, l’AMA et le Comité international paralympique (CIP) organisent, en marge des Mondiaux 2013 de natation, une journée dédiée à la promotion du sport propre. En gros, on distribuera des T-Shirts et des éventails en papier (je n’invente rien), on aura quelques témoignages, on tiendra une conférence de presse et on fera quelques contrôles (probablement inefficaces, puisqu’ils sont annoncés!). Si une telle activité est intéressante si on vise à sensibiliser des enfants, je vois mal en quoi elle sera efficace du côté des nageurs d’élite visant une première sélection sur l’équipe nationale en vue des JO de Rio en 2016…

Et si on arrêtait enfin de perdre du temps et qu’on réglait ça simplement et rapidement?

Ma suggestion? Puisque nous ignorons quels sont les coureurs propres des coureurs dopés, je ne vois qu’un moyen: alourdir considérablement les peines liées au dopage.

Je le réclame sur ce forum depuis des années, depuis 2005 en fait!

Il faut donner 4 ans de suspension ferme au premier contrôle positif, exiger le recouvrement des primes de toutes les victoires acquises entre le moment du contrôle positif et l’épreuve durant laquelle l’échantillon fautif a été prélevé, ainsi qu’adjoindre à ces deux mesures une interdiction, une fois la carrière professionnelle terminée, d’oeuvrer de près ou de loin dans le cyclisme.

Et il faut donner une suspension à vie de la pratique du cyclisme au deuxième contrôle positif.

Point final.

Trop sévère me direz-vous? Je vous répondrai que seuls les dopés craindront de telles mesures!

Bref, je dis personnellement bravo et merci à Will Routley et François Parisien pour leur récente sortie dénonçant Rider Hesjedal et Michael Barry. S’ils étaient plus nombreux à faire de telles sorties lorsqu’un coureur est piqué au contrôle ou par la patrouille, je suis convaincu que cela aiderait la lutte contre le dopage en accélérant certaines réflexions qui, aujourd’hui, m’apparaissent nécessaires.

Et leur déclaration contribue avec aplomb à sensibiliser le grand public de toute l’injustice liée au dopage, tout en rappelant à ce même grand public qu’il existe encore des coureurs cyclistes qui travaillent dans le respect des règles et de l’éthique.

Giro 2012: le doute Hesjedal…

Ce que plusieurs observateurs éclairés du cyclisme soupçonnaient mais qu’ils ne pouvaient pas dire publiquement est désormais une réalité: le Canadien Ryder Hesjedal a bel et bien fait usage de produits dopants plus tôt dans sa carrière.

Ses aveux, rendus publics hier en raison du contenu du livre publié par Michael Rasmussen qu’il côtoyait au début de sa carrière pro, auraient été faits à l’automne 2012 dans le contexte du Rapport USADA ayant mené à l’Affaire Armstrong.

Encore une fois, plusieurs tomberont des nues: Hesjedal? Un si bon gars! Si gentil!

Pour moi, la question qui tue est ailleurs: s’il l’a déjà fait, qu’est-ce qui nous prouve qu’il ne le fait pas encore? Rappelons que Hesjedal a gagné le difficile Giro 2012 devant le grimpeur de poche espagnol (espagnol…) et actuel numéro un mondial, Joaquim Rodriguez, notamment en le contenant sur les pentes du Stelvio l’avant dernier jour de l’épreuve.

Bien sûr, certains évoqueront les contrôles anti-dopage actuels: après tout, Hesjedal n’en a échoué aucun récemment, et aucun sur le Giro 2012. Du moins jusqu’ici.

Je vous rappelle que l’Affaire Armstrong et tous les témoignages recueillis dans ce contexte ont montré à quel point l’efficacité des contrôles anti-dopage demeure faible… Les plus gros scandales sont survenus grâce à des enquêtes journalistiques et policières, pas en raison des contrôles.

D’autres diront que Hesjedal évolue au sein d’une équipe au dessus de tout soupçon, ayant une politique anti-dopage claire et forte et étant dirigée par Jonathan Vaughters.

Une politique anti-dopage claire? Du papier tout ca…

Jonathan Vaughters? Quoi de mieux qu’un ex-dopé repentant pour donner une virginité d’apparat à une équipe cycliste professionnelle? « C’est parce que j’ai fait des erreurs dans ma vie passée que je veux gérer aujourd’hui une équipe propre, pour que les jeunes n’évoluent pas dans le climat pourri de mon époque et aient un choix que je n’ai pas eu« . Tout le monde applaudit, mais qui sait vraiment ce qui se passe derrière les portes closes?

En gros, on revient toujours au même point: il faut les croire sur parole. Les croire sur parole notamment quant ils parlent tous d’une seule voix pour nous affirmer, comme c’est encore le cas d’Hesjedal, que ces dérives sont choses du passé et que fort heureusement, le cyclisme a beaucoup changé depuis.

Malheureusement, ces 20 dernières années, le milieu cycliste professionnel nous a prouvé à de trop nombreuses occasions que leur parole ne vaut en fait pas grand chose… et les calculs de puissance sont là pour nous montrer que les grands tours de 2013 se sont encore gagnés à des puissances mutantes…

Quoi qu’il en soit, il sera maintenant intéressant de voir la réaction de Jonathan Vaughters. Le maintien de la crédibilité de l’équipe Garmin exigerait selon moi sa démission, de même que le licenciement de Hesjedal. Wait and see.

Chose certaine, vivement la commission Vérité et Réconciliation!

Les jeunes

Si cette nouvelle histoire ne me surprend guère, je me désole toutefois de voir tout le cyclisme canadien éclaboussé au passage. Nous avions déjà donné, notamment avec l’Affaire Jeanson…

Je me désole encore plus quant au message que cette histoire envoie aux jeunes coureurs canadiens qui aspirent à passer pro, comme des Pierrick Naud par exemple. Le cyclisme canadien apparaît être sur une bonne lançée depuis quelques années et il est normal que les plus jeunes s’identifient à leurs compatriotes évoluant à l’étage du dessus.

L’histoire d’Hesjedal leur envoie un bien mauvais message puisqu’il vient ternir sa victoire au Giro 2012, en plus d’apposer sur le coureur canadien une étiquette de (d’ex) dopé.

Fort heureusement, nous avons d’autres exemples de coureurs canadiens s’étant illustrés – différemment et plus modestement – au plus haut niveau, en particulier David Veilleux et sa victoire lors de la première étape du Dauphiné cette année, suivie de 3 jours en jaune. C’est ce qu’il ne faut pas perdre de vue en ces jours plus sombres.

Les jeunes! Je suis plus que jamais convaincu de la chose suivante: être pro sans se doper est possible (et c’est la voie à suivre – ils sont quelques uns à le prouver), mais le top-10 des grands tours demeure un point d’exception pour un coureur propre.

L’UCI bouge!

Les bonnes nouvelles s’accumulent du côté de l’UCI, ce qui n’est pas sans me réjouir et me donner le moral pour voir enfin le cyclisme retrouver une partie de sa crédibilité et repartir sur des bases plus saines.

Outre les mesures dont je parlais récemment, on a appris ces jours derniers que l’UCI – son nouveau président surtout – a commandé un audit externe concernant les opérations anti-dopage menées par l’organisme. En gros, Cookson a mandaté une équipe indépendante pour qu’elle se penche sur les moyens mis de l’avant par l’UCI pour lutter contre le dopage: ces moyens sont-ils suffisants? Sont-ils efficaces?

Ultimement, cet audit proposera une « feuille de route » visant à instaurer des contrôles anti-dopage indépendants pour la saison 2014.

Enfin!

On apprend également que l’UCI est toujours en pourparlers pour finaliser la mise sur pied de la commission indépendante au sein de laquelle le témoignage de Lance Armstrong serait bien évidemment très attendu. Des témoignages de Tyler Hamilton et Floyd Landis pourraient également y être entendus, ces deux derniers ayant à de multiples reprises affirmés que Hein Verbruggen et Pat McQuaid avaient été complices du système de dopage Armstrong durant les années 2000. On a déjà hâte d’entendre tout ça et d’enfin avoir la réponse à une question importante: pourquoi, durant cette période, de nombreux coureurs – dont beaucoup étaient passés chez US Postal puis Discovery comme Roberto Heras – se sont fait prendre, mais Armstrong jamais?

Cookson a également rapidement mis sur pied une Commission Femmes chargée de formuler d’ici peu des recommandations visant à renforcer le cyclisme féminin sur route et en VTT.

Y’a pas à dire, tout cela va vraiment dans le bon sens!

Le but de toutes ces démarches? Rétablir la confiance dans l’UCI et dans le cyclisme, et veiller à développer ce sport en renforçant d’abord ses activités clef, dont le cyclisme féminin.

Personnellement, je tire un grand coup de chapeau à M. Cookson, qui n’a pas perdu de temps puisque son élection remonte à un mois à peine.

Dernier point, non le moindre et qui en dit beaucoup sur l’homme, Cookson a revu à la baisse son propre salaire, le faisant passer d’environ 525 000 $CAN (!!!) à 395 000$. Ce montant demeure certes élevé, mais je demeure estomaqué du salaire de Pat McQuaid, plus d’un demi-million de dollars par an, alors que la plupart des organisateurs de courses cyclistes voire d’équipes peinent à boucler leur budget. Le premier ministre du Canada ne gagne pas ça!

J’ose à peine imaginer le salaire du président du CIO, puis ses bonus et autres frais de service. Probablement somptuaire, et le mot est faible.

Quoi qu’il en soit, on mesure, à la lumière de toutes ces récentes initiatives, tout ce qu’on aurait manqué si McQuaid avait été ré-élu! J’en frissonne encore d’effroi!

Maudit informatique!

Les problèmes informatiques ne sont toujours pas réglés, mais je progresse. Je ne parviens toujours pas à accéder à mes courriels personnels, je m’excuse donc des délais si certains d’entre vous m’auraient récemment écrit. Retour à la normale d’ici quelques jours si tout va bien!

LeMond a raison, mais…

L’entrevue récemment accordée par Greg LeMond au réseau CNN a fait grand bruit dans le monde du cyclisme.

LeMond y affirme notamment que Lance Armstrong n’était pas capable d’un top-30 au Tour de France sans dopage.

J’en suis convaincu: LeMond a raison!

Tous les tests physiologiques de Lance Armstrong ont révélé que ce dernier était très loin de ceux de Greg LeMond, annoncé à 92 de VO2max, comparativement à environ 82 pour un Lance Armstrong au top. La différence est abyssale.

Les débuts de carrière d’Armstrong sont également là pour nous rappeler que ce coureur n’était pas un crack du côté des courses par étapes.

Mais surtout, cela montre avec éloquence à quel point le dopage sanguin de pointe peut s’avérer efficace pour changer un âne en coursier. Cela montre à quel point une rupture est survenue vers la fin des années 1980 et le début des années 1990 entre le dopage « à l’ancienne », peu susceptible de changer les hiérarchies, et le dopage sanguin moderne capable de transformer notamment un Bjarne Riis, modeste porteur d’eau, en vainqueur du Tour, moyennant bien sûr un taux d’hématocrite supérieur à 60%, une barre vertigineuse si on considère les risques à l’égard de la santé.

Chez LeMond, le verdict est sans appel: Armstrong ne devrait pas être autorisé à revenir dans le sport, et devrait même faire de la prison pour ses gestes, notamment d’intimidation à l’égard de plusieurs personnes.

Je suis d’accord avec LeMond, à une nuance près: l’Affaire Armstrong peut aussi représenter une formidable opportunité pour le cyclisme afin de mieux comprendre les dérives du passé et afin de prendre les mesures pour éviter qu’elles ne se répètent. Dans ce contexte, il faut que l’UCI négocie avec Armstrong autour des conditions pouvant mener à des aveux complets du coureur, question de ne pas réduire cette affaire à un seul homme mais bien afin de comprendre le système en place autour de lui ayant rendu ce cirque possible.

En d’autres termes, le cyclisme – l’UCI surtout! – n’a selon moi pas le choix de négocier avec Armstrong pour la suite des choses. Espérons que Cookson, le nouveau président, aura des annonces à cet égard très prochainement.

Quoi qu’il en soit, je ne suis pas sûr que le genre d’interview accordée par LeMond au réseau CNN aide le cyclisme à aller de l’avant. Il eut peut-être été préférable que LeMond invite Armstrong à faire preuve de courage afin de permettre au cyclisme tout entier d’aller de l’avant en connaissant les dérives du passé.

 

The Armstrong Lie

C’est la grande nouvelle des derniers jours: le film « The Armstrong Lie » sera en salle aux États-Unis le 8 novembre prochain et la bande annonce est sortie récemment.

Big deal!

Ca me fait bien rigoler: la plupart des gens qui aujourd’hui s’offusquent du mensonge Armstrong sont ceux qui, il y a seulement quelques mois, étaient encore du côté du Texan, accusant les libre-penseurs bien informés – dont j’étais – des pires intentions parce que nous osions émettre des doutes quant à la probité de Lance Armstrong. Quand ca venait de France, les Français étaient jaloux, forcément, voire mauvais-perdants. Quand ca venait de ce côté-ci de l’Atlantique, on nous répondait que nous n’avions rien compris puisque Lance Armstrong travaillait en fait plus fort que quiconque à l’entrainement, d’où son remarquable succès. « Just do it » ; « No pain no gain »… Pour peu, on accusait même certains américains de se livrer à une  « chasse à la sorcière », évoquant du coup certaines histoires moins glorieuses du passé!

Tout cela me fait bien rire aujourd’hui. Je me dis qu’au moins moi (et quelques autres), j’ai ma conscience tranquille, ayant émis des doutes sur Armstrong dès le début de La Flamme Rouge en 2003. Par exemple, mes réserves, exprimées en 2009, quant à l’événement « Tour de Lance des cèdres » dans les Laurentides ne m’a certainement pas valu beaucoup d’amis parmi le cercle des admirateurs du Texan au Québec, mais je constate aujourd’hui que le temps m’a donné raison.

Anyway, l’histoire du film « The Armstrong Lie » est archi-connue pour ceux ayant lu les ouvrages bien documentés de Walsh et Ballester. En ce sens, le film en soi présente très peu d’intérêt à mon avis. Et c’est Armstrong qui doit être content, devant forcément saliver à l’idée de pouvoir enfin se refaire un peu financièrement puisqu’il est presque certain qu’il possède des contrats liés à l’exploitation de son histoire et de son image avec le producteur du film, Sony Pictures. Vous irez voir le film? Vous renflouez en partie les finances d’Armstrong… Je vous invite donc à user de discernement, et à considérer l’alternative de l’achat de certains ouvrages des dernières années qui feront encore mieux l’affaire si vous voulez vous instruire sur le parcours de Lance Armstrong.

Pour moi, le seul intérêt de ce film est la déclaration suivante du principal intéressé, Lance Armstrong, qu’on entend à la fin de la bande annonce: « Let’s get to the real nature and the real details of the story. We haven’t heard it yet… is the truth« .

Et ce n’est pas dans ce film qu’il déballera tous les dessous du « système Armstrong », mais bien dans une éventuelle commission mise en place par l’AMA et l’UCI on espère prochainement, maintenant que Brian Cookson est au commande de la fédé internationale de cyclisme.

C’est à ce moment seulement que ca deviendra vraiment intéressant.

Et Hein Verbruggen ainsi que Pat McQuaid auront de quoi nourrir certaines inquiétudes…

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