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Guillaume Prébois grimpe le Mauna Kea

C’est assurément une des montées les plus difficiles au monde: le Mauna Kea, sur l’ile de Kona à Hawaii. 4205 mètres d’altitude, et de longs passages à plus de 20%.

Guillaume Prébois vient récemment de se hisser tout là-haut, dans le cadre de son projet « Les toits du monde ».

J’ai eu la chance de rencontrer Guillaume sur les 4 premières étapes de la Haute Route cet été et il m’a impressionné par son niveau, qui lui permettait de jouer la gagne sur les étapes, devant. Certaines images de son ascension du Mauna Kea deviennent, dans ce contexte, tout à fait impressionnantes et on peut aisément deviner toute la difficulté de cette ascension.

Merci Guillaume de ce vidéo, tu nous fais rêver un peu en cette période où nous en avons bien besoin!

 

Les Haute Route 2013

Attention, ca va se jouer dans les starting blocks: les inscriptions grand public pour la Haute Route Alpes et la Haute Route Pyrénées ouvriront ce jeudi 1er novembre à 12:00 (CET).

Je recommande fortement à ceux voulant y participer de se trouver fin prêt dès ce moment: les places disponibles (250 dans chaque cas) risquent de s’envoler en quelques heures seulement.

Les plus motivés (ou les plus riches…) pourront se prémunir de « l’Iron Package », soit une inscription aux deux Haute Route simultanément. Au menu donc pour ces coureurs, 14 jours de course, plus de 40 000 mètres de dénivelé. Aie!

Ma participation ? Pas en 2013… Mon programme de la saison prochaine n’est pas encore établi. Je vous avoue avoir un peu de mal en ce moment à définir mes objectifs.

Rappelons quelques chiffres en terminant:

Haute Route 2013, version Alpes: 18 au 24 août 2013

Haute Route 2013, version Pyrénées: 1er au 7 septembre 2013

La Haute Route en 2012, ce fut:

– 600 coureurs – 780 kms – 21 000m de dénivelé – 474 finishers – 33 nationalités –

D’autres grands rendez-vous du calendrier cyclosport en 2013:

6 avril: Paris-Roubaix Challenge

20 avril: Liège-Bastogne-Liège Challenge

9 juin: Time-Mégève-Mont Blanc et Les Trois Ballons

12 au 15 juin: L’Ardechoise

23 au 29 juin: Schwalbe Tour TransAlp

30 juin: Marathon des Dolomites et Vaujany

6 juillet: La Marmotte

7 juillet: L’Étape du Tour Annecy-Annecy ou la Serre-Che Luc Alphand

14 juillet: l’Arvan-Villards

10 au 13 août: Tour de l’Ain cyclo

29 au 31 août: Tour de l’Avenir Challenge

29 septembre: les Cimes du Lac d’Annecy

Haute Route 2012: entrevue avec Christian Haettich, athlète handisport

Tous les concurrents de la Haute Route 2012 auront été marqués par un participant: Christian Haettich, qui a eu le mérite de compléter l’épreuve alors qu’il est amputé d’un bras et d’une jambe.

Vous avez bien lu. Le voici en action dans le col des Saisies, lors de la 2e étape, alors que j’allais le doubler. Il m’a donné la chair de poule! Un type incroyable nom de Dieu!

Christian n’a donc laissé personne indifférent sur cette Haute Route: dans les moments plus difficiles, sa seule présence sur l’épreuve nous aura permis de relativiser, de nous dépasser. S’il était capable de le faire, nous étions tous capables nous aussi.

Il y a des hommes au courage immense, des hommes qui, face à l’adversité, nous donnent des leçons. Christian est de ceux là.

Court entretien avec cet homme unique et inspirant. L’entretien a été réalisé par Nicolas Raybaud, lui aussi participant à la Haute Route 2012 et qui a terminé 16e du général, excusez un peu. Nicolas et moi avons sympathisé sur cette Haute Route et je le remercie de partager ainsi cet entretien sur La Flamme Rouge.

Nicolas Raybaud: Quels sont les raisons qui t’ont poussé à participer à la Haute Route ?

Christian Haettich: Le défi, le challenge de cette épreuve : partir à l’assaut de tous ces cols mythiques qui ont marqué le Tour de France, et voir jusqu’où on peut aller.

En tant que coureur handisport, je voulais montrer mon handicap à 33 pays représentés (mieux que les JO!) ainsi que montrer une toute autre image du cyclisme handisport (je crois avoir réussi).

J’ai également voulu montrer que malgré un handicap lourd, tout est possible. C’est juste une question de volonté. J’ai aussi voulu me faire plaisir, j’aime voire j’adore la montagne.

La Haute Route, c’est l’épreuve où j’en ai surpris et impressionné plus d’un je pense! C’est ainsi que je peux montrer une image des plus positives du cyclisme handisport. Tu ne peux pas oublier, l’épreuve dure sept jours, tu me vois chaque jour.

NR: Avais-tu participé à d’autres défis de ce genre ?

CH: Oui. J’ai participé à la Haute Route 2011. J’ai déjà fait une traversée des Alpes en 2003 et les Pyrénées en 2008.

J’ai également fait la traversée des Dolomites ainsi qu’un brevet Catalan.

En fait, je fais pas mal de choses sur le vélo. Comme cette année où je suis allé faire la Nove Colli en Italie ou la Lyon-Mont Blanc-Lyon (500km en 2 jours). J’aime les défis !

NR: Quel est ton meilleur et pire souvenir sur cette Haute Route 2012 ?

CH: La Haute Route est une épreuve spéciale, aucune étape n’est simple. Chacune présente son lot de difficultés.

La pire pour moi fut l’étape N°3. Le col du Glandon fut mon chemin de croix. Mais quelle satisfaction de passer la ligne d’arrivée à l’Alpe d’Huez! Aussi dure que fut cette étape, autant j’ai eu plaisir à la faire et à la finir. Il ne faut pas oublier qu’un certain nombre de participants ont purement et simplement abandonné durant cette étape. Pas moi.

Mon meilleur souvenir… il me faut mettre cela au pluriel! Il y a eu les encouragements de vous les premiers chaque jour, ceux des motards, du service kiné et de toute l’organisation. L’étape N°5 fut grandiose, la haie d’honneur de tous les motards au col de Sarrenne fut un moment vraiment spécial. La petite tape de la main de Rémi Duchemin (CEO OC SPORT), la haie d’honneur dans la montée d’Auron de tous les motards, là encore de très grands moments pour moi.

L’étape N°7 fut une des plus magnifiques, des décors de rêves, le col de la Couillole fut grandiose. J’ai pris beaucoup de plaisir à le grimper. Malheureusement, cette étape nous a tous marqué par la mort tragique de Pontus. Il nous a rappelé que nous ne sommes pas à l’abri d’une faute technique, d’une défaillance non plus. Mais au combien nous aimons ce sport, et les dangers en font partie.

NR: Comment prépares-tu tes Haute Route ?

CH: Je suis venu avec quasiment 17 000km au compteur et 142 800m de dénivelé dans la jambe. Pour certains cela paraitra beaucoup, mais pas pour moi.

La Haute Route doit se préparer sérieusement. Pas le droit à l’erreur sur ce genre d’épreuve. Mes entrainements sont toujours axés sur la qualité. Je roule souvent en Autriche et en Italie, là les pentes sont bien raides.

Je travaille la force et la puissance chez moi dans un de mes cols que j’affectionne tout particulièrement. Il fait 12 km et il est entre 8% et 15%. Et une fois par semaine, je fais ce col avec des séries de fractionnés. En moyenne, je me fais des semaines de 4 jours d’effort, puis un jour de repos, lorsque je travaille en montagne.

Au printemps, je me fais des sorties de 150 à 200 km par jour sur 5 jours et 2 jours de repos. Il va de soi que je me fais suivre par un kiné ainsi que par un ostéopathe.

Cela peut être paraitre beaucoup de km sur les sorties, mais je sais seulement une chose: si on veut progresser dans le vélo et être en forme, il n’y a pas de photo ! Il faut rouler encore et encore.

Quand je suis en Autriche, je me fais souvent une moyenne de 745km sur 4 jours avec 14 000m de dénivelé. Ensuite, c’est 5 jours de repos, puis je repars comme une fusée. Je me sens en pleine forme !

Sans compter que la Haute Route se prépare déjà en hiver. Participer à une telle épreuve est quelque chose d’important et de grandiose pour nous cyclistes. Il faut à tous se donner les moyens de finir. D’être « finisher ». C’est le plus important. Ne jamais abandonner.

NR: Comment parviens-tu à maîtriser le vélo malgré ton handicap, particulièrement sur un parcours montagneux ?

CH: Bonne question! Je n’ai pas de réponse facile.

Je pense que je maitrise bien le vélo. La montagne, c’est mon truc ! J’aime ça ! J’en demande !

Monter un col, c’est quelque chose de grandiose, certes je ne monte pas aussi vite que vous les valides, mais je monte ! La preuve t’a été donnée, j’ai terminé la même Haute Route que toi. J’aime grimper et j’aime descendre.

Dans les deux cas, je ne me pose jamais de questions.

Peu importe si le col est difficile par sa longueur ou par ses pourcentages, je sais que j’arriverai à le monter. Point final. Peu importe si je dois souffrir ! J’aurai toute la satisfaction une fois au sommet.

Et en montagne, je me sens à l’aise, je fais la même chose que vous les valides. Juste du vélo. Certes avec deux bouts en moins, mais ça n’empêche pas. Je fais le même nombre de km et de dénivelé que tous.

NR: Comment gérais-tu la récupération entre les étapes ?

CH: Après avoir franchi la ligne d’arrivée, je prenais le temps d’aller au service kiné. Je reconnais que j’ai eu de la chance, vu que j’avais droit à un massage d’au moins 45 mn chaque soir.

Ensuite, à l’hôtel, je prenais des bains d’eau froide. C’est ainsi que je maximisais ma récupération musculaire. J’essayais d’avoir une bonne nuit de sommeil, et pour les repas, je cherchais toujours de bonnes protéines et des glucides variés ainsi que des légumes.

Le plus important pour bien récupérer, c’est à mon avis de ne pas stresser sur l’épreuve du lendemain.

NR: Quel est ton prochain objectif pour 2013 ?

CH: C’est déjà imprimé dans ma tête!

Cela peut paraitre quelque chose d’irréalisable pour certains. Les difficultés seront plus que présentes. Un challenge hors norme, avec près de 1600 km et au minimum 40 cols, et pas moins de 40 000m d’ascension positive, à la force d’une jambe et d’un bras (rire). Faut plus qu’en vouloir ! Mon objectif principal est d’être « finisher » sur les deux Haute Route Alpes et Pyrénées. Peu m’importe le classement. « Finisher » serait une très grande satisfaction pour moi et mon handicap.

Merci Nicolas pour avoir réalisé cet interview et surtout, félicitations à Christian qui est une inspiration pour nous tous. Et si vous participez à la Haute Route Alpes ou Pyrénées 2013, n’hésitez pas à donner pour moi une petite tape dans le dos de Christian lors de l’ascension d’un col. Il le mérite…

Les chiffres de la Haute Route, avec Frédéric Portoleau

En complément de ma couverture de la Haute Route (village-départétape 1étape 2étape 3étape 4étape 5étape 6étape 7), Frédéric Portoleau nous propose aujourd’hui une analyse ô combien intéressante et pertinente des puissances développées sur les différents cols par Peter Pouly, le vainqueur de l’épreuve. Frédéric a été assez gentil pour établir quelques comparaisons avec moi, notamment sur l’étape de l’Alpe d’Huez chrono, ce qui vous permet de situer les niveaux. Merci à Frédéric de partager ainsi sur La Flamme Rouge ses analyses!

Et jeudi, La Flamme Rouge diffusera un autre très beau complément à cette rétrospective de la Haute Route 2012!

La Haute Route 2012, par Frédéric Portoleau

600 coureurs cyclosportifs avaient rendez-vous pour un véritable défi physique, celui de traverser à vélo les Alpes Françaises du Nord au Sud en 7 jours en franchissant les grands cols mythiques. La difficulté de l’épreuve m’a intrigué et je me suis alors demandé quel fut le niveau des participants de cette Haute Route 2012? Ayant l’habitude d’analyser le potentiel des coureurs professionnels, j’ai appliqué la même méthode d’évaluation des performances avec le calcul des puissances développées sur les ascensions.

La Haute Route ne fait pas partie de la grille de programme des chaînes de télévision, on ne peut donc visualiser le passage des coureurs devant des points de référence. Cependant, les résultats des ascensions chronométrées ainsi que les nombreuses données (positionnement GPS et puissance) disponibles sur le site Strava m’ont permis de réaliser cette analyse avec un excellent niveau de précision.

Au classement général, on peut dire qu’il y a eu moins de suspense qu’au Tour d’Espagne chez les pros! De plus, l’épreuve de la Haute Route est mixte, et une cinquantaine d’inscrites n’ont pas eu peur du parcours proposé, se présentant sur la ligne de départ à Genève. Emma Pooley et Peter Pouly ont pris la tête de l’épreuve dans leur catégorie respective dès la première étape pour ensuite creuser l’écart sur les autres concurrents jours après jours.

Il y avait donc eux et les autres sur cette Haute Route. Emma Pooley, 30 ans dans quelques semaines, est une cycliste Britannique de très haut niveau, championne du monde du contre la montre en 2010. Peter Pouly, 35 ans, ancien champion de France de VTT, a repris sérieusement le vélo fin 2010 après une interruption de 5 ans.

L’Alpe d’Huez, la plus célèbre montée cycliste des Alpes, avec ses 27 arrivées d’étape dans le Tour de France, était au programme le quatrième jour sous la forme d’un contre la montre. Une première comparaison chiffrée avec l’étape du Tour de France 2004, disputée elle-aussi sous la forme de l’effort solitaire, peut donc être réalisée.

Peter Pouly a réalisé le meilleur temps du chrono sur la Haute Route, franchissant les 21 lacets en 42min20s sur une distance de 13,9 km. Le parcours de référence du Tour de France de 13,8 km débute dès les premiers forts pourcentages. En 2004, Lance Armstrong avait grimpé ces 13,8 km en 37min36s, soit approximativement 4min30s de moins que Peter Pouly sur la Haute Route. Ce dernier aurait pu (en théorie) terminer autour de la quarantième place de l’étape du Tour de France. Le contexte apparaît différent car les coureurs professionnels escaladaient l’Alpe d’Huez en troisième semaine du Tour de France. En puissance étalon 78 kg avec vélo, Lance Armstrong avait fourni 465 watts (6,6 w/kg) en 2004 en tenant compte du vent de face présent dans les derniers kilomètres. David Moncoutié, récent jeune retraité du peloton, avait terminé 9iéme de l’étape avec un temps d’ascension de 39min56s, soit 425 watts en puissance étalon (6,05 w/kg) pour le Français.

Peter Pouly a développé 400 watts en puissance étalon (360 watts en puissance réelle et 5,9 w/kg) lors de la Haute Route, soit 14% de puissance moyenne en moins que Lance Armstrong et 6% de moins que David Moncoutié.  Il a tout de même établi un nouveau record amateur de la montée de l’Alpe d’Huez.

En comparaison, l’auteur de ce site aura développé, sur son temps de 1h00min09sec, une puissance que j’estime à 240 watts, soit 4 w/kg. Rappelons toutefois que les coureurs de la Haute Route abordaient le chrono de l’Alpe d’Huez avec déjà trois étapes dans les jambes, dont une très difficile la veille par delà les cols de la Madeleine et du Glandon, sans compter l’ascension finale vers l’Alpe d’Huez via Villars-Reculas. (note de l’auteur de ce site: la puissance estimée par Frédéric Portoleau est très proche de mes valeurs estimées depuis quelques années au moyen de différents tests. Ma PAM est estimée, sur 7 minutes, à environ 340 watts. Je pèse 60 kg (132 livres) au poids de forme. Mes pulsations cardiaques maximales sont, cette saison, de 175. J’ai gravi l’Alpe D’Huez à des pulsations assez stables autour de 160-162. Mes longues sorties tempo dans l’Outaouais sont réalisées à une puissance moyenne estimée de 220-225 watts, mais je rentre minable!).

Cela ne m’étonne guère de voir Peter Pouly briller sur une telle ascension. Son potentiel physique a été repéré assez jeune puisque sa consommation maximale d’oxygène atteignait déjà 78 ml/min/kg à l’âge de 16 ans. Au maximum de sa forme, quand il était coureur professionnel en VTT, elle est montée à 88 ml/min/kg.

Sa puissance réelle fut de 405 watts dans les deux premiers kilomètres de l’Alpe d’Huez, c’est à dire jusqu’au premier village de La Garde, puis de 355 watts jusqu’à l’entrée de l’Alpe d’Huez et enfin de 320 watts dans la station.

La meilleure marque mesurée sur l’Alpe d’Huez reste celle de Pantani de 1995 avec 36min50s. Ce dernier n’était pourtant pas dans sa meilleure forme cette année là et avait manqué un virage dans l’Alpe d’Huez. Pantani avait les moyens de descendre sous la barre des 36 minutes avec son potentiel du Tour de France 1998 ou du Tour d’Italie 1999.

Emma Pooley, pour sa part, a grimpé l’Alpe d’Huez dans un remarquable temps de 49min50s à 16,74 km/h. J’évalue sa puissance moyenne à 5 w/kg. Elle devance de 1min44s Laetitia Roux qui a monté l’Alpe d’Huez en 51min34s à la puissance moyenne de 4,75 w/kg. Laetita Roux était une invitée de marque sur la Haute Route, car elle est 5 fois championne du monde de ski alpinisme (http://laetitiaroux.blogspot.fr/). Elle n’est pas, comme Emma Pooley, une véritable spécialiste du cyclisme mais la « grimpe » constitue son royaume puisqu’elle détient le record du monde de vitesse ascensionnelle en course à pied de montagne avec un temps de 37min55s (1580m/h) sur le kilomètre vertical de Fully en Suisse. Son potentiel physique est élevé puisque sa consommation maximale d’oxygène serait de 72 ml/min/kg (http://www.raid-rando-trail.com/gros-plan-trail-interview-laetitia-roux-3-136.html).  Laetita Roux n’avait cependant pas participé aux trois premières étapes de la Haute Route ; elle a donc gravi l’Alpe d’Huez avec probablement plus de réserves que la grande majorité des concurrents.

Pour les autres concurrents masculin, l’échelle de performance en w/kg d’Andrew Coggan bien appropriée pour les contre la montre me permet d’évaluer le niveau général de la Haute Route (voir http://home.trainingpeaks.com/articles/cycling/power-profiling.aspx).

D’après l’auteur, la puissance développée sur un contre la montre d’une heure est bien corrélée avec la puissance indiquée dans la colonne FT (Functional Threshold power).

Sachant que les concurrents avaient dans les jambes les efforts des 3 premiers jours, le niveau réel des concurrents est probablement un peu supérieur à cette échelle de référence. Pour ceux qui ont grimpé l’Alpe d’Huez en moins de 50 minutes, soit les 6 premiers de l’étape, l’effort plus court fausse un peu le lien entre catégorie et le rapport w/kg. Le but reste une évaluation grossière du niveau de la Haute Route. Les catégories indiquées sont celles du cyclisme au Etats-Unis. Selon le tableau suivant, seuls les dix premiers de la récente Haute Route auraient le niveau « cat 1 » aux Etats Unis.

Position Alpe d’Huez

Puissance w/kg

Niveau/catégories

10

4,6

excellent cat 1

20

4,35

very good cat 2

30

4,25

very good cat 2

40

4,15

good cat 3

50

4,1

good cat 3

100

3,85

good cat 3

200

3,55

good cat 3

Revenons sur la performance d’ensemble du vainqueur de l’épreuve chez les hommes, Peter Pouly. D’une manière générale, Peter a géré ses étapes en  produisant généralement son effort lors de la dernière ascension du jour.

Voici donc le détail de ses performances sur la Haute Route 2012:

Etape 1

Cols en cours d’étape

Derniers cols
Genève-Megève Romme Colombière Aravis
315 w (5,1 w/kg) 315 w (5,1 w/kg) 320 w (5,3 w/kg)

 

Peter Pouly « Sur cette première étape, j’ai pu me rendre compte rapidement quels allaient être mes adversaires sur cette Haute Route. Je connaissais bien Benjamin (Blaugrund) mais pas trop Michel (Chocol). Sur le sommet de la Colombière, j’ai accéléré et poursuivi mon effort jusqu’à Megève. J’ai pris un maximum de temps d’avance pour pouvoir gérer sur l’étape du lendemain qui était plus piégeuse où j’aurais bien aimé faire gagner un équipier  ».

Etape 2

Cols en cours d’étape

Derniers cols
Megève-Courchevel Saisies Courchevel
280 w (4,55 w/kg) 330 w (5,4 w/kg)

 

Peter Pouly «Etape piégeuse car une longue vallée séparait les 2 cols du jours. Emma a fait un gros forcing dans les Saisies et de ce fait il n’y a pas vraiment eu de tactique. Dans la montée vers Courchevel, j’ai été surpris sur les premiers kilomètres par le gros tempo de Michel Chocol et par le coureur Kenyan qui s’est accroché sur la moitié du col. A 5 kms du sommet, j’ai produit mon effort pour distancer à nouveau Michel ».

Etape 3

Cols en cours d’étape

Derniers cols
Moutier-Alpe d’Huez Madeleine Glandon Villard Reculas Alpe d’Huez (fin)
275 w (4,5 w/kg) 315 w (5,1 w/kg) 285 w (4,65 w/kg) 290 w (4,75 w/kg)

 

Peter Pouly «  J’avais une revanche à prendre sur le Glandon. A l’Étape du tour, j’avais vécu un moment difficile».

Etape 4

Cols en cours d’étape

Derniers cols
Alpe d’Huez (CLM) Alpe d’Huez (CLM)
360 w (5,9 w/kg)

 

Peter Pouly « Je suis parti  vite, je voulais battre le record amateur de la montée de l’Alpe, mais après La Garde, j’ai eu peur de ne pas tenir le rythme, alors j’ai un peu ralenti. Plus haut, quand je me suis rendu compte que je pouvais encore accrocher le record, j’ai relancé  avant de finir à ma main après le passage devant l’Office de tourisme, dans la station ».

Etape 5

Cols en cours d’étape

Derniers cols
Alped’Huez-Risoul Lautaret Izoard Risoul
280 w (4,55 w/kg) 280 w (4,55 w/kg) 345 w (5,65 w/kg)

 

Peter Pouly «L’Izoard est toujours un moment magique sur la Haute Route. Les coureurs Kenyan étaient très forts ce jour là. Il y avait une bataille pour la 3ème place au classement général. J’ai pu produire mon effort comme je l’avais prévu dans la montée de Risoul. J’ai eu vraiment de bonnes sensations et je suis très satisfait de mon chrono du jour  ».

Etape 6

Cols en cours d’étape

Derniers cols
Risoul-Auron Vars Bonette Auron
275 w (4,5 w/kg) 290 w (4,75 w/kg) 335 w (5,5 w/kg)

 

Peter Pouly «Toujours la bataille pour la 3ème place entre Ben, Emma et le coureur Kenyan. J’ai essayé de ne pas influencer leur lutte et je me suis retrouvé rapidement seul dans la Bonette. C’était exceptionnel, nous avions des conditions parfaites ».

Etape 7

Cols en cours d’étape

Derniers cols
Auron-Nice Couillolle Saint Raphaël Vence
295 w (4,8 w/kg) 305 w (5 w/kg) 290 w (4,75 w/kg)

 

Peter Pouly «Durant cette Haute Route, les aléas de la course ne m’ont pas permis d’aider un équipier à remporter une étape. J’ai été impressionné toute la semaine par Emma, toujours à l’attaque, généreuse dans l’effort, tout ce que j’aime voir dans le cyclisme. J’avais vraiment envie de partager une victoire avec elle. Notre petite stratégie a fonctionné et nous avons pu arriver à Vence, arrêt du chrono avant la descente sur Nice, main dans la main pour un vrai moment de sport unique à vivre avec cette championne. »

Bilan des performances de Peter Pouly :

Cols en cours d’étape

Derniers cols
MOYENNESHaute Route 292 w (4,8 w/kg)330 watts étalon 78kg avec vélo 325 w (5,3 w/kg)365 watts étalon 78 kg avec vélo
MOYENNESTour de France 375 watts étalon 78kg avec vélo 420 étalon 78 kg avec vélo

 

La montée de l’Alpe d’Huez constitue la meilleure performance de Peter Pouly sur cette Haute Route 2012. Il ne faut également pas oublier sa montée rapide vers Risoul, à 5,65 w/kg en fin d’étape.

Peter a en moyenne développé 12 % de puissance en moins qu’un vainqueur d’un grand Tour chez les professionnels (niveau 2012), à la fois lors des cols en cours d’étape que lors des cols en fin d’étape.

Pour la suite, des projets trottent dans sa tête comme la course par étapes de VTT en duo en Afrique du Sud (la Cap Epic) ainsi que des triathlons ou des courses sur route en Asie (il réside en Thaïlande).

Quelle suite pour moi?

Piste cyclable de Hull à Aylmer, mardi matin 28 août 2012, 6h12 du matin. De retour à la maison. Après la Haute Route, quelle est la suite pour moi? Vers quels nouveaux objectifs?

Haute Route: 7e étape et épilogue

L’étape du jour

La journée a été marquée par une tragédie, tout le reste n’a que peu d’importance. Enrhumé en raison d’un souper sur une terrasse tard le soir à Auron et par un vent soutenu, j’ai connu sur la 7e étape de la Haute Route ma moins bonne journée de l’épreuve.

Sans force, je suis monté comme j’ai pu les trois cols, dont le col de la Couillole qui en aura surpris plus d’un par sa longueur (16 kms) et sa pente (8% en moyenne). L’étape était très longue et j’ai galéré dans le final.

Pas grave au vu du reste… Mon classement final ? Je m’en fous complètement.

Le jour se lève sur Auron, départ d’une étape tragique

Encore une fois, de très beaux paysages dans l’arrière-pays niçois

Mal, j’ai pris le temps de regarder le paysage et de profiter. De nombreux coureurs de la Haute Route ont passé la semaine la tête dans le guidon…

Mon équipier Richard dans le final amène grand plateau. J’ai été incapable de le suivre. Bravo pour cette superbe étape, Richard!

Après l’arrivée, je fais une photo avec Michel Chocol, 2e de l’épreuve et un coureur magnifique, la très grande classe sur un vélo. Et un mec très gentil, très respectueux des autres et très disponible aussi. Après la ligne, on est redescendu à Vence ensemble, en roulottant gentiment.

Quatre Québécois « finisher » de la Haute Route et fiers de l’être! Nous ne savons rien de la tragédie à cet instant.

Emma Pouley, une fille très gentille et formidable: étant professionnelle, elle a tenu à nous informer tous que les prix qu’elle a reçus sur la Haute Route seraient mis aux enchères sur Ebay et que l’argent ainsi recueilli irait à des oeuvres caritatives qui la tiennent à coeur. 

Philip, my Australian mate, avec son équipe après l’arrivée. La bière coulait à flot chez les Australiens, The Angel Descenders!

Dans la roue de Michel Chocol, sur la Promenade des Anglais, nos Champs-Élysées. 

Pascale et Yves sur la Promenade des Anglais. Personne ne savait à ce moment que la chute avait été fatale à un des nôtres.

Martin et moi avons passé une semaine unique ensemble sur la Haute Route.

Voilà, c’est fini.

La dédicace du jour

À tous le personnel impliqué sur la Haute Route. Je tiens à écrire ici que l’organisation de la Haute Route a été irréprochable toute la semaine et n’a négligé aucun aspect, en premier lieu la sécurité. Je tiens à remercier du fond du coeur les milliers de bénévoles présents sur les routes des 7 étapes, sécurisant chaque carrefour pendant des heures au plein soleil. Jamais je n’ai senti ma sécurité en jeu sur la route. Je tiens à l’écrire.

Merci aux motards, de véritables professionnels de l’encadrement de courses cyclistes. À plusieurs reprises, un motard est venu m’ouvrir la route durant une descente, encadrant ainsi les coureurs et garantissant la sécurité. Bravo.

Merci aussi à toutes celles et ceux qui nous ont accueilli chaque jour sur la ligne d’arrivée avec repas chaud, service de garde des vélos, etc. Merci aux bagagistes qui ont convoyé, chacun, pas moins de 50 tonnes de matériel durant la semaine. Sur chaque étape, dans chaque hôtel, j’ai retrouvé rapidement mon sac.

Merci enfin aux organisateurs de la Haute Route. Selon moi, vous n’avez négligé aucun aspect de la sécurité durant l’épreuve et vous ne sauriez en aucun cas être tenus responsables de la tragédie vécue hier sur la route de Nice.

Le vidéo du jour

Le clm de l’Alpe d’Huez.

La 6e étape par delà Vars et la Bonnette. On y voit mes deux équipiers Thierry et Richard parler à la caméra en début d’étape.

Le dernier jour vers Nice.

Carton rouge

Un gros, un très gros carton rouge à 80% du peloton de la Haute Route. Oui, vous, les coureurs (pas tous) qui étiez autour de moi. L’ambiance de la semaine était constamment plombée par une seule perspective, le classement général. Pour tout vous dire, j’ai trouvé l’ambiance moins bonne que celle des réelles courses cyclistes auxquelles je participe au Québec. Mon coéquipier Martin est parfaitement d’accord avec moi sur ce point. Ce fut la guerre sur le vélo durant toute la semaine.

Carton rouge aussi pour vos descentes, souvent totalement insensées. On me reconnaît de bonnes qualités de descendeur: pourtant, je vous ai souvent vu me doubler à des vitesses folles. Très souvent, j’ai refusé de vous suivre et de risquer ma vie. Certes, nul n’est à l’abri d’une erreur: j’en ai commis une moi-même. Il est probable que le décès du coureur soit aussi reliée à une erreur de sa part, la fatigue étant peut-être aussi responsable de cette situation.

Je ne parle pas de cela ici. Je parle de vos descentes incensées ou j’ai vu beaucoup de coureurs prendre des risques totalement inutiles.

Encore hier, dans la descente de Couillole, non, Annie dossard 66, vous n’étiez pas en contrôle de votre descente et vous avez pris des risques totalement insensés pour grapiller quelques places au général. Vous n’étiez absolument pas en contrôle de votre descente et j’ai refusé de vous suivre pour cette raison.

Dans ce contexte, c’est un miracle qu’il n’y ait pas eu davantage de blessés graves cette semaine…

Trois suggestions

Je me permets trois suggestions à l’attention des organisateurs de la Haute Route en prévision de l’an prochain:

1 – abolir le chronométrage lors des descentes. Les coureurs ne sont tout simplement pas assez raisonnables. Pourquoi ne pas chronométrer que les ascensions? Le système est en place et fonctionnait bien cette année, les temps de chaque ascension ayant été enregistrés. Stoppez le chrono en haut des cols et insistez pour faire comprendre aux coureurs que descendre à tombeau ouvert ou en s’arrêtant prendre une glace n’aura strictement aucun impact sur le classement général. La Marmotte stoppe le chrono dans la descente du Glandon depuis qu’il y a eu un mort à cet endroit et c’est une excellente initiative selon moi.

2 – insistez auprès des villes-étape sur les besoins et l’horaire des coureurs. Risoul et Auron, en particulier, n’étaient pas prêtes à sustenter l’appétit de 600 coureurs débarquant à 19h15 précises dans les restaurants. L’attente fut parfois interminable. Certains restaurateurs ont eu l’honnêteté de s’excuser auprès de nous, évoquant des problèmes de personnel ou de ravitaillement. Certains nous ont avoué être totalement débordés par la situation.

3 – réduisez la durée des briefings chaque soir à 18h. Est-il bien utile de passer toute l’étape en revue? Ca fait des mois que chaque coureur étudie en détail le parcours! Allez à l’essentiel et libérez les coureurs pour maximiser leur temps de récupération. Les briefings étaient vraiment beaucoup trop longs.

Épilogue

Voilà, après des mois à en rêver, à la préparer, à s’entrainer, l’aventure « Haute Route » est terminée pour moi. Cette aventure se termine malheureusement sur une bien mauvaise note et je penserai à ce coureur pour le restant de mes jours. Je ne serai plus le même cycliste non plus.

Je tiens à remercier tous les lecteurs de ce site depuis une dizaine de jours. Merci de m’avoir suivi sur la Haute Route, en espérant que mes reportages vous auront plu. Merci à ceux qui m’ont écrit et laissé des encouragements, ils ont été d’une aide inestimable au cours de la semaine.

Merci aux VéloGessiens pour leur fantastique couverture de ma progression sur cette Haute Route.

La Haute Route est un défi incroyable, une aventure physique et mentale aux frontières de nos capacités. C’est une très difficile et très belle épreuve que je recommande. Si vous vous lancez dans l’aventure au cours des prochaines années, je vous implore cependant de le faire avec conscience et raison. La Haute Route comporte de nombreux dangers que les organisateurs s’efforcent admirablement bien à minimiser. Le plus grand danger, c’est sans aucun doute vous et votre envie de « faire une place » ou « faire un temps » pour impressionner vos petits copains. Sachez résister à cela, votre vie est en jeu.

Retour à la normale sur La Flamme Rouge d’ici deux jours, pour couvrir notamment le Tour d’Espagne ainsi que l’Affaire Armstrong.

La Haute Route endeuillée

Aujourd’hui, il n’y aura aucun reportage sur mon étape de la Haute Route, même si je suis bien arrivé à Nice.

Un peloton a quitté Auron ce matin. Nous sommes arrivés à Nice vers 16h30 cet après-midi.

Tous sauf un.

Il ne verra jamais Nice.

Pontus, notre ami suédois, père de trois enfants, venant de fêter ses 40 ans, nous a quitté pour toujours dans la descente technique des gorges du Cians.

J’ai roulé avec lui sur certaines étapes de la semaine.

My deepest and most sincere sympathies to his wife, his three kids and all his family. One minute of silence was observed tonigh at the last get-together, in memory of him. Many were crying.

I was.

J’écrirai demain sur ce site ce que je pense vraiment de nombreux coureurs de la Haute Route.

Anne-Marie, Aurélie, Lucas, papa rentre à la maison lundi. Pas aussi heureux qu’il aurait aimé l’être.

6e étape de la Haute Route: très bonne journée pour moi!

Je suis épuisé physiquement ce soir! Mort. Dead meat. La Haute Route est vraiment une épreuve très, très difficile. La répétition des efforts tous les jours, les nombreux kilomètres, la chaleur accablante, les pourcentages, tout cela laminent en profondeur. Les abandons sont de plus en plus nombreux, les défaillances physiques aussi, les visages marqués par les efforts des derniers jours. C’est vraiment dur. Vos commentaires ont été d’un secours inestimable pour moi durant toute la semaine. Si faire La Flamme Rouge tous les jours me coute un peu d’énergie, vous m’en donnez autant par vos encouragements et je vous en remercie du fond du coeur.

Pourtant, j’ai connu une excellente journée de course aujourd’hui, par delà Vars, Bonnette (super-difficile, passage du col à 2800m d’altitude!) et montée finale sur Auron dans une chaleur suffocante.

Tout mon organisme est devenu une machine à bruler les calories. Je mange des tonnes de nourriture à présent, et j’ai faim une heure après. Les jambes sont mortes, mais elles ont pris beaucoup de force. Je commence à tirer de bien meilleurs braquets dans les ascensions. Je me surprends moi-même à avoir encore du jus, du jus, toujours du jus. Je mets 1h40 pour grimper la Bonnette aujourd’hui, un temps très correct. Je pense être devenu, au fil de cette course, un cycliste beaucoup plus costaud qu’il y a une semaine.

Je termine donc 125e de l’étape d’aujourd’hui, à 6 minutes d’Yves Lefebvre qui sort une autre belle étape aussi. Félicitations Yves! Yves et moi avons grimpé le premier col du jour, Vars, ensemble et avons entamé la Bonnette ensemble.

124 coureurs finissent tout de même devant moi. De l’avis de tous ceux qui ont participé à l’épreuve en 2011, le niveau général sur la Haute Route 2012 est beaucoup, beaucoup plus relevé que l’an dernier. Un coureur me disait avoir terminé dans les 80 l’an dernier et être maintenant au delà de la… 150 place avec une meilleure condition physique!

Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment souffert dans les 10 derniers kms de la Bonnette, très irrégulier. Le dernier km, pour aller chercher la Cime de la Bonnette, a été monté à l’arrachée, 34-27 sans pouvoir m’asseoir sur la selle. À 2800m d’altitude, je cherchais mon souffle et j’avais très mal aux poumons, asphyxié par l’effort.

Grosse frayeur aussi dans la descente faite à fond, comme d’hab. Je suis arrivé trop vite dans un lacet qui m’a surpris, gros freinage, la roue arrière qui se bloque et tout le vélo part à la dérape. J’ai miraculeusement évité la chute et repris le contrôle du vélo in extremis pour éviter une bagnole qui montait en sens inverse. Ca m’a calmé pour la suite de la descente!

Chose certaine, la Haute Route se mérite et je voudrai désormais qu’on m’enterre (pas tout de suite bien sûr!) avec le maillot officiel de l’épreuve! Il y a des tonnes de sueur là dedans, d’efforts, de courage, de force du mental, bref, c’est vraiment une épreuve extrême. Mais une très belle épreuve aussi: voir les images plus bas.

Et demain, la dernière étape vers Nice, 170 kms et trois cols, le difficile col de la Couillole, suivi de deux petits cols, St-Raphael et Vence où le chronométrage officiel s’arrêtera.

Le jour se lève sur Risoul

Martin et Patrick au départ

Dave Jetz, premier Canadien classé du général, et Carrie Tuck arrivent au départ

Pascale et Yves sur la ligne de départ à Risoul ce matin, ready to go!

Mon ami Gabriele, l’Italien rencontré en début d’épreuve, prêt à en découdre. La Haute Route est une véritable course, c’est la guerre tous les jours et personne ne fait de cadeau. Ca relance dès que la pente diminue, ca descend à bloc, les vallées sont franchies au pace de course, quel niveau!

Michel Chocol (BMC) sur la ligne. Il sera sur le podium demain.

Le peloton de la Haute Route sur la ligne, prêt à partir pour une autre grosse journée

Le service médical de la course, excellent. La 3e du général chez les femmes s’est effondrée sur la ligne d’arrivée du chrono de l’Alpe d’Huez et n’a pu repartir.

Départ en convoi, question de ne pas prendre en risque en descente. Nous avons l’obligation de suivre les motos qui régulent la vitesse. On est loin des motards du Québec qui ne connaissent rien au vélo et qui régulent en gardant une vitesse constante, dans les montées comme dans les descentes! Ici, les motards connaissent les cyclistes, roulent doucement en montée, rapidement en descente. Du velours.

Pascale, au pied de Vars, déjà bien dans le rythme

Yves, sur le haut du col de Vars, qu’on a grimpé ensemble à un bon rythme, mais en pouvant discuter

Celle-là, c’est pour Anne-Marie, Aurélie et Lucas: coucou les enfants, papa a le moral et va bien!

Que la montagne est belle! Difficile, mais belle!

Patrick, qui nous a servi un gros relai de 8 bornes jusque Jausiers, pour nous déposer au pied de la Bonnette. Merci Patrick!

 

Sur le haut de la Bonnette, je reprends des équipiers de Chocol qui ont explosé

4 kms du sommet de la Bonnette. Je suis dans le dur, mais je peux encore sourire pour la photo. La météo, très bonne, aide au moral!

Après l’arrivée chaque jour, gros repas de servi pour tous les coureurs qui en ont bien besoin. Des pâtes, du poisson, des salades, c’est copieux et c’est bon!

Incroyable ce que je peux avaler comme nourriture! Et j’ai de nouveau faim une heure après. Dément.

Iron Papy à l’arrivée. Mérite bien son titre!

La photo officielle de Team de Lux, mon équipe sur cette Haute Route, prise aujourd’hui à Auron. L’ambiance est super. De gauche à droite, Thierry, Richard, Liz, Laurent, Martin et Thierry. Merci les gars et la fille, vous êtes formidables!

Le vidéo du jour

Ou plutôt celui d’hier. Ne le manquez pas: on y voit brièvement Yves et Pascale au départ! C’est très bien fait aussi, très poignant et l’arrivée d’un couple à Risoul reflète bien les émotions que l’on vit ici sur l’épreuve.

La dédicace du jour

À tous mes amis! Je ne peux tous les nommer, mais je souligne tout de même François, Éric, Yves, Jacques et Gisèle, et bien d’autres encore!

La rencontre du jour

Dossard 95, Thierry Méano. On a fait la Bonnette et tout le final de l’étape ensemble à très bon rythme, on a souffert ensemble dans la Bonnette pour se relayer pour lutter contre le vent de face, on a monté Auron au courage ensemble, on s’est soutenu moralement dans les coups de mou, et on s’est embrassé sur la ligne! Merci Thierry!

Thierry: regarde Laurent, la cime de la Bonnette là-haut. Allez, on y est presque!

À l’arrivée

L’étape de demain

Auron-Nice, 175 bornes dont 60 de neutralisés (30 au départ, 30 à l’arrivée). Trois cols, mais des cols à ce stade-ci, amenez en en masse, je suis capable!

Haute Route: chrono de l’Alpe d’Huez

Mis à jour à 18h, heure de France.

L’étape du jour

Beau temps sur la Haute Route pour cette 4e étape, l’ascension chronométrée de l’Alpe d’Huez avec arrivée sur la ligne où se terminent les étapes du Tour de France, tout en haut du village. Une étape que j’ai bien passé, malgré des jambes fatiguées ce matin au réveil.

Voici les temps des coureurs québécois. Très bonne montée d’Yves, qui montre toute l’étendue de son talent sur un vélo. Chapeau bien bas Yves, et mes félicitations!

Yves Lefebvre: 56min19 (50e de l’étape). Le Canadien Dave Jetz le bat de… 2 petites secondes pour la place de premier Canadien de l’étape!

Laurent Martel: 1h00min08 (112e de l’étape)

Pascale LeGrand: 1h07min49 (264e de l’étape)

Martin Reiher: 1h14min24 (366e de l’étape)

D’autres résultats:

Peter Pouly: 42min20 (1er de l’étape). 4e victoire d’étape de la Haute Route. Il écrase la course. Pour situer le niveau, ce temps lui aurait permis de prendre la… 13e place de la 16e étape du Tour de France 2004, le chrono de l’Alpe d’Huez remporté par Lance Armstrong en 39min41sec.

Emma Pooley: 49min50 (8e de l’étape)

8 coureurs montent en moins de 50 minutes. 27 coureurs sont classés entre 50 et 55 minutes. 75 coureurs sont classés entre 55 minutes et une heure. Je manque la marque du « moins d’une heure » par 9 secondes! Cela donne un bon aperçu de l’excellent niveau des 100 premiers au général. Pas de touristes sur la Haute Route!

Mon équipier Thierry Franck s’élance ce matin au départ de Bourg d’Oisans

Un des beaux vélos de cette Haute Route, Dogma2 en SuperRecord avec capteur SRM: 15,000$ au moins!

Chaque matin avant le départ, les sacs des coureurs s’accumulent dans le lobby des hôtels, identifiés par dossards. L’organisation vient les chercher et les amène jusque dans les hôtels du soir. Une grosse logistique, puisque les hôtels sont nombreux, comme les coureurs!

La photo du jour

Ce vélo, dont le cadre est en… bambou. Vous avez bien lu.

La dédicace du jour

Aux Rouleurs de l’Outaouais. À Marc, Gino, Luc et Chantal, Marc B., Gilbert M. et tous les autres. On pense beaucoup à vous les gars (et les filles!). Merci mille fois de vos encouragements, ça nous aide beaucoup.

À mes potes de vélo à Gatineau: Dan S., Paul C., Alain P., Pat P., Francis B., Éric R., et tous les autres. C’est toujours un grand plaisir de vous retrouver les samedi matins pour une belle sortie chez nous! À très bientôt!

À Pierre Lemay mon entraineur, qui a été un élément clef de ma préparation pour la Haute Route depuis un an. Merci Pierre, tu es un excellent entraineur et un vrai passionné de vélo et d’entrainement, sans jamais te prendre la tête avec ca. C’est ta première qualité!

Et une dédicace toute spéciale à Martin D., un de mes bons amis, qui lui aussi a un défi à relever. Comme moi Martin, tu vas le faire! La journée d’aujourd’hui était pour toi mon vieux.

L’étape de demain

L’Alpe d’Huez – Risoul. Quatre cols au programme: Sarenne, Lautaret, Izoard et montée finale sur Risoul. L’autre gros morceau de cette Haute Route. 6h de selle à prévoir, très certainement, puisque l’étape fait 136 bornes. Je m’attends à souffrir puisque les cols sont très roulants (sauf l’Izoard) et favoriseront les coureurs avec de la puissance.

3e étape de la Haute Route: difficile, mais une autre bonne journée

Mis à jour le 22 août à 8h, heure de France

Pour la première fois depuis Genève, je sens ce soir que je suis capable de faire cette Haute Route jusqu’au bout!

L’étape du jour

En gros, une Marmottte, à la nuance près qu’il y avait 30 bornes en moins à parcourir (en gros, la vallée entre St-Jean et St-Michel de Maurienne en moins) et 300m de dénivelé en moins également (4700m aujourd’hui contre environ 5000 à la Marmotte).

Ce fut une autre très bonne journée pour moi. Parti ce matin à 7h30 de Courchevel, j’ai monté la Madeleine en discutant avec Yves Lefevbre, un grand moment de cette Haute Route. On est monté « en dedans », en gardant beaucoup sous la pédale, la suite de l’étape étant copieuse (Glandon-Alpe d’Huez) et la chaleur accablante (35 degrés).

On s’est payé une belle descente de la Madeleine par la suite, avec des pointes à plus de 70 km/h. J’ai pu prendre quelques longueurs à Yves, qu’il a cependant rapidement bouchées dans le Glandon suivant.

L’étape s’est corsée pour moi dans les 5 derniers kms du Glandon, très très difficile, surtout avec de nombreux kms dans les jambes. J’étais carrément dans le dur, et la rencontre avec le Québécois Jean-Pierre Lavoie, en vacances dans le coin, m’a fait grand plaisir, à un kilomètre du sommet. M’ayant repris au ravito du haut, on a pu discuter un petit moment. Merci Jean-Pierre et bonne route pour la suite!

Dans la descente du Glandon, autre grand moment de cette étape: je rencontre mon ami Pascal Mathis, « plasthmatic » pour les intimes de LFR, qui montait en sens inverse, pour me retrouver. On s’est fait une belle descente, 77km/h par moment. Nous sommes même rentrés sur Yves!

Dans la dernière ascension vers l’Alpe d’Huez via Villard-Reculas, sa présence et son soutien m’ont permis de bien monter et de bien finir au sommet de l’Alpe d’Huez, sur la même ligne d’arrivée que celle de la Marmotte. Épuisé tout de même.

Je termine donc 142e de l’étape, en 6h02. Il m’aura fallu au total 6h45 de selle pour venir à bout de l’étape en ajoutant le départ contrôlé le matin.

Yves termine 8min devant moi, lui aussi en gardant sous la pédale mais en se lâchant un peu tout de même dans la dernière difficulté du jour. Il a trouvé très difficile les 4 derniers kms.

Pascale est 288e de l’étape et mon équipier Martin 314e, tous terminant en bonne condition compte tenu des difficultés du jour, de la longueur et de la chaleur. D’autres terminent lessivés et on se demande comment ils tiendront encore 4 étapes! De notre côté, les Québécois ont le moral et je pense qu’on gère bien notre Haute Route jusqu’ici.

D’autres Canadiens au départ de l’étape ce matin

Olivier, d’une équipe française, avec son équipier Jaja08, les mecs les plus sympas du peloton

Genève-Nice, Why: le maillot le plus original de cette Haute Route

64 puls/min sur la ligne de départ ce matin, c’est tout bon

Le jour se lève sur Courchevel et sur une journée qui s’annonce très dure

À quelques kms de l’arrivée, les balcons de l’Oisans

Entre le lacet 2 et 1 de l’Alpe d’Huez: j’y suis presque!

Un Canadien, vu ce matin au départ, termine avec l’étape du jour, beaucoup plus tard que moi

La rencontre du jour

Ou plutôt, les rencontres du jour. D’abord celle d’Yves Lefevbre, car on a eu le temps de discuter un grand moment dans le col de la Madeleine. Un chic type, vraiment très sympa. Je crois qu’on a tissé des liens sur cette étape!

Yves, à l’aise et souriant à deux kms du sommet du col de la Madeleine…

…tout comme moi!

Ensuite, celle de mon ami Pascal, rencontré pour la première fois sur la Grand Bo en 2010 qu’on avait courue en intégralité ensemble. Son soutien et sa présence ont été d’un grand secours aujourd’hui pour moi!

Pascal, redoutable grimpeur affuté comme une dague

La photo du jour

Avec Guillaume Prébois, le journaliste cycliste bien connu. On s’est rencontré à Genève samedi, c’était prévu. Un authentique avion de chasse, Guillaume, 7e de l’étape aujourd’hui.

Les stats du jour

Je n’arrive pas à télécharger le fichier du Polar, ca sera pour plus tard!

La vidéo du jour

C’est ici et c’est pas mal. À noter qu’Alain Prost s’est joint au peloton de la Haute Route sur la journée d’aujourd’hui seulement. Il a abandonné avant le sommet du Glandon…

La dédicace du jour

À toute ma famille Mangin en France!

À Jean-Claude et Marie-France, oncle et tante, qui étaient hier sur l’ascension finale de Courchevel pour prendre soin de moi. J’ai pu ainsi passer une excellente soirée à Bozel, au coeur des Alpes, et en famille.

À mon cousin Didier, pour m’avoir des années durant alimenté en découpures de presse du journal L’Équipe (non disponible au Québec dans les années 1990, ou trop cher), envoyées depuis Metz, me permettant de me forger une solide culture cycliste. La Flamme Rouge, c’est aussi grâce à lui…

L’étape de demain

Presque une journée de repos, puisqu’on ne fait que l’ascension chrono de l’Alpe d’Huez. Surtout, on va pouvoir se lever plus tard, après 3 jours de lever à 5h ou 5h30. Oubliez cependant un temps-canon en ce qui me concerne. Dépendamment des jambes, très fatiguées ce soir, je monterai « bien » mais pas à fond. L’étape de jeudi (4 cols dont le Lautaret et l’Izoard) se pointe déjà le nez et c’est l’autre grand juge de paix de cette Haute Route. C’est pas encore gagné pour Nice…

En réponse à vos questions

Fred, les délais sont calculés ici non pas en pourcentage du temps du vainqueur, mais plutôt sur la base d’une moyenne de 15 km/h. Ca parait pas très vite, mais c’est plus sélectif que cela n’y parait puisque la vitesse ascensionnelle est parfois bien en deça de 15km/h. Sur le haut du Glandon, dans le dur, j’ai passé les deux derniers kilomètres à 9km/h! De nombreux coureurs ont été éliminés aujourd’hui, nous ne sommes plus que 418 classés sur 600 partants… Si vous voulez vous lancer sur la Haute Route dans l’avenir, entrainez-vous, entrainez-vous, entrainez-vous. C’est très difficile et ca sera de loin ce que j’aurai fait de plus dur dans ma vie.

Touille, effectivement, on est là pour en baver aussi, mais je t’assure que c’est le cas. Après 3 étapes, un épuisement général s’est installé, les jambes sont loin d’être bonnes chaque matin et la chaleur continue de nous accompagner, laminant le peloton. Il faut se rappeler que la Haute Route est très difficile encore: même sur le Tour de France, les coureurs n’enchainent pas autant de grosses étapes de montagne à la chaine. Monter l’Alpe d’Huez à bloc demain pourrait m’exposer à ne pas finir l’étape du lendemain, ou très attardé. Je joue la carte « constance » en essayant de ne pas faire d’erreur, en espérant que des coureurs devant moi au général craquent dans les prochains jours.

Quelques brésiliens vont bien, d’autres moins. En tout cas, ils sont bien affutés!

Le maillot Suisse, c’est un maillot (et cuissard) Assos que je me suis offert avant la Haute Route, question d’y aller avec du grand confort. Je peux vous dire qu’une majorité de coureurs ici roulent en Assos, de loin le bonnetier le plus en vue de cette Haute Route.

2e étape de la Haute Route: une bonne journée!

Mis à jour à 22h, heure de France.

L’étape du jour

Une bonne étape pour moi, puisque je me suis ménagé beaucoup plus que hier, et en prévision de l’étape de demain qui fait peur à un peu tout le monde. J’ai commencé à souffrir un peu plus à 10 bornes de l’arrivée, dans l’ascension de Courchevel, véritable fournaise aujourd’hui. Il faisait vraiment très chaud là-dedans! Avec les tonnes de bagnoles qui montaient aussi, c’était pas évident!

Je termine 136e, donc je suis à peu près à la même place que hier. C’est probablement un indicateur de mon niveau par rapport aux autres. Je me suis un peu refait aujourd’hui car je termine pas trop fatigué, ayant porté une grande attention à mon alimentation et mon hydratation durant toute cette étape.

Le vainqueur du jour est encore Pouly. Son équipier Nicolas Raybaud, 5e hier et 37e aujourd’hui (donc un authentique avion de chasse!), avec qui j’ai sympathisé, me confiait tout à l’heure à l’hôtel que Peter n’avait pas encore vraiment forcé sur cette Haute Route. Voilà qui nous situe le niveau. Emma Pooley est encore 4e aujourd’hui. L’ex-championne de cyclisme Marion Clignet m’a d’ailleurs gentiment écrit hier pour me dire qu’Emma est sur la Haute Route pour préparer les Championnats du monde un peu plus tard cette saison. Ayant difficilement accès à mes courriels, je l’en remercie et la salue!

Devant, c’est vraiment la course et c’est loin de rouler tempo ou régulier. Pouly a demandé à Nicolas d’attaquer à deux reprises dans les Saisies, premier col du jour, pour faire la sélection. Ca roule donc très fort sur cette course et personne ne lâche rien. L’ambiance est vraiment « c’est la guerre », même derrière où personne ne fait de cadeau.

Au départ, Pouly dans le maillot jaune de leader.

Une partie de l’équipe Cervelo.

Quelques coureurs canadiens se regroupent au départ de l’étape. Nous sommes plus que les 7 dont j’ai parlé plus tôt. Je vous dirais que nous sommes plutôt une petite quinzaine.

Un maillot vraiment vintage, porté par un coureur anglais.

Team de Lux au départ, mon équipe.

Thierry Franck, qui m’a gentiment invité à nous joindre à son équipe en janvier dernier.

On massacre difficilement plus un dossard! Quel travail d’épingle!

La voiture balai, qui marque les hors délais. A fuir!

Les autres québécois

Mon équipier Martin a eu une journée plus difficile que la mienne, souffrant d’un genou. Il termine cependant bien, autour de la 250e place. Yves (Lefevbre) m’a pour sa part doublé à 5 kms de l’arrivée et semblait en bonne forme. Sa conjointe Pascale est aussi bien arrivé à Courchevel, un peu avant Martin.

La vidéo du jour

C’est ici. Celle d’hier est ici. On y voit mon équipier Martin!

La rencontre du jour

Ce coureur, handicapé d’un bras et d’une jambe, qui participe à la Haute Route. Incroyable, et mes plus grands respects pour le courage de cet homme.

L’émotion du jour

Je me fais une grosse descente du col des Saisies ce matin, vraiment à fond la caisse. Grace à cette descente, je rentre sur le groupe d’Alexandra Louison, une excellente triathlète française, ce qui me permet de couvrir la vallée d’Albertville dans de bonnes conditions et à bonne vitesse.

La photo du jour

La fontaine juste derrière l’arrivée, prise d’assault par les coureurs.

La dédicace du jour

À mes parents, mes premiers supporters et qui ont eu le mérite de nous élever dans les deux cultures, française et québécoise. La présence de La Flamme Rouge sur les deux continents n’y est pas étrangère. Surtout, je les remercie de nous avoir régulièrement offerts, enfants, des vacances en France et ainsi la chance de découvrir le cyclisme.

A mon frère Stéphane, un excellent coureur cycliste lorsqu’il est en forme. Je lui lance un défi aujourd’hui: établir son « personal best » sur la Marmotte en 2014, l’été de ses 40 ans. J’ai aussi établi le mien l’été de mes 40 ans, en 2010. S’il se lance dans l’aventure, je m’engage à rester avec lui durant toute la course, pour la faire une fois dans notre vie tous les deux, ensemble du km 0 au km 175.

L’étape de demain

La très grande lessive, peut-etre la journée de vélo la plus difficile de ma vie en perspective. Col de la Madeleine, col du Glandon, Alpe d’Huez, une véritable Marmotte, alors qu’on amorce l’étape avec une bonne fatigue accumulée. Possiblement 8h de selle, dans une grosse chaleur. Tout le monde s’effraie ce soir de l’étape de demain, la plus dure avec celle de jeudi. Nice est encore bien loin!

Difficile première étape

Tous les jours, j’espère publier un petit reportage des étapes, sous le même format et ce, peu de temps après l’arrivée pour qu’il soit en ligne dans la matinée au Québec.

L’étape du jour

5h07. C’est le temps de selle qu’il m’aura fallu pour venir à bout de cette première étape, Genève-Mégève.

Le niveau est très relevé. Si vous avez l’ambition de venir sur la Haute Route dans l’avenir, sachez que c’est une vraie course cycliste. Ca roule vite, très vite, aucune différence avec les courses Maîtres A et B au Québec. Où plutôt si: ici, on a des pros et des premières catés, donc ca relève encore plus le niveau.

Devant, le vainqueur de l’an dernier, Peter Pouly, un ancien membre de l’équipe de France mais aussi, il faut bien le dire, convaincu de dopage aux corticostéroides en 2002, a pris 4 minutes à tout le monde. Une victoire solo donc devant une autre pointure du peloton, Michel Chocol, champion du monde Master au chrono en 2008. Fait intéressant, Emma Pooley, coureure pro de l’équipe Cervelo, 2e des Giro 2011 et 2012, termine 4e de l’étape. Bref, y’a du beau monde sur la Haute Route! Dans certains cas, notamment pour Pooley, on se demande même ce qu’elle fait ici…

Peter Pouly en interview avant le départ

Les Kenyian Riders (équipe nationale du Kenya), dont 6 coureurs sont dans les 18 premiers à l’arrivée!

Derrière, ca roule très vite aussi. Les mecs ne veulent rien lâcher, les descentes se font à bloc! Bref, ca va être la guerre toute la semaine. C’est assez impressionnant.

Je termine personnellement 120e de cette première étape, hors des 75 premiers. Je remets en question mon objectif des 75 premiers à Nice, le niveau est trop élevé. L’objectif est maintenant de simplement finir, car mon état de fatigue ce soir m’inquiète étant donné le programme du reste de la semaine! J’ai également mal aux deux genoux, la conséquence du manque d’habitude de tirer du braquet dans les cols, qu’on gravit forcément avec une bonne tension dans les jambes. Vous voulez venir sur la Haute Route? Allez faire des cols, et encore des cols, longs et pentus. La musculature, les ligaments, doivent se « roder » à ce type de pédalage particulier, sur des petits braquets mais toujours en prise.

J’étais bien placé dans le peloton jusque Romme, ici derrière Pouly

C’est dans les Aravis que j’ai perdu pied, victime d’un début de crampes que j’ai su tout de même assez bien gérer. J’étais 82e en haut de la Colombière, ayant monté « en prise » les deux premiers cols du jour (Romme et Colombière). Beaucoup de coureurs ont souffert de crampes aujourd’hui, c’est la canicule en France et il faisait plus de 32 degrés à l’arrivée.

Un petit mot sur mon équipier Martin qui termine juste 25 minutes derrière moi, et qui occupe pour l’instant la 249e place. Une belle performance pour lui, surtout qu’il termine moins cuit que moi!

Le vidéo du jour

À venir un peu plus tard, dès que l’organisation me l’aura fait parvenir.

La rencontre du jour

Gabrielle Brambilla, un italien qui roule sur un vélo canadien (Cervelo), et moi un Canadien qui roule sur un vélo italien (Pinarello). On a fait la Colombière ensemble, sympathique rencontre. Finisher de la Haute Route 2011, il n’a cessé de me conseiller d’en garder sous la pédale, la semaine étant très longue et très difficile. Gabrielle termine environ une minute devant moi à Mégève.

Gabrielle devant moi, et tout là haut, le col de la Colombière

L’image du jour

Le départ à Genève, peu de temps après le lever du jour.

Les stats du jour

Voici le download de mon Polar, ce qui vous donne vitesse, rythme cardiaque, dénivelé. J’ai sérieusement baissé dans les Aravis! Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

La dédicace du jour

Un coureur sur la Haute Route, ca ne se fait pas tout seul. Beaucoup de gens sont derrière, la famille, les amis, à nous encourager et nous permettre de vivre notre passion. La mienne est presque double puisqu’en plus de rouler, je prends aussi le temps de faire La Flamme Rouge.

Alors forcément, la première dédicace de la semaine va à ma conjointe et mes enfants, qui liront ces lignes et qui me permettent au quotidien de vivre ma passion du cyclisme. Non Lucas, papa n’a pas gagné, mais tu sais que le plus important, c’est de participer en donnant le meilleur de soi-même, en ne trichant pas et en ayant du plaisir. Oui, Lucas, j’ai très mal aux jambes ce soir et oui, c’était très difficile! Je pense très fort à vous tous quand je pédale et vous me manquez.

L’étape de demain

105 bornes entre Mégève et Courchevel. Deux grosses ascensions, soit le col des Saisies, puis la montée de Courchevel. L’étape intervenant avant l’étape-marathon de mardi (7h de selle à prévoir), je pense que ca sera mollo demain, et tant pis pour le général! Je dois prendre soin de moi maintenant.

Autre chose

Je ne peux pas passer sous silence la victoire de David Veilleux aux Trois-Vallées Varesine en Italie, sa première grande victoire chez les pros. David est en feu, il avait gagné, il y a quelques jours, la mi-Août Bretonne. Bravo David!

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