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Catégorie : Cyclisme québécois Page 18 of 37

Le Tour de l’actualité

1 – Giro d’Italia. Je sais pas vous, mais j’ai trouvé Alberto Contador un brin arrogant lorsqu’il a indiqué le chiffre « trois » avec sa main en franchissant la ligne d’arrivée à Milan dimanche dernier.

Alberto Contador a gagné deux Giro, pas trois. Le Giro 2011 lui a été retiré pour cause de dopage, au profit de Michele Scarponi.

2 – Giro d’Italia bis. Si la baisse de régime d’Alberto Contador sur le Finestre samedi dernier me paraît possible (erreur d’hydratation apparemment), je reste étonné, au sortir de ce Giro, de la récupération miraculeuse de Fabio Aru en milieu de 3e semaine, moment où la fatigue est pratiquement à son maximum.

En baisse en 2e semaine, auteur d’un chrono très moyen, Aru s’est en effet totalement retrouvé sur les étapes 19 et 20 de ce Giro, survolant l’épreuve en haute montagne.

Fallait également voir son faciès, celui d’un possédé, sur ces deux étapes.

Je sais pas vous, mais tout cela m’apparait assez louche, désolé de vous le dire.

Mais avec Astana, on n’est plus à une surprise près…

3 – Giro d’Italia encore. On restera avec une certaine déception pour le Canadien Ryder Hesjedal qui, visiblement, était en forme ascendante sur ce Giro, terminant très fort puisque deux fois 2e sur les étapes 19 et 20 en montagne. Dommage qu’Hesjedal et son équipe aient réalisé un chrono par équipe très moyen, dommage qu’Hesjedal n’aie pas été mieux épaulé par son équipe en 3e semaine en montagne, et dommage que sa préparation aie été ainsi désynchronisée. C’est pas compliqué, si le Giro avait eu une 4e semaine, Hesjedal était sur le podium!

4 – Giro d’Italia fin. Il faut également souligner la belle perf du Québécois Hugo Houle chez AG2R – La Mondiale qui a terminé ce très difficile Tour d’Italie. Pour moi, sa perf durant ces trois semaines fut son chrono en fin de 2e semaine, où il termine à une belle 41e place de l’étape, à 3min45 seulement de Vasil Kyrienka, et dans le même temps que Philippe Gilbert. Voilà assurément un Giro qui lui a fait franchir un pallier dans sa progression au niveau pro en Europe.

5 – Rollin. Je suis surpris de ne pas voir le Québécois Dominique Rollin au sein de la formation Cofidis annoncée pour le prochain Dauphiné Libéré. La préparation des sprints pour Bouhanni sera pour Geoffrey Soupe et Christophe Laporte. Du coup, Rollin sera-t-il sur le Tour?

6 – Wiggins. Le jeune « retraité » britannique tentera de battre le record de l’heure dimanche sur la piste olympique (Lee Valey) de Londres.

Rappelons que la meilleure performance mondiale sur l’heure appartient à Chris Boardman avec ses 56,375 kms établie à Manchester en 1996.

Sur un vélo fuselé avec deux roues pleines, en position aéro, je pense que Wiggins a une belle chance de battre ce record. Chose certaine, la marque comparable de 52,937kms établie par Alex Dowsett plus tôt cette année devrait tomber.

7 – GP de Charlevoix. La difficile course par étape au Québec s’est déroulée le week-end dernier. Le regroupement en un départ commun pour certaines catégories (M1 et M2 par exemple) a suscité une certaine grogne des coureurs, on peut les comprendre puisque les courses sont ainsi souvent faussées.

Ce regroupement de catégories semble également en contradiction avec la réforme des catégories qui vise, elle, à obtenir au final des pelotons plus homogènes.

La FQSC a émis ce communiqué pour expliquer la situation qui revient au fond à des contraintes logistiques. Le sport cycliste demeure marginal pour le moment au Québec et il est difficile pour des organisateurs de courses cyclistes qui se dévouent de parfois rencontrer les exigences des autorités, notamment policières.

Dans ce dossier, je suis d’avis qu’il n’y a pas de solution simple. Il faut continuer de travailler avec les partenaires pour renforcer nos demandes, tout en tenant compte de leurs contraintes. C’est probablement un travail de longue haleine.

8 – GP de Saguenay. Victoire finale d’un coureur de la région d’Ottawa, Matteo Dal-Cin (Silber), ce qui me fait bien plaisir (même si je ne le connais pas personnellement). Bruno Langlois a cependant fait encore une fois de sacrés numéros en course!

9 – GranFondo Mont Tremblant. Record de participation cette année sur ce bel événement, avec 1500 participants, ce qui me fait également bien plaisir. Comme nous sur le Défi Gatineau-Mont Tremblant, la plupart des participants ont joué de chance, évitant la douche qui s’est abattue sur la région vers les 15h samedi.

L’édition 2016 aura lieu du 27 au 29 mai, une date à mettre à votre agenda dès maintenant!

10 – Cyclosportives. J’ai été étonné de voir le nom des « gagnants » du GranFondo Mont Tremblant publiés sur Facebook comme dans le communiqué de presse.

Une cyclosportive n’est pas une course selon moi!

Ce genre de classement rend encore plus ténue la frontière entre courses sanctionnées par la FQSC et événements cyclosportifs. Comment dans ce contexte les distinguer?

Plus encore, cela peut nuire à la sécurité de tels événements: en course sanctionnée, nous coureurs disposons tous d’une licence de course avec assurance et décharge de responsabilité si on fait chuter d’autres concurrents.

Mais lors des cyclosportives? De plus, est-il bien raisonnable de laisser croire à une véritable compétition avec « vainqueurs » au sein de pelotons assez inexpérimentés, notamment lors de sprints? Cela incite les participants à prendre des risques trop importants selon moi.

Bref, je ne suis vraiment pas chaud à l’idée de laisser entendre à des « vainqueurs » sur des événements cyclosportifs.

En réfléchissant bien, je suis convaincu qu’une des meilleures solutions possibles serait d’établir un classement au temps publié par… ordre alphabétique sur les événements cyclosportifs. Cette façon de faire éliminerait l’idée d’un « classement » entre participants, tout en donnant accès au temps passé sur le parcours à chaque participant, leur permettant par exemple de se comparer d’une année à l’autre.

Pas de « podium » non plus, pas de cérémonies en ce sens, outre des cérémonies dédiées à la remise de prix de présence.

Voilà des idées qui méritent selon moi attention! Peut-être que la FQSC pourrait travailler à établir, en partenariat avec les organisateurs d’événements cyclistes, un guide des meilleures pratiques en matière de classement/reconnaissance des coureurs/participants?

11 – Après un week-end où j’étais en super-condition, me voilà au prise avec un méchant rhume me vidant de toutes mes forces, un cadeau de mes jeunes enfants. Comme les choses changent vite! Misère de misère, j’ai pris un coup au moral. C’est vraiment pas de chance.

Défi Gatineau – Mont Tremblant: magnifique!

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance samedi matin en raison d’une météo annoncée capricieuse durant le week-end, avec notamment cette menace d’orages violents pour la journée de samedi.

Qu’à cela ne tienne, l’organisation de l’événement, désormais rodée et hautement efficace, était prête et attendait de pied ferme les quelques 350 participants samedi matin.

L’ambiance au départ du Casino du Lac Leamy samedi était franchement bonne: beaucoup de participants avaient manifestement plaisir à se retrouver, le milieu du cyclisme dans la région de Gatineau étant un petit monde.

Certains étaient à priori moins connus: on n’a pas tardé à mieux les connaître!!

Les 35+

J’encadrais le peloton rapide des participants évoluant à des vitesses de 35 km/h et plus. Un peloton d’une 40aine d’unités, motivé et manifestement « en shape ».

Et bien ça n’a pas loupé: on était à Thurso, quelques 46 kms plus loin, à peine une heure plus tard. Par moment, ça roulait à 55 km/h! Un bon vent de dos, il est vrai, a aidé tous les pelotons à rouler plus vite que prévu. Pas moins de 7 « KOM » sur Strava dans la poche en ouverture, ça promettait!

Un participant, en particulier, nous a servi quelques relais digne de mention: nous allions tous nous souvenir (en bien!) de lui au terme du week-end, Guillaume Belzile. LE Guillaume Belzile: vainqueur du Tour de l’Abitibi 1994, double participant au Tour de l’Avenir, un des meilleurs espoirs en cyclisme du Canada ces 20 dernières années. Un gars doté d’un sacré moteur et qui n’a pas perdu grand chose de sa puissance sur le vélo. Et aussi un gars super que j’ai rencontré pour la première fois ce week-end, et avec qui j’ai pris un grand plaisir à discuter à ses côtés (quand je le pouvais!!!). Salut Guillaume!

Le reste de notre sortie vers Mont Tremblant a été à l’image de ce premier segment de route: race pace. À l’approche de Chéneville (km 90), Guillaume nous a même gratifié d’un tronçon d’environ 3km couverts autour de 60 km/h: dans sa roue, je me suis encouragé en voyant qu’il avait tout mis à droite, il ne pouvait donc plus nous en remettre une autre couche!

Les 30 derniers kms ont pesé lourds pour certains, et le final vers la station de ski, sur les derniers 8 kilomètres de la « Montée Ryan », a été sans merci.

À l’arrivée, la vaste majorité des participants de ce peloton rapide affichait une franche satisfaction, conscient que cet « entrainement » allait être payant pour la suite des choses. Certains m’ont décrit leur joie de pouvoir évoluer ainsi, au sein d’un peloton très fort, à grande vitesse, pendant des kilomètres, occasion rare dans leur vie de pratiquants. D’autres étaient contents de pouvoir mieux situer leur niveau par rapport à d’autres participants plus habitués de tels événements cyclistes.

Le retour dimanche, par temps très frais (3 degrés à 8h au départ de Mont Tremblant!), s’est également fait à une bonne moyenne (37 km/h sur les 160 kms du parcours accidenté) mais aussi à un rythme plus régulier, permettant aux participants d’obtenir un confort plus grand que la veille.

L’organisation et les bénévoles

Extraordinaire tout le week-end! Il faut remercier tous les bénévoles grâce à qui cet événement est possible: les intersections étaient protégées, les inscriptions et transport de bagages étaient au point, la soirée à Mont Tremblant a été des plus réussies, bref, une organisation tip top, digne de la Haute Route que j’ai fait en 2012.

J’adresse personnellement un merci tout particulier à Denis, « ouvreur » du peloton rapide des 35+ dans son camion devant nous. Denis a pris soin de nous tout le week-end, comme l’an dernier, nous ravitaillant en eau et boisson, nous ouvrant la route, dépannant les victimes d’incidents techniques et jouant aussi un rôle non négligeable pour garder la bonne humeur parmi nous tous. Denis, merci, vraiment: t’es le meilleur!

Enfin, merci à Pecco’s et VéloFix pour avoir assuré un service technique durant toute la fin de semaine, question de garder les vélos en bon ordre de marche.

L’hébergement et la restauration

La qualité de l’hébergement et de la restauration est toujours importante dans de tels événements sur plusieurs jours, car directement liée à notre capacité de bien récupérer des efforts. Là encore, rien à dire: l’hôtel Holliday Inn de Mont Tremblant disposait de tout ce qu’on pouvait avoir besoin avec des chambres grand confort, et la qualité du repas du soir était au rendez-vous, notamment ce saumon poché délicieux. C’est important de le souligner, car il n’est pas simple de nourrir 350 personnes qui ont faim – très faim! – toutes en même temps.

La SQ

Deux policiers de la SQ reviennent chaque année encadrer le Défi Gatineau-Mont Tremblant, avec leur bonne humeur: merci de votre travail irréprochable.

La rencontre du week-end

Indiscutablement Guillaume Belzile. C’est pas compliqué: la grande classe sur un vélo.

La météo

Les groupes 35+ et 30-35 km/h auront pu éviter la douche tombée vers 15h au Mont Tremblant samedi. Comme il faisait très chaud, elle n’aura gêné que partiellement les autres pelotons encore sur le parcours. Temps très frais dimanche, mais rien d’insupportable, certains préférant même le froid à la chaleur de la veille.

La bourde

Dans ma petite allocution samedi soir, j’ai terminé en évoquant une citation faussement attribuée à Alexandre Jardin: cette citation vient en fait du philosophe St-Augustin, donc remonte à des temps beaucoup plus anciens. Mes excuses pour cette bourde et mes remerciements à Claude – quelle érudition! – pour avoir porté ce détail à mon attention.

La prochaine étape

Le Défi Pierre Lavoie des 1000 kms pour l’équipe du Casino du Lac Leamy dans deux semaines, et au sein de laquelle évoluera mon ami et ambassadeur de l’événement, Martin Desbiens. Le Défi Gatineau-Mont Tremblant servait à soutenir le financement de la participation de cette équipe à ce grand événement cycliste au Québec. Bonne chance à notre équipe de Gatineau!

Et à l’an prochain tout le monde, dans l’espoir de vous retrouver encore sur l’édition 2016! Pour les autres, rejoignez-nous l’an prochain, vous ne serez pas déçu du voyage.

Le Tour de l’actualité et vos activités du week-end!

1 – Étape de transition hier sur le Giro, remportée au sprint par Sacha Modolo (Lampre), sa 2e victoire d’étape sur cette course. Aucun changement notable au général, on attend les trois prochains jours avec des étapes de montagne piégeuses.

2 – À quelle vitesse les coureurs ont-ils grimpé le Mortirolo avant-hier? La réponse ici. Les temps sont plus lents que dans les années 1990, un bon signe très certainement par rapport aux chaudières de l’époque…

3 – Orica Green Edge Backstage Pass: méchants malades! Putain, ils ont l’air de s’éclater sur ce Giro.

4 – Corruption dans le sport professionnel: il n’y a pas juste à l’UCI apparemment

5 – Vittoria Ikon, une sacré paire de godasses de vélo « à l’italienne », si vous aimez le tape-à-l’oeil. Espérons que d’autres couleurs sont aussi proposées!

6 – How to train for a time trial, ou un nouveau video du groupe GCN. Rien de bien nouveau, mais l’idée de faire de courtes répétitions (20) d’efforts de 10 secondes à des niveaux de puissance très élevés est intéressante car rejoignant les principes « tabata » dont on parle tant ces dernières années.

7 – Le Tour du Saguenay au Québec s’élance aujourd’hui et ce, pour quatre étapes (trois courses sur route et un critérium). L’épreuve de sanction UCI accueille plusieurs équipes de calibre international, dont deux équipes australiennes. Chez les équipes canadiennes à surveiller, Garneau-Quebecor bien sûr, mais également Silber.

8 – GranFondo Mont Tremblant: c’est ce samedi 30 mai, et plus de 1 500 participants sont déjà attendus. Il reste encore quelques places de disponibles pour celles et ceux souhaitant se joindre aux réjouissances du week-end. L’horaire de l’activité est disponible ici, et ça commence dès vendredi avec des sorties de vélo vous permettant d’acquérir de l’expérience à rouler dans un peloton, une initiative de Coach Pat notamment. Ne manquez pas non plus le 5 à 7 à la Microbrasserie La Diable vendredi soir, toujours un moment fort agréable dans un cadre intéressant et où j’avais pris beaucoup de plaisir il y a deux ans. Superbement organisé, le GranFondo Mont Tremblant vaut le détour, croyez-moi.

9 – Défi Gatineau-Mont Tremblant: c’est également ce week-end que ça se passe, et l’événement affiche complet. Je vous invite à découvrir ma dernière capsule vidéo sur l’événement ici, un événement pour la bonne cause selon l’expression puisque servant notamment à aider au financement d’une équipe du Casino du Lac Leamy à participer au Grand Défi Pierre Lavoie. Outre mon rôle d’ambassadeur de l’épreuve, j’oeuvrerai également comme encadreur du peloton 35+ km/h durant les deux jours, m’assurant ainsi de votre sécurité et de votre plaisir sur le vélo. N’hésitez pas à venir me trouver pour « jaser », au plaisir de vous rencontrer et de partager la route avec vous tous!

10 – Le déclic. Il y a toujours un moment, habituellement pour moi fin mai / juin, où un déclic se produit aux niveaux des sensations sur le vélo et où la « grande condition » semble enfin arriver. Je crois bien que ce déclic s’est (enfin) produit aujourd’hui pour moi, rentabilisant tout le travail effectué ces 7 derniers mois, notamment cet hiver sur mon home-trainer ou en salle de musculation. De bonne augure à quelques semaines seulement de mes grands défis 2015 en Italie! Y’a encore du boulot certes pour devenir un véritable avion de chasse, mais je progresse et j’y travaille (fort).

11 – Suite à ma couverture du GP de Ste-Agathe le week-end dernier, un lecteur français demandait des détails sur cette course et je tiens à lui répondre, La Flamme Rouge étant un blog cycliste populaire non seulement au Québec, mais aussi en France (45% du lectorat).

Le GP de Ste-Agathe est une course cycliste s’adressant aux coureurs disposant d’une licence de course délivrée par la FQSC au Québec; c’est donc une course dite « provinciale », qui regroupe des coureurs de partout au Québec. La catégorie M2 est celle, pour faire simple, des 40-49 ans et inclut certains coureurs plus âgés mais de ce calibre. Les M1 sont les 30-39 ans, et une catégorie « Séniors 1-2 » sans restriction d’âge est également présente, regroupant les tous meilleurs coureurs au Québec (en gros, les « premières catés » en France, même si le niveau est globalement moins élevé au Québec).

Il s’agit donc d’une vraie course cycliste, et non d’une cyclosportive. L’épreuve sanctionnée par notre fédération dispose d’une photo-finish, d’un chronométrage officiel et nous avons tous un dossard dans le dos!

Habituellement, les courses sur route au Québec proposent des circuits routiers de longueurs variables; celle de Ste-Agathe constituait en deux allers-retours de 30 kms chacun, pour un total de 120 bornes. Divers pelotons s’étant élancés à 15 minutes d’intervalle, ces derniers se croisaient en effet sur le circuit, sans grand danger toutefois puisque encadrés par des voitures ouvreuses et suiveuses. L’organisation était au point!

Merci de la question, et n’hésitez jamais à laisser des commentaires, c’est ce qui contribue à la valeur ajoutée de ce blog cycliste!

Magnifique GP de Ste-Agathe

C’est une des belles courses que j’ai eu la chance de faire depuis 15-20 ans.

C’est ainsi que je pourrais résumer mon expérience samedi dernier sur le GP de Ste-Agathe Le Nordet St-Donat.

Le parcours surtout: difficile d’imaginer plus sécuritaire. Si on a croisé une dizaine de bagnoles durant la course, c’est le maximum. Une belle route bien large, d’un revêtement en très bon état. Et sélectif aussi: de belles grandes montées, propres à faire une sélection « par l’arrière » tout autant que « par l’avant ». Bref, un parcours usant, rendu encore plus sélectif samedi dernier par le vent, violent et très frais.

L’organisation m’a également semblé au point, avec une aire d’accueil spacieuse puisqu’au pied des pentes du Mont Garceau. J’ai pu obtenir mon dossard beaucoup plus rapidement qu’au GP de St-Raymond la semaine précédente, mais me suis tout de même pointé en retard au rassemblement général pour partir vers la ligne départ/arrivée située 4 kms plus loin, n’ayant pas compris que les trois catégories de l’après-midi (Séniors 1-2, M1 et M2) partaient ensemble lors de ce départ contrôlé. Du coup, pas de Strava, pas de lunettes non plus, le tout étant resté dans la bagnole! Ca commençait bien…

La course M2

Chez les M2, nous étions un peu plus nombreux probablement que la semaine précédente à St-Raymond. Encore quelques équipes bien représentées comme les Maglia Rosa, les Brunet et les ABC Cycles. Je me familiarise avec les forces en présence dans le peloton M2 que je découvre cette année.

Ne connaissant pas le parcours, le plan de match était simple: le reconnaitre sur les premiers 60 kms, en restant au chaud dans le peloton. Il serait bien temps de participer à la course dans la 2e moitié, surtout que le vent – fort – soufflait essentiellement de face sur la portion aller du parcours.

Malgré ce vent et les 120 bornes à faire, Éric Provost nous a refait le coup de St-Raymond en s’échappant solo très tôt dans la course: je commence à croire que c’est sa marque de commerce! Chose certaine, ce coureur est d’une force incroyable: il s’est tapé au moins 80 bornes solo samedi, dans ce vent, naviguant entre 1 et 3 minutes devant le peloton! Chapeau bien bas M. Provost, c’était impressionnant et certainement quelque chose que mes 61kg tout mouillés ne me permettent pas de faire!

La première grosse alerte est survenue sur le juge de paix de la course, une montée d’environ 1,5 km située quelques kilomètres après le U-turn du Lac au Quenouilles. Bien dans le rouge sur le haut, l’alerte a été sérieuse pour moi devant comme pour d’autres qui ont dû chasser plusieurs kilomètres durant pour rentrer.

Je me suis donc dit que la course se jouerait là au 2e tour et qu’il valait mieux prévoir ainsi.

Une autre échappée sérieuse s’est créée à l’aller sur le 2e tour, mais avec un tel vent, je me suis dit que ce serait difficile de résister au retour du peloton. La grosse sélection du jour s’est fait sur la 2e ascension du juge de paix, où j’étais beaucoup mieux que lors de la 1ere et où j’ai pu appliquer la pression pour écrémer le peloton. En haut, nous étions 3-4 devant à chasser ce qui restait de l’échappée du jour, puis une autre douzaine de coureurs a pu rentrer sur nous.

Relayant fort pour revenir sur les 3 fuyards devant qui refusaient de se rendre, dont Pascal-André Vendittoli et Normand Bertrand que j’ai eu le plaisir de rencontrer et d’échanger quelques mots, notamment sur la Haute Route, et recevant peu d’aide des autres coureurs du groupe, nous sommes venus mourir quelques secondes derrière à l’arrivée et le vainqueur Luc Bellerive. Je termine 8e de l’épreuve, un peu déçu bien sûr de ne pas avoir eu le flair de m’échapper avec la bonne – et notamment Pascal-André – un peu plus tôt.

Les résultats officiels sont disponibles ici.

Course Séniors 1-2

Comme les trois différents pelotons se croisaient sur le circuit, chacun ayant 120 bornes à faire, on était aux premières loges pour suivre la course des Séniors 1-2.

Comme d’habitude, une bonne échappée remplie de costauds est partie tôt dans la course. Visiblement, de ce groupe est sorti solo Bruno Langlois puisque nous l’avons croisé seul sur le dernier stretch de retour. Impressionnant de le voir à fond ainsi! À ce moment-là, il avait été pris en chasse par un Silber, probablement Derek St-John.

À l’arrivée, triplé pour l’équipe Garneau-Québecor! Putain, ces mecs sont vraiment forts: ils ont mis en moyenne 20min de moins que les meilleurs M2 samedi pour parcourir les 120 kms!

Bref, je vous invite à mettre à votre calendrier de course l’an prochain le GP de Ste-Agathe, vraiment une des belles courses de notre saison cycliste au Québec.

Prochain rendez-vous, le magnifique mais aussi cruel GP de Charlevoix. Ambassadeur du Défi Gatineau – Mont Tremblant cette année, je manquerai cette course désormais mythique et souhaite bonne chance à tous les coureurs. Pour ma part, je m’affuterai sur les kilomètres de route entre Gatineau et le Mont Tremblant en prévision des rendez-vous dans les Dolomites très bientôt!

Un GP de St-Raymond réussi

Le Grand Prix de St-Raymond avait défrayé la chronique il y a un an, une chute spectaculaire étant survenue lors du sprint final dans la course M1.

Je suis allé disputer cette course dimanche, dans la catégorie M2.

Et j’ai trouvé une course bien organisée, avec une aire d’arrivée très correcte.

Manifestement, les organisateurs se sont bien repris et il convient aujourd’hui de le souligner.

Dimanche, la sécurité a plutôt été remis en question par les coureurs eux-mêmes, si vous voulez mon avis.

Certains continuent d’adopter des comportements déplorables en course, notamment lorsqu’ils veulent se replacer à l’avant. Dans la course M2, cela nous a d’ailleurs valu une belle engueulade entre deux coureurs à l’approche de la ligne d’arrivée. Pas très chic certes, mais j’ai estimé que la réaction d’un coureur à l’endroit d’un autre était légitime, l’autre coureur ayant adopté à maintes reprises des comportements dangereux dans le peloton, malgré sa force évidente.

Par chance, des commissaires ont pu disqualifier « on the spot » un certain nombre de coureurs fautifs, alors que la course battait son plein. En attendant que les organisateurs de course aient l’autorité de stopper les voitures arrivant en face, c’est probablement la meilleure solution pour assurer une certaine sécurité du peloton.

D’autres attitudes déplorables de coureurs sont aussi à dénoncer: certains ne portent pas leur maillot d’équipe, d’autres portent des maillots sans manche, pourtant interdits…

La course M2

C’était pour moi presque une première: je courais M2 dimanche dernier. J’avais plutôt couru M1 dans mes dernières courses provinciales, en 2013.

Drôle de course que la course M2 dimanche!

Ca n’a d’abord pas roulé vite: un temps 14 minutes plus lent que les M1 au final, preuve que les M2 ont musardé autour du lac près de St-Raymond. C’est pas compliqué, par moment l’allure diminuait sous les 25 à l’heure.

Ca donnait cependant de beaux petits coups par moment.

Si un certain écrémage naturel s’est fait au fil des tours grâce aux quelques bosses du parcours, c’est tout de même un bon groupe d’une trentaine de coureurs qui pouvait prétendre à la victoire à 5 kms de la ligne. N’ayant pas beaucoup travaillé jusque là puisque seul de mon équipe (sauf une tentative d’échappée à la fin du 4e tour), j’ai été plus actif dans les derniers kilomètres, travaillant notamment pour rejoindre un petit groupe de 4 coureurs qui me semblait dangereux si près de la ligne. J’étais conscient de me sacrifier pour d’autres équipes mieux représentées, mais qu’à cela ne tienne, c’était aussi l’fun de rouler un peu!

C’est donc arrivé au sprint, un petit jeu dans lequel j’excelle moins car ne voulant pas prendre trop de risques à l’égard de mes grands objectifs européens cette saison.

Je termine à la 8 ou 9e place, le classement m’attribuant la 7e place avec 15 autres coureurs (nous sommes classés par numéro de dossard, une pratique un peu curieuse?). La plupart de ces coureurs ont terminé derrière moi.

Chez les Séniors 1-2, la victoire est allée à l’équipe Garneau et Jason Lowndes. À noter le retour de David Boily, 2e dimanche. Le sympathique coureur de l’Outaouais Geffroy Dussault – je l’ai vu à ses débuts, quelle force de la nature! – termine 4e, toujours avec sa barbe!

Tout ce joli monde se retrouve samedi prochain pour le Grand Prix Ste-Agathe Le Nordet St-Donat.

Collectif Parlee: cool!

Très beau petit vidéo fait par Collectif Parlee dont je vous avais parlé il y a quelques mois.

Ce qui m’a particulièrement intéressé dans ce vidéo, c’est qu’ils ont su capter toute la spécificité de la pratique du vélo au Québec, ou contrairement à ailleurs notre saison de cyclisme est toujours coupée en deux avec l’hiver, entrainant des processus physiques et mentaux différents d’ailleurs. L’attente, le cross-training, notamment en ski de fond ou sur home-trainer, la fébrilité associées aux premiers jours du printemps ou le mercure nous laisse une chance de rouler dehors, tout cela est si particulier aux cyclistes québécois…

Bravo au Collectif Parlee, merci Mario pour le tuyau et…  salut Nick!

Collectif Parlee – La relativité de la performance from Thomas Rinfret on Vimeo.

Les coureurs canadiens en action cette semaine

Deux coureurs canadiens sont engagés sur le Tour d’Italie: Ryder Hesjedal et Hugo Houle.

Pour Ryder Hesjedal chez Cannondale-Garmin, vainqueur surprise du Giro en 2012, les ambitions sont claires: gagner ce Giro. Son équipe est à son service et il porte le dossard 151 de leader désigné: ça ne peut être plus clair. Nous sommes cependant nombreux à douter de sa condition physique actuelle, n’ayant obtenu aucun résultat probant plus tôt cette saison. Il aura également fort à faire pour devancer Contador et Porte. Enfin, le long chrono de près de 60 bornes à l’approche de la dernière semaine pourrait lui coûter cher selon moi.

Pour Hugo Houle chez AG2R – La Mondiale, il s’agit d’un premier grand tour en carrière, donc les attentes sont probablement simplement de terminer, tout en aidant son équipe. La donne vient toutefois de changer au sein de son équipe AG2R-La Mondiale puisque leur leader, Pozzovivo, vient d’abandonner hier l’épreuve suite à une grave chute. Du coup, les coureurs de l’équipe auront peut-être davantage de liberté pour jouer leur carte personnelle. Pour Hugo, mieux vaut maintenant que plus tard, car avec la fatigue progressive, s’illustrer sera difficile en fin d’un premier grand tour, surtout compte tenu du profil montagneux de la dernière semaine.

Quatre coureurs canadiens sont engagés sur le Tour de Californie: Guillaume Boivin, Mike WoodsWill Routley et Rob Britton.

Pour Guillaume Boivin chez Optum, le défi est simple: gagner au sprint une étape et ainsi s’illustrer pour se rapprocher de son ambition, retourner en World Tour. Et le coureur québécois tourne autour, auteur d’une très belle 5e place lors de la première étape, derrière notamment Cavendish et Sagan. Il y aura d’autres chances cette semaine.

Pour Mike Woods chez Optum, le défi sera de s’illustrer sur l’étape de samedi prochain se terminant en haut du Mont Baldy, juge de paix du Tour de Californie. Grimpeur d’exception, Woods peut viser la victoire d’étape, pas de doute là-dessus. Espérons qu’il saura préserver ses énergies d’ici là pour un grand spectacle samedi prochain!

Pour Will Routley chez Optum, il s’agit certainement de répéter l’exploit de l’an dernier alors qu’il avait remporté la 4e étape de l’épreuve et ramené le maillot de meilleur grimpeur. Je n’ai cependant pas de repère sur sa condition physique actuelle.

Pour Rob Britton chez Team SmartStop, il s’agit probablement d’aider son leader, le rapide Eric Marcotte, champion en titre des États-Unis, à remporter une étape, possiblement au sprint.

Il sera par ailleurs intéressant de suivre Julian Alaphilippe qui est présent cette semaine en Californie. Il est en bonne condition et veux en gagner une!

Du retour de Geneviève Jeanson

Je suis certain que l’annonce publiée jeudi 23 avril dernier sur Véloptimum n’a pas manqué d’attirer votre attention: Geneviève Jeanson joint l’équipe 808 Crit Team.

On y écrivait, je cite: « C’est avec une immense fierté que nous accueillons dans notre 808 Crit Team la plus grande championne cycliste que le Québec ait connu. »

Pardon?

J’estime qu’il faut une sacré dose de culot et d’arrogance pour écrire de pareilles inepties.

Comment en effet ignorer sciemment que les « victoires » de Geneviève Jeanson ont été acquises grâce au dopage sanguin?

Outre donc un évident manque de jugement couplé d’une ignorance grave de l’histoire du cyclisme féminin au Québec et d’un manque de respect pour des athlètes comme Carole Vanier, Geneviève Brunet ou Lyne Bessette bien évidemment, j’estime que les personnes derrière cette annonce ont manipulé à peu près tout le monde, Geneviève Jeanson y compris, dans un seul but: se payer un coup de pub facile.

Manipulation en effet parce que si l’annonce fait référence aux performances de Geneviève Jeanson sur la route, l’équipe 808 Team Crit évolue dans une autre discipline, presque un autre sport: le « fixie », ou « vélo pignon fixe ». Cette « discipline » n’est actuellement reconnue par aucune fédération internationale à ma connaissance, encore moins par l’UCI, Cyclisme Canada ou la FQSC.

Manipulation en effet car on omet de préciser le rôle de Mme Jeanson au sein de l’équipe; faut-il rappeler que Mme Jeanson est toujours sous le coup d’une suspension de toute compétition sanctionnée et ce, jusqu’au 20 septembre 2017 prochain?

Manipulation enfin parce que les auteurs du communiqué savaient pertinemment qu’une annonce laissant sous-entendre un retour de Geneviève Jeanson à la compétition cycliste attirerait forcément l’attention, et susciterait des réactions (lisez ici celle de John Symon dans PedalMag). Qui en effet ne connait pas son histoire, popularisée davantage encore grâce au film La petite reine?

Sur le dos de Mme Jeanson

Bref, je trouve vraiment cette annonce déplacée et regrettable, même pour Mme Jeanson elle-même qui, il est raisonnable de le croire, ne souhaite probablement pas susciter de nouvelles controverses, ayant déjà largement donné en la matière.

Comprenez-moi bien: le but de cet article n’est nullement de dénoncer un éventuel retour de Mme Jeanson comme athlète dans le sport (car mon opinion et celle de Cyclisme Canada est claire quant aux autres rôles que peuvent ou non occuper des coureurs convaincus de dopage durant leur carrière). Je dénonce plutôt l’annonce fallacieuse diffusée la semaine dernière, une annonce également arrogante voire insultante pour le milieu cycliste et qui ne sert les intérêts de personne selon moi.

Pourquoi ne pas avoir joué la carte de la discrétion?

Je termine en affirmant que si la situation d’un retour de Mme Jeanson à des compétitions sanctionnées devait se présenter en 2018 et après, je souhaite de tout coeur que ce retour se passe dans la discrétion, la sérénité et surtout, surtout, le respect mutuel. Ce serait, à mes yeux, la meilleure formule pour tout le monde.

La Classique des Appalaches, une nouvelle course au Québec

Unique – épique – mythique.

Trois mots qui résument bien La Classique des Appalaches, cette nouvelle course et granfondo lancés aujourd’hui et qui se dérouleront les 19 et 20 septembre prochain.

Unique par son concept de course cycliste sanctionnée mariant bitume et routes de terre battue, comme le Tour de Battenkill aux États-Unis que j’ai récemment fait. Le parcours proposé au cœur de la région Centre-du-Québec, à Victoriaville plus précisément, propose 135 kms pour l’élite et le GranFondo, et 106 kms pour les autres catégories. Et des paysages uniques également, magnifiques.

Épique par la difficulté du parcours : le parcours de 135 kms totalise environ 2 700m de dénivelé et celui de 106 kms près de 2 000m, rien de moins ! En comparaison, Battenkill c’est moins de 1 500m de dénivelé… Et l’arrivée de toutes les courses de la Classique des Appalaches sera jugée en haut du Mont Arthabaska, au terme d’une ascension d’environ 2,5 kms à presque 7% de moyenne. De quoi la sentir passer celle-là !

Mythique par les bourses proposées, 25 000$ au total, de quoi attirer de nombreux coureurs ainsi que les meilleurs d’entre eux dès la première année.

Et déjà, un ambassadeur de choix pour l’épreuve, Hugo Houle.

Y’a pas à dire, les organisateurs de cette nouvelle course cycliste au Québec ont bien fait les choses, et ont surtout pensé à tout. Pour preuve, dépêchez-vous de visiter le site Internet de l’épreuve, très bien fait et très complet. Tout y est, des parcours détaillés aux détails des aires de départ et arrivée, en passant par l’hébergement disponible et, bien sûr, les inscriptions.

Justement parlant inscriptions, il convient de souligner les tarifs d’inscription tout à fait raisonnables annoncés : 33$ pour une telle épreuve, c’est remarquable.

Les organisateurs ont également veillé à engager la population locale autour de l’événement, le premier dans le genre pour Victoriaville et sa région depuis des décennies. Ainsi, les participants de cet événement seront conviés à un week-end de festivités où produits du terroir et saveurs locales seront mis à l’honneur, question de mieux découvrir ce que la région a de mieux à offrir.

Je suis assez emballé par le projet pour tout vous dire : à une époque où on est davantage habitué à voir des courses cyclistes disparaître du calendrier (GP OBC par exemple), il convient de saluer haut et fort l’initiative des personnes derrière la mise sur pied d’une telle épreuve qui vient compléter un programme de fin de saison de plus en plus emballant au Québec, avec le Défi Vélo Mag (26 et 27 septembre prochain) et les 100 à B7, organisé notamment par Lyne Bessette, un peu plus tard en octobre.

De quoi attirer également nos amis cyclistes européens pour un séjour cycliste exceptionnel de trois semaines, au cœur des couleurs de l’automne, si uniques au Québec. Après une saison bien remplie de cyclosportives dans les massifs montagneux, quoi de mieux que de « changer le mal de place » par un séjour cycliste au Québec sur des épreuves différentes, mais tout aussi intéressantes et singulières? Et attention, le vainqueur repartira également avec son poids en sirop d’érable, de quoi vous constituer une petite réserve pour le retour en Europe!

J’ai déjà mis l’épreuve à mon calendrier cette saison, fort de mon expérience amusante au récent Tour de Battenkill. Oserez-vous ?

D’intéressantes nouvelles liées au cyclisme canadien et québécois

Plusieurs développements intéressants liés au cyclisme canadien et québécois sont survenus au cours des derniers jours:

1 – Cyclisme Canada a lancé le programme « Embarquez Canada » visant à promouvoir toutes les disciplines liées au cyclisme, de la route au BMX en passant par le vélo de montagne, la piste, le cyclo-cross sans oublier le paracyclisme. Le site Internet est très bien fait et met en valeur quelques athlètes sélectionnés qui nous parlent de leur passion pour le vélo, par exemple Emily Batty.

Un tel programme ne pourra pas nuire au développement du cyclisme canadien, bien au contraire, et espérons que Cyclisme Canada en assurera la promotion via divers événements au cours des prochains mois. Un volet « sensibilisation au partage de la route » eut été intéressant également dans ce projet.

2 – Cyclisme Canada a également annoncé hier le lieu où se dérouleront les Championnats canadiens sur route élite en 2016 et 2017 et il s’agit… d’Ottawa-Gatineau! Ce choix vise également à souligner le 150e anniversaire de la Confédération canadienne, anniversaire qui surviendra en 2017, et pour lequel de nombreuses manifestations populaires seront organisées partout au pays, et particulièrement dans la région de la capitale nationale.

À noter cependant qu’un appel d’offre est actuellement en cours pour les Championnats canadiens des coureurs Maîtres en 2016 et que le lieu n’est donc pas encore connu. Il serait toutefois cohérent, selon moi, de choisir le même lieu que les épreuves élite…

3 – Cyclisme Canada a enfin annoncé un peu plus tôt ce mois-ci une nouvelle politique en matière de lutte contre le dopage et faisant suite à la Consultation nationale tenue en 2014.

Dans cette politique, on annonce que Cyclisme Canada « n’engagera pas, n’emploiera pas, n’accordera pas de sous-contrats ou n’acceptera pas de services bénévoles de la part de personnes qui ont été passibles d’une sanction relative à une violation des règles antidopage qui a entraîné une période de non-admissibilité de douze (12) mois ou plus. » Je dis bravo.

Ces athlètes piqués pour dopage ne pourront pas non plus être subventionnés pour des projets de l’équipe nationale et Cyclisme Canada demandera une compensation financière pour les frais encourus lors des audiences ainsi que sous forme d’amendes qui seront intégralement réinvesties dans le programme « Roulez gagnants au naturel ».

Voilà des mesures qui vont assurément dans la bonne direction!

4 – Vélo Mag. Le magazine québécois a le vent dans les voiles puisque tant son lectorat du magazine papier que sa fréquentation du site Internet est en hausse, alors que de nombreux autres magazines sont plutôt au prise avec des baisses depuis plusieurs années déjà (une tendance de fond liée au développement d’autres médiums notamment sur Internet).

Outre une excellente nouvelle pour Vélo Mag, il s’agit selon moi d’une raison supplémentaire de croire que le bassin de pratiquants du vélo s’élargit constamment au Québec et que nous sommes donc de plus en plus nombreux à rouler sur deux roues sur les routes de la province.

Et plus nous serons nombreux, plus le public en général sera sensibilisé à la cause cycliste, et plus les routes pourraient devenir sécuritaire pour tous. Vive le vélo!

5 – Hugo Houle et son équipe AG2R-La Mondiale 4e du chrono par équipe en ouverture du Tour du Trentin avant-hier, Karol-Ann Canuel 11e de la Flèche Wallonne, les coureurs québécois évoluant au plus haut niveau continue de tourner autour… Ca va venir, ca va venir.

Hugo Houle participera par ailleurs au Giro d’ici deux semaines, de quoi prendre de la caisse pour la suite de sa carrière. Et qui sait, une victoire d’étape?!

6 – Rappel, et davantage à venir sous peu:

Le « Ronde van Battenkill »

Capture d’écran 2015-04-19 à 22.47.13Ca y est, j’ai trouvé notre petit « Ronde van Vlaanderen » dans l’Est du Canada/États-Unis.

Le Tour de Battenkill, ou « America’s Queen of the Classics« .

Un très beau parcours, original, varié et exigeant puisque mariant des portions roulantes de route bitumée à des portions de chemins de terre accidentés, voire parfois carrément de sacrés raidards. J’avais 36-26 et j’en ai eu bien besoin par moment!

Capture d’écran 2015-04-17 à 09.15.14

C’est aussi une course très bien organisée, comme les Américains savent le faire. Site de départ/arrivée au point, un stationnement pour les voitures grand comme 10 terrains de football, des speakers d’ambiance à la « Seinfeld », une sécurité assurée à toutes les intersections, les derniers kilomètres entièrement sécurisés, bref, rien à redire de ce côté-là non plus.

J’y ai donc pris beaucoup de plaisir, même si ce ne fut pas facile.

Que voulez-vous, mes petits 431 kilomètres faits à l’extérieur depuis le début de la saison en six sorties ne me laissaient guère d’espoir sur une telle course de 110 bornes, qui plus est au sein d’un peloton relevé où je retrouvais, avec plaisir, les Osmond Bakker, Bruce Bird, Dominic Chalifoux ou encore Jean-François Blais. Les « serious guys » m’a dit la préposée au retrait des dossards en cherchant mon nom dans la liste!

Ma course

Et comme de fait, mon peloton fut un des plus relevé du samedi, avec un vainqueur, Bruce Bird, qui rentre en 3h01, un excellent temps sur ce genre de parcours.

Chapeau bien bas à Dominic Chalifoux qui a passé la moitié de la course devant, parfois seul, parfois avec Osmond Bakker, et qui trouve les ressources pour aller chercher une 3e place dans le final. Avec JF Blais et lui, nous avons de bien beaux champions canadiens et québécois.

De mon côté, des crampes (plusieurs en ont souffert sur une épreuve aussi musculaire, y compris Dominic) m’ont rattrapé dans l’ascension du « juge de paix » de l’épreuve, Joe Bean Road Climb, kilomètre 85, 200m après le 2e ravito qu’il convient donc de griller si vous voulez aborder la montée (chemin de terre) de plusieurs kilomètres en bonne position.

J’ai pu bien gérer ces crampes lors de la longue ascension ainsi que sur les 15 kilomètres suivants effectués vent violent de face pour terminer la course au sein d’un groupe de 6 coureurs, un peu plus de 5 minutes après le vainqueur.

Outre les ascensions, j’ai pris beaucoup de plaisir à effectuer une grosse chasse vers la mi-course, après avoir été distancé sur une longue ascension de l’épreuve (il me manque encore un peu de turbo en ce début de saison!). Seul au sommet, j’ai pu voir un groupe de 5 coureurs derrière arrivant sur moi: quelques secondes d’attente, j’intègre le groupe et on a roulé plein pot pendant 10 bornes, au début sans même voir le premier peloton devant. Et on est rentré! Incroyable comme sensation de solidarité dans l’effort avec des coureurs américains que je n’avais jamais vu. Et comme il est coutume de dire, il ne faut jamais abandonner car ca peut revenir…

Évidemment, cette grosse chasse où je n’ai sauté aucun relais m’a probablement coûté quelques cartouches pour le final mais bon, je savais que je serais un peu juste compte tenu du peu de kilomètres accumulés jusqu’ici.

Bref, je vous recommande fortement le Tour de Battenkill l’an prochain si vous avez envie de faire un peu différent, de découvrir autre chose. Superbe course, très bien organisée, excellente ambiance, un parcours exigeant mais faisable, de nombreux pelotons disponibles selon votre âge ou votre calibre, y compris une formule « Gran Fondo », le tout à environ 3h de Montréal et 4h30 d’Ottawa-Gatineau. Quoi demander de plus?

Le matos

Si vous songez à faire cette course l’an prochain, il faut prévoir d’équiper son vélo de course (pas besoin d’un vélo de cyclo-cross, car il faut privilégier le léger compte tenu des nombreuses patates à gravir) de pneus 25 ou 28mm, et de veiller à ne pas trop les gonfler (100 lbs suffit). Coté braquet, prévoir 39-27 ou équivalent si vous êtes un bon coureur, plus petit encore si vous êtes un peu à court de condition. J’avais 36-26 et ca m’a bien servi! En discutant avec Dominic à l’arrivée, il avait lui aussi utilisé son 39-28…

Les chemins de terre? Ils sont globalement en bon état, terre tapée avec peu de gravillons. Seul hic, c’est parfois un peu mou, si bien qu’en danseuse, la roue arrière peut déraper, ce qui m’est arrivé dans certains raidards de 18% où j’ai donc perdu un peu de puissance de traction. On compte environ 20 kilomètres de secteurs non asphaltés sur l’ensemble de la course. Les descentes sur portions de terre sont rapides, j’ai dépassé les 80 km/h à plusieurs reprises! Mais quand la course est lancée, la course est lancée…

Objectif Tokyo 2020 pour Cyclisme Canada

Louis Barbeau, directeur général de la FQSC, nous avait dit en janvier dernier lors de l’entrevue publié avec lui qu’on attendait de Cyclisme Canada une vision, un plan pour soutenir le développement de cyclistes sur route au Canada.

Ce plan – ou une partie du plan puisqu’il ne concerne que les U19 et U23 – a été dévoilé en début de semaine par Cyclisme Canada.

Inspiré de l’expérience d’autres pays, ce plan mise sur les jeunes coureurs et la piste comme leviers pour développer, à plus long terme, une génération de coureurs d’élite canadiens, avec pour objectif les JO de Tokyo en 2020 et l’intégration progressive du WorldTour.

Ce plan propose quelques objectifs très clairs, et datés:

2015-16: le Canada parmi les 12 meilleures nations aux Mondiaux de cyclisme sur piste (poursuite en moins de 4:06). Sept coureurs dans le programme.

2016-17: le Canada parmi les 8 meilleures nations aux Mondiaux de cyclisme sur piste (poursuite en moins de 4:03) + signature d’un premier coureur au sein d’une équipe  WorldTour. Entre 8 et 10 coureurs dans le programme.

2017-18: le Canada parmi les 6 meilleures nations aux Mondiaux de cyclisme sur piste (poursuite en moins de 4:00) + signature d’un deuxième coureur au sein d’une équipe WorldTour. Entre 10 et 12 coureurs dans le programme.

L’accession au programme se fera sur la base de critères sportifs et discrétionnaires, en collaboration avec les entraineurs.

Pour arriver aux objectifs, le plan propose également une structure d’encadrement ainsi qu’un calendrier de courses (piste et route) pour les U23 et les U19.

Deux entraineurs ont été retenus en plus d’une équipe de soutien (félicitations au passage à mon ami Shawn Marshall pour le poste de mécano). L’un d’eux est Ian Melvin, qui a travaillé à l’Institut des sports d’Australie et développé des cyclistes qui évoluent aujourd’hui dans des équipes pro comme BMC, Tinkoff-Saxo ou encore Orica-Green Edge.

L’autre, c’est Luc Arseneau qui travaille depuis presque 20 ans avec Cyclisme Canada.

Ce plan est évidemment un pas dans la bonne direction. Espérons que les autorités cyclistes canadiennes pourront aussi oeuvrer au cours des prochains mois/années à favoriser le développement d’une série nationale de courses, ainsi que davantage d’infrastructures d’entrainement. Cela sous-tend évidemment la recherche de sponsors d’envergure, l’argent demeurant le nerf de la guerre ici comme ailleurs.

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